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1 Champ magnétique ELF : Effets biologiques et sanitaires Docteur Martine Souques Service des Études Médicales d EDF Vice-présidente de la section RNI de la SFRP

2 Plan Quelques valeurs de champ Perception des CE et CM ELF Effets d une exposition à court terme Effets d une exposition à long terme Les avis scientifiques

3 22 10 Hz Le spectre électromagnétique fréquence (Hz) Hz Hz Hz 5 10 Hz 50 Hz rayonnements ionisants rayonnements non ionisants énergie développée (ev) 2.48 x 10 6 > x x 10-11

4 Exemples de valeurs de CM 25 µt 1,3 µt 30 µt 40 µt 1 à 3 µt 500 à 1000 µt 21 µt 0,7 µt à l arrêt 4 µt en accélération 2 µt à vitesse stabilisée 1,25 µt train à côté démarre 100 à 1000 µt 67 µt au contact 0,45 µt à 30 cm 1 à 5 µt

5 Exemples de valeurs de CM Valeurs moyennes annuelles Ligne 400 kv Sous la ligne 6 µt A 30 m 1,6 µt A 100 m 0,1 µt Ligne 225 kv Sous la ligne A30m A 100 m Câble 225 kv Au dessus A 5 m A 20 m 4,3 µt 06µT 0,6 1,2 à 4 µt 0,1 à 0,6 µt

6 Perception des champs 50 Hz Champ électrique 10 % des adultes perçoivent des champs > 10 kv/m Champ magnétique < 5 mt : imperceptible 15 mt : magnéto phosphènes (Saunders R, Health Physics, juin 2007 : a neurobiological basis for ELF guidelines)

7 Les effets d une exposition à court terme : bases de la réglementation Le corps humain est conducteur Champ E ou H variable Courant induit dans le corps humain Effets possibles : Excitations nerveuses Effets visuels : magnétophosphènes Contractions musculaires

8 Courants induits Normes OMS 1987 pas d'effet sur la santé 10 ma/m² zone d'incertitude 100 ma/m² risques éventuels pour la santé

9

10 Les effets d une exposition à long terme 50 études chez l enfant > 30 ans d études 10 études chez l adulte en expo résidentielle Plus de 100 études chez l adulte en exposition professionnelle qui forment ce que l épidémiologie a fait de mieux Plus d un millier d études biologiques, y compris des études de cancérogenèse animale

11 Quelles maladies? suicides, dépression comportement immunité fécondité malformations avortement cardiovasculaire Alzheimer leucémies - enfants tumeurs du cerveau mélanomes cancer du sein cancers chez les enfants de parents exposés hypersensibilité

12 Conclusions des études épidémiologiques sur les leucémies de l enfant lenfant Cancer dont les facteurs de risques sont peu ou pas connus Résultats contradictoires, mais il y a une association statistique i pour expo 0,4 µt en moyenne sur 24h RR faibles Pas de relation dose-effet Exposition ubiquitaire, difficile à mesurer L'amélioration de la qualité de la mesure ne change pas le niveau de RR

13 Mais il existe des problèmes méthodologiques Sur la participation des témoins (enfants) Sur la mesure de l exposition Plusieurs indicateurs utilisés. Quel est le «bon», représentatif de l exposition? La mesure du CM dans l habitation reflète t elle l exposition o d une personne? Toutes les sources ne sont pas prises en compte Les deux études d envergure avec des mesures personnelles ne rapportent pas d association Méconnaissance des facteurs de risque des leucémies de l enfant

14 CM et risque de leucémie de l enfant? 30 ans d'études : 3 chiffres 10 risque relatif 1 WERTHEIMER cas/340 témoins AHLBOM cas/ témoins KEIKHETS cas/ témoins 0,1

15 De la relation statistique ti ti à la relation causale

16 Établir une relation causale Force de l'association Constance des résultats Effet spécifique Temps Relation dose-réponse Biologie plausible Données expérimentales Contrôle des autres facteurs de risque

17

18 Les études animales Études d initiation tumorales Des études vie entières (18 à 24 mois) chez des rongeurs exposés de 1 à 5000 µt Aucune excès de cancer chez les animaux exposés par rapport aux animaux témoins Études de promotion tumorale Tumeurs induites par un agent chimique, ou tumeurs greffées ou tumeurs spontanées Expositions jusqu à 2000 µt Pas de différence entre les animaux exposés et les animaux témoins

19 D après les études expérimentales Pas de mécanisme d action plausible Pas d action de la mélatonine Pas d action daction sur la cancérogenèse

20 Exposition professionnelle 1ère étude de Cohorte : Einhorn 1980 (Suède) Opérateurs de téléphones, pas d évaluation des CEM 12 cas de leucémie : RR=1,0 (0,6-1,8) 18) 24 études de cohorte, 1 sur 2 positive, mais ce n est pas toujours la même pathologie 1ère étude cas-témoins : Mc Dowall 1983 (RU) Intitulé d emploi 30 décès par LMA : RR=2,1 (1,3-3,6) 42 études CT, 16 études positives, mais ce n est nest pas toujours la même pathologie

21 Conclusion sur les expositions professionnelles Résultats contradictoires : moins d une étude sur deux retrouve une association statistique mais ce n est pas toujours la même pathologie RR faibles Pas de relation dose-effet Cancers dont les facteurs de risques sont peu ou pas connus Exposition difficile il à mesurer Pas de métier à risque

