L objectif de la formation : «Sortir de la journée avec des idées claires, des solutions à ses problèmes». Sommaire :

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1 Formation «Intégrer des couverts végétaux dans mes systèmes locaux» avec l intervention de Matthieu ARCHAMBEAUD, spécialiste en agro-écologie et conservation des sols L Alpad a organisé le jeudi 8 octobre 2015 une journée autour des couverts végétaux, en compagnie de l agronome Matthieu ARCHAMBEAUD. Les couverts végétaux sont d excellents leviers agronomiques qui permettent la diminution des intrants et la préservation des sols. Toujours en quête de plus d autonomie sur leurs exploitations, les participants de cette journée ont pu appréhender les diverses problématiques autour de l implantation des couverts végétaux: les variétés et leurs propriétés, les techniques d implantation, les mélanges, l intégration dans les rotations, par l étude de cas concrets et de profils de sol commentés sur le terrain. L objectif de la formation : «Sortir de la journée avec des idées claires, des solutions à ses problèmes». Sommaire : Les bases Couvert été/couvert hiver Azote et biomasse Création de matière organique Etudes de cas concrets Semis direct et couvert Gérer les adventices en bio Les mélanges en sols lourds Amener de la fertilité dans les sables Semer des couverts en système contractuel maïs semence Accompagner le colza Valoriser son couvert en troupeau allaitant Profils de sol 1

2 I- LES BASES Couvert d été/ couvert d hiver «Quand on parle de couverts, c est comme quand on parle de cultures. Il existe des couverts d été et des couverts d hiver, dont les fonctions sont différentes» a rappelé Matthieu ARCHAMBEAUD en guise d introduction. «Semé en septembre/octobre, on parle de couvert d hiver. Semé en juillet/août, de couvert d été». «Aujourd hui on fait une mauvaise moyenne. On se dit qu on peut semer des couverts de mijuillet à mi-octobre, donc on sème début septembre. Il faut bien différencier les couverts d été et les couverts d hiver et les variétés adaptées». En bio comme en conventionnel, on peut même récolter le couvert. On peut se dire, on met systématiquement derrière une céréale un colza associé, et au printemps on verra bien. Si c est bien, on le récolte, si ce n est pas bien, on le défait mais on a eu un bon couvert. Ce sont des options à toujours envisager. Sinon après vous allez avoir des surcoûts liés aux semences. Azote et biomasse Il n est pas intéressant de produire des couverts qui, après floraison, montent à graine et deviennent ligneux. Il faut avoir des couverts verts, une fois fleuris, il faut passer à autre chose, sinon on risque de provoquer des faims d azote sur les cultures suivantes et de contracter des maladies sur les couverts. «Dans votre biomasse, jusqu à la floraison, pour 1t de matière sèche (MS) 50 % de l azote est disponible au mois de mai/juin, et 50 % piégé dans de la matière organique plus carbonée, qui se libérera les années d après». Dans 1t de MS/ha, vous allez avoir 30 un, 5 up, 40 uk. Donc en assimilable, il faut compter la moitié, soit 15 un, 2 up, 20 uk. Attention le temps que les éléments minéraux se libèrent, on peut prévoir d amener de la fertilisation au semis pour palier le manque. Un couvert commence à devenir rentable à partir de 3 ou 4 tonnes. Il faut arriver à produire 3 tonnes, soit 90 unités d azote, pour que le couvert soit rentable. Sur les couverts d été qui sont plus risqués, il ne faut pas trop investir, le sorgho est une bonne variété, éventuellement le sarrasin pour l effet désherbant. Création de matière organique Quand on produit de la matière organique, on stocke du carbone dans le sol. Mais il faut de l azote. En semis direct, donc sans toucher à la terre, pour gagner 1 point de matière organique en 10 ans, il faut restituer au sol 3 t d azote, soit 200 à 300 un/ha/an pour financer cette matière organique. «Ce qui explique pourquoi ceux qui sont passés en semis direct ont décroché en rendement les premières années. Quand on commence à ne plus travailler le sol et qu on ne met pas de légumineuses dans son système, les rendements chutent car l azote est confisqué pour la création de matière organique» affirme le spécialiste. «Il n y a pas de secret, il faut arriver à faire pousser des légumineuses». «En labour, c est différent. Chaque année, tout le stock est déstocké. On fonctionne à un niveau bas. On ne prend pas trop de risques économiquement» poursuit Matthieu 2

