RIVAROL HEBDOMADAIRE DE L OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "RIVAROL HEBDOMADAIRE DE L OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE"

Transcription

1 Sionisme : Trump reconnaît Jérusalem comme la capitale d Israël Les chefs et partis populistes actuels ne sont-ils pas une imposture? Les hommages à Jean d Ormesson et à Johnny Halliday : l overdose! RIVAROL Quand les peuples cessent d estimer, ils cessent d obéir N /12/2017 Le triomphe des fausses valeurs et des imposteurs LA LES GAZETTES, les radios et les télévisions en ont vraiment fait des tonnes à propos de la mort à vingt-quatre heures d intervalle de Jean d Ormesson le 5 décembre et de Johnny Halliday le jour de la Saint Nicolas. Editions spéciales, hors-série, soirées exceptionnelles, l on n a reculé devant aucune démesure, aucun dithyrambe, aucun excès. Drucker y est allé de sa larme à l œil à la fin de son émission en forme de panégyrique, et place de la Madeleine, le jour des obsèques où, contrairement à ce qu ont dit les media, il n y eut pas de messe mais seulement une cérémonie d hommage, l on a pu voir une banderole avec pour inscription «Johnny notre Dieu», signe manifeste d une impressionnante idolâtrie et parallèlement témoignage de la profonde et totale déchristianisation de la quasi-totalité des Français. Autrefois on honorait les saints, les héros, les martyrs dont la vie exemplaire, les vertus exceptionnelles et les hauts faits étaient un modèle à même d enthousiasmer les intelligences, d enflammer les âmes, d embraser les cœurs. L on contait les exploits du chevalier Bayard sans peur et sans reproche, l on relatait par le menu la destinée extraordinaire de sainte Jeanne d Arc, l on évoquait avec fougue la mémoire des quarante rois qui ont fait la France, l on vénérait tous les saints patrons de notre patrie, de saint Martin dont la chape, dans les temps anciens, trônait en tête des armées, à saint Louis, qui rendait la justice sous son chêne, fit construire la Sainte Chapelle et partit en croisade pour délivrer le tombeau du Christ. On évoquait saint Roch et son chien, saint François parlant avec ses amis les oiseaux, sainte Jeanne d Arc conversant avec saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite. On célébrait avec faste chaque 28 janvier la saint Charlemagne pour rendre hommage à ce grand empereur. On donnait en exemple à l école, dans la famille la vie et les œuvres des personnages illustres et des grands hommes. Aujourd hui, puisqu on honore plus ni les rois ni les saints ni les martyrs, puisque l on n a plus d idéal spirituel et national, puisqu il n y a plus ni convictions ni certitudes ni foi ni colonne vertébrale, il ne reste que la société du spectacle et de l argent-roi. Le monde N 3309 DU 13 DÉCEMBRE Imprimé en France/Printed in France L F: 4,00 HEBDOMADAIRE DE L OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE (Dessin de Chard) moderne repose sur le vide et sur le règne de Mammon, c est pourquoi l on divinise des milliardaires dégénérés, des sportifs dopés, des saltimbanques cocaïnomanes, américanisés et multidivorcés, des écrivains habitués du petit écran qui ne font qu enfoncer des portes ouvertes, des carpettes infatuées d elles-mêmes qui cochent méticuleusement toutes les cases du conformisme et de la bienpensance. Ce monde ne propose au public que des héros fatigués, des marchandises avariées, des personnages frelatés, des individus faisandés. Les hommes, il est vrai, ont les héros et les chefs qu ils méritent. DANS CE déluge d hommages, l information est passée quasiment inaperçue, mais au moment même où la France pleurait son Johnny, qui adopta deux enfants non européens, se maria cinq fois, refusa toujours de chanter aux BBR alors qu il se rendait régulièrement à la Fête de l Huma et participa activement cinq ans durant à l américanisation du pays et à la révolution des goûts musicaux, Laurent Wauquiez était triomphalement élu à la présidence des Républicains. Ce qui n est pas un événement politique totalement anodin, même s il était attendu. Le 10 décembre, l homme de 42 ans a en effet obtenu 74,64 % des voix, devant la filloniste Florence Portelli (16,11 % des voix) et le juppéiste Maël de Calan (9,25 %). Alors que les dirigeants du parti craignaient une participation famélique, entre et votants, militants se sont officiellement exprimés sur les adhérents à jour de cotisation, soit 42,46 % de participation. «Ce soir, c est le début d une nouvelle ère pour la droite», s est félicité l heureux élu selon lequel «la droite est de retour», formule qui était d ailleurs son slogan de campagne. «Il faut reconstruire la droite», a également déclaré le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Désormais à la tête d un camp dont tous les anciens chefs sont tombés à la primaire puis à la présidentielle, Wauquiez avait vu un boulevard s ouvrir devant lui avant l été, ses principaux concurrents (Valérie Pécresse et Xavier Bertrand) ayant renoncé à l affronter, sachant qu ils n avaient aucune chance de le battre. Cette victoire est objectivement une très mauvaise nouvelle, une de plus, pour Marine Le Pen tant Wauquiez, reproduisant la stratégie de Sarkozy en 2007, a choisi de droitiser son discours. Au cours d une campagne active où il a sillonné toute la France (plus de 70 déplacements contre 11 seulement pour la présidente du FN jusqu au congrès de Lille en mars 2018!), Wauquiez a choisi de séduire l électorat le plus droitier en utilisant les codes, les formules, les thèmes susceptibles de le faire tomber dans son escarcelle. Se voulant le héraut d une «droite qui ne s excuse pas d être de droite», le sémillant quadragénaire a évoqué la question de l immigration, a loué «une majorité silencieuse» méprisée par le pouvoir en place et a appelé à un référendum sur un nouveau traité européen permettant de retrouver la maîtrise des flux migratoires. Il s agit là évidemment de promesses démagogiques qui ne seront jamais tenues mais cette stratégie de séduction de l électorat frontiste peut à nouveau fonctionner, dix ans après, compte tenu du discrédit personnel et politique de Marine Le Pen. BENJAMINE de Jean-Marie Le Pen, en plus des problèmes financiers, des offensives judiciaires, du désarroi voire du départ de nombreux cadres et militants continue contre tout bon sens la guerre contre son père. Le 11 décembre la cour d appel de Versailles (qui rendra son arrêt le 9 février 2018), a ainsi réexaminé, à la demande du Front national, la question de la présidence d honneur et de l exclusion du fondateur du mouvement. L avocat choisi par Marine Le Pen, Me Georges Sauveur, qui fut le défenseur du MRAP, n a pas fait dans la dentelle pour attaquer le Menhir. «Quand on a été condamné (pour l affaire du détail ), que l on est repris de justice, l honneur eût été de rester taisant», a accusé Me Sauveur, qui a assimilé Jean-Marie Le Pen à un clown et à «Christophe Rocancourt, dépeint comme l escroc des stars». Marine Le Pen choisit pour plaider contre son père un avocat d extrême gauche qui traite le fondateur du FN d escroc, de clown et de «repris de justice». On admirera une nouvelle fois l élégance, la piété filiale et la force des convictions politiques de l actuelle présidente du Front national. Me Frédéric Joachim, le brillant et talentueux avocat de Jean-Marie Le Pen, n eut aucun mal à stigmatiser ce «déballage d insanités». «Comme il y a des Etats voyous, il y a des partis voyous, et le FN est devenu un parti voyou» a dénoncé Me Joachim. La raison? «Un parti qui se fait justice lui-même, qui fait fi des décisions qui ont été rendues par la justice», argue l avocat. Puisque la justice a validé la présidence d honneur du FN à Jean-Marie Le Pen, qu à quatre reprises (sur quatre!), Thémis lui a donné raison, le Menhir devrait jouir de tous les droits liés à cette présidence d honneur, notamment la participation aux bureaux politiques du FN. «Nous n avons jamais été convoqués à la moindre réunion. C est par la presse que nous apprenons qu il y a un bureau politique qui se tient en ce moment même, et auquel Jean-Marie Le Pen n a pas été convoqué», a ajouté Me Frédéric Joachim qui a dénoncé «un règlement de comptes et un assassinat politique». Pendant que les plaidoiries avaient lieu, un bureau politique élargi du FN se tenait à Nanterre avec pour ordre du jour la modification des statuts du FN et la suppression définitive de la présidence d honneur lors du congrès de Lille les 10 et 11 mars prochains. Marine Le Pen veut non seulement enterrer son père mais la parricide quinquagénaire veut elle-même planter les clous dans le cercueil de son géniteur. Décidément Jupiter rend fous ceux qu il veut perdre! RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo. fr>.

2 2 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL Georges Marchais et l immigration Le PC a célébré les vingt années de la disparition de son ancien secrétaire général Georges Marchais, décédé le 16 novembre A cette occasion, il y a eu un beau concours d amnésie collective des organes d information, L Humanité en tête. Pas tellement sur le passé controversé de l ouvrier de l industrie aéronautique Marchais, qui travailla pendant la Seconde Guerre mondiale en France, puis en Allemagne, sur les avions militaires du Troisième Reich. C est plutôt les prises de position du dirigeant communiste sur des sujets toujours, et plus que jamais, d actualité aujourd hui, qui ont été soigneusement passées sous silence. Fin 1980, les pouvoirs publics veulent imposer à la mairie communiste de Vitry-sur-Seine l implantation sur son territoire d un foyer d accueil pour des centaines de travailleurs (ou futurs travailleurs) D.R. maliens. Le maire PC, P. Mercieca, s y oppose courageusement, et il n hésite pas à faire démolir le début de construction. Une énorme campagne médiatique se déclenche contre le PC, accusé de racisme, etc. Il n empêche, P. Mercieca, poursuivi en justice, sera finalement acquitté. Georges Marchais, le 6 janvier 1981, avait pris urbi et orbi position sur l affaire, et notamment énoncé la phrase souvent citée alors : «il faut stopper l immigration officielle et clandestine». Il apparut alors qu à l exception d intellectuels marxistes tentés par un passage dans le camp de la bourgeoisie, la masse du parti était en symbiose avec son chef. Œuvrant à l époque dans un organisme spécialisé dans l étude du communisme français et international, j approuvais à titre personnel la ligne du PC sur l immigration. Cela ne plut évidemment pas à la direction de la structure, qui dépendait du grand patronat, immigrationniste ardent. Comme mes supérieurs firent rédiger anonymement et répandre massivement un texte attaquant le PC sur ce point, dont la paternité me fut attribuée, une fêlure qui devait s accentuer par la suite en résulta. Une pomme de discorde interne au PC Dans le même temps, une autre polémique se produisit, qui faisait rebondir un hourvari datant de mai A ce moment, un dirigeant du PCF, Pierre Juquin, avait lancé une philippique contre les premiers mouvements homosexuels militants en France. Une décennie plus tard, il y eut un rebondissement, marqué par des mises en garde du PC adressées à des intellectuels communistes se faisant remarquer par leurs pratiques sexuelles hors la norme. L un des personnages en cause se distingua au point que le service d ordre du Parti lui infligea une sévère correction physique en plein Saint-Germain-des-Prés. Là aussi, Georges Marchais prit une attitude sans équivoque, hostile aux novateurs. Les deux sujets sont certes de nature très différente. Mais ils témoignent de l originalité de la direction Marchais à la tête du Parti de la «classe ouvrière», laquelle existait encore pleinement en ce temps. Pour avoir combattu Georges Marchais dans la presse et l édition alors, sur des questions plus générales, je me suis senti obligé d évoquer objectivement Georges Marchais à propos de deux polémiques, qui n étaient pas du tout de «simples détails». Nicolas TANDLER. - DROIT AUX LETTRES - l D Eric RAINSART : SUR DEUX DÉCÈS Cette semaine nous a donné notre pitance d hommes célèbres (selon le monde et la société) pour qui l obsolescence programmée s est appliquée. D un côté, un petit maître de la littérature que l on aurait ignoré au XVII e siècle. Homme charmant et séducteur d apparence, un littérateur de cour, un aristocrate bourgeois. En réalité, un médiocre chef d entreprise même pas payé à la ligne comme Alexandre Dumas. De l autre côté, un être sensible dévoré par le déni du père et qui a fait sa carrière sur un mélange de blues et de rock. Un troubadour des temps modernes, en sorte. A l époque, j étais abonné à Salut les copains et à Mademoiselle âge tendre. Il a exécuté de très belles chansons, nul ne peut le nier. Même pour l esbroufe, il portait en collier une grande croix que même les évêques ont jeté dans le Cloaca Maxima. Pour cela, il lui sera beaucoup pardonné. Dans l immense public qui accompagnait le corbillard on sentait la ferveur des sexagénaires au passage du cercueil. Pas un voile, pas une burqa, pas une djellaba, pas un turban. Le peuple français blanc, toujours un peu cocu, mais si émouvant. Donc, à tout prendre, entre l académicien doré sur tranche et le petit SMET devenu grand, je choisis Johnny. L académicien avait renié les valeurs de la France, Johnny avait à ses pieds la vraie France. Celle qui parle du cœur et pas des fantoches de l Académie Française, avec épée pour la chasse au moustique. l De Patrick LARCHMONT : LES DICTÉES DE JEAN-MICHEL BLANQUER Connaissant la fâcheuse habitude d une majorité d enseignants (manipulés par leurs Syndicats de Gauche, et eux-mêmes gauchistes ou gauchisants), mais aussi Claude Allègre n avait pas été le premier à s en apercevoir des idéologues progressistes et idéologues qui dirigent en fait l Education prétendue nationale depuis certain «Gouvernement provisoire», et qui traînent régulièrement des pieds les uns et les autres pour appliquer des mesures de simple bon sens (qualifiées de réformes ), il est permis de se demander combien de «professeurs des Ecoles» (n oublions pas les professeures, ni même les professeuses!) appliqueront sa mesure-choc (comme le disent les journaux), celle d une dictée quotidienne. On se souviendra du sort que les Syndicats d Enseignants tous gens de progrès s il en est avaient réservé à la décision prise naguère par un ministre de réintroduire à l Ecole (de la République!) la bonne vieille «Méthode Syllabique». A propos de cette «dictée quotidienne» (dont nul ne devrait contester l utilité, selon l adage que «c est en forgeant qu on devient»), il y a une question fondamentale que ne se sont manifestement pas posée le ministre et ses conseillers : comment ne pas décourager davantage des écoliers qui ne maîtrisent pas la lecture, qui ne comprennent pas ce qu ils lisent et accumuleront les fautes en leur imposant une dictée quotidienne? On devine par avance la panique que ces dictées vont apporter chez les élèves, chez leurs parents et chez les enseignants. Pourquoi ne pas commencer par le commencement : en apprenant d abord aux écoliers à lire et à écrire correctement? Tout simplement? Ce qui est le premier rôle, le premier devoir «d apprenants» (mot emprunté au jargon de l Education Nationale) dignes de ce nom! Certes, Jean-Michel Blanquer a prévu des «contrôles d évalution» pour connaître le niveau de chaque «apprenant» (bis!). Mais ce ne sont pas ces évalutions qui, d un coup de baguette magique, permettront de rattraper le retard en matière de maîtrise de la lecture. Pourquoi, oui pourquoi, le ministre de l Education Nationale n a-til pas le courage d interdire purement et simplement la catastrophique Méthode Globale et d imposer la Méthode Syllabique? Celle qui avait permis aux «Hussards Noirs» de Jules Ferry d apprendre parfaitement à lire, à écrire et même à orthographier à des générations d écoliers (de tous milieux comme de toutes origines), avec un taux de pratiquement 100 % de réussite. Le désastre dans l apprentissage de la lecture ayant commencé (pour s étendre!) avec la machiavélique «Méthode globale». Un instituteur pardon, un professeur des Ecoles homme de gauche et syndicaliste déclaré, avait dénoncé cette Méthode il y a une quinzaine d années dans un livre au titre particulièrement explicite (Et vos enfants ne sauront ni lire, ni écrire, ni compter) après avoir constaté ses échecs répétés, et la réussite de ceux de leurs collègues qui utilisaient («en douce») la bonne vieille «Méthode Syllabique», quand ce n étaient pas les mères ou les grands-mères (mais oui, mesdames les féministes!) qui suppléaient des maîtresses et des maîtres incapables d apprendre à lire aux écoliers dont ils