1 LA STATION DE DEPOLLUTION DU SIARE
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- Robin Guérin
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1 1 LA STATION DE DEPOLLUTION DU SIARE La station d épuration du SIARE (Syndicat Intercommunal d Assainissement de la Région d Etampes), inaugurée en 003, s intègre parfaitement dans le paysage de la vallée de la Juine classée site sensible. Dotée d une capacité de traitement de eq/habitants, elle traite 9000 m 3 d eaux usées par jour et rejette une eau compatible avec la faune et la flore de la rivière d Etampes et de la Juine. Le bassin de collecte des eaux usées comprend 4 communes : Brières-les-Scellés, Etampes, Morigny-Champigny et Ormoyla-Rivière. DÉFINITION DE L ÉQUIVALENT HABITANT (E. H.) Notion utilisée pour évaluer la capacité des stations d épuration. L E.H. permet d associer une population, à la masse des polluants journaliers qu elle produit et qui parviennent à la station. Cette unité de mesure correspond à la charge organique biodégradable ayant une DBO 5 * de 60 g/jour. * DBO 5 demande biologique en oxygène (en 5 jours). Les eaux usées en provenance de nos habitations, de quelques industries et commerces véhiculent une multitude de pollution. Il est indispensable de nettoyer cette eau avant de la rendre, propre, au milieu naturel. C est le rôle de la station. Le SIARE, qui a confié la gestion et l entretien de l ensemble du système d assainissement à la Société des Eaux de l Essonne, dispose d un système certifié ISO Cette certification environnementale traduit la volonté du Syndicat de respecter le milieu naturel et le cadre de vie des riverains grâce à une gestion quotidienne respectueuse de l environnement. Le système d assainissement du SIARE est composé d un réseau de collecte de type séparatif qui collecte les eaux pluviales et les eaux usées dans un réseau distinct : Les eaux usées aboutissent à la station d épuration du SIARE par l intermédiaire de 19 postes de relèvement et d un collecteur intercommunal. Les eaux pluviales sont régulées et dépolluées grâce à cinq bassins de rétention. Le milieu récepteur du réseau pluvial se compose de la Juine, de la rivière d Etampes, de la Louette et du bassin d infiltration Les cottages. LA POLLUTION JOURNALIÈRE PRODUITE PAR UNE PERSONNE UTILISANT DE 150 À 00L D EAU EST ÉVALUÉE À : Volume d eaux usées traité : 9000 m 3 Nombre d équivalents habitants : De 70 à 90 grammes de matières en suspension De 60 à 70 grammes de matières organiques De 15 à 17 grammes de matières azotées 4 grammes de phosphore Plusieurs milliards de germes pour 100 ml.
2 LE PRETRAITEMENT POUR RETENIR LES DECHETS VOLUMINEUX, DEGRAISSER ET DESSABLER Les usages domestiques et industriels chargent l eau en déchets solides et matières carbonées, azotées et phosphorées. Les premières tâches consistent à relever les eaux à un des points culminants de la station et à éliminer les déchets les plus volumineux. Le Relevage des eaux usées Le réseau de collecte intercommunal des eaux usées aboutit à un niveau plus bas que celui de la station. Les eaux sont remontées grâce à des pompes immergées afin de permettre, par la suite, un écoulement gravitaire. Le Prétraitement Le Dégrillage Le Dessablage et Dégraissage Cette première étape permet de nettoyer l eau en retenant les déchets volumineux. Deux dégrilleurs sont placés en travers du canal d écoulement des eaux usées afin de Nombre d équipements : retenir les déchets flot Dimensions du dégrilleur fin : tants volumineux. Ces largeur de la grille : 800 mm hauteur de la grille : 400 mm refus de dégrillage sont barreaux espacés de 6 mm essorés, compactés et Capacités des pompes de relevage : antenne domestique : 3 x 330 m /h refoulés par un convoyeur antenne industrielle : x 75 m /h à vis, vers une benne de hauteur de relevage : 15 m stockage des déchets. Les eaux usées sont ensuite admises sur deux ouvrages identiques assurant simultanément l élimination des déchets solides fins. L aération de ce bassin, permet la flottation des corps gras et huiles à la surface, alors que les sables et graviers se déposent au fond du bassin par décantation. 3 3 Nombre d ouvrages : Diamètre d un ouvrage : 6000 mm Volume d un ouvrage : 69,4 m3 Temps de séjour en pointe : 8,9 mn Les Sous-produits Ces sables souillés sont aspirés au fond du bassin, par une pompe fixée sur un pont roulant qui parcourt en permanence la longueur de l ouvrage. Après lavage et classification, ils sont acheminés en Centre d Enfouissement Technique de Vert le Grand. Les graisses sont récupérées en surface par injection d air puis acheminées vers un traitement biologique : le Biomaster. Ce système réalise la dégradation biologique des graisses, en dioxyde de carbone et eau, grâce à l action de bactéries spécifiques.