3 ARCHAMBEAUD «Sans faire du semis direct, on peut faire du travail intermédiaire. Pour éviter de perdre en matière organique, il faut éviter de travailler un sol chaud et humide, ce qui brûle beaucoup de matière organique». II- ÉTUDE DE CAS CONCRETS Un tour de table a permis à chacun des participants d exposer son expérience personnelle dans l implantation des couverts végétaux, et de mettre en avant ses problématiques. Différentes situations techniques ont été abordées. 1. Semis direct et couvert Jean-Michel DEMETRE à Téthieu a sur son exploitation un passé de terres inondées. Il travaille en semis direct et a un projet de conversion en bio. Quels couverts peuvent s adapter sur des terres inondables, comment implanter en semis direct, en agriculture biologique? «Avant de penser au semis direct en bio, qui est un sacré challenge, il faut d abord savoir faire un couvert propre. Pour gérer le salissement, on peut utiliser un couvert d été» a expliqué l intervenant. Les variétés : Le sorgho fourrager en pur est une plante de base intéressante car elle talle beaucoup donc rien ne pousse dessous. Si on veut coupler un sorgho avec une légumineuse de type trèfle d Alexandrie, vesce, pois, il vaut mieux partir sur un sorgho à balais, sorgho papetier. Il n y a pas de problème de destruction puisque le sorgho gèle en hiver. La technique : Pour réussir un couvert d été, il faut semer au cul de la batteuse. Après moisson d une céréale ou d un pois par exemple, on réalise un scalpage et on sème immédiatement dans le sec, assez tôt, et éventuellement en fertilisant un peu. Il faut travailler à profondeur de semis (entre 2 et 4 cm maxi). «Si le couvert est propre on peut envisager un semis direct, s il est sale, on préférera un travail en TCS. Attention! «Propre» ne veut pas dire qu il n y a pas d adventices dessous, mais qu elles ne vont pas gêner la culture» a ajouté Matthieu ARCHAMBEAUD. Les outils : Se bricoler un semoir à dents pour avoir du dégagement, la dent la plus fine possible, une bonne descente derrière. Avec la vitesse, la fermeture se fait toute seule dans les sols sableux. Le problème avec un semoir à disques classique, c est qu on brasse de la paille. Avec les dents ça ne bourre pas et la graine est mise sous la paille. 2. Gérer les adventices en bio Christophe MESPLEDE est agriculteur à Lesgor en production biologique. Il rencontre des difficultés de salissement notamment en soja, avec des adventices persistantes de type liseron et datura. Existe-t-il des couverts allélopathiques, et quelles sont les solutions pour maîtriser les adventices? «L allélopathie est la production de composés qui permet à une plante de lutter contre une autre ; comme c est le cas pour le sarrasin, la cameline ou le seigle qui empêche la croissance du chiendent. Pour les autres plantes, ce n est pas une question d allélopathie mais de 3

