Renforcer les ressources, l unité, la diversité et la visibilité de l Afrique



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Combattre les inégalités Intensifier l intégration africaine Promouvoir la diversification économique Lutter contre les changements climatiques La vision de Dr. Samura Kamara, ministre des Affaires Étrangères & de la Coopération Internationales, Sierra Leone pour le rôle de la présidence de la Banque africaine de développement Renforcer les ressources, l unité, la diversité et la visibilité de l Afrique

développement narratif africain. Les économies africaines ont progressé à des taux rivalisant avec ceux de l Asie de l Est, avec une moyenne de 6 pour cent en 2013 (à l exception de l Afrique du Sud). D ici 2025, si les trajectoires de croissance actuelles se maintiennent, trois pays africains sur cinq auront atteint le statut de pays à revenu intermédiaire. En outre, cette croissance a été soutenue à la fois par les ressources naturelles et par un secteur des services dynamique, ce qui a fait augmenter l investissement privé et les exportations, ainsi qu amélioré la production agricole. Le pouvoir collectif de l Afrique La Banque africain de développement («AfDB» ou «la Banque») occupe une position unique au cœur du développement de l Afrique, capable d agir tel un circuit imprimé pour transférer en toute efficacité les informations, les connaissances et les ressources appropriées vers les pays régionaux membres. La Banque a considérablement amélioré la qualité de ses ressources propres sous la présidence de Donald Kaberuka. Cependant, nous devons allons plus loin en continuant la transformation organisationnelle en cours et approfondir la focalisation de la Banque sur le soutien à la transformation économique de l Afrique. La réalisation de ces objectifs demande des qualités de dirigeant solides et novatrices de la part de son président, mais l élément essentiel est la motivation des personnes qui forment la famille de la banque : ses employés, ses actionnaires et ses partenaires. Nous sommes tous des ambassadeurs et notre vision consiste à renforcer le réseau de la Banque pour s assurer que celle-ci reste la première institution de financement du développement d Afrique, un partenaire de développement à qui l on peut faire confiance et qui puisse s exprimer sur les principales questions du développement. Je suis donc ravi de présenter cela comme «Notre vision» pour connecter et renforcer l Afrique. Contexte stratégique L ère des objectifs du millénaire pour le développement («OMD») a vu une transformation dans le Cependant, la performance de la région en ce qui concerne le bien-être des personnes, telle que mesurée par l OMD, contraste avec cette image positive. Depuis l an 2000, l Afrique a pris du retard par rapport au reste du monde en ce qui concerne le progrès des OMD, surtout en termes de réduction de la pauvreté, de création d emplois et de sécurité alimentaire. La transformation structurelle de l Afrique a été restreinte, ayant peu d impact sur la vie des personnes les plus pauvres. L Afrique subsaharienne abrite 41 pour cent des personnes pauvres d aujourd hui au niveau mondial, un pourcentage qui pourrait atteindre les 81 pour cent d ici 2030 si de nouvelles mesures ne sont pas prises. Cette concentration extrême de la pauvreté mondiale exige une réponse ciblée de la part des gouvernements africains, en partenariat avec la Banque. Parallèlement, la situation macroéconomique est de plus en plus incertaine avec des baisses importantes des prix des matières premières, aggravées par des attentes grandissantes des augmentations des taux d intérêt aux États-Unis, une baisse de la croissance en Chine, et des problèmes perpétuels dans la zone Euro. Tous ces facteurs peuvent avoir un impact considérable sur les économies africaines et déstabiliser la mobilisation des ressources nationales, augmenter le coût d emprunt sur les marchés de capitaux internationaux, ainsi que réduire l investissement direct étranger et l aide publique au développement. Il est de plus en plus La Banque a considérablement amélioré la qualité de ses ressources propres sous la présidence de Donald Kaberuka. Cependant, nous devons allons plus loin en continuant la transformation organisationnelle en cours et approfondir la focalisation de la Banque sur le soutien à la transformation économique de l Afrique.

