Commission Innovation et Emploi Compte rendu de la réunion du jeudi 21 février / Nouvelles mobilités, véhicules électriques et habitat

Transcription

1 Commission Innovation et Emploi Compte rendu de la réunion du jeudi 21 février 2013 c2d CR / bl Présents : Bernadette AUBREE (personnalité qualifiée), Claudine CHASSAGNE (Personnalité qualifiée); David Fraboulet (CEA), Jean- Pierre GILLET (CCI) ; Dominique GRAND (CEA) ; Antoine JAMMES (ADTC) ; Alain LAURIOT (LAGGHLO), Béatrice LEURENT (chargée de mission C2D), Alain NEMOZ (Personnalité qualifiée), Jean-Jacques PAYAN (personnalité qualifiée); Jacques Talbot (invité);daniel THOULOUZE (Personnalité qualifiée) ; Bernard TORGUE (MEDEF) ; Denis VAYR (CD Alpes Sud Isère) Excusés : Brice BAUDOIN (JCE) ;Jacques JULLIARD (La passion du bois) Ordre du jour 1/ Nouvelles mobilités, véhicules électriques et habitat 2/ Taxis électriques 3/ préfiguration d'une saisine acte II sur le numérique 4/ Questions diverses La scéance d'aujourd'hui porte sur les nouvelles mobilités et plus particulièrement sur les véhicules électriques. 11/ Nouvelles mobilités, véhicules électriques et habitat par David Fraboulet, chargé de projet au CEA cf power-point Monsieur Fraboulet remercie le Conseil pour cette invitation à venir présenter l'état de la recherche au CEA en matière de mobilité, sujet qui mobilise activement le CEA. Monsieur Fraboulet a été mandaté par le CEA pour une mission d'étude sur l'énergie, la mobilité et l'habitat, pour permettre à l'établissement de se forger une opinion indépendante sur ces questions. La présentation d'aujourd'hui devant le C2D permettra d'obtenir des retours sur les usages et sur des moyens pour intégrer ces nouveaux outils de façon harmonieuse. Une première précision permettra de mieux comprendre les évolutions en cours : une voiture moyenne fait 100 cv (cheval DIN représentant environ 0,75 kilowatt). Cette intervention présentera pour différents véhicules la puissance ainsi que l'énergie consommée. Rappel historique, en 1880 à New-York, sur le peu de véhicules qui circulait, l'électrique était majoritaire. a-le ferroviaire électrique Des technologies hybrides apparaissent dès 1970 dans le ferroviaire. Au départ, le TGV roulait au gaz. Aujourd'hui, le tram et le TGV roulent à l'électrique. Le TGV circule en France avec un réseau électrique à 25kV et 50Hz. Une des difficultés de l'alimentation des trains par l'électricité est que le réseau électrique diffère d'un pays à l'autre, ce qui rend complexe la construction d'une locomotive qui doit pouvoir franchir les frontières. Commission IE 21 février /5

2 b-le naval électrique L'électrique dans ce domaine est moins connu mais c'est une source d'alimentation possible et qui pourrait bien être privilégiée dans les années à venir. c-l'aviation électrique Il existe une montée en puissance de la recherche sur la possibilité de faire voler des avions à l'électricité plutôt qu'au gazole. La Nasa lance notamment d'importantes recherches sur le sujet. d-automobile électrique Il existe des véhicules électriques, ou hybrides, c'est à dire alternant alimentation au gazole et à l'électricité. Sur les véhicules hybrides, l'évolution technologique a permis d'avoir un découplage total entre les roues et le moteur lorsqu'on passe à l'électrique. Un des avantages des véhicules électriques est qu'ils font peu de bruit. Des constructeurs automobiles vont ainsi bientôt proposer aux collectivités locales d'équiper leur service de collecte des déchets d'une flotte électrique, ce qui limitera l'émission sonore, particulièrement gênante la nuit. Un autre intérêt est celui de l'absence d'émission de CO 2 sur place. Un des problèmes du véhicule électrique est le rechargement. Ces voitures, pour être compétitives par rapport aux véhicules thermiques, doivent proposer une autonomie similaire et un maillage dense en stations de rechargement, et le rechargement doit être rapide, c'est à dire par un rechargement très puissant ou par le remplacement des batteries. Les véhicules électriques coûtent un peu plus cher qu'une voiture normale. Le CEA est particulièrement investit dans la recherche sur les voitures électriques. Elle propose à des constructeurs automobiles de nouvelles technologies afin d'améliorer la performance de leurs véhicules. Une avancée technologique nécessaire pour gagner en autonomie des véhicules est celle du stockage d'énergie dans des batteries pour véhicule électrique. Un autre voie est la transformation d'hydrogène en électricité. Le véhicule à hydrogène pourrait être développé dans les années à venir. Ce type de véhicule suscite des réticences notamment à cause du risque d'explosion. (L accident du Hindenburg qui avait mis fin au développement des dirigeable reste présent dans les esprits, bien que l hydrogène qui gonflait l enveloppe n en ait pas été la cause majeure). Pourtant, comme des essais comparatifs l ont montré, la voiture à essence présente des risques plus grands en cas d incendie, ce qui inquiètent cependant peu les usagers. Dans certains pays, le véhicule à hydrogène suscite un véritable engouement, il est utilisé à Londres, au 24 du Mans. Des stations de rechargement d'hydrogène sont installées en Allemagne, en Suède. La France accumule un retard important dans ce domaine. La mise sur le marché en France reste difficile du fait de la non réactivité des distributeurs. Le prix d'achat reste donc élevé pour ce type de véhicule et il n'existe que peu de station de rechargement. e-contexte transport/habitat Comment adapter les véhicules à la ville et à l'habitat? Pour limiter la saturation des axes de communication et limiter l'occupation de l'espace, on pourrait réduire la taille des véhicules, qui sont aujourd'hui très volumineux. Le scooter par exemple se développe beaucoup à Paris, les gens n'étant plus prêt à perdre plusieurs heures par jour dans les transports. Commission IE 21 février /5