4 compétition pour les ressources. Le principe : c est la première qui démarre qui a gagné» a expliqué l agronome en premier lieu. «Si le liseron a commencé à s exprimer avant que vous semiez le couvert, il va monter dedans car il aura toujours une longueur d avance. En bio, la lutte contre le salissement passe par la continuité de couverture du sol». Les variétés : Les crucifères fonctionnent bien, en particulier le colza. Attention en bio au radis et moutarde qui montent à graine. Le tournesol est une autre possibilité, il est facile à faire à cette période-là, le binôme pois/vesce couvre également bien le sol. Il vaut mieux dans un premier temps rester sur des plantes simples type sorgho ou tournesol ou des plantes rustiques, on ne peut pas faire un couvert qui fait tout. La technique : Scalper les adventices juste après la récolte et imposer tout de suite un couvert d été qui démarre vite. Si on sème très tôt avec un mélange de ces variétés, on est aux alentours de 60 à 70 /ha de semences, avec un risque important en raison du climat. Il faut donc penser stratégie économique. Matthieu ARCHAMBEAUD conseille d essayer le sarrasin qui est peu cher, ou le sorgho pour occuper le sol de mi-juillet à mi-septembre et derrière repartir sur des plantes qui produire de la fertilité comme la féverole, le pois. Attention aux trèfles et vesce ont besoin de 2 mois au minimum pour s installer. Des exemples qui marchent bien : Un triticale sur soja, c est très bien, comme a pu l expérimenter Christophe. «On voit que le triticale est bien vert. Au début ça fait peur de voir la graminée mélangée à des repousses de soja mais elles finissent par geler l hiver». Les associations pour lutter contre le salissement en soja Le salissement est souvent un problème majeur dans la culture du soja. Pour remédier à cela, on peut semer à écartement resserré mais on peut aussi faire des associations de variétés en couvert. Les variétés : lentille/soja, sarrasin/soja, cameline/soja, lin/soja. La technique : Semer le soja au monograine, et la culture d accompagnement à la volée ou sursemée dans le soja déjà développé. Frédéric LABATUT, producteur de soja bio, propose de semer le sarrasin au semoir à céréales et semer le soja au monograine ensuite. On récolte ensuite les deux cultures ensemble. «Quand on sème des plantes en même temps, les cycles ont tendance à se caler et à finir en même temps» ajoute l agronome. Après il faut trier. Un contre-exemple, c est tournesol/sarrasin, qu on ne peut pas trier. Sarrasin/soja à essayer! Au battage, il faut juste réfléchir au passage des roues. «En bio, le salissement peut être géré avec de l irrigation et des faux-semis» a complété Matthieu ARCHAMBEAUD. «En conventionnel, les associations sont plus compliquées. D une part la fertilisation fausse la donne, d autre part il y a la rémanence des herbicides. On va travailler différemment en conventionnel, on part avec un mélange et à la fin on choisit la culture qu on garde avec un anti-dicotylédone ou un anti-graminée». Pour les bio, le spécialiste en agro-écologie insiste sur le fait d apprendre ce qui est facile à faire. «Déjà des successions de cultures qui marchent bien, céréale sur soja, céréale sur maïs. Puis sur les situations à problème, remettez du travail du sol s il le faut» explique-t-il. 4

