Les tendances démographiques et migratoires dans les régions ultrapériphériques : quel impact sur leur cohésion économique, sociale et territoriale?

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1 Les tendances démographiques et migratoires dans les régions ultrapériphériques : quel impact sur leur cohésion économique, sociale et territoriale? RAPPORT REUNION Claude-Valentin MARIE et Jean-Louis RALLU Ce document a été commandé par la Commission Européenne, Direction Générale des Politiques Régionales Publication : Unité de la Coordination des Régions Ultrapériphériques (FR) Réserves : «Les opinions exprimées dans ce document sont la seule responsabilité des auteurs et ne représentent pas les positions officielles de la Commission Européenne (CE). La reproduction et la traduction à but non commercial sont autorisées, sous la condition que la source soit mentionné et que l éditeur (CE OIB) en ait été averti et en ait reçu un exemplaire à l avance. 1

2 Objectifs de la présente étude Suite à sa communication "Les Régions Ultrapériphériques, un atout pour l Europe», adoptée le 17 Octobre 2008, la Commission a pour but, par cette étude, d améliorer les connaissances des impacts démographiques et de la migration dans les RUP, par : * Une description et une analyse des dynamiques démographiques et des migrations propres à chacune de ces régions et des tendances prévisibles à court et moyen terme; * Une analyse des enjeux qui en découlent - en prenant en compte les handicaps auxquelles elles font face, tels qu'énumérés à l'article du Traité - pour la cohésion économique et sociale de ces territoires et de l Union. Comme l avait montré la communication mentionnée, cette étude prend en compte le contexte particulier des RUP, marqué par la rapidité avec laquelle s'y opèrent les changements démographiques et migratoires, et espère répondre à «la nécessité de disposer d'informations et de projections fiables sur ces changements en vue de les intégrer dans les politiques de gestion des territoires». «Les Régions Ultrapériphériques de l Union Européenne sont des îles ou des archipels situés dans la Caraïbe (Guadeloupe, Martinique, St Martin), dans l Atlantique (les Canaries, Madère et les Açores) et dans l Océan Indien (La Réunion), sauf pour la Guyane, qui est une petite enclave dans la région amazonienne. En 1997, le Traité d Amsterdam a introduit les bases légales du concept de Régions Ultrapériphériques. Celui-ci a été consolidé et renforcé par le Traité de Lisbonne (art 349, 107(3)(a) TFEU.) qui reconnaît le caractère spécial des RUP et le besoin d actions spécifiques pour favoriser leur développement.» Ont participé à cette étude : Claude Valentin Marie (INED) (Responsable de projet) Jean Louis Rallu (INED) (Coordinateur) Franck Temporal (INED) Jonas Roux (INED) Didier Breton (Univ. de Strasbourg) Stéphanie Condon (INED) Caroline Regnard (INED) Claudia Simoes (INED) 2

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4 TABLE DES MATIERES PREMIERE PARTIE : ANALYSE DE LA SITUATION... 7 SECTION 1 : La situation démographique La dynamique naturelle... 9 L évolution de la natalité... 9 L évolution de la mortalité L accroissement de la population Les dynamiques migratoires Les flux d entrée des individus nés à l étranger ( ) Population née à l étranger Structures de la population Pyramides des âges de la population totale en 2007 et 1999 (Dom et métropole) Pyramides des âges de la population selon lieu de naissance Les natifs de La Réunion en France métropolitaine Rapport de masculinité selon le lieu de naissance Taux de dépendance et indices de vieillissement de la population totale en 1999 et Taux de dépendance et indices de vieillissement selon le lieu de naissance (natifs/immigrants) SECTION 2 : L éducation Niveau de diplôme de la population Niveau de diplôme de la population par âge, sexe et lieu de naissance en 1999 et Proportion de personnes âgées de ans et ayant un diplôme du supérieur Niveau de diplôme de la population des natifs en métropole en Proportion des natifs de La Réunion résidant en métropole selon le niveau de diplôme Scolarisation Evolution des effectifs d élèves par niveau Taux de scolarisation de la population par âge et sexe Réussite aux principaux examens Evolution des taux d accès à La Réunion et en métropole Inscriptions dans l enseignement supérieur (universités uniquement) Echec scolaire, illettrisme, abandon prématuré Taux d échec scolaire Taux d abandon prématuré des études SECTION 3 : Activité, emploi, chômage, pauvreté Données générales Emploi, population active Chômage Pauvreté et minima sociaux Le bénéfice socio-économique de l installation en métropole Accès à l emploi des natifs dans leur Dom et en métropole Qualification des emplois occupés par les natifs dans leur Dom et en métropole La concurrence entre natifs dans leur DOM et immigrants nés en métropole et à l étranger Accès à l emploi des natifs et des immigrants dans les Dom Qualification des emplois occupés par les natifs et les immigrants dans les Dom SECTION 4 : Economie... 51

5 1.4.1 Le PIB par habitant Ecart à la moyenne de l UE Productivité La contribution des secteurs au PIB Le commerce extérieur SECTION 5 : Ménages, logement Ménages familles Familles Logement Le parc de logements Equipement et confort des logements Le parc social et les loyers SECTION 6 : L état de santé de la population et les équipements médicaux Etat de santé : vue d ensemble Espérance de vie La mortalité infantile Mortalité prématurée Causes de décès Mortalité évitable Pathologies et conduites nuisant à l état de santé à la Réunion Le diabète Conduites à risque : l alcoolisme VAD voies aéro-digestives supérieures Offre de soins : personnels de santé Equipements de santé SECTION 7 : Environnement, énergie, aménagement de l espace ENERGIE EAU Traitement des déchets DEUXIEME PARTIE : IMPACT DES TENDANCES DEMOGRAPHIQUES SECTION 1 : Projections démographiques Les structures démographiques SECTION 2 : Projection des effectifs scolarisables SECTION 3 : Projection de la population active Evolution de la population active Les objectifs EU2020 de taux d emploi à ans Scénarios d emploi et dépendance effective

6 SECTION 4 : Projection de ménages SECTION 5 : Impact des tendances démographiques dans le domaine de la santé SECTION 7 : Impacts des tendances démographiques sur les besoins en énergie TROISIEME PARTIE : RISQUES ET OPPORTUNITES, ATOUTS ET HANDICAPS SECTION 1 : Cohésion SECTION 2 : Risques et opportunités SECTION 3 : Opinion des responsables politiques

7 PREMIERE PARTIE : ANALYSE DE LA SITUATION 7

8 SECTION 1 : La situation démographique Introduction : Evolution de la population aux recensements et densité La Réunion, département et région 1 d outre-mer, est une île française située au sud-ouest de l Océan Indien, distante de 200 km de l Île Maurice, d environ 800 km de Madagascar et de près de km de la France métropolitaine. D une superficie de km², le relief montagneux et volcanique restreint les surfaces habitables aux zones littorales. Les contraintes liées à sa petite taille et à son isolement constituent des défis importants dans un contexte de croissance démographique soutenue. Avec une population estimée par l Insee à habitants au 1er janvier 2009, la densité est élevée, elle atteint 327 habitants au kilomètre carré. Cette densité moyenne ne tient pas compte des contraintes du milieu (cirques encaissés, zone volcanique), seules les régions côtières autorisent les aménagements. En outre, les plantations de cannes à sucre occupent une part importante de l espace aménageable. Ainsi, on estime que près de 80 % de la population occupent seulement 20 % du territoire, principalement le littoral, la densité réelle dépasse alors les 1500 habitants au kilomètre carré. Figure 1.1 : Evolution de la population aux recensements depuis 1975, (source : INSEE) Evolution de la population à la Réunion La Réunion a le double statut de département et de région et les administrations associées. 8

9 Entre 1975 et 1982, la population de La Réunion n a que très faiblement augmenté (+8,2% sur la période) en raison des départs en grand nombre des natifs vers la métropole, encouragés en ce sens par le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d outre-mer (le BUMIDOM). Le ralentissement de l émigration qui a accompagné la fermeture de cette institution en 1982, s est traduit par une reprise de la croissance démographique (près de 16% les huit premières années, et plus de 18% entre 1990 et 1999). Depuis, le rythme de croissance n a que faiblement diminué pour s établir à 14,4% sur la période , soit un peu plus de habitants en neuf ans, pour un total de habitants La dynamique naturelle L évolution de la natalité Le taux brut de natalité Depuis le début des années 1990, le taux brut de natalité de l île de La Réunion connaît une diminution lente. Il atteint 18,3 en 2008 contre 23,1 en 1990 soit une baisse de presque 5 points en 17 ans. Sur cette période ( ), la tendance à la baisse est interrompue par des phases de stagnation et une légère reprise observée au tournant du millénaire, comme en France métropolitaine. L écart avec les régions de France métropolitaine, et plus encore d Europe, bien qu en diminution en raison de la baisse de la natalité à La Réunion, reste marqué. En 2008, le taux brut de natalité de La Réunion était supérieur de 5,4 points à celui de la Métropole et de 7,4 points à la moyenne de l Union Européenne. Cette natalité plus élevée à La Réunion s explique en partie par le comportement des femmes qui ont en moyenne plus d enfants, mais aussi par une structure par âge plus jeune, et donc plus favorable aux naissances. Figure : Evolution du taux brut de natalité depuis 1990, (source : EUROSTAT) Source : EUROSTAT 9

10 L Indicateur Conjoncturel de Fécondité (ICF) En 2008, l indice conjoncturel de fécondité (ICF) à La Réunion est égal à 2,5 enfants par femme en moyenne. Sur la période , l ICF de La Réunion a connu de nombreuses fluctuations, entre diminutions, stagnations et reprises de la fécondité. De 1990 à 1992, l ICF était de l ordre de 2,6 enfants par femme ; à partir de 1993, il diminue régulièrement, pour atteindre 2,2 enfants par femme en Il augmente à nouveau à partir de 1997 et atteint 2,5 enfants par femme en 2000 et en Ainsi, après avoir continuellement baissé depuis la fin des années 1960 (6,07 enfants par femme en 1967) et avoir atteint son niveau le plus bas au milieu des années 1990, l indice de fécondité ne baisse plus. Le renouvellement des générations (2,1 enfants par femmes) est donc encore largement assuré à La Réunion. Cet indice est nettement supérieur à la moyenne de la France métropolitaine et de l UE sur l ensemble de la période. Néanmoins, l écart avec la métropole s est considérablement réduit : de 0,8 point en 1990 à 0,5 point en 2008, en raison de la reprise de la fécondité sur le continent. Figure : Evolution de l Indicateur conjoncturel de fécondité depuis 1990 (source : EUROSTAT) Source : EUROSTAT Le taux de fécondité par groupes d âge En 1990, les taux de fécondité observés à La Réunion étaient nettement supérieurs à ceux de métropole, à tous les âges (seules les femmes âgées de ans avaient des comportements féconds similaires). Depuis, les comportements de fécondité des femmes à La Réunion se sont nettement rapprochés de ceux de métropole après 25 ans. 10

11 Figure : Taux de fécondité par âge, 1990 et 2006 (source : INSEE) Taux de fécondité par groupes d'âges à la Réunion et en France métropolitaine (1990) Taux de fécondité par groupes d'âges à la Réunion et en France métropolitaine (2006) ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Réunion France métropolitaine Réunion France métropolitaine : France et DOM Ainsi, en 2006, l essentiel des écarts de fécondité entre La Réunion et la métropole s explique par le comportement des plus jeunes femmes (avant 25 ans). Malgré une nette convergence des comportements avec ceux de métropole, la fécondité reste plus précoce à La Réunion. La différence de contexte socio-économique et notamment les difficultés d insertion des jeunes femmes sur le marché de l emploi peuvent les amener à privilégier un projet de vie familial plutôt que professionnel. L âge moyen des mères à la maternité L'âge moyen des mères à la maternité à La Réunion est en léger recul, il est passé de 27,9 ans en 1999 à 28,3 ans en Cette tendance est similaire à la moyenne des départements de métropole où l allongement de la durée des études et l augmentation de l activité féminine expliquent ce décalage de l âge moyen à la naissance. Cependant, sur l ensemble de la période, l âge moyen à la maternité reste nettement plus bas à La Réunion qu en métropole, essentiellement à cause du comportement des femmes avant 25 ans. En 2007, l écart est de 1,4 ans, il est stable sur la période, ce qui illustre la plus grande précocité du calendrier de fécondité des réunionnaises. 11

12 Âge Figure : Evolution de l âge moyen des mères à la naissance depuis 1999 Âge moyen des mères à la maternité à la Réunion et en France métropolitaine Réunion France métropolitaine : France et DOM L évolution de la mortalité Le taux brut de mortalité de La Réunion est très bas : il atteint 5,1 en Sur la période , il a été relativement stable avec de légères fluctuations à la hausse et à la baisse (entre 4,8 et 5,6 ). La hausse des taux de mortalité en 2005 et 2006 s explique en partie par les conséquences de l épidémie du Chykungunya qui a entraîné une élévation sensible du nombre de décès. Ces taux de mortalité restent très largement inférieurs à ceux observés en France métropolitaine (8,6 en 2008) et en Europe (9,7 en 2008). Ce constat ne signifie pas que la mortalité est plus faible à La Réunion, cette faiblesse des taux s explique avant tout par un effet de structure par âge. La jeunesse de la population réunionnaise fait que la proportion de personnes âgées soumise à un plus haut risque de décéder est beaucoup plus réduite qu en métropole ou en Europe ce qui limite le nombre annuel de décès. 12

13 Figure : Evolution du taux brut de mortalité depuis 1990 Source : EUROSTAT L accroissement de la population L accroissement naturel Compte tenu de l écart prononcé entre le nombre de naissances et le nombre de décès, l accroissement naturel de l île de La Réunion est encore beaucoup plus élevé qu en France et qu en Europe : il atteint 13,3 en 2008 contre moins de 5 en moyenne métropolitaine et seulement 1 en Europe. Depuis le début de la décennie 1990, ce solde suit une tendance continue, mais lente, à la baisse, passant de plus de 17 au début des années 1990 à 15 au tournant du millénaire, principalement en raison de la baisse de la natalité. Le taux d accroissement naturel de La Réunion se rapproche ainsi peu à peu de celui de la métropole. Néanmoins en 2008, il reste près de trois fois plus élevé, signe que la transition démographique est toujours en voie d achèvement dans ce département. Figure : Evolution du taux d accroissement naturel depuis 1990, (source : EUROSTAT) Source : EUROSTAT 13

14 L accroissement migratoire Le taux d accroissement migratoire de La Réunion reste relativement faible en raison de la compensation des mouvements contraires des entrées et des sorties. Ce taux était supérieur à celui de la France métropolitaine entre 1994 et 1999, il se situait alors à 4. Depuis 1999, le taux d accroissement migratoire connaît une baisse sensible, il passe en deçà de la moyenne métropolitaine et atteint une valeur proche de zéro entre 2001 et En 2005, le nombre de sorties est supérieur à celui des entrées, le solde migratoire est négatif et le taux est égal à -1,8. Jusqu en 2000, l accroissement démographique de La Réunion était soutenu par l immigration mais la tendance s est ralentie puis renversée, le taux d accroissement migratoire n alimente plus la croissance réunionnaise depuis Figure : Evolution du taux d accroissement migratoire depuis 1990, (source : EUROSTAT) Source : EUROSTAT L accroissement total La diminution des taux d accroissement naturel et d accroissement migratoire se traduit par une baisse sensible du taux d accroissement total de la population entre 1994 et 2005, passant de 19,6 à 11,60. A l inverse en métropole, on observe une accélération de la croissance démographique : 3,25 en 1990 à 7,13 en L écart entre la métropole et La Réunion diminue donc de façon significative, mais il demeure élevé. L accroissement naturel demeure donc le principal moteur de la croissance démographique réunionnaise. Le département se caractérise en effet par un fort excédent des naissances sur les décès qui soutient la croissance la population. Les mouvements migratoires connaissent des variations conjoncturelles plus marquées et participent globalement peu à l accroissement total de la population. 14

15 Figure : Evolution du d accroissement total depuis 1990 Source : EUROSTAT Taux de variation annuel moyen L approche des facteurs influençant la croissance démographique aux différents recensements permet de dresser un panorama synthétique des moteurs de la croissance à La Réunion sur le plus long terme. Tout d abord, le rythme de croissance de la population s est ralenti entre les recensements 1999 et 2008, il est égal à 1,5% en moyenne annuelle contre 1,9% en moyenne entre les années 1982 et La croissance démographique reste cependant deux fois plus forte à La Réunion qu en métropole (0,7%). Sur la dernière période intercensitaire, le solde naturel est le principal moteur de la croissance de la population, il a expliqué 93% de l augmentation du nombre d habitants, principalement en raison de la baisse de la contribution des mouvements migratoires (seulement 0,1% en moyenne). Tableau : Composantes de l évolution de la population entre les recensements depuis Taux de variation annuel moyen (%) La Réunion France métropolitaine Total ,1 0, ,9 0, ,9 0, ,5 0,7 Dû au mouvement naturel ,0 0, ,8 0, ,6 0, ,4 0,4 Dû au solde apparent des entrées et des sorties ,9 0, ,1 0, ,3 0, ,1 0,3 15

16 La croissance expliquée par le solde naturel diminue progressivement à La Réunion, elle équivaut à 1,4 % en moyenne pour les années 1999 à 2008 contre 2% entre 1974 et 1982 alors qu elle est restée stable en métropole depuis 1974 (0,4% en moyenne). L effet des migrations est plus fluctuant selon les périodes. Entre 1974 et 1982, années où les départs de natifs de La Réunion en direction de la métropole étaient nombreux, le solde migratoire exerçait un impact négatif sur la croissance totale. Depuis le recensement de 1982, le solde est de nouveau légèrement positif, le nombre des entrées est proche de celui des sorties, et donc l effet global sur l augmentation de la population est resté faible, il est proche de zéro entre 1999 et 2008 (0,1%) Les dynamiques migratoires Les soldes par groupes d âges et lieux de naissance Les mouvements d arrivée et de départ, on l a vu, ont peu participé à l accroissement total de la population de La Réunion au cours de la dernière décennie. Cependant, l approche des migrations par le solde migratoire total masque des mouvements de sens contraires qui se compensent largement. Les arrivées et les départs concernent des populations qui se différencient selon l origine, l âge et le sexe et leurs combinaisons modifient sensiblement les structures de la population de l île. Les migrations qui affectent La Réunion depuis un quart de siècle concernent quatre principaux groupes de population : les natifs de l île, les individus nés en métropole, les individus nés dans un pays étranger (majoritairement ceux de l océan Indien : Maurice, Madagascar et Comores) et enfin les originaires d un autre territoire d outre mer (essentiellement Mayotte). Ces populations qui arrivent, partent et reviennent dans un mouvement de circulation concernent certaines tranches d âge en particulier et affectent différemment les hommes et les femmes ce qui exerce un impact sensible sur la structure de la population résidente. Tableau : Soldes migratoires selon le lieu de naissance entre 1999 et (Effectifs et distribution %) effectifs Lieu de naissance Réunion Métropole Dom/Com Etranger Total Hommes ans ans ans Femmes ans ans ans Lieu de naissance % Réunion Métropole Dom/Com Etranger Total Hommes ans -11,0 8,6-37,2 41,9-8, ans 1,5 17,6-33,8 21,3 4, ans -4,6 13,5-36,1 26,4-1,8 Femmes ans -6,7 14,9-32,0 74,6-3, ans 4,0 13,9-40,1 21,9 5, ans -1,0 14,4-35,0 36,4 1,5 16

