La fin de vie... Une liberté des droits



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Transcription:

La fin de vie... Une liberté des droits

Édito La mort est un fait social qui nous concerne tous, que nous soyons riche, pauvre, jeune ou vieux. Un jour, c est inévitable, chacun d entre nous quittera ce monde. Parler de la mort reste un tabou solidement ancré dans notre société. Pourtant, échanger sur ce thème universel avec ses proches permet d anticiper, avec plus de sérénité, l inévitable. Nous avons, en Belgique, cette liberté, celle de décider de la manière dont nous souhaitons que l on prenne soin de nous en fin de vie ; celle de choisir comment nous désirons quitter ce monde. Le Service provincial de Promotion de la Santé ne limite pas son travail à la prévention des maladies mais prône surtout l importance du bien-être et de la qualité de vie. Quels que soient votre sexe, votre âge et votre état de santé, la qualité de vie doit être assurée jusqu au bout, jusqu aux derniers instants. Cette brochure a pour objectif de vous informer sur la fin de vie, de vous donner des pistes de réflexions et de vous guider vers les services compétents en la matière. Je vous souhaite une bonne lecture. Le Député provincial en charge de la Santé

La fin de vie : une étape naturelle La mort est une étape naturelle. C est ainsi que va la vie. Un jour, nous devons mourir, c est dans l ordre des choses. Cependant, il faut bien avouer que la fin de vie est une expérience singulière qui peut effrayer, angoisser. Comment vais-je mourir? Vais-je avoir mal? Que va-t-il m arriver après? Suis-je prêt à quitter mes proches? Il est important de prendre le temps de réfléchir, dès aujourd hui, au sens que nous donnons à notre vie, aux traces que nous voulons laisser de notre passage sur terre, à la manière dont nous souhaitons quitter ce monde. Parler de la mort, de la sienne de surcroît, est difficile. Et c est normal, notre instinct de survie, qui nous permet de résister aux épreuves de la vie, à la maladie, nous pousse à garder espoir, à faire des projets, Cependant, personne n est immortel et la mort est inévitable. Choisir librement ce que l on souhaite pour sa fin de vie, dès à présent et l exprimer à ses proches permet de limiter des situations de crise où ceux-ci sont désemparés face à une décision à prendre, pour laquelle ils ne s étaient peut-être pas préparés. Mais où est le choix quand on ne peut échapper à la mort? C est vrai, nous subissons la mort, la maladie. Mais tant que nous sommes vivants, il nous reste une part de liberté. En fin de vie, nous sommes amenés à faire des choix : Relationnels : se rapprocher ou s éloigner de ses proches? Thérapeutiques : poursuivre ou arrêter un traitement? Pratiques : rester à domicile ou partir à l hôpital, en maison de repos,? Légaux : rédiger un testament ou non? J ai fait mes choix mais j ai peur d en parler à mes proches. Comment vont-ils réagir? Et s ils pleurent, vais-je savoir maintenir mes choix? Comment leur dire? Ces choix auront bien sûr une influence sur l entourage. Il n est pas toujours facile de faire accepter ses décisions. La communication et l écoute sont les clés d une fin de vie sereine. Il faut prendre le temps d expliquer ses choix, d écouter les points de vue de ses proches et de leur laisser du temps pour accepter vos décisions Je ne veux pas le laisser partir Comment vais-je faire sans lui, sans elle? Comment accepter ce choix qui me fait peur et qui me rend si triste? Il est primordial de respecter le choix posé par une personne en fin de vie. Cela peut être difficile à accepter ou à comprendre mais s opposer à sa volonté ou tenter de l influencer, c est lui enlever cette part de liberté qui lui reste encore. Vous n êtes pas seul(e)! Des associations existent pour vous soutenir, vous et vos proches dans vos réflexions. Leurs coordonnées sont reprises en fin de brochure.

