La crise actuelle frappe l opinion par son étendue et sa gravité.elle affecte

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "La crise actuelle frappe l opinion par son étendue et sa gravité.elle affecte"

Transcription

1 éclairage équilibres trop précaires denise FlouzAt osmont d Amilly Ancien membre du Conseil de la politique monétaire, administrateur délégué de la Fondation Banque de France pour la recherche L examen de l origine de la crise et de son développement montre qu elle déborde le monde de la finance. Ses excès sont le sous-produit de déséquilibres économiques mondiaux. La sortiedecrise impliquedes ajustements violents,douloureux, pour ramener l économie mondiale sur un sentier de croissance soutenable. La crise actuelle frappe l opinion par son étendue et sa gravité.elle affecte banques, Bourses, patrimoines des ménages, budgets des États. Commencée le 9août 2007, elle se déroule implacablement, passant d une crise larvée jusqu au mois de septembre2008 à une crise financière aiguë à laquelle se superpose, au début 2009, une crise de l économie réelle,faisant planer sur le monde entier le risque d une spirale déflationniste. le temps des excès Première cause à l origine de cette crise, la surabondance de dollars qui s explique par les déficits américains : déficit extérieur, déficit budgétaire, déficit global dû à la montée de la dette endettement du secteur financier et endettement des ménages dévoyés par un abus des biens de consommation et de rêves immobiliers. Ces déficits ont été compensés, équilibrés, au plan mondial, par l excédent des pays émergents (pays pétroliers et Chine plus particulièrement). Cette abondance de dollars résultait aussi du refus par la Fed (la banque centrale américaine) d accepter la récession qui devait accompagner l éclatement de la bulle financière Internet au début des années Sous l impulsion de l ancien président de la banque centrale Alan Greenspan, le taux directeur de la Fed, qui gouverne le niveau des taux de crédit à court terme, 3 eme trimestre

2 Conjoncture a été maintenu en 2003 et 2004 à % d où un taux négatif, compte tenu d une inflation nettement plus élevée, encourageant le recours immodéré à l endettement. Sur le moment, politique monétaire et politique budgétaire américaine permirent à l économie américaine de surfer au-dessus du krach de la bulle Internet, la propulsant vers des taux de croissance élevés, mais acculèrent aux déséquilibres. La deuxième raison est àattribuer àl excès de produits financiers structurés dont une partie est maintenant baptisée «produits toxiques». Une sorte de château de cartes a été élevé,fondé sur l analyse statistique,netenant pas compte des éléments psychologiques et des événements inattendus, les blackswans. Cette analyse repose sur les principes de la finance de marché développée par deux Prix Nobel, H. M. Markowitz et M. S. Scholes. Le modèle de base utilisé par les banques pour valoriser les produits financiers intègre plusieurs paramètres, dont la volatilité des marchés et la corrélation entre les actifs. Aucun L oubli durisque modèle n avait anticipé les niveaux de volatilité atteints est leplus depuis 2007, ni le niveau de corrélation observé entre les grand risque cours des actifs (actions, matières premières). Compte que pouvaient prendre les tenu de la pertinence attribuée àces modèles, le risque a financiers. été totalement oublié. Orl oubli du risque est le plus grand risque que pouvaient prendre les financiers. La troisième cause provient de la chute du marché immobilier aux États-Unis, mais ce secteur n a été finalement que le catalyseur de cet ensemble d inconscience et de refus des réalités. La crise s est ensuite développée en trois actes. Le premier a concerné la liquidité du système financier,le deuxième sa solvabilité même et le dernier a vu la diffusion de la crise à l économie réelle. frénésie La crise de liquidité, survenue en août 2007, est apparue d autant plus étrange, une sorte de «conundrum» (énigme), selon le vocabulaire de Greenspan, que la soudaine illiquidité des marchés financiers se situait au sein d une considérable liquidité mondiale compte tenu des réserves excédentaires des banques centrales (notamment dans les pays émergents). En fait, il n y avait pas d énigme : la liquidité globale au plan macroéconomique peut être importante, alors même qu apparaît une illiqui- 1 Sociétal n 5

3 Équilibres trop précaires dité sur les marchés, à partir du moment où ceux-ci n arrivent plus à absorber des produits financiers à prix de vente normal alors que certaines banques ne peuvent pas faire face à leurs engagements. Le bon fonctionnement d un marché financier réclame la confiance ;la crise d illiquidité résulte de la méfiance qui s est établie entre les banques : prenant conscience des erreurs qu elles avaient commises, notamment en matière de titrisation, elles ont cessé de se prêter,bloquant ainsi le marché interbancaire. La titrisation est une technique permettant de rendre négociables sur un marché financier des créances inscrites à l actif d un agent économique (par exemple, pour une banque,des crédits immobiliers, par définition illiquides, deviennent liquides puisque consentis à long terme). Ces créances peuvent être relatives à des crédits aux ménages ainsi qu à des crédits aux entreprises. brêche Cette technique, non condamnable en elle-même, a été employée aux États-Unis notamment pour découpler le crédit immobilier entre l «originateur» d un crédit dit subprime (l emprunteur appartenant aux populations à faibles revenus) et le prêteur final. Les discours de campagne de certains présidents avaient mis en valeur le «droit à la propriété» de tout Américain. Une loi avait même été votée par le Congrès en 977, le Community Reinvestment Act, relative à l encouragement aux prêts immobiliers aux «communautés défavorisées». Ce souhait n eut pas de suite jusqu au moment où le marché du logement s est ralenti. Dès lors, les spécialistes de l immobilier se sont intéressés à des communautés peu visées jusque-là parce que insuffisamment pourvues de revenus. Les courtiers ont ainsi accordé des crédits sur Internet à des ménages sans prendre aucune information sur leurs revenus, sur leurs dettes antérieures. Le principe était le suivant : le marché de l immobilier connaissant une hausse durable,les acheteurs paieraient les intérêts de leur emprunt grâce à un nouveau prêt obtenu sur la plus-value de leur maison. Voilà une maison vendue à un ménage avec un prêt de 00 dont la valeur était censée passer rapidement à 30 ; le ménage pouvait accroître de 30 ses emprunts et payer ainsi les intérêts du prêt sur la maison et éventuellement faire d autres achats à crédit, voiture, etc. En fait, l envolée des prix de l immobilier correspondait à une bulle et, comme toutes les bulles, devait exploser en un krach. Le retournement du marché a commencé en 2006 : la valeur des maisons baissant sur lemarché, les nouveaux propriétaires, incapables d emprunter de nouveau pour payer les intérêts de leur emprunt initial, soit quittent volontairement leur maison, soit font l objet d une procédure d expulsion. Dans tous les cas, ils abandonnent leur emprunt. Que sont devenues les créances? 3 eme trimestre