17 Les natifs de La Réunion âgés de 15 à 64 ans présentent un solde négatif entre les recensements de 1999 et de 2006 ( ) dont l essentiel est le fait du départ des hommes (80 %). Les mouvements des natifs de l île sont la composante principale du solde migratoire total des ans. La différence entre les entrées et les sorties est maximale pour les natifs âgés de 15 à 34 ans. A ces âges, les départs de natifs sont très largement supérieurs aux arrivées ce qui se traduit par un déficit important de en 7 ans ( pour les hommes et pour les femmes) soit près de départs nets annuels en moyenne. Les jeunes hommes semblent être plus enclins au départ que les jeunes femmes. Ces jeunes adultes partent pour suivre un cycle d études et/ou pour occuper un emploi hors du département, principalement en métropole. Depuis le début de la décennie 2000, ces départs de jeunes adultes ont pu être soutenus par les dispositifs d aides à la mobilité (prise en charge du billet d avion, aide à l installation, aide au retour, encadrement du projet de mobilité ) mis en place par les collectivités territoriales et par l Etat. Le solde migratoire des natifs âgés de 35 à 64 ans est quant à lui positif (+6500 entre 1999 et 2006), ce qui correspond au mouvement de retour dans leur département de natifs ayant préalablement quitté leur île. Sur la période, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à revenir s installer dans leur département. Au total, les retours viennent compenser, mais en partie seulement, l effet des départs, le solde migratoire des natifs âgés de 15 à 64 ans restant fortement négatif entre 1999 et 2006 ( ). Les mouvements de la population née en métropole représentent la seconde composante migratoire de La Réunion. A la différence des natifs, le solde net des entrées et sorties de métropolitains âgés de 15 à 64 ans est positif entre 1999 et 2006 pour les hommes comme pour les femmes. L excédent net atteint personnes sur la période, avec une répartition relativement équilibrée selon le sexe. L écart entre le nombre supérieur des arrivées sur celui des départs est important après 35 ans (+ 4600). Les hommes participent plus au solde migratoire après 35 ans, alors que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses aux âges jeunes (15-34 ans). Les migrations des personnes nées dans un pays étranger, de la zone Océan Indien ou du reste du monde, exercent, elles aussi, un effet positif sur la population de l île âgée de 15 à 64 ans. L excédent net des échanges avec l étranger atteint personnes. Les soldes sont relativement équilibrés selon les groupes d âges mais on compte une majorité de femmes (61 %). Les flux d entrée des individus nés à l étranger ( ) Près des trois quart des personnes nées à l étranger s installant à La Réunion sont des jeunes adultes de moins de 35 ans : 40% sont âgés de 18 à 24 ans et 32% de 25 à 34 ans. Après 35 ans, les flux d entrées diminuent progressivement avec l âge. Comme on a pu le voir précédemment avec l analyse des soldes migratoires, l immigration à La Réunion des personnes nées à l étranger est majoritairement féminine : 2/3 de ces immigrants sont des femmes. En conséquence, 73% des motifs d installation des personnes nées à l étranger sont liés au regroupement familial. Les migrations pour travail ne fournissent que 22% des entrées. Enfin, 83% des migrants étrangers s installant à La Réunion sont des originaires de la zone Afrique, et plus particulièrement des îles de Madagascar et de Maurice. 17

18 Figure : Répartition des flux d entrées selon l âge, le sexe, l origine et le motif, Flux d'entrée de personnes nées à l'étrangers Âge à l'arrivée Flux d'entrée de personnes nées à l'étrangers Sexe 8% 3% 17% 32% ans ans ans ans 60 ans et + 65% 35% Hommes Femmes 40% 1% Flux d'entrée de personnes nées à l'étrangers Motif d'installation 8% 0% 0% Flux d'entrée de personnes nées à l'étrangers Origine 7% 3% 0% 6% 1% 6% 13% 72% Membre de famille Travailleur Etudiant Protection humanitaire Indépendant économiquement Régularisation Motif indéterminé Europe UE27 Europe hors UE Afrique Asie Amérique Autres 83% Source : élaboration par l'ined à partir des informations du fichier central des titres de séjour (AGDREF) Population née à l étranger La part de personnes nées à l étranger résidant à La Réunion est relativement faible par rapport au niveau de la France métropolitaine. Une part importante de la population étrangère vivant à La Réunion en 2007 est âgée de 30 à 60 ans, il s agit principalement d individus adultes d âge actif. Leur poids dans la population totale reste néanmoins beaucoup plus faible que celui observé en Métropole. La base de la pyramide des âges est quant à elle assez proche du niveau de l hexagone : seule une faible part d enfants nés à l étranger accompagne son ou ses parent(s) en migration. Enfin, le sommet de la pyramide est beaucoup plus réduit à La Réunion qu en métropole : le poids des immigrants nés à l étranger dans la population totale est négligeable après 70 ans. 18

19 Figure : Comparaison des proportions par âge de personnes nées à l étranger à la Réunion et en France métropolitaine, (source : calculs de l auteur à partir du RP 2007) Population née à l'étranger à la Réunion et en France métropolitaine (2007) 100 ans et ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans 5-9 ans 0-4 ans Hommes Réunion Femmes France métropolitaine 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 % Structures de la population Pyramides des âges de la population totale en 2007 et 1999 (Dom et métropole) Ces mouvements ont peu à peu façonné la forme générale de la pyramide des âges de la population réunionnaise : une base assez large qui s explique par le maintien d une natalité élevée avec un sommet qui se rétrécit progressivement dès l âge de 55 ans. La population réunionnaise apparait ainsi plus jeune qu en métropole. Jusqu à 45 ans, les classes d âges sont proportionnellement plus nombreuses qu en métropole alors qu on observe la situation inverse après cet âge. Les effectifs sont relativement équilibrés selon le sexe jusqu à 65 ans environ, puis la proportion de femmes devient progressivement supérieure à celle des hommes en raison de l écart d espérance de vie entre hommes et femmes. Le creux observé de 20 à 35 ans est typique des territoires confrontés à des départs importants de jeunes adultes partis suivre une formation ou occuper un emploi hors du département. Ce creux se résorbe au-delà de 35 ans avec l augmentation des retours de natifs et des arrivées d immigrants. Au recensement de 1999, le contraste avec la métropole était encore plus net, en raison d une structure par âge plus jeune et donc une base encore plus large de la pyramide à La Réunion. Les moins de 20 ans représentaient alors 36,0% de la population à La Réunion contre 24,5% en France métropolitaine. En revanche le sommet était plus étroit qu en métropole qui affichait déjà un vieillissement de la population plus important. En 1999, La Réunion comptait 6,9% de plus de 65 ans et la métropole 16,6%. Mais, on observait déjà à La Réunion un creux dans la classe d âge des ans lié à la migration des jeunes adultes. Le début des études supérieures et la recherche de travail était les principales 19

20 causes de cet exode. Soulignons que La Réunion comptait des proportions plus élevées d hommes et de femmes adultes de ans que la métropole mais c était l inverse au-delà de 40 ans. Ceci est le résultat de l immigration métropolitaine, mais aussi des natifs de retour dans le département. Figure : Comparaison des pyramides des âges de la Réunion et de la France métropolitaine Pyramide des âges à la Réunion et en France métropolitaine (2007) 100 ans et ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans 5-9 ans 0-4 ans Réunion Hommes Femmes France métropolitaine % Figure : Comparaison des pyramides des âges de la Réunion de la France métropolitaine en 1999 Pyramide des âges à la Réunion et en France métropolitaine (1999) 100 ans et ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans 5-9 ans 0-4 ans Réunion Hommes Femmes France métropolitaine % 20

21 Pyramides des âges de la population selon lieu de naissance La pyramide des âges de la population réunionnaise selon le lieu de naissance en 2007 permet de mesurer l impact des mouvements migratoires sur les structures de la population de l île Figure : Pyramide des âges de la Réunion selon le lieu de naissance, 2007 Pyramide des âges de la Réunion selon le lieu de naissance (2007) 100 ans et ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans 5-9 ans 0-4 ans Hommes Femmes Nés dans le département Nés en métropole Nés dans un autre Dom/Com Nés dans un pays de l'ue Nés dans un autre pays % En 2006, 85 % des individus recensés sont nés à La Réunion, 10 % en métropole, 1% dans un autre département ou territoire d outre-mer, 0,3 % dans un autre pays de l Union européenne et 3,9 % dans un autre pays étranger. En ponctionnant principalement les effectifs des jeunes adultes natifs du département et en accroissant les arrivées et les retours à un âge plus élevé, les migrations contribuent au vieillissement de la population d âge actif, et simplement au vieillissement en ce qui concerne les mouvements aux âges supérieurs à 65 ans. Les faibles effectifs de métropolitains à la base de la pyramide indiquent que peu viennent s installer sur l île avec de jeunes enfants : une part de leurs enfants naît à La Réunion. Comme pour les natifs de l île, on observe un creux à ans qui s explique par les départs de jeunes nés métropole pour suivre leurs études ou pour chercher un emploi hors du département. La pyramide des métropolitains s élargit ensuite après 35 ans ce qui traduit la poursuite d une immigration d individus d âge actifs avec des effectifs concentrés entre 35 et 65 ans. Les individus nés dans les îles de l Océan Indien (hors Mayotte) représentent l essentiel des immigrants nés à l étranger vivant à La Réunion, ils pèsent pour près de 3 % de la population. Cette population est principalement composée d individus âgés de plus de 30 ans, dont une majorité de femmes. 21

22 Les natifs de La Réunion en France métropolitaine Traditionnellement, la grande majorité des natifs de La Réunion qui quittent leur île se dirigent vers la France métropolitaine, seule une faible part tente sa chance à l étranger. La pyramide des âges des natifs de La Réunion résidant en France métropolitaine en 2007 offre une synthèse de l histoire de l émigration des réunionnais. La pyramide se caractérise par une base et un sommet très resserrés. On compte peu de jeunes enfants et de natifs âgés en métropole. Ce constat confirme que l essentiel des départs vers la métropole concerne, et a concerné des jeunes natifs dès 20 ans qui partent pour les études ou l emploi. La pyramide s élargit dès ans pour ne rétrécir qu aux âges supérieurs à 55 ans illustrant une migration d individus d âges actifs. Les retours de natifs ainsi que l histoire relativement récente de l émigration ( ) des natifs de La Réunion vers la métropole explique que peu d entre-deux soient âgés de plus de 60 ans. Le vieillissement progressif de cette population des réunionnais durablement installés en métropole pose cependant la question d une éventuelle augmentation du nombre de retour de ces migrants à l âge de la retraite. Figure : Pyramide des âges des natifs de la Réunion en France métropolitaine en 2007 Pyramide des âges des natifs de la Réunion résidant en France métropolitaine (2007) 100 ans et ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans 5-9 ans 0-4 ans Hommes Femmes % 22

23 % Figure : Evolution de la population native de la Réunion en métropole depuis 1954, Evolution de la populations des natifs de la Réunion vivant en métropole L évolution de la population des natifs de La Réunion vivant en métropole, reflète bien les différentes phases de la migration des Réunionnais. Sur la période , correspondant à la création du Bumidom, ses effectifs ont été multipliés par huit. C est d ailleurs la progression la plus forte des Dom. Il faut noter que la population des Réunionnais en métropole avant la création du Bumidom était quatre fois inférieure à celle des antillais sur le continent. Dans les décennies suivantes, le rythme de croissance des Réunionnais ne faiblit pas et, en 1982, ils sont plus de à être installés en métropole. En mois de 30 ans, cette population a donc été multipliée par 35. Entre 1982 et 1990 les effectifs progressent à un rythme plus modéré (20,7%) qui tombe à 3,5% entre 1990 et Depuis 1999 on note une nouvelle accélération des installations (14,4% en 2007) de natifs de La Réunion en métropole. Figure : Part des natifs de la Réunion résidents en France métropolitaine, selon l âge, 2007, Ratio des natifs de la Réunion résidant en métropole / ensemble des natifs (2007) < de 15 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans > de 64 ans 23

24 0-4 ans 5-9 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans 100 ans et + % Le ratio des résidants en Métropole sur l ensemble des natifs souligne bien l importance du départ des jeunes, tout en restant dans des proportions plus faibles que dans les autres Dom : 20% des jeunes natifs de La Réunion âgés de 20 à 24 ans vivent en métropole. Un creux est visible après 35 ans, signe d une première vague de retour des natifs dans l île après avoir fait leurs études et connus leurs premières expériences professionnelles. Il faut attendre 65 ans pour voir ce ratio passer en dessous des 10%. Rapport de masculinité selon le lieu de naissance Entre 1999 et 2007, les migrations ont contribué à accentuer le déséquilibre entre les hommes et les femmes. On compte 51,4 % de femmes en 2007 contre 50,9 % en Le rapport de masculinité est particulièrement déséquilibré pour les classes d âges de jeunes adultes, notamment entre 25 et 29 ans où on compte seulement 86 hommes pour 100 femmes. Avec l effet des retours et des arrivées essentiellement masculines aux âges avancés, le rapport de masculinité retrouve un équilibre à 60 ans, avant de diminuer très fortement en raison de la surmortalité masculine. Après 80 ans, le ratio chute à moins de 60 hommes pour 100 femmes. Figure : Rapport de masculinité de la population selon l âge et le lieu de naissance, 2007 Sex ratio à la Réunion selon le lieu de naissance (2007) 2,0 1,8 1,6 1,4 1,2 1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 Nés dans le département Nés en métropole Autre (autre Dom-Com + étranger) Le taux de dépendance total1 observé à La Réunion est plus faible que celui de métropole. En 2007, on compte 59 personnes à charge pour 100 individus en âge de travailler à La Réunion contre 66 en métropole. Si en France métropolitaine, c est le poids du vieillissement et donc de la part des personnes âgées de plus de 60 ans qui explique l essentiel de la dépendance économique de la 1 Ce taux indique le nombre moyen de personnes à charge (jeunes et personnes âgées) par rapport au nombre d adultes en âge de travailler, il s exprime pour 100 personnes d âges actif. 24

25 population, ce n est pas le cas à La Réunion. En effet, compte tenu de la jeunesse de la population réunionnaise le rapport de dépendance jeunesse est beaucoup plus élevé qu en France métropolitaine : en 2007, on compte 41,8 jeunes âgés de moins de 15 ans pour 100 personnes d âges actif contre seulement 30 en métropole. Le rapport de dépendance jeunesse est cependant en forte baisse à La Réunion, il a diminué de 4,8 points entre 1999 et Le rapport de dépendance vieillesse suit quant à lui une tendance à la hausse à La Réunion, il a augmenté de près de 2 points entre 1999 et Avec 12 personnes âgées de 60 et plus pour 100 individus en âge de travailler (15-59 ans) il reste néanmoins deux fois plus faible que la moyenne métropolitaine. Taux de dépendance et indices de vieillissement de la population totale en 1999 et 2007 L augmentation de la part des personnes âgées de plus de 60 ans tout comme l indice de vieillissement illustrent cette augmentation du poids des plus âgés et de la baisse des classes d âges les plus jeunes. La comparaison de ces indices avec la métropole indique que le vieillissement de la Réunion se fait par le haut comme par le bas de la structure par âge et que la tendance sur l île est plus rapide qu en moyenne métropolitaine traduisant un vieillissement accéléré dans les années à venir. Enfin, les mouvements migratoires avec le départ des plus jeunes adultes et l arrivée et les retours d adultes après 35 ans contribuent à accélérer ce phénomène. Ainsi, tout en étant confrontée à un vieillissement progressif de sa population, La Réunion doit en même temps répondre au défi de la formation et de l insertion d un nombre de jeunes encore très important. Tableau : Part (%) des grands groupes d âge, rapport de dépendance et indices de vieillissement et de jeunesse, en 1990, 1999 et 2007, à la Réunion et en métropole France métropolitaine Réunion Parts (%) ,1 18,9 18,3 29,5 28,8 26, ,8 60,5 60,2 61,9 61,8 62, ,0 20,6 21,5 8,6 9,5 11, ,0 65,2 65,2 64,6 64,8 66, ,9 15,9 16,5 5,8 6,5 7,8 Taux de dépendance (%) Jeunesse (0-15ans/ ans) 33,1 31,3 30,4 47,8 46,6 41,8 Vieillesse (60 ans et +/15-59 ans) 31,3 34,0 35,6 13,9 15,4 17,7 Total (0-15ans + 60 ans et +)/(15-59 ans) 64,4 65,3 66,1 61,7 61,9 59,5 Jeunesse (0-15ans/15-64 ans) 30,5 29,1 28,1 45,7 44,4 39,7 Vieillesse (65 ans et +/15-64 ans) 21,1 24,4 25,4 9,0 10,0 11,7 Total (0-15ans + 60 ans et +)/(15-59 ans) 51,6 53,4 53,5 54,8 54,4 51,5 Indices (%) Vieillissement 50,1 61,8 66,7 14,6 17,2 22,1 Jeunesse 199,7 161,7 150,0 683,7 582,4 451,7 Nombre de moins de 20 ans Nombre de 65 ans et plus