5 C est ce que confirme Christophe, qui réalise des séquences de 3 ans en semis direct, puis un an avec un labour. «C est efficace, au bout de trois ans les mauvaises graines perdent en vigueur». 3. Les mélanges en sols lourds Eric LABASTE, agriculteur en bio et conventionnel à Saint-Lon-les-mines, a des sols lourds qui ressuient mal. Pour cet hiver, il envisage de semer un mélange de féverole et avoine en mélange. Quelles sont les doses et comment implanter dans en sol argileux? «La dose de légumineuses dans le couvert dépend de l objectif qu on donne au couvert et de la culture implantée à la suite» explique Matthieu ARCHAMBEAUD «Avant un soja, qui a besoin de moins de fertilité, on peut partir sur un moitié/moitié soit 100 kg chaque variété. Avant un maïs, on sera plus sur 80 à 90 % de féveroles et le reste d avoine». Les variétés : Matthieu ARCHAMBEAUD évoque également deux autres variétés possibles. «Si les hivers sont assez doux, l avoine rude marche bien. En plus on est à 40 kg pleine dose. La phacélie a également son intérêt en couvert d hiver. 1 ou 2 kg dans un mélange comme celui d Eric va boucher les trous ; mais il ne faut pas la semer à la volée dans les pailles. Il faut bien l implanter». Ce qu il faut retenir pour les mélanges : on divise la dose en plein par le nombre d espèces. Focus sur la féverole Les agriculteurs landais évoquent souvent le fait que la féverole a du mal à passer l hiver. Quand on constate de la rouille ou de l anthracnose, il s agit souvent de féverole d hiver avant maïs semée trop tôt. Elle produit trop de biomasse avant l hiver, puis tombe malade. Matthieu ARCHAMBEAUD suggère alors de retarder les semis de féverole, comme une céréale, au mois d octobre, en ayant un couvert d été en précédent. En bio, il ne faut pas se compliquer la vie. On peut semer le blé et la féverole en même temps. La féverole a plein d avantages : vie du sol, azote mais elle ne structure pas le sol en profondeur. Une féverole semée le 15 septembre 2013 et détruite au 15 mars 2014 a produit, durant cet hiver particulièrement doux, 9 t MS contenant 350 un ; et la moitié disponible pour le maïs à partir du mois de juin. En année normale on peut prévoir 3 à 4 t MS, on obtient 150 un. Le seul défaut de la féverole pour le semis, c est la taille de la graine. Si on craint les gelées il faut la semer assez profond. Certains sèment la féverole à la volée et labour derrière. La féverole reste le précédent qui produit le plus d azote assimilable sur un temps court. La technique : L avoine se sème bien à la volée, mais la féverole s enterre. Des tests ont déjà été faits sur un semis direct de féverole à la volée, suivi par un labour. Pour implanter dans le couvert par la suite, certains utilisent une technique du prétraçage. Au lieu de faire du strip-till avec une dent, ils font des TCS localisées. Le passage de l outil sert à réchauffer le lit de semences et se base sur ces traces pour semer au RTK. 4. Amener de la fertilité dans les sables 5

6 André CASTAGNÈDE est producteur bio dans les sables. Il implante chaque année un couvert seigle/vesce pâturé, après maïs doux, donc en place 6 mois. Il remarque que le couvert n apporte pas de fertilité et qu il provoque même une faim d azote. Sur ses sols, la féverole n est pas envisageable. Quelles possibilités existe-t-il pour éviter l effet dépressif? Matthieu ARCHAMBEAUD explique que le seigle et la vesce ne sont pas les meilleurs précédents. La vesce est agressive, elle restitue difficilement l azote. Le sarrasin, comme le seigle est une plante de pays pauvre, elle ne produit pas de fertilité et n est pas un bon précédent pour les blés à l automne. Avant une céréale il faut une légumineuse. Les variétés : On peut garder le seigle de pays et l avoine, mais ne pas trop en mettre. En revanche augmenter la part de légumineuses. Si la féverole ne passe pas, essayer de trouver la légumineuse qui sera la plus adaptée : le pois fourrager type Assas, le trèfle incarnat, le fenugrec ou l association pois/vesce ; on peut aussi se tourner vers la serradelle, légumineuse très utilisée autrefois. En ce qui concerne la faim d azote et la fertilisation des céréales, l agronome explique qu on ne pourra jamais remplacer la fertilisation du mois de mars avec de l organique. «Les céréales viennent du Moyen-Orient et ont des besoins en azote minéral en mars-avril, alors que chez nous la minéralisation se fait en mai-juin. Les couverts végétaux n apporteront jamais toute la fertilité nécessaire mais permettront plutôt une augmentation de la protéine en céréales». 5. Semer des couverts en système contractuel maïs semences Bernard MARTIN est agriculteur à Saint-Pierre-du-Mont. Il produit des semences de maïs conventionnelles. En 30 ans, il a perdu 1,5 point de matière organique dans ses sables. Il a déjà essayé le trèfle et le Ray-grass (RG) mais ne dispose pas d une grande marge de manœuvre pour semer des couverts car le cahier des charges en production de semences est précis. Quels sont les bons créneaux à prendre dans ce système de production? Le RG est facile à semer, mais ce n est ni le meilleur précédent au maïs, ni le meilleur structurant de sol. Donc ce n est pas l idéal si on n est pas éleveur. Matthieu ARCHAMBEAUD orienterait plutôt son choix vers un seigle ou une avoine. Les variétés : Plutôt se centrer sur des dicotylédones : colza, radis chinois, navettes, ou association navette/trèfle incarnat, navette/trèfle violet (5 kg de crucifère et 10 kg de trèfle) et se laisser une possibilité de désherbage avec un anti-graminée ou un glyphosate à faible dose pour casser chiendent, adventices et ne rien faire au couvert de dicotylédones. Avec 10 kg de colza, la couverture du sol est efficace et à prix modeste. Il est plus difficile de travailler avec des trèfles car cela dépend du programme de désherbage imposé par le cahier des charges. Aujourd hui la seule matière active qui passe pour ce type de couvert, c est Auxo (contient les deux matières actives Bromoxynil et Tembotrione). La technique : L avantage du maïs semences, c est qu on peut venir semer à la volée, avec un quad ou un enjambeur à pendillards (dans ce cas, c est également possible en maïs grain), dans les rangs de mâles broyés avant le dernier passage d irrigation quand la lumière revient au sol, on peut anticiper. 6