avaient la charge. Chaque fois qu un ministre a tenté de rétablir (timidement, il est vrai) la Syllabique, on a assisté à une «levée de boucliers» des syndicats, et d une partie des enseignants. Chaque fois, il a fallu les rassurer en leur disant que l on pourrait D.R. continuer à enseigner ce que j ose appeler le «non-apprentissage» de la lecture avec la Globale. Des experts ont même prétendu démontrer que la méthode d apprentissage n avait aucune incidence sur les résultats. Sans réfléchir au fait que cela pourrait amener à conclure qu il y aurait certaines catégories d écoliers plus durs de comprenure que d autres Bref, comme on l avait titré à l époque «la guerre pédagogique n aura pas n a pas eu lieu». Et tant pis si cette «non-guerre» s est faite au détriment de ce qu on appelle pompeusement «l apprentissage des savoirs». Tant pis aussi si une étude qui vient tout juste de sortir montre que les écoliers français de CM1 sont en queue de peloton en Europe pour la maîtrise de la lecture. Loin derrière ceux de la Russie de Poutine Tant pis si faute d avoir pu suivre un cursus scolaire normal du fait de leur incapacité à comprendre ce qu ils lisent des centaines de milliers de jeunes gens sortent du lycée sans formation, sans métier. Tant pis s ils grossissent le nombre des chômeurs, ou décident de se lancer dans le chouf avant d autres trafics juteux, ou pire encore pour gagner leur vie En guise de post-scriptum : ayant passé les 25 premières années de ma vie au Maroc, j avais pu y constater que des instituteurs ont su apprendre sans difficulté à lire, à écrire, à orthographier, à compter, etc. tout cela parfaitement et en français! à de jeunes blédards marocains qui ne parlaient pas un mot de français. Avec un taux de réussite à un Certificat d Etudes supérieur à celui du Bac que l on donne aujourd hui en incitant fortement les correcteurs à l indulgence Je précise que leurs parents ne connaissaient que l arabe dialectal et ne savaient ni lire ni écrire. Et qu ils ne pouvaient en aucune façon aider leurs enfants. Sinon en les encourageant. De quoi faire honte, sinon donner mauvaise conscience, à tous les appreneurs et appreneuses de la République qui s entêtent à utiliser la mauvaise méthode en prétendant que toutes les méthodes se valent (celles qui échouent, comme celles qui réussissent?). Il est vrai que leurs collègues du Maroc, eux, ne passaient pas leur temps à faire de la discipline, et qu ils enseignaient la morale inspirée du Décalogue en même temps que le respect des maîtres. Ainsi que celui de la France (je dis bien la France!), le pays protecteur, et de ses valeurs. De vraies valeurs, celles-là, et qui n ont rien à voir avec la pacotille du «vivre ensemble» l De J. PLESSIS : NON A LA CÉLÉBRATION DE JEAN PAUL II Les catholiques, ce qu il en reste, sont tombés sur la tête. Ils se mobilisent pour le maintien d une statue d un prétendu pape, canonisé sans aucun miracle et qui a contribué après Jean 23 et Paul 6 à ruiner le Catholicisme. Cet homme qui a fait allégeance à toutes les religions de la terre Assise 1986 ne fait pas partie des racines chrétiennes de la France. S il a arboré toutes sortes de coiffures, hormis la Tiare, la Croix sans Christ au-dessus de sa tête n a pas à être sacralisée Pauvre monde noyé dans le mensonge depuis des décennies et qui, complètement déboussolé, en est à célébrer des faux-semblants. Ecrits de Paris AU SOMMAIRE DE DÉCEMBRE 2017 Paul SIGAUD : L aviateur Charles Lindbergh contre le bellicisme judéo-globaliste Michel FROMENTOUX : Mai-68 : cinquante ans de chienlit François-Xavier ROCHETTE : Les affaires de pédomanie des puissants vont-elles enfin éclater?! Scipion de salm : La Deuxième Guerre mondiale au cinéma à travers quelques films récents Paul-André DELORME : Le centenaire de la mort d Edouard Drumont Jérôme BOURBON : ECRITS DE PARIS fête ses soixante-dix ans! Chèques à l ordre d Editions des Tuileries 19 avenue d Italie Paris. 10 euros franco de port le numéro, 53 euros l abonnement pour un an. Archives numériques en vente à 2 euros sur <

3 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL 3 Chronique de la France asservie et résistante (Dessins de Chard) DÉCIDÉMENT il ne fait pas bon être chauffeur au Front national! On se souvient du septuagénaire Jean- Pierre Zablot qui vivait à Saint-Cloud dans une pièce de 10 mètres carrés, dont il n avait plus les moyens de payer le loyer et qui avait porté plainte en janvier 2017 contre le Front national pour travail dissimulé. De 1999 à 2015, cet ancien para fut le chauffeur de Jean-Marie Le Pen : «J étais mobilisable tout le temps. Une journée type, c était aller chercher le président à 9 heures et terminer à 22 ou 23 heures. Pas de vacances et pas de weekends. C est de l esclavage moderne.» Il y a deux ans, Zablot tombe malade. Hospitalisé, il perd son travail et sa paye de 2000 euros, au noir. L ancien chauffeur reste alors sans ressources. Par des moyens détournés, le FN lui fera parvenir quelques aumônes avant de complètement couper les ponts. Par la voix de son trésorier, l inénarrable Wallerand de Saint-Just, le FN conteste tout même que l homme ait bien, des années durant, exercé son travail de chauffeur. Le FN s en sort bien puisque l homme, épuisé, déprimé et sans ressources, est mort subitement en mai dernier, quatre mois après avoir porté plainte. Seul Jean-Marie Le Pen lui a rendu hommage dans un tweet confirmant qu il a bien été son chauffeur. La direction du FN a, quant à elle, gardé le silence. CHAUFFEUR DU FN? UN MÉTIER SUICIDAIRE! Mais il y a pire encore. David P. était chauffeur de direction au Front national. Il transportait divers hiérarques dont Marine Le Pen et Louis Aliot. Mais souvent, c était Philippot. La raison? Philippot n a pas le permis de conduire. Et voici que le 21 septembre 2017, au petit matin (on n ose pas dire à l heure du laitier), le très dévoué David P. charge celui qui était encore, pour quelques minutes, le numéro 2 du FN. Direction, le plateau des «4 Vérités» sur France 2 où Florian Philippot va annoncer sa démission du Front national. Conséquence? Le pauvre David, qui n en pouvait mais, fut immédiatement convoqué par une supposée DRH du FN (directrice des ressources humaines), dans l après-midi du 21 septembre, pour lui annoncer qu il était viré sur-le-champ. Son badge d accès était désactivé, son véhicule de service récupéré, il se trouvait à la rue. Une procédure parfaitement illégale qui coûtera très cher, devant les prud hommes, à Marine Le Pen. Tout étudiant en première année de droit social sait qu il est obligatoire de respecter certaines règles impératives : lettre de convocation recommandée avec accusé de réception à un entretien préalable de licenciement (article L du Code du travail), possibilité d être accompagné par un salarié de l entreprise ou une personne extérieure à celle-ci, etc. CHAUFFEUR DU FN? UN MÉTIER SUICIDAIRE! A l issue de l entretien avec une DRH (?) complètement dépassée, celui qui travaillait au FN depuis cinq ans, fut accompagné par la sécurité pour quitter le bâtiment. Il a expliqué : «Je suis reparti de là comme un visiteur lambda Ou quelqu un affecté par le choléra». Le pauvre David, qui estime être la victime collatérale de la rupture politique entre Florian Philippot et Cruella d Enfer, en fit une dépression. Le médecin lui octroiera un congé maladie de plusieurs semaines au terme duquel il eut l outrecuidance de revenir au siège, histoire d obtenir quelques explications. La réponse fut Nein, Raus! (Non, dehors!) Il commentera : «Je n ai même pas pu entrer. Tout s est passé via l interphone. On m a laissé entendre que l ordre venait directement de la présidente du parti, Marine Le Pen.» Du coup, David gamberge et s interroge douloureusement : «J ai l impression d être une victime collatérale. Pourtant, je n ai jamais fait de politique et j ai plusieurs fois refusé d être colistier lors d élections. Peut-être ont-ils voulu faire table rase et éradiquer l équipe Philippot à laquelle je n appartenais pas.» Son avocat, Me Charles Morel, dépeint ainsi le bagne que David eut à subir : «Mon client était corvéable à merci, il a accompli des centaines d heures supplémentaires ni rémunérées ni compensées, rempli des missions non prévues, fait des avances de frais très conséquentes remboursées des mois plus tard, sacrifié sa vie privée et sociale, soirées et week-ends, pour se faire éjecter comme un malpropre le jour du départ de Florian Philippot, alors qu il était salarié du parti.» Et il ajoute : «Le cas de mon client donne la mesure du double langage du parti de Marine Le Pen sur la condition salariée.» Et bien, oui, c est ainsi que cela se passe au Front national mariniste. Elle est belle, la candidate autoproclamée de la France des exclus, des petits, des oubliés, des obscurs et des sans grade! STRASBOURG : L ENFANT JÉSUS CHASSÉ DU MARCHÉ DE NOËL Le Christkindelsmärik, ou «marché de l Enfant Jésus», en dialecte alsacien, est le nom donné au traditionnel marché de Noël qui se tient depuis 1570 à Strasbourg. Il est le plus ancien de France et attire tous les ans deux millions de visiteurs. Certes, au fil des ans, on y trouve de plus en plus de produits made in Taiwan Et puis, les beaux chants de Noël français et allemands sont de plus en plus souvent remplacés par les gingle bells américains. Une nouvelle étape vient d être franchie. La traditionnelle arcade lumineuse où l on lisait, à l entrée du marché Christkindelsmärik, a tout bonnement disparu par la volonté du maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. Beaucoup trop clivante sans doute, trop provocatrice à l encontre de nos frères musulmans ou francs-maçons RÉÉDITION DES PAMPHLETS DE CÉLINE! L information semble incroyable. C est le magazine L incorrect qui l a dévoilée. Les pamphlets de Louis-Ferdinand Céline (Bagatelles pour un massacre, L École des cadavres et Les beaux Draps), seront édités chez Gallimard et annotés par le journaliste et romancier Pierre Assouline. En fait, Céline lui-même n avait pas souhaité une réédition et avait un tout petit peu oublié ses propos antisémites virulents, ce qui lui vaudra les sarcasmes de PAC (Pierre-Antoine Cousteau). Son exécuteur testamentaire et biographe, l étrange François Gibault, n y était pas non plus particulièrement favorable. Quant à Lucette Destouches, sa veuve, elle s y opposait vigoureusement. En fait, des raisons financières expliqueraient cette réédition. Lucette Destouches est âgée de 105 ans et a besoin d une assistance médicalisée 24 heures sur 24, ce qui nécessite de rémunérer trois personnes à temps plein. L Express, qui évoque cette affaire, émet l hypothèse que les droits d auteurs générés par l œuvre de Céline, aujourd hui surtout vendue en poche, ne suffisent sans doute pas à financer ce personnel. L éditeur Gallimard a prévu d agrémenter ces trois pamphlets antisémites de plusieurs textes dont A l agité du bocal (texte où Céline exterminait Sartre) et Vive l amnistie, Monsieur! WALLERAND DE SAINT JUST, L HIMALAYA DE LA PENSÉE! Yasmine Benzelmat, Vanessa Juille et Béatrice Troussard, trois élues Front national du Conseil régional d Ile-de- France, ont annoncé, le 4 décembre, leur démission du groupe FN présidé par Wallerand de Saint-Just. Elles expliquent dans un communiqué : «Le virage à gauche du FN s est de plus en plus accentué et des désaccords idéologiques se sont multipliés à cause d une ligne trop ancrée à gauche, alors que nous sommes trois femmes de droite», ajoutant: «La refondation telle qu elle est mise en œuvre ne fait que reproduire les mêmes méthodes d action, de harcèlement ou de désorganisation généralisée qui ont conduit aux échecs électoraux et déçu nos militants et nos électeurs». Elles dénoncent «une gestion calamiteuse des hommes, très autoritariste qui se faisait beaucoup en dépit du respect des élus qui ne font pas partie de la caste du siège. Il y a un manque d écoute absolu des élus de terrain dans ce qu ils ont à remonter.» Elles rejoindront sans doute Les amoureux de la France, un mouvement lancé récemment par les députés Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Emmanuelle Ménard, avec les anciens parlementaires Jean-Frédéric Poisson (PCD) et Nicolas Dhuicq (LR). Qu en dit le brillantissime Saint-Just? Cela vaut son pesant de cacahuètes : «Trois conseillers philippotistes sont partis il y a quelque temps parce que nous étions trop à droite pour eux, ces nouveaux départs seraient dus au fait que nous sommes trop à gauche, cela prouve que nous sommes dans le vrai, dans l équilibre.» Ca, c est fort! L éloge du centrisme! Et si, in fine, François Bayrou était le prochain président du FN? En attendant, le groupe FN au conseil régional d Ile-de-France a perdu en l espace de quelques semaines près d un tiers de ses membres (6 sur 22) mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure l ex-avocaillon. MÉLUCHE, FAIS GAFFE! Mélenchon est en train de flirter très, très dangereusement avec la ligne jaune (comme l étoile) qu il est streng verboten (strictement interdit) de franchir pour toute personne ayant la volonté d avoir une espérance de survie politique raisonnable. Méluche était fou de rage après son passage à «L Emission politique» où il avait été titillé sur son patrimoine financier (fort confortable) et son appétence pour la dictature vénézuélienne. Dans un long billet, il s en est pris violemment aux journalistes qui l avaient interrogé, dont Léa Salamé, qualifiée de «personne sans foi ni loi». Et puis vint le très dangereux dérapage. Il écrit : «Je ne me suis pas préoccupé de ses liens familiaux, politiques et communautaires. Quand elle m a pris à parti sur mon patrimoine de riche, moi le fils d un postier et d une institutrice, j aurais pu lui en jeter de bien bonnes à la figure en matière de patrimoine et de famille.» Liens communautaires? Léa Salamé ferait-elle partie d une communauté? Laquelle? Mystère. Toujours est-il que le journaliste du Monde, un mignon comme on les aime, qui raconte l histoire, s autorise à prendre un petit air assumé d imbécile en évoquant ces «liens communautaires» de la présentatrice («dont il est difficile de savoir à quoi ils correspondent», écrit-il) Il paraît, toujours selon cet article, que «c est une petite phrase qui a fait tiquer nombre d observateurs», dont le journaliste Claude Askolovitch. On se demande vraiment pourquoi LE DICTATEUR NORD-PHOCÉEN EN SES (BASSES) ŒUVRES Le «dictateur nord-phocéen» est l aimable surnom donné par les (nombreux) adversaires que Stéphane Ravier, le sénateur marseillais du FN, compte au sein du mouvement. En cause : ses comportements tyranniques. La dernière affaire fait du bruit. Un élu FN vient de porter plainte pour menaces de mort et extorsion aggravée contre Ravier qui l aurait quelque peu tabassé. Michel Cataneo allait être entendu par les instances disciplinaires du parti pour avoir tenu sur les réseaux sociaux des propos «critiques» à l encontre du mouvement et de sa présidente et pour avoir posté des tweets jugés «islamophobes et racistes» par la direction du FN très sourcilleuse sur ce point. Avant cet entretien, l arrogant et prétentieux Stéphane Ravier avait donc invité ce militant et élu frontiste pour en discuter au siège marseillais du parti, histoire sans doute de lui expliquer la vraie vie. Mais Cataneo allait tomber dans un piège. Il a raconté avoir été conduit dans un bureau fermé à clé où Ravier et son bras droit, Stéphane Dheilly, l auraient injurié, lui auraient fouillé les poches, exigé le code de son portable et «confisqué» ses affaires. Cerise sur la bouillabaisse, ils l auraient forcé à se mettre à genoux et photographié dans cette pose humiliante, Ravier lui donnant violemment des claques des deux mains et le menaçant s il s avisait à parler de cette cérémonie, lui disant avec élégance : «Tu baigneras dans ta merde et dans ton sang». Michel Cataneo affirme ensuite avoir été contraint, en présence de deux autres personnes, de signer trois lettres, à la présidente du Front national Marine le Pen, à la mairie de Marseille, et au préfet pour démissionner de son mandat de conseiller municipal, ce qui était l objectif de cet entretien musclé. Ayant Dieu merci réussi à survivre, traumatisé (il dit «avoir eu très peur» et être «impacté psychologiquement»), il est allé porter plainte. Une enquête a été ouverte par la Sûreté départementale qui prend l affaire très au sérieux. Quant à Ravier, il parle de délire. Quant à la direction du FN, il annonce que Cataneo va être traduit prochainement devant les instances disciplinaires du mouvement pour avoir critiqué publiquement Marine Le Pen! Décidément, il s en passe toujours des choses bizarres au Front national mariniste R. S.