26 Taux de dépendance et indices de vieillissement selon le lieu de naissance (natifs/immigrants) Les immigrants installés à La Réunion sont principalement des personnes en âge de travailler : 73 % d entre eux sont âgés de 15 à 59 ans. La part des jeunes de moins de 15 ans et des personnes âgées de 65 ans et plus sont beaucoup plus réduites que dans la population des natifs. L arrivée des immigrants dans l île, notamment des individus nés en métropole, contribue donc à équilibrer les rapports de dépendance économique en augmentant la part des personnes en âge de travailler sans augmenter celle des personnes à charge. Du point de vue des natifs, le rapport de dépendance est nettement moins favorable en raison de la part élevée des jeunes de moins de 15 ans (28 % de la population). Par ailleurs, le départ des natifs aux âges jeunes (20-30 ans) réduit le nombre d adultes en âge de travailler ce qui accroit le rapport de dépendance. Tableau : Part (%) des grands groupes d âge, rapport de dépendance et indices de vieillissement et de jeunesse, selon l origine, 2007, à la Réunion et en métropole Population REUNION totale Natifs Immigrants Parts (%) 0-14 (%) 26,4 27,8 18, (%) 62,4 60,6 72,9 60+ (%) 11,2 11,6 8, (%) 65,8 63,9 76,5 65+ (%) 7,8 8,3 5,0 Rapport de dépendance (%) Jeunesse (0-15ans/15-59 ans) 42,2 45,9 25,4 Vieillesse (60 ans et +/15-59 ans) 17,9 19,2 11,8 Total (0-15ans + 60 ans et +)/(15-59 ans) 60,1 65,1 37,3 Jeunesse (0-15ans/15-64 ans) 40,1 43,5 24,2 Vieillesse (65 ans et +/15-64 ans) 11,8 13,0 6,6 Total (0-15ans + 60 ans et +)/(15-59 ans) 51,9 56,5 30,8 Indices (%) Vieillissement 22,1 22,6 18,3 Jeunesse 453,0 442,8 546,8 Nombre de moins de 20 ans , , ,6 Nombre de 65 ans et plus 60878, ,6 6009,5 26

27 % SECTION 2 : L éducation Niveau de diplôme de la population La Réunion compte près de 50% de non diplômés dans la population ayant terminé ses études, contre moins de 20% en moyenne nationale. C est dans cette catégorie que l écart avec le niveau métropolitain est le plus marqué. Les générations d adultes qui n ont pas pu bénéficier de la mise en place, relativement récente du système éducatif réunionnais, explique cette différence. Cependant, les classes d âges les plus jeunes sont proportionnellement plus nombreuses à sortir du système scolaire sans diplôme à La Réunion qu en métropole. Parmi les diplômés, les titulaires de CAP et BEP sont les plus nombreux aussi bien à La Réunion qu en métropole. Les écarts tendent même à se réduire chez les hommes. A l inverse, les niveaux CEP-BEPC sont moins bien représentés dans le département. Au niveau Bac, l écart avec la métropole est encore significatif mais tend à se réduire, surtout chez les femmes. L écart se creuse en revanche pour les titulaires d un diplôme supérieur au Bac. Ils sont en moyenne 13,9% à La Réunion, alors que leur part approche les 23% au niveau national. Niveau de diplôme de la population par âge, sexe et lieu de naissance en 1999 et 2007 L examen de la situation huit années auparavant montre de réels progrès dans le niveau de formation de la population à La Réunion avec un poids grandissant des diplômés et un recul des niveaux inférieurs au BEPC. Cela se traduit par une nette chute de la part des non-diplômés (- 8 points entre 2007 et 1999), alors que le taux est resté relativement stable au niveau national. Le rythme de progression des bacheliers a même été légèrement supérieur à l évolution enregistrée au niveau national. Il en va de même pour les diplômés du CAP ou du BEP qui, dans la période, ont vu leur poids progresser à La Réunion, en particulier chez les hommes, alors qu elle diminuait au niveau national. Enfin, c est la part de diplômés du supérieur qui a le plus augmenté (+5 points entre 1999 et 2007). Cette hausse reste cependant inférieure à celle observée en moyenne nationale. Figure : Distribution de la population de 15 ans et plus ayant terminé les études par niveau de diplôme à la Réunion et en France, 2007 Niveau de diplôme par sexe à La Réunion (2007) Aucun diplôme CEP-BEPC CAP-BEP Bac Diplôme > Bac Hommes Femmes France entière (H) France entière (F) 27

28 Figure : Evolution (en points) de la population par niveau de diplôme à la Réunion et en France, Evolution en points du niveau de dipôme (%) en France et à la Réunion sur la période France Réunion Aucun diplôme CEP-BEPC CAP-BEP Bac Diplôme > Bac La pyramide des âges selon le niveau de diplôme illustre clairement cette amélioration d ensemble des niveaux de formation à La Réunion. A son sommet, on note que les plus âgés sont dans leur grande majorité peu ou pas diplômés (niveau inférieur ou égal au BEPC), tandis qu à l opposé, la base de la pyramide montre qu une part non négligeable de la jeunesse réunionnaise quitte le système scolaire avec un diplôme supérieur ou égal au bac. Ce constat ne doit pas pour autant éclipser le fait que les individus «peu ou pas diplômés» (ayant le CEP, BEPC ou aucun diplôme) représentent encore une part importante des jeunes réunionnais. Figure : Pyramide des âges de la population selon le niveau de diplôme, 2007 Niveau de diplôme par âge à la Réunion (2007) 100 ans et ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Hommes Femmes % Diplôme > Bac Bac CAP-BEP Peu ou pas diplômé 28

29 Nés dans le département Nés dans un Dom/Com Nés en métropole Né dans un pays de l'ue27 Nés à l'étranger Les progrès d ensemble au plan de la formation générale à La Réunion masquent aussi de fortes inégalités entre les populations selon leur lieu de naissance. Alors que 63,5% des natifs étaient en 2007 «peu ou pas diplômés», cette part était de 52,9% parmi les personnes nées à l étranger et seulement de 15,8% pour celles nées en métropole. Seuls les individus nés dans un autre Dom/Com, très souvent originaires de Mayotte, enregistrent un niveau de «peu ou pas diplômés» supérieur au niveau des natifs : plus des deux tiers ne possèdent qu un très faible niveau d étude. A l opposé, les natifs de métropole et de l UE sont les plus diplômés du supérieur : ils sont près de la moitié à avoir atteint ce niveau. Au total, près des deux tiers des immigrants nés en métropole vivant à La Réunion ont un diplôme équivalent ou supérieur au bac, illustrant clairement une immigration de travailleurs qualifiés. Seuls 19,3% des natifs de La Réunion ont atteint ces niveaux. Figure : Distribution de la population par niveau de diplôme et lieu de naissance, 2007 Niveau de diplôme par lieu de naissance à la Réunion (2007) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 8,5 10,8 10,8 8,7 17,2 10,8 63,5 69,7 48,6 47,3 19,4 18,6 16,1 12,6 23,8 15,4 7,9 52,9 Diplôme > Bac Bac CAP-BEP Peu ou pas diplômé 10% 0% 21,4 15,8 Proportion de personnes âgées de ans et ayant un diplôme du supérieur La comparaison du poids des diplômés du supérieur parmi les ans à La Réunion et en métropole souligne l ampleur du retard du département. L écart apparaît en effet considérable entre le taux réunionnais et la moyenne nationale (19 points d écart). Il est d autant plus important chez les femmes réunionnaises qui enregistrent un écart de près de 22 points avec le niveau des françaises. Les hommes quant à eux présentent un écart de 17 points entre le niveau réunionnais et le niveau français. Par ailleurs, il faut noter que ce taux moyen des diplômés du supérieur (22,9%) pour l ensemble des ans résidant à La Réunion, recouvre également des écarts sensibles selon le lieu de naissance. Il n est en effet que de 16,4% pour les natifs du département, alors qu il atteint 58,5% pour les individus nés en métropole vivant à La Réunion, soit un niveau largement supérieur à celui enregistré en France (42%), ce qui confirme la sélection de l immigration des individus les plus qualifiés. 29

30 Tableau 1.2.1: Part (%) de diplômés du supérieur parmi la population âgée de ans selon le sexe, Réunion et France métropolitaine (recensement de 2007). % France Réunion Hommes 37,9 21,0 Femmes 46,1 24,6 Total 42,0 22,9 Tableau 1.2.2: Part (%) de diplômés du supérieur parmi la population âgée de ans selon le sexe et le lieu de naissance, (recensement de 2007). % Dans le département Dans un autre Dom/Com En métropole UE27 Etranger Total Hommes 13,8 17,1 55,3 50,1 31,5 21,0 Femmes 18,7 14,4 61,8 64,9 22,7 24,6 Total 16,4 15,3 58,5 58,4 25,9 22,9 Niveau de diplôme de la population des natifs en métropole en 2007 Si de fortes inégalités persistent sur le niveau de diplôme à La Réunion selon le lieu de naissance (entre natifs et non-natifs), c est aussi parce qu une part importante des diplômés réunionnais ne réside plus dans leur département mais sont installés en France métropolitaine. Ils présentent, en effet, une structure par niveau de diplôme proche de la distribution nationale. Comparé à la structure par niveau de diplôme de la population de l ensemble des natifs, le décalage est extrêmement important : 60% des natifs de la Réunion sont peu ou pas diplômés. Ils ne sont que 38% parmi ceux installés en métropole. A contrario, les natifs de l île installés en métropole sont près de 20% à détenir un diplôme de l enseignement supérieur, contre seulement 10% pour l ensemble des natifs. Figure : Distribution de la population native de la Réunion en métropole selon niveau de diplôme, 2007 Niveau de diplôme de la population des natifs de la Réunion en métropole (2007) Natifs en métropole 38,6 26,1 15,8 19,5 Peu ou pas diplômé Ensemble métropole 37,5 24,0 15,3 23,1 CAP-BEP Bac Diplôme > Bac Ensemble natifs 59,3 18,7 11,6 10,4 0% 20% 40% 60% 80% 100% 30

31 % Proportion des natifs de La Réunion résidant en métropole selon le niveau de diplôme La part des natifs de La Réunion résidant en métropole est maximale chez les individus ayant un niveau supérieur au baccalauréat. En 2007, près de 40% des ans ayant un diplôme du supérieur vivaient en métropole. Après 35 ans, cette part oscille autour des 30%. A contrario, on comptait en métropole moins de 10% des personnes de ces âges ne possédant qu un faible niveau de diplôme. Cette part dépasse les 15% parmi les individus âgés de 50 à 55 ans, issus des vagues de migration plus anciennes. L émigration vers la métropole concerne donc majoritairement les individus les plus diplômés. Cette sélection des plus qualifiés par l émigration explique que le niveau de diplôme des natifs, restés ou revenus dans leur département, soit beaucoup plus faible que la moyenne nationale. Figure : Part des natifs de la Réunion en métropole par âge et niveau de diplôme, 2007 Ratio des natifs de la Réunion résidant en métropole selon le niveau de diplôme < de 15 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans > de 64 ans Peu ou pas diplômés Diplôme > Bac Scolarisation Evolution des effectifs d élèves par niveau A la rentrée 1998, l académie de La Réunion comptait plus de jeunes scolarisés dans le premier et le second degré des secteurs public et privé (hors post-baccalauréat). Dix ans après, on en dénombre de plus, avec élèves inscrits dans un établissement scolaire à la rentrée Cette hausse va donc à l encontre de la baisse constatée au niveau national (- 2,5%) sur la même période. Elle est d autant plus forte pour les effectifs du second degré qui ont augmenté de 6% alors qu ils diminuaient d autant au niveau national. Au niveau du second degré, La Réunion 31

32 scolarise beaucoup plus d élèves dans les filières professionnelles que la moyenne Française. A la rentrée 2009, 39% des inscrits en second cycle suivaient un cursus professionnel, contre 31% en métropole. Ils étaient 55% à suivre un cursus général et technologique à La Réunion, et 64% au niveau national. Tableau 1.2.3: Evolution des effectifs d élèves par niveau d enseignement à la Réunion et en France, Premier degré Second degré Ensemble Evolution Evolution Evolution Guadeloupe , , ,4 France (en milliers) 6606,8 6643,6 0,6 5688,8 5339,7-6, , ,3-2,5 Source : MEN Tableau : Effectifs du premier degré par niveau à la Réunion à la rentrée 2009 France Réunion (en milliers) Préélémentaire ,8 CP-CM ,5 ASH ,8 Total premier degré ,1 Evolution 2009/2008 (%) -0,5 0,1 Part du public (%) 92,5 86,5 Source : MEN Tableau : Effectifs du second degré par niveau à la Réunion à la rentrée 2009 France Réunion (en milliers) Premier cycle ,2 Second cycle professionnel ,3 Second cycle général et techno ,3 Second degré adapté (SEGPA) ,9 Total second degré ,7 Evolution 2009/2008 (%) ,1 Part du public (%) ,8 Source : MEN Taux de scolarisation de la population par âge et sexe Le taux de scolarisation à La Réunion se distingue du niveau national dès la fin de la scolarité obligatoire. Alors qu en France, 93% des individus âgés de 17 ans sont encore scolarisés, ils ne sont que 86% parmi les femmes réunionnaises, et 81% pour les hommes de l île. Cet écart se creuse encore davantage en avançant dans les âges et ne se résorbe qu après 25 ans. Cet écart atteint d ailleurs son maximum aux âges moyens d inscription dans le supérieur, ce qui peut s expliquer par le départ des jeunes réunionnais vers la métropole pour poursuivre leurs études alors que ceux ayant terminés leur scolarité avant cet âge restent sur l île. 32

33 % Figure : Taux de scolarisation selon le sexe et l âge, 2007, Taux de scolarisation par âge et par sexe à la Réunion (2007) Âge Hommes Femmes France entière (H/F) Réussite aux principaux examens Le diplôme national du brevet a été attribué à candidats en Le taux de réussite gagne plus de 4 points par rapport à l année précédente et franchit pour la première fois la barre des 80% candidats ont obtenu le baccalauréat en Le taux de réussite s élève à 85,3%. C est le meilleur score jamais atteint à La Réunion. L écart de taux de réussite avec le niveau national s est fortement atténué passant de six points à un point en dix ans. L enseignement technique (hors bac) reste en deçà du niveau national, surtout au niveau du BEP qui enregistre un retard de 10 points à La Réunion. 33

34 Tableau : Taux de réussite aux examens à la Réunion et en France, Session 2009 Réunion France Présentés Admis % Présentés Admis % Brevet , ,7 Collège , ,6 Technologique 0 0 0, ,1 Professionnel , ,0 Baccalauréat général , ,9 L - Littéraire , ,2 ES - Economique et social , ,6 S - Scientifique , ,6 Baccalauréat technologique , ,8 Hôtellerie , ,4 SMS - Sciences médico-sociales , ,1 STI - Sciences technologies industrielles , ,8 STG - Sciences technologies de la gestion , ,3 STL - Sciences technologies de laboratoire , ,7 STAV - Sciences technologies de l'agronomie , ,4 Autres séries technologiques 0 0 0, ,1 Baccalauréat professionnel , ,3 Ensemble des baccalauréats , ,2 Enseignement technique (hors bac) , ,5 Certificat d'aptitude Professionnelle , ,1 Brevet d'études Professionnelles , ,8 Mentions complémentaires , ,3 Brevet professionnel , ,7 Brevet de technicien 0 0 0, ,9 Brevet de technicien supérieur , ,9 Evolution des taux d accès à La Réunion et en métropole Le taux d accès au niveau IV de formation, c est à dire en classe de terminale, est inférieur au niveau national. S il tend à s en approcher depuis la fin des années 1990, la part d accédants à ce niveau reste relativement faible à La Réunion : en 2008, 59,3% des jeunes réunionnais accédaient au niveau Baccalauréat contre 64,5% en France. Cet écart se retrouve essentiellement chez les hommes qui enregistrent un écart de 10 points avec le taux national contre moins de 2 points pour les femmes. La prise en compte des autres voies de formation (apprentissage) et hors Education Nationale (Ministère de l Alimentation, de l Agriculture et de la Pêche) creusent davantage l écart entre La Réunion et la moyenne de France. L apprentissage étant moins présent à La Réunion. 34

35 Figure : Evolution des taux d accès au niveau IV de formation à la Réunion et en France, Source : MEN Tableau 1.2.7: Taux d accès par sexe au niveau IV de formation à la Réunion et en France (2008) Source : MEN MEN-scolaire Toutes voies de formation Hommes Femmes Ensemble Réunion 50,6 68,5 59,3 62,8 France entière 59, ,5 71,5 Inscriptions dans l enseignement supérieur (universités uniquement) En 2009, l université de La Réunion comptait étudiants inscrits, un chiffre en progression de 3,1% par rapport à l année précédente ce qui correspond à l évolution moyenne des effectifs dans les universités françaises. Cependant, les inscriptions en Licence représentaient 72,9% du total des inscrits à l université, soit près des trois quarts des inscrits. En comparaison, le poids moyen du cursus licence dans les universités françaises est seulement de 59%. Tableau 1.2.8: Effectifs et évolution des inscrits dans les universités ( ) Evolution par rapport Effectifs totaux Nouveaux entrants à (%) Poids du cursus licence (%) La Réunion , ,9 France entière , Source : MEN Tableau 1.2.9: Distribution des effectifs inscrits dans les universités par filières (2009) Licence % Master % Doctorat % Ensemble Droit, sciences politiques , ,7 31 1, Sciences économiques, AES , ,4 20 0, Lettres, sciences humaines - Langues , , , Sciences, STAPS , ,8 99 4, Santé ,0 0 0,0 0 0,0 485 IUT ,0 0 0,0 0 0,0 465 IUFM 0 0, ,0 0 0, Total , , , Source : MEN 35

36 Cette faible part d étudiants inscrits en Master ou Doctorat à La Réunion peut s expliquer par le nombre parfois restreint de cursus différents à ces niveaux de formation. C est par exemple le cas des filières «Santé» qui n offrent aucune possibilité de prolonger ses études sur l île à un niveau supérieur à Bac+3. Au contraire les lettres, sciences humaines, langues comptent 69,3% des étudiants inscrits dans ces cursus en Licence et donc encore 26,8 % inscrits en Master. Malgré l élargissement de l offre éducative à La Réunion, certains étudiants désireux de suivre leurs cursus sont dans l obligation de partir en mobilité et de s inscrire dans une académie de métropole, notamment aux niveaux Master et Doctorat Echec scolaire, illettrisme, abandon prématuré Au 1er janvier 2009, 22% des réunionnais éprouvent de réelles difficultés à l écrit à un degré tel qu une communication efficace par ce moyen leur est particulièrement difficile. Ce handicap augmente avec l âge, surtout après 45 ans : les ans enregistrent un taux d illettrisme de 33% et, après 55 ans, ils sont près d une personne sur deux (42%) à éprouver des difficultés. Même si contrairement à leurs aînés, ils ont tous eu accès à une scolarité obligatoire, les jeunes ne sont pas non plus épargnés : 14% des ans sont à cet égard en grande difficulté. Tableau : Taux d illettrisme par sexe et âge, selon la gravité (2009) Dont graves ou % En difficulté à l'écrit fortes Ensemble Hommes Femmes ans ans ans ans ans Taux d échec scolaire En 2007 à La Réunion, 22,6% des jeunes de 18 à 24 ans sortis du système scolaire sont sans aucun diplôme ni qualification. Un chiffre presque trois fois supérieur à celui enregistré à l échelle nationale. Les hommes sont plus touchés par ce phénomène (25% de sortie sans qualification) que les femmes (20% de sortie sans qualification). Tableau : Taux d échec scolaire1 selon le sexe, à la Réunion et en France, 2007 % France Réunion Hommes 10,2 25,2 Femmes 7,4 20,0 Total 8,8 22,6 Encore une fois, ces taux sont relativement différents à la lumière du lieu de naissance des individus. Ainsi le taux d échec scolaire passe de 24% pour les natifs à seulement 10,2% pour les métropolitains installés sur l île. Le taux d échec scolaire est également extrêmement fort pour les individus nés 1 Proportion des ans, non scolarisés et qui n ont pas le diplôme de fin d études obligatoire : BEPC 36

