Etat des lieux 2012 des énergies renouvelables sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais Octobre 2013 Tous les mots suivis d un «*» sont définis dans le lexique en fin de document. 1. Carte d identité du territoire Nombre d habitants (2010) : 72 055 (soit 20% du département et 4% de la région) Nombre de communes : 44-14 communes anciennement rattachées à la CC Delta Sèvre Argent - 12 communes anciennement rattachées à la CC Terre De Sèvres - 10 des 15 communes anciennement rattachées à la CC de l Argentonnais - 3 autres communes (1 commune anciennement rattachée à la CC Espace Gâtine et 2 communes anciennement rattachées à la CC du Saint Varentais) Nombre de logements (2007) : 28 600 2. Chiffres clés Dans ce document, l AREC a considéré pour toutes les filières (hors bois) la production énergétique d origine renouvelable selon «l approche production», c est-à-dire une approche pour laquelle la production est comptabilisée si elle est produite ou transformée sur le territoire. En revanche, l approche consommation a été privilégiée pour les filières bois (bois bûche, plaquette et granulés). 2.1. Evolution de la production énergétique d origine renouvelable par filière La production énergétique d origine renouvelable sur la communauté d agglomération du Bocage Bressuirais atteint 244 GWh* en 2012. Après avoir chuté d environ 18% sur la période 1992-2001, elle a amorcé un rebond à partir de 2006 avec l émergence des nouvelles filières, notamment le bois sous forme de plaquettes, le solaire thermique, ainsi que le photovoltaïque et l éolien à partir de 2009/2010. Evolution de la production d énergie d origine renouvelable en GWh* 1
2.2. Répartition de la production énergétique 2012 d origine renouvelable par filière La production énergétique d origine renouvelable est marquée par un faible mix (absence de plusieurs filières telles que l hydraulique, le biogaz thermique ou électrique, la valorisation des déchets) et par la prédominance de la biomasse (bois bûche, plaquettes ou granulés) et de l éolien qui comptent pour plus de 96% de la production renouvelable. 2.3. Répartition de la production énergétique par usage L énergie produite est destinée à satisfaire deux usages principaux : les usages thermiques (ou production de chaleur) et les usages électriques. La production énergétique d origine renouvelable sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais est marquée par un bon équilibre entre les deux usages. La production renouvelable à usage électrique, quasi-inexistante il y a quelques années, est montée en puissance avec le raccordement de plusieurs parcs éolien et l émergence du photovoltaïque. Il n y a pas de production d agrocarburants sur la communauté d agglomération du Bocage Bressuirais (une seule unité existe en région). 2.4. Evitements carbone de la production d origine renouvelable Filières EnR* kt* CO 2 évitées Bois Bûche 25,13 Bois plaquette et granulés 10,31 Solaire thermique 0,12 Géothermie 0,03 Eolien 29,85 Photovoltaïque 1,76 Total 67,2 La production d origine renouvelable vient en substitution d une autre énergie, fossile ou fissile. A partir de la connaissance de l énergie de substitution de chaque installation, il est possible de calculer l évitement des gaz à effet de serre lié à la production d énergie renouvelable. Ainsi, sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais, les 244 GWh* produits permettent l évitement de 67,2 kt* de CO 2. C est majoritairement le bois qui génère cet évitement car il vient en substitution d énergies fossiles (produits pétroliers et gaziers) fortement émettrices de gaz à effet de serre. 2
3. Les filières électriques En l espace de quelques années, la puissance électrique d origine renouvelable a considérablement progressé sur le territoire de la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais pour atteindre plus de 58,3 MW* en 2012. L éolien est fortement développé: fin 2012, on dénombrait 6 parcs en fonctionnement (27 machines au total) et quelques installations de particuliers, pour une puissance raccordée de 52,3 MW*. Sur ce territoire propice au développement de l éolien (le Schéma Régional Éolien approuvé en septembre 2012 a classé la majorité des communes dans les territoires favorables), le parc en service le plus important (12 machines, 24 MW*) est situé sur les communes de Bressuire (3 machines) et La Chapelle Gaudin (9 machines). Le photovoltaïque a connu ces 3 dernières années un fort développement sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais, notamment en toitures de bâtiments tertiaire et de bâtiments agricoles. La plus grosse installation est située à La Chapelle Gaudin, d une puissance de 0,25 MW*. A fin 2012, on dénombrait 607 installations correspondant à une puissance de 6,02 MW*. Malheureusement, depuis 2012, le marché et la filière professionnelle ont été fragilisés par les évolutions du cadre règlementaire national. La valorisation du biogaz sous forme d électricité (cogénération) commence à se développer : 1 projet de méthanisation agricole à Faye l Abesse (50 kw*), dont la construction s est achevée en 2013, est en fonctionnement depuis peu ; deux