4 4 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL Révélations préoccupantes sur la gestion FN LE FAUX Caruso Johnny à peine éteint, voilà que de nouveaux brasiers s allument dans l horizon FN. Pas besoin d «allumer le feu», il couve déjà pour le Parti à la Flamme. Les canaux de financement pour le moins baroques du FN sont, on le sait, dans le viseur de la justice depuis un certain temps, mais les possibilités de non-lieu au regard des accusations portées deviennent aujourd hui microscopiques. Le système de financement des campagnes législatives de 2012 vaudra au parti un procès pour complicité d escroquerie en 2018, et le 25 septembre dernier le micro-parti Jeanne et son secrétaire général Jalkh avaient déjà été mis en examen pour escroqueries et recel d abus de biens sociaux, à la suite du travail de fourmi des juges d instruction Aude Buresi et Renaud Van Ruymbeke. Les investigations des juges, résumé en soixante pages précises découlant de trois années d enquête de la brigade financière et du pôle financier du tribunal de Paris, semblent implacables. Selon ce document, le système de financement des campagnes mis en place quelques mois après l arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti serait fondé sur un mécanisme lésant le contribuable. Devant ces deux juges d instruction, Frédéric Chatillon avait d ailleurs reconnu l an passé un confortable taux de 74 % de marge brute réalisé sur les affiches officielles et professions de foi de Marine Le Pen lors de la présidentielle de Sur les 2,4 millions d euros remboursés par l Etat, son agence de com avait ainsi dégagé une marge de 1,8 million d euros! «Il sera relevé que M. Chatillon et la société Riwal ont tiré parti de leur position privi- légiée d imprimeurs subrogés pour surfacturer l Etat», ont alors notés sévèrement les juges. L agence de communication de ce très proche de Marine ne se montrait pas ingrate : une employée de Riwal a ainsi été assignée pour récolter les 500 parrainages nécessaires à la candidate du Front en Et l agence a commandé pour euros de tracts au FN dans une étrange inversion des rôles entre le client et le fournisseur sur lesquels le parti a dégagé 80 % de marge! Mais ce n est pas tout : quarante-quatre photocopieurs flambants neufs ont été livrés dans toutes les fédérations FN aux frais de Riwal avant qu un subtil et inattendu contrat de location soit mis en place a posteriori. David Rachline et Nicolas Bay ont eux bénéficié en 2012 de providentiels CDD chez Riwal, sans pourtant disposer de bureau fixe ni d adresse électronique professionnelle Quant à Florian Philippot, vice-président du Front à l époque, il s était attaché en 2013 les services d une collaboratrice rémunérée euros par une société filiale de Riwal. «La surfacturation permettait à M. Chatillon et à la société Riwal de cumuler des gains importants qui permettaient de financer le parti sous diverses formes», assènent les juges d instruction. Tout ceci était donc porté à la connaissance du public : en centralisant la fourniture de tracts et affiches aux candidats via le micro-parti Jeanne, les caciques du FN auraient maximisé les remboursements publics des frais de campagne accordés aux candidats récoltant plus de 5 % des voix. Mais voilà qu un rapport accablant de l organisme Tracfin dont le magazine Challenges se fait l écho vient pré- ciser et aggraver les faits déjà ci dessus exposés. LA BOMBE TRACFIN Premier constat de Tracfin : les sommes brassées par le structure Jeanne sont surprenantes. Entre 2014 et 2016, années où se sont succédé les élections municipales, européennes, départementales, sénatoriales et régionales, le micro-parti a prêté quelque 16,5 millions d euros à des candidats amis, généralement à un taux d intérêt de 6,5 %. En retour, Jeanne a perçu pas moins de 22,4 millions d euros de la part des candidats, eux-mêmes largement remboursés de leurs frais de campagne par l Etat, réalisant un profit de six millions d euros! Début 2014, Marine Le Pen a ainsi bénéficié de euros pour mener sa campagne des européennes, qu elle a remboursés sept mois plus tard. Philippot, le désormais chef des Patriotes, a, lui, reçu la coquette somme d un million d euros en deux ans pour ses campagnes municipales, européennes et régionales. Les enquêteurs de Tracfin relèvent par surcroît plusieurs bizarreries dans le financement des campagnes frontistes. Exemple : lors des départementales de 2015, certains candidats ont versé leur chèque à Jeanne pour l achat de leurs tracts et affiches, mais après les élections Le tarif de la mise en forme des comptes de campagne par le cabinet de Nicolas Crochet, un expert-comptable très proche de Marine Le Pen, variait en outre du simple au triple d un candidat à l autre! Comme lors des élections législatives de 2012, les experts de Tracfin soupçonnent un gonflement des frais de campagne des candidats FN pour augmenter les rembour- sements publics. Et s étonnent que la centralisation des dépenses via le micro-parti Jeanne n ait pas conduit à des économies d échelle Pis, ils évoquent une possible entente entre le micro-parti Jeanne et la société Riwal pour surévaluer le montant des factures. Les experts de la lutte anti-blanchiment s étonnent aussi de versements à une société baptisée HMD Finance. Cette ancienne entreprise de sécurité, reconvertie dans le conseil (concept vague largement utilisé dans les années 80 pour verser des rétro-commissions, par exemple) a touché la bagatelle de euros du micro-parti Jeanne entre 2014 et Des opérations dont Tracfin se demande bien à quelles prestations elles correspondaient, quand HMD Finance ne compte aucun salarié et effectue très peu de dépenses courantes. Plus grave : le principal associé de la structure, Olivier Duguet, qui n est autre que l ancien trésorier de Jeanne, a effectué plusieurs virements vers des sociétés qui ressemblent fort à des coquilles vides, dont une située au Bénin. Une autre, spécialisée dans le commerce de véhicules, semblait assumer des dépenses d ordre privé n ayant rien à voir avec son activité déclarée : séjours au Futuroscope, à Arcachon et dans le pays basque, achats chez Foot Locker, Toys R Us ou Castorama. La gravité cumulée de tels faits relevant de pratiques délictueuses, et dont, semble-t-il, les mécanismes ont été mis en place après l avènement de Marine Le Pen à la tête du FN en 2011 explique-t-elle le envoi du FN par sa propre banque? C est une possibilité sérieuse en plus de la piste de l emprunt russe. Jean BEAUMONT. Ormesson et la vacuité intellectuelle de la droiche triomphante Que dire de Jean d Ormesson qui vient de s éteindre? Que depuis sa mort les hommages pleuvent, bien évidemment Pour l instant.. Jean d Ormesson est un salonard, un dandy mental, un pur produit de cette grande bourgeoisie industrielle mixée d aristocratie agonisante de l entre-deux-guerres, qui, ayant fait de brillantes études il ne faut pas l oublier a compris que la réussite sociale et politique dans le chaos de l aprèsguerre s associait à la droiche gaullo-communiste au pouvoir, puis à la rien-pensance médiatique postsoixante-huitarde qui en a inéluctablement découlé en réaction. (Son père était diplomate et surtout grand ami de Léon Blum : le petit Jean avait donc été à bonne école ) Jusqu à un certain point il pourrait être compris comme un «anti-sacha Guitry» L esprit en moins Gaulliste fanatique, sioniste impénitent, uniquement préoccupé par le fait d être «toujours être là où cela se passe», c est l incarnation de la feuille de Gustave Thibon : «être dans le vent, c est l ambition d une feuille morte» Jean d Ormesson était un excellent littérateur, mais ce n était que cela. Toute la question est de savoir au service de quoi ce don a été mis : à «l intolérable légèreté de l être», au vide abyssal d une pensée convenue engluée dans le politiquement correct qui l en a fort bien récompensé. Une feuille morte donc! Une écriture jolie mais sans souffle : rien de brillant, d impétueux, de subtil Ormesson, c est l incarnation de la droiche dans toute sa vacuité intellectuelle Il ne laissera rien si ce n est le souvenir d un homme effectivement atteint par cette grande culture de tradition française aujourd hui hélas sur le déclin, d un grand homme de lettres, certes, mais surtout des lettres des autres! Considéré par certains comme «le dernier monstre sacré historique de la littérature française», il n avait ni la puissance d un Maurice Druon, ni la finesse d un Michel Mohrt qu il fera tout de même rentrer à l Académie Française ce qui n est pas le moins étonnant compte tenu de ce qu il représentait à ses yeux La littérature d Ormesson ne peut se qualifier que par ce qu elle n est pas La forme n excuse pas tout, même si elle lui a valu le grand honneur d être édité de son vivant dans «La Pléiade». Quelque part Bernard Pivot, qui l avait finement analysé, l avait bien compris Politiquement, intellectuellement, Ormesson n est qu un mercenaire, pour ne pas dire un laquais. Mais un serviteur n œuvrant pas du tout avec la noblesse du collaborateur du prince qui sert la monarchie au service du peuple Non! UNE VRAIE CARPETTE Ormesson, c est l opportunisme intellectuel et social personnel au service du système le plus porteur à ses yeux en ces temps : le système médiatique, avec toute la médiocrité que cela peut impliquer Telle l illustrera son activité au Figaro qui n a pas laissé un souvenir impérissable. Académicien obligé à 48 ans, il y sera le lobbyiste infatigable d une double cause imposée alors par LE politiquement correct : la féminisation et la sionisation de l institution. Parrain empressé des candidates dès la première, Marguerite Yourcenar, chacun se souviendra de ses regrets de ne pas avoir vu Raymond Aaron imposé sous la coupole. Mais il y accueillera Simone Veil avec un discours dont la flagornerie la plus basse et l obséquiosité la plus appuyée resteront emblématiques. EStce cela qui lui vaudra de finir Grand Croix de la Légion d Honneur? L histoire le dira On ne reprendra pas ici son chantage lors de l élection de Finkielkraut où, face à la fronde de certains académiciens, il n avait pas hésité à proclamer dans les colonnes du Figaro : «S il n est pas élu, je ne mettrai plus les pieds à l Académie» L aurait-il fait? On en doute. Que serait-il devenu si on ne parlait plus de lui? Ce genre d attitude n est d ailleurs en rien innovante Le cas le plus célèbre dans notre histoire récente est celui de Pierre Benoit. Un homme d une autre trempe que Jean d Ormesson, celui-là! Paul Morand devait se présenter (et sans équivoque être élu) à l Académie Française en 1959, mais le général De Gaulle, déjà président, toute haine dehors, fit savoir qu il s y opposerait Pierre Benoit déclara alors qu il ne remettrait pas les pieds Quai Conti avant que Paul Morand ne soit reçu sous la coupole Et il resta fidèle à sa parole Paul Morand devint quand même académicien, en 1968, De Gaulle amnistie oblige ayant couché les pouces, mais Pierre Benoit, décédé quelques années auparavant, n en fut pas le témoin. Politiquement, malgré l étiquette d homme de droite que lui conférait son appartenance au Figaro, Ormesson n a jamais renié ses amitiés communistes, notamment Leroy, ni son admiration pour le monde soviétique! Ainsi Dans le Figaro Littéraire du 9 septembre 1999, il déclarait à son collègue Patrick Besson : «J aurais voulu être un héros de l Union Soviétique» car pour lui les communistes «veulent le bonheur de l humanité et cela leur donne une autre dignité» (sic!) (Propos tenus sur Antenne 2 le 24 novembre 1989). Après l invasion de l Afghanistan, il persiste dans Le Figaro Magazine du 19 janvier 1980 : «Malgré Prague et malgré Kaboul, je reste un partisan de la détente avec l URSS!» Il s associa en bon descendant, côté maternel, de Louis Lepeletier de Saint-Fargeau aux cérémonies du bicentenaire de la Révolution Française. En 2001, il loua Hervé Bourges, collabo des FLN, en ces termes : «Il n a jamais caché ses opinions de gauche. Elles sont tout à fait légitimes, elles lui font honneur, on l en féliciterait plutôt» (sic!) (Propos reproduits dans son livre : Dieu, les affaires et nous.) Jean d Ormesson appela évidemment à l interdiction du Front National dans Le Figaro du 3 avril 1992 : «Il y a une solution assez simple au problème : il faut l interdire. Je n y verrais, pour ma part, pas le moindre inconvénient». Bref l attitude typique d un homme «attaché aux valeurs et aux traditions nationales» mais surtout conscient de ce qui est porteur et de ce qui lui rapporte Il aurait dit un jour : «Mon rêve aurait été d être un intellectuel juif!» Le «Monde juif» s est empressé de le rappeler : lemondejuif.info/2017/12/mort-de-lecrivainjean-dormesson-reve-aurait-ete-detre-intellectuel-juif/ Et toute la presse de la communauté le reprend en écho On attend de voir si on mettra les drapeaux en berne à Tel-Aviv ou à Jérusalem Enfin, dans la catégorie «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais», le gagnant est sans contste Jean d Ormesson! Dans une interview à Salut les Terriens, il expliquait qu «un écrivain doit faire attention à la façon dont il meurt. C est très mauvais pour un écrivain de mourir, par exemple en même temps que Piaf. Piaf a pris toute la lumière pour elle et on n a pas parlé de Cocteau.» Eh bien, c est ce qui est arrivé à Ormesson avec la mort de Johnny Halliday qui a pris presque toute la lumière. Citons pour conclure Cyrano de Bergerac (Act. V sc. 6) : «Et voilà que je suis tué dans une embûche, Par-derrière, par un laquais, d un coup de bûche! C est très bien. J aurai tout manqué, même ma mort.» Claude TIMMERMAN.

5 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL 5 C ÉTAIT il y a un an. Toute la gauche jacailleuse et écrivailleuse, les politologues et sociologues, les journaleux à prétentions intellectuelles, surjouaient l affolement. Le Brexit, l élection de Trump, la présidentielle autrichienne où les deux grands partis de gouvernement, sociaux-démocrates et conservateurs, n avaient réuni ensemble que 22 % des voix : la «vague populiste» triomphait et allait tout emporter. Marine Le Pen peut être élue présidente de la République, si, si, on vous l assure. En face, surtout parmi les rescapés de ce qu on appelait jadis la Nouvelle Droite, certains faisaient chorus. Dans un livre superficiel au point d en être gênant, Alain de Benoist célébrait «le moment populiste». «Année après année, jubilait-il, le mouvement s accélère». LES IMPOSTEURS DU POPULISME Las, depuis un an, ce sont les échecs qui se sont accumulés. Le système a partout repris la main. La présidentielle française a vu l effondrement politique et personnel du marinisme et l élection, en la personne d Emmanuel Macron, d une figure ostentatoire des élites mondialistes. Le Parti conservateur autrichien n a eu qu à se doter d un nouveau chef de file, jeune, souriant et sans cravate, pour arriver largement en tête aux dernières élections ; comme les sociaux-démocrates, de leur côté, ont été dopés par le vote immigré, les populistes de la FPÖ ont même manqué la deuxième place. Surtout, Donald Trump a renié son programme de campagne. Il avait promis d expulser les clandestins par millions : on s achemine de plus en plus clairement vers une amnistie massive, tout au plus adoucie par quelques mesures cosmétiques de renforcement des frontières. Ce que le lobby immigrationniste n avait pu faire sous Obama est en passe de s accomplir sous Trump. Nous ne saurions, nous autres Français, nous étonner de ce paradoxe : nous l avons vécu avec Sarkozy, élu en parlant de racaille, de kärcher et d identité nationale, et dont la politique fut ce que l on sait. À chacune de ces déroutes et de ces trahisons, il est des causes individuelles. Sarkozy passant de sa Cécilia à sa Carla, Marine Le Pen entre son gourou et son concubin, Trump dominé par sa fille et son gendre Kushner : autant de situations particulières, encore que, même à ce niveau, on puisse relever certaines similitudes. Mais elles trahissent un fait général, à savoir la médiocrité, pour ne pas dire davantage, des dirigeants populistes. Le populisme est par excellence le créneau politique des charlatans. C est qu il est avant tout, aujourd hui, un style de communication. Des candidats de tout bord s évertuent à «faire peuple», «proche des gens», se font photographier en bras de chemise ou avec un casque de chantier, exhibent sur les plateaux de télévision des émotions sincères méticuleusement répétées avec des escouades de communicants surpayés. Laurent Wauquiez, grand bourgeois parisien hyper-diplômé, est en ce moment un exemple désopilant de cette comédie. Parmi les «populistes de droite» ceux qui parlent d immigration et d Islam, en bravant un peu, dans des limites bien circonscrites, le politiquement correct, certains, tels Trump, Sarkozy ou Marine Le Pen, sont très réellement grossiers et incultes, ne sachant rien, ne lisant jamais : ils jouent leur propre rôle. Mais cette vacuité intellectuelle et morale comporte aussi une complète absence, ne disons pas même de convictions, mais de repères politiques. Elle les livre à toutes les influences. Juste assez malins, le temps d une élection je parle de Sarkozy et de Trump, pour comprendre qu une ligne de droite populiste leur fera gagner des voix, ils ne sont pas capables de s y tenir une fois élus : il leur y faudrait une fermeté presque héroïque, ou L illusion populiste alors une espèce d âpreté révolutionnaire, et où les puiseraient-ils? On peut, bien entendu, parler d immigration, et se faire entendre, sans recourir à la rhétorique populiste. Enoch Powell, après son discours des fleuves de sang en 1968, reçut plus de cent mille lettres de félicitations, et les dockers de Londres se mirent en grève pour le soutenir. Powell s habillait comme un gentleman, parlait comme un gentleman, et son prestige dans les milieux populaires venait précisément de ce que, sans rien renier de ce qu il était, cet homme d une immense culture savait donner forme à ce qu ils éprouvaient. Jean-Marie Le Pen, à l époque où personne ne parlait encore de populisme, fit du Front National un grand parti ouvrier en émaillant ses discours d imparfaits du subjonctif et de citations latines. Il est vrai que le niveau culturel moyen, il y a cinquante ou même trente ans, était autre chose que ce qu il est aujourd hui. Le fait est que la critique de l immigration, du moins celle qui est relayée dans les gros médias et obtient un impact électoral, est devenue le monopole des politiciens populistes, c està-dire de gens qui sont, par définition, des imposteurs : dans ce qu ils disent, dans la manière dont ils le disent, ou dans les deux à la fois. Et à ces professionnels de l abus de confiance, le bon peuple, hélas, apporte sa confiance. LE SUICIDE DES PEUPLES C est pour Alain de Benoist un axiome que «le peuple est parfaitement compétent pour distinguer ce qui est politiquement bon et politiquement mauvais, ce qui satisfait ses aspirations et ce qui les déçoit». L auteur qui, comme chacun sait, n a rien à voir avec «l extrême droite», se borne à signaler que celle-ci, de Joseph de Maistre à Maurras, poussa la méchanceté jusqu à rejeter la démocratie. Rien n est pourtant plus évidemment vrai que ce qu écrivait Maistre en 1796, dans ses Considérations sur la France : «Le peuple craint, diton ; le peuple veut, le peuple ne consentira jamais ; il ne convient pas au peuple, etc. Quelle pitié! le peuple n est pour rien dans les révolutions, ou du moins il n y entre que comme instrument passif [ ]. Le peuple, si la monarchie se rétablit, n en décrétera pas plus le rétablissement qu il n en décréta la destruction, ou l établissement du gouvernement révolutionnaire». Aucun de nos changements de régime depuis 1789 n a été le résultat d un vote populaire : tout au plus le peuple fut-il appelé à ratifier le fait accompli, ce qu il ne manqua jamais de faire. L ex-nouvelle Droite, qui est devenue gaulliste en même temps qu elle est devenue démocrate, donne volontiers De Gaulle en modèle de populisme. Oui, vous avez bien lu, De Gaulle, celui qui répétait : «Les Français sont des veaux». Est-ce donc, désormais, «le peuple» qui l a ramené au pouvoir en 1958? On s était mis dans la tête que c était un coup d État militaire doublé d un joli petit complot. On voudrait pouvoir croire qu un peuple, à l heure ultime, quand il voit devant lui le choix entre la vie et la mort, est capable d un accès de lucidité et d énergie qui, en démocratie, s exprimerait dans les urnes. L expérience, hélas, donne tout lieu d en douter. Il est des peuples qui se suicident. Paul Bourget le soulignait dès 1909, au sommet de l entreprise anti-religieuse de la Troisième République : «Notre langue est, comme notre race, pénétrée, pétrie de catholicisme. Nous