3 3 LE TRAITEMENT BIOLOGIQUE POUR DEBARRASSER L EAU DES POLLUTIONS DISSOUTES Les eaux usées maintenant débarrassées des déchets solides, sont encore chargées en pollutions dissoutes que l on ne peut extraire mécaniquement. Elles sont alors épurées à l aide de bactéries, micro-organismes qui consomment la pollution. Les eaux usées sont réparties dans deux bassins d aération. Un système d aération permet à la fois d apporter l oxygène nécessaire à l activation des bactéries et de brasser les eaux usées. Les pollutions organiques carbonées et azotées sont ainsi dégradées par les bactéries. Au final, ce traitement par voie biologique conduit à la formation de boues. L azote dans les eaux usées brutes, se présente sous forme organique et ammoniacale. Au cours du traitement, l azote est absorbé par les bactéries pour leur synthèse - nitrifié (sous forme de nitrates : NO3) dans la zone aérobie - puis dénitrifié (sous forme de NO) dans la zone anaérobie ; les bactéries, en absence d oxygène dissous prélèvent l oxygène des nitrates pour se nourrir de la source carbonée que constituent les eaux usées brutes. En sortie des bassins biologiques, les effluents sont dégazés dans deux bâches spécifiques, puis sont dirigés vers deux clarificateurs, servant à séparer les eaux et les boues. Nombre d ouvrages : Volume d eau total d un ouvrage : 5750 m3 - zone de contact : 105 m3 - zone anaérobie : 595 m3 - chenal d aération : 5050 m3 Profondeur du bassin : Temps de séjour en pointe : 6500 mm 1,5 heures
4 4 LA CLARIFICATION POUR SEPARER L EAU EPUREE, DES BOUES Cette étape permet de séparer, par décantation, l eau épurée et les boues ou résidus secondaires issus de la dégradation des matières organiques. La Clarification Le mélange eau épurée-boue issue du bassin d aération est mis au repos dans deux clarificateurs. Les boues, plus lourdes que l eau, se déposent au fond du bassin par décantation et sont aspirées par un pont raclant et tournant. Une petite partie de ces boues est renvoyée vers les bassins d aération afin de maintenir en quantité suffisante la masse bactérienne active, masse vivante de l unité biologique, tandis que les boues en excès sont extraites pour rejoindre l unité de traitement des boues. La déphosphatation dans le Densadeg Ce procédé consiste à réduire la concentration en phosphore dans l eau à moins de 1mg/L. Un coagulant, le chlorure ferrique permet d obtenir une précipitation des phosphates insolubles sous forme de boues et leur élimination par décantation. Ces boues tertiaires sont renvoyées vers le traitement biologique. Le déversement de l eau claire L eau claire de surface est récupérée par débordement dans les déversoirs périphériques du bassin. Elle peut enfin rejoindre le milieu naturel, après être passée par un débitmètre enregistreur de sortie des eaux traitées. Nombre d ouvrages : Surface au miroir d un ouvrage : 607 m Diamètre au miroir d un ouvrage : 7,8 m Hauteur d eau cylindrique : Temps de séjour en pointe : 3m 3,9 heures
5 5 LE TRAITEMENT DES BOUES ET LEUR DEVENIR Le processus de dépollution des eaux usées urbaines produit d un côté de l eau épurée, de l autre des sous-produits en grande quantité : les boues. Représentant chaque jour un volume considérable, ces boues doivent trouver une destination en continu, au même titre que les eaux débarrassées de leur pollution retournent en permanence dans le milieu naturel. Quelle prise en charge pour les boues? Les boues liquides qui sortent du clarificateur doivent obtenir une consistance pâteuse afin d être plus facilement manipulées, stockées et transportées. L épaississement des boues se fait grâce à une déshydratation par centrifugation. Le principe consiste à introduire les boues brutes dans un bol tournant à très grande vitesse afin de séparer une partie de l eau contenue dans ces boues sous l action