L HYPERACTIVITE: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES HISTORIQUE DIAGNOSTIC



Documents pareils
LE SYNDROME D ASPERGER ou AUTISME DE HAUT NIVEAU TROUBLES SPÉCIFIQUES DES APPRENTISSAGES

Les troubles spécifiques des apprentissages

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

Questionnaire pour les enseignant(e)s

Stratégie d intervention auprès des élèves présentant des comportements et attitudes scolaires inappropriés

Association Suisse romande de Parents d Enfants et d adultes concernés par le trouble du Déficit d Attention / Hyperactivité

SNAP-IV Instructions pour la cotation

La chronique de Katherine Lussier, psychoéducatrice M.Sc. Psychoéducation.

TDAH et adaptations scolaires - niveau primaire et secondaire-

TROUBLES ENVAHISSANTS DU COMPORTEMENT (TEC)

Le trouble oppositionnel avec. provocation ou par réaction?

Nouvelles addictions. Dr Marie VERSCHAVE Praticien hospitalier Service de médecine interne E et addictologie

Comment aider efficacement un enfant souffrant de troubles déficitaires d attention/hyperactivité (TDA/H) en classe? DEWARD Céline

Spécial Praxies. Le nouveau TVneurones est enfin arrivé! Les métiers. NOUVEAUX JEUX de stimulation cognitive, orientés praxies.

Qu est-ce que la maladie de Huntington?

Autisme Questions/Réponses

Définition, finalités et organisation

Quels sont les indices observés chez les enfants présentant un trouble de traitement auditif?

Traumatisme crânien léger (TCL) et scolarité

questions/réponses sur les DYS

Les difficultés scolaires, ou «l Echec scolaire»

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Migraine et Abus de Médicaments

Scolarisation et adaptations pour enfants dyspraxiques au collège

«Tout le monde devrait faire une psychothérapie.»

Calendrier des formations INTER en 2011

Guide à l intention des familles AU COEUR. du trouble de personnalité limite

9.11 Les jeux de hasard et d argent

Fonctionnement neural et troubles cognitifs chez le patient bipolaire: preuve ou surinterprétation

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

«Les jeux en ligne, quelle influence en France?»

La migraine : quelle prise de tête!

testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité!

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire

syndromes apparentés décrits depuis plus d un siècle chez les aliénistes et psychiatres (en Europe) : Kraepelin, Abramson,

Quand les enfants apprennent plus d une langue

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

LE JEU EXCESSIF. Dr Christine Davidson M.Philippe Maso. Décembre 2011

Guide d accompagnement pour la prise en charge des troubles anxieux chez l enfant

d infirmières et d infirmiers Pour être admissible au répit spécialisé sur référence Des services spécialisés intégrés en

Mais qu est-ce qui l empêche de réussir?

Comment remplir une demande d AVS Remplir les dossiers administratifs quand on a un enfant autiste et TED (3) : demander une AVS

La prise en charge d un trouble bipolaire

DIVA 2.0. Entretien diagnostique pour le TDAH. chez l adulte (DIVA) D iagnostisch I nterview V oor A DHD bij volwassenen

La prise en charge de votre épilepsie


Questionnaire pour enfants avec trouble de voix

DOSSIER DE PRESSE Un Bébé - un Livre

TROUBLE DE L ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITE. Dr Olivier REVOL, Neuropsychiatre Hôpital neurologique - LYON Conférence APEDYS VOIRON - Mars 2006

L approche de collaboration: une voie de contournement des facteurs entraînant les troubles graves de comportement.

ANAMNÈSE Création : Dre Josée Douaire, psychologue

Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier

Le traitement du TDAH

La réadaptation après un implant cochléaire

L'ENFANT HYPERACTIF. CANEY Marianne CRETENIER Estelle DENIAUD Jérémy ESSEUL Emmanuel

L école maternelle et le socle commun de connaissances et de compétences

Trouble Déficit de l Attention / Hyperactivité et interventions thérapeutiques

Stress des soignants et Douleur de l'enfant

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

La contribution des pères au développement de leur enfant

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

AVIS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L AUTISME DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA LUTTE CONTRE L INTIMIDATION

Dangers potentiels d Internet et des jeux en ligne

psychologie. UFR des Sciences de l Homme

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

SOINS ET ACCOMPAGNEMENTS. Professionnels de la psychiatrie.

Introduction. Pourquoice livre?... Comment utiliser ce livre?... Que contient ce manuel?... Chapitre 1

Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu (PILDJ) Actions neuchâteloises

Comment la proposer et la réaliser?