4 Conjoncture une «drôle» de crise Titrisées par les banques, les subprime ont été regroupées avec d autres créances et logées dans des structures ad hoc, hors des bilans bancaires. Ainsi, elles ne se trouvaient pas soumises auratio de solvabilité exigé par la régulation internationale (ratio Cooke dit Bâle I), ce qui permettait aux banques de faire, grâce à ces opérations, plus de crédits qu elles n auraient pu en faire dans le cadre prudentiel. Les structures mises en place lors de la titrisation ont pu financer les crédits en émettant des bons à court terme,pratiquant ainsi une transformation des échéances, toujours redoutable parce que les titulaires de papier à court terme veulent être remboursés à leur échéance alors que les crédits ont pu être faits à moyen ou à long terme.comme la rentabilité de ces bons s est révélée nettement supérieure, en période de faible taux d intérêt, à celle des instruments traditionnels, de nombreuses institutions, fonds de pension, caisses de retraite, hedge funds et même banques les ont achetés, les plaçant finalement auprès de leur propre clientèle. La titrisation est entrée en crise à la suite du retournement du marché immobilier aux États-Unis : chute des prix cumulative, défaut des emprunteurs, contamination des différentes tranches de titrisation Les structures ad hoc n ont pu refinancer le papier arrivé à échéance,provoquant une recherche frénétique de liquidité.nombre de produits structurés considérés comme toxiques ne trouvaient plus preneur et perdaient leur valeur. Cette situation d excès d endettement, de dissémination et de dispersion des crédits a conduit, en août 2007, à une crise de confiance des banques qui ont cessé de se prêter entre elles sur le marché interbancaire, où s équilibrent normalement les excès et les besoins de liquidité bancaire. Afin de ranimer le marché interbancaire, les banques centrales ont mené des actions : baisse des taux directeurs (la Fed a même adopté, en décembre 2008, une politique de taux zéro, la Zirp) et injections temporaires de liquidités (particulièrement massives delapart dela Banque centrale européenne,bce). Pendant environ une année la crise financière aplané, sans que l ensemble de l opinion s en émeuve vraiment. Pendant environ une année la crise financière a plané, sans que l ensemble de l opinion s en émeuve vraiment ; c était unesorte de «drôle de crise», un peu au sens de la «drôle de guerre».plusieurs faits auraient dû cependant alarmer :la décision du Conseil de la politique monétaire de la BCE, soudaine, le 9 août 2007, d injecter 300 milliards d euros pour relancer le marché interbancaire. Sans doute s agissait-il d une alimentation toute momentanée, 1 Sociétal n 5

5 Équilibres trop précaires mais la procédure était inédite.autres signes :le sauvetage en Grande-Bretagne de la banque Northern Rock sur injonction du Chancelier de l Échiquier à la Banque d Angleterre, celui aux États-Unis de la banque Bear Stearns au terme d un procédé étrange, la Fedprêtant àune autrebanque,jpmorgan, les fonds nécessaires àson rachat pour l exemple La situationévolue en septembre2008 :àla «drôle de crise»succède la mise en cause du système financier lui-même.c est qu à la crise de liquidité est venue se superposer une crise de solvabilité du système financier,risquant de dégénérer en crise systémique à la suite de trois chocs. Submergées sous les subprimes, Freddie Mac et Fannie Mae, deux agences privées mais sous garantie du gouvernement, en charge defaciliter le financement des crédits immobiliers, ont dû être sauvées par les pouvoirs publics. Il en est de même pour le grand assureur américain American International Group, AIG. Mais le plus grave des chocs vint de la faillite de la banque Lehman Brothers, provoquant un séisme dans l ensemble du système financier.les pouvoirs publics américains ne sont pas intervenus pour l éviter,estimant nécessaire qu un exemple montre que toutes les banques ne pouvaient être exonérées de leur mauvais comportement. Cette décision, inattendue par les milieux financiers, entraîna aux États-Unis une aggravationdelacrise du marchéinterbancaire, un plongeondes Bourses et la recomposition du secteur bancaire. Les banques d investissement disparaissent ainsi, soit par faillite comme Lehman Brothers, soit parce qu elles sont rachetées par d autres (Bank of America rachète Merrill Lynch); celles qui subsistent, Goldman Sachs et Morgan Stanley, sont autorisées à devenir banques commerciales ayant la possibilité de recevoir des dépôts de particuliers (ce qui n est pas le cas pour les banques d investissement). Devant les impressionnants dégâts de cette crise bancaire, les pouvoirs publics obtiennent, mais difficilement, du Congrès le vote d une loi, la Troubled Asset Relief Program, Tarp,plan de 700 milliards de dollars mis à la disposition du Trésor pour racheter les produits toxiques des banques. Mais comment déterminer ce qui est produit toxique et ce qui ne l est pas?oùsont-ils?qui en a? Face à cette crise liée à la titrisation, les banques ont réagi en diminuant, voire en arrêtant toutes les opérations de ce type. Prenant conscience de la toxicité de certains produits véhiculés, elles se sont efforcées de protéger chacune sa liquidité en réduisant les échanges sur le marché interbancaire, d où l assèchement de ce dernier. La baisse de leur portefeuille boursier et le poids de produits impossibles à valoriser en l absence d acquéreurs les ont conduites à déprécier leurs actifs. Elles ont égale- 3 eme trimestre

6 Conjoncture ment réintégré certains actifs parce que le risque de réputation devenait trop grand. Finalement, une crainte générale s est répandue, celle du resserrement du crédit par les banques à l égard des entreprises et des ménages, le credit crunch. Il apparaît clairement que les premières responsabilités incombent aux pouvoirs publics américains, tant au niveau fédéral qu au niveau des États, puisqu ils n ont pas réglementé les acteurs primaires (c est-à-dire les courtiers). Ces derniers n étaient soumis à aucune régulation et n avaient établi aucune règle à l égard des ménages emprunteurs, ignorant s ils pouvaient ou non rembourser leurs prêts. tous responsables Lesconséquences graves de la chute de Lehman Brothers, par leur intensité et leur caractère général, conduisent às interroger sur les conditions de la décision desamise en faillite. Or, il semble que le rôle clé delehman Brothers sur les marchés dérivés n ait pas été pris en considération, marchés devenus très importants compte tenu des innovations financières. Ignoré aussi lefait qu un quart des fonds spéculatifs (hedge funds) avaient leurs comptes dans la filiale Lehman àlondres. La faillite impliqua donc des acteurs financiers dans le monde entier et précipita les ventes de titres des hedgefunds contraints de rembourser leurs clients, provoquant la chute des Bourses. La concentration dela Il semble que décision etles failles de l information constituent une le rôle clé de anomalie supplémentaire dans lefonctionnement du Lehman Brothers sur les marchés système!imagine-t-on une décision militaire nucléaire dérivés n ait nourrie de telles incertitudes? pas été pris en considération. Responsables les banques, ardentes à la course au rendement, établissant un contrôle insuffisant tant à l égard de leurs négociateurs que des inventeurs de produits sophistiqués dont les modèles d évaluation se sont révélés faux. Coupables les agences de notation. Participant à la mise au point de produits structurés, elles les notaient et utilisaient la même échelle de notation que pour les produits obligataires (produits d État ou produits des entreprises), accordant le triple A, magique,aux produits estimés les meilleurs. Responsables les banques centrales qui bien qu ayant réussi à contenir l inflation sur les prix des biens et services, ne se sont pas intéressées suffisamment à l inflation des actifs (assets inflation).seconstruisait, cependant, un nouveau modèle de financement 20 Sociétal n 5