de la force centrifuge. Que deviennent les boues après leur stockage? Les boues produites par la station d épuration sont envoyées vers une filière de compostage. Le compost ainsi obtenu est utilisé comme apport fertilisant en agriculture. De nombreux contrôles sont réalisés sur les boues produites pour garantir leur conformité au regard de la réglementation qui encadre la valorisation. Ce traitement permet d augmenter la concentration des boues en matière sèche. Il s effectue dans un local fermé, ventilé et désodorisé qui se trouve dans le même bâtiment que celui utilisé pour le prétraitement. (1) Volume de boues liquides traité : Quantité de matières sèches éliminées : Stockage en bennes avant évacuation CENTRIFUGATION FILIERE BOUE Quantité de sédiments évacués : (1) à la capacité nominale de l installation 930 m3/j ouvré kg/j ouvré 3 50 kg/j ouvré
6 6 L A D E S O D O R I S AT I O N La dépollution des eaux usées produit de mauvaises odeurs, qu il faut traiter avant leur retour à l air libre. Les principales sources de mauvaises odeurs sont les boues et leur traitement, ainsi que les installations de relevage et de prétraitement. Les opérations de prétraitement (dégrillage, dessablage, dégraissage) ainsi que la déshydratation et le stockage des boues s effectuent à l intérieur des locaux fermés, qui sont ventilés et désodorisés. Le traitement des odeurs s effectue dans deux tours de lavage où de l acide sulfurique, de l eau de javel et de la soude sont pulvérisés à contre-courant du circuit d air. Ce sont ces réactifs qui neutralisent les composés gazeux, générateurs de mauvaises odeurs. Nombre de tours de lavage : Diamètre d une tour : 00 mm Hauteur de garnissage d une tour : 500 mm Vitesse de passage de l air dans les tours : Débit de l air extrait : FILIERE AIR,5 m/s Nm3/h
7 7 LE REJET EN MILIEU NATUREL La station d épuration du SIARE est conçue pour être visitée par le public afin de le sensibiliser aux problèmes liés à l eau et à l environnement. Elle est certifiée ISO et contribue à la préservation du milieu naturel, conformément aux normes de rejet imposées par la réglementation française. Dès sa conception, toutes les mesures limitant les impacts de la pollution sur le milieu naturel ont été prises. Cette station s intègre complètement dans le paysage local et le respecte grâce au management environnemental mis en place par l exploitant. La protection et le respect de l environnement passe par un suivi strict de la qualité du rejet, mais aussi par la connaissance de l eau entrante sur la station (notamment au niveau des industriels). LA CERTIFICATION ISO14001 L ISO est une certification internationale qui garantit la maîtrise de l impact de l activité industrielle sur le milieu naturel. Ce diplôme est délivré par l AFAQ (Association Française de l Assurance Qualité), un organisme indépendant de certification. EUTROPHISATION Les teneurs en azote et en phosphore sont des paramètres très importants. Les rejets excessifs de phosphore et d azote contribuent à l eutrophisation des lacs et des cours d eau. Ce phénomène se caractérise par la prolifération d algues et la diminution de l oxygène dissous, ce qui appauvrit la faune et la flore des eaux superficielles (cours d eau, lacs, etc.). Cette fragilité du milieu naturel a été prise en compte par la réglementation avec la notion de zones sensibles. de l'eau rejetée dans la Rivière d'etampes RENDEMENT ÉPURATOIRE L effluent épuré répond aux objectifs de qualité suivants (sur un échantillon moyen 4 heures) Concentration Rendement Matières en suspension : 30 mg/l 94 % Rivière d Etampes Demande biologique en oxygène sous 5 jours : 15 mg/l 96 % Demande chimique en oxygène : 50 mg/l 94 % Azote Kjeldahl : 5 mg/l 94 % Azote global : 15 mg/l 83 % Phosphore Total : 1 mg/l 95 %
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