22 Des avis scientifiques concordants Au niveau national INSERM 1993 Académie de Médecine française 1993 CSHPF 1993, 1996, 2005 (Conseil Supérieur d Hygiène Publique de France) Afsset 2010 OPECST 2010 Au niveau international HPA-RPD (GB) 1992, 1994, 2001 (ex NRPB) NIEHS (USA) 1999 (National Institute of Environnement Health Science) O.M.S 1999, 2007 C.Européenne 1999, 2001, 2007, 2009 C.I.R.C 2002 ICNIRP 1997, 2000, 2003, 2010 (International Comission on Non Ionizing Radiation Protection)

23 Classification CIRC I - Facteur cancérigène chez l homme : 107 (Amiante, Tabac, Alcool, Helicobacter pylori, Oestrogènes, UV, Formaldéhyde, HIV 1, Tamoxifène) IIA - Facteur probablement cancérigène chez l homme : 59 (Trichloréthylène, PCB, HPV 68) IIB - Facteur possiblement cancérigène chez l homme : 266 (Café, contraception par progestatifs, Fougère arborescente, Métier de pompier, HPV 2) III - Facteur non classifiable en terme de cancérogénicité : 508 (Ampicilline, Thé, Stimulateur cardiaque, Matériaux dentaires, Furosémide, Paracétamol) IV - Non cancérogène / cancérigène : 1 (Caprolactame)

24 2002 : Classification des CE&M par le Classe IIB CIRC champs magnétiques de 50/60 Hz et risque de leucémie de l enfant pour des expositions moyennes > 0,4 µt Classe III Champs magnétiques de 50/60 Hz et autres effets chez l enfant (y compris tumeurs du cerveau) ea Champs électriques de 50/60 Hz Champs électriques et magnétiques de 50/60 Hz chez l adulte (exposition résidentielle ou professionnelle) Champs électriques et magnétiques statiques

25 Juin 2007 : l aide mémoire n 322 de l OMS Confirme la classification du CIRC «Toutefois, les éléments épidémiologiques perdent de leur force à cause de problèmes méthodologiques» «En outre, il n existe aucun mécanisme biophysique accepté qui laisserait à penser que les expositions à faible intensité jouent un rôle dans le développement d un cancer» «Tout bien considéré, les éléments de preuve en rapport avec la leucémie infantile ne sont pas suffisamment probants pour être incriminés en tant que cause»

26 1999 : la Recommandation européenne (0-300 GHz) Suit les recommandations de l ICNIRP d avril 1998 (International Commission Non Ionizing Radiation Protection) restriction de base : 10 ma/m² Pour le public : 2 ma/m² Limite d exposition pour le public : 100 µt et 5 kv/m en 50 Hz en Europe Traduite dans le droit français : AT (Arrêté technique) mai 2001 (nouvelles lignes) A noter:l ICNIRP licnirp a publié de nouvelles recommandations en octobre 2010, qui portent la limite d exposition à 200 µt à 50 Hz)

27 Suivi de la Recommandation La Commission i européenne suit l état de la science pour actualiser, si nécessaire, la recommandation de Rapport du SCTEE d octobre 2001 : reconduit la Recommandation européenne de 1999 (Scientific Committe on Toxicity, Ecotoxicity and the Environment) 2. Rapport du SCENHIR de mai 2007 : mêmes conclusions que l OMS (Europe s Scientific Committe on Emerging and Newly Identified Health Risks) 3. Rapport du SCENHIR de janvier 2009 : pas de modifications des limites d exposition recommandées 4. Nouvelle évaluation prévue en 2012

28 Afsset - 6 avril 2010 Saisine sur «les effets sanitaires des champs électromagnétiques d extrêmement basses fréquences» Reconnais le paradoxe scientifique épidémiologie / expérimentation Recommandations de recherche h Recommandations de création de «zone d exclusion de nouvelles constructions publiques recevant des enfants à proximité (100 m) des lignes HT» Ce n est nest pas ce que préconise le rapport des experts Afsset : Agence française de santé, de sécurité et du travail Anses

29 OPECST 27 mai 2010 Saisine sur «les effets sur la santé et l environnement des champs électromagnétiques produits par les lignes THT» Reconnaît que le risque de leucémie de l enfant est extrêmement faible voire nul Néanmoins, ne souhaite pas laisser la situation en l état. Il faut tenter de sortir de l incertitude scientifique Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques

30 OPECST Propositions Mesure transitoire pendant 5 ans : recommande à titre «prudentiel» de ne pas accroître le nombre d enfant de 0-6 ans et à naître à des CM > 0,4 µt en moyenne Juge la proposition de l Afsset «disproportionnée» Relancer la recherche et conduire une nouvelle évaluation de risque dans 5 ans (Afsset) Mieux connaître les expositions individuelles id et de la population Mettre en place d un réseau national de recherche clinique sur l EHS Relancer les études épidémiologiques (leucémies de l enfant, retraités de la SNCF) sortir de l incertitude

31 Nouvelles recommandations de l ICNIRP pour les ELF (novembre 2010) Exposition professionnelle CNS et tête 25 Hz 300 Hz 50 Hz Les autres tissus Restriction de base Niveau de référence Champ électrique interne 2*10-3 f 100 mv/m 0,8 V/m Exposition du public CNS et tête 25 Hz 300 Hz 4*10-4 f 25 Hz 50 Hz 50 Hz 20 mv/m Les autres tissus 0,4 V/m CE 5*10 2 /f 10 kv/m 2,5*10 2 /f 5 kv/m CM 1* µt 2* µt

32 En conclusion Près de 30 ans de recherches bien conduites Expertises concordantes et rassurantes En accord avec les dernières études épidémiologiques Risque, s il existe, est borné, < 2, limité au risque de leucémie des enfants exposés, en moyenne, à plus de 0,4 µt sur 24 h Une exposition i rare, de l ordre de 0,5 % de la population

33 Merci de votre attention

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