évident que pendant que l économie mondiale lutte pour revenir à un meilleur niveau, c est une forte croissance des pays à plus faible revenu, y compris ces pays africains, qui peut fournir au monde une nouvelle impulsion économique. Ainsi, 2015 sera une année importante pour tous ceux qui sont impliqués dans le développement. Le lancement des objectifs de développement durable des Nations Unies (UNSDGs) et le programme de développement post-2015 créeront un nouvel paradigme de développement. Les 17 objectifs de développement durable, ayant jusqu à 169 cibles, et l intérêt du programme de développement post-2015 en ce qui concerne un partenariat mondial renouvelé créeront à la fois des menaces et des opportunités pour les parties impliquées dans le développement, y compris la Banque. Les autres initiatives pertinentes incluent l Agenda 2063 de l Union africaine, le New Deal pour l engagement dans les États fragiles, et les politiques et stratégies récentes de la Banque : la Ten-Year Strategy couvrant la période 2013-2022, le développement du secteur privé et du secteur financier. Ces initiatives prennent en compte les exigences particulières à travailler dans le contexte africain, et elles doivent être poursuivies conjointement aux objectifs de développement durable. En conservant sa place de première institution de développement d Afrique, et en se positionnant ellemême comme principal lien entre l Afrique et le reste du monde, la Banque devra être capable de s adapter et d innover dans un environnement africain complexe, dynamique et exigeant. Domaines politiques clés La Banque a récemment approuvé un certain nombre de politiques et stratégies, dont la Ten Year Strategy. Incitant la croissance et le développement de l Afrique sur le long terme, la Banque se doit de se concentrer sur des domaines politiques clés, qui existent déjà dans les politiques et stratégies actuelles : combattre les inégalités ; intensifier le développement des infrastructures et l intégration intra-africaine ; promouvoir le développement du secteur privé et la diversification économique ; et lutter contre les changements climatiques, la dégradation de l environnement et les problèmes alimentaires. Ces thèmes reflètent également un certain nombre des 17 objectifs de développement durable proposés dans les régions où la Banque a un avantage comparatif et une capacité démontrable à réaliser des changements significatifs. L Afrique ne pourra pas atteindre son potentiel maximum si des segments entiers de la société, en particulier les femmes et les jeunes, sont victimes de discrimination ou sont exclus de la participation au développement économique. 1. Combattre les inégalités L Afrique ne pourra pas atteindre son potentiel maximum si des segments entiers de la société, en particulier les femmes et les jeunes, sont victimes de discrimination ou sont exclus de la participation au développement économique. S attaquer à ces inégalités engendrera d immenses dividendes en termes de stabilité et de croissance à long terme sur le continent. Genre L émancipation des femmes et la lutte contre les inégalités entre les sexes demeurent des défis majeurs malgré les importants progrès qui ont été réalisés ces dernières années. Tout en continuant d améliorer la parité homme-femmes dans toutes les activités, plus doit être fait pour soutenir les initiatives régionales en cours afin de promouvoir l émancipation des femmes. Les jeunes L Afrique possède un net avantage démographique par rapport au reste du monde, pourtant, en règle générale, le chômage des jeunes est deux fois supérieur au taux de chômage des adultes dans beaucoup de pays africains. Se concentrer sur l investissement dans l éducation et la création d emplois de bonne qualité aiderait à résoudre cette situation. 2. Intensifier le développement des infrastructures et l intégration africaine Le soutien de la Banque envers le développement des infrastructures nationales et régionales continuera afin de contribuer à un meilleur accès à l énergie et à la diminution de la pauvreté. Cependant, nous devons aller plus loin et nous concentrer sur les investissement d infrastructures nationales, régionales et continentales qui ont le potentiel de transformer de manière significative les économies en développant les liens économiques ou en apportant des améliorations majeures dans des secteurs tels que l agriculture, l eau ou l énergie propre. En plus d améliorer les infrastructures physiques d Afrique, les «infrastructures immatérielles» du

