AVIS CONCERNANT LE SCÉNARIO DE FUSION/REGROUPEMENT DES CRDITED DE MONTRÉAL. Proposition du 2 décembre 2010

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1 AVIS CONCERNANT LE SCÉNARIO DE FUSION/REGROUPEMENT DES CRDITED DE MONTRÉAL Proposition du 2 décembre 2010 Janvier 2011 COMITÉ RÉGIONAL DES ASSOCIATIONS POUR LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE 5095, 9 e Avenue, Bureau 100, Montréal (Québec) H1Y 2J3 Téléphone (514) , Télécopieur (514) , Courriel cradi@cradi.com

2 AVIS Concernant le scénario de fusion/regroupement des CRDITED de Montréal À la demande de l Agence de la santé et des services sociaux, les organismes du CRADI ont accepté de prendre position sur la proposition de l Agence, dite proposition du 2 décembre et portant sur la fusion\regroupement des CRDITED. Cet avis est issu des commentaires des membres et a fait l objet d une décision du Conseil d administration en date du 19 janvier Une majorité en faveur du scénario de l Agence AVIS concernant le scénario de fusion /regroupement des CRDITED de Montréal Une majorité significative des membres est en faveur de la proposition de l Agence, mais avec des nuances, des réserves, et des interrogations. Un seul organisme est clairement contre. Plusieurs organismes se sont abstenus. Les organismes sont maintenant résignés à la fusion. Comme mentionné lors du précédent avis du CRADI, certains organismes considèrent la fusion comme porteuse potentielle de changements qui sont souhaités. D autres y voient un remue-ménage et y sont résignés. Il n y a eu aucun commentaire sur les regroupements proposés. Les organismes savent que la proposition émane d abord du Ministère en ce qui concerne les établissements qui devront travailler ensemble. Les usagers des centres Lisette-Dupras, Gabrielle Major et L Intégrale semblent prêts à la fusion proposée. Il n y a pas d opposition exprimée au regroupement du CROM et de Miriam, bien qu on comprenne que beaucoup de questions restent encore à résoudre sur le futur fonctionnement de ce centre regroupé. Pour l instant, les deux centres de réadaptation font front commun sur des préoccupations communes qui tiennent le devant de la scène et qui ne portent pas directement sur l organisation de la future gestion. Les commentaires portent surtout sur le guichet unique. À cette étape, il est utile de préciser que les organismes sont très gênés du manque de précision de ce qu est et fera le guichet unique. C est quasiment un chèque en blanc que l Agence demande aux organismes de signer. Le plus préoccupant est la gestion des ressources résidentielles. Les avantages les plus visibles de la proposition pour les organismes sont : la liberté de choix pour les usagers, l emphase qui est mise sur l évaluation et la réponse aux besoins avec la mise en place du guichet unique, la diminution des délais d attente pour un premier service, notamment si l évaluation est faite dès le départ par une équipe multidisciplinaire et donne accès à la fois aux services du CSSS et du Centre de réadaptation, la possibilité pour un usager de déménager sans devoir changer de centre de réadaptation. 1

3 Ce scénario permet aussi le développement d une gamme de services plus variés et plus innovante en fonction des besoins en autant que les centres développent une vision usager. Ce scénario a en lui-même un plus grand potentiel de changement des pratiques établies, en espérant que les établissements iront de l avant. Avec la fusion, les organismes espèrent que cela facilitera l accès à certains services qui sont actuellement en quantité minime ou inexistants dans chacun des centres, comme les ergothérapeutes et les orthophonistes. Également, en regroupant les demandes en un même point central, il est plus facile de repérer les besoins auxquels le système dans son ensemble a du mal à répondre. Le scénario possède des qualités pour les personnes des communautés culturelles en leur permettant un choix qui n est pas nécessairement relié à leur territoire de résidence et qui leur permet de se rapprocher du centre qui répondra le mieux à leurs besoins. À tout le moins, il est essentiel de s assurer de leur compréhension lors de la rencontre au guichet unique, ainsi que de la formation du personnel d accueil de ce guichet quant aux difficultés spécifiques des personnes issues des communautés culturelles qui ne sont pas toujours familières avec le fonctionnement du réseau. Au chapitre des inconvénients ou des éléments qui demanderont une vigilance, il est important de se soucier de la capacité du centre regroupé CROM/Miriam de continuer à se développer dans la mesure où il n y aura plus de territoire. Toutefois, les deux centres qui reçoivent autant des francophones que des anglophones, des allophones et des personnes de la communauté juive ont déjà fidélisé une clientèle et devraient pouvoir poursuivre de la même façon. Certains redoutent la perte du territoire comme assise pour tisser le partenariat et le réseau qui sont nécessaires pour s assurer de la meilleure offre de services possible. Pour ces derniers, il est aussi plus facile d ajuster des services aux différentes cultures à partir d un territoire donné. Certains voient le guichet unique comme un élément administratif qui pourrait briser certains partenariats déjà établis entre les CSSS et les CRDITED et ne croient pas en la capacité du guichet unique d allier ces deux partenaires dans un même processus d accès. Les usagers des centres CROM/Miriam pensent que l attribution des fonds aux centres sur la base de leurs budgets actuels désavantage ce futur centre de telle façon que l attente de services sera plus longue dans l ouest de l île. Il est important de préciser que plusieurs organismes se sont abstenus d abord parce que la notion de guichet unique n est pas suffisamment claire. Actuellement, ils ne peuvent évaluer si le guichet unique sera réellement un avantage ou bien encore un autre échelon bureaucratique qui générera des attentes supplémentaires. Sans compter que rien ne précise comment fonctionnera le mécanisme d accès aux ressources résidentielles. Dans un autre ordre d idée, certains trouvent que le même scénario comporte des avantages et des inconvénients, par exemple ils sont satisfaits du libre choix mais inquiets du potentiel de développement de l ouest de l île. Ils préféreraient une bonification du scénario pour s engager. AVIS concernant le scénario de fusion/regroupement des CRDIT de Montréal 2