consentir librement à la prestation de soins, avec information préalable : avant de commencer un traitement, le médecin doit obtenir l accord du patient (consentement libre et éclairé). Il n y a pas d obligation de motiver un refus de traitement. Celui-ci peut être exprimé de manière anticipée en rédigeant une déclaration relative au refus de traitement ; disposer d un dossier médical tenu à jour par le médecin. Ce dossier peut être consulté par le patient à tout moment et ce dernier peut en demander une copie s il le désire ; être assuré de la protection de sa vie privée ; introduire une plainte auprès d un service de médiation (gratuit), si le patient estime que l un de ses droits est bafoué. Une liberté un droit! Dans notre pays, nous avons la chance d avoir des lois novatrices qui posent un cadre légal et concret sur la fin de vie. Il est dès lors indispensable de faire un bref rappel législatif afin que tous, nous connaissions nos droits! Trois lois fondamentales en droit médical ont été votées en 2002 : 1. La loi sur les droits du patient Cette loi précise les droits primordiaux qui président à la relation entre le patient et le soignant. Le patient a le droit de : bénéficier de prestations de soins de qualité en fonction des connaissances médicales et de la technologie disponible et ceci, sans discrimination ; choisir librement le prestataire de soins et pouvoir modifier son choix à tout moment ; être informé sur son état de santé oralement ou par écrit dans un langage clair et adapté, avec l aide éventuelle d une personne de confiance désignée par lui, SAUF SI : le patient ne souhaite pas obtenir une information ; exceptionnellement, le praticien estime que l information causerait un préjudice grave à la santé du patient ; Le patient dans l incapacité d exercer ses droits, peut se faire aider par : ses parents ou un tuteur (pour les mineurs d âge); un représentant légal (=mandataire) désigné par écrit par le patient majeur lorsqu il est encore capable d exercer ses droits ; une personne de confiance pour les personnes majeures n ayant pas désigné de mandataire (souvent l époux ou partenaire cohabitant, l enfant majeur, un parent, un frère ou une sœur majeurs). Plus de détails sur : www.soinspalliatifs.be/images/pdf/loi_2002_08_22.pdf 2. La loi sur les soins palliatifs Cette loi garantit l accès aux soins palliatifs pour tous. Elle définit ce que sont les soins palliatifs et fixe leurs objectifs : offrir aux malades et aux proches la meilleure qualité de vie possible et une autonomie maximale. Plus de détails sur : www.soinspalliatifs.be/images/pdf/loi_2002_06_14.pdf 3. La loi relative à l euthanasie et à la déclaration anticipée d euthanasie L euthanasie est dépénalisée depuis 2002, sous certaines conditions. Vous retrouverez ces dernières dans le chapitre réservé à cette thématique. Plus de détails sur : www.health.belgium.be/eportal/myhealth/euthanasia/ index.htm