continent doivent également être modernisées. Les barrières commerciales, les restrictions de la circulation des biens et des personnes ainsi que sur l accès au financement et autres services de support peuvent ralentir le commerce intra-africain autant que le manque d infrastructures physiques et ainsi amoindrir la valeur de l investissement dans de nouvelles infrastructures. S attaquer conjointement à ces deux problèmes ne ferait pas que stimuler le commerce intra-africain mais stimulerait également le commerce extérieur de l Afrique en aidant nos entreprises à jouer un rôle plus important dans le développement des chaînes de valeur mondiales. 3. Promouvoir le développement du secteur privé et la diversification économique Nous devons faire davantage afin de soutenir une gestion plus efficace des richesses naturelles de l Afrique et de la croissance de la production des peuples autochtones afin de nous assurer de conserver plus de valeur économique sur le continent et de saisir les opportunités d enrichissement. Depuis des décennies, le commerce en Afrique a été dominé par l exportation de matières premières avec une faible croissance dans les services et la production. Nous avons une occasion en or d encourager le développement de l industrie locale et du secteur des services durant les années à venir pour réaliser une transformation structurelle de l économie africaine qui créera des emplois, soutiendra l esprit d entreprise et qui sera économiquement inclusive et durable. Nous pouvons accomplir cela en fournissant un soutien supplémentaire aux pays d Afrique à revenu intermédiaire, en empêchant leur régression et en s assurant que leur croissance continue aide au développement du continent. 4. Lutter contre les changements climatiques et la dégradation de l environnement par la promotion d une croissance verte et le maintien des ressources durables En Afrique plus que nulle part ailleurs existe une menace de changement climatique spectaculaire et de dégradation de l environnement mettant en péril les vies, les moyens d existence et la durabilité. Les initiatives environnementales et vertes de la Banque sont importantes. Cependant, l urgence croissante du changement climatique et la dégradation de l environnement signifient que nous devons promouvoir, faciliter et financer le transfert des, ou l accès aux, technologies respectueuses de l environnement. Ceci comprend en partie les finances, mais cela exige également un investissement dans le capital humain afin de créer le savoir-savoir nécessaire pour identifier et développer les technologies appropriées afin de soutenir une croissance durable des secteurs de l énergie, de l agriculture, de la sylviculture, et de l eau. L Afrique a l occasion de sauter l étape chronophage qui consiste à apprendre de ses erreurs. Tout comme les services bancaires en ligne et la téléphonie, nous pouvons prouver que nous avons appris des erreurs du reste du monde et sommes allés directement à la solution durable pour l Afrique. En effet, je suis sûr que cela pourrait faire envie au reste du monde et aider à exploiter le pouvoir naturel de l Afrique. La Banque africaine de développement de demain Afin de conserver sa place d institution de développement prééminente d Afrique et d être un lien majeur entre l Afrique et le reste du monde, la Banque doit s adapter à des environnements africains et mondiaux en grande mutation. Ma vision est que la Banque devienne un modèle pour tout ce qu il y a de grand sur notre continent, et qu elle joue également un rôle principal dans la transition de l Afrique vers un pays au revenu intermédiaire et plus encore. Nos aspirations Le progrès exige de l ambition et de l aspiration que nous pouvons identifier. Afin d atteindre cette vision, la Banque doit être : un catalyseur de développement : exploitant ses ressources afin de financer et promouvoir les grands projets qui fournissent des avantages certains à tous les Africains, faisant progresser l intégration régionale et qui s aligne sur les objectifs de développement durable un partenaire digne de confiance permettant de promouvoir le développement du secteur privé : finançant directement les investissements du secteur privé et créant un environnement pour l investissement national et étranger direct à travers le continent et dans tous les secteurs de l économie, construisant notre réussite avec l Asie, l Europe et les Amériques Ma vision est que la Banque devienne un modèle pour tout ce qu il y a de grand sur notre continent, et qu elle joue également un rôle principal dans la transition de l Afrique vers un pays au revenu intermédiaire et plus encore.