enlever cette religion de nos origines et de nos dix siècles d histoire, c est proprement nous dénaturer. Besogne meurtrière à laquelle il semble parfois que notre pays se voue, dans des accès d une sorte de psychose collective. Ces véritables impulsions au suicide, car certaines erreurs, adoptées par la majorité, équivalent à la mort volontaire, se traduisent par bien des signes.» Il arrive même que le suicide soit physique. En 1992, aux dernières élections de l Afrique du Sud blanche, plus des deux tiers des votants se prononcèrent pour la fin de l apartheid, c est-à-dire pour leur propre génocide. F. W. de Klerk eut ce commentaire triomphant qui était en même temps un effroyable aveu : «L électorat blanc s est élevé au-dessus de lui-même». Il s est élevé au-dessus de lui-même Il s est aboli, auto-génocidé, condamné à disparaître de la face de la terre. Les 82 % de Français qui, en 2002, plébiscitèrent Chirac contre Le Pen, firent un choix du même ordre. On dira que ces votes étaient biaisés, tant était flagrante la disproportion des moyens en faveur du pouvoir en place, que les électeurs furent trompés quant aux véritables enjeux, manipulés par une gigantesque propagande. Mais il ne s agit pas de savoir ce que pourraient être des élections dans un monde idéal. Il s agit du suffrage universel tel qu il s exerce hic et nunc, dans les sociétés occidentales, où l argent et les médias ont le pouvoir que l on sait. Prétendre que, dans ces conditions, le peuple au sens politique, le peuple comme populus ou démos est «parfaitement compétent pour distinguer ce qui est politiquement bon et politiquement mauvais», c est par trop se moquer du monde. Est-il besoin d ajouter que le corps électoral comprend une proportion toujours croissante d allogènes, lesquels, dans leur écrasante majorité, pratiquent le vote ethnique, en faveur des candidats les plus immigrationnistes et islamophiles? Dans à peu près toutes les métropoles d Europe occidentale, il est d ores et déjà impossible à un parti de droite populiste de l emporter, tant la substitution de population est avancée. Si l espoir en un sursaut salvateur du suffrage universel était déjà illusoire au siècle dernier, qu est-il aujourd hui? SAUVER LA RACE? Faute de pouvoir compter sur le peuple comme sujet politique, peut-on du moins s appuyer sur le peuple au sens social, le peuple comme plebs, qui constitue la principale clientèle des partis populistes? C est lui, d après les études de sociologie électorale, qui a assuré le Brexit et fait l élection de Trump, lui aussi qui a permis à Marine Le Pen d entrer malgré tout à l Assemblée nationale, avec une poignée de fidèles. Subissant de plein fouet l invasion, les couches populaires indigènes sont certes mieux immunisées que d autres contre l euphorie de «l enrichissement» ou la moraline de «l accueil des réfugiés qui fuient la guerre et la misère». Mais leur détresse même en fait des proies faciles pour les vautours du populisme de calcul politicien et de rente électorale. Alain de Benoist relève, après beaucoup d autres, le mépris de classe des intellectuels qui dénigrent le vote populiste comme celui des moins diplômés : «on pourrait tout aussi bien considérer que les moins éduqués sont aussi les moins conditionnés par l idéologie dominante». C est vrai dans une certaine mesure, en tant que tout vaut toujours mieux que la demi-instruction. Il ne faudrait pourtant pas verser dans un rousseauisme de caricature, sur le thème du peuple gardé dans sa vertu par son heureuse ignorance. Si l inculture garantissait l indépendance, le Système n aurait pas organisé, comme il le fait méthodiquement depuis tant d années, la déculturation générale. La vérité est que l école n est qu un vecteur parmi d autres de la propagande immigrationniste, flagellatrice et métissolâtre : la télévision, la publicité, le spectacle sportif, répandent tout aussi sûrement le poison. Les milieux populaires vont moins à l université mais consomment plus de télé-réalité : en fait de décervellement, l une vaut bien l autre. Le peuple a longtemps eu, pour parler comme Pascal, des «opinions saines», fûtce pour de mauvaises raisons («encore que les opinions du peuple soient saines, elles ne le sont pas dans sa tête. Car il pense que la vérité est où elle n est pas»). Voici encore quelques décennies, les enquêtes faisaient apparaître, sur des sujets révélateurs comme l homosexualité ou la peine de mort, un très net écart entre les moins diplômés et les autres. C est beaucoup moins vrai aujourd hui : on constate, surtout chez les plus jeunes, un conformisme croissant, d un bout à l autre de l échelle sociale je ne parle évidemment que des indigènes. Sur la question même de l immigration, les gens modestes ont intériorisé les interdits de la nouvelle bien-pensance : ils s autocensurent, demandent d avance pardon quand ils osent se plaindre des conséquences les plus immédiatement odieuses de l afflux allogène («je ne suis pas raciste»). Pire, il suffit de prendre les transports en commun dans n importe quelle ville d Europe occidentale pour constater les progrès de l abrutissement et de la miscégénation chez ce qui reste d autochtones : ce ne sont partout que spécimens de ce qu Evola appelait l antirace. Les discours, les programmes, le personnel même des partis populistes reflètent tout cela. On trouve, à l entrée Peuple du Dictionnaire politique et critique de Maurras, un curieux article, paru dans l Action française en 1910, sur l affaire des matelots du Moulouya. Ceux-ci s étaient mis en grève pour exiger le renvoi de chauffeurs somalis, recrutés sur des salaires de misère pour servir sur leur bateau. La presse radicale-socialiste avait attaqué ces grévistes, coupables de «ne vouloir pas supporter de nègres ni d Arabes parmi eux. Parfaitement! Cent vingt ans après la Révolution française, certains dictateurs de la CGT se trouvent offensés qu un Somali puisse être chauffeur d un navire à côté d un Provençal ou d un Breton». Maurras prend hautement la défense des matelots dont la réaction est «un mouvement de fierté nationale que l on peut appeler très justement aristocratique». Ce sont les anti-grévistes qu il fustige : «Un travailleur français n a pas le droit de se sentir chez lui sur un vaisseau de France. [ ] Il ne lui est même pas permis de trouver qu un nègre sent mauvais. [ ] Nous sommes et devons être serfs de Cosmopolis». À en croire Alain de Benoist, la caractéristique du populisme est de mêler trois acceptions du mot peuple : le peuple politique, le peuple plebs on a vu ce qu il fallait penser de l un et de l autre, et le «peuple défini par son histoire et sa culture (ethnos)». Comme si le peuple racial, le peuple au sens de Volk n était qu une affaire de culture! Et quelle culture, aujourd hui qu il n y a plus de culture, ou que tout est culture, ce qui revient au même? La conscience, ou du moins l instinct racial, voilà ce qui était autrefois l honneur du peuple et dont la propagande du Système travaille si furieusement à effacer les vestiges. Voilà la dernière étincelle de vie qu il faudrait sauver, ranimer, faire grandir. Or ce peuple-là, c est justement celui que le populisme a choisi d ignorer. Il y a, d un point de vue anti-démocratique, bien des critiques à faire au fascisme. Mais que dire du populisme, fascisme sans chef et sans doctrine, qui est aussi un fascisme sans race? Flavien BLANCHON.

6 6 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL Macron à Alger : l impossible cautérisation du passé LE VOYAGE éclair de Macron en Algérie le 6 décembre n aura pas été une promenade de santé. Il a certes au cours de ces quelques heures rencontré Bouteflika, donné une conférence de Presse et une interview de 19 minutes à la télévision indépendante TSA et à sa jeune journaliste Hadjer Guenanfa. Mais beaucoup retiendront le bain de foule «sans foule» se moquèrent les gazettes du pays Certes il y avait beaucoup de monde dans cette rue d Isly qu il s efforça de remonter jusqu à la Place Bugeaud, devenue ironiquement Place Emir Abdel Kader. On apprendra plus tard que le parcours avait été bouclé dès 6h du matin et qu en réalité la foule était maintenue à distance par des barrières. Dans le brouhaha on distinguait beaucoup de cris et de sifflés. Des slogans vociférés : repentance, visas, «crimes de guerre», «crimes contre l Algérie». Il n échappera pas au spectateur averti qu il n y avait pas une femme dans cette foule. Ni qu elles apparurent soudain par grappes entières agglutinées sur leurs balcons aux fers forgés, poussant des you-you agressifs et par des gestes éloquents, signifiant qu elle n appréciaient nullement celui qui gesticulait en contre-bas. Les journaux retinrent les altercations qui opposèrent Macron à des manifestants, particulièrement à un jeune à casquette qui l interpella sur la colonisation ; «Il faut, lui lança-t-il, que la France assume son passé colonial vis-à-vis de l Algérie». A quoi le président de la République, excédé, rétorqua : «Oui, ça y est. Ça fait longtemps qu elle l a assumé». Puis il change de ton : «Il s est passé des choses comme j ai dit. L Algérie du FLN s est couverte de mausolées à la mémoire de ses martyrs. L idéologie du pays est exclusivement centrée sur la célébration de sa guerre d indépendance. En France tout est commémoration des guerres des siècles passées. Macron lui-même s est fait une véritable spécialité d intervenir dans ces cérémonies. Aussi quand, soudainement, il larmoie sur le sort des Pieds-Noirs ou des harkis, on se sent pris d une furieuse exaspération devant tant d hypocrisie. Il répétera à plusieurs reprises que s il renâcle à la repentance, qui passe mal dans les urnes, il est disposé à rendre à l Algérie les reliques de ses résistants d il y deux siècles, soigneusement conservés au Musée de l Homme. Quoi de plus normal et qui aurait le front de s y opposer? Mais quid en retour : au cours de ce demi-siècle, qui peut citer un seul geste de sympathie de la Il y a des gens qui ont vécu des histoires d amour ici. Il y a des Français qui aiment encore terriblement l Algérie. Qui ont fait de belles choses. Il y en a qui ont fait des choses atroces. On a cette Histoire entre nous mais moi je n en suis pas prisonnier. Et vous, vous avez quel âge?» - «27 ans», répond l autre. «Mais vous n avez jamais connu la colonisation, qu est-ce que vous venez m embrouiller avec ça?». Ce pourrait paraître anecdotique et pourtant ce sera un des faits marquants de sa visite. Doublement d ailleurs. Puisque d une part on voyait bien que ce qui avait rassemblé cette foule à ce moment, en cet endroit, était le désir, comme il advint avec Chirac et avec Sarkozy, de réclamer ces visas dont le président de la République déclara à Hadjer Guenanfa qu il en avait été distribué en Le second intérêt qui se dégagea de cette visite est bien celui de la repentance, illustrée en ce moment par l exigence des Algériens que leur soient restitués les crânes des rebelles qui avaient combattu la France à la fin du XIX e siècle et qui sont conservés au Musée de l Homme. Macron a été clair, dès que la loi sera votée, ces reliques seront restituées. Et en soi on ne voit pas matière à contestation. En revanche, et les 19 minutes d interview qui allaient suivre «ce bain de foule sans foule» le démontrèrent amplement : au-delà de ses grimaces et de ses affirmations plusieurs fois répétées qu il voulait voir apaiser le contentieux passé entre l Algérie et la France par des concessions des deux parties, les assurances du président de la République pêchent par le fait qu elles sont strictement à sens unique. Depuis 56 ans, La bouffissure des uns contre l humiliation des autres D.R. D.R. A gauche la sculpture monumentale de Paul Landowski. Dix mille noms d Algérois de toutes origines morts en 14/18 étaient inscrits sur le monument. A droite le sarcophage en béton du sculpteur algérien Issiakhem datant de nomenklatura FLN en direction des Pieds Noirs. Sur le Grand Pavois, ce superbe monument aux morts de la ville d Alger étaient inscrits par ordre alphabétique les noms de tous les Algérois, quelle que soit leur religion, disparus pendant la Première Guerre Mondiale. Les statues et édifices mémoriels transférés en France ne doivent rien à la magnanimité de l Etat algérien. La dévastation, la désacralisation des cimetières dont les croix indisposaient, n ont jamais soulevé aucune récrimination des autorités françaises. Tout ce que les Algériens et leurs complices français surent faire pour se débarrasser des cimetières et de leurs croix aura été de rassembler à la pelleteuse les ossements de centaines de milliers d Européens et de les jeter dans une fosse commune du cimetière de Saint Eugène auquel ils n eurent même pas la décence de conserver son nom. Macron, le généreux, qui prétend rendre à chacun sa mémoire, a-t-il eu un seul mot pour ceux qui continuent près de soixante ans après l indépendance d observer en silence les pelleteuses raser les églises de leur village dont la silhouette indisposait tous ceux qui en Europe exigent la construction de mosquées cathédrales. Tant qu à évoquer 1962, «les humiliations et la violence», pourquoi ne pas rappeler celle vécue au plus profond de leur désespoir par ces foules anéanties, chassées de leur vie, déboulant à Marseille dans un déferlement de haine et d insultes monté d un pays chauffé à blanc par ses politiciens et ses media? G. M. quel geste de conciliation l Algérie FLN a-t-elle jamais adressé aux Européens d Algérie et aux harkis? C est bien de réclamer sans cesse une repentance de l adversaire et de l accuser de tous les crimes de l Histoire. C est autre chose de s en absoudre et de considérer que tout acte de terrorisme et de barbarie serait sanctifié par l auréole du martyr du seul fait qu il serait exécuté par une victime du colonialisme. Il y a donc une grande part de niaiserie dans le discours macronien. «La jeunesse française, dira-t-il d entrée, est pour une part non négligeable issue de parents nés en Algérie, elle est parfois elle-même d origine algérienne aussi. Il y a donc cette jeunesse algérienne ou issue de en France. Et puis il y a cette jeunesse algérienne qui regarde beaucoup la France et qui aussi attend beaucoup d elle. Et je dirai que c est probablement ça le moteur pour moi de la visite d aujourd hui. Ce qui pour moi structure notre relation bilatérale. C est nos jeunesses croisées». Tout au long d ailleurs il reprendra l antienne que tient depuis des années le grand patronat : des visas ouverts permettant à certaines catégories professionnelles issues du Maghreb de traverser à peu près librement la Méditerranée et de s installer à leur guise sur l une ou l autre rive. LE STIGMATE DU PIED-NOIR Il reviendra ultérieurement en termes encore plus émouvants sur les liens étroits qu il assure exister encore entre les Pieds- Noirs et l Algérie. Glissant quelques larmes de jésuite en direction de ces électeurs-là qui n ont plus d autre patrimoine que leur mémoire éléphantesque : «Ce que j ai dit en février, je l ai dit parce que je le crois et parce que je croyais qu il fallait parler de ce crime contre l humain. J ai blessé beaucoup de gens qui, eux, ont vécu autre chose. Ils ont vécu l Histoire opposée. Ça m a beaucoup frappé parce que ça m a montré combien en France nos Histoires sont mêlées. J ai très bien compris la douleur et l incompréhension que pouvaient avoir beaucoup de nos concitoyens Moi je veux qu on apaise ce passé. En reconnaissant toutes les pages Il y a beaucoup de Français et de Françaises aujourd hui qui ont vécu dans votre pays, qui l ont quitté et qui l aiment terriblement Qui sont partis en pleurant et qui ne vivent que dans l espoir de pouvoir un jour y remettre les pieds. C est ça la France et l Algérie (Il y a) des parts de vie qui sont allées tellement loin dans la violence, dans la souffrance que c est très dur de les apaiser. Et donc le rôle d un président de la République c est d essayer de réconcilier On doit pouvoir en parler de manière apaisée, de faire des gestes, de part et d autre. Et moi je pense que c est important que l Algérie fasse des gestes à l égard de ceux qui sont nés en Algérie et qui veulent pouvoir y revenir.» Comment ne pas s effarer d une telle candeur? Il y a deux mois à peine une pelleteuse rasait l église de Sidi Moussa à quelques kilomètres d Alger qui pouvait être utilisée à de nombreux usages sociaux et sera remplacée par une mosquée. Dans sa délibération l assemblée populaire de la ville déclarait «qu elle témoignait encore de la présence française dans notre pays». Il reviendra à plusieurs reprises «sur les crimes contre l humanité» dont la France se serait rendue coupable envers les Algériens. Certes il fait un pas de côté et parle de «crimes contre l Humain», formule paraissant moins connotée que l autre. Mais elle ne change rien à l affaire. «Je regarde toutes les histoires et toutes les mémoires de nos pays. Ce sont des Histoires qui sont faites d humiliation, de violence et qu il faut condamner, que j ai reconnues». On est bien là dans le narratif anti-colonial cher aux historiens militants de la décolonisation, les Blanchard, Stora, Noiriel, Bancel and C. L exploitation, le racisme, «le burnous que l on faisait suer», la marginalisation du peuple autochtone, de sa culture, de ses mœurs, de ses traditions. Bref les 132 années durant lesquelles un peuple se serait enrichi sur le dos d un autre, le soumettant à une monstrueuse idéologie appelée colonialisme, suffirent à justifier le sort qui fut le sien : son expulsion sous les horions et les insultes. Un demi-siècle plus tard, ce peuple-là, qui n aurait droit qu à l opprobre universelle, comme les nazis, les Sudistes américains, les Afrikaners et les globalement racistes, bien qu il ait subi la plus infâme purification ethnique de la deuxième partie du XX e siècle, semble avoir été gommé de l Histoire et dépouillé de tout droit d expression autre que la sarcastique nostalgérie. Essaie-t-il d élever le moindre monument en souvenir de ses héros morts, le voilà devenu criminel de l Histoire. Tente-t-il de défendre les siens contre les machinations dont depuis des dizaines d années ils sont la cible et surgissent de toutes parts délations et diffamations. Macron participe de cette infamie. Il y apporte son petit tas de venin même si ici ou là on le voit esquisser quelques pas de commisération. Mais comment croire en sa sincérité lorsque toutes les dix lignes il affirme son intention d aller vers plus de connivence avec l Algérie du FLN? Cellelà qui dans les faits poursuit méthodiquement depuis 56 ans sa haineuse campagne d éradication de tout ce qui en Algérie porte encore le stigmate du Pied-Noir. Georges MAÎTRE. Tous n auront pas droit aux parts de souffrance «Il y a des crimes odieux qui demeurent aujourd hui mystérieux et non élucidés, énonce sentencieusement Macron devant les caméras de TSA. Je pense à M. Audin en particulier. Des fouilles doivent être effectuées, ce sont des gestes comme cela, un travail conjoint qui permet de montrer qu il y a une volonté de part et d autre de reconnaître les parts de souffrance». Mais il n y a rien là de mystérieux et de non élucidé. L universitaire communiste Maurice Audin, un des rares Pieds-Noirs à être célébré en France par des centaines d associations, est une des plus grandes figures de la révolution algérienne. On a même donné son nom à l un des hauts lieux de la capitale algérienne qui jadis honorait le maréchal Lyautey. Quand, en revanche, Macron a-t-il prononcé en des termes identiques un éloge de l ingénieur Camille Petitjean, cadre supérieur des usines Berliet à Rouiba et haut responsable de l OAS? Kidnappé, torturé dans des conditions ignobles, abattu d une rafale de mitraillette et découpé en morceaux puis jeté dans un sac à 120 kilomètres d Alger en pleine campagne. A force de recherches, des pistes précises furent relevées qui toutes, aboutirent aux officines barbouzardes et gaullistes, dites Mouvement Pour la Coopération ou Mission C dirigé par un des policiers les plus répugnants que la France ait envoyé en Algérie pour lutter contre l OAS, Michel Hacq. Mais le sort de Camille Petijean fut soigneusement étouffé par les media français qui ne s intéressèrent ainsi que le confessa l une des grandes consciences de cette clique, Jean Lacouture, qu aux tortures dont furent victimes les nationalistes algériens. Et c est là toute la différence entre le traitement de la mémoire selon que vous serez nationaliste algérien, et l objet de toutes les attentions ou nationaliste Pied-Noir. L un étant considéré avec tous les égards dus aux anti-colonialistes. L autre avec l indifférence et la grossièreté qui conviennent à ceux qui portent sur eux toute la perversion de l Histoire moderne. G. M.