37 dans un autre Dom/Com, surtout chez les femmes essentiellement mahoraises pour lesquelles le taux d échec scolaire atteint 33%. Le constat est le même pour les femmes nées à l étranger (Maurice, Madagascar) qui enregistrent quant à elles un taux d échec scolaire proche de 32%. Tableau : Taux d échec scolaire1 selon le sexe et le lieu de naissance, Réunion, 2007 % Dans le département Dans un autre Dom/Com En métropole UE27 Etranger Total Hommes 27,0 20,2 11,6 9,3 22,9 25,2 Femmes 20,8 33,0 8,9 4,4 31,8 20,0 Total 24,0 27,2 10,2 6,5 27,8 22,6 Taux d abandon prématuré des études Si le taux d échec scolaire à La Réunion atteint un niveau très supérieur à celui observé en France, le taux d abandon prématuré est lui relativement proche du niveau national. A La Réunion, 4,5% des jeunes de 18 à 24 ans ayant obtenu le BEPC ont quitté l école, c est à dire abandonné prématurément les études. Ils sont 3,7% en moyenne «France entière». Tableau : Taux d abandon prématuré des études2 selon le sexe, à la Réunion et en France, 2007 % France Réunion Hommes 4,0 4,2 Femmes 3,3 4,8 Total 3,7 4,5 1 Proportion des ans, non scolarisés et qui n ont pas le diplôme de fin d études obligatoire : BEPC 2 Proportion des ans, non scolarisés et qui n ont pas le diplôme de fin d études obligatoire : BEPC 37

38 SECTION 3 : Activité, emploi, chômage, pauvreté Données générales Emploi, population active Evolution de la population active au sens du BIT Les taux d activité à La Réunion sont bien plus faibles qu en métropole. Seuls les jeunes hommes réunionnais (15-24 ans) se rapprochent du niveau hexagonal. Les femmes réunionnaises, quant à elles, enregistrent à tous les âges des écarts allant de 7 à 15 points avec les femmes métropolitaines (contre 3 à 6 points pour les hommes). L écart le plus important concerne les femmes aux âges de pleine activité : entre 25 et 49 ans, seules 69% des femmes de La Réunion sont actives contre 84% en métropole. Tableau : Taux d activité et taux d emploi à la Réunion et en métropole, selon le sexe et l âge, Metropole Réunion Réunion Réunion Métropole Réunion Population active (effectifs) Hommes Femmes Taux d'activité ans (%) 69,7 58,2 59,9 60,0 70,5 61,3 Hommes 74,4 67,0 66,5 67,2 74,9 68, ans 38,0 35,6 34,2 35,2 42,9 37, ans 94,8 86,2 86,1 87,1 94,8 88, ans 62,1 55,5 57,0 56,5 61,2 58,6 Femmes 65,1 50,0 53,7 53,2 66,1 54, ans 31,8 23,4 28,1 27,5 35,6 25, ans 82,8 65,0 67,9 67,1 84,2 69, ans 54,9 40,1 45,2 45,7 54,1 47,5 Taux d'emploi ans (%) 64,1 43,9 45,3 43,5 63,8 43,5 Hommes 68,8 51,3 51,1 49,6 68,1 49, ans 30,9 17,9 17,7 17,0 33,4 17, ans 88,6 68,5 68,7 66,0 87,3 64, ans 58,8 47,3 48,2 47,8 57,4 49,1 Femmes 59,5 37,1 39,8 37,9 59,7 38, ans 25,3 11,6 13,9 13,1 27,2 10, ans 76,1 48,8 51,4 48,1 76,7 49, ans 51,8 34,6 37,9 38,6 50,6 39,9 L écart entre l île et la métropole s accroit davantage si l on s intéresse aux taux d emploi en 2010 : ils atteignent seulement 49% pour les hommes (68% en métropole) et 38% pour les femmes (60% en métropole). Plus que le taux d emploi des jeunes qui enregistre un écart de 16 points avec la métropole c est surtout le taux d emploi aux âges de pleine activité (25-49 ans) qui diffère significativement du niveau hexagonal, avec 65% contre 87% pour les hommes, et 49%, contre 77% pour les femmes. Soit 20 à 30 points d écarts selon le sexe. 38

39 Temps partiel et CDD En matière d emploi, les écarts entre hommes et femmes à La Réunion sont très marqués. Ainsi, alors que seulement 1 homme sur 10 travaille à temps partiel sur l île, les femmes sont près d un tiers à ne pas bénéficier d un temps complet. Les jeunes enregistrent eux aussi un taux de temps partiel élevé (30% en 2010). Ce temps partiel est très souvent subi, chez les hommes (68 %) mais aussi chez les femmes (62 %) et surtout pour les jeunes (72 %). Tableau : Proportion de l emploi à temps partiel selon le sexe, et part d emploi à temps partiel non désirée, Réunion Taux de temps partiel* (%) Dont temps partiel subi (%) Jeunes (- 30 ans) 27,0 25,1 30,8 54,1 49,6 71,2 Hommes 12,4 11,7 11,0 62,0 62,2 68,7 Femmes 34,0 32,6 34,8 54,7 49,0 61,7 Ensemble 22,4 21,2 22,0 56,9 52,9 63,6 * par rapport à l'ensemble des actifs occupés Les jeunes réunionnais ayant un emploi connaissent surtout une situation de précarité vis-à-vis des contrats de travail qui leurs sont proposés. Beaucoup sont des contrats de courte durée. En 2010, 40% des jeunes réunionnais en emploi, l étaient à durée déterminée. Si pour eux, ce type de contrat reste le principal moyen d entrée sur le marché du travail, la proportion de CDD reste tout de même très élevé à tous les âges et davantage chez les femmes. La Réunion enregistre d ailleurs la proportion de CDD la plus forte des DOM : 19% en 2010 contre 11% aux Antilles et 16% en Guyane. Tableau : Proportion des actifs employés en CDD selon le sexe, Réunion Taux de CDD* (%) Jeunes (- 30 ans) 32,3 31,4 39,0 Hommes 16,3 14,1 16,2 Femmes 19,3 18,8 22,3 Ensemble 17,7 16,3 19,0 * par rapport à l'ensemble des actifs occupés Rythme annuel de la création d emploi Figure : Taux annuels d évolution des créations d emploi à la Réunion et en France métropolitaine depuis

40 Le volume de l emploi a connu une croissance appréciable depuis le début des années 90. Seules les années (-4%) et (-1%) affichent des évolutions négatives.cette tendance suit d ailleurs, de manière amplifiée, le rythme observé en France métropolitaine. Après une forte période de croissance de l emploi au tournant du millénaire à la Réunion, le rythme s est essoufflé en 2003 et 2004, mais il a repris en grâce au bâtiment. Sur la période , la crise économique se fait sentir à La Réunion comme en France métropolitaine et l emploi ne croit plus Evolution de l emploi salarié par secteur La Réunion est le Dom qui, sur la période a connu la plus forte progression de ses effectifs salariés (10% d évolution). C est surtout dans le domaine de la construction que l évolution a été la plus marquée : 40% d évolution sur la période. Ce secteur représente près de 9% de l emploi salarié à La Réunion, plus que l industrie (8%) et que l agriculture (1%) dont les effectifs ont diminué de 200 sur la période. Tableau : Evolution des emplois salariés par secteur, Evolution (%) Part en 2008 (%) Effectifs salariés en métropole ,7 100,0 Agriculture ,9 0,9 Industrie ,1 14,7 Construction - BTP ,5 6,2 Services marchands ,4 46,6 Services non marchands ,8 31,6 Effectifs salariés à La Réunion ,8 100,0 Agriculture ,7 1,1 Industrie ,5 7,5 Construction - BTP ,8 8,5 Services marchands ,9 42,9 Services non marchands ,6 40,0 A l image de la métropole, les services représentent 80% des effectifs à La Réunion, ce qui équivaut à quatre salariés sur cinq travaillant dans le secteur tertiaire. La spécificité de l île se trouve dans la part importante du secteur des services non marchands (administration, éducation) au sein du secteur tertiaire. En 2008, les services non marchands représentaient ainsi 40% de l emploi salarié à La Réunion contre 31% en métropole. A La différence de la France métropolitaine où les services marchands constituent le principal secteur d emplois salariés se sont les activités non productives qui embauchent le plus de main d œuvre à La Réunion. Emploi public A La Réunion, l emploi public représente une part importante de l emploi salarié. En 2008, on comptait sur l île 28 agents pour 100 salariés, contre 20 pour 100 à l échelle nationale. Cependant, rapporté à la population totale de l île, la densité d agents est égale à celle observée en moyenne nationale : 8 agents pour 100 habitants. La part de l emploi public est donc élevée à La Réunion comme dans les Dom en général, mais cette situation s explique avant tout par la faiblesse de l emploi salarié dans le secteur privé. 40

41 Tableau : Proportion des emplois dans la fonction publique dans l ensemble des salariés et taux par habitant, dans les DOM, 2008 Agents de la fonction publique en 2008 Agents pour 100 salariés (%) Agents pour 100 habitants (%) Guadeloupe ,9 9,2 Guyane ,7 8,4 Martinique ,2 9,7 La Réunion ,7 7,7 France ,0 7,7 Parmi les agents de la fonction publique recensés à La Réunion en 2008, plus de 40% exerçaient dans la fonction publique territoriale. Les agents réunionnais de la fonction publique territoriale représentent d ailleurs 1,4% des effectifs nationaux. Ils sont 46,2% à exercer dans la fonction publique d Etat (contre 41,3% en France) et 12,1% dans la fonction publique hospitalière (contre 21,4% en France). Tableau : Effectifs des emplois publics par type et part de la Réunion dans le total national de ces emplois 2008 La Réunion La Réunion / France (%) Fonction publique d'état, agents civils ,4 Fonction publique territoriale ,4 Fonction publique hospitalière ,7 Total des agents civils des fonctions publiques ,3 Chômage La Réunion affiche le taux de chômage le plus fort des Dom. En 2010, il était de 28,9%, contre 23,8% en Guadeloupe, 22,2% en Martinique et 21% en Guyane. Ce taux de chômage est trois fois supérieur à celui observé en métropole. Plus d un jeune sur deux est au chômage à La Réunion contre moins d un jeune sur quatre en métropole. Les femmes réunionnaises sont plus touchées par le chômage mais l écart avec les hommes reste relativement faible (2 points). A La Réunion, le taux de chômage est élevé à tous les âges : plus d un adulte âgé de 25 à 49 ans sur quatre et un sénior de plus de 50 ans sur six est touché. Dans ces groupes d âges, les taux de chômage réunionnais sont environ trois fois plus élevés qu en métropole. 41

42 Tableau : Taux de chômage à la Réunion et en métropole, selon le sexe et l âge, Métropole Réunion Réunion Réunion Métropole Réunion Nombre de chômeurs Hommes Femmes Taux de chômage (%) Ensemble 8,0 24,4 24,4 27,3 9,1 28, ans 19,5 50,0 49,3 52,1 23,5 55, ans 7,3 22,5 22,2 26,2 8,1 28, ans 5,4 14,4 15,8 15,5 5,9 16,1 Hommes 7,5 23,3 23,0 26,1 8,8 28, ans 18,8 49,8 48,4 51,7 24,7 52, ans 6,6 20,5 20,3 24,3 7,6 26, ans 5,3 14,8 15,5 15,5 5,6 16,2 Femmes 8,6 25,7 25,9 28,7 9,3 30, ans 20,4 50,5 50,5 52,6 22,1 59, ans 8,1 24,9 24,3 28,3 8,7 29, ans 5,6 13,8 16,2 15,5 6,2 15,9 Le chômage et son halo Si l on va au delà de la définition du chômage fournie par le BIT, et que l on prend en compte les inactifs souhaitant travailler, le taux de chômage à La Réunion en 2009 passerait de 27% à 35%. Soit une augmentation de 8 points. Au niveau métropolitain, ce calcul ne fait évoluer que de 2,5 points les chiffres du chômage sur le continent. Les inactifs à la recherche d un emploi sont en nombre important à La Réunion. Tableau : Part des personnes sans emploi souhaitant travailler, Personnes sans emploi souhaitant travailler Réunion Métropole (chômeurs + inactifs souhaitant travailler) En % des personnes actives, ou inactives souhaitant travailler 32,1 35,0 9,4 11,3 Durée de la recherche d emploi Alors que la France enregistre une durée moyenne de recherche d emploi d environ un an, à La Réunion la moyenne s établie à 31 mois pour l année Cette durée reste cependant moins élevée que dans les autres Dom (53 mois en Guadeloupe, 40 en Guyane et 37 en Martinique). Cette plus faible durée à La Réunion peut s expliquer par l effet des emplois aidés de courtes durées en direction des chômeurs. La durée de recherche d emploi augmente avec l âge : pour les plus de 30 ans, la durée moyenne de recherche d emploi à La Réunion est de 38 mois. Elle atteint tout de même 21 mois pour les moins de 30 ans. Tableau : Proportion des chômeurs par sexe et âge, selon la durée moyenne (en mois) de recherche d emploi, Réunion Durée moyenne de recherche (en mois) 32,8 35,3 31,3 31,6 Jeunes (- 30 ans) 20,7 20,6 19,6 21,3 Autres (+ 30 ans) 40,8 44,9 38,7 38,2 Hommes 33,7 34,1 29,1 29,7 Femmes 31,9 36,5 33,6 33,8 La proportion de chômeurs de longue durée est beaucoup plus importante à La Réunion qu en métropole (65% contre 40%), mais reste moins forte que dans les trois autres Dom qui enregistrent 42

43 des taux proche de 80%. Parmi les 65% de chômeurs de longue durée à La Réunion, la moitié l est depuis 3 ans ou plus. Ces chômeurs de très longue durée sont en marge du marché de l emploi, ce qui rend d autant plus difficile la possibilité d une (ré)insertion. Tableau : Part des personnes au chômage depuis plus d un an, par sexe (%), Proportion de chômeurs au Hommes Femmes Ensemble chômage depuis 1 an ou plus Réunion 59,9 64,5 65,0 (*) France métropolitaine 42,0 38,7 40,4 (*) Dont 50,6% depuis 3 ans ou plus Taux de chômage selon le diplôme Les personnes peu ou pas diplômées à La Réunion souffrent davantage du chômage. En 2010, le taux de chômage des non diplômés était de plus de 10 points supérieur au taux de chômage moyen de l île. La possession d un diplôme supérieur au Baccalauréat reste la meilleure protection contre le chômage, surtout pour les plus jeunes entrants sur le marché du travail. La population des moins de 30 ans enregistre des écarts de taux de chômage considérables selon le niveau de diplôme : les peu ou pas diplômés ont un taux de chômage supérieur de 47 points à celui des diplômés du supérieur contre 32 points sur l ensemble de la population. Tableau : Taux de chômage selon le diplôme, par sexe (%), 2010 Réunion (%) Sans diplôme ou CEP Brevet des collèges BEPC CAP - BEP BAC Bac +2 Sup, grandes écoles Jeunes (- 30 ans) 55,4 70,7 46,8 43,8 25,7 9,5 Hommes 37,2 39,4 29,1 19,7 10,9 5,1 Femmes 38,2 38,6 35,9 29,7 13,2 7,2 Ensemble 37,6 39,0 31,6 25,1 12,1 6,2 Pauvreté et minima sociaux Taux de pauvreté (60% du niveau de vie médian) Relativement proche du niveau métropolitain (avec un seuil différent), le taux de pauvreté à La Réunion a augmenté de 3 points en 3 ans. Le taux de pauvreté en France métropolitaine lui, reste stable sur la période considérée. Tableau : Taux de pauvreté (%), 2001 et 2006 % Seuil 2006 (en euros/an) Réunion 14,0 17, France métropolitaine 13,4 13, Minima sociaux Conséquences des difficultés d accès à l emploi, La Réunion connaît des taux d allocataires de minima sociaux très supérieurs à ceux de France métropolitaine. En volume, La Réunion est le Dom qui possède le plus grand nombre d allocataires des minima sociaux : allocataires. Rapporté à la population de plus de 15 ans, cela représente un taux de 24%, cinq fois supérieur à celui de 43

44 métropole mais légèrement inférieur à celui observé en Guadeloupe (25%). La Réunion est cependant le Dom qui concentre la plus grande proportion d allocataires du RMI et du RSO (18% et 11%). Le minimum vieillesse touche également une très grande part de la population âgée de 60 ans et plus, près d une personne sur deux. Parmi les plus fortes progressions depuis 2002, le nombre de bénéficiaire de l Allocation de parent isolé (API) a presque doublé en huit ans. En 2009, le taux d allocataire de l API parmi les femmes de ans était de 6% à La Réunion contre seulement 1% en métropole. Cet écart illustre le poids important des familles monoparentales mais aussi les difficultés des parents isolés à La Réunion. Tableau : Evolution de la population bénéficiaire de minima sociaux par type, Evolution (%) Taux d'allocataire*(%) Principaux minima sociaux en Métropole ,4 5,7 Revenu minimum d'insertion** (RMI) ,7 3,4 Allocation aux adultes handicapés (AHH) ,8 2,7 Minimum vieillesse (ASV / ASPA) ,0 4,7 Allocation de solidarité spécifique (ASS) ,4 1,2 Allocation de parent isolé** (API) ,6 1,2 Principaux minima sociaux à La Réunion ,9 23,8 Revenu minimum d'insertion (RMI) ,1 17,7 Allocation aux adultes handicapés (AHH) ,8 2,8 Minimum vieillesse (ASV / ASPA) ,6 43,1 Allocation de solidarité spécifique (ASS) ,1 4,4 Allocation de parent isolé (API) ,9 6,3 Revenu de solidarité*** (RSO) / ,6 10,6 * Pour 100 habitants de 15 ans et plus ** Pour 2010, utilisation des données RMI: pour 100 habitants âgés de 25 à 59 ans AAH: pour 100 habitants âgés de 20 à 59 ans 2008 (avant mise en place du RSA) ASV / ASPA: pour 100 habitants de 65 ans et plus *** Dom uniquement (depuis 2001) ASS: pour 100 actifs API: pour 100 femmes âgées de 15 à 49 ans RSO: pour 100 habitants âgés de 55 à 64 ans Le bénéfice socio-économique de l installation en métropole Accès à l emploi des natifs dans leur Dom et en métropole Les diplômés du supérieur Les taux d emploi des natifs de La Réunion âgés de 30 à 55 ans et diplômés du supérieur sont quasiment équivalents qu ils vivent sur l île ou en métropole, et ils sont pratiquement identiques à la moyenne métropolitaine. De manière plutôt surprenante, les taux d emploi des natives de plus de 30 ans ayant ce même niveau de diplôme et résidant à La Réunion sont élevés, plus élevés même que ceux des natives en métropole de 30 à 55 ans, mais ils restent néanmoins inférieurs à la moyenne métropolitaine, sauf à ans. Figure : Taux d emploi des Réunionnais diplômés du supérieur Dans leur DOM et en métropole, selon le sexe et l âge 44