7 Équilibres trop précaires «d initiation puis de distribution du crédit» (originate todistribute) en dehors de la liquidité traditionnelle et, par conséquent, des masses de crédit non inclus dans les agrégats monétaires et de crédit s accumulaient, complètement en dehors de la vision des banques centrales. Enfin, la «finance facile»décidée par la Fed sous la présidence d Alan Greenspan, en période de nouvelle expansion, a fait baigner le monde financier dans cette mer de sécurité et d inconscience àl égard durisque.labulle était dans les têtes alors qu elle seconstruisait dans l immobilier et dans les Bourses. Contagion La crise devint, à l automne 2008, la première crise financière mondiale.en Europe, la contamination de la crise s est manifestée de façon brutale lors de la semaine noire boursière du 6 au octobre Le CAC 40 perd en cinq jours plus de 22 %, à376,49 points, retrouvant son niveau de dix ans auparavant. L Asie, et, d une manière générale,les pays émergents semblaient pouvoir bénéficier d un découplage de l Occident leur permettant même de contribuer à sa sortie de crise et à sa relance. Bien au contraire, on assiste à la propagation financière de la crise,effondrement des Bourses et rapatriement de capitaux entraînant la hausse du yen. Devant cette intensification etcette généralisation delacrise, quelles solutions? Solution collective ou chacun pour soi. Au début, c est le chacun pour soi. Plusieurs méthodes sont prévues : une structure de defeasance afin de procéder au rachat de produits toxiques est adoptée en Espagne, à l imitation du premier plan Paulson. De son côté, la banque suisse UBS monte une structure de defeasance financée par un crédit de la Banque nationale Suisse ; la voie de la nationalisationest adoptée en Grande-Bretagne aupaysdemadame Thatcher! Dans d autres cas, on se limite à la recapitalisation par l État, ce qui n implique pas que ce dernier entre au conseil d administration de l établissement et participe à sa gestion. Des rachats et des fusions sont organisés sous l égide de l État ; des garanties des dépôts des particuliers peuvent être données par l État afin d éviter tout rush bancaire. Mais la décision irlandaise, unilatérale, de garantir la totalité des dépôts dans ses banques suscite une condamnation générale, notamment celle de la Grande-Bretagne, qui craint des déplacements de ses dépôts bancaires vers les banques irlandaises. 3 eme trimestre

8 Conjoncture désarroi À ces tentatives nationales de sauvetage succèdent ou s établissent parallèlement en Europe des tentatives collectives. Un premier sommet réunit quatre pays, France, Allemagne, Angleterre et Italie, le 4 octobre. Il vise à soutenir les banques et à réguler les acteurs. Cette première tentative de réflexion collective conduit à rappeler que le Pacte de stabilité fixant une limite aux déficits publics des pays membres de la zone euro (3 % du PIB) peut être moins sévère dans le cas de circonstances exceptionnelles et on se trouve dans ce cas. Ce premier sommet est suivi d un autre réunissant 27 pays (la totalité de l Union européenne). Il est décidé notamment de relever le montant des dépôts garantis à un minimum de euros. On sait cependant que l Irlande va beaucoup plus loin que ces euros puisqu elle garantit la totalité des dépôts, imitée plus ou moins clairement par d autres pays. Mais, la garantie des dépôts à00 %fait apparaître un autre risque,celui de la faillite d un pays,incapable de faire face à cette garantie. C est sera le cas de l Islande le 8octobre après la nationalisation de ses banques. La réflexion collective se développe avec, le 2 octobre, une réunion de l Eurogroupe auquel se joint Gordon Brown, Premier ministre degrande-bretagne. Unplan d action dresse un cadre général pour les interventions particulières des États ;ce plan est étendu aux 27 pays de l Union européenne.si l on fait la somme des montants envisagés de recapitalisation etdes garanties publiques, le plan global porte sur un montant d environ 700 milliards d euros. Il s agit d une somme qui ne sera probablement heureusement jamais mobilisée, mais c est un ordre de grandeur qui est donné pour l ensemble du plan, chaque pays étant censé adopter des mesures particulières compte tenu de ses spécificités. Le 4 octobre, les États-Unis donnent une orientation nouvelle au plan Paulson, à l image des décisions européennes. Il est décidé d injecter directement et immédiatement une première tranche de 350 milliards (sur un plan global de 700 milliards de dollars). Cette solution est évidemment plus rapide à mettre en œuvre que le rachat des produits toxiques. On reviendra, début 2009, à une réflexion sur la nécessité de construire une bad bank, en charge des produits toxiques. Ces allers-retours dans la recherche de solutions à la crise bancaire témoignent du désarroi des décideurs. Enfin, le 5 novembre 2008, à l initiative de la présidence de l Union européenne, le sommet de Washington réunit les représentants de l Europe, des États-Unis et des grands pays émergents (le G20) qui fixent un cadre de réflexion en vue de la réforme des 22 Sociétal n 5

9 Équilibres trop précaires systèmes financiers, à défaut de construire un système financier international. À Londres, en avril2009, se tiendraune nouvelle réunionpour préciser les points d accord. Dans le cadre du plan européen, la France prend des mesures pour traiter les deux problèmes de la liquidité et de la solvabilité.pour ce qui concerne la liquidité,il s agit de permettre le refinancement plus facile des banques grâce à la Société de financement de l économie française,la SFEF, société de droit privé détenue à 66 % par les banques et à 34 % par l État. Elle émet des emprunts jusqu à cinq ans, adossés à des actifs sains, garantis par l État et pouvant porter jusqu à 320 milliards d euros. Trois émissions ont été lancées de novembre 2008 à janvier 2009 afin d aider à la formation de la liquidité bancaire en sus de celle mise à disposition des banques par la BCE. Le problème de la solvabilité est traité par la création d une société,la SPPE (Société de prise de participation de l État), pouvant prendre des participations temporaires au nom de l État (la revente étant espérée de ces participations) ou acquérir des titres subordonnés émis par les banques (il s agit de se procurer des quasi-fonds propres). Cette recapitalisation par l État n implique pas que les pouvoirs publics participent à la gestion des banques, ils bénéficient d une rémunération des capitaux prêtés. Deux recapitalisations de 0,5 milliards d euros ont été opérées fin 2008 et début 2009 ;la seconde a eu lieu sous condition de renonciation des dirigeants à leur bonus. On espérait fin 2008 que les banques avaient essuyé lepire etqu elles pouvaient, grâce aux interventions publiques massives accordées à nombre d entre elles, se concentrer sur leur métier de base, le financement de l économie. Or 2009 s est ouverte, en Allemagne,sur une série de nationalisations partielles Commerzbank/Dresdner Bank et Hypo Real Estate, ainsi que sur l annonce de la perte de cinq milliards d euros de la Deutsche Bank! Aux États-Unis, Citigroup a été contraint de céder 600 milliards d actifs, et Bank of America a beaucoup de mal à absorber comme prévu Morgan Stanley. Cette deuxième poussée de crise bancaire aiguë inquiète d autant plus qu elle tend àsepropager àl économie réelle,les défauts d entreprise se multipliant. le spectre de la déflation Cette diffusion de la crise à l économie réelle s opère à la suite de la détérioration des anticipations des entreprises et de la diminution du moral des ménages, entraînant freinage de la consommation et de l investissement. En positif,cette situation détermine le ralentissement de l inflation, contribuant àl éclatement des bulles sur les prix des matières premières et du pétrole qui passe de 47 dollars, son pic du mois 3 eme trimestre