7 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL 7 Jérusalem capitale d Israël : Pourquoi maintenant? LA DÉCISION prise par Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale de l État d Israël a de quoi surprendre ; d autant plus que ses prédécesseurs les plus sionistes n ont pas osé franchir le pas, eu égard aux conséquences dramatiques qu elle pourrait entraîner. En effet, si George W. Bush et Barack Obama, durant leur campagne présidentielle respective, ont déclaré (comme Donald Trump après eux) devant l AIPAC (le lobby pro-israélien aux Etats-Unis) qu ils reconnaîtraient Jérusalem dans son entièreté comme étant la capitale d Israël, une fois en fonction, ils n ont pas pris le risque d officialiser leur prise de position électorale. QUELLES CONSÉQUENCES ET QUI TIRERA LES MARRONS DU FEU? D ailleurs, nous voyons d ores et déjà les remous que provoque dans le monde arabe l annonce de Donald Trump. La réaction la plus virulente est sans étonnement celle du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, qui a appelé à un nouvelle Intifada : «Nous devons appeler et travailler à lancer une intifada à la face de l ennemi sioniste», et d ajouter «La seule voie à emprunter devant la politique sioniste, laquelle s appuie sur les Etats-Unis, est de faire éclater une nouvelle intifada contre l occupation et résister à cette occupation», a-t-il déclaré dans un discours prononcé à Gaza. C est exactement ce qu espère Netanyahou et son gouvernement messianique, qui désespèrent depuis que les terroristes ont perdu la guerre contre la Syrie et le Hezbollah. Quoi de mieux qu une bonne provocation comme celle de Trump (de toute évidence sous pilotage du lobby pro-israélien) pour relancer les hostilités avec le Hamas et le Hezbollah en vue d une nouvelle expansion territoriale? En réponse aux déclarations du chef du Hamas, l armée israélienne a opportunément décidé de renforcer sa présence dans les Territoires palestiniens occupés. La stratégie de la provocation est de longue date celle adoptée par l Entité sioniste Souvenons-nous que la Seconde Intifada a été délibérément provoquée par une visite aussi intempestive que provocatrice sur l Esplanade des mosquées (le Mont du Temple) de feu Ariel Sharon le 28 septembre Rappelons aussi que Benjamin Netanyahou, le Premier ministre actuel de l État hébreu, est un «messianiste actif» (le messianisme actif est l idée qu on peut hâter la venue du Messie par des actions AIDEZ-NOUS! AIDEZ RIVAROL! PRENEZ VOTRE COTISATION 2018 AUX AMIS DE RIVAROL! Adhésion simple : 20 euros Adhésion donateur : 40 euros Adhésion bienfaiteur : à partir de 100 euros Adhésion pour personnes en grande difficulté : 10 euros Chèque à l ordre des Amis de RIVAROL 19 avenue d Italie Paris Possibilité aussi de faire un don directement sur le site politiques et guerrières), pour qui tous les moyens sont bons pour hâter la venue du Messie des juifs. Preuve en est un entretien filmé entre Benjamin Netanyahou et le grand rabbin Menahem Mendel Schneerson ( ), un des maitres spirituels du judaïsme à l échelle mondiale, le 18 novembre L échange qu ils ont eu témoigne de la nature messianique et religieuse du projet que le gouvernement israélien tente d accomplir coûte que coûte. Menahem Mendel Schneerson : «Je ne t ai pas vu depuis longtemps. Bénédiction et succès. Double portion de bénédiction.» Netanyahou : «Je suis venu demander votre bénédiction et votre aide.» Menahem Mendel Schneerson : «Dans tous les domaines?» Netanyahou : «Dans tous les domaines personnel et politique.» Menahem Mendel Schneerson : «Depuis notre dernière rencontre beaucoup de choses ont progressé. Ce qui n a pas changé, toutefois, c est que le Messie n est pas encore venu ; alors faites quelque chose pour hâter sa venue». Netanyahou : «Nous faisons, nous faisons» Menahem Mendel Schneerson : «Apparemment ce n est pas suffisant, alors que plusieurs heures sont déjà passées aujourd hui et il n est toujours pas là. Mais il reste encore quelques heures avant la fin de la journée ( journée signifie «courte séquence historique», dans le sens où l arrivée du Messie est imminente), alors essayez encore aujourd hui.» Netanyahou : «Oui» Benjamin Netanyahou fut naturellement transporté de joie d entendre la déclaration de reconnaissance de Jérusalem comme capitale d Israël ; c est un «jour historique» a-t-il dit. Dès le lendemain il affirma que d autres pays s apprêteraient à installer leurs ambassades dans la ville sainte. Les Etats-Unis ont alors demandé aux officiels israéliens de tempérer leur réponse à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale par Trump, car Washington s attend à des retours de flammes potentiels contre les sites états-uniens et ses ressortissants. Preuve que cette décision fut motivée, ou du moins encouragée par les lobbyistes pro-israéliens, les félicitations qu a reçues Donald Trump d Elliott Abrams. Ce Monsieur Abrams fait partie du noyau dur des néo-conservateurs juifs américains, occupant des postes importants dans les institutions les plus influentes aux Etats- Unis ; Elliott Abrams est membre du centre d études moyen-orientales du puissant think tank CFR (Council on Foreign Relations), membre du Comité pour la Paix et la Sécurité dans le Golfe, mais aussi membre du Project for new American Century (Projet pour un nouveau centenaire américain), sans oublier le U.S Holocaust Memorial Council. Ce Monsieur, nommé aux Affaires proches-orientales au sein du National Security Council en 2000, écrivit dans un livre publié en 1997 : «Il ne fait aucun doute que les juifs, fidèles à l alliance qui unit Dieu à Abraham, doivent se tenir à l écart de la nation dans laquelle ils vivent. C est la nature même des Juifs que d être à l écart à part en Israël du reste de la population.» Les deux politologues américains, Stephen Walt et John Maersheimer, se sont étonnés de tels propos, les commentant ainsi : «Propos remarquable de la part d un homme qui occupe un poste stratégique en relation avec la politique relative au Proche-Orient au sein de l administration américaine.» Elliott Abrams, ce grand patriote américain devant Yahvé, a réagi sans attendre à la déclaration officielle de Donald Trump ; il le félicita dans le journal israélien Haaretz, le 7 décembre 2017, écrivant ainsi : «Trump n est pas en train de détruire ses propres efforts de paix mais les fonde dans la réalité : Jérusalem est la capitale d Israël. Et il réagit aux menaces de violences venant de la part des Arabes et des Palestiniens avec le mépris qu ils méritent.» On a là encore, pour la énième fois, un exemple de l activisme des juifs sionistes qui, chaque fois qu ils le peuvent, font allumer par un dirigeant goy là en l occurrence un goy américain un feu pour la guerre, à leur profit, et au détriment des deux autres parties. UNE HISTOIRE QUI SE RÉPÈTE Le même schéma se redessine depuis un siècle Depuis plus de cent ans, les présidents américains se sont fait élire en partie grâce à des promesses isolationnistes : ne pas se mêler des affaires européennes et en particulier ne pas prendre part aux guerres des nations d Europe. En 1916, Woodrow Wilson se fait réélire à la présidence des Etats-Unis avec la promesse qu il n entraînerait pas le pays dans la Première Guerre mondiale. Mais en 1917 la promesse est rompue ; sous l influence du président de la Cour suprême (nommé en 1917), le juif frankiste Louis D. Brandeis, et du rabbin Stephen Wise, le président Wilson décide de l entrée en guerre et du soutien à la Déclaration Balfour. L histoire s est répétée durant la Seconde Guerre mondiale. Alors que Franklin Delano Roosevelt s était fait réélire en promettant de se tenir à l écart des questions européennes. Le 11 septembre 1941 les Etats-Unis commencent à frapper des navires de l Axe Rome-Berlin-Tokyo, avant que le Japon ne répondent par l attaque de Pearl Harbor (le 7 décembre 1941), donnant ainsi le prétexte attendu et provoqué par les Etats-Unis, pour entrer en guerre. George W. Bush, lui aussi, s est fait élire en 2000 avec un programme isolationniste. D ailleurs, aucun élément ne prouve qu avant le 11 septembre 2001 Bush et le vice-président Dick Cheney aient eu l intention formelle d envahir l Irak. Ils étaient, de même que la conseillère à la Sécurité nationale Condolezza Rice, contre les projets de nation-buildings, consistant à intervenir au Proche-Orient pour le remodeler. Dans l année 2000, Condolezza Rice, qui était par ailleurs la principale conseillère du président Bush, écrivait un article dans Foreign Affairs où elle expliquait que les Etats-Unis pouvaient parfaitement vivre avec un Irak doté de l arme nucléaire, ajoutant que la puissance militaire conventionnelle de Saddam avait été sévèrement affaiblie et qu il fallait éviter de se laisser aller à la panique au sujet du régime irakien. Bush lui-même a affirmé au journaliste Bob Woodward qu avant le 11 septembre il n avait pas l intention d attaquer l Irak. De son côté, Dick Cheney a, durant toute la décennie 1990, répété qu une conquête de l Irak serait une erreur stratégique. A la suite de sa première élection, Barack Obama a laissé croire (et peut-être y croyaitil lui-même) dans son discours du Caire le 9 juin 2009 qu il y aurait «un nouveau départ» (A New Beginning) dans les rapports entre les Etats-Unis et le monde musulman, qu il entendait améliorer. Il avait d ailleurs tenu des propos en faveur de la Palestine sur lesquels il a dû revenir. On l a constaté, sa politique vis-à-vis du monde musulman s est située, sous la pression des lobbies et de l Etat profond, dans la continuité de celle de l Administration Bush. DONALD TRUMP PRIS AU PIÈGE J ai expliqué dans les deux derniers numéros de RIVAROL que Donald Trump subissait les attaques violentes de l État profond, qui fait peser sur lui l épée de Damoclès. J ai précisé qu un élu (dans tous les sens du terme!) juif démocrate de la Chambre des représentants, Monsieur Steve Cohen, a présenté une résolution de destitution du président Trump, accusé notamment d entrave à l enquête sur l ingérence russe dans la campagne présidentielle de Pas plus tard que la semaine dernière, comme je l ai rapporté dans mon précédent article publié dans ces mêmes colonnes, l ancien conseiller de Donald Trump, Michael Flynn, a été retourné contre le président. Flynn, subissant aussi d énormes pressions, s est résolu à collaborer avec le procureur spécial Robert Mueller, celui-là même qui est aux trousses de Donald Trump et qui enquête sur la prétendue ingérence russe dans les élections américaines de Le géopolitologue André Archimbaud propose une analyse qui complète la mienne à propos de cette guerre au sommet de l État américain : «Les républicains sont l ennemi réel de Trump, pas les démocrates. Ceux sont eux qui, appuyés par les espions, la police et les media, ont nourri les démocrates de la thèse de la trahison russe du candidat puis président Trump. Une thèse dont le point culminant vise son impeachment (procédure juridique de destitution) ou sa révocation pour incapacité psychologique ou, mieux encore, une inculpation sur mesure. Le plan de la tribu McCain/Bush/Romney/ Kristol/Kagan est simple : une fois la (très importante) réforme fiscale passée, et son texte signé par le président, les républicains n auront plus besoin de lui. La machine Mueller mettra le turbo, Trump sera forcé à la démission ou se fera encabaner, bref, le «coup d État légal» lancé par l ancien patron du FBI (James Comey) aura accompli son objectif : permettre la conquête définitive de tout l hémisphère nord par l État profond américain» Il est bien possible que Trump ait accepté de reconnaître Jérusalem comme capitale d Israël à la suite d un deal avec les néo-conservateurs républicains. Les seuls à pouvoir le sortir du guêpier dans lequel ils l ont mis. Mais rien ne garantit qu ils lâcheront prise maintenant qu il leur est inutile sur le plan intérieur et extérieur. Jean TERRIEN.