Les soins palliatifs Les soins palliatifs sont l ensemble des soins apportés aux malades en fin de vie et aux malades dont les chances de guérison sont extrêmement minimes. La prise en charge de la douleur et autres symptômes gênants est une priorité. Les soins palliatifs ne visent pas à guérir, ni à hâter ou retarder le décès mais à préserver la meilleure qualité de vie possible du patient et de ses proches. En quoi consistent exactement les soins palliatifs? Les soins palliatifs visent à assurer un accompagnement global du patient et de son entourage avec une approche interdisciplinaire : soulager la douleur et les symptômes d inconfort : essoufflement, fatigue, constipation, nausées, perte d appétit, de sommeil, etc ; apporter un soutien psychologique, moral, spirituel et social. Qui peut bénéficier des soins palliatifs? Selon la loi de 2002, toute personne a droit aux soins palliatifs, indépendamment de son âge et de son lieu de résidence (domicile, maison de repos, hôpital, ). Ils s adressent aux personnes atteintes d une maladie grave évolutive et ne pouvant plus guérir. Les soins palliatifs ne se limitent pas à la fin de vie. Ils sont également destinés aux personnes dont la maladie gagne du terrain et pour qui l espoir de guérison est minime. L objectif est d améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille face aux conséquences d une maladie potentiellement mortelle. Chaque cas est unique et l accompagnement qui peut être fourni dépendra de la maladie, du patient et de sa famille. Et concrètement, comment cela se passe-t-il? L interlocuteur privilégié est votre médecin traitant. Il est important d établir avec lui un dialogue constructif. Il vous aidera à déterminer vos besoins et vous orientera vers certaines structures ou associations pour vous accompagner au mieux. Plusieurs situations sont possibles : 1. A domicile ou en maison de repos Les équipes de première ligne (médecin traitant, kinésithérapeutes, infirmières souvent formées aux soins palliatifs) seront à vos côtés pour vous accompagner. Ces intervenants peuvent être aidés par une équipe de soutien spécialisée en soins palliatifs. Cette dernière est constituée de médecins et d infirmières et apporte une expertise en seconde ligne. Les équipes de soutien en soins palliatifs ont pour mission de concerter, former et soutenir les intervenants de première ligne. 2. À l hôpital Les services hospitaliers peuvent faire appel à une équipe mobile spécialisée en soins palliatifs pour les soutenir dans l accompagnement du patient et des proches. En outre, certains hôpitaux possèdent une structure spécifique d accueil (unités de soins palliatifs) proposant une prise en charge maximale du patient et de ses proches. Quelles sont les aides possibles lorsqu on est en fin de vie? 1. L encadrement à domicile Les aides familiales, les gardes-malades, peuvent être une ressource importante. Pensez-y! 2. Le matériel de soins Du matériel de soins est disponible auprès des pharmacies, des mutuelles, des organismes de location, etc. 3. Les aides financières Le patient en fin de vie peut bénéficier d avantages financiers (forfait palliatif, remboursement des prestations du médecin généraliste, de l infirmière, du kinésithérapeute). Pour cela, il doit obtenir la reconnaissance du statut «palliatif». N hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant. Pour plus d informations, une brochure sur les aides financières est disponible sur www.soinspalliatifs.be.

4. Les congés pour soins palliatifs à destination des aidants proches Des congés (crédits-temps) ont été prévus afin de permettre aux aidants proches plus de disponibilités auprès du malade. Pour plus d informations, n hésitez pas à contacter : www.onem.be (pour les travailleurs salariés) www.inasti.be (pour travailleurs indépendants) www.soinspalliatifs.be Plus d informations sur les aides disponibles? Contactez un centre de coordination, votre mutuelle, votre médecin traitant ou les Plates-formes de Soins Palliatifs. Les Plates-formes de Soins Palliatifs Les Plates-formes sont des associations qui : informent et sensibilisent la population ; organisent des formations professionnelles ; proposent un soutien psychologique aux intervenants mais également aux patients et à leurs proches ; offrent un service de volontaires formés à l écoute. Vous trouverez toutes les coordonnées en fin de brochure. La demande d euthanasie Dans le décours d une maladie, la question de l euthanasie peut se poser. Il est important de souligner que les soins palliatifs et l euthanasie ne se sont pas opposés. Leur finalité est différente. La loi de dépénalisation de l euthanasie est entrée en vigueur le 22 septembre 2002. Ce fut alors une position forte, prise par la Belgique. La demande d euthanasie est une liberté légale. Le malade, peut face à une situation médicale sans issue et face à des souffrances physiques ou psychiques insupportables, demander au médecin d interrompre sa vie. Qui peut introduire une demande d euthanasie? Selon le cadre légal, la demande doit émaner du patient adulte ou mineur émancipé touché par une affection grave et incurable résultant soit d une maladie soit d un accident et dont les souffrances constantes, qu elles soient d ordre physique ou psychologique ne peuvent être apaisées. Le patient doit être conscient et compétent lors de sa demande. Cette dernière doit être volontaire, réfléchie, répétée sans pression extérieure et confirmée par écrit. Si le patient est incapable d écrire pour une raison physique, la demande peut être écrite par un tiers en présence de son médecin traitant qui doit confirmer l incapacité. Et les mineurs d âge? Le 12 mars 2014, une loi relative aux mineurs d âge en matière d euthanasie a été publiée au Moniteur Belge. Seuls les mineurs faisant face à une affection grave et incurable, qu elle soit pathologique ou accidentelle, dont le décès est prévisible à brève échéance et qui font état de souffrances physiques constantes, insupportables et inapaisables peuvent solliciter une euthanasie. La demande doit venir de l enfant luimême et être formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée, sans résulter d une pression extérieure. La demande de l enfant et l accord de ses représentants légaux (parents, tuteurs, etc) doivent être écrits. Un pédopsychiatre ou un psychologue doit attester de la capacité de discernement de l enfant afin que la demande soit validée.