3 Se développe aussi les minis-véhicules : trottinette, vélos électriques et nouveaux outils comme le segway. Ces minis-véhicules sont prévus pour être utilisés en complémentarité des transports en communs ou de la voiture, ils doivent être transportables dans le bus par exemple ou dans le coffre d'une voiture. Ils permettent de faire les derniers kilomètres entre un arrêt de bus et la destination prévue. Le développement de ce genre de minis-véhicules ne sera possible que lorsque des aménagements confortables et sécuritaires seront réalisés. Le véhicule électrique par exemple pourrait être développé si les pistes cyclables étaient séparées des voies pour les voitures. Remarques des participants Quid de l'avenir de la production du nucléaire, remise en question par une partie du gouvernement Le coût de l'électricité risque d'augmenter, quelles répercussions sur le coût du véhicule électrique? Une des pistes d'amélioration est le changement de comportement dans l'usage de la voiture pour passer de l'usage individuel à la voiture partagée. La seconde voiture des ménages pourrait être une voiture partagée électrique. Le principe de ville frugale invite à vider les centres-villes, cela pourrait notamment passer par l'usage de minis-véhicules pour les derniers kilomètres. Existe-t-il une vraie valeur ajoutée à la voiture électrique sachant qu'elle a peu d'autonomie, elle est difficilement rechargeable, et il y a peu de place à l'intérieur Il serait intéressant de développer surtout les minis-véhicules Complément de David Fraboulet : la recherche s'oriente vers des véhicules qui consomment peu. L'avantage des véhicules électriques, c'est qu'ils ne demandent pas de produire plus d'électricité et qu'ils pourraient constituer des outils de stockage de l'électricité produite, notamment celle inutilisée la nuit. Par ailleurs, le vélo électrique pourrait connaître un boom, notamment pour parcourir les distances entre les transports en commun et les lieux d'habitation ou de travail. 2/ Les taxis électriques cf powerpoint Après avoir vue l'état de la recherche sur les véhicules électriques, voyons avec Jacques Talbot, retraité, si le taxi peut en être une bonne application. Il s'agirait d'une flotte d'une dizaine de taxis avec une station de rechargement à Grenoble. Plusieurs problèmes se posent. D'abord le coût d'un véhicule électrique et surtout d'une station de rechargement (de type échange de batterie instantané) est élevé. Ensuite l'entreprise qui a développé les stations d'échange instantané de batteries (Betterplace) connaît des difficultés et les constructeurs automobiles semblent se désintéresser du sujet. a- Analyse des forces et faiblesses. force Commission IE 21 février /5