8 8 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL UNE CHOSE est sûre, les Etats- Unis n épargnent rien à la Russie. Qu ils agissent directement contre le plus grand pays du monde en l accusant de piratage, d espionnage, de désinformation et ouvertement de pratiques antidémocratiques à leur encontre ou qu ils commanditent d énormes ONG ou des organisations internationales d essences mondialistes (Unesco) ou fédératives, les charges apparaissent de plus en plus lourdes contre Moscou et son empire. Sans parler des enjeux géopolitiques mondiaux qui ne relèvent pas de notre compétence ici, force est de constater, en toute objectivité, que la guerre de l image bat son plein entre Vladimir Poutine et tout ce qu il incarne et Washington et ses intérêts. Depuis des années, grosso modo depuis une certaine reprise en main de l Etat par le Tsar et un contrôle des secteurs économiques clés du pays, c est toute la société russe qui est visée par ce qu il faut bien appeler le concurrent américano-occidental. Tout semble être mis en œuvre pour écorner voire salir au quotidien, à travers les gros media populaires, l image de la Russie, son modèle économique et social, ses institutions. Les attaques ne sont pas nouvelles mais elles atteignent une intensité jamais vue depuis la fin de la Guerre froide. CETTE IMAGE D UNE VIEILLE RUSSIE ROUILLÉE A la fin des années 1990 et au début des années 2000, le cinéphile un peu lucide pouvait, déjà, trouver Hollywood guère sympathique envers la Russie qu elle présentait toujours vilainement à travers les blockbusters du moment (Independance day, Armagedon notamment), souvent comme une société ringarde aux infrastructures vétustes et ne vivant paradoxalement que sur l héritage soviétique avec ses satellites rouillés, ses alcooliques et ses drogués portant des maillots de bain vert fluo. De 2000 à 2010, rappelons-nous, la Russie était dépeinte comme un pays affreusement raciste dont les skins pourchassaient partout des noirs apeurés et où les militaires étaient azimutés et se torturaient mutuellement dans de sordides casernes (cette propagande se développa également en Europe et existe toujours en France en particulier). Dans le même temps, des reportages initialement américains étaient diffusés pour mettre en exergue la terrible homophobie des Russes et leur machisme ancestral qui devait être dénoncé par les fameuses Pussy Riots (précurseurs des Femens). La nouvelle étape de cette campagne de diabolisation de la Russie, si orgueilleuse, trop orgueilleuse pour le pouvoir mondial, réside dans un laminage de son univers sportif professionnel, l une des plus grandes fiertés russes depuis la fin des années cinquante avec ses héros stakhanovistes de l endurance et de la force. Cela fait quelques temps que les équipes sportives de Russie sont dans le collimateur des fédérations mondiales, des ONG et de la très officielle Agence mondiale anti-dopage (AMA) mais l étau s est soudainement resserré autour de Poutine et de ses sportifs glorieux après un an et plus de sourdes menaces et de quelques gros coups de griffes. LA RUSSIE COMME AXE DU MAL? Le «camp du bien» a franchi la semaine dernière un nouveau cap dont les observateurs-spécialistes du soft power mesurent d ores et déjà la formidable nuisance. Ainsi, le jour de la Saint-Nicolas, Saint Patron de la Russie, et accessoirement jour où Vladimir présenta une nouvelle fois sa candidature aux élections présidentielles de l année suivante, le Dopage et prestige russe D.R. CIO, le comité international olympique (largement dominé dans ses instances dirigeantes par les Etats-Unis), rendit sa décision quant à la participation de la Russie aux prochains jeux olympiques d hiver qui se dérouleront dans trois mois en Corée du sud. Avouons-le d emblée, nous ne nous attendions pas à un coup aussi féroce de la part des américano-mondialistes. Un coup de maître qu a dû apprécier à sa juste valeur stratégique le joueur d échecs du Kremlin! La pire décision que le CIO aurait pu prendre à l encontre de la Russie a été prise. Soit le bannissement de l équipe russe aux prochains Jeux mais l autorisation de la participation des sportifs russes uniquement à titre individuel, sans équipe, sans couleur, sans hymne, sans drapeau, sans groupe, et même sans podium en cas de victoire. En somme, une participation strictement individuelle dépourvue de toute identité. Le problème pour Poutine se révèle inextricable. Certes, Poutine n a pas eu d autre choix que de déclarer sans attendre plus de quelques heures après l annonce du CIO qu il laissait bien entendu la liberté aux sportifs russes de participer aux JO, événement en effet incontournable pour eux, d autant plus que les sports d hiver sont pour les Russes choses très importantes, bien plus que le football, que le basketball (où ils brillent) ou le cyclisme. Importantes parce que l hiver est long, parce que les pistes de ski de fond sont infinies en nombre, parce que l équipe de hockey sur glace est très aimée, parce que les patineurs et patineuses artistiques du pays sont de véritables légendes dans le monde entier, parce que les Jeux de 2014 à Sotchi en Russie étaient une grande réussite. Et c est d ailleurs en 2014 que la Russie avait fini de manger son pain blanc sur la scène sportive internationale. Ce fut l apothéose. La suite se joua sur tapis vert dans un jeu de massacre où l arme pricipale est (toujours, de plus en plus) l accusation de dopage que les ennemis de la Russie utilisent sans compter contre elle. UNE RUSSIE CASTRÉE, UNE RUSSIE HUMILIÉE, UNE RUSSIE ABSENTE Le 23 février 2014, toute la Russie célèbrait en fanfare la dernière journée des jeux Olympiques à domicile à Sotchi : un triplé historique sur l épreuve reine du ski de fond (50 km) et une seconde médaille d or sur les bords de la Mer Noire pour le bobeur Aleksandr Zubkov, porte-drapeau de la cérémonie d ouverture et ami de Poutine, en bob à 4 (après le titre en bob à 2). Un final qui permettait à la Russie d atteindre son plus haut objectif : finir en tête du tableau des médailles, avec une moisson historique de treize médailles d or, onze d argent et neuf de bronze. Trois ans et demi plus tard, un rapport va médiatiquement faire l effet d une bombe dans le monde du sport, celui du juriste canadien Richard McLaren qui prétend révéler les preuves d un dopage institutionnalisé en Russie. Un dopage orchestré par les services secrets dans un scénario que d aucuns qualifieraient de complotiste. Mais avec la Russie, tout est possible Sur la base d un rapport imprécis et à partir de quelques témoignages douteux d immigrés russes installés aux Etats- Unis et, on frémit, protégés physiquement par la police américaine, le CIO a conclu visiblement dans la précipitation (tout s est joué en un mois, empêchant par cette fulgurance une réponse poutinienne optimale) après avoir disqualifié un tiers des sportifs russes médaillés à Sotchi en Un tiers des sportifs, il fallait au moins cela pour arguer d un dopage généralisé et d un dopage d Etat! UNE CABALE ANTI-RUSSE! Nul doute qu il s agit ici d une cabale menée contre la Russie, une attaque ourdie pour isoler la Russie sur la scène internationale, écorner son prestige, frustrer le peuple russe et affaiblir Poutine dans son propre pays. Nous le disions, nous le répétons, c est un coup de maître. Poutine saura l apprécier à sa juste valeur. D ailleurs après la décision du Comité international olympique (CIO) de suspendre la Russie des Jeux olympiques de 2018, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe Maria Zakharova a réagi en dénonçant une tentative visant à isoler la Russie. Moscou voit clairement, derrière cette annonce, une manœuvre politique. Et parle carrément d une «attaque massive». LA DÉFENSE RUSSE Grigori Rodtchenkov est le témoin principal étayant les accusations de dopage institutionnalisé en Russie. Ce sont ses révélations qui ont déclenché une vaste enquête sur la Russie. Il était en effet le patron du laboratoire antidopage de Moscou jusqu en novembre Réfugié aux Etats-Unis, il est visé par un mandat d arrêt international lancé par la justice russe. Se basant sur 700 interrogatoires, le Comité d enquête russe, organisme chargé des principales affaires et qui avait ouvert une procédure en 2016 le visant pour «abus de pouvoir», dément tout dopage organisé par l Etat russe. «Il a été établi que M. Rodtchenkov a lui-même distribué des substances médicales aux sportifs et entraîneurs, qui n étaient pas au courant de leurs effets qui ont été ensuite considérés comme du dopage», a-t-il affirmé dans un communiqué. I. Rodtchenkov aurait ensuite «détruit les tests des sportifs et accusé la Russie d avoir mis en oeuvre un programme de dopage, camouflant ainsi son activité criminelle au Centre antidopage», selon le comité. Il ajoute que son enquête établit «des faits précis concernant ses crimes liés aux manipulations de résultats de tests de dopage sur des sportifs». Moscou a également accusé l Agence mondiale antidopage (AMA) de «ne pas avoir pris de réelles mesures» pour travailler conjointement avec les enquêteurs russes sur la base de données de l ancien laboratoire de M. Rodtchenkov, qui aurait en outre pu accéder à cette base à distance depuis les Etats-Unis. Voilà en tout cas une hypothèse de complot qui n est pas relayée par les media occidentaux. LA RUSSIE BOUC ÉMISSAIRE? Depuis trente ans, l industrie du sport professionnel (qui pèserait 900 milliards d euros sur l ensemble de la planète) lutte non contre le dopage en tant que tel mais contre l image délétère que le dopage donne à ses activités aux yeux du grand public. En d autres mots, ce n est pas le dopage qui dérange les propriétaires d écuries, de clubs, les managers et les sponsors, mais le dévoilement de ce que cette industrie implique en terme de coûts humains. Pour combattre ce sentiment de dégoût qui peut à tout moment étreindre le consommateur (de sport télévisuel et donc de publicités), cette industrie utilise massivement la tactique du bouc émissaire afin de préserver sa crédibilité au détriment donc de quelques individus ou de quelques fédérations ou pays honnis pour des raisons politiques. Ainsi a éclaté en 1988 l affaire Ben Johnson, recordman du 100 mètres éphémère, qui fut accusé d être «chargé en stéroïdes» comme un mulet. Evidemment Ben Johnson fut l ébène qui cachait alors une forêt de dopés, notamment un grand nombre d Américains aux performances fabuleuses. Ce fut un énorme séisme mais les dirigeants du sport plaidèrent la thèse du mouton noir, mouton particulier qui existe toujours Mais qui est rare. Dix ans plus tard éclatait l affaire Festina (équipe de cyclisme qui brillait au Tour de France avec Richard Virenque) qui ne survécut pas au scandale (dit de l EPO, substance permettant une meilleure oxygénation du sang). Tout fut entrepris pour que les media ne se focalisent que sur cette équipe et qu ils désignent les coureurs de Festina comme les moutons noirs du sport ; tous les autres étaient par principe innocents L INDUSTRIE DU DOPAGE PRÉSERVÉE Malgré tout, le public prit moins de plaisir avec le spectacle sportif d une manière générale car il sentit alors que les super dopés ne laissaient aucune chance aux moins dopés. Il fallait dorénavant gérer médiatiquement le dopage. Mais la révélation des mœurs perverties devaient se faire avec doigté. A trop fortes doses, elle risquerait de détourner les consommateurs. Totalement absente, elle alimenterait la suspicion. Nous voyons que l Industrie du sport peut profiter pleinement de la diabolisation d un pays et uniquement d un pays, la Russie. S il y a dopage, n est-ce pas le fait d un Etat considéré comme autoritaire? S il y a dopage, croit-on entendre, n est-ce pas parce qu il existe un pouvoir politique fort (et donc archaïque) qui parasite en quelque sorte la vie internationale sportive au nom d un nationalisme étroit? S il y a dopage, ce ne serait donc pas à cause de l industrie sportive, à cause de l argent en jeu, des primes, mais surtout à cause des vieux Etats empêtrés dans leur propagande nauséabonde Le bouc émissaire russe sert aussi, comme nous le voyons, à donner de l air à cette industrie sportive. Dans d autres disciplines, la course à pieds d endurance pricipalement, le Kenya apparaît comme un paradis de la triche aux yeux de nombreux spécialistes. Mais ces sportifs protégés par un Etat économiquement insignifiant ne sont pas les vecteurs d une propagande nationale mais sont tous les poulains de sponsors occidentaux qu ils consomment à l infini. L AMA et d autres organisations dites supranationales ne vont donc pas s attaquer à ce petit pays qui abrite non des patriotes mais des petits mercenaires du sport business. Bref, il semble bien que l on ne reproche pas au final aux sportifs russes d être dopés mais simplement d être Russes et d en être fiers. François-Xavier ROCHETTE. Chard sur la toile Allez donc vous délecter des caricatures de Chard auxquelles un de ses admirateurs, fervent lecteur de RIVAROL, a consacré un site, très fréquenté : <http ://dessinsdechard.free.fr>

9 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL 9 Communisme : le pourrissement des intelligences subsiste LE CENTENAIRE de la révolution russe d octobre 1917 n aura pas vraiment fissuré la chape de plomb qui couvre les charniers et l univers concentrationnaire marxiste. Il eût fallu instituer un tribunal international pour juger quatrevingts ans de crimes atroces perpétrés derrière le Rideau de fer. Car, en fait, la Shoah continue d apparaître comme, disait Stéphane Courtois en 1997, «le paradigme de la barbarie moderne, jusqu à occuper tout l espace réservé à la perception de la terreur de masse au XX e siècle (1)». Ainsi, les crimes imputés au national-socialisme servent-ils d arbre cachant la forêt des goulags. Mais, si le communisme semble mort, subsiste tout ce qui l a rendu idéologiquement et politiquement possible ; et cela est fort inquiétant! Il est de bon ton de n avoir à la bouche que les Droits de l Homme et de se rassurer en disant qu ils ont maintenant triomphé partout dans le monde et que, désormais, plus un parti, plus un pays, sauf peut-être la Corée du Nord, n osera illustrer l adage selon lequel l homme est un loup pour l homme. Rappelons que la Déclaration des Droits de l Homme est plus que deux fois centenaire et fut votée le 26 août 1789 par les députés de l Assemblée constituante, tous convaincus (dit le préambule) que «l oubli ou le mépris des droits de l homme sont les seules (sic) causes des malheurs publics». Or, voilà 229 ans que tous les politiciens et tous les intellectuels, de droite ou de gauche, claironnent à qui mieux mieux la fameuse Déclaration et ces deux derniers siècles ont vécu les génocides les plus systématiques et les plus cruels que l on ait connus dans l Histoire! À tout le moins, on peut estimer que la Déclaration n a guère été dissuasive Allons plus loin : l Histoire est remplie de pages de violences et de massacres, mais, avant 1789, les gouvernants, quand ils étaient des tyrans, agissaient ouvertement par orgueil ou par méchanceté ou dans un esprit de domination ; depuis la Révolution dite française, il leur suffit de cacher leurs vrais penchants sous une idéologie lénifiante et sous des discours flatteurs. Sans le paravent d une idéologie prétendument populaire, qu auraient été les hommes de la Terreur? Et Lénine, Staline, Mao, Ceausescu, Pol Pot et Castro, etc? L IMPLACABLE LOGIQUE DES DROITS DE L HOMME Une implacable logique découle des Droits de l Homme. Ceux-ci ont été proclamés en révolte contre toutes les lois naturelles et divines. Il s agit essentiellement du droit pour l individu de n obéir qu à soi-même et de n avoir d autre référence du vrai et du bien que lui-même. Le droit, qui, auparavant, découlait d un bon ordonnancement de l individu au bien commun, ne réside plus qu en l homme lui-même. Pour qu une telle société ne soit pas une jungle, l État se trouve seul habilité à définir la liberté et à la protéger telle quelle chez les citoyens, fût-ce malgré eux. Et comme cet État doit ne rien reconnaître au-dessus de lui, dès lors que Dieu a été évacué, la menace totalitaire est évidente. En outre, l incitation permanente à la revendication crée un climat constant de tensions, donc toute une dialectique conflictuelle qui fait le tissu politique des démocraties. D autant plus que la proclamation de l égalité des droits contribue à provoquer l envie : les êtres sont plus considérés pour ce qu ils ont que pour ce qu ils sont, et l on glisse toujours plus vers le matérialisme. Avec cela toujours au nom des Droits de l Homme et en l absence des communautés naturelles traditionnelles le libé- 1. Stéphane Courtois : Le livre noir du communisme. Robert Laffont, (Dessin de Chard) ralisme économique, aujourd hui mondialiste, fait passer le souci de la rentabilité avant celui de la condition des travailleurs, lesquels sont alors tentés de voter pour les champions de la lutte des classes LE TOTALITARISME EST UNE INVENTION DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Il y a plus grave : l article 3 de la Déclaration de 1789, repris par toutes les déclarations postérieures, définit l État démocratique : «Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d autorité qui n en émane expressément.» C est le droit pour le parti en place ou pour le tyran du moment d écraser les hommes concrets sous le joug d une entité collective. En somme, une machine de guerre fut lancée contre les rois, mais aussi contre toute espèce de récalcitrants : les prêtres, les pères de famille, tous les hommes qui regardaient plus haut que l Homme. De 1793 à nos jours, de Robespierre à Lénine et à Staline ou Pol Pot, l Histoire a été le plus souvent celle de la progression de la haine comme moteur de la vie politique, voire de l avènement d une nouvelle morale au nom de laquelle on veut établir une théocratie sans Dieu écrasant en l homme toute velléité de rechercher son bien hors de la seule organisation matérielle des choses. De l insurrection proclamée contre l ordre naturel, on passe facilement à la volonté de refaire le monde à partir d une certaine idée de l homme, et alors quiconque n agit pas selon cette idée-là peut être aussitôt considéré comme un ennemi de l homme, un être ou une classe ou une communauté qui n a même plus le droit de vivre! Alors on «rééduque l homme», comme l ordonnait Pol Pot au Cambodge, en le vidant de tout son passé, de toutes ses croyances, et même de sa langue maternelle! Les droits de l Homme stipulent encore que les vertus et les talents doivent seuls être pris en compte pour que l on puisse admettre quelqu un à un emploi public. Or, toute échelle de valeurs transcendantes et toute notion de bien commun ayant été abolies, sur quoi va-t-on juger de ces vertus et de ces talents, sinon sur des critères utilitaires et idéologiques? Chacun est invité à ne plus reconnaître comme mesure de la vérité que ce qu il estime être sa propre adéquation à l idéologie en place qui fait de lui un surhomme, et les envieux, les médiocres, les ratés, peuvent alors faire payer à la société entière leurs rancœurs personnelles C est pourquoi les régimes totalitaires trouvent toujours des hommes pour accomplir leurs basses œuvres Les gardiens des Goulags sont les descendants des Carrier, des Westermann, des Fouché et autres Turreau. Comme devait le dire Alexandre Soljenitsyne inaugurant, le 25 septembre 1993, le Mémorial des Lucs-de-Boulogne en Vendée : «De siècle en siècle, les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, de ce que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu elles ruinent le cours naturel de la vie, qu elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires. Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de morts innombrables, d une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d une dégradation durable de la population.» «La Révolution française s est déroulée au nom d un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s exclure mutuellement, sont antagoniques l une de l autre! La liberté détruit l égalité sociale c est même là un des rôles de la liberté, tandis que l égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n est pas de leur famille. Ce n est qu un aventureux ajout au slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité. Elle est d ordre spirituel. Au surplus, à ce slogan ternaire, on ajoutait sur le ton de la menace : ou la mort, ce qui en détruisait toute la signification. Jamais, à aucun pays, je ne pourrais souhaiter de grande Révolution.» DE DESCARTES À MARX Si nous passons de l action politique à la pensée, on peut établir une généalogie idéologique qui, si l on persiste dans cette voie, aura un jour ses conséquences. Rappelons que jusqu à René Descartes ( ), on reconnaissait en Occident l existence de l ordre naturel que l on savait établi par Dieu, puisqu il résulte de la nature même des choses, qui reçoivent l existence de Dieu seul. Les lois conformes à l ordre naturel étaient révélées aux hommes au rythme de l expérience séculaire. Ainsi n y avait-il de connaissance que dans l adéquation de la pensée à la réalité des choses. Alors s insinua une nouvelle manière de penser et de concevoir la pensée. Descartes remit systématiquement tout en doute et ne laissa subsister qu une seule réalité certaine : celle de l individu pensant : «Je pense, donc je suis», et la pensée cessa d être tenue pour connaissance d une réalité extérieure. Au siècle suivant, l intelligence, par conséquent, s enferma dans des systèmes idéologiques : les choses n allaient plus être que ce que l individu voudrait qu elles fussent. Avec la Révolutoion de 1789, triompha un individualisme débridé : on «affranchissait» l individu, dans sa vie sociale, politique et religieuse. Ainsi apparut la démocratie moderne, laquelle, pour fonctionner, doit sans cesse exacerber l esprit de parti qui n est qu un esprit de système masquant la réalité des choses. La philosophie poussa toujours plus loin sa libération par rapport au réel. Emmanuel Kant ( ) prétendit que la pensée se développait de manière autonome selon des lois qui lui sont immanentes et n ont aucun fondement hors de l individu : la morale y perdit toute justification, elle devint légaliste et utilitaire, donc conformiste Survint Georg Hegel ( ), lequel acheva l œuvre de ses prédécesseurs en enseignant que la pensée était la seule réalité, qu elle se développait non plus selon des lois (car il n y avait plus de sujet pensant et permanent), mais selon son «dynamisme créateur». Karl Marx ( ) n eut plus qu à transposer cette dialectique créatrice sur ce qui était pour lui la seule réalité ; à savoir la matière. L on eut alors la théorie du matérialisme dialectique qui prétendit que tout vient de la matière, laquelle, par le dépassement continu des contradictions qu elle contient, est en perpétuel devenir. Ainsi naquit le marxisme-léninisme dont les tares sont loin d avoir disparu avec la mort du système soviétique, à savoir l assujettissement de l individu à l action (activisme) dans le but d exaspérer les luttes internes : de classes mais aussi de générations et même de sexes! «L homme n est rien d autre que l action matérielle qu il exerce», disait Jean Daujat analysant le marxisme. Il y a aujourd hui encore bien des marxistes sans le savoir Sur le plan intellectuel, moral et même religieux, cela entraîne une maladie de la pensée qui survit à l effondrement du communisme et qui pousse à croire qu il n y a pas de vérité, que la vérité est toujours en train de se faire LE PIRE DES GÉNOCIDES Conséquence dramatique de tout cela : même la vie n a de valeur que si elle peut être vécue en fonction de certains critères idéologiques ou d une certaine qualité de la vie qui prime sur le sens de la vie. C est ainsi qu en France, sous nos yeux, sans que nous eussions connu une démocratie ouvertement populaire, on se livre actuellement au pire des génocides, celui qui frappe les êtres les plus innocents : enfants tués chaque année dans le sein de leur mère, plusieurs dizaines de millions depuis le vote de la loi Veil en 1974! Ce massacre à grande échelle procède du même esprit d émancipation de l espèce humaine et aboutit, comme le marxisme, à la chosification de l homme avec toutes les réformes déjà annoncées sur l euthanasie ou sur la création d enfants artificiels. Il est clair que ceux qui croient lutter contre le retour du communisme par une propagande incessante pour les Droits de l Homme mènent une politique de Gribouille. Les sociétés ne retrouveront la paix civile qu en se redonnant des institutions fondées sur la reconnaissance de l ordre naturel et surnaturel qui préexiste à l homme. Sans tenir compte de cette vérité exigeante, il n y aura même pas besoin de la chape de plomb communiste pour nous exterminer en tant que Français. Michel FROMENTOUX. Bulletin d abonnement à RIVAROL NOM :... Prénom :... Courrier électronique :... Adresse : Code postal :... Ville :... Pays :... Formule d abonnement (cochez la formule choisie) : Trois mois : 40,00 Six mois : 70,00 Un an : 125,00 Deux ans : 215,00 Soutien 1 an : 175,00 Propagande 1 an : 210,00 A vie : 2 000,00 Numérique : 80,00 Prélèvement mensuel : 12,00 par mois IBAN pour les abonnements par prélèvement mensuel :...