Et les personnes atteintes de démence (maladie d Alzheimer,etc)? Si la personne jouit encore d une lucidité suffisante pour formuler une demande valable et si toutes les autres conditions essentielles fixées par la loi sont remplies, une personne atteinte de démence peut introduire une demande d euthanasie. Comment se déroule une demande d euthanasie? Les échanges et discussions avec le médecin traitant sont primordiaux afin d assurer un accompagnement optimal dans ces démarches. Il reste l interlocuteur privilégié. Le médecin qui reçoit une demande d euthanasie est soumis à une procédure stricte. Il doit tout d abord informer le patient de son état de santé et de son espérance de vie et évoquer avec lui les traitements possibles et leurs conséquences, les soins palliatifs, Il est important pour le médecin traitant de s assurer de la persistance de la souffrance du patient et de sa volonté réitérée via divers entretiens, espacés dans le temps. Le patient doit confirmer sa demande par un écrit daté et signé ; s il n en est plus physiquement capable, la demande peut être rédigée par une personne qui n a aucun intérêt matériel au décès, en présence du médecin. Cette demande peut être annulée à tout moment par le patient lui-même. Le médecin doit informer l équipe soignante de la demande. Il peut également s entretenir avec la famille, si le patient le souhaite. Pour les patients dont le décès est prévisible à brève échéance, le médecin est tenu de consulter au moins un confrère compétent dans la pathologie concernée qui donnera son avis sur le caractère grave et incurable de l affection. Si le décès n est pas prévu à brève échéance, un second médecin (psychiatre ou spécialiste de la maladie) doit être consulté. Dans ce cas, un délai de réflexion d un mois entre la demande écrite et l acte d euthanasie doit être observé. Ces informations doivent être communiquées au patient. Comment se déroule une euthanasie? L euthanasie ne peut être effectuée QUE par un médecin. Aucun médecin n est tenu de pratiquer une euthanasie. Il peut refuser la demande du patient et est tenu alors de transférer le dossier médical à un des ses confrères choisi par le patient. Selon les desiderata du patient, les proches peuvent être présents, s ils y consentent. Le médecin accompagne le patient jusqu à son dernier souffle. Le certificat de décès mentionnera une mort naturelle. Dans les 4 jours suivant le décès, le médecin doit déclarer l euthanasie pratiquée à la commission de contrôle, sur un document légal. La déclaration anticipée d euthanasie Tout adulte ou mineur émancipé peut faire une déclaration anticipée d euthanasie pour le cas où il se trouverait dans un état d inconscience irréversible. Cette déclaration est valable 5 ans et doit être rédigée en présence de 2 témoins dont l un au moins n aura pas d intérêt matériel au décès. La déclaration peut désigner une ou plusieurs personnes de confiance majeures qui mettront au courant le médecin traitant de la volonté du patient et qui seront également signataires de cette déclaration. Cette déclaration ne sera prise en compte que si elle a été rédigée ou confirmée au moins 5 ans avant le début de l impossibilité de manifester sa volonté. Depuis 2008, il est possible de faire enregistrer sa déclaration auprès de sa commune mais il ne s agit pas d une obligation. Des associations peuvent vous aider dans cette démarche et notamment l Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (coordonnées en fin de brochure).

