La fusariose de l épi Par Benoit Bérubé Dans le cadre du Stage professionnel en agronomie, AGN-3500 Université Laval Chez Société Majéco Inc. Juin 2015
Introduction Mise en contexte Facteurs de développement Symptômes Pertes associées Cycle vital Moyens de lutte Application de fongicides Mycotoxines Références @Tremblay, L. et al. 2012.
Mise en contexte Organismes responsable: Plusieurs champignons de la famille Fusarium (+ de 17 espèces) Fusarium graminaerum, Fusarium sporotrichoïdes, etc. @Schmale III, D.G. et al. 2003. Plantes hôtes: @Wikipedia, 2015. Blé, orge, avoine, seigle, triticale, maïs, graminées fourragères, etc. @Lapierre, P. 2000.
Facteurs de développement Trois facteurs principaux en cause: Le climat: - Si plus froid et humide, cela favorise la présence de fusariose. - L humidité et la température influence pour 48% la présence de DON. - Il est très difficile de contrôler cet aspect. La présence d inoculum: - Selon le précédent cultural, importance des rotations. - Est responsable à 21% de la concentration de DON. La sensibilité du cultivar utilisé: - Joue pour 27% dans la variation de DON @Tremblay, L. et al. 2012.
Symptômes Chez le blé (triticale et avoine): Épillets jaune/blanchis, «maturation» prématurée. Rose ou orangés, fructification des champignons. Grains minces, ridés et «crayeux» (momifiés) [Blé]. Chez l orge: @Tremblay, L. et al. 2012. Épillets peuvent aussi être bruns, non exclusif à la fusariose. Grains infectés roses, orangés ou noires. *Attention* Des grains ayant de forts indicateurs visuels de contamination ne contiennent pas nécessairement beaucoup de toxines et vice-versa.
Pertes associées Impact global négatif Production: - Qualité du grain altérée. - Rendement des cultures diminué. Logistique: - Valeur nutritionnelle du grain diminuée, reconsidération dans l alimentation animale. - Installations supplémentaires nécessaires (silos) pour séparer les grains. - Commercialisation difficile lorsque les grains sont affectés. - Besoin d un criblage plus précis. Économique: - Prix moindre pour des grains contaminées. - Coûts plus élevés pour le contrôle de la qualité des grains. @Tremblay, L. et al. 2012.
Cycle vital Cycle sexué: Production de (asco)spore en conditions chaudes et humides. Transport par le vent sur de longues distances. @Schmale III, D.G. et al. 2003. Cycle asexué: Production de spores (conidies) sur les résidus. Dissémination par le vent et la pluie. @Tremblay, L. et al. 2012.
Cycle vital - Contamination Se produit durant l épiaison (stade Zadoks entre 51 et 59). Les spores se déposent sur l épi qui n est plus protégé par la gaine. Stade critique pour décider de traiter ou non. Utilisation du Réseau d avertissement phytosanitaire (RAP) pour suivre les conditions climatiques. @Tremblay, L. et al. 2012.
Cycle vital - Infection Se produit durant la floraison (stade Zadoks entre 61 et 69). Les spores germent si les conditions sont favorables. Le mycélium contaminera alors les étamines, les fleurs puis les grains en formation. Blé: Période courte d infection, très relatif au climat. Orge: Moins susceptible à l infection, mais plus longue période à risque. Avoine: Vulnérable dès le départ, mais physiologie avantageuse pour la protection. Triticale: Semblable au blé, mais espèce plus sensible naturellement. @Tremblay, L. et al. 2012.
Moyen de lutte - Cultivars Une lutte intégrée est toujours à favoriser. Côte de sensibilité des hybrides à la fusariose, de 1 à 9. Plus le chiffre est élevé, plus le cultivar est sujet à la contamination. Ne pas sous-estimer l importance d un cultivar résistant à la verse (+fertilisation adéquate). En cas de conditions climatiques difficiles, cette caractéristique diminuera les possibilités d infection de l épi. @Schmale III, D.G. et al. 2003.