45 % Taux d'emploi des natifs de la Réunion, diplômés du supérieur, dans leur Dom et en métropole (2007) ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Natifs dans leur Dom Natives dans leur Dom Natifs en métropole Natives en métropole Métropolitains Métropolitaines Les peu ou pas diplômés Pour les moins diplômés, les différences d accès des natifs à l emploi sont beaucoup plus marquées selon qu ils vivent à La Réunion ou en métropole. Les hommes natifs de La Réunion, peu diplômés et installés en métropole, possèdent des taux d emploi supérieurs à la moyenne des métropolitains, et très largement au-dessus de ceux observés chez les natifs vivant dans leur département d origine. L écart est très important, quel que soit l âge : environ 30 points. Il en est de même pour les natives de l île installées en métropole qui affichent des taux d emploi comparables, voire supérieurs après 45 ans, à ceux des métropolitaines, et très supérieurs à ceux des femmes restées dans le Dom. L écart est très marqué à tous les âges. Compte tenu des difficultés d accès à l emploi des personnes les moins diplômées à La Réunion, le bénéfice de la migration est considérable. Les natifs et les natives de La Réunion dans leur Dom ont des taux d emploi ne dépassant pas 60% pour les hommes et 40% pour les femmes. En outre, l écart des taux d emploi entre hommes et femmes se creuse après 25 ans aux âges de pleine fécondité, mais il se réduit à partir de 40 ans, lorsque les enfants ont grandi. 45

46 % Figure : Taux d emploi des Réunionnais peu ou pas diplômés, dans leur DOM et en métropole, selon le sexe et l âge Taux d'emploi des natifs de la Réunion, peu ou pas diplômés, dans leur Dom et en métropole (2007) ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Natifs dans leur Dom Natives dans leur Dom Natifs en métropole Natives en métropole Métropolitains Métropolitaines Qualification des emplois occupés par les natifs dans leur Dom et en métropole Les diplômés du supérieur, natifs de La Réunion, accèdent plus facilement à un statut de cadre en métropole que dans leur Dom (40% contre 30%) où ils sont davantage qualifiés en profession intermédiaire. A diplôme équivalent, ils accèdent néanmoins moins souvent aux emplois les plus qualifiés que la moyenne des hommes métropolitains (proche de 50%). Les peu ou pas diplômés quant à eux, ne tirent pas de réel bénéfice de la migration en termes de qualification professionnelle. Pour les natives de La Réunion, diplômée du supérieur, l accès au statut «cadre» par la migration est très limité. Au contraire, la part d employée parmi les natives de La Réunion diplômée du supérieur est plus forte en métropole que dans leur Dom, laissant penser que La Réunion offrent encore des opportunités d emploi pour les femmes les plus diplômées. Les natives peu ou pas diplômées en métropole occupent des emplois d une qualification proche de celles vivant dans le département et de la moyenne des femmes métropolitaines. 46

47 Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers % Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers % Figure : Répartition par profession des personnes employées selon le niveau de diplôme, hommes, 2007 Qualification des emplois occupés par les natifs de la Réunion dans leur Dom et en métropole (2007) Population métropolitaine (hommes - %) Natifs de la Réunion en métropole (%) Natifs de la Réunion dans leur Dom (%) Peu ou pas diplômés CAP-BEP Bac Diplôme > Bac Figure : Répartition par profession des personnes employées selon le niveau de diplôme, femmes, 2007 Qualification des emplois occupés par les natives de la Réunion dans leur Dom et en métropole (2007) Population métropolitaine (femmes - %) Natives de la Réunion en métropole (%) Natives de la Réunion dans leur Dom (%) Peu ou pas diplômés CAP-BEP Bac Diplôme > Bac 47

48 % La concurrence entre natifs dans leur Dom et immigrants nés en métropole et à l étranger Accès à l emploi des natifs et des immigrants dans les Dom Les diplômés du supérieur Globalement le taux d emploi des plus diplômés résidant à La Réunion sont élevés. Les écarts selon l origine, l âge et le sexe des individus sont relativement limités. Les taux d emploi des diplômés du supérieur à La Réunion sont relativement semblables selon l origine des individus. Les hommes nés en métropole les plus diplômés ont des taux d emploi comparables à ceux des natifs de La Réunion. Les immigrantes née en métropole résidant à la Réunion semblent éprouver plus de difficultés d insertion, elles occupent moins souvent un emploi que les natives les plus diplômées. Les immigrantes nées l étranger diplômées du supérieur ont des taux d emploi nettement en retrait des autres catégories de population, surtout chez les jeunes générations (25-35 ans). Les hommes diplômés du supérieur nés à l étranger enregistrent quant à eux des taux très proche de ceux des natifs ou des métropolitains. Figure : Taux d emploi des diplômés du supérieur à la Réunion selon le lieu de naissance, Taux d'emploi à la Réunion des diplômés du supérieur selon le lieu de naissance (2007) ans ans ans ans ans ans ans ans ans Natifs du département Natives du département Immigrants nés en métropole Immigrantes nées en métropole Immigrants nés à l'étranger Immigrantes nées à l'étranger Les peu ou pas diplômés Pour les individus pas ou peu diplômés on observe de forte différence d accès à l emploi selon le lieu de naissance. Les natifs de La Réunion ont des taux d emploi inférieurs de 10 à près de 20 points à ceux des migrants métropolitains d un même niveau de diplôme. Les immigrantes de métropole les moins qualifiées possèdent, elles aussi, des taux d emploi supérieurs à ceux des natives de La Réunion. 48

49 % Enfin, les migrants nés à l étranger, qu ils soient hommes ou femmes, éprouvent les plus grandes difficultés pour accéder à l emploi avec un faible niveau de diplôme. Leurs taux d emploi restent très bas, à tous les âges. Figure : Taux d emploi des personnes peu ou pas diplômées selon le lieu de naissance, Réunion, Taux d'emploi à la Réunion des peu ou pas diplômés selon le lieu de naissance (2007) ans ans ans ans ans ans ans ans ans Natif du département Natives du département Immigrant né en métropole Immigrantes nées en métropole Immigrant né à l'étranger Immigrantes nées à l'étranger Qualification des emplois occupés par les natifs et les immigrants dans les Dom Les diplômés du supérieur En termes de qualification, il semble bien exister une concurrence à La Réunion entre les natifs diplômés du supérieur et les immigrants de diplôme équivalent. En effet, alors que près de 50% des immigrants diplômés du supérieur occupent un emploi de cadre à La Réunion, les natifs sont moins de 30% à avoir ce statut. Les natifs du département et diplômés du supérieur occupent plus les positions de «professions intermédiaires». De la même manière, les immigrants nés en métropole ayant un niveau de diplôme inférieur ou égal au BEP accèdent proportionnellement plus que les natifs de la Réunion aux emplois de profession intermédiaire, cadre supérieur et artisan, commerçant et chez d entreprise. Figure : Répartition par profession des personnes employées selon le niveau de diplôme et le lieu de naissance, hommes,

50 % % Qualification des emplois occupés par les natifs et les immigrants à la Réunion (2007) Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Natifs (hommes - %) Immigrants (hommes - %) Peu ou pas diplômés CAP-BEP Bac Diplôme > Bac Les peu ou pas diplômés Bien que diplômées du supérieur, les natives de La Réunion occupent pour près de 30% d entre-elles, des postes d employées. Elles ne sont que 10% parmi les immigrantes de même niveau de formation, et ce au bénéfice des professions intermédiaire ou du statut de cadre. Il en va de même pour les natives peu ou pas diplômées qui sont beaucoup plus employées que les immigrantes (près de 80% des natives, contre 60% des immigrantes). Les immigrantes peu ou pas diplômées occupent alors un part plus importante de poste à qualification supérieure et d emplois indépendants (artisans, commerçants et chef d entreprise). Figure : Répartition par profession des personnes employées, selon le niveau de diplôme et le lieu de naissance, femmes, 2007 Qualification des emplois occupés par les natives et les immigrantes à la Réunion (2007) Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Art, comm, chefs d'entrep Cadres > Prof Int Employé Ouvriers Natives (femmes - %) Immigrantes (femmes - %) Peu ou pas diplômés CAP-BEP Bac Diplôme > Bac 50

51 SECTION 4 : Economie Dans cette section, nous ne visons pas une analyse de l économie en tant que telle, mais dans son rapport à la démographie. Nous considérerons donc principalement le PIB par habitant et sa relation à l emploi. L économie est un des domaines clés de la convergence entre les RUP et les moyennes nationale et communautaire, car elle assure que les régions ne s appauvrissent pas et que les politiques spécifiques aux RUP les ont aidées à se rapprocher de l ensemble de l UE. Cependant, les données récentes depuis le début de la crise montrent que la plupart des RUP ont été plus affectés que le continent, et il en est ainsi de la Réunion. Le PIB SPA La comparaison des tendances économiques entre les RUP et l UE27 rend nécessaire d utiliser le PIB SPA (standard de pouvoir d achat) qui tient compte des différences de pouvoir d achat entre les pays de l UE et l ensemble UE27. Le PIB SPA est calculé pour toutes les régions sur la base du SPA national. Or il existe aussi des différences de coût de la vie entre les régions. Les DOM notamment connaissent un coût de la vie nettement plus élevé que la métropole, en raison - ou à la base - de l ajustement salarial de la fonction publique de 54%, ratio qui impacte indirectement sur les salaires du privé et sur le coût des denrées. De ce fait, le PIB SPA estimé pour les DOM est trop élevé, mais on ne peut pas le corriger. En tous cas, il faut considérer que le PIB SPA des DOM est inférieur aux estimations d EUROSTAT. Nous signalerons les conséquences de cette surestimation du PIB SPA des DOM sur les écarts observés entre les DOM et la moyenne communautaire. 51

52 1.4.1 Le PIB par habitant Le PIB par habitant de la France est plus élevé de 14% que son PIB SPA (en standard de pouvoir d achat) par habitant, en raison d un coût de la vie plus élevé en France que la moyenne communautaire. Il en est de même à la Réunion, mais cela ne tient pas compte du coût de la vie plus élevé dans les Dom par rapport à la métropole (cf. encadré) et l écart observé entre les PIB SPA de la Réunion et ceux de la France ou de l UE est en réalité plus grand qu il n apparaît sur ces indices. De ce fait, les écarts de 41% entre le PIB SPA de la Réunion et la moyenne nationale et 37% avec la moyenne communautaire, en 2008, sont à considérer comme des minima. L écart réel étant plus grand encore. Tableau : PIB et PIB SPA par habitant (en euros) PIB pc PIB SPA pc PIB / PIB SPA France = 100 UE = 100 Réunion , France , UE Source : EUROSTAT Figure : PIB SPA par habitant, France UE27 Réunion La croissance du PIB SPA par habitant à la Réunion suit les tendances des moyennes nationales et communautaires, montrant que, mis à part quelques inflexions plus marquées au niveau national ou régional, l économie de la Réunion a suivi la progression des ensembles dont elle fait partie. Sa croissance a même été légèrement supérieure à celles observées aux niveaux national et communautaire, avec un taux annuel moyen supérieur de 0,8 point de pourcentage à ces dernières dans la seconde moitié des années 1990, et un avantage plus marqué de 1 point sur l UE et de 2 point sur la France, dans les années 2000 avant la crise. En fait, l économie réunionnaise s est accrue encore plus rapidement, car nous considérons ici le PIB par habitant, or la croissance démographique à la Réunion est supérieure à la moyenne nationale. Cependant, ce qui nous importe d un point de vue démographique est la croissance de l économie rapportée à la population. A l opposé de ces 52

53 performances encourageantes des années , l économie de la Réunion a été plus touchée par la crise que l économie nationale, avec une chute de 2,5% en 2008, contre 1,1% au niveau national. Tableau : Croissance du PIB SPA par habitant (%) Croissance globale (%) Croissance annuelle (%) / / / / / 2008 Réunion 34,5 33,6 6,1 4,8-2,5 France 29,4 19,6 5,3 2,7-1,1 UE27 29,2 28,8 5,3 3,8 0,4 Source : EUROSTAT Les taux de croissance annuels du PIB SPA par habitant confirment, au-delà de variations annuelles irrégulières, une croissance généralement supérieure à la Réunion par rapport à la moyenne nationale et à l UE27, sauf lors du creux de croissance de Cependant, la croissance économique de la Réunion apparaît avoir ralenti dès 2006 avant la chute de 2008, qui est plus importante que celle observée au niveau national et communautaire. Figure 1.4.2: Taux (%) de croissance annuelle du PIB SPA par habitant, ,0 8,0 6,0 4,0 2,0 UE27 France Réunion 0, ,0-4,0 Source : EUROSTAT Ecart à la moyenne de l UE La croissance économique plus rapide de la Réunion que celle de l UE, avant 2008, a réduit son écart à la moyenne communautaire de 5 points de pourcentage entre et Cependant, cet écart s est accru de 1 point en Cependant, l écart par rapport à l UE restait important en 2007, avec un PIB SPA par habitant 36% inférieur à la Réunion. Dans les années de 1995 à , la Réunion n avait réduit son écart à l UE que de 11%. 53

54 Tableau : Ecart du PIB SPA par rapport à la moyenne de l UE, et proportion de la réduction de cet écart entre et Ecart à UE27 Réduction de l'écart (%) /6 2007/8 Réunion ,3 France na Source : EUROSTAT Productivité La productivité est plus basse à la Réunion qu en France, d environ 17%. Cependant, elle a cru un peu plus vite à la Réunion et l écart s est légèrement réduit, n étant plus que de 16% en Tableau : Croissance de la «productivité SPA» entre et Productivité Croissance Pays = (%) Réunion France 35,1 42,7 21, Source : calculs de l auteur (rapport du PIB SPA à l emploi aux âges ans) à partir de données EUROSTAT La croissance du PIB total dans les années 2000, beaucoup plus rapide à la Réunion qu en France est pour beaucoup due à une croissance du volume de l emploi importante1 : 19% ; celle-ci reflète principalement l accroissement démographique, les taux d emploi n ayant connu qu une augmentation bien inférieure. Néanmoins, le taux d emploi s est légèrement amélioré en raison du boom de la construction à partir du milieu des années Tableau : Croissance (%) du PIB SPA, de la «productivité SPA» et de l emploi Croissance (%) Croissance (%) Croissance (%) PIB SPA Productivité SPA Emploi Réunion 47, ,3 France 25,7 21,7 3,3 Source : EUROSTAT et calculs de l auteur La contribution des secteurs au PIB La Réunion, comme les autres DOM, est principalement une économie de services, qui représentent 82% de la valeur ajoutée. L agriculture est relativement importante avec 4% presque autant que l industrie. Cependant la construction (9%) est aussi importante que l agriculture et l industrie réunies. Les services non marchands représentent une part élevée : 35% de la valeur ajoutée, mais 1 Par volume d emploi, nous entendons le nombre total d emplois ; dans ce paragraphe, nous utilisons le PIB total, pas le PIB par habitant. 54

55 comme pour l emploi, il faut considérer le fait que cette part élevée est en partie due à la faible part du secteur privé. Tableau : Valeur ajoutée par secteurs (%), 2006 Réunion Agriculture, pêche 3,9 Industrie 4,8 Construction 9,1 Services 82,2 Commerce 9,5 Activités financières 37,4 services non marchands 35,3 taxes - Total 100,0 Source : DOM : IEDOM et TER Le tourisme est peu important à La Réunion, malgré les essais de couplage avec Maurice et il est trop tôt pour évaluer l impact du parc naturel classé par l Unesco. La Réunion ne recevait en 2006 que 0,6 touriste par habitant par an. L île souffre de sa position éloignée de l Europe et de sa situation dans l hémisphère sud qui la décale par rapport aux vacances d été de l hémisphère nord. Les emplois dans l hôtellerie-restauration représentent moins de 3% de l emploi, contre 4% aux Antilles Le commerce extérieur Les exportations de La Réunion sont en grande majorité liées à l agriculture, principalement sous la forme de produits transformés (issus des industries agricoles et alimentaires), avec 64,5% des exportations en valeurs pour l ensemble de ce secteur. Les biens d équipement et les biens intermédiaires représentent le quart des exportations, notons parmi celles-ci des chauffe-eau solaires. Le taux de couverture de la balance commerciale est très faible, les exportations représentant seulement 6% des importations en Tableau : Exportations en 2009 : Distribution (%), Valeur (millions d Euros) Agriculture, sylviculture, pêche 2,5 Industries agri. et alimentaires (IAA) 61,9 Indust. des biens de consommation 3,7 Industrie automobile 8,2 Biens d'équipement 12,8 Biens intermédiaires 10,8 Energie 0,1 Total (valeur) 246,2 Total sans énergie (valeur) 245,9 Source : TER Les partenaires commerciaux Comme les autres RUP, La Réunion importe principalement de la métropole et de l UE, au total 76% de ses importations en valeur. Ainsi, la Réunion importe peu des pays insulaires de sa région (classés sous la rubrique Océan Indien ), aucun n étant classé parmi les 10 premiers partenaires. Cependant, 20% de ses importations viennent de pays Asie, notamment Singapour (11%), la Chine (6%) et 55