7 Sur RG pur, on peut envisager, avec un système de venturi, de passer les graines dans l irrigation. Pour les éleveurs, mélanger les graines au lisier pour un semis lors de l épandage. 6. Accompagner le colza Le colza peut être associé à une plante compagne. En anticipant la date de semis, le plus tôt possible, le mélange va se développer, étouffer les mauvaises herbes au démarrage et amener de la fertilité. La plante compagne gèle en hiver et on ressort avec un beau colza. Variétés : En couvert d été on peut penser à un mélange de 4 espèces : sorgho, tournesol, pois, fenugrec. Ce qui au quart de dose donne 8 kg de sorgho, 20 kg de pois, 5 kg de fenugrec, 6 kg de tournesol. En couvert d hiver : 3 à 5 kg de trèfle blanc dans un colza suffisent car il a le temps de drageonner. Ça ne coute pas cher et ça marche bien. En bio n hésitez pas à associer le colza avec des lentilles ou du fenugrec (légumineuse la moins chère du marché) qui aime plutôt les terres calcaires et le chaud, mais supporte les terres plus acides. La technique : Le couvert d été est à implanter avec un semoir de semis direct à dents. Si on n est pas équipé, on sera plus sur un couvert installé plus tardivement, à 80 % de légumineuses pour avoir de la fertilité au printemps. Plus on met de légumineuses, moins on n est obligé de détruire le couvert tôt, ce qui peut laisser parfois une marge de 15 jours. En revanche si le couvert est à dominante graminées, il faut le détruire assez tôt pour éviter les faims d azote liées à la dégradation de la matière carbonée. Comme il est difficile de semer une légumineuse en été, donc en bio ne pas se priver de semer des légumineuses en même temps que le binage de sortie d hiver, en février-mars. On peut utiliser un trèfle blanc nain «de variété Aberday ou Aberace» conseille Matthieu. On peut aussi essayer avec du trèfle violet mais il risque de monter en même temps que le colza. 2 ème possibilité de semis : semer le trèfle en même temps que le colza. Attention au trèfle incarnat qui est une plante annuelle. Lorsqu on est sur des pérennes, trèfle violet ou blanc ou luzerne, il leur faut au minimum deux mois de bonne saison pour qu elles passent l hiver dans de bonnes conditions. Au bout de trois ou quatre mois, il n y plus de risque qu ils montent dans la culture. Le trèfle blanc produit beaucoup d azote, limite bien le salissement mais ne structure pas du tout le sol. Si vous avez des sols tassés, le trèfle violet va descendre. Et la luzerne encore plus mais 25 kg à l installation, coûte plus cher. Elle est installée pour 3 ans et la destruction est plus compliquée à gérer en bio. En conventionnel, elle est «calmée» au printemps avec un anti-dicotylédone. 7. Valoriser son couvert en troupeau allaitant Etienne CASTERA, agriculteur et éleveur à Labatut en agriculture biologique, a implanté après triticale, un couvert avoine/triticale/pois/féverole, semé en septembre. Les variétés : Les mélanges d hiver sont bien, ou semés plus tôt des sorgho/tournesol ou en sortie d hiver un trèfle violet. 7