10 Conjoncture de juillet 2008, à 40 dollars début janvier 2009, ruinant les spéculateurs à la hausse mais posant aussi de graves problèmes à la Russie. Mais, globalement, on assiste au développement d une récession avec le risque d une véritable crise dépressionniste. Aux États-Unis, l entrée en récession aeulieu dès le quatrième trimestre 2007, suivie par celle de la zone euro au troisième trimestre 2008 et notamment par l Allemagne,frappée de plein fouet par le ralentissement de ses exportations. En Chine, production et exportations ralentissent au point d entraîner une baisse du PIB au quatrième trimestre 2008 par rapport au troisième.la diminution des exportations plonge également le Japon dans la crise. Les prévisions pour 2009 annoncent des replis d activité de plus de 2%dans les pays développés. La chute de Lehman Brothers et le coup de frein brutal de la croissance mondiale ont fait naître des craintes d apparition d une situation de déflation caractérisée non seulement par la baisse des prix mais aussi par celle de la totalité des indicateurs production, investissement, emploi La menace paraît si grave qu un front antidéflation s est constitué dans le monde entier.il s agit de lutter contre les anticipations de baisses de prix futures, les agents économiques repoussant leurs décisions d achat ou d investissement. Il faut aussi alléger la contrainte de liquidité des agents surendettés, amortir la chute des prix d actifs risquant d aggraver la détérioration des bilans bancaires, avec pour conséquence le blocage ducrédit et une chute supplémentaire d activité. Deux leviers sont utilisés dans le domaine monétaire etdans le domaine budgétaire. Des baisses de taux directeurs ont pour objectifs de favoriser la consommation au détriment d une épargne rendue peu attractive et de peser sur l ensemble des taux à moyen et à long terme afin de stimuler des décisions d investissement. Mais le dysfonctionnement des marchés est si généralisé et l aversion au risque si fort que les mécanismes de transmission de la politique monétaire ne jouent plus. Les banques centrales ne cessent de baisser leurs taux, la BCE à,5 % le 5mars 2009, suivie par la Banque d Angleterre, le 6mars, qui l a réduit à 0,5 %;la Fed a même adopté la Zirp, politique de taux zéro, et la Banque du Japon s est résignée à revenir à cette politique (taux directeur à 0, %), alors qu elle avait eu beaucoup de mal à en sortir après une expérience de ce type de 998 à2006. La Fedmène,enoutre, une politique d assouplissement quantitatif (quantitative easing) à l égard des institutions financières, leur fournissant à taux fixe toutes les liquidités demandées. Ayant ainsi épuisé ses munitions, elle s est trouvée contrainte,pour «reflater»l économie,d utiliser aussi une série d outils non conventionnels, puisqu elle achète des titres à des agents non financiers finançant non seulement le logement mais aussi les crédits automobiles, les cartes 24 Sociétal n 5

11 Équilibres trop précaires de crédit, les prêts étudiants et ceux aux PME Des achats de bons du Trésor sont possibles. Ces acquisitions (à l actif du bilan de la Fed) sont financées par la création monétaire (au passif ). Au total, la banque centrale des États-Unis se substitue progressivement àunfinancement La Fed se privé del économie américaine. substitue progressivement àunfinancement Devant les difficultés rencontrées par l utilisation de privé de l arme monétaire, les pouvoirs publics recourent massive- l économie ment à l arme budgétaire. Les estimations des levées de américaine. dette donnent le vertige. Le Congrès américain prévoit un déficit 750 milliards de dollars en 2009 ;leplan de relance Obama, calibré à 850 milliards de dollars, est ramené par le Congrès à 790 milliards. Dans la zone euro, tous les États se résignent à lancer des plans de relance, même l Allemagne, avec 50milliards d euros, la France, avec 26milliards, plans qui mettront à mal les finances publiques. Mais la situation initiale des États diffère : l Italie,avec une dette publique de 04 % du PIB en 2007, la Grèce (94,8 %) et la Belgique (83,9 %) sont plus fragiles que l Allemagne (65, %) ou la France (63,9 %). Le gonflement deleurs besoins en termes d emprunt ne peut conduire qu à une différenciation des taux qu ils devront servir pour attirer les investisseurs. Fin 2008, l Espagne,l Italie et le Portugal paient déjà point de plus de taux d intérêt que l Allemagne.En janvier 2009, les agences de notation ont dégradé la note relative à la dette de la Grèce et à celle de l Espagne. la dette jusqu où Dès 2009, 000 à 500 milliards de dollars de dettes nettes supplémentaires des États-Unis et des pays européens vont arriver sur le marché. Une bulle des emprunts publics serait-elle en train deseformer avec des risques d explosion?or, début 2009, les gouvernements peuvent émettre des montagnes de dettes sur des marchés financiers àdefaibles taux :près de2%pour l emprunt àdix ans américain, audessous de 3% pour le taux allemand. Face aux risques de dépression mondiale, les investisseurs cherchent la sécurité de la signature des États investisseurs. C est à la fin de la récession que pourrait se déclencher un krach obligataire(forte hausse des taux), avec le retour d un certain appétit pour le risque ainsi que la perspectived une normalisation des politiques monétaires. Le krach obligataire serait d autant plus fort que le risque d inflationsemanifesterait. La référence,aujourd hui permanente,aunew 3 eme trimestre

12 Conjoncture Deal implique que l on se souvienne que la fin de la Dépression, en 934, fut enclenchée par le déplacement des anticipations de la déflation vers l inflation, à la suite de l abandon par Roosevelt du strict cadredel étalon-or,deladévaluationdudollar,d un déficit public de 9% du PIB et d une importante création monétaire. Or, c est ce que les États-Unis font de nouveau : la Fed monétise la dette des ménages, voire la dette publique,avec le risque d une inflation à même de réduire la valeur des dettes. Les créanciers paieraient l addition, et notamment la Chine.Ce scénario,qui n est pas nécessairement le plus probable le Japon, en monétisant sa dette,n a pas réussi à relancer l inflation,ne peut être adopté par la BCE carillui est interdit de monétiser toute dette.enprincipe... Les interrogations sur la sortie de crise ramènent au problème fondamental qui a provoqué son déclenchement :les déséquilibres mondiaux entre épargne et investissement. L épargne est plus élevée que l investissement en Chine et dans les pays pétroliers, la consommation l emporte aux États-Unis. Un cercle vicieux, bien qu apparemment efficace, s est établi entre une consommation américaine financée par endettement et émission de dollars et un modèle de croissance asiatique fondé sur les exportations. Il s en est suivi une dizaine d années de prospérité mondiale dans le cadre de déséquilibres profonds des balances des paiements courants, excédentaires en Chine et dans les pays pétroliers, déficitaires aux États-Unis. Cet équilibrage de déséquilibres portait en lui les germes de son effondrement. L abondance de la liquidité mondiale, l inflation du prix des actifs, l endettement ont conduit aux excès financiers et à l explosion finale. Le rééquilibrage macroéconomique vasefaire ;il se fait toujours, mais la phase d ajustement sera violente, comportant des risques :protectionnisme et réduction d activité, inflation. Il n y a, cependant, aucune fatalité. Tout dépend désormais de la qualité du pilotage des gouvernements, notamment de celui des États-Unis. On pourrait sortir de cette crise par le haut si les politiques économiques se révélaient coopératives entre elles. Des avancées semblent se dessiner dans cette voie, comme en témoignent le Plan européen du 2 octobre et les réunions du G20. Des mutations profondes sont à envisager,telle l augmentation de la consommation en Chine et de l épargne aux États-Unis. Pour les réussir,il paraît nécessaire qu après la phase de «reflation» inévitable, impliquant l accroissement de l endettement cause de la crise, les réacteurs soient inversés dans les pays débiteurs lorsque le risque de déflation apparaîtra jugulé. Cela suppose que leurs gouvernements soient animés d une vertu à la romaine! 2 Sociétal n 5

Le système bancaire dans la crise de la zone euro. par Michel Fried* (Synthèse de l exposé fait au CA de Lasaire du 21/06/2012)

Le système bancaire dans la crise de la zone euro. par Michel Fried* (Synthèse de l exposé fait au CA de Lasaire du 21/06/2012) Le système bancaire dans la crise de la zone euro par Michel Fried* (Synthèse de l exposé fait au CA de Lasaire du 21/06/2012) La crise de la zone euro a mis en évidence les liens étroits qui relient la

Plus en détail

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER Chapitre 25 Mankiw 08/02/2015 B. Poirine 1 I. Le système financier A. Les marchés financiers B. Les intermédiaires financiers 08/02/2015 B. Poirine 2 Le système