56 secondairement la Thaïlande et la Malaisie. La Réunion considère l Asie et l Afrique du Sud comme ses partenaires commerciaux dans la région, les pays insulaires de l Océan Indien ne représentant pas un marché important, du fait de leur petite taille ou de leur faible développement. Tableau : Origine des importations et destination des exportations (En %) Origine des imports Réunion Réunion Destination des exports Pays/ Métropole 62,7 Pays/ Métropole 39,0 UE 13,5 UE 10,7 Autre OM Nd autre OM 11,9 Région Océan Indien Nd Région Océan Indien 9,8 Amérique Nd Amérique 3,2 Asie 20,2 Asie 15,8 Afrique 3,6 Afrique Nd Autres nd Autres 11,6 Source : IEDOM Néanmoins, 10% des exportations de la Réunion sont à destination des pays insulaires de l Océan Indien et 12% sont destinés vers les autres Dom-Com, notamment Mayotte. Les exportations vers les pays d Asie atteignent 16%. La moitié des exportations de la Réunion sont dirigées vers la métropole ou l UE ; incluant l outre-mer, ces destinations dépassent 60% des exportations. Malgré un environnement de petits pays ou de pays pauvres dans sa région insulaire, La Réunion devrait intensifier son commerce avec ces pays, notamment en ce qui concerne sa sécurité alimentaire. Les relations avec Madagascar pourraient être développées s il n y avait pas les limites imposées par la législation communautaire en matière d échanges avec des pays non démocratiques. En résumé, on retiendra principalement le fait que La Réunion s est rapprochée de la moyenne communautaire en matière de PIB par habitant grâce à une croissance économique plus rapide que la métropole et que l UE27. Cependant, ce rapprochement a été lent, seulement 11% de l écart ayant été comblé depuis 1990 ; et le PIB par habitant de La Réunion restait 37% inférieur à la moyenne communautaire en La Réunion a de plus connu une baisse de son PIB depuis le début de la crise. La croissance de la productivité y a été la plus faible des Dom, à peine supérieure à la moyenne nationale. Ainsi, la croissance a été pour une bonne part liée à l emploi, avec l arrivée de générations plus nombreuses sur le marché du travail. Cependant, la croissance de l emploi n a pas suffi à résorber significativement le chômage qui est resté à un niveau élevé. L économie de la Réunion est principalement une économie de services (82% de la valeur ajoutée) ; cependant, le tourisme y est peu important. Les exportations consistent principalement en produits agricoles transformés. Son marché extérieur reste très lié à la métropole et à l UE qui représentent 76% des importations et 50% des exportations. La Réunion est néanmoins engagée dans un développement de ses relations commerciales avec ses voisins insulaires et surtout avec les pays d Asie et l Afrique du Sud qui représentent des marchés aux possibilités importantes. 56

57 SECTION 5 : Ménages, logement Ménages familles La baisse de la fécondité, la décohabitation des jeunes et la raréfaction des ménages multigénérationnels1 se traduisent par une réduction de la taille des ménages. A la Réunion, le nombre moyen de personnes du ménage était de 3,0 personnes en 2007 contre 3,8 en La taille moyenne des ménages à la Réunion s est rapprochée de la moyenne nationale (2,3), avec 0,7 personne de plus par ménage dans le Dom ; l écart était beaucoup plus important en 1990, atteignant 1,2 personne. Cependant, la baisse du nombre de personnes par ménage reste assez lente, à l image de l évolution de la fécondité. Tableau : Nombre moyen de personnes par ménage, Réunion 3,76 3,26 2,95 France 2,6 2,4 2,31 Sources : recensements (années indiquées) Tableau : Distribution (%) par types de ménages, 2007 H seul F seule Couples sans enfant Couples avec enfants Famille Monoparentale H Famille Mono-p. F Deux familles Autres Réunion 10,3 10,6 15,9 40,0 2,2 17,8 2,3 1,0 France 13,6 19,4 26,9 28,7 1,3 7,0 0,5 2,6 Source : RP 2007 A La Réunion, 21% des ménages sont composés d une personne seule, homme ou femme. Ces ménages sont surtout des personnes âgées et secondairement de jeunes célibataires. Leur proportion est beaucoup moins élevée qu en France en raison d un vieillissement plus important de la population nationale, et éventuellement également d une décohabitation moins fréquente des jeunes, l accès des jeunes Réunionnais à un logement étant limité par le manque de revenu de beaucoup d entre eux en raison de la fréquence élevée du chômage. Les couples sans enfant y sont moins fréquents qu en France en raison de la fécondité nettement plus élevée et quasi stable à environ 2,5 naissances par femme dans ce Dom. Par conséquent, les couples ayant un ou des enfants sont plus fréquents. A ces derniers, s ajoutent les ménages monoparentaux, qui sont plus de deux fois plus fréquents qu en France. Les ménages composés de deux familles sont aussi beaucoup plus nombreux à la Réunion. Mais les autres ménages : principalement des ménages composés de plusieurs personnes non apparentées, sont moins fréquents dans l île qu en France. Les données selon le lieu de naissance de la personne de référence du ménage2 montrent que les ménages incluant plusieurs familles, souvent des ménages multigénérationnels (cf. ci-dessus), sont plus fréquents chez les natifs et chez les migrants inter- Dom et secondairement chez les étrangers. 1 Il s agit le plus souvent de la cohabitation des (ou un des) grands-parents avec leur enfants et petits-enfants 2 On l appelle aussi parfois chef de ménage, avec un sens sensiblement différent. 57

58 Tableau : Proportion de ménages incluant 2 familles ou plus selon le lieu de naissance du chef de ménage (%), 2007 Réunion Natifs 2,5 Métro 0,8 Autre OM 2,7 UE 0,7 Autre étranger 2,2 Total 2,3 Source : RP 2007 Familles L importance de la monoparentalité est plus évidente encore lorsqu on considère les familles et non les ménages1. Les familles monoparentales représentent ainsi 26% des familles à la Réunion ; ce sont pour près de 90% d entre elles des familles composées d une mère et de ses enfants. Cette proportion est légèrement plus importante chez les natifs, atteignant 28%. Les familles monoparentales dont la personne de référence est une femme sont deux fois plus fréquentes à la Réunion qu en France. Tableau : Distribution des familles selon le type (monoparentales ou couples), 2007 Population totale Natifs % mono F % mono H Total mono Couples % mono F % mono H Total mono Couples Réunion 23,4 2,9 26,3 73,7 25,2 2,8 28,0 72,0 France 11,7 2,2 13,9 86,1 Nd Nd nd Nd Source : RP 2007 Si l on exclut les couples sans enfant, pour ne considérer que les familles avec enfant(s), le phénomène se révèle plus important encore : une famille avec enfant(s) sur trois est une famille monoparentale à la Réunion. Tableau 1.5.5: Part des familles monoparentales dans l'ensemble des familles avec enfant(s) 2007(en %), Femmes Hommes H+F Réunion 29,6 3,6 33,3 France 18,8 3,5 22,3 Source : RP 2007 Les familles monoparentales connaissent des conditions de vie plus difficiles que celles composées d un couple. D abord parce qu elles ne peuvent compter au plus qu un adulte ayant un emploi. Certes, lorsqu elles incluent des enfants âgés2, ceux-ci peuvent avoir un emploi, mais le chômage des jeunes étant élevé en Dom, c est sans doute assez rarement le cas. De plus, les femmes ayant de jeunes enfants peuvent avoir des difficultés à concilier l éducation des enfants avec un emploi. 1 excluant les ménages d une seule personne et les ménages sans famille. 2 Enfants de moins de 25 ans, au-delà de cet âge, ils ne sont plus comptés comme enfant de la famille. 58

59 Tableau 1.5.6: Proportion des familles avec enfant(s) selon le type, dont la personne de référence ou son conjoint occupe un emploi (%), 2007 Familles monoparentales H mono F mono Couples 2 occupés Couples avec enfants H seul occupé F seule occupée Au moins 1 occupé 0 occupé Total (au moins 1 occupé) Réunion 47,1 32,3 33,7 31,6 9,1 74,4 25,6 60,9 France 68,9 59,6 63,0 21,6 6,2 90,8 9,2 84,2 Lecture : 50,1% des hommes chefs de familles monoparentales sont en emploi ; dans 41,6% des couples avec enfant, l'homme et la femme sont occupés, etc. Source : RP 2007 Les proportions de familles ayant un ou deux adultes1 en emploi permettent d apprécier les difficultés particulières des familles selon leur type : monoparentale ou couple. À La Réunion, moins d une femme chef de famille monoparentale sur trois a un emploi, contre 60% en moyenne nationale ; et c est le cas de moins d un homme sur deux dans la même situation de famille. Ainsi, l emploi des mères de familles monoparentales est près de moitié moins élevé à La Réunion qu en France. Parmi les couples, les trois sur quatre comptent au moins un adulte en emploi, contre 91% en France. Cependant, dans à peine plus d un tiers des couples réunionnais (33,7%), l homme et la femme ont en emploi, contre 63% en France et la proportion de couples n ayant aucun adulte en emploi est plus du double par rapport à la France : 26% contre 9%. Globalement, seulement 61% des familles avec enfant ont au moins un adulte ayant un emploi, contre 84% en France. Le désavantage des familles monoparentales par rapport aux couples avec enfants en Dom apparaît aussi beaucoup plus grand qu en France. Ceci montre sous un nouveau jour l impact du chômage sur les familles et leur situation socioéconomique. Les familles réunionnaises, et plus particulièrement les familles monoparentales, ont donc beaucoup plus de difficultés pour subvenir à leurs besoins que la moyenne des familles françaises. Ceci touche particulièrement la santé, avec un recours aux soins moins fréquent, l éducation des enfants qui se poursuivra moins longtemps au-delà de la scolarité obligatoire ou sera éventuellement interrompue avant-, et aussi l accès à un logement convenant à leur taille plus élevée qu en France. Les adultes des familles où l emploi est rare sont généralement des personnes ayant un faible niveau de diplôme ce qui résulte dans la reproduction intergénérationnelle du désavantage socio-éducatif et de la précarité. La monoparentalité est moins fréquente qu aux Antilles et en Guyane. Toutefois, les familles réunionnaises sont les plus affectées des Dom par le chômage et leurs taux d emploi est particulièrement faible : seulement un tiers des mères de familles monoparentales sont en emploi ; la proportion est la même pour les couples ayant deux actifs. 1 La personne de référence et/ou son conjoint. 59

60 1.5.2 Logement Le parc de logements Une diminution de l habitat traditionnel1 Parmi les résidences principales2, l'habitat traditionnel a fortement reculé, passant de 28 % en 1999 à 14 % en Cette diminution s est faite au profit des autres types de construction et notamment des maisons individuelles qui ont le plus progressé entre 1999 et Les constructions traditionnelles ont donc progressivement été remplacées par des types d habitat plus solide. Avec les mesures de résorption de l habitat insalubre, il ne reste que très peu d habitats de fortune à La Réunion : ils représentent moins de 2% des résidences principales en Tableau : Evolution du type de logement des résidences principales, Région du lieu de résidence Type de logement La Réunion Appartement 26,8 23,1 Maison individuelle en dur 59,4 49,5 Habitat traditionnel, habitat de fortune 13,8 27,3 Ensemble 100,0 100,0 Champ : résidences principales Source : Insee, Recensement de la population 2007 (exploitation principale). TER La Réunion Au 1er janvier 2007, le nombre total de logements à La Réunion est de La part des logements vacants3 a diminué d un point depuis 1999 et ne représente plus que 7% de l ensemble du parc, cette part se rapproche de la moyenne nationale. Environ 10% des «habitats traditionnels» restent vacants, ce type d habitat est assez ancien, 53% ont été construits avant Le parc traditionnel, plus souvent inoccupé et ancien que les autres logements devrait encore diminuer dans les années à venir. A l inverse, les résidences principales sont assez récentes, 50% sont postérieures à 1990 et seulement un tiers d entre elles ont été construites avant La majorité des résidences principales sont des maisons individuelles en dur mais le nombre d appartements est lui aussi en forte augmentation : il a triplé en 25 ans. Tableau : Evolution des catégories de logement des résidences principales, Catégorie de logement Région du lieu de résidence La Réunion France entière Résidences principales 91,1 90,3 83,9 83 Résidences secondaires 2,0 1,6 9,7 10 Logements vacants 6,9 8,1 6,5 7 Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Insee, Recensement de la population 1999 et 2007 (exploitation principale). TER La Réunion 1 Habitat fait de matériaux légers, bois ou tôles, de qualité inégale. Comprend l habitat de fortune minoritaire, les cases traditionnelles et les maisons ou immeuble en bois. 2 logement habité de façon permanente 3 Logements vacants : il s agit de logements disponibles pour la vente ou la location ou de logements neufs achevés mais non encore occupés. 60

61 Depuis 1999, la part des propriétaires de leur résidence principale (54%) est restée stable à La Réunion, à la différence de ce qui est observé au niveau national où elle progresse (de 2,6 points). Dans le même temps, la part des locataires a augmenté de 1,7 point, tandis que le nombre de personnes logées gratuitement a diminué depuis Tableau : Evolution du statut d occupation, Statut d'occupation Région du lieu de résidence La Réunion France entière Propriétaire 54,0 53,8 57,4 54,8 Locataire 41,8 40,1 39,8 40,6 dont d'un logement HLM loué vide 14,1 nd 14,8 nd Logé gratuitement 4,1 6 2,8 4,6 Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Insee, Recensement de la population 2007 (exploitation principale). TER La Réunion Des ménages de plus en plus nombreux et de taille de plus en plus réduite Entre 1999 et 2007, la croissance des logements a été deux fois plus rapide que celle de la population : les résidences principales ont augmenté de 25% contre 12% pour la population totale. C est la diminution de la taille des ménages qui explique la forte augmentation de leur nombre. Le nombre de personnes par logement reste, toutefois, encore plus élevé à la Réunion qu en moyenne nationale (2,9 contre 2,3 en 2007). Tableau : Nombre de pièces du logement, Région du lieu de résidence Nombre de La Réunion Ensemble DOM France entière pièces Nombre % col Nombre % col Nombre % col 5 pièces et plus , , ,2 4 pièces , , ,7 3 pièces , , ,0 2 pièces , , ,3 1 pièce , , ,8 Ensemble , , ,0 Source : Insee, Recensement de la population 2007 (exploitation principale). TER La Réunion Le confort des logements s est amélioré avec davantage de pièces et d espace qu en 1999 : la part des deux pièces a diminué de 0,8 point et celle des quatre pièces ou plus a augmenté de 1,2 point. La part des logements de trois pièces est plus élevée à La Réunion qu en moyenne France entière (respectivement 24%, contre 21%). Tableau : Evolution des indicateurs de peuplement des résidences principales, 1999 et 2007 Région du lieu de résidence Espace et logement La Réunion France entière Nombre moyen de personnes par 2,93 3,26 2,3 2,4 61

62 logement Nombre moyen de personnes par 0,76 0,85 0,58 0,62 pièce Nombre moyen de pièces par 3,87 3,86 3,99 3,86 logement Source : Insee, Recensement de la population 2007 (exploitation principale). TER La Réunion Equipement et confort des logements Un quart des logements surpeuplés sont occupés par des locataires de HLM Les DOM sont beaucoup plus touchés par le surpeuplement1 que la France entière, respectivement 18% contre 10% de logements surpeuplés. La diminution de la taille des ménages, déjà évoquée, a favorisé un recul du surpeuplement à La Réunion : 17% en 2007 contre 23% en Tableau : Le statut d occupation en fonction du surpeuplement, 2007 Statut d'occupation Souspeuplement La Réunion Surpeuplement des logements Peuplement normal Surpeuplement Ensemble Nombre % col Nombre % col Nombre % col Nombre % col Propriétaire , , , ,0 Locataire , , , ,8 dont d'un logement HLM loué vide , , , ,1 Logé gratuitement , , , ,1 Ensemble , , , ,0 Source : Insee, Recensement de la population 2007 (exploitation principale). TER La Réunion Le surpeuplement varie aussi notablement selon le statut d occupation et le type d habitat : il concerne plus les locataires que les propriétaires et il est plus marqué en appartement qu en maison individuelle. Un quart des logements surpeuplés sont en effet des logements HLM loués vides. Les tensions sur le marché de l habitat social réduisent les possibilités de mobilité résidentielle en fonction de la taille du ménage. Ainsi, parfois faute de pouvoir déménager, 28,5% des familles monoparentales vivent dans des logements surpeuplés, et elles sont fréquemment logées au sein du parc HLM. Constante progression des équipements du logement mais des efforts restent à faire En 2007, la quasi-totalité des logements disposent d un accès à l eau et l électricité. Quelques-uns demeurent sans douche ni baignoire (2,4%) et sans WC à l intérieur (2,9%), mais la progression de ces équipements sanitaires est constante : en 1990, 30% des ménages n avaient pas de WC dans leur logement. 1 Chaque ménage devrait disposer d un nombre de pièces minimal en fonction de sa composition. La comparaison de ce nombre avec le nombre de pièces réelles permet de définir un indice de peuplement. Il y a surpeuplement s il manque une pièce ou plus au ménage. 62

63 Des efforts restent cependant à faire pour raccorder les habitations au tout-à-l égout : en 2007, 58% des logements ne sont pas raccordés (71% en 1990). Cette évolution est due à la densification des espaces côtiers et à l augmentation des logements collectifs. Cependant 5,5% des ménages ne disposent pas d une installation conforme (puisard ou évacuation à même le sol) et sont donc susceptibles de polluer les nappes phréatiques ou les rivières. Tableau : Le manque de confort des résidences principales, Taux de non-équipements* La Réunion REGION Ensemble DOM Sans eau ni électricité à l'intérieur du logement 12,99 1,21 0,39 0,1 1,1 Sans eau à l'intérieur du logement ,3 1,8 Sans électricité à l'intérieur du logement ,8 2,5 Sans W.C à l'intérieur du logement ,9 4,1 Sans baignoire, ni douche ,4 4,2 Sans tout-à-l égout nd 71,01 63,88 57,7 59,2 Source : Insee, Recensement de la population 2007 (exploitation principale). TER La Réunion *Ces variables sont spécifiques aux recensements des DOM, elles ne sont pas disponibles pour le reste de la France Un ménage sur sept trouve son logement insatisfaisant Un ménage sur sept trouve son logement insatisfaisant, la plupart souhaitent changer de logement. Ces ménages insatisfaits sont fréquemment confrontés à un manque de confort sanitaire. La situation de surpeuplement conduit souvent au mécontentement dans le logement. Les familles monoparentales souffrent plus d insatisfaction de leur logement que les autres, elles sont aussi plus sujettes que les autres au surpeuplement et au manque d équipements sanitaires. Le parc social et les loyers Plus de ménages ont déposé une demande de logement locatif social Plus de 8% de l ensemble des ménages de La Réunion ont déposé une demande de logement social. La plupart des demandeurs sont des locataires (quatre sur cinq), et la motivation de leur demande est généralement liée au manque d espace. Parmi les locataires, la moitié occupe déjà un logement dans le parc social mais ils cherchent un logement plus adapté à la taille de leur ménage. Plus de la moitié des demandeurs ont fait cette demande depuis plus d un an. Généralement, les demandes formulées par les ménages propriétaires sont à destination d une autre personne du ménage, par exemple les enfants qui souhaitent devenir autonomes. Les loyers du secteur privé deux fois plus élevés La moitié des locataires du social payent un loyer inférieur à 310 mensuels, tandis que dans le secteur privé le loyer médian est de 515. Les loyers du social sont le plus souvent inférieurs à 500. Les locataires du privé ont très rarement des loyers d un montant inférieur à 400. Pour le secteur libre, le montant des loyers de France métropolitaine est moins élevé que celui de La Réunion. En comparaison aux zones B11 de la loi «Robien», qui comprennent les agglomérations de plus de 1 Les agglomérations de plus de habitants, quelques villes proches de l Île-de-France mais chères, les zones littorales et frontalières, la Corse et l Outremer. 63

