7.2 Mise en œuvre du béton sur chantier



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7.2 Mise en œuvre du béton sur chantier Les différentes phases de la mise en œuvre De la sortie de la bétonnière ou du malaxeur à l ouvrage fini, le béton passe par différentes phases : transport, coulage dans un coffrage ou un moule, serrage, maturation, démoulage, cure. Ces différentes phases impliquent le recours à des techniques qui ont beaucoup évolué et qui doivent respecter des règles d exécution, objet de documents techniques tels que les normes, ou de fascicules de documentation à caractère normatif de l AFNOR. Il faut également préciser que les règles de bonne exécution, objet de cette notice, concernent la mise en œuvre sur le chantier et ne s appliquent pas nécessairement à la fabrication en usine. Des critères spécifiques peuvent dans ce cas être imposés par la nature des pièces, le processus de fabrication ou les conditions de travail en usine. L approvisionnement du béton Les différentes filières d approvisionnement du béton jusqu au site de coulage font l objet du chapitre 5.4. Il faut cependant rappeler les conditions à respecter pour ne pas modifier les caractéristiques du béton entre son lieu de fabrication et son lieu d utilisation. Éviter les chocs ou manœuvres brutales qui peuvent provoquer la séparation des constituants du béton : phénomène de ségrégation dû aux densités différentes des constituants. Veiller à ce que le temps de transport ou d attente ne soit pas susceptible d entraîner une perte d ouvrabilité, voire un début de prise du béton, surtout par temps chaud (l emploi d un retardateur permet de compenser ce phénomène). A l inverse, par temps froid, il convient de prendre des précautions pour protéger le béton contre le gel. 139

Le matériel utilisé pour le transport doit être fréquemment nettoyé pour éviter tout risque de pollution (déchets végétaux ou organiques, restes de béton...). Les essais de vérification des caractéristiques du béton effectués au point de livraison doivent avoir lieu juste avant son coulage ; la tendance actuelle est de pratiquer les essais in situ, ce qui permet d approcher au maximum les caractéristiques du béton fabriqué, avec celles de l ouvrage. La mise en place La préparation des différents éléments La préparation des coffrages (voir le chapitre 7.4) Les coffrages doivent : être suffisamment rigides pour supporter la poussée du béton tout particulièrement dans le cas des bétons fluides, sans se déformer y compris pendant la phase de vibration, et stables ; être étanches pour éviter les fuites de laitance aux joints ; avoir un parement nettoyé et traité avec un agent de démoulage approprié et appliqué en couche régulière ; cette préparation est indispensable pour l obtention d un béton apparent régulier, et pour éviter des phénomènes d adhérence entraînant des arrachements lors du démoulage ; être exempts de corps étrangers (clous, ligatures, boulons...) et d eau stagnante. La préparation des armatures Pour éviter leur déplacement pendant la mise en place du béton et son serrage, les armatures doivent être correctement calées et positionnées (il existe de nombreux modèles de cales s adaptant aux différentes armatures et aux formes de la pièce à réaliser). Les surfaces de reprise de bétonnage Leur emplacement sera prévu lors du calepinage pour correspondre à la jonction des éléments constitutifs, et de façon à ne pas créer un joint gênant pour l aspect du parement de béton. Les surfaces de reprise doivent être rugueuses (un repiquage peut parfois s avérer nécessaire) pour faciliter l adhérence et humidifiées lorsqu il s agit d un béton déjà durci. Le déversement du béton Les dalles, planchers, chaussées Le béton doit être déversé d une hauteur inférieure à un mètre et être réparti régulièrement. Les accumulations locales entraînent une surcharge sur les étaiements, ainsi que des risques de ségrégation. Les éléments coffrés En plus des précautions précédentes, il peut être nécessaire d utiliser des manchons ou des tubes, pour limiter la hauteur de chute libre du béton (à l origine de phénomènes de ségrégation), surtout dans des coffrages hauts et profonds. Il faut éviter le ruissellement du béton sur les parois du coffrage ou le phénomène de cascade sur les armatures. Le tube plongeur, le manchon ou la goulotte doivent permettre de déverser le béton au fond du coffrage, et sont remontés progressivement au fur et à mesure du bétonnage. Les précautions lors du coulage Limiter la hauteur de chute ; prévoir des couches horizontales successives n excédant pas 60 à 80 cm de hauteur ; maintenir une vitesse de bétonnage aussi constante que possible ; vérifier le bon enrobage des armatures ; éviter la mise en place lors de trop fortes pluies pouvant entraîner un lavage des gros granulats et un excès d eau dans le béton, surtout à sa surface. Le serrage du béton Son objet Le serrage est indispensable pour obtenir des bétons présentant de bonnes caractéristiques mécaniques et physiques, durables, avec des parements réussis. Sauf cas de béton très fluide, il est nécessaire de faciliter la mise en place du béton grâce à des moyens de serrage. Le serrage a pour objet de faciliter l arrangement optimal des grains, permettant ainsi l écoulement du béton, un bon remplissage des cavités et l enrobage correct des armatures, même avec des bétons fermes. Le serrage permet d évacuer une grande partie de l air contenu dans le béton et d améliorer ainsi sa compacité. 140