autres projets de même type sont également en développement à Etusson (100 kw*) et Argenton-les-Vallées (250 kw*). La filière de valorisation du biogaz sous forme électrique, du fait de l existence de nombreuses exploitations d élevage (et donc d excréments d animaux), et dans une moindre mesure la filière photovoltaïque, représentent les principaux axes de développement futur des énergies renouvelables électriques. La production d électricité n est pas strictement proportionnelle à la puissance installée car les durées de fonctionnement à puissance nominale sont propres à chaque installation. Sur la base de conditions météorologiques moyennes, un barrage au fil de l eau fonctionnera 4 300 heures par an, une éolienne, environ 2 000 heures par an et une centrale photovoltaïque, environ 1 100 heures par an. 3
4. Les filières thermiques La filière bois (bûche, plaquettes, granulés) représente de très loin la principale filière thermique. Comme indiqué précédemment, l approche consommation est privilégiée sur cette filière pour des raisons de fiabilité de l information. Il est en effet difficile de retracer avec précision les circuits de production et de distribution du bois bûche, l essentiel des transactions se faisant en dehors des circuits de commercialisation. Le bois bûche constitue encore la principale énergie thermique d origine renouvelable. Elle est utilisée exclusivement par des particuliers. La consommation de bois bûche est estimée à 94,7 GWh* en 2012. Sa consommation est en déclin depuis deux décennies car le recours à cette énergie a diminué et parce que l amélioration des rendements (disparition des foyers ouverts) engendre une moindre consommation de matière première. En revanche, sur la consommation globale de bois, on assiste à un renversement de tendance depuis 2006 avec la montée en puissance d appareils de chauffage modernes, performants pour un usage d appoint ou principal. Le bois bûche en énergie principale de chauffage est assez peu répandu sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais (13% des logements) ; le recours à cette énergie y est bien moins développé qu en région, ce qui peut s expliquer par une moindre disponibilité de la ressource sur le territoire par rapport à l échelon régional. Le bois énergie sous forme de plaquettes et granulés est d un essor plus récent. Cette filière concerne les chaufferies dites «Collectives» (petit réseau de chaleur de collectivités), «Industrielles» (essentiellement les industries de transformation du bois) et de plus en plus les particuliers, séduits par l automatisme de ce type d installation. Même si cette filière ne représente aujourd hui en consommation qu à peine un tiers de la consommation de bois, il s agit pour autant de la filière d avenir du bois énergie. L émergence de cette filière est notable sur l ensemble des cibles (Particuliers, Industriel et Tertiaire). Ainsi, une puissance totale de 20,4 MW* a été installée, dont plus de 50% sur 6 chaudières industrielles de fortes puissances. La consommation de bois sous forme de plaquettes et granulés s élève à 41 GWh* en 2012. Après avoir connu un essor important entre 2002 et 2008, les surfaces de panneaux solaires thermiques installées diminuent et sont revenues au niveau du début des années 2000. A la fin de l année 2012, on dénombre 610 installations de Chauffe-Eau Solaire Individuel (CESI) et 32 installations d Eau Chaude Solaire collective (ECS), soit une surface de panneaux de près de 4 100 m². L ensemble du parc d installations solaire thermique contribue à la production d 1,5 GWh* de chaleur utile. On recense également sur le territoire une installation de géothermie superficielle d une puissance thermique de 18 kw*. Cette installation contribue à la production d environ 150 MWh* de chaleur utile. Les installations des particuliers (pompes à chaleur ayant une vocation principale de chauffage) n apparaissent pas dans ce bilan, faute de données territoriales précise sur le marché des installations de géothermie ou d aérothermie. 4
5. Production par sous-secteur territorial (MWh*) Répartition territoriale de la production d énergie d origine renouvelable en MWh* Sur les 244 GWh* de production énergétique d origine renouvelable en 2012, plus de 70% sont issus des communes anciennement rattachées aux communautés de communes du Cœur du Bocage, de Delta Sèvre Argent et de Terre de Sèvre. Sur ces trois sous-secteurs territoriaux, le bois est très majoritaire et le mix énergétique est équivalent. Les 3 communes isolées contribuent également fortement à la production énergétique d origine renouvelable en 2012 (23%), du fait de la présence, sur deux de ces communes, d éoliennes appartenant à deux des principaux parcs du territoire. Enfin, les 10 communes anciennement rattachées à la communauté de communes de l Argentonnais contribuent à hauteur de 5% à la production énergétique d origine renouvelable de Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais en 2012. L essentiel de la production de ce sous-secteur territorial provient de la consommation de bois bûche. 