Plus en détail

Crises financières et de la dette

Crises financières et de la dette Institut pour le Développement des Capacités / AFRITAC de l Ouest / COFEB Cours régional sur la Gestion macroéconomique et les questions de dette Dakar, Sénégal du 4 au 15 novembre 2013 S-2 Crises financières

Plus en détail

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011 BACCALAUREAT EUROPEEN 2011 ECONOMIE DATE: 16 Juin 2011 DUREE DE L'EPREUVE : 3 heures (180 minutes) MATERIEL AUTORISE Calculatrice non programmable et non graphique REMARQUES PARTICULIERES Les candidats

Plus en détail

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 18 décembre 2014 à 14:22 Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? Ce chapitre ne fait plus partie du programme, mais il est conseillé de

Plus en détail

Monnaie, banques, assurances

Monnaie, banques, assurances Monnaie, banques, assurances Panorama La politique monétaire de la Banque nationale suisse en 2013 En 2013, la croissance de l économie mondiale est demeurée faible et fragile. En Europe, les signes d

Plus en détail

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES eduscol Sciences économiques et sociales - Première ES Science économique 4. La monnaie et le financement Ressources pour le lycée général et technologique Fiche 4.3 : Qui crée la monnaie? INDICATIONS

Plus en détail

mai COMMENTAIRE DE MARCHÉ

mai COMMENTAIRE DE MARCHÉ mai 2014 COMMENTAIRE DE MARCHÉ SOMMAIRE Introduction 2 En bref 3 INTRODUCTION L heure semble au découplage entre les Etats-Unis et l Europe. Alors que de l autre côté de l Atlantique, certains plaident

Plus en détail

Editorial. Chère lectrice, cher lecteur,

Editorial. Chère lectrice, cher lecteur, Version de : juillet 2013 Le point sur... Informations fournies par le ministère fédéral des Finances Les mécanismes européens de stabilité Sur la voie de l Union de la stabilité 1 2 3 4 ème volet Editorial

Plus en détail

La crise de 1929. Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

La crise de 1929. Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège La crise de 1929 Lionel Artige Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège Expliquer la crise de 1929? La crise de 1929 a été l objet de nombreuses publications tentant d expliquer ses causes,

Plus en détail

L économie mondiale en 2008 : du ralentissement àlarécession

L économie mondiale en 2008 : du ralentissement àlarécession L économie mondiale en 2008 : du ralentissement àlarécession Olivier Redoulès* En 2008, l économie mondiale a basculé dans la récession. La crise financière a débuté en 2007 aux États-Unis sur le marché

Plus en détail

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales)

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales) b ) La Banque Centrale Notre système bancaire se complexifie puisqu il se trouve maintenant composer d une multitude de banques commerciales et d une Banque Centrale. La Banque Centrale est au cœur de

Plus en détail

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Les échanges de marchandises (biens et services), de titres et de monnaie d un pays avec l étranger sont enregistrés dans un document comptable

Plus en détail

Flash Stratégie n 2 Octobre 2014

Flash Stratégie n 2 Octobre 2014 Flash Stratégie n 2 Octobre 2014 Vers un retour de l or comme garantie du système financier international. Jean Borjeix Aurélien Blandin Paris, le 7 octobre 2014 Faisant suite aux opérations de règlement

Plus en détail

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Eco-Fiche Janvier 2013 BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Retour sur l année 2012 : l atonie En 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) s est élevé à 1 802,1 milliards d euros, soit

Plus en détail

Compte rendu du 7 ème colloque organisé par Groupama Asset Management, CEPII-CIREM, le 22 octobre 2009

Compte rendu du 7 ème colloque organisé par Groupama Asset Management, CEPII-CIREM, le 22 octobre 2009 Compte rendu du 7 ème colloque organisé par Groupama Asset Management, CEPII-CIREM, le 22 octobre 2009 Politiques budgétaires et marchés obligataires européens : quel avenir? L ampleur des déficits publics

Plus en détail

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique :

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique : Préambule Nous vous proposons en préambule d estimer votre niveau de connaissances bancaires et financières en répondant à cet auto diagnostic. Que celui-ci vous soit prétexte à valider et à approfondir

Plus en détail

La guerre des devises, une source d opportunités Mars 2015

La guerre des devises, une source d opportunités Mars 2015 PERSPECTIVES La guerre des devises, une source d opportunités Mars 2015 Depuis le début de l année 2015, de nombreuses banques centrales à travers le monde ont abaissé leur taux d intérêt ou pris d autres

Plus en détail

et Financier International

et Financier International MACROECONOMIE 2 Dynamiques Economiques Internationales PARTIE 2 : Le Système Monétaire et Financier International UCP LEI L2-S4: PARCOURS COMMERCE INTERNATIONAL PLAN DU COURS I - LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

Plus en détail

Bulle ou pas bulle? 1. Qu'est ce qu'une bulle immobilière? 2. Comment se forme une bulle? 3. Comment détermine t on si il y a une bulle?

Bulle ou pas bulle? 1. Qu'est ce qu'une bulle immobilière? 2. Comment se forme une bulle? 3. Comment détermine t on si il y a une bulle? Bulle ou pas bulle? 1. Qu'est ce qu'une bulle immobilière? Une bulle immobilière est caractérisée par une hausse rapide de la valeur des biens immobiliers. Elle caractérise un écart important et persistant

Plus en détail

La finance internationale : quel impact sur l'économie marocaine? 20 Novembre 2012

La finance internationale : quel impact sur l'économie marocaine? 20 Novembre 2012 La finance internationale : quel impact sur l'économie marocaine? 20 Novembre 2012 Sommaire I - Le rôle prépondérant des marchés financiers I.1 - Financiarisation de l'économie mondiale I.2 Lien avec l'entreprise

Plus en détail

Subprime : topographie

Subprime : topographie Une retombée de la crise des subprimes aux États-Unis : la ruée sur la banque Northern Rock au Royaume-Uni. Subprime : topographie d une crise Randall Dodd COMMENT une hausse modeste des impayés au titre

Plus en détail

RAPPORT SUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DANS LE MONDE Avril 2015

RAPPORT SUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DANS LE MONDE Avril 2015 RAPPORT SUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DANS LE MONDE Avril 2015 RÉSUMÉ ANALYTIQUE Les chocs macroéconomiques mettent de nouveau à l épreuve les marchés mondiaux Durant ces six derniers mois, les événements

Plus en détail

L actualité du Secteur bancaire 2013

L actualité du Secteur bancaire 2013 L actualité du Secteur bancaire 2013 Expertise Conseil Formation Le point de vue de notre Expert Michel LE BRET SECAFI Une société du Groupe Alpha 20 24, rue Martin Bernard 75647 Paris Cedex 13 01 53 62

Plus en détail

L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH»

L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH» 193-202.qxp 09/11/2004 17:19 Page 193 L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH» Département analyse et prévision de l OFCE La rentabilité des entreprises s'est nettement redressée en 2003 et 2004. Amorcée aux

Plus en détail

Options en matière de réforme des systèmes financiers

Options en matière de réforme des systèmes financiers Options en matière de réforme des systèmes financiers Hansjörg Herr et Rainer Stachuletz Le projet de mondialisation néolibérale est monté en puissance à la fin des années 1970 grâce aux politiques de

Plus en détail

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES Direction Épargne et Clientèle Patrimoniale Date de diffusion : 26 janvier 2015 N 422 CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES Dans une démarche d accompagnement auprès de vos clients, plusieurs communications

Plus en détail

LE DOLLAR. règne en maître, par défaut

LE DOLLAR. règne en maître, par défaut LE DOLLAR règne en maître, par défaut Les arrangements monétaires internationaux sont examinés à la loupe depuis la crise financière mondiale Eswar Prasad LE DOLLAR a été la principale monnaie mondiale

Plus en détail

Investissements et R & D

Investissements et R & D Investissements et R & D Faits marquants en 2008-2009 - L investissement de l industrie manufacturière marque le pas en 2008 et se contracte fortement en 2009 - Très fort recul de l utilisation des capacités

Plus en détail

Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI

Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI Présentation à l Association des économistes québécois Le 19 mai 25 Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI Kevin G. Lynch Administrateur Fonds

Plus en détail

L importance de la monnaie dans l économie

L importance de la monnaie dans l économie L importance de la monnaie dans l économie Classes préparatoires au Diplôme de Comptabilité et Gestion UE 13 Relations professionnelles Etude réalisée par : Marina Robert Simon Bocquet Rémi Mousseeff Etudiants

Plus en détail

2015 et l investissement en actions : la prise de risque est-elle justifiée?