10 10 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL Antoine de RIVAROL ou l esprit français (suite et fin) La première partie de cet article a paru dans notre numéro 3308 la semaine dernière. En voici la suite et la fin. Rivarol compare la politique à «un sphinx qui dévore ceux qui ne déchiffrent pas ses énigmes». Selon lui, le génie en politique c est conserver et non créer : les maximes peuvent remplacer les vérités si cela est nécessaire à la stabilité. Quant à la loi, la meilleure est la plus fixe ; le droit variable est inefficace et engendre le désordre. Il a bien décelé que les idées menaient le monde, elles en font le tour, «roulent de siècle en siècle, de langue en langue c est ainsi qu elles entrent dans le patrimoine du genre humain» et, surtout, que les maux de l époque trouvaient leur source dans la philosophie des Lumières. Il a mis en relief l importance du langage dans la pensée, «la langue est un instrument dont il ne faut pas faire crier les ressorts» : 1789, c est une révolution épistémologique avant que d être une révolution politique. Rousseau avait modifié le sens des mots «changer le sens des mots d une langue faite, c est altérer la valeur de la monnaie dans un empire, c est produire la confusion, l obscurité et la méfiance» et il emploie cette métaphore «si on dérange les meubles dans la chambre d un aveugle, on le condamne à se faire une nouvelle mémoire». Rivarol pressent les dangers du romantisme à travers les excès du temps. Les changements du langage, pour échapper aux contraintes de la vie en société, provoquent des maux profonds. Cette idée novatrice sera reprise par Maurras (Les Amants de Venise), Marcel Aymé (Le confort intellectuel qui dénonce les grands mots vides de sens) et Saint-Exupéry(Citadelle). Chateaubriand qui le rencontra une seule fois ne l appréciait guère. «L esprit de Rivarol nuisait à son talent, à sa parole à sa plume» ; à l inverse, Rémy de Gourmont, citant le vicomte de Dampmartin, «son éloquence était rapide et lumineuse, sa figure superbe, sa voix harmonieuse et sa diction parfaite. Dans sa bouche, les sujets les plus sérieux prenaient de l intérêt et les plus arides appelaient l attention». FLORILÈGE RIVAROLIEN «Le temps est le rivage de l esprit, tout passe devant lui et nous croyons que c est lui qui passe. Le temps est comme un fleuve, il ne remonte jamais à sa source. L homme passe sa vie à raisonner sur le passé, à se plaindre du présent, à trembler pour l avenir. Les opinions, les théories, les systèmes passent tour à tour sur la meule du temps qui leur donne d abord du tranchant et de l éclat et qui finit par les user. La nature a mis l homme sur terre avec des pouvoirs limités et des désirs sans bornes. L homme est le seul animal qui fasse du feu, ce qui lui a donné l empire du monde. C est un terrible avantage de n avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser. Tout ce qui s élève s isole. L or est le souverain des souverains La mémoire est toujours aux ordres du cœur. L amour fait passer le temps et le temps fait trépasser l amour. Il y a des gens qui n ont de leur fortune que la crainte de la perdre.» Quelques réparties de salon : On disait de quelqu un «Il court après l esprit» Rivarol répondit : «Je parie pour l esprit». Une jeune femme très maigre avait un superbe chien couché à ses pieds. «Qui estce?» demanda une dame à Rivarol : «C est un chien qui garde son os!». Rivarol dort, la conversation languit : «Laissons dormir M. de Rivarol, ne parlons plus».celui-ci ouvrant un œil : «si vous ne parlez pas, comment voulez-vous que je dorme?» «Je parlais de peur d écouter» Un auteur lui demandait : «que pensez-vous de mon livre?» «Je fais comme vous, Madame, je ne pense pas». Enfin, se moquant de lui-même : «Ci-gît, Antoine comte de Rivarol. La paresse nous l avait ravi avant la mort». RIVAROL 19 avenue d Italie Paris Tél. : Correspondance seulement (Une permanence téléphonique est assurée le lundi et le mardi de 10h à 17h et le vendredi de 10h à 14h.) et Rédaction : jeromebourbon@yahoo.fr Administration : contact@rivarol.com Hebdomadaire créé le jeudi 18 janvier 1951 FONDATEUR : René MALLIAVIN ( ) Directeur de la publication et de la rédaction, éditorialiste : Fabrice Jérôme BOURBON E. U. R. L. Editions des Tuileries, au capital de euros pour 99 ans, à partir du 20 mai Imprimerie : Paris Offset Print (POP) 30 rue Raspail La Courneuve. Dépôt légal : à parution Gérant et associé : Fabrice Bourbon. CPPAP n 0218 C 82763, ISSN n D.R. ABONNEMENTS : 2 ans : 215 euros 1 an : 125 euros 6 mois : 70 euros 3 mois : 40 euros soutien : 175 euros propagande : 210 euros 1 an (chômeurs, étudiants, lycéens, personnes en grande difficulté, ecclésiastiques et religieux) : 100 euros Abonnement à vie à RIVAROL : euros Abonnement à vie à RIVAROL et à Ecrits de Paris : euros. ABONNEMENTS PAR PRÉLÈVEMENT AU- TOMATIQUE : 12 euros par mois (il suffit de nous envoyer un IBAN et votre adresse postale complète). ABONNEMENT NUMÉRIQUE 1 an : 80 euros (créer un compte sur le site < com>) ETRANGER : 1 an : 140 euros 6 mois : 80 euros. Supplément par avion : 24 euros pour un an et 12 euros pour 6 mois. Pour tout changement d adresse, joindre 2 euros et la dernière bande (ou indiquer l ancienne adresse). Ecrire nom et adresse en CAPITALES. Délai dix jours. Règlement par chèque établi sur une banque domiciliée en France, à l'ordre d'editions des Tuileries ou virement à notre compte : La Banque postale IBAN : FR K (BIC : PSSTFR PPPAR) Sainte-Beuve, quant à lui, disait : «Rivarol semblait ne mener qu une vie frivole et il était au fond sérieux et appliqué. Il se livrait à la société le jour et travaillait la nuit Il creusait solitairement sa pensée. Il visait à la gloire du style parmi les écrivains du jour, il portait son regard aux premiers rangs. Il avait de l ambition sous un air de paresse». Stendhal l évoque dans Le Rouge et le Noir et Jünger a traduit ses mémoires. Rivarol fut le défenseur le plus intelligent, le plus énergique et vigoureux du régime. En tant que disciple de Montesquieu (il avoue admirer le système anglais), il considère que seule la monarchie peut convenir à un grand Etat (il a cette formule sublime : «tout Etat est un vaisseau mystérieux dont les ancres sont dans le ciel»). Il fut aussi un cynique indifférent à la religion et même à son utilité sociale. C est un conservateur qui hait la nouveauté et un des premiers opposants à la révolution. Son esprit caustique et acerbe s exprime dans ses analyses politiques implacables même si parfois il laisse libre cours à ses préjugés vis-à-vis du peuple et à ses haines personnelles. Pour lui «c est dans la parole que se fait la véritable génération de la pensée» : elle symbolise la fusion d une La seconde partie du traité Sanhédrin, dont on rappelle qu elle n a fait l objet que d une traduction littérale par le Rabbinat français, entre dans le vif du sujet des condamnations à des peines capitales et des espérances messianiques. Les peines capitales frappent le meurtre, le rapt, l idolâtrie, la profanation du chabbat, le blasphème, l adultère, l inceste et divers délits sexuels. En ce qui concerne les peines capitales et en étudiant de près les textes eux-mêmes, elles sont de quatre types et une peine accessoire. Je les présente rapidement. La lapidation est la peine centrale car elle est considérée comme la plus sévère. Sur ce point le Talmud et Moïse Maïmonide sont en phase malgré des opinions divergentes de Rabbi Chimon et de Rabbi Eliezer (leur divergence venant du fait qu ils graduent différemment les peines en fonction de la graduation des crimes eux-mêmes). Le débat sur la graduation des peines occupe de nombreuses pages du traité et les maîtres se sont finalement mis d accord sur l ordre de sévérité suivant : lapidation, bûcher, décapitation, strangulation (Talmud de Babylone Traité Sanhédrin folios 49b à 52a Editions Keren Hasefer ve halimoud 1974 et Maïmonide Michne Torah Sefer Choftim Hilkhot Sanhedrine ch Editions Beth Loubavitch 2010 page 97)). Dans la Torah, ne sont mentionnées et décrites que les deux premières. La lapidation est la peine de droit commun, c est-à-dire la plus pratiquée. Mais il n empêche que si un autre mode d exécution n est pas spécifiquement indiqué, c est la peine la moins sévère, la strangulation qui s applique (Talmud op. cit. folio 51b et Maïmonide op. cit. ch. 14 1)). Maïmonide, toujours aussi scrupuleux, trouve dans la Torah 18 cas de lapidation dont tous les crimes sexuels, l idolâtrie et le blasphème. (Op. cit. ch.5 10) La peine du bûcher est prévue dans deux cas (touchant trois personnes) : «Si un homme prend une femme et sa mère, c est une impudicité : ils seront livrés au feu, lui et elles, pour qu il n y ait point d impudicité parmi vous» (Lévitique XX-14) et «Si la fille de quelque prêtre se déshonore par la prostitution, c est son père qu elle déshonore : elle mourra par le feu» (Lévitique XXI-9). Par extrapolation, Maïmonide trouve dix cas de bûcher (op. cit. ch. 5 11). histoire et d une terre. Elle est au cœur de sa triple réflexion littéraire, morale et politique dans l ivresse infinie de la langue française sacrée pour lui. Au-delà des tumultes du siècle, de la confusion des idées, des passions exacerbées, Rivarol sut rester fidèle à lui-même et à son souverain. Quand à ses analyses et maximes, elles se révèlent encore d une surprenante actualité. Bernard de MASSANES. Bibliographie : Œuvres complètes- rééditées en 2012 chez Slatkine Le Breton : Rivarol, sa vie, ses idées, son talent (la meilleure biographie)-hachette Jean Dutourd : Les plus belles pages de Rivarol -Mercure de France Ernst Jünger : Rivarol et autres essais -Grasset Bernard Faÿ : Rivarol et la révolution -Perrin Henry Coston : Rivarol et l émigration de Coblence - Publ. HC L art de l insolence : Rivarol, Chamfort, Vauvenargues Laffont/Bouquins. Le petit coin du talmudiste (LXI) Sanhédrin ou la violence décomplexée La décapitation était réservée aux habitants d une ville dévoyée par l idolâtrie (Talmud op. cit. folio 50a). Maïmonide rajoute un second cas, celui du meurtrier (lorsque les Juges substituaient à la lapidation une peine plus douce) (Maimonide op. cit. ch. 5 12). La strangulation recouvrait six cas selon Maïmonide dont le faux prophète (mais Jésus considéré par le Sanhédrin comme un faux prophète ne fut pas étranglé mais crucifié) et l auteur du rapt d un juif (op. cit. ch. 5 13). La peine accessoire et complémentaire de la pendaison était ensuite infligée au blasphémateur et à l idolâtre mort (Deutéronome XXI-22-23) à condition de ne pas laisser le pendu au gibet pendant la nuit suivante. Ce qui nous vaut ce commentaire anti-chrétien et blasphématoire : «A supposer donc que les Juifs aient crucifié eux-mêmes le plus célèbre des agitateurs, que deviennent ces séculaires accusations de cruauté?» (Rabbin Elie Munk dans son commentaire du Deutéronome Fondation Levy 1998 page 204). Tout commentaire du commentaire serait superflu car il se suffit à lui-même, mais on y reviendra un peu plus loin. Mais la femme n est jamais pendue (Talmud op. cit. folio 46a). Les chapitres 6 et 7 du traité décrivent l exécution des peines. Nous allons les reprendre dans l ordre inverse. A la semaine prochaine! JUDA LE PRINCE. RIVAROL.COM Dès le mardi soir, vous pouvez consulter notre site Internet pour vous assurer que notre hebdomadaire a bien paru, en connaître le sommaire, lire l éditorial et le billet hebdomadaire, consulter l agenda et le courrier des lecteurs. Pour toutes les correspondances administratives, utiliser l adresse <contact@rivarol.com>, l adresse <jeromebourbon@yahoo.fr> étant réservée au courrier rédactionnel.