Conduite à tenir devant un enfant ou un adolescent ayant un déficit de l'attention et/ou un problème d'agitation

Rapport final de l étape préliminaire d évaluation du programme «La bougeotte»

Critères de Choix d une Echelle de Qualité De Vie. Etudes cliniques dans l autisme. Introduction

Les dys à haut potentiel : reconnaître, comprendre, expliquer. Michel Habib, Neurologue CHU Timone, Marseille

La dépression qui ne répond pas au traitement

DEVELOPPEMENT DES ADOLESCENTS ET EPS. 3. Quels problèmes professionnels pose le développement des adolescents pour l atteinte des objectifs de l eps

Epilepsies : Parents, enseignants, comment accompagner l enfant pour éviter l échec scolaire?

Traumatisme crânien ou traumatisme cranio-cérébral Trouble de santé neurologique Aide-mémoire

Les enfants malentendants ont besoin d aide très tôt

QUESTIONNAIRE D'ÉVALUATION DU COMPORTEMENT (2e CYCLE DU PRIMAIRE)

CONTRAT D ACCUEIL. Parents Assistant(e)s Maternel(le)s. Proposé par les Relais Assistantes Maternelles du Haut-Rhin

Réseau psychologique ALPEIP

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

QUELS SONT LES MOTIFS DE CONSULTATTIONS? Quelle est votre demande?

Dr Julie Dauphin, Ph.D. Psychologue clinicienne

Recommandation Pour La Pratique Clinique

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Ma vie Mon plan. Cette brochure appartient à :

Les 15 mots de Rey Évaluation de la capacité d apprentissage à court terme.

Règlement intérieur de l école Ste Anne Année 2015/2016

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

Migraine et mal de tête : des "casse-tête"

SCOLARISER LES ÉLÈVES À HAUT POTENTIEL

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris

En quoi consistera ce jeu?

DOMAINE 7 RELATIONS ET RÔLES

Programme détaillé Analyse des actions de prévention précoce en PMI

Le TDAH. Guide pour les parents. Inclus : Un quizz Un témoignage

Q.I. POUR QUI? POURQUOI?

Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

Transcription:

L HYPERACTIVITE: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES HISTORIQUE Dr. David Da Fonseca Pédopsychiatre Hôpital Sainte Marguerite, Marseille 1902: G. STILL décrit 20 enfants hyperactifs «contrôle moral défectueux» «un manque total de considération pour l autorité et les ordres, malgré une éducation qui entraînerait forcément l obéissance chez l enfant sain». DIAGNOSTIC Prédisposition biologique résultant d une transmission héréditaire ou d atteintes périnatales Motif de Consultation fréquent 3 à 5 % de la population scolaire (garçons dans 60 à 90 % des cas) Associé à des difficultés scolaires Début avant 7 ans Durée > 6 mois Différentes situations (école + domicile) Entrave le développement normal et adaptatif Forte intensité en fonction de l âge et du niveau de développement Biederman (2002), Shaywitz (94) 1

HYPERACTIVITÉ IMPULSIVITÉ Remue les mains, les pieds Ne reste pas assis, court partout Sur ressort Parle trop Tripote les objets, renversent les crayons ou la chaise. Bruits incongrus Réponse avant d avoir tous les éléments Réponse avant la fin de la question Interrompt les conversations N attend pas son tour S engage dans des activités risquées sans percevoir le danger Agit avant de réfléchir INATTENTION Distrait par les bruits N écoute pas, dans la lune Ne se concentre pas Zappe d une tâche à l autre, ne va pas jusqu au bout Fautes d étourderie, perd tout, oublie S organise mal (habillage) Forme hyperactivité prédominante Forme attentionnelle pure Forme mixte Variations possibles Diminuent à la nouveauté, si intérêt, si tête à tête S aggrave en fin de journée, si seul Biederman (2002) DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Troubles anxieux généralisé? Anxiété de performance? Trouble dépressif? Trouble bipolaire? Retard mental? Syndrome d asperger? Biederman (97); Shekim (85) COMORBIDITE 2