2015 et l investissement en actions : la prise de risque est-elle justifiée? Flash Stratégie Janvier 2015 2015 et l investissement en actions : la prise de risque est-elle justifiée? Jean Borjeix Paris, le 20 janvier 2015 Dans ce document nous allons tout d abord rapprocher nos

Plus en détail

Annexe 1. Stratégie de gestion de la dette 2014 2015. Objectif

Annexe 1. Stratégie de gestion de la dette 2014 2015. Objectif Annexe 1 Stratégie de gestion de la dette 2014 2015 Objectif La Stratégie de gestion de la dette énonce les objectifs, la stratégie et les plans du gouvernement du Canada au chapitre de la gestion de ses

Plus en détail

[ les éco_fiches ] Situation en France :

[ les éco_fiches ] Situation en France : Des fiches pour mieux comprendre l'actualité éco- nomique et les enjeux pour les PME Sortie de crise? Depuis le 2ème trimestre la France est «techniquement» sortie de crise. Cependant, celle-ci a été d

Plus en détail

LE REFINANCEMENT PAR LE MARCHE HYPOTHECAIRE

LE REFINANCEMENT PAR LE MARCHE HYPOTHECAIRE LE REFINANCEMENT PAR LE MARCHE HYPOTHECAIRE J O U R N É E S A J B E F N I A M E Y M A I 2 0 1 2 P R É S E N T É P A R M R D A O B A B A ( F G H M. S A / M A L I ) Préambule L objectif de la présente communication

Plus en détail

Présentation Macro-économique. Mai 2013

Présentation Macro-économique. Mai 2013 Présentation Macro-économique Mai 2013 1 Rendement réel des grandes catégories d actifs Janvier 2013 : le «sans risque» n était pas une option, il l est moins que jamais Rendement réel instantané 2,68%

Plus en détail

Dix questions sur la crise. Michel Aglietta. Professeur à l université de paris X Nanterre. Journées de l Economie. Lyon 21 novembre 2008

Dix questions sur la crise. Michel Aglietta. Professeur à l université de paris X Nanterre. Journées de l Economie. Lyon 21 novembre 2008 Dix questions sur la crise Michel Aglietta Professeur à l université de paris X Nanterre Journées de l Economie Lyon 21 novembre 2008 Extraits d un article pour le Nouvel Observateur 1/ Que sont exactement

Plus en détail

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires POUR DIFFUSION : À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 STRICTEMENT CONFIDENTIEL JUSQU À PUBLICATION Courants contraires La baisse

Plus en détail

Perspectives économiques 2013-2014

Perspectives économiques 2013-2014 Carlos Leitao Économiste en chef Courriel : LeitaoC@vmbl.ca Twitter : @vmbleconomie Perspectives économiques 2013-2014 L amélioration de l économie atténuée par l incertitude politique Prix du pétrole:

Plus en détail

Partie 2 : Qui crée la monnaie?

Partie 2 : Qui crée la monnaie? Partie 2 : Qui crée la monnaie? Marché monétaire Masse monétaire Banque centrale Prêteur en dernier ressort Notions clés I. La mesure de la création monétaire : la masse monétaire La masse monétaire n

Plus en détail

TD n 1 : la Balance des Paiements

TD n 1 : la Balance des Paiements TD n 1 : la Balance des Paiements 1 - Principes d enregistrement L objet de la Balance des Paiements est de comptabiliser les différentes transactions entre résidents et non-résidents au cours d une année.

Plus en détail

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc Note d information au public (NIP) n 08/91 POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Le 23 juillet 2008 Fonds monétaire international 700 19 e rue, NW Washington, D. C. 20431 USA Le FMI conclut les consultations de 2008

Plus en détail

Les dépenses et la dette des ménages

Les dépenses et la dette des ménages Les dépenses et la dette des ménages Les dépenses des ménages représentent près de 65 % 1 du total des dépenses au Canada et elles jouent donc un rôle moteur très important dans l économie. Les ménages

Plus en détail

La BNS capitule: Fin du taux plancher. Alain Freymond (BBGI Group SA)

La BNS capitule: Fin du taux plancher. Alain Freymond (BBGI Group SA) La BNS capitule: Fin du taux plancher Alain Freymond (BBGI Group SA) Changement radical de politique monétaire le 15/1/2015 Les taux d intérêt négatifs remplacent le taux plancher 1. Abandon du taux plancher

Plus en détail

3 ) Les limites de la création monétaire

3 ) Les limites de la création monétaire 3 ) Les limites de la création monétaire Si un banquier n a besoin que de son stylo pour créer de la monnaie, on peut se demander ce qui empêche une création infinie de monnaie. En fait, la création monétaire

Plus en détail

Quels enseignements de l expérience française (1983-1990)

Quels enseignements de l expérience française (1983-1990) Développement des marchés de capitaux Quels enseignements de l expérience française (1983-1990) Séminaire de clôture Tunis, le 23 mai 2013 Françoise Drumetz Directeur de la coopération extérieure CONTEXTE

Plus en détail

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 2 E PARTIE Les banques et la crise financière

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 2 E PARTIE Les banques et la crise financière Les crises bancaires Les risques de l activité bancaire L activité principale des banques s accompagne inévitablement de risques: si un débiteur ne rembourse pas son crédit, la banque doit pouvoir absorber

Plus en détail

Chapitre 5 Qu est-ce que la globalisation financière?

Chapitre 5 Qu est-ce que la globalisation financière? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 12 mars 2015 à 13:47 Chapitre 5 Qu est-ce que la globalisation financière? Introduction La globalisation financière est à la fois la condition d un système financier

Plus en détail

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique?

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique? ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique? A_Que nous-dis le programme? NOTIONS : Fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression,

Plus en détail

Croissance à crédit. Vladimir Borgy *

Croissance à crédit. Vladimir Borgy * Croissance à crédit Vladimir Borgy * p. 5-15 L économie mondiale a connu en 2004 une conjoncture exceptionnelle, la croissance annuelle au rythme de 5 % est la plus forte enregistrée depuis 1976 et résulte

Plus en détail

Table des matières. Le long terme... 45. Partie II. Introduction... 1. Liste des figures... Liste des tableaux...