11 N DÉCEMBRE 2017 RIVAROL 11 Abel Bonnard, l anti-républicain absolu ABEL Jean Désiré Bonnard naît à Poitiers, le 19 décembre C est un enfant naturel que son vrai père ne reconnaîtra pas. Celui-ci est le comte Joseph-Napoléon Primoli qui descend de Joseh Bonaparte. La mère d Abel est la fille d un médecin réputé et d une riche propriétaire d Ajaccio. Il n y aura pas de mariage car la famille du comte Primoli, refusant une mésalliance, s y oppose vigoureusement. La mère de Bonnard finira par épouser un obscur fonctionnaire de l administration pénitentiaire, qui reconnaîtra l enfant. Il eut un frère, Eugène, qu il méprisait, le considérant comme un médiocre, mais auquel il resta cependant attaché. Cet attachement coûtera la vie à Jean Hérold-Paquis. Nous l évoquerons en fin d article. L enfance d Abel Bonnard ne fut pas heureuse. Son père adoptif, homme fruste et violent, terrorise l enfant, chétif, gracile, délicat et sensible. En fait, il hait son père mais trouve une consolation dans les bras de sa mère, si douce, si aimante, si fine et délicate. Il développe une sensibilité exacerbée, que l on pourait qualifier de féminine, ce qui lui vaudra, plus tard, de crouler sous les surnoms dépréciatifs et les quolibets de ses ennemis. Ses condisciples se moquent aussi méchamment de lui et de sa voix pointue, mais l élève sera choyé par ses maîtres. Il se révélera très brillant dans les matières littéraires mais une certaine fragilité psychique et physique ne le prédispose pas à être une bête de concours et il échouera au concours d entrée à Normale Sup. La carrière universitaire lui est, dès lors, fermée. Au seuil de l âge adulte, il est déjà un brillant causeur, capable d improviser d époustouflants développements sur des sujets littéraires. Il va rencontrer très vite le succès en tant qu écrivain. Ses amis, de sa génération, se nomment François Coppée, Jean Moréas, Pierre Benoît, Henri Massis, Paul Morand, Paul Géraldy et même François Mauriac qui l attaquera odieusement, après Bonnard sera invité à prononcer des conférences au palais Farnèse à Rome où certains auditeurs, tel Paul Hazard, futur historien de la littérature, se déclareront «émerveillés de son talent». Et puis, simultanément, il entreprend une carrière de journaliste. Il collaborera au Figaro, au Journal des débats, à la Revue des deux Mondes, à l Echo de Paris, entre autres. LA POLITIQUE? LA RELIGION? Abel Bonnard ne se préoccupe pas de politique. L affaire Dreyfus le laisse indifférent. Il ne se sent guère d affinités avec les nationalistes populaciers et braillards tels Déroulède, Rochefort, Guérin ou Syveton. Et l Action française? Abel, de naissance princière, aristocrate de nature, n a certes pas la fibre républicaine et incline à l idéal monarchiste. Il ne croit cependant guère en les chances d une restauration. Il apprécie Maurras, qu il ne rencontrera que dans les années 1920, qui est, comme lui, poète, conteur, journaliste et homme de réflexion, mais est rebuté par son intellectualisme rationaliste et doctrinaire. Cela ne l empêche pas d avoir des relations très éclectiques telles Tristan Bernard et Henri Barbusse (Le Feu), hommes de gauche et juif pour ce qui concerne le premier cité. Pour ce qui concerne ses concictions religieuses, Bonnard a eu une éducation catholique, mais il n a jamais été un chrétien fervent. Il inclinerait plutôt au scepticisme, sinon à l athéisme. Il est réactionnaire, mais pas catholique. Toutefois, la droite rationaliste, scientiste d un Gustave Le Bon ou d un Vacher de Lapouge ne l attire pas davantage. LA GUERRE, PUIS LA LITTÉRATURE Lors de l ouverture des hostilités, Bonnard se voit réformé en raison de sa santé fragile. Mais il est patriote et insiste pour être incorporé. Il s y conduira héroïquement puisque de simple soldat, il fut promu lieutenant et terminera la guerre comme titulaire de la croix de guerre, de la Légion d honneur et de nombreuses citations. La guerre fait de lui un autre homme : la Patrie, une âme tant collective qu individelle, s impose à lui Et puis, l unité du peuple français autour de l idée de patrie, dépassant ce que le Horst Wessel Lied, l hymne du parti national-socialiste qualifiera, le «Front rouge et la Réaction» lui apparaît comme une ardente nécessité. En ses années de jeunesse, nous raconte Yves Morel, Abel est avant tout un poète qui va donner, coup sur coup, à vingt-cinq ans, trois volumes de vers qui lui vaudront le premier Prix national de poésie, puis un prix descerné par l Académie française. Il est fêté par François Coppée, Paul Bourget et Jules Lemaître. Il va parcourir l Italie, y rencontrera Gabriele d Annunzio, qui ne l impressionnera pas plus que cela, puis l Allemagne, et fréquente les poètes provençaux. Mais c en est bientôt fini de la poésie. Bonnard va se tourner vers le récit, la nouvelle, avec des récits fortement teintés d analyse psychologique, dans D.R. lesquels il se révélera, écrit Yves Morel, «peut-être notre dernier grand écrivain classique» et dernier grand moraliste, digne de Chamfort et de Rivarol. ABEL BONNARD, GRAND VOYA- GEUR, DEVIENT UN ÉCRIVAIN ENGAGÉ Abel Bonnard voyage partout en Europe, sauf en Angleterre. La merveilleuse Italie, Rome, Florence et Venise l émeuvent plus que tout. Il se retrouve dans les pas de Stendhal. Et puis, il y a aussi la Bavière, terre germanique mais si latine. C est décidé : il sera européen. Comme l écrit Yves Morel : «Abel Bonnard est un condensé d Europe. Il va représenter l Europe dans sa plénitude». Les années 1920 et 1930 vont être pour l écrivain celles des grands voyages. Il visite les Etats-Unis, le Japon, la Chine, le Siam, Ceylan, Djibouti, Port Saïd, Bagdad (où il sera reçu par le roi d Irak, Fayçal 1er), Beyrouth, Palmyre etc Il tirera plusieurs livres de ses voyages, dont En Chine, qui aura un grand succès et qui lui vaudra le grand prix de littérature de l Académie française en Ses livres, qui ont une vraie valeur ehnographique et philosophique, vont bien au-delà des souvenirs de voyage. Il y dénonce la brutale occidentalisation, annonciatrice de l homogénéisation du monde, que l on qualifie aujourd hui de mondialisation, vilipendant le rouleau compresseur capitaliste anglo-saxon qui mène les civilisations à leur perte par altération matérialiste. Lisons ces propos de Bonnard : «Pour sauver notre monde, il est nécessaire de rompre avec la yankaille (sic) dans tous les ordres : nous ne leur devons, à ceux-là, aucune complaisance, parce qu ils ont l air d être de la famille ; les yankees ne sont pas supportables de nous présenter le double grossi de tout ce qui est de nature à nous faire honte : il était réservé à l âge du dollar d adorer le gibbon piétiste». Le voici écrivain engagé, homme d idées et de convictions BONNARD, L ICONOCLASTE Bonnard va, en janvier 1926, dans le Journal des débats, exécuter Victor Hugo, qu il dépeint comme un esprit épais et fumeux, une intelligence médiocre, un naïf utopiste, pompeux et ampoulé. Fureur des républicains adorateurs de Hugo, dont Paul Souday, un ponte de la critique littéraire, qui agonissent Bonnard d insultes. René Benjamin, un modéré dans son genre, court à la rescousse de Bonnard, traitant Souday de «veau» et de «crétin». Ambiance Mais Bonnard ne s arrête pas en si bon chemin : le voici qui se met à dénoncer le culte républicain de l instruction dans l «Eloge de l ignorance». C est le procès de l école républicaine avec son orientation idéologique et son conditionnement politique et social au moyen de la transmission à la jeunesse d un savoir atrophié, aux contenus sélectionnés. Bonnard avait été un réactionnaire. Le voici : «devenir un révolutionnaire, mais un révolutionnaire aristocratique au service de la grandeur, de la noblesse, de l héroïsme et des valeurs spirituelles» (Yves Morel). Il se montre sévère avec l Action française, «un système nerveux sans corps», dont le chef, Charles Maurras, est un intellectuel qui ne sait s adresser qu à d autres intellectuels et ne peut rallier qu eux. Bonnard donnera cependant quelques conférences au Cercle Fustel de Coulanges et à l Institut d Action française. Mais, décidément, il ne veut pas «devenir un intellectuel», un «plumitif manieur d idées abstraites et abstruses». Et puis, il méprise cette grande armée des conservateurs (un mot qui commence bien mal, comme on le sait) défenseurs d un ordre social étayé sur les valeurs morales et les principes politiques d une bourgeoisie héritière des Lumières et de Mais le 16 juin 1932, il est élu à l Académie française. LES MODÉRÉS, UN RÉQUISI- TOIRE IMPLACABLE CONTRE LEUR RÉPUBLIQUE Persuadé du pourissement des élites par une démocratie naturellement corruptrice, Abel Bonnard va écrire son chef-d oeuvre, Les Modérés, qui paraîtra en Il y démontre le caractère intrinsèquement pervers de la République, fille et continuatrice de la Révolution française, qui a pour conséquence de mener la nation à la décomposition. Il y écrit : «La III e république est la Révolution ralentie et la Terreur délayée». Il dénonce la «fausse droite» et affirme que «la démocratie républicaine est une imposture» qui «promeut la médiocrité dans toute la société, nivelle cette dernière par le bas» et amène «partout où elle est établie, l abaissement de la personne humaine». Il s en prend avec virulence aux modérés écrivant que «ceux-ci n ont pas de projet, ne croient plus en eux ni en rien, ont perdu toute foi en leurs valeurs, à force de les voir bafouées, ne vivent plus que pour leur sécurité et leurs avantages personnels». Et puis, dit Bonnard, «ils ne savent plus défendre l ordre, parce qu ils l ont réduit à n être plus que le protecteur de leurs biens». Pour conclure ce paragraphe, rappelons cette phrase si juste de Bonnard: «Les modérés, ce sont ceux qui sont modérément courageux» Le livre eut un succès considérable. Il valut à l auteur les félicitations d André Maurois, du général Weygand, du pasteur Henri Boegner, d André Suarès, d Henri de Régnier, et de bien d autres. LA TENTATION FASCISTE, PUIS NATIONALE-SOCIALISTE DE BONNARD Bonnard ne va pas tarder à préférer la révolution à la réaction, le fascisme à l idéal de la restauration nationale. Il admire le Duce. Oui, mais le fascisme mussolinien ne rompt pas avec le monde bourgeois de l Europe décadente. Nombre de caciques ne sont que des conservateurs de choc, pas des révolutionnaires. Où est l homme nouveau? Mais qu en est-il du national-socialisme? Il s agit d une vraie rupture d avec la démocratie libérale et l ordre bourgeois. Bonnard va s en rapprocher. Il va devenir, à partir de 1935, un nationaliste européen, et croira en une Allemagne qui lui paraît l instrument providentiel pour une Europe des nations renouant avec la grandeur. Il va rencontrer Alfred Rosenberg, Adolf Hitler, Leni Rieffenstahl, Otto Abetz et Ernst Jünger. Et puis, subjugué par ce chef extraordinaire qu est Jacques Doriot, en qui il voit un de ces «hommes durs» appelés à redonner à l Europe sa grandeur, il rejoint le PPF, le Parti populaire français dont il reçoit en 1937 la présidence des Cercles Populaires où il cotoiera Drieu La Rochelle, Alfred Fabre-Luce, Alexis Carrel, Ramon Fernandez, Paul Chack. Il est devenu le grand écrivain de la droite nationale. BONNARD, MINISTRE DU MARÉCHAL Bonnard écrit dans La Gerbe, Je suis partout, Le Petit Parisien, et il est un des écrivains invités en Allemagne, aux côtés de Brasillach, Drieu, Chardonne, Jouhandeau, pour le congrès des grands romanciers européens du 5 au 26 octobre Il y retournera en Il va adhérer au groupe Collaboration, lancé par Châteaubriant, et fera partie du comité de parrainage de la LVF. Son rêve : décrocher le ministère de l Education nationale. Il est vigoureusement soutenu par Doriot et Déat, mais se heurte à la profonde hostilité du Maréchal, qui déteste Bonnard. Ils sont si différents Le retour de Laval au pouvoir et les fortes pressions allemandes lui offrent le ministère. Il y restera du 18 avril 1942 au 19 août 1944, date du dernier conseil des ministres. Son passage au ministère ne laissera pas, à vrai dire, un souvenir impérissable. Il se révèle peu compétent en la matière, médiocre organisateur, en butte à l hostilité du Maréchal, mal soutenu par les Collaborationnistes et puis, il devient la tête de turc des résistants et de certains de ses adversaires au sein même du Régime, qui s amusent de son homosexualité supposée, prétendument attestée par ses manières précieuses, son extravagance vestimentaire et sa voix pointue. Il est vrai qu il n aidera pas ses amis à faire justice de ces soupçons, nommant un conseiller jeune, beau et d allure lascive, raconte Yves Morel! L EXIL EN ESPAGNE Bonnard va quitter la France à la fin août 1944 pour Sigmaringen. Il fera partie du gouvernement fantôme dirigé par Brinon. C est la fin de l épopée. Le 2 mai, il part pour l Espagne à bord d un vieil aéroplane qui emmène Laval, son épouse et Maurice Gabolde, garde des Sceaux. Restait une place de libre. Elle était dévolue à Jean Hérold-Paquis mais Bonnard insista tant pour que ce fût son frère qu il n aimait pourtant guère, qui l occupât, que Hérold-Paquis ne pu que s incliner. On connaît la tragique fin de l histoire Bonnard va encore vivre vingt-trois ans, dans une quasi-misère, à Madrid. Il reviendra en France en juin 1958 et se présentera devant la Haute Cour. Les juges concluront à l inanité des charges retenues contre lui. Mais Abel Bonnard est un homme brisé. Il va regagner son pauvre logis où il s éteindra le 31 mai 1968, âgé de 85 ans. R.S. Abel Bonnard, d Yves Morel, 15 euros franco, Pardès, 44 rue Wilson, Grez-sur-Loing. <zepresse.fr> Un site très utile pour connaître les kiosquiers dépositaires de vos titres favoris (en commençant bien sûr par RI- VAROL!) les plus proches de chez vous.

12 par Hannibal Il meurt hélas des gens tous les jours. Le propre de l actualité est de se périmer plus vite que le poisson frais qu elle enveloppait naguère. Deux hommes ont fait en France la semaine dernière du bruit en mourant, Jean d Ormesson et Johnny Hallyday. Sur les réseaux sociaux, les fans de celui-là ont agressé avec quelque humeur ceux de celui-ci : la France et ses media en faisaient trop, à les en croire, pour le chanteur, pas assez pour l écrivain. Nous vivons de controverses depuis Vercingétorix et celle-ci n a pas manqué d agiter de graves consciences. Elle me semble pourtant tranchée d avance, du point de vue esthétique, si on se rapporte aux ambitions de chacun. Dans l ordre de la pop, de la variété américaine d expression française, Johnny Hallyday vole un million de pieds au-dessus de Jean d Ormesson dans celui du roman ou de l essai. Ce n est pas plus compliqué que ça. Jean d Ormesson n était même pas un Dick Rivers, même pas un Franck Alamo, allez, même pas un Monty de la littérature française. Cela ne veut pas dire qu il faille lui cracher à la figure, mais cela justifie qu on le laisse doucement glisser vers l oubli, luimême ayant vécu dans une aimable insignifiance. Cependant, diront les grincheux, et ils ne sont pas peu, quand même, des obsèques (on dit : «un hommage») nationales pour un gratteur de guitare et un gueulard de scène, c est trop, c est un signe manifeste du déclin de notre pays. Peut-être, je n en suis pas sûr. Johnny sur les Champs me gêne moins que Jean Dor aux Invalides où l on ne devrait honorer que des militaires. Je sais qu en matière d obsèques nationales le pouvoir est prompt à récupérer le sentimentalisme populaire, et Macron est un véritable roi de la chose, mais j aurais tendance à penser comme Aurore Bergé que l émotion du public est «comparable à ce que la France avait connu avec la mort de Victor Hugo». Ce n est pas parce qu elle est député d un mouvement, la République en marche, qui comporte une proportion de gourdes assez visible, qu elle a forcément tort. Des nationalistes français, gens cultivés, ont d ailleurs publié sur Facebook une page où Léon Bloy déchirait le peuple rassemblé pour l enterrement du grand poète. Ce n est pas du meilleur Bloy, c est plein d un mépris aristocratique contre une masse sociale qu on discréditera plus tard sous l étiquette beauf, mais cela m a fait ressentir la justesse de la remarque d Aurore Bergé et son ambiguïté aussi. Quand même, diront les nationaux et nationalistes sérieux et cohérents, arrête de boire, Hannibal, et reviens à la réalité : en admettant qu on passe à l idole des jeunes ses cris sur scène et ses balbutiements à la ville, il y a la question politique. Ce mec, entouré par Jean-Pierre Pierre Bloch et produit par Marouani, se sentait proche d Israël, avait pensé à s engager dans Tsahal, s était recueilli au mur des lamentations, récitait le credo de l antiracisme et avait appelé à plusieurs reprises à voter contre le Front National. C est vrai. Mais je ne crois pas qu il faille tout réduire tout le temps à la seule question juive. Et Jean-Marie Le Pen