Et après la mort? Le don d organe(s) Il nous a paru intéressant de rappeler au sein de cette brochure, l importance du don de vie. Dans notre pays, 1100 à 1200 personnes sont toujours en attente d une transplantation. En 2011, 100 personnes sont décédées faute d avoir reçu un organe compatible à temps. En Belgique, chaque année, le nombre de personnes signifiant officiellement leur volonté d être donneur d organe(s) augmente considérablement. Il s agit d une excellente nouvelle mais il est important de relativiser ces résultats puisque parallèlement, le nombre de demandes de transplantation est malheureusement également en constante augmentation! Nous sommes tous des donneurs potentiels d autant, qu en Belgique, qui ne dit mot consent... Mais cela n est pas toujours aussi simple... Lors d un décès, si un membre de la famille proche s oppose au don d organe, celui-ci ne sera pas prélevé. Dès lors, pour éviter aux proches d être confrontés à ce choix douloureux ou qu ils ne s opposent au prélèvement, il vous suffit simplement d exprimer officiellement votre volonté concernant le don d organe(s). Qui peut devenir donneur d organe(s)? Toute personne en bonne santé peut être donneuse, quel que soit son âge. En effet, les médecins estimeront, en fonction de l état des organes, si ces derniers sont transplantables ou non. Il n y a donc pas d âge limite pour être donneur! Comment signaler sa volonté concernant le don d organe(s)? Pour cela, il vous suffit de vous présenter à votre administration communale. Vous pourrez y remplir un document vous permettant d être inscrit comme donneur potentiel au Registre National. Le Don d organe(s) est un véritable geste de solidarité! Pensez-y! Le don de corps à la science Outre le don d organe(s), il existe une autre manière de rester utile après sa mort : le don de corps à la science. Cette démarche permet également de sauver des vies, de manière indirecte. En effet, le don de corps permet aux étudiants en médecine de parfaire leur connaissance de l anatomie du corps humain et aux étudiants en chirurgie d apprendre et de répéter des gestes chirurgicaux précis. Ces étudiants sont les futurs médecins qui seront amenés à sauver de nombreuses vies d ici quelques années! Sachez qu il vous est possible d être donneur d organes ET de donner votre corps à la science. En effet, ces deux démarches altruistes sont compatibles! Qui peut donner son corps à la science? Absolument tout le monde! Il n y a pas d âge pour entamer ces démarches! Comment faire pour signifier son désir d offrir son corps à la science après sa mort? Prenez contact avec le Service d Anatomie Humaine qui gère le legs de corps à l Université de Liège. Ils sont à votre écoute et peuvent vous rencontrer si vous le désirez. Une fois la décision prise, il vous suffit de compléter et signer un formulaire. Vous pouvez revenir sur votre décision à tout moment! Afin d éviter toute surprise à vos proches, il est conseillé de leur faire part de votre choix ainsi qu éventuellement à votre notaire et médecin traitant. Au moment du décès, les proches du défunt ou l entrepreneur de pompes funèbres désigné par la famille contactera le Service d Anatomie Humaine. Un délai de 24 à 48 heures est accordé aux familles pour rendre un dernier hommage au défunt. Le don de corps à la science peut être utile même après la mort! Plus d informations auprès du Service d Anatomie Humaine du Centre Hospitalier de l Université de Liège. (coordonnées en fin de brochure). Plus de détails sur : www.beldonor.be www.aidons.be

L entourage Accepter la fin de vie, la mort d un être aimé est une épreuve difficile. Chacun y réagit de manière différente. La communication et l écoute sont primordiales. Tenir compagnie à une personne en fin de vie, l écouter, la toucher sont autant de moyens de montrer votre affection. Plus que les mots, vos gestes, votre présence et le respect de ses choix lui montrent votre amour. Respecter le choix de l autre, c est aussi lui prouver son amour. Les aidants proches Les aidants proches sont de véritables alliés dans le cadre de l accompagnement de fin de vie. Ils sont le pilier, l ancrage du patient. Ils permettent, dans certains cas, le maintien à domicile des malades qui le souhaitent. Nos dirigeants, conscients du rôle primordial des aidants proches, travaillent à la reconnaissance et à la valorisation de ce statut. L aidant proche est défini comme étant : un parent proche (jusqu au 4ème degré, y compris par alliance) ou une personne ayant développé une relation de confiance et de proximité avec la personne aidée, qui apporte une aide et un soutien continu et régulier (minimum 20h/semaine, sur une période de 6 mois) à titre non professionnel et de manière gratuite avec le concours d au moins un intervenant professionnel. Actuellement, l aidant proche peut introduire une demande de reconnaissance auprès de sa mutuelle. La fin de vie d une personne est éprouvante pour l entourage et les aidants proches et peut se révéler épuisante à long terme. Les attentions et les soins réclamés pour le malade sont nombreux. Des aides existent. De nombreuses associations accompagnent le malade mais également les proches. N hésitez pas à faire appel à elles! «On passe sa vie à dire adieu à ceux qui partent, jusqu au jour où l on dit adieu à ceux qui restent». Charles-Maurice, Prince de Talleyrand-Périgord