Le maintien de la notation AAA de la Banque est essentiel à son fonctionnement en tant qu institution capable de lever des fonds sur les marchés internationaux à des taux raisonnables. un grand défenseur du programme de croissance verte du continent : reconnu pour intégrer des études environnementales de faisabilité à tous ses projets de développement et accordant la priorité à ceux présentant des avantages environnementaux démontrables et durables un promoteur des entrepreneurs Africains : soutenant les petites et moyennes entreprises ainsi que les start-ups à travers le continent qui emploient en priorité des Africains un partenaire de choix pour les investisseurs : visible sur les principaux marchés financiers et respecté pour sa compréhension et sa gestion des retours et des risques sur investissement en Afrique capable de contribuer aux normes mondiales : en développant et en suivant les bonnes pratiques de qualité de conception, de réalisation et de soutien au développement une banque de connaissance : se servant de l immense connaissance et de l expertise technique au sein et à l extérieur de la Banque, afin d aider à la construction des compétences et de changer la manière dont la Banque et les pays régionaux membres abordent le développement investissant constamment et construisant la confiance dans le capital humain de la Banque : en évoluant continuellement grâce à l investissement dans la formation individuelle, le développement et l autonomie capable d augmenter les interventions dans les états fragiles et en conflit : afin d aider ces pays à sortir de la fragilité et à bâtir la stabilité un contributeur principal lors des débats mondiaux concernant les principaux problèmes de la transformation économique de l Afrique : en exprimant le point de vue de l Afrique sur les principaux problèmes liés au développement et en façonnant la formulation de la future politique mondiale. Pour atteindre ces objectifs, la Banque doit être dynamique, novatrice, efficace et responsable. Nous devons fournir à l Afrique un rôle directeur en profitant de nos ressources au moyen d une plus grande efficacité opérationnelle, de procédures simplifiées et d un accent mis sur les plus hautes normes éthiques. La Banque doit également refléter la diversité culturelle, ethnique et religieuse du continent tout en améliorant l équilibre entre les sexes. Sous ma direction, la Banque poursuivra son orientation actuelle consistant à investir de manière sélective dans des domaines tels que le transport, l énergie, l agriculture, le développement social, l intégration régionale, l approvisionnement en eau et l hygiène publique, la finance et la communication.les grandes lignes de l actuelle «Ten Year Strategy» : au cœur de la transformation de l Afrique, la période 2013-2022 reste valable et les réformes organisationnelles déjà lancées devront continuer. À moyen terme, cependant, nous devrons apprendre des expériences acquises jusqu à maintenant grâce à la mise en place de la Ten Year Strategy, et engager un dialogue avec les actionnaires de la Banque, le conseil d administration, le personnel, les groupes de réflexion et les autres parties afin de mieux comprendre ce qu ils attendent et espèrent de la Banque, et également afin d évaluer si la Banque possède les ressources adéquates et est structurée de façon optimale pour fonctionner dans un environnement mondial en mutation. Exploiter la puissance On peut agir de plusieurs manières spécifiques afin d exploiter la puissance des forces existantes de la Banque et améliorer sa performance. Meilleure connectivité interne Maintenir un bilan solide et une bonne gestion des investissements Le maintien de la notation AAA de la Banque est essentiel à son fonctionnement en tant qu institution capable de lever des fonds sur les marchés internationaux à des taux raisonnables. La Banque compte également sur les revenus de son portefeuille de projets pour soutenir ses activités. Nous devons assurer une attention permanente à l identification des projets intéressants et viables dans lesquels nous pouvons investir dans le cadre d une gestion rigoureuse des risques qui couvre tout le cycle du projet. Dans ce domaine, nous avons beaucoup à apprendre du secteur privé et des travaux des autres agences de développement. Nous devrons travailler plus étroitement avec ces partenaires de développement en améliorant les normes et procédures, ainsi que la qualité des opérations d investissement, de leur mise en œuvre et des résultats de développement.