8 La technique : Les variétés fourragères font de la biomasse, et peuvent faire l objet éventuellement d une coupe ou d un pâturage. Une autre option serait d implanter un trèfle violet à kg ou blanc dans la céréale en sortie d hiver lors du dernier binage qu on peut faire pâturer en automne. Pour les éleveurs, semer les couverts à l épandage, avec les semences dans le fumier ou le lisier, booste la biomasse. Ou alors épandage puis travail léger et semis du couvert. 8

9 III- PROFILS DE SOL Premier profil : parcelle semée avec un couvert de féveroles/pois/vesce/avoine/triticale à Meilhan chez Jacques DAUDON. L agriculteur remarque que son couvert est hétérogène et son sol tassé. Commentaire de l intervenant : En effet, en faisant un profil de sol, on n observe que du minéral. Les éléments de sols sont fins (sables) donc avec des précipitations, il se tasse. Ici les racines des couverts doivent aider à fissurer le sol (ex : navette que l on trouve de manière éparse dans la parcelle). Quant à l hétérogénéité du couvert, il faut travailler sur la densité du semis, le choix des associations (les variétés du couvert se concurrencent ici). Il faut trouver des couverts simples. : zone travaillée par le disque et explorée par les couverts, zones coincée entre la reprise au disque et le travail profond (tassée) et en-dessous zone inerte non explorée par les racines : zone tassée, très minérale. On voit que les racines des végétaux ne donnent pas de structure au sol. 9

10 Second profil : parcelle de colza bio chez Christophe MESPLEDE à Lesgor 10 cm : ramifications 7-8 cm : absence de ramifications Retour des ramifications Commentaire de l intervenant : Souvent chez les bio, le passage répété des outils travaillant de 10 à 20 cm finit par abimer le sol. On voit sur le colza, un arrêt des ramifications sur la racine principale. C est ce que le spécialiste appelle «la maladie du bio». «Après une séquence d année en semis direct, c est bien de faire une rupture avec une TCS, un labour ou un autre type d outil, si on observe ce genre de tassement. Si on court après le salissement avec un passage répété d outils de désherbage mécanique, on consomme toute la matière organique». Penser à associer le colza avec une plante compagne. 10

11 IV- À RETENIR Les couverts d été : plutôt pour gérer le salissement, structurer le sol Variétés Sorgho Tournesol Sarrasin Seigle, Avoine Caractéristiques Facile à implanter, bonne production de biomasse l été, talle beaucoup Facile à implanter, bonne production de biomasse l été, démarre vite Effet désherbant, peu cher, rustique Intéressant à associer avec une légumineuse Les couverts d hiver : pour apporter de la fertilité (légumineuses), structurer le sol (crucifères) Variétés Le trèfle blanc Pois Assas (fourrager) Luzerne Trèfle blanc nain «variété Aberday ou Aberace» Fenugrec Vesce Serradelle Radis, navettes Caractéristiques Produit beaucoup d azote, limite bien le salissement mais ne structure pas du tout le sol. Plus de tenue que le pois protéagineux ou le petit pois, donc il n a pas forcément besoin d une plante tutrice. Très bonne structuration du sol, coût assez élevé, difficulté de destruction en bio S implante bien en sortie d hiver, pas de concurrence avec la plante compagne La moins chère du marché, aime plutôt les terres calcaires et le chaud, mais supporte les terres plus acides Bonne légumineuse en association avec le pois, attention en bio, elle démarre lentement et est envahissante Légumineuse ancienne à tester dans les sables Bon structurant pour le sol, attention aux radis qui montent à graine 11