Table des matières. Le long terme... 45. Partie II. Introduction... 1. Liste des figures... Liste des tableaux... Liste des figures... Liste des tableaux... XI XV Liste des encadrés.... XVII Préface à l édition française... XIX Partie I Introduction... 1 Chapitre 1 Un tour du monde.... 1 1.1 La crise.... 1 1.2 Les

Plus en détail

Les ménages et le crédit

Les ménages et le crédit Les ménages et le crédit Marseille 16 novembre 2011 1 Tous droits réservés 2011 Objectif et plan PLAN DE LA PRÉSENTATION Etat des lieux : Endettement et surendettement Bien souscrire son crédit immobilier

Plus en détail

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE PAR LES AUTORITES MONETAIRES SECTION 1 : LA CREATION MONETAIRE A Acteurs et modalités de création monétaire : La création monétaire consiste à accroître la quantité de

Plus en détail

Croissance plus lente dans les pays émergents, accélération progressive dans les pays avancés

Croissance plus lente dans les pays émergents, accélération progressive dans les pays avancés POUR DIFFUSION : À Washington : 9h00, le 9 juillet 2015 STRICTEMENT CONFIDENTIEL JUSQU À DIFFUSION Croissance plus lente dans les pays émergents, accélération progressive dans les pays avancés La croissance

Plus en détail

Informations générales 1 er trimestre 2015. Inform La politique monétaire dans le piège des taux bas

Informations générales 1 er trimestre 2015. Inform La politique monétaire dans le piège des taux bas Informations générales 1 er trimestre 2015 Inform La politique monétaire dans le piège des taux bas A propos de Swisscanto Swisscanto figure parmi les plus grands promoteurs de fonds de placement et prestataires

Plus en détail

Le RMB chinois comme monnaie de mesure internationale : causes, conditions

Le RMB chinois comme monnaie de mesure internationale : causes, conditions 27 novembre 213 N 5 Le RMB chinois comme monnaie de mesure internationale : causes, conditions La Chine semble vouloir développer le poids du RMB comme monnaie internationale, aussi bien financière que

Plus en détail

Les perspectives économiques

Les perspectives économiques Les perspectives économiques Les petits-déjeuners du maire Chambre de commerce d Ottawa / Ottawa Business Journal Ottawa (Ontario) Le 27 avril 2012 Mark Carney Mark Carney Gouverneur Ordre du jour Trois

Plus en détail

4. Quels sont les investissements réalisés par les fonds de private equity?

4. Quels sont les investissements réalisés par les fonds de private equity? 1. Qu est ce que le private equity? Le private equity ou capital investissement désigne une forme spécifique d investissement institutionnel dans des entreprises privées avec comme objectif de financer

Plus en détail

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont CHAPITRE 1 LES FACTEURS STRUCTURELS DE LA HAUSSE DE L ENDETTEMENT PUBLIC DANS LES PAYS AVANCÉS Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont revenues au cœur

Plus en détail

Synthèse n 16, Février 2012. Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire

Synthèse n 16, Février 2012. Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire Synthèse n 16, Février 2012 Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire ----------- 1. Les investissements nécessaires à la transition vers un modèle de croissance durable

Plus en détail

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie L activité économique repose sur trois rouages : Monnaie besoins production répartition consommation Échanges Marché 2 «La monnaie n

Plus en détail

L Europe face à la crise économique et financière

L Europe face à la crise économique et financière L Europe face à la crise économique et financière Benoît Cœuré (École polytechnique) Centre d excellence Jean Monnet Rennes, 26 janvier 2009 Plan 1. La crise financière et sa transmission à l Europe 2.

Plus en détail

Etats-Unis : le pays qui a le plus besoin de la mondialisation prêt à céder à la tentation protectionniste

Etats-Unis : le pays qui a le plus besoin de la mondialisation prêt à céder à la tentation protectionniste 1 avril 9 - N 17 Etats-Unis : le pays qui a le plus besoin de la mondialisation prêt à céder à la tentation protectionniste Des indices multiples montrent que la tentation protectionniste est de plus en

Plus en détail

Nature et risques des instruments financiers

Nature et risques des instruments financiers 1) Les risques Nature et risques des instruments financiers Définition 1. Risque d insolvabilité : le risque d insolvabilité du débiteur est la probabilité, dans le chef de l émetteur de la valeur mobilière,

Plus en détail

LE CONTRAT DE CAPITALISATION Une opportunité de placement financier

LE CONTRAT DE CAPITALISATION Une opportunité de placement financier Conférence ATEL - 11 décembre 2012 LE CONTRAT DE CAPITALISATION Une opportunité de placement financier Marc-Antoine DOLFI, associé 1 PLAN DE PRESENTATION Le contrat de capitalisation 1. Description 2.

Plus en détail

TABLE DES MATIERES. iii

TABLE DES MATIERES. iii RAPPORT DU COMITE DE POLITIQUE MONETAIRE N 1/2014 ii TABLE DES MATIERES LISTE DES ACRONYMES... iv RESUME ANALYTIQUE... v 1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL... 1 1.1. Croissance du PIB mondial...

Plus en détail

Épargne et investissement. L épargne...

Épargne et investissement. L épargne... Épargne et investissement Les marchés financiers en économie fermée V2.3 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile L épargne... Une personne désire se lancer en affaires (bureau de services comptables)

Plus en détail

L activité financière des sociétes d assurances

L activité financière des sociétes d assurances L activité financière des sociétes d assurances Les marchés boursiers ont repris au cours de l année 2003. Par conséquent, les plus-values latentes sur actifs des sociétés d assurances augmentent. Les

Plus en détail

Paris Europlace, Forum financier international à Tokyo 27 novembre 2007 --------------------------- «Mondialisation des marchés financiers»

Paris Europlace, Forum financier international à Tokyo 27 novembre 2007 --------------------------- «Mondialisation des marchés financiers» Paris Europlace, Forum financier international à Tokyo 27 novembre 2007 --------------------------- «Mondialisation des marchés financiers» Discours de Christian Noyer Gouverneur de la Banque de France

Plus en détail

WS32 Institutions du secteur financier

WS32 Institutions du secteur financier WS32 Institutions du secteur financier Session 1 La vision chinoise Modernisation du système financier chinois : fusion de différentes activités bancaires et financières, accès des ménages au marché des

Plus en détail

Les marchés ont-ils pris le pouvoir en Europe?

Les marchés ont-ils pris le pouvoir en Europe? Neuilly sur Seine, le 25 novembre 2011 Les marchés ont-ils pris le pouvoir en Europe? En tout état de cause, la défiance des investisseurs envers les politiques à mener des projets et réformes ambitieuses

Plus en détail

Une semaine pour sauver l Europe?

Une semaine pour sauver l Europe? 19 Octobre 2011 6A, rue Goethe, L-1637 Luxembourg, Tel.: (+352) 26 895-1, Fax: (+352) 26 895-24 e-mail: secretariat@bcee-am.lu, www.bcee-assetmanagement.lu Une semaine pour sauver l Europe? Les réflexions

Plus en détail

La fin de l année 2008 a été marquée par une aggravation brutale de

La fin de l année 2008 a été marquée par une aggravation brutale de I / La crise mondiale Agnès Bénassy-Quéré, Benjamin Carton * La fin de l année 2008 a été marquée par une aggravation brutale de la crise financière suite à la faillite de la banque américaine Lehman Brothers,

Plus en détail

Lettre de l OFCE Mercredi 29 octobre 2008 302

Lettre de l OFCE Mercredi 29 octobre 2008 302 Lettre de l OFCE Mercredi 29 octobre 2008 302 Les promesses de l ombre Scénarios 2008-2009 pour l économie mondiale * P artie des subprime, la crise financière a atteint les banques, puis de proche en

Plus en détail

Association COMPRENDRE 15E Avenue Saint Jean de Beauregard 91400-ORSAY Tél. 06 88 18 09 05 http://comprendre.orsay.free.fr

Association COMPRENDRE 15E Avenue Saint Jean de Beauregard 91400-ORSAY Tél. 06 88 18 09 05 http://comprendre.orsay.free.fr 1 Association COMPRENDRE 15E Avenue Saint Jean de Beauregard 91400-ORSAY Tél. 06 88 18 09 05 http://comprendre.orsay.free.fr Compte rendu de la rencontre-débat du jeudi 30 janvier 2014 à Orsay Doit-on

Plus en détail

LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE. Finance internationale, 9 ème édition Y. Simon et D. Lautier

LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE. Finance internationale, 9 ème édition Y. Simon et D. Lautier LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE 2 Section 1. Problématique de la gestion du risque de change Section 2. La réduction de l exposition de l entreprise au risque de change Section 3. La gestion du risque de

Plus en détail

Cela a notamment conduit à l accroissement de la rentabilité du capital au détriment du travail dans toutes les économies occidentales.