Des procédures de gouvernance appropriées, de la transparence et de la responsabilité sont essentielles pour maintenir la réputation de la Banque auprès de ses membres, de ses associés potentiels et des agences de notation. Optimiser l utilisation des ressources Dans un contexte de déficit d investissement en capital de l Afrique, qui s élève à plusieurs milliards de dollars chaque année, nous devons maximiser l impact de chaque dollar dépensé. Investir dans les compétences pour soutenir la mobilisation des ressources nationales permettra aux membres régionaux de mieux soutenir la réalisation de projets de développements, libérant ainsi les ressources de la Banque pour d autres projets importants. Nous devons également nous assurer que les ressources techniques de la Banque sont utilisées là où elles peuvent générer le meilleur impact positif, améliorant le niveau de vie et réalisant des projets intégrés. Une gouvernance appropriée Des procédures de gouvernance appropriées, de la transparence et de la responsabilité sont essentielles pour maintenir la réputation de la Banque auprès de ses membres, de ses associés potentiels et des agences de notation. La Banque a mis en place beaucoup de procédures améliorées et elle peut encore améliorer d autres éléments de gouvernance. Cela ne s applique pas uniquement aux membres de la direction générale : les bonnes pratiques se répandront dans l organisation et profiteront à la performance de la Banque dans la promotion du développement économique à travers le continent. Notre point de vue se doit de reconnaître la gouvernance comme un outil d amélioration de la performance et pas seulement comme un dispositif de contrôle. Dans le cadre de ce processus, nous devrons assurer l efficacité de la mise en œuvre des mécanismes de contrôle et de supervision existants, plutôt que d en introduire d autres. Ceci procurera des réassurances supplémentaires à tous les intervenants avec lesquels la Banque réalise des affaires de façon efficace et convenable. La Banque a déjà adopté certaines des meilleures politiques de sauvegarde de la communauté parmi ses pairs. Nous devons nous assurer que celles-ci sont systématiquement appliquées dans toute l organisation afin que les investissements soutenus par la Banque soient bénéfiques à la majorité des Africains. Meilleure connectivité extérieure Mobilisation des ressources et partenariats stratégiques Face à une forte demande par rapport aux ressources limitées de la Banque, une mobilisation novatrice et efficace des ressources et des partenariats est impérative pour que la Banque puisse respecter son agenda de développement. La mobilisation des ressources devra aller au-delà des sources traditionnelles (le Fonds africain de développement, la Banque africain de développement et les fonds fiduciaires), et devra également justifier d une utilisation optimale de ces fonds. En tant que voix prééminente sur les questions de développement en Afrique, la Banque africaine de développement doit construire et maintenir des liens étroits et des relations fonctionnelles avec les nombreuses autres organisations et institutions financières panafricaines (comme le NEPAD, la CEA, l AFC, la Banque mondiale, l Afrexim Bank, l EBID) ainsi qu avec partenaires de développement y compris des organisations et des fondations bilatérales. La Banque est particulièrement bien positionnée pour améliorer la connexion de l Afrique au reste du monde, et pour devenir le premier interlocuteur pour ceux qui désirent faire des affaires en Afrique. La Banque peut tirer profit de ses références «locales», tout en exprimant des normes mondiales. Des initiatives telles que le récent Africa-China Growing Together Fund, sont de bons exemples permettant d illustrer le rôle que la Banque peut jouer. Nous devons nous concentrer sur le développement de cette approche afin de nous procurer les capitaux nécessaires au soutien du développement continu de l Afrique à partir des dons faits par les donateurs existants ou nouveaux. Bâtir les compétences nationales pour un développement institutionnel efficace Il est impératif de bâtir et de renforcer la politique facilitatrice et les compétences techniques des pays africains. La Banque doit aider à bâtir les compétences des gouvernements africains pour mieux concevoir et effectuer des interventions directes, économiquement efficaces, ainsi que pour promouvoir la diversification économique et le développement du secteur privé. La Banque devra également continuer à travailler avec les pays membres pour améliorer leurs systèmes de réglementation, ce qui encouragera davantage l entrepreneuriat et attirera plus d investissements du secteur privé.