64 habitants hors Île-de-France, le loyer moyen du secteur libre est 15 % plus élevé à la Réunion qu en métropole. Le prix moyen au m² est de 3 % plus élevé. Figure : Répartition des logements selon la tranche de loyer mensuel et le secteur locatif Le quart du revenu des ménages est consacré au loyer Le loyer représente en moyenne un quart du revenu des ménages de La Réunion. Plus le revenu est bas et plus la part qui est consacré au logement est importante, notamment dans le secteur privé, plus cher. Pour les ménages ayant les revenus les plus modestes, les loyers représentent plus de la moitié de leur budget en moyenne (54 %). Ce taux d effort est particulièrement élevé quand ils sont logés dans le secteur privé (70 %) alors que le secteur social permet de minimiser la part du revenu consacré au loyer, même si elle reste très élevée (43 %). Les ménages qui disposent d un revenu compris entre 917 et 1467 consacrent 26% de leur revenu au loyer dans le secteur social contre 40% dans le privé. Enfin, la part du revenu consacré au loyer est beaucoup plus réduite pour les ménages les plus aisés (plus de ) : 15 % en moyenne, 9% dans le secteur social et 17% s ils sont logés dans le privé. Tableau : Rapport du loyer principal au revenu, hors aides au logement Les aides au logement soulagent en partie l effort des plus pauvres Les aides au logement permettent aux plus pauvres d alléger la charge du loyer sur le revenu. Après déduction des aides au logement, le loyer ne représente plus que 21% des ressources de l ensemble des ménages. Les écarts importants qu on pouvait constater entre les plus pauvres et les moins 64

65 pauvres sont très réduits grâce aux aides au logement. Le quartile des ménages ayant le niveau de vie le plus bas consacre 25% de son revenu après déduction des aides contre 18% pour le quartile le plus élevé. 65

66 SECTION 6 : L état de santé de la population et les équipements médicaux Etat de santé : vue d ensemble L augmentation de l espérance de vie à La Réunion au cours des deux dernières décennies révèle une amélioration générale du niveau de santé de la population du département. Mais cet indicateur cache un nombre de retards touchant certaines sections de la population et des risques spécifiques de handicap ou de surmortalité. Si la comparaison intra-régionale entre La Réunion et Mayotte, mise en évidence dans le PRS de l Agence de santé de l Océan Indien (avril 2011), positionne La Réunion plus favorablement que sa voisine sur le plan des principaux indicateurs démographiques et de santé, on doit souligner les enjeux majeurs que sont les forts taux de mortalité ayant pour cause l asthme et le diabète, maladies beaucoup plus souvent mortelles qu en métropole. En 2007/2008, les taux comparatifs de mortalité prématurée révèlent une surmortalité régionale, et ceci pour les deux sexes, mais les décès masculins prématurés sont deux fois plus importants. Les maladies infectieuses sont rarement causes de décès à La Réunion, et plus rarement qu en métropole (par ailleurs, le taux brut de mortalité par VIH-Sida est moins élevé qu en métropole). Le paludisme a été officiellement éradiqué en Ce sont donc les maladies dites «de civilisation» qui présentent les principaux enjeux de santé à la Réunion, auxquelles on doit ajouter les atteintes à la santé et les risques de mortalité induits par l abus de l alcool ou de la drogue Espérance de vie Au début des années 1990, l écart en termes d espérance de vie avec la métropole était sensible, notamment en ce qui concerne les hommes. Malgré une progression continue, les niveaux pour les hommes et les femmes restent en dessous de la moyenne nationale en 2008 et la différence entre hommes et femmes est de 8 ans contre 7. Ce retard du nombre d années de vie s explique par une surmortalité due à des décès évitables et des pathologies plus fréquentes qu en métropole, par exemple, le diabète, ainsi qu un taux de mortalité infantile toujours près de deux fois plus élevé que le taux métropolitain. Tableau : Evolution de l espérance de vie à la Réunion par rapport à la Métropole, Réunion Métropole Hommes Femmes Hommes Femmes ,8 78,2 72,6 80, ,8 78,4 73,8 81, ,1 78,5 74,8 82, ,0 79,4 75,5 83, ,6 82,1 77,7 84,3 Sources : INSEE TER (cité dans Catteau et Bazély, 2004) ; Insee : Données de cadrage pour les trois DFA (S Planson) ; Mortalité et espérance de vie : comparaisons régionales (site Insee MAJ février 2011). 66

67 1.6.3 La mortalité infantile Au début des années 1990, la mortalité infantile, en baisse depuis les années 1980, se retrouvait au même niveau qu en métropole (Figure 1). Depuis le milieu des années 1990, l écart avec la métropole s est creusé progressivement, signe que les progrès dans les soins de la mère et de l enfant ont été continus et plus nets en métropole qu à la Réunion (Barbieri et Catteau, 2001). Figure : Evolution des taux de mortalité infantile à la Réunion et en métropole Sources : DRASS Statistiques ; Insee, tableau Taux de mortalité infantile des régions (pour ). Les carences alimentaires, la surcharge pondérale et le mauvais suivi des grossesses seraient des facteurs contribuant à la stagnation des taux à un niveau relativement élevé à la Réunion, tandis que, contrairement au contexte métropolitain, la consommation du tabac est un facteur à écarter pour le moment (Indicateurs Peristat, , ORS Réunion, R4). Une amélioration du suivi de la grossesse, qui comprendrait des conseils en matière d alimentation et une préparation à l accouchement adaptés aux femmes peu scolarisés ou inactives, contribuerait à faire baisser le TMI, ainsi que la mortinatalité, qui reste plus élevée qu en métropole (en 2008, 8,7 et 7,3 pour mille respectivement). Tableau : Mortalité maternelle à la Réunion en Métropole, pour naissances vivantes Réunion Métropole ,0 9, ,0 10, ,4 7,5 Sources : Catteau et Bazély, Saucedo, Deneax-Tharaux et Bouvier-Colle, La persistance de taux de mortalité infantile relativement élevés par rapport à la métropole est également un indicateur de moins bonne santé des mères. Les grossesses mal suivies augmentent le risque de complications au moment de l accouchement et de mortalité maternelle. Malgré les progrès techniques et en matière de préparation à l accouchement, au niveau national, le taux de 1 INSERM Centre d épidémiologie sur les causes médicales de décès 2 Saucedo M, Deneux-Tharaux C et Bouvier-Colle M-H, «Disparités régionales de mortalité maternelle en France : situation particulière de l Ile-de-France et des départements d outre-mer, », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 19 janvier ENCMM (Enquête nationale confidentielle sur les morts maternels,). 67

68 mortalité maternelle à la réunion stagne depuis la fin des années 1980 et reste trois fois plus élevé qu en métropole (tableau 2). Saucedo, Deneux-Tharaux et Bouvier-Colle (2010) ont constaté l importance plus élevée des hémorragies suite à l accouchement dans les DOM par rapport aux autres régions. Elles soulignent le problème de qualité de suivi de la grossesse et de soins au moment de l accouchement. On peut évoquer d autres facteurs comme l éloignement de certaines localités par rapport aux services obstétriques, mais aussi celui de l hypertension ou de la surcharge pondérale Mortalité prématurée En 2007, la part des décès survenus avant 65 ans compte pour 38,2% de l ensemble des décès, par rapport à une proportion de 20,7% en métropole. Etant donné qu une partie de cette mortalité prématurée s explique par la relative jeunesse de l île et aussi du TMI plus élevé, les taux comparatifs sont plus adaptés pour évaluer les écarts avec la métropole en éliminant les effets de structure par âge. On observe ainsi une nette baisse de la mortalité prématurée à La Réunion qui, comme en métropole, concerne surtout les hommes (tableau 3). La diminution a été de -39% entre 1990 et 2007 pour les hommes à La Réunion et -32% en métropole, contre respectivement 34% et 24%. L écart entre les taux réunionnais et métropolitains reste plus important pour les hommes. Tableau : Taux comparatifs de mortalité prématurée, Réunion et Métropole (pour habitants) Réunion Métropole Hommes Femmes Hommes Femmes Causes de décès Les maladies de l appareil circulatoire représentent la plus importante cause de décès. Les causes de décès sont très liées à l âge. Mise à part la mortalité spécifique à la période périnatale, la mortalité parmi les moins de 15 ans est principalement due aux causes externes de blessure ou d empoisonnement. Entre 15 et 44 ans, les causes externes de décès expliquent 42% des décès masculins tandis que la cause de décès la plus fréquente chez les femmes est le cancer (26% des décès féminins). Après 45 ans, ce sont les tumeurs qui représentent la principale cause de décès puis, après 75 ans, les maladies cardiovasculaires sont la première cause. Au cours des années 1990, on a observé une baisse de la mortalité masculine pour chacune des principales causes de décès1 ; une baisse particulièrement marquante pour les maladies de l appareil circulatoire, les maladies de l appareil digestif, puis des causes externes et des tumeurs (notamment les cancers des voies aéro-digestives supérieures). En revanche, la mortalité féminine a progressé pendant cette décennie pour la quasi-totalité des principales causes, mais notamment pour les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies respiratoires et les tumeurs. 1 Catteau C, 2003, Les maladies de civilisation, Economie de la Réunion, n 2, p

69 Pendant cette décennie, la surmortalité par rapport à la métropole s est accrue suite à l amélioration de l état de santé général en métropole et à la stagnation voire augmentation de la mortalité pour certaines causes dans le Dom. Depuis 2000, la surmortalité réunionnaise par rapport à la métropole a baissé de +52% pour les hommes et de +40% pour les femmes, de +15% pour les hommes et +22% pour les femmes en Pour les hommes, cette baisse de la surmortalité est due à la baisse de mortalité suite aux maladies cardiovasculaires, aux accidents ou à l abus du tabac. Figure : Evolution des causes de décès (taux standardisés) à la Réunion par principale cause (y compris diabète), Source : Inserm-CépiDc, Insee (exploitation ARS-OI, ARS Dossiers Statistiques, n 1, nov. 2010). La plus grande cause de surmortalité est celle du diabète sucré chez les femmes. Les taux comparatifs de mortalité indiquent un taux pour les femmes réunionnaises de 60,2 par rapport à 14,3 en métropole, c est-à-dire, un taux plus de quatre fois plus élevé (ARS-OI, exploitation des données INSERM-CépiDc). Ensuite, l abus de l alcool conduit à un taux de mortalité trois fois plus élevé qu en métropole (23,9 contre 7,8 pour mille). Notons que les femmes réunionnaises meurent près de deux fois plus souvent que les femmes métropolitaines suite aux cirrhoses alcooliques. L asthme est une cause de surmortalité pour les deux sexes, avec plus de trois fois plus de décès par rapport à la métropole (Figure 2) Mortalité évitable Une part non négligeable de cette mortalité prématurée peut être considérée comme «évitable», essentiellement des décès liés aux comportements individuels. Ces décès comptent pour 28% de la mortalité prématurée à La Réunion en 2007 (33% de celle des hommes). Et 80% des décès évitables concernent les hommes. Après standardisation par l âge, le risque de mortalité évitable plus important chez les hommes réunionnais apparait lié à la consommation d alcool, seul (psychose alcoolique et maladies chroniques du foie) ou en association avec le tabac (tumeur de l œsophage et de la cavité buccale), sinon à des chutes accidentelles (ARS-Océan Indien, 2007). Au total, si on constate une amélioration générale en matière de mortalité (diminution des maladies cardio-vasculaires, des décès liés au tabac et des morts violentes chez les hommes), la Réunion accuse toujours un certain retard par rapport à la Métropole. Les grands enjeux de santé restent la 69

70 prévention en lien avec la consommation d alcool (pour les hommes en particulier) et avec les facteurs favorisant la survenue du diabète (notamment parmi les femmes) Pathologies et conduites nuisant à l état de santé à la Réunion Le diabète Suite à plusieurs enquêtes spécifiques ou généralistes, on commence à avoir une meilleure vision des facteurs liés au fort taux de diabète à La Réunion et de ses conséquences sur l état de santé de certains groupes, sur la surmortalité, ainsi que sur l impact financier de la progression de cette maladie. A La Réunion, comme dans d autres régions tropicales, les taux de prévalence du diabète du type 2 (le diabète gras de l adulte) sont particulièrement élevés. L enquête REDIA (REunion DIAbète, Inserm UR 500 et ORS Réunion, ) a révélé que presque 15% de la population réunionnaise était affectée par le diabète, un niveau quatre fois supérieur à celui de la métropole. Les données montrent que la prévalence augmente fortement avec l âge et qu elle est plus forte chez les femmes. On observe une surreprésentation des personnes faiblement scolarisées, ainsi que des chômeurs et des inactifs (toutefois, cette étude, coordonnée par Laure Papoz, souligne que le sens de cette relation est difficile à établir car la maladie peut constituer une difficulté supplémentaire pour accéder à l emploi). Cette étude a été réalisée pendant une phase d extension de la maladie, constatée déjà en termes de conséquences sur la mortalité : en , la part des décès relatifs aux maladies endocriniennes était de 3,5 pour les hommes et 6,1 pour les femmes ; en 2000, elle représentait 6% et 10% de la mortalité respectivement. En 2000, il a été estimé que les femmes perdaient 1,3 ans d espérance de vie à la naissance du fait du diabète, et les hommes, 0,7% (par rapport à 0,2% pour les deux sexes en métropole). Entre 1999 et 2004, la proportion de patients insulino-traités est passée de 22% et 32%. La prévalence de recours aux soins augmente principalement à partir de 55 ans, avec des taux atteignant 120 pour mille entre ans (Enquête HID, Insee Réunion). Avec l avancement en âge, les personnes atteintes de diabète vivent des handicaps, des incapacités et une baisse de qualité de vie. L enquête REDIA avait déjà montré qu un tiers des diabétiques ignoraient leur maladie, révélant la nécessité d un dépistage précoce afin d éviter l impact néfaste de la maladie sur l état de santé et sur la vie sociale et professionnelle1. L impact financier a été estimé par une étude par le CIC-EC (Inserm) dans le service de diabétologie du Groupe hospitalier Sud Réunion à St. Pierre (sur l ensemble des patients hospitalisés) à 5450 euros par patient, par rapport au montant moyen par habitant (dépenses du régime général de l assurance maladie, 1815 euros). Près du tiers des dépenses est lié aux complications du diabète. Par ailleurs, une étude qualitative menée en 2006 par le CIC-EC auprès de personnes diabétiques a révélé la faible prise de conscience des risques entraînés par le surpoids, la mauvaise alimentation et le manque d activité physique. La prise de poids est perçue comme une fatalité et le diabète est compris comme étant une maladie héréditaire, pour laquelle la responsabilité personnelle est minimalisée. L obésité, facteur de risque identifié pour le diabète ou les malades cardiovasculaires, est plus répandue à la Réunion qu en métropole. L enquête Obépi 2003 a révélé des prévalences de l ordre de 30% pour le surpoids et de 11% pour l obésité au niveau national, contre respectivement 35 et 1 INFOS Réunion, «Maladies endocriniennes et diabète. Un «coût» élevé pour la population réunionnaise», Etudes et statistiques n 4, octobre

71 15% à la Réunion1. On observe une différence nette entre hommes et femmes : les hommes sont plus souvent en surpoids mais les prévalences d obésité sont plus élevées chez les femmes. Les prévalences d obésité augmentent avec l âge, notamment parmi les femmes, jusqu à 65 ans. Selon l étude «Ré Consal» (2001), elles sont également plus fortes parmi les personnes sans activité professionnelle et celles ayant un faible niveau de scolarité, cette surexposition au risque étant due à une moindre connaissance des maladies et de leur prévention. Des enquêtes menées par la DREES en milieu scolaire entre 1999 et 2005 montrent que la prévalence de la surcharge pondérale est restée relativement stable dans le temps (un enfant de ans sur quatre), et donc plus élevé qu en métropole, mais aussi que l obésité est en hausse : chez les jeunes de cette tranche d âge, la prévalence est passée de 6,5% à 8,7% entre et (voir Rachou et alii, op. cit. 2008). Conduites à risque : l alcoolisme Parmi les conduites à risque qui nuisent à l état de santé, l abus de l alcool est celle pour laquelle la Réunion se distingue parmi les autres régions de France. Entre les années 1980 et la fin des années 1990, les Dom ont connu une baisse de la mortalité liée à l abus d alcool. Toutefois, les taux à la Réunion sont restés élevés et plus proches à ceux rencontrés dans les régions nord de la métropole, voire les dépassent en ce qui concerne la cirrhose du foie (hommes et femmes) et la psychose alcoolique (maladie particulièrement associée à la consommation du rhum de mélasse). Tableau : Taux comparatifs de mortalité, évolution à la Réunion et en métropole (pour personnes) Réunion Réunion Métropole Métropole Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Cirrhose du foie Psychose , ,5 alcoolique Cancer VAD , Source : A partir de Fédération nationale des ORS, 1999, La santé observée dans les régions de France, chapitre 8.1 : L alcool et ses conséquences sur la santé, Paris, FNORS. VAD voies aéro-digestives supérieures Les taux comparatifs de mortalité sont largement au-dessus de la moyenne métropolitaine à chaque période d observation (tableau 4) et l abus d alcool reste à l origine de trois fois plus de décès chez les hommes réunionnais par rapport à leurs homologues métropolitains : en 2007 les taux comparatifs de mortalité pour les troubles mentaux et du comportement liés à l alcoolisme sont 23,9 pour les hommes réunionnais contre 7,8 pour les hommes métropolitains (3,3 et 1,8 respectivement pour les femmes). Selon les résultats de l enquête Baromètre Santé 2003, la dépendance vis-à-vis de l alcool est six fois plus fréquente chez les hommes, avec 18% contre 3% chez les femmes2. Selon l étude de Nartz et Catteau, le contexte réunionnais contraste avec celui de la métropole : La Réunion connaît plus d abstinents mais aussi plus de buveurs excessifs. Au total, l alcool provoque quatre fois plus de décès à La Réunion qu en métropole. En plus des maladies qui lui sont liées, l alcool est à l origine de 1 Etat de santé de la population à la Réunion rapport 2008, E. Rachou, M. Ricquebourg, P. Vilain, G. Madeline, C. Catteau, ORS, DRASS, Enquête Baromètre Santé, Institut Louis Harris, E. Nartz, C. Catteau, DRASS, mars