6. Mise en perspective 6.1. Comparaison de territoires Pour mettre en perspective le développement des énergies renouvelables sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais, une comparaison avec d autres territoires apporte un éclairage complémentaire. Nous avons donc rapproché la production par habitant et par filière de la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais pour la comparer à celle de plusieurs territoires : le territoire régional, le territoire national ainsi que deux SCOT de la région : le SCOT Seuil du Poitou (SMASP) et le SCOT de l Angoumois (SMA). La Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais compte une densité de population de 55 hab/km² contre 214 hab/km² pour le SMA et 91 hab/km² pour le SMASP. La densité de Poitou- Charentes est de 68 hab/km² et celle de la France de 114 hab/km². 5
Le graphique ci-dessus montre la prédominance de la production thermique (et notamment du bois) par habitant et ce, quel que soit le territoire concerné. La Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais présente une production par habitant très largement supérieure à celle du SMA et du SMASP ; cette production est également supérieure à celle des échelons régional et national. Les données présentées ci-dessus révèlent la corrélation entre la production énergétique d origine renouvelable et le degré de ruralité du territoire. La ruralité est en effet un facteur favorisant le développement des énergies renouvelables : la moindre desserte des énergies de réseau couplée à une ressource bois disponible à proximité est un élément clé de la production thermique renouvelable. Il en va de même pour les filières électriques où l éolien et le photovoltaïque d envergure se développent quasi-exclusivement en zones rurales. Le recours au bois énergie sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais est moindre que sur le territoire régional. Cependant, cette filière possède un potentiel de développement certain, compte tenu de la conversion envisageable des chaudières fioul en chaudière bois (le fioul représente 30% de la consommation énergétique du secteur résidentiel). 6.2. Mise en perspective de la production et de la consommation énergétique Le rapport entre la consommation et la production d origine renouvelable permet d appréhender le niveau de développement des énergies renouvelables par rapport aux besoins énergétiques du territoire. Si l on considère les besoins énergétiques des secteurs résidentiel et tertiaire (bâtiment), 31% de ces besoins en usage thermique et 40% de ces besoins en usage électrique sont couverts par la production d origine renouvelable du territoire. 6
7. Tableau récapitulatif Tableau récapitulatif de la production d origine renouvelable (en GWh*) par filière : Année Bois bûche Bois plaquette et granulés Solaire thermique 7 Géothermie Eolien Photovoltaïque Total en GWh* 1992 148,56 5,58 - - - - 154,1 1993 146,52 5,58 - - - - 152,1 1994 144,57 5,58 - - - - 150,2 1995 142,70 8,57 - - - - 151,3 1996 140,92 8,57 - - - - 149,5 1997 133,37 10,39 - - - - 143,8 1998 126,50 10,81 - - - - 137,3 1999 120,25 11,02 - - - - 131,3 2000 114,61 14,70 0,22 - - - 129,5 2001 109,53 16,50 0,23 - - - 126,3 2002 107,59 20,77 0,26 - - - 128,6 2003 106,21 20,83 0,31 - - - 127,4 2004 105,38 21,18 0,39 - - - 127,0 2005 105,08 21,42 0,51 - - - 127,0 2006 105,32 27,51 0,76 - - 0,02 133,6 2007 102,68 28,96 0,98 - - 0,07 132,7 2008 100,22 29,84 1,19-15,20 0,19 146,6 2009 97,92 31,85 1,29-15,20 0,70 147,0 2010 95,77 36,68 1,43 0,14 34,86 2,85 171,7 2011 95,13 39,05 1,51 0,14 99,49 5,85 241,2 2012 94,65 40,99 1,53 0,14 99,49 6,95 243,7
8. Méthodologie L état des lieux des énergies renouvelables sur la Communauté d Agglomération du Bocage Bressuirais s appuie sur des nombreuses sources de données qui permettent à l AREC de reconstituer un état des lieux en unité, en puissance et en production sur l ensemble des filières à l exception de la filière géothermique pour particuliers pour laquelle nous ne disposons d aucune information pouvant être territorialisée. Parmi les sources les plus importantes, on citera l ADEME, la Région Poitou-Charentes, la DREAL, ERDF, Sorégies RD, Gérédis, EDF, Sorégies, Séolis, RTE, le Comité Régional Eolien, le Comité Régional d Observation Biomasse et l Observatoire Régional des Déchets ainsi que le Service Observation et Statistiques du MEEDDM. L approche de comptabilisation choisie est majoritairement celle de la production : toutes les installations sont référencées à partir de leur lieu de production sauf pour la filière bois énergie pour laquelle le lieu de consommation du combustible est privilégié à son lieu de production. 9. Lexique Les mots suivis d un «*» sont définis ci-dessous : kwh (kilowattheure), MWh (MégaWattheure), GWh (GigaWattheure) sont les unités de production énergétique. 1 GWh = 1 000 MWh = 1 000 000 kwh W (Watt), kw (kilowatt), MW (MégaWatt) sont les unités de puissance des installations énergétiques. 1 MW = 1 000 kw = 1 000 000 W. kt : kilo tonne EnR : Energie Renouvelable Pour en savoir plus : oreges@arecpc.com Agence Régionale d Evaluation environnement et Climat 60 rue Jean Jaurès CS 90452 86011 POITIERS Cedex Tél : 05 49 30 31 57 Fax : 05 49 41 61 11 8