Adresses utiles Asbl Aidons : association d Information du Don d Organes & Sensibilisation Rue Tombeux, 31 à 4357 Donceel Président : Monsieur Hugues APFELS Tél : +32(0)4 229 55 63 ou 0495/44 94 57 Asbl Aidants proches Route de Louvain-La-Neuve, 4 à 5001 Belgrade Tél : +32(0) 81 30 30 32 (Ligne Info Aidants, tous les jeudis de 9h30 à 16h00) celine.feuillat@aidants.be www.aidants-proches.be Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) Rue du Président, 55 à 1050 Bruxelles Tél : +32(0)2 502 04 85 Fax :+32(0)2 502 61 50 info@admd.be www.admd.be Antenne de Liège Mme Madeleine Dupont : de 9h à 12h et de 14h à 18h Tél : +32(0)4 344 12 29 (répondeur) Mme Jacqueline Glesener : de 9h à 12h et de 14h à 18h Tél : +32(0)4 383 67 30 (répondeur) Mme Jeanne Renier : Tél :+32(0)4 343 05 48 Permanence sur rendez-vous tous les jeudis, de 14h à 17h à la Maison de la Laïcité Rue Fabry, 19 à 4000 Liège Tél : +32(0)472 31 28 94 ou +32(0)4 343 05 48 Antenne d'esneux, Vallées Ourthe-Amblève Mme Nelly Henrotin Rue de Bruxelles, 14 bte 21 à 4130 Esneux Tél : +32(0)4 360 79 77 GSM : +32(0)499 13 77 50 Palliativpflegeverband der Deutschsprachigen Gemeinschaft VOG Hufengasse, 65 à 4700 Eupen Tél : +32(0)87 56 87 47 Fax : +32(0)87 56 97 48 Mail : palliativ.dg@skynet.be www.soinspalliatifs.be Service d Anatomie Humaine (don de corps à la science) Service d Anatomie Humaine Centre Hospitalier de l Université de Liège. Bd de l Hôpital, 1 à 4000 Liège Tour de Pathologie (3) - Bât. B23 niveau -1 Tél: +32(0)4 366 51 52 ou 53 Fax: +32(0)4 366 90 29 anatomie.humaine@ulg.ac.be Remerciements : Un grand merci à l asbl ADMD et aux Plates-formes de Soins Palliatifs de la Province de Liège et de l Est francophone pour leur étroite collaboration pour la réalisation de cette brochure. Merci également à l asbl Aidons et au Service d Anatomie Humaine de l Ulg pour leur participation. Plate-forme Soins Palliatifs de la Province de Liège asbl Boulevard de l Ourthe, 10-12 à 4032 Chênée Tél : +32(0)4 342 35 12 Fax : +32(0)4 342 90 96 Heures d ouverture : du lundi au vendredi de 08h30 à 16h30 liege@palliatifs.be www.soinspalliatifs.be Plate-forme Soins Palliatifs de l Est francophone asbl Rue Lucien Defays, 113 à 4800 Verviers Tél : +32(0)87 23 00 16 (coordination) +32(0)87 23 00 10 (équipe de soutien) Fax : +32(0)87 22 54 69 Mail : verviers@palliatifs.be verviers.equipesoutien@palliatifs.be verviers.psychologue@palliatifs.be verviers.coordination@palliatifs.be www.soinspalliatifs.be

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