72 la moitié des décès sur les routes de l île1. De façon encore plus aiguë qu en métropole, les personnes en situation précaire sont plus souvent confrontées au problème d alcoolisme : les hommes au chômage, les femmes au foyer, et aussi les sans-abri ou occupants de l habitat précaire (Catteau et Nartz). De même, le lien entre alcool et tabac paraît plus fort qu en métropole bien que, dans l ensemble, les Réunionnais fument moins que les métropolitains, quel que soit l âge ou le sexe. Selon l ORS, le nombre de décès liés au tabac a augmenté au début des années Par ailleurs, selon une étude de la DRASS sur les toxicomanes suivis à La Réunion en 2003 (DRASS, 2005), le nombre de personnes prise en charge a fortement cru entre 1997 et Les toxicomanes sont jeunes et essentiellement du sexe masculin, et plus de la moitié associe drogues et alcool Offre de soins : personnels de santé Bien que La Réunion soit un peu mieux pourvue en personnels médicaux que les autres DOM, la densité médicale de l île est plus faible qu en métropole. Le manque de spécialistes est le plus frappant (tableau 5), nécessitant certainement le recours aux soins localisés en métropole pour les spécialités non disponibles dans le département. Le volume de personnel infirmier apparaît aussi comme insuffisant par rapport à la métropole. Les points de contact de proximité que sont les pharmaciens sont également beaucoup moins nombreux qu en métropole et certainement mal répartis sur le territoire du département. A l inverse, le nombre de chirurgiens-dentistes est assez proche de la densité de ces spécialistes en dehors des grandes villes métropolitaines. Toutefois, le constat fait par une étude en milieu scolaire révèle des inégalités en termes de recours aux soins dentaires : en 2000, seulement 60% des enfants réunionnais en grande section maternelle n avaient aucune dent cariée non soignée contre 85% des enfants de cet âge en métropole (ARS, Dossiers Statistiques, 2010). Tableau : Personnels de santé à la Réunion, Nombre pour habitants Médecins Médecins Total Infirmiers Chirurgiens Pharmaciens généralistes spécialistes médecins dentistes Réunion Métropole Source : DREES, ADELI ; Insee, estimations de la population ; Equipements de santé D après les différentes statistiques, les équipements hospitaliers de la Réunion seraient en-dessous des besoins. D une part, l hospitalisation en long ou moyen séjour est peu disponible dans le département et, d autre part, La Réunion est moins bien pourvue en lits de court séjour que les autres départements d outre-mer (244 lits en 2008 par rapport à 377 en Guadeloupe et 418 en métropole). Que ce soit en médecine ou en chirurgie, l écart à la moyenne métropolitaine est le plus fort à La Réunion. Par ailleurs, compte tenu de leur plus forte natalité, les Dom sont généralement mieux pourvus que la métropole en lits en gynécologie-obstétrique. Toutefois, le nombre de lits pour habitants à La Réunion est à peu près au même niveau que la métropole. La Réunion est le département où l activité de psychiatrie en hospitalisation partielle est la plus développée. 1 Familles de la Réunion, CODESS, source citée par C. Catteau et E. Nartz, Inégalités sociales de santé à la Réunion. 72

73 Cependant, par rapport aux Antilles et à la métropole, sa capacité d accueil ne semble pas être suffisante, en termes de lits disponibles et d offre d hospitalisation complète1. Le PRS Réunion et Mayotte, 2011 souligne clairement les inégalités territoriales en termes d accès aux établissements de soins et de densité médicale. Près des deux-tiers (65%) des cantons sont relativement bien dotés en professionnels de santé libéraux (sauf en spécialistes), avec cependant des temps d accès importants aux établissements de santé. Mais dans le bassin de vie Est du territoire Nord-est, les densités de professionnels de santé libéraux sont réduites et les délais d accès aux établissements de santé plus longs (PRS, 2011, p.7). Les inégalités territoriales se combinent à des inégalités sociales, conduisant à des prévalences de maladies et des taux de mortalité plus élevés dans certaines localités. On rapporte que les espérances de vie varient d une commune à l autre, par exemple, de 71,5 ans à Cilaos à 77,6 ans à Petite Ile. Conclusion L éducation semble être la clef d une amélioration sensible de l état de santé des Réunionnais. La prévalence des maladies qui conduisent à une surmortalité à La Réunion, sinon à un mauvais état de santé et, avec l avancement en âge, à des handicaps et incapacités permanentes pourrait être réduite grâce à des campagnes de prévention efficaces et adaptées à des populations faiblement scolarisées ou vivant à l écart de la vie professionnelle. En parallèle, une meilleure information permettrait une meilleure utilisation des services de santé et, en conséquence, un effort pour accroitre le nombre de médecins, y compris spécialistes, et la capacité hospitalière de l île. Malgré les évolutions positives en matière de santé, La Réunion accuse néanmoins un retard sur plusieurs plans (mortalité infantile, mortalité maternelle, alcoolisme) et l accroissement du diabète est inquiétant. Bien que les relations causales entre milieu social et état de santé sont difficiles à établir, une plus grande exposition aux facteurs de risque dès l enfance, des difficultés d insertion sociale (chômage, inactivité), une moindre prévention et des comportements à risques peuvent expliquer ces inégalités de santé (Catteau et Nartz). Les bénéficiaires de la CMU (près de six fois plus nombreux à La Réunion qu en métropole) et les autres personnes défavorisées, soit par manque d information, soit par résignation, n adoptent pas des comportements préventifs ; et un renoncement à se soigner au premier stade d une maladie conduira à des soins plus lourds par la suite, sinon à des décès prématurés. Le développement d une meilleure connaissance de l état de santé à l échelle infra-départementale, ainsi que d une meilleure compréhension des attentes des populations en matière de santé et d une coordination plus efficace des acteurs, comme préconisé dans le dernier PRS agira dans le sens d une amélioration de l information des populations, notamment celles particulièrement à risque. 1 Le panorama des établissements de santé, 2010, p

74 SECTION 7 : Environnement, énergie, aménagement de l espace Les risques à l environnement de La Réunion sont directement liés au milieu insulaire, de caractère volcanique, et à sa localisation tropicale : superficie limitée par la mer, éloignement du continent, fréquence des cyclones et des fortes pluies. Une forte croissance démographique a nécessairement un impact sur l espace habitable et la densité de l activité humaine et donc sur les risques à l environnement. Toutefois, les caractéristiques géographiques et démographiques du département présentent un potentiel de développement durable. Les innovations en matière d économie d énergie auront une place importante dans les politiques locales au cours des prochaines années. La Stratégie Nationale du Développement Durable , adoptée le 27 juillet 2010, identifie 9 défis stratégiques à relever dont: - La prise en compte du changement climatique et la nécessité de gérer nos productions et nos consommations d énergies (bâtiment, transport - La santé publique, la prévention et la gestion des risques - La démographie, l immigration et l inclusion sociale - Une société de la connaissance (développement de l information, de la formation, de l éducation tout au long de la vie, soutien à la recherche et à l innovation ). Le département de La Réunion fait partie des cinq régions françaises désignées en juin 2010 pour expérimenter le plan "métiers de la croissance verte». Les secteurs du tourisme, de la biodiversité, des énergies renouvelables et de l'agriculture sont concernés. Enjeux : - Approvisionnement en eau propre à la consommation et à usage agricole - Approvisionnement en énergie renouvelable - Evacuation des eaux usées et des déchets - Protection des zones côtières - Protection des sols et des sources d eau de la contamination - Préservation ou accroissement de la biodiversité ENERGIE Au cours des trente dernières années, la consommation des différentes formes d énergie s est accrue fortement. La consommation de carburants à l usage des transports particuliers et pour la production d électricité a pris un essor et celle de l électricité (appareils ménagers, équipements de bureaux et commerces, hôpitaux, établissements scolaires, climatisation, éclairages publics ) également. En 1981, la consommation d énergie primaire de l île ne dépassait pas les 340 ktep ; près de trente ans plus tard, elle avait triplé (1352 ktep en ). Au cours des années 2000, la consommation de carburants a progressé fortement, celle de l électricité plus progressivement. Cependant, un ralentissement du taux de croissance a été observé depuis 2003 : d un taux de 7% en on est passé à 3,1% de ) 2. Deux explications sont données pour cette baisse : la morosité 1 SRCAE PCAER de l Ile de la Réunion: Volet atténuation, Idem. 74

75 économique et les actions de maîtrise de la consommation. Le niveau de consommation est plus faible que dans les autres RUP (2836 Kwh par habitant en 2008 par rapport à 3514 à la Martinique). La consommation d énergie finale (en tonnes équivalent pétrole TEP) varie en raison des différents niveaux industriels de chaque RUP et des modes de consommation des ménages. A la Réunion, la consommation finale est de 1,12 TEP/habitant, par rapport à 2,45 pour la France (INSEE TER). En parallèle à cette hausse de consommation, la production a augmentée. La nécessité de produire de l électricité sur place a conduit à une recherche de solutions locales. La Réunion a développé l usage de la bagasse puis, plus récemment, la production d électricité à partir de l énergie solaire ou par l éolien. En 2004, le département a atteint 39,6% d électricité produite à partir de sources d énergie renouvelable, mais n a pas pu maintenir ce niveau élevé et il est tombé à 36,1% en 2007, 34% en 2008 et 32,5% en , en raison d une croissance de la consommation plus rapide que celle de la production ; l effort d équipement pour la production d électricité renouvelable doit donc être intensifié. Les deux tiers de celle-ci sont issus de l énergie hydraulique, seulement 3% de l éolien ou de photovoltaïque, le restant provenant de bagasse et de biogaz 2. Ce niveau permet à La Réunion de dépasser l objectif européen de 20% d énergie produite à partir de sources renouvelables pour l électricité, mais il est plus difficile d augmenter la part de l énergie primaire issue de telles sources : en 2009 elle était seulement 12,3%. Ainsi, la dépendance énergétique atteint 87,7% en 2009, en légère croissance par rapport à 2008 (86,5%). Les deux principaux enjeux relatifs à la consommation de l énergie et aux impacts sur l environnement sont : - Les impacts de la consommation d électricité et de carburants sur les émissions de gaz à effet de serre - La production d énergie renouvelable. S ajoute aux objectifs EU 2020 d autonomie énergétique, celui (précisé dans la Grenelle de l environnement à la Réunion, GERRI) de réduire d au moins 20% les émissions de gaz à effet de serre. Le projet GERRI (Grenelle de l environnement à la Réunion) Il a été lancé en 2009 et se fixe notamment pour objectif l indépendance énergétique de La Réunion d ici Il se déploie sur 5 axes prioritaires : les transports (développement des transports collectifs, généralisation des véhicules économes en hydrocarbures, notamment les véhicules hybrides et les véhicules électriques.), la production de l énergie (énergies renouvelables solaire, marine, pour la production de l électricité ; production de carburants à base d algues). le stockage de l énergie, l urbanisme (maitrise de l extension urbaine, développement d écoquartiers et d écocités le tourisme (le tourisme «responsable» et durable, économies d énergie dans les structures d accueil, par exemple traitement de la blanchisserie, chauffage de l eau, et dans les modes de déplacement). En terme de production d énergie renouvelable, le projet privilégie dans un premier temps l'énergie photovoltaïque et le solaire thermique. La Réunion possède des atouts géographiques (ensoleillement, potentiel des mers, relief) favorables au développement des énergies renouvelables, 1 Données du ministère de l écologie, de l environnement et du développement durable. 2 Idem : Le Point sur le développement durable, n 28, octobre

76 et une forte incitation liée au prix de revient actuel (et futur) de la production de l'électricité produite à partir d'hydrocarbures. Son insularité et les caractéristiques de ses fonds marins lui confèrent des atouts indéniables pour la valorisation des énergies marines. Différents projets (énergie de la houle, énergie thermique des mers) sont en cours de développement avec le soutien du Conseil régional, de l Agence de l environnement et de la maîtrise de l énergie (Ademe) et de l État. Outre la faisabilité technique et économique, des études poussées de l impact de ces technologies sur le milieu marin sont en cours pour chacun d eux en vue de préserver la richesse des fonds marins réunionnais. En 2010, La Réunion espérait devenir la première centrale pilote mondiale en énergie thermique des mers, mais ce projet (pourtant très avancé) a été transférer en Martinique au motif d un potentiel thermique était supérieur. Un scénario «maitrise de l énergie renforcée» a été élaboré basé sur la stabilisation des consommations d électricité (hors celles liées aux véhicules électriques) à partir de Mais la maitrise de consommations apparaît plus aisée dans certains secteurs comparés à d autres. Ainsi, plus de la moitié (57 %) des économies cumulées réalisées entre 2005 et 2010 l ont été grâce aux mesures de soutien aux chauffe-eau solaire thermique (dont 90% lié au solaire thermique individuel). La gestion de la pointe d appel de puissance : climatisation dans le tertiaire (pointe du matin), chauffe-eau électriques (pointe du soir), paraît aussi une cible importante dans cette perspective EAU La plus grande partie de l eau pour les usages domestiques provient de captage d eaux en surface (66% en 2008, en augmentation depuis 2000 : 47% - source : TER). La pluviométrie élevée assure cet approvisionnement. Mais il reste le problème grave de la pollution chimique, comme par exemple, la contamination par les nitrates du point de collecte de la ravine de St Gilles. Ces contaminations, ainsi que celles causées par les fortes pluies tropicales, exige un effort important de contrôle. Il s y ajoute le problème de distribution lié au manque d interconnexion des réseaux communaux, qui tient autant à la configuration de l urbanisation tentaculaire qu aux difficultés à desservir les constructions «sauvages». L agriculture a également un impact important sur l environnement du fait l utilisation importante d engrais et de pesticides. La Réunion est en effet très en retard en matière d agriculture biologique, avec moins de 0,5% de la surface agricole utile (statistiques du site du Ministère du développement durable), Consommation d eau La consommation d eau des ménages serait en baisse depuis 2004, de même que celle de l agriculture depuis 2000 (TER). Les données du coût d approvisionnement, de distribution et de traitement sanitaire ne sont pas disponibles pour La Réunion, comme pour les autres DOM. Traitement des eaux usées et recyclage Le raccordement au tout-à-l égout est sur ce thème un indicateur clé. A La Réunion, le taux de la population résidente raccordée au système de traitement des eaux usées urbaines est de 41,9%. Un 76

77 peu plus de la moitié (53,3%) bénéficie d un traitement par fosse septique. Et au total, près de 5% des eaux usées échappent à l assainissement. Un même problème de réseau se pose pour les eaux usées comme pour la distribution de l eau. La sensibilisation de l UE à cet enjeu a amené à la réorientation des fonds FEDER vers le traitement des eaux usées. La Réunion a fait le choix de construire de grandes stations plutôt que des micro-stations plus vite submergées en cas de pluies fortes et plus couteuses à entretenir. Quelques exceptions demeurent lorsque la taille des populations ne permet pas de faire autrement. De grandes stations pour les villes seront ouvertes en 2013 ou dès 2012 pour certaines. Un agrandissement de ces stations est déjà prévu dans les plans Traitement des déchets Le recours à la décharge est le mode principal de gestion des déchets municipaux dans les DOM, et notamment à La Réunion (84,6% en 2008 ; source Eurostat). Le recyclage matériel est de 7,9% et les autres formes de recyclage comptent pour 7,4% du traitement (INSEE 2010). Le tri des déchets a commencé tardivement dans les DOM. Si la part de déchets triés est de moitié inférieure par rapport à la métropole, le processus est plus fréquent à La Réunion que dans les autres DOM (6,4% des déchets collectés sélectivement, contre 2,9% en Guadeloupe). Notons aussi que les déchets agricoles, notamment la bagasse, sont utilisés pour la production d énergie. 77

78 DEUXIEME PARTIE : IMPACT DES TENDANCES DEMOGRAPHIQUES 78

79 SECTION 1 : Projections démographiques D ici 2030 la population réunionnaise devrait approcher du million d habitants enregistrant ainsi, entre 2010 et 2030, une croissance globale de 21%. Avec un taux annuel supérieur à 1%, c est dans les dix prochaines années que l accroissement de la population sera le plus fort : en 2020, on comptera sur l île plus de nouveaux habitants qu en Après 2020, le rythme annuel de croissance de la population réunionnaise devrait ralentir légèrement pour atteindre 0,8% en Tableau 2.1.1: Effectifs et taux de croissance annuels de la population de la Réunion, Population : Croissance annuelle : 2010 / / / / ,1 1 0,9 0,8 Croissance globale : 2020 / / / ,3 8,6 21 Les structures démographiques La population réunionnaise restera jeune sur la période de projection, la part des jeunes diminuant certes mais tout en restant en 2030 supérieure à 20%. La part de personnes âgées quant à elle progresse considérablement entre 2010 et 2030, passant de 8,4% à 16,4%. La part des adultes reste stable jusqu en 2025 (autour de 66%) avant de baisser en 2030 à 64,6%. Tableau : Proportions des grands groupes d âge, taux de dépendance et indice de vieillissement à la Réunion, ans % 25,3 24,2 23,3 22,5 21, ans % 65,9 66,3 66,3 65,7 64,6 65ans et plus % 8,4 9,7 11,6 13,7 16,4 Dépendance jeunes % 39,7 38,1 36,1 34,6 33,6 Dépendance âgés % 11,9 12,7 14,6 17,6 21,3 dépendance totale % 51,6 50,8 50,8 52,3 54,9 Indice de vieillissement % 30,0 33,5 40,5 50,9 63,4 Source : Calculs des auteurs à partir des projections INSEE Du fait de la part grandissante des personnes âgées, et de la diminution de celle des jeunes, le rapport de dépendance total va croitre légèrement dans les années à venir à La Réunion : de 51,6% en 2010, il atteindra 54,9% en Soit un niveau très inférieur à celui des Antilles qui atteindront alors 80%. D ici 20 ans, et conformément à la structure de la population réunionnaise, la dépendance consistera encore principalement en jeunes (33,6% contre 21,3% pour la dépendance âgés). L indice de vieillissement traduit le rapport entre les effectifs des personnes âgées et des jeunes. Ce ratio devrait plus que doubler dans les vingt années à venir, passant de 30% en 2010, à 63,4% en L indice est très inférieur à celui observé aux Antilles (qui dépasse 160%), mais supérieur à celui observé en Guyane (23%). 79

80 Figure : Evolution (%) de la population par grands groupes d âges, Figure : Evolution des taux de dépendance par âge et total à la Réunion, Sur la période projection, la base de la pyramide des âges à La Réunion reste indéniablement très large. Le creux marqué aux âges des jeunes adultes et qui traduit le départ des jeunes natifs de l île tend à s atténuer d ici 2030 sous l effet de dynamique migratoire contraires. La part de personnes âgées s accroit par contre fortement et ce dès

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