Cela a notamment conduit à l accroissement de la rentabilité du capital au détriment du travail dans toutes les économies occidentales. 1 Contribution de Jean Pierre BRARD, député apparenté communiste de Seine Saint Denis, et de Bernard VERA, sénateur communiste de l Essonne, membres du groupe de travail Assemblée nationale Sénat sur la

Plus en détail

LE COMITÉ D INVESTISSEMENT DE LA GESTION PRIVÉE

LE COMITÉ D INVESTISSEMENT DE LA GESTION PRIVÉE DE LA GESTION PRIVÉE COMPTE RENDU DAVID DESOLNEUX DIRECTEUR DE LA GESTION SCÉNARIO ÉCONOMIQUE ACTIVITÉS La croissance économique redémarre, portée par les pays développés. Aux Etats-Unis, après une croissance

Plus en détail

La crise des «subprimes» : de la crise financière à la crise économique Entre 3 et 7 points de croissance en moins pour les économies avancées en 2009

La crise des «subprimes» : de la crise financière à la crise économique Entre 3 et 7 points de croissance en moins pour les économies avancées en 2009 Dossier : de la crise financière à la crise économique Entre 3 et 7 points de croissance en moins pour les économies avancées en 2009 Jean-Charles Bricongne Vincent Lapègue Olivier Monso Divisions : -

Plus en détail

PARTIE 2 : LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONJONCTURELLES

PARTIE 2 : LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONJONCTURELLES SO00BM24 Introduction aux politiques économiques PARTIE 2 : LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONJONCTURELLES CHAPITRE 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE I. Préambules sur la Monnaie II. 1. La création monétaire A. Comment

Plus en détail

Septembre 2011 Baromètre bancaire 2011. L'évolution conjoncturelle des banques en Suisse

Septembre 2011 Baromètre bancaire 2011. L'évolution conjoncturelle des banques en Suisse Septembre 2011 Baromètre bancaire 2011 L'évolution conjoncturelle des banques en Suisse Baromètre bancaire 2011 L évolution conjoncturelle des banques en Suisse Sommaire Executive Summary 3 1 Evolution

Plus en détail

Perspective des marchés financiers en 2014

Perspective des marchés financiers en 2014 Perspective des marchés financiers en 2014 21/01/2014 13 ième édition 1 Outil d aide à la décision : The Screener OUTIL D AIDE À LA DÉCISION : THESCREENER Des analyses sur les valeurs boursières Disponible

Plus en détail

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme Finance / Module : Les Techniques Bancaires Fiche N 2 : Banque et Monnaie I)- Principes Généraux : 1)- Définition du Terme Monnaie

Plus en détail

Info Finance. et Prévoyance. En 2013 aussi, les clients profitent d une rémunération globale attractive!

Info Finance. et Prévoyance. En 2013 aussi, les clients profitent d une rémunération globale attractive! Allianz Suisse Case postale 8010 Zurich www.allianz-suisse.ch Info Finance 01 YDPPR267F et Prévoyance Édition 01, mars 2013 EXCÉDENTS LPP En 2013 aussi, les clients profitent d une rémunération globale

Plus en détail

Calcul et gestion de taux

Calcul et gestion de taux Calcul et gestion de taux Chapitre 1 : la gestion du risque obligataire... 2 1. Caractéristique d une obligation (Bond/ Bund / Gilt)... 2 2. Typologie... 4 3. Cotation d une obligation à taux fixe... 4

Plus en détail

Comprendre la crise économique Les Origines de la Crise

Comprendre la crise économique Les Origines de la Crise Comprendre la crise économique Les Origines de la Crise Patrick Bolton Columbia University Un tour d horizon des crises récentes Les Années 1980 Le Crack de 1987 Les Années 1990 La crise Japonaise La crise

Plus en détail

L impact macroéconomique des crises bancaires

L impact macroéconomique des crises bancaires L impact macroéconomique des crises bancaires Les banques sont au cœur du financement des économies et lorsque leur situation financière ne leur permet plus d assurer cette mission, la distribution du

Plus en détail

Compte d exploitation 2012. Assurance vie collective.

Compte d exploitation 2012. Assurance vie collective. Compte d exploitation 2012. Assurance vie collective. 2012 Votre assureur suisse. 1/12 Compte d exploitation Assurance vie collective 2012 2012: des résultats positifs et encore plus de transparence. Chère

Plus en détail

DES ÉQUILIBRES INSTABLES *

DES ÉQUILIBRES INSTABLES * DES ÉQUILIBRES INSTABLES * Département analyse et prévision de l OFCE Le déficit courant des États-Unis se dégrade continuellement depuis 1991 et a atteint un niveau record de 6,6 % du PIB en 2006. Il

Plus en détail

Norme internationale d information financière 9 Instruments financiers

Norme internationale d information financière 9 Instruments financiers Norme internationale d information financière 9 Instruments financiers IFRS 9 Chapitre 1 : Objectif 1.1 L objectif de la présente norme est d établir des principes d information financière en matière d

Plus en détail

Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie

Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie I. Le financement de l'économie Financement = fait d'apporter des fonds à un individu, une entreprise, ou à soi-même. A) Les différents types de financement

Plus en détail

GLOSSAIRE. ASSURÉ Personne dont la vie ou la santé est assurée en vertu d une police d assurance.

GLOSSAIRE. ASSURÉ Personne dont la vie ou la santé est assurée en vertu d une police d assurance. GLOSSAIRE 208 RAPPORT ANNUEL 2013 DU MOUVEMENT DESJARDINS GLOSSAIRE ACCEPTATION Titre d emprunt à court terme et négociable sur le marché monétaire qu une institution financière garantit en faveur d un

Plus en détail

Qui crée la monnaie?

Qui crée la monnaie? Fiche pédagogique de Sciences Economiques et Sociales Programme de Première ES Laurent Braquet Académie de Rouen Qui crée la monnaie? Finalités. Permettre aux élèves de comprendre le processus de création

Plus en détail

Épargne et investissement. L épargne...

Épargne et investissement. L épargne... Épargne et investissement Les marchés financiers en économie fermée V2.2 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile L épargne... Une personne désire se lancer en affaires (bureau de services comptables)

Plus en détail

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT? Pour citer ce document, merci d utiliser la référence suivante : OCDE (2012), «Quelle doit être l ampleur de la consolidation budgétaire pour ramener la dette à un niveau prudent?», Note de politique économique

Plus en détail

Espeme-Edhec Business School Nice Sub-primes et mécanismes de la crise financière actuelle

Espeme-Edhec Business School Nice Sub-primes et mécanismes de la crise financière actuelle MME DU BOYS Espeme-Edhec Business School Nice Sub-primes et mécanismes de la crise financière actuelle GROUPE MEXICO 2 BARGACH Rachid HENRY Pierre LUDON Gaëtan MSIKA Thomas SAINT-GERMAIN Loic VERDOLLIN

Plus en détail