Ceci peut être accompli en partie grâce aux conseils et au soutien technique, mais nous devons également soutenir le développement d une éducation supérieure et technique à travers le continent afin de fournir les experts nécessaires à la mise en œuvre du développement. De récents évènements ont montré les risques sérieux qui résultent d une infrastructure de santé inégale et insuffisante. La prestation inégale des soins de santé n affecte pas seulement les personnes, en réduisant leur capacité à participer au développement économique, mais peut également avoir un fort impact sur le commerce et le développement national et international. Bien que la Banque ait traditionnellement investi dans le secteur de la santé, nous devons examiner les façons d augmenter notre soutien pour élever le niveau des prestations de santé à travers le continent afin de soutenir le développement. Il est également évident que les obstacles sociopolitiques, la corruption et les manques de capacité organisationnelle sont les trois raisons sous-jacentes pour lesquelles la mise en œuvre des politiques a tendance à être médiocre dans beaucoup de pays africains. S attaquer directement, honnêtement et résolument à cet ensemble de facteurs aiderait grandement à renforcer le cadre de gouvernance dans les pays africains. Mieux communiquer au sein de la Banque et avec les partenaires extérieurs Les moyens de communication sont vite en train de devenir un facteur déterminant pour beaucoup d organisations du point de vue de leur efficacité, de leur visibilité et de leur réputation, et la Banque africaine de développement se doit d être plus compétitive à cet égard. Cependant, l ampleur des activités de la Banque rend difficile une communication ou une position simple et unifiée. Par conséquent, la position de la Banque et ses actions ne sont pas complètement comprises et appréciées de tous. Pour répondre à cela, nous devons considérablement améliorer nos compétences en communication et accroître notre engagement avec les acteurs mondiaux. La Banque devra créer une structure composée de leaders expérimentés et responsables du développement des relations de la Banque dans certains domaines particuliers. En fonctionnant avec un cadre de gouvernance solide, plus autonome, ces leaders responsables pourront exprimer clairement la position de la Banque sur des points importants et aider à distinguer la Banque africaine de développement de ses pairs tout en renforçant son image. Conclusion En tant que président, je chercherais à améliorer les liens entre les cadres et le conseil d administration de la Banque, tout en offrant des rôles directeurs à chacun et en inspirant la culture et les valeurs de l organisation. Mon expérience personnelle en Sierra Leone en tant que leader dans le développement et la mise en œuvre des politiques économiques et étrangères, et le fait de travailler avec les grandes institutions mondiales de développement à de hauts niveaux politiques m ont appris qu une réussite durable ne peut se construire qu en fixant des objectifs communs. En tant que président, je considère que mon devoir sera de bâtir une telle cohésion, en étant à l écoute de toutes les composantes de la Banque et en développant une stratégie globale pour permettre le développement économique et les progrès sociaux dans l environnement actuel, riche en défis.pour être efficace, la Banque doit conserver une culture rigoureuse et qui respecte les procédures strictes de gestion des risques que l on exige d une institution financière majeure. Cependant, nous devons en même temps créer un environnement dynamique et ouvert qui donne au personnel de la Banque la liberté d innover, de s adapter et de développer de nouvelles idées afin de répondre aux défis, nouveaux ou chroniques, que l Afrique rencontre.