Les moyens de serrage (voir le chapitre 7.5) Les différents modes de serrage s appliquent aux ouvrages verticaux (murs, voiles, poteaux...) aussi bien qu aux horizontaux (dalles, chaussées...). Le piquage est réalisé avec une simple tige pour des petites pièces. Pour certains ouvrages le béton peut être serré par compactage (par exemple au rouleau). La vibration interne On utilise des aiguilles vibrantes électriques, pneumatiques ou thermiques, de 25 à 150 mm de diamètre, en fonction du volume du béton à vibrer. Pour les bétons courants de granulométrie < 25 mm, les aiguilles employées ont un diamètre de 40 à 100 mm. Les règles suivantes doivent être respectées : immerger l aiguille verticalement ou sous un angle faible ; la remonter lentement (10 à 15 secondes) sur une hauteur n excédant pas 60 cm. choisir des points de vibration successifs compris entre 30 et 60 cm selon le diamètre de l aiguille (distance entre points successifs 8 à 10 fois le diamètre de l aiguille) ; ne pas vibrer trop près du coffrage et ne pas toucher les armatures. La vibration externe sur chantier est une opération qui nécessite une certaine expérience. Elle est par contre couramment utilisée en préfabrication, car les moules, plus robustes, permettent une transmission homogène et efficace des vibrations. Le caractère répétitif des éléments à réaliser permet la détermination optimale de l emplacement des vibrateurs. La vibration externe par règle vibrante Cette technique est utilisée pour les dalles ou chaussées en béton de 20 à 25 cm d épaisseur ; elle consiste à déplacer à la surface du béton une règle (ou une poutre) équipée de vibrateurs, qui assure son serrage à partir de sa surface. La mise en œuvre du béton sans vibration : les bétons autoplaçants Des bétons «hyperfluides» apparaissent peu à peu dans le BTP (voir le chapitre 7.6 «béton autoplaçant») qui permettent de se dispenser de serrage jusqu'ici généralement réalisé par vibration. Ces nouveaux bétons se mettent en place sous le seul effet de la gravité. Ils permettent un gain économique sur la productivité, le matériel et la maind'œuvre ; ils améliorent les aspects de parement et suppriment les nuisances sonores causées par les vibrateurs. Ces bétons sont appelés à se développer très largement dans les prochaines années. Le surfaçage du béton Le surfaçage du béton frais est destiné à fermer sa surface, c est-à-dire à augmenter la compacité de la partie supérieure de l ouvrage, qui est sensiblement horizontale. L objectif recherché est aussi un fini de surface lisse et une bonne planéité. Pour que le surfaçage soit efficace, le béton doit être suffisamment riche en mortier et sans excès d eau qui aurait tendance à ressuer exagérément en surface, entraînant un phénomène de microfissuration (faïençage). Le surfaçage est réalisé avec divers matériels : taloches manuelles ou mécaniques, lisseuses rotatives. Le surfaçage peut être complété par d autres traitements qui donnent à la surface du béton des caractéristiques particulières. Ces traitements sont notamment le striage, le rainurage, le dénudage des granulats. Le bétonnage par temps chaud ou par temps froid La vibration externe par vibrateurs de coffrage Pour les ouvrages de faible épaisseur ou, à l inverse, de hauteur importante avec une forte densité d armatures, la vibration interne est pratiquement impossible, on utilise des vibrateurs fixés sur les coffrages. Il s agit de moteurs à balourds, plus délicats à manipuler que les aiguilles et dont l emplacement n est pas toujours facile à déterminer. L épaisseur intéressée par les vibrateurs n excède pas 20 à 30 cm. Pour des pièces importantes, les vibrateurs doivent être déplacés sur les coffrages en fonction de l avancement du bétonnage Par temps chaud Par temps chaud, l élévation de température du béton ajoutée à la chaleur d hydratation du ciment peut conduire à une dessiccation importante et à des gradients thermiques susceptibles de provoquer des fissures. Les précautions consistent à : employer un retardateur de prise ; limiter la température du béton frais : ciment à faible chaleur d hydratation, eau de gâchage refroidie, ou même utilisation de petits morceaux de glace ; protéger le béton frais contre la dessiccation par une cure du béton adéquate. 141