4 Des inquiétudes auxquelles l Agence et les établissements doivent répondre AVIS concernant le scénario de fusion /regroupement des CRDITED de Montréal 3 En tout premier lieu l Agence doit préciser le fonctionnement du guichet unique. Certains organismes craignent qu il devienne une étape de plus dans les délais d attente. Tous redoutent une gestion séparée des ressources résidentielles avec un accès qui ne tiendrait pas nécessairement compte des autres services de l usager ni de son mode de vie ou de ses autres activités et personnes significatives. Ils redoutent qu en cas de refus de propositions de services, les personnes soient remises au bas de la liste d attente. Ils craignent un mode d accès comme celui qui prévaut actuellement pour les personnes en perte d autonomie. La mise en œuvre du guichet unique devrait faire l objet d une évaluation de manière à pouvoir corriger les éléments qui seraient dysfonctionnels. Tous soulignent que le travail sur les fusions n est que périphérique par rapport aux énormes problèmes d offre de services qu ils rencontrent actuellement. D une façon générale, les services sont absents ou trop minces. Cyniquement, les usagers ne voient pas beaucoup d intérêt à parler de fusions d établissements ou de guichet d accès quand on accède seulement à une liste d attente ou que les services se résument à quelques heures éparses et toujours en diminution. Tous dénoncent le manque d expertise et de vision, la difficulté de trouver des services variés qui répondent aux besoins plutôt qu une offre stéréotypée. Tous veulent plus de budget, plus de main d œuvre, plus d expertise. Tous les usagers manquent de services, mais le manque est plus criant pour les adultes, et pour certaines clientèles : personnes ayant le syndrome de Rett, TED sans DI, personnes multihandicapées. Ces personnes se trouvent souvent assises entre deux chaises. Pour leurs besoins, il y a une expertise à développer. Cette réorganisation est une occasion pour définir une offre de services qui réponde à leurs besoins. Tous soulignent qu une fusion est supposée libérer des budgets qui devraient être réinvestis en services aux usagers. Ce n est toutefois jamais l expérience que nous avons eue jusqu à maintenant. Les organismes souhaitent que cet exercice de structure vise à diminuer la bureaucratie et non à la renforcer. L Agence doit s assurer que le budget des centres regroupés du CROM/Miriam permette que les usagers soient traités de façon équitable dans toute l Île. Actuellement, on sait que l ouest enregistre une attente plus longue que partout ailleurs. Tous soulignent la nécessité du renforcement des liens entre les CSSS et les CRDITED. Cela doit s accompagner de formation et d expertise chez les intervenants des CSSS qui en manquent cruellement. Finalement, tous soulignent que l on doit s attendre à beaucoup de bouleversements dans les services. L Agence et les CRDITED devront accorder une attention particulière à l information continue qui doit être donnée aux usagers. A noter que cela est une carence récurrente chaque fois qu il y a un changement structurel.

5 L Agence ne semble pas retenir ce message. A noter que des précautions particulières sont nécessaires pour les personnes qui ne maîtrisent pas bien le français ou l anglais, et en tout temps lors de l accès de la personne au guichet unique pour qu elle comprenne bien à quoi elle a accès et ce qu elle est en droit de choisir. Même si les usagers pourront garder leur intervenant dans un premier temps, il est clair que les établissements devront ajuster leurs pratiques et qu à moyen terme, les familles perdront leur repère habituel de fonctionnement et probablement une partie de leurs intervenants. On se rappellera que ce sont les intervenants qui sont les points d encrage pour les familles. On devra donc informer ces dernières comme il faut des changements mais surtout les accompagner. Cela est vrai pour les parents et aussi pour les usagers ayant une DI ou un TED. Les usagers redoutent la dépense de coûts et d énergie qui sera absorbée par cette restructuration et souhaitent que les établissements mettent le maximum d attention dans l offre de services. En conclusion Les organismes sont ambivalents face à ce nouveau changement. Ils espèrent que les établissements limitent au maximum les exercices bureaucratiques et en profitent pour modifier leur offre de services en développant une vision centrée sur les besoins des usagers. AVIS concernant le scénario de fusion/regroupement des CRDIT de Montréal 4