4 L'avantage de l'électrique pour un taxi est de limiter l'émission de CO2 et de particules fines pour un véhicule qui roule beaucoup, cela réduit donc la pollution. On réalise aussi des économies de carburant faiblesse Le temps de charge est un moment lors duquel on ne peut pas transporter des clients. Par ailleurs l'autonomie est limitée, les courses ne peuvent donc pas être longues. Opportunités La mise en place d'une telle flotte permettrait de verdir la ville, ce qui est politiquement correct. Ensuite, cela permettrait à Renault de faire la promotion de ses véhicules électrique. Menaces Il faut trouver un financeur du projet, la collectivité par exemple? Expériences existantes : Dans les aéroports d'amsterdam et de Zurich, quelques taxis roulent à l'électricité. Le temps de rechargement équivaut le temps de prendre un thé. On constate qu'il existe très peu de réalisations à ce jour, cela pose question. Coût : En terme de prix, les véhicules électriques actuels qui pourraient convenir à un tel usage sont la Fluence de Renault à euros sans batterie et la Leaf de Nissan à euros avec batterie. La batterie sur une Fluence coûte 80 euros par mois. La construction d'une station de rechargement Betterplace coûte un million d'euros, il existe aussi des stations de rechargement rapide, la recharge serait facturée 5 euros. La rentabilité pour un artisan n'est donc pas vérifiée, un contrat Betterplace en Israël coûte par exemple 640 euros par mois alors qu'il faudrait qu'il soit inférieur à 430 euros par mois pour représenter un avantage par rapport au coût d'exploitation d'un taxi au diesel. Jacques Talbot propose aux membres du C2D de travailler avec lui sur le sujet. Remarque des participants : il faudrait mixer les taxis diesel pour les longues courses et électriques pour les courses en ville attention à conserver la marche à pied, les véhicules électriques ou minis-véhicules ne permettent pas de transporter les enfants ni des bagages des taxis collectifs pourraient être mis en place sur les zones mal desservies en transport en communs LAGGHLO a travaillé sur le principe de rabattre sur les transports en commun les publics diffus, le taxi pourrait servir à ça. des liens entre le SMTC et les taxis ont déjà été entrepris mais se sont heurtés rapidement à des obstacles organisationnels si la ZAPA empêche les gens de circuler, il faudra développer les taxis électriques. la solution des taxis est pertinente dans une période de diminution des ressources l'électrique n'est pas une bonne idée pour les taxis car ils ne pourront pas faire de longues courses, et les artisans ne seront pas intéressés par cette idée Commission IE 21 février /5

5 une solution pour encourager les artisans à rouler à l'électricité serait de vendre la licence moins chère il faudrait avoir l'avis d'une compagnie de taxi sur la question on pourrait aussi rencontrer Agnès Delarue du SMTC sur cette question de partenariat il existe à Paris un système de mise en relation de chauffeurs, véhicules et passagers. Ce système fait concurrence aux taxis. il faut proposer des solutions innovantes et poser question de l'impact sur l'espace aux élus il faut développer une stratégie politique autour du vélo électrique dans l'agglomération Commentaires de David Fraboulet : En terme d'impact sur l'espace, rappelons nous que la largeur des axes a été définie autrefois en fonction de la largeur des chars à bœuf. Cette largeur est aujourd'hui le repère pour la construction des véhicules, ce qui n'est pas forcément pertinent. De même que le développement des i-phones a largement bénéficié de la recherche développée pour le programme spatial, l enjeu des déplacements dans les grandes agglomérations pourrait être un programme comparable qui bénéficie à l industrie nationale et européenne et encourage les industriels à aller dans ce sens. 3/ Point sur les tiers-lieux : Claudine Chassagne présente un projet de seconde auto-saisine sur les usages numériques. Ce projet a déjà été présenté mardi 19 février en plénière. Cette deuxième partie de l'auto-saisine serait l'occasion de travailler sur les nouveaux usages en réponse aux besoins de service, avec un focus sur l'outil que représente le tiers-lieux d'activité. Partant du constat qu'il existe un fort besoin de s appuyer sur l ensemble des acteurs, il s'&agirait de mettre en évidence le potentiel de regroupement. Une première étape serait de lister les acteurs et projets. On connaît déjà plusieurs types d'usage : - le fab lab - les espaces de co-working et de télétravail - les médiathèques, lieu de rencontres et formation numérique Une première réunion d introduction sur le sujet a eu lieu en octobre. Une prochaine réunion est proposée le jeudi 14 mars à 18H. L'objectif est de produire une contribution avant les élections au printemps Jean-Pierre Gillet fait part d'une prochaine visite du consortium piloté par Rémus, entreprise qui dispose de 1200 tiers lieux dans le monde. Le projet est de réunir les utilisateurs potentiels d'un éco-centre et de réfléchir aux services à mettre à disposition au sein de ces espaces, les besoins variant selon les lieux. Prochaine commission : Jeudi 28 mars Commission IE 21 février /5