Moyen de lutte - Pratiques Établir une rotation des cultures. Possible avec le soya, le canola, etc. Enfouir les résidus de cultures pour limiter les sources d inoculum. Devancer la date de semis pour éviter que la floraison ne concorde avec la maturité des spores. S assurer d un moment de récolte et d une humidité adéquats. Maintenir une teneur en eau d au plus 14% lors de l entreposage des grains (contrôle de la ventilation et du séchage de la récolte). Jouer avec la ventilation de la batteuse au champs: cela permet permet d éliminer les grains fusariés. *Retour d inoculum au champs!* Privilègier une diversité de cultivars pour aller chercher différents stade de maturité.
Moyen de lutte - Fongicide Aucun fongicide à ce jour ne peut éliminer totalement la fusariose. - Possibilité de réduire l intensité de l infection et la production de toxines. Stades idéaux pour le traitement, à titre indicatif: Blé et seigle: Début floraison à mi-floraison, avant que 50% des étamines apparaissent. Avant que l infection ne commence. Orge: Fin de l épiaison, entre 70 à 100% de maturation des épis. Pour s assurer qu un maximum des épis seront couverts, plus d efficacité du traitement.
Application des fongicides Une culture uniforme facilite les traitements. La calibration d un pulvérisateur pour la fusariose est bien spécifique, diffère de l application foliaire. Quelques produits homologués en 2015 au Québec: Caramba, StrategoPro, Proline et Prosaro. Facteurs à prendre en compte: Type de buse: -Influence l angle d application et la distance à laquelle la buse se trouve de la culture (entre 15 et 30 cm). - Conique, conique aplatie ou jet en balai. Volume de bouillie: - Application optimal autour de 100 L/ha, ne pas trop diluer le mélange. Cela nuit à l application. - Toujours prendre en compte les recommandations du manufacturier et les étiquettes des produits.
Mycotoxines - Nature @Tremblay, L. et al. 2012. - Inhibiteurs de protéines. - Nuisent à l alimentation du bétail. - Peuvent causer des vomissements. - Produites durant la croissance du champignon, indépendamment de la récolte. - Effets possibles sur le système immunitaire. - Exclusives à Fusarium graminearum. - Nuisent aux fonctions reproductrices. - Produites durant la croissance du champignon, indépendamment de la récolte.
Mycotoxines - Toxicité @Tremblay, L. et al. 2012. Volailles: Moins sensible aux DON et ZEN, T-2 peut affecter le système immunitaire + lésions au bec. Bovins: Moins sensible aux toxines, effet purificateur du rumen. Animaux en lactations: Vaches, chèvres et brebis plus sensibles durant cette période. Porcs: Grande sensibilité aux DON (prise alimentaire) et aux ZEN (système reproducteur). Humains: Possibles vomissements, diarrhées, hémorragies (DON) et effets sur le système immunitaire (T-2). *Se référer à l ACIA pour s assurer d avoir les dernières normes à jour.
Références Alberta, Agricultur and Forestry. 2003. Fusarium Head Blight of Barley and Wheat. [En ligne]. (Page consultée le 10 juin 2015). Adresse URL: http://www1.agric.gov.ab.ca/$department/deptdocs.nsf/all/agdex92. Arvalis. 2014. Fusariose: quels symptômes? Quels moyens de lutte? et La fusariose des épis: symptômes et nuisibilité. [En ligne]. (Pages consultées le 6 juin 2015). Adresses URL: https://www.youtube.com/watch?v=gwnypwzu1oe et https://www.youtube.com/watch?v=jjlebzr7zre. CRAAQ. 2014. Comprendre la fusariose pour y faire face Partie 1 et 2. [En ligne]. (Pages consultées le 6 juin 2015). Adresse URL: https://www.youtube.com/watch?v=qh5d-lmipgi et https://www.youtube.com/watch?v=nhiku56rjoq. Lauzon, M. et al. 2007. Fusariose de l épi chez le blé et l orge. CÉROM. Saint-Bruno-de-Montarville, Canada. Schmale III, D.G. and G.C. Bergstrom. 2003. Fusarium head blight in wheat. The Plant Health Instructor. DOI:10.1094/PHI-I-2003-0612-01. Tremblay, L. et al. 2012. Pour en savoir plus sur la Fusariose. Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec. Québec, Canada.