Par temps froid A partir d une température inférieure à 5 C, la prise peut être suffisamment affectée pour altérer l évolution des réactions d hydratation et, lorsque la température baisse en dessous de 0 C, entraîner le gel du béton. Les précautions les plus généralement adoptées (seules ou conjointement) sont : le choix d un ciment à prise et durcissement rapides ; un dosage eau eau aussi faible que possible ; le chauffage du béton (chauffage de l eau ou des granulats) ; l emploi d adjuvants tels que les accélérateurs de prise et les accélérateurs de durcissement (non chlorés dans le cas du béton armé ou précontraint) ; le calorifugeage des coffrages ; l étuvage du béton au cours de son durcissement ; la protection de sa surface. Ce sujet est plus largement développé dans le chapitre 7.3. La résistance thermique du coffrage peut en outre remplir une double fonction : limiter les gradients thermiques entre le cœur et la peau de l ouvrage ; retarder, par temps froid, le refroidissement du béton, ce qui permet de lui assurer un durcissement suffisant avant d être exposé aux effets du gel. La protection peut également s exercer contre les effets du froid pour les parties non coffrées ; il s agit alors de créer une barrière thermique par bâche isolante, voire chauffante. La protection du béton La protection consiste en une prévention contre : un lessivage par les eaux de pluie et les eaux de ruissellement, un refroidissement trop rapide pendant les premiers jours suivant la mise en place, des différences importantes de températures internes, une basse température ou le gel, des vibrations ou des chocs pouvant disloquer le béton ou nuire à la liaison avec les armatures. Les parties coffrées sont naturellement protégées par les coffrages. Exemple d évolution de la température du béton selon la protection assurée par le coffrage : température extérieure 7 C ; coffrage métallique ordinaire ou isolé par du polystyrène. Le décoffrage La résistance mécanique et la régularité du béton Le décoffrage d un ouvrage ne doit intervenir qu en fonction de la satisfaction de deux exigences principales. La résistance mécanique du béton qui est fonction des sollicitations imposées à l ouvrage. On peut cependant estimer que, sauf cas particulier (coffrages glissants, traitements thermiques du béton...), on ne décoffre pas, en règle générale, un béton présentant une résistance à la compression inférieure à environ 8 MPa. Cette exigence est évidemment sensiblement augmentée pour des pièces soumises à des sollicitations (contraintes de flexion, chocs...). La recherche de la régularité de la teinte peut entraîner des variations des temps de coffrage, en fonction des variations climatiques. Les paramètres influant sur les délais de décoffrage les conditions ambiantes qui constituent évidemment comme on l a vu, un paramètre important ; les caractéristiques de l ouvrage (dimension, contraintes imposées) ; les propriétés du béton (composition, évolution de son durcissement) ; la nature du ciment et son dosage ; la nature du coffrage et ses caractéristiques. 142

Le béton coulé en place (même à 100 m de hauteur...) apporte ses performances techniques aux grands ouvrages et sa qualité de parement aux œuvres des architectes les plus perfectionnistes. 143

Les moyens de contrôle Ils sont destinés à contrôler les caractéristiques requises du béton : essais d information sur éprouvettes conservées dans les mêmes conditions que l ouvrage ; essais non destructifs divers, en particulier le scléromètre ou la mesure de la vitesse du son. La cure du béton La cure du béton est la protection apportée pour éviter sa dessiccation et lui assurer une maturation satisfaisante. Elle est particulièrement nécessaire pour les dalles et les chaussées, surtout lorsque les conditions atmosphériques sont défavorables : vent, soleil, hygrométrie faible... Les procédés de cure Ce sont des moyens simples tels que l humidification renouvelée de la surface ou la mise en place d une bâche plastique (polyane), ou la pulvérisation de produits de cure qui constituent un film imperméable facilement repérable par sa couleur. La durée de cure Elle dépend essentiellement des conditions ambiantes et de l évolution du durcissement du béton. La norme expérimentale AFNOR (XP P 18-325) «Mise en œuvre des bétons» prévoit des durées évoluant entre un et dix jours, en fonction des critères précités pour des conditions d environnement courantes. DURÉE MINIMALE DE CURE (JOURS) (Norme expérimentale P 18-325) ÉVOLUTION DE LA RÉSISTANCE DU BÉTON Évolution rapide moyenne lente Classes Rapport eau/ciment de résistance des ciments < 0,5 42,5 R, 52,5 ou 52,5 R 0,5 à 0,6 42,5 R < 0,5 42,5 ; 32,5 R Tous les autres cas 144