TROUBLES DES APPRENTISSAGES TROUBLES Du COMPORTEMENT 2/3 ont un retard de langage 1/2 ont des Troubles Opposition Provocation Dyslexie: 10 à 40% Dyspraxie: 10 à 30% Dyscalculie: 10 à 25% Manuzza (98) ; Loeber (95); Cantwel (96); Pliska (98) Favorise le déclenchement des Troubles des conduites Association THADA et TDC engendre des complications sévères (délinquance, abus de substances, criminalité) Manuzza (98); Thomas (97); Cantwel (96); Pliska (98) TROUBLES EMOTIONNELS AUTRES TROUBLES 1/4 ont des Troubles Anxieux : plus ralentis, moins impulsifs, et hyperactifs (forme attentionnelle) 10% ont des Troubles dépressifs Gillberg (2003) Relations sociales difficiles Trouble de l estime de soi Enurésie Tics Taux d accidents élevé Tabac Biederman (2002) AVANT 3 ANS EVOLUTION Bébé difficile et actif Se tortille, Rampe partout «Court avant de marcher» Difficultés à appréhender le danger Accidents fréquents Applegate (1997),Biederman (2002) 3

A LA MATERNELLE A L ECOLE PRIMAIRE Age de découverte habituel Agitation croissante sans but Impulsivité bruyante Opposition Déscolarisation (pas obligatoire) Rejet social Barkley (2000, 1990) ; Campbell (1991) Troubles spécifiques des apprentissages Troubles du comportement Rejet social et Familial Taylor (91), Biederman (2002); AU COLLEGE Rémission totale: 20% Persistance: 80% stabilité dans 40 % des cas aggravation dans 40 % des cas Pronostic à long terme influencé par: Facteurs psychosociaux, environnementaux Taylor la (91), Comorbidité Biederman (2002); Cantwel (96); Pliska (98) AU COLLEGE Trouble des conduites (20%) Trouble lié à l utilisation de substances (20%) (OH,toxicomanie) Trouble de la personnalité antisociale : Mannuzza 20% (si (98); TDC Gittellman associé (85); Biederman avant (2002); 10 ans) Pliska (98) A L ÂGE ADULTE Instabilité affective et professionnelle Relations sociales peu satisfaisantes PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE AVP plus fréquents par inattention Wender Comorbidité (2002); Biederman importante (2002), Ebert (2002) 4

ENFANT ENFANT Psychothérapie cognitivo-comportementale autocontrôle résolution de problème Psychothérapie d inspiration analytique Association Barkley (2002); la Taylor plus (2004) efficace: TT et TCC Orthophonie : Rééducation spécifique des troubles du langage écrit ou oral associés Psychomotricité ou psychopédagogie Doit s adapter aux caractéristiques comportementales et cognitives Aménagement du lieu de travail Structuration du travail Adaptation au temps de concentration Apprentissages des stratégies ENFANT PARENTS Médicamenteux: Methylphénidate (RITALINE) Objet de controverses Indications bien posées Effets secondaires Barkley Efficacité (2002); Taylor à court (2004) terme Impression de ne jamais être entendu Souffrent de l image donnée par l enfant Vie sociale limitée Désarmés, ne savent plus comment faire face Punitions, de cris, de menaces Affects négatifs et déprimés Barkley (2000, 1990) ; Campbell (1991) PARENTS PARENTS Implication capitale dans la prise en charge Pas responsable mais déterminant dans l évolution Entraîner les parents à faire face Améliorer les relations parents enfant, l image de l enfant, des parents et le fonctionnement de la famille Programmes en individuel ou en groupe Informations sur le trouble Mieux comprendre le fonctionnement de l enfant Apprendre de nouvelles techniques de gestion Habiletés sociales Identifier les caractéristiques Attention positive Donner un ordre efficace 5

ECOLE ECOLE THADA peu compatible avec les exigences scolaires : stable, assis, attentif, attendre son tour et écouter Plus de difficultés scolaires à capacités identiques 64% soutien scolaire, 34% redoublent, 20% classes spécialisées Place de l enfant adaptée Présenter de la nouveauté Informatique (présentation vivante et colorée) Périodes de travail courtes Segmenter les tâches Les faire bouger Répéter et rappeler les règles Renforcer l effort ECOLE Positions de l enfant et de l enseignant sont inconfortables Rôle primordial de l enseignant pour l intégration de l enfant et l'accès aux apprentissages Doit être informé Doit être prêt à travailler avec les parents et l équipe Journée médicale Résodys, Hyperactivité chez l enfant, Marseille 1 avril 2005 CONCLUSION Pathologie fréquente qui interpelle tous les professionnels de l enfance souvent démunis face à ces enfants MERCI POUR VOTRE ATTENTION Nécessite un prise en charge pluridisciplinaire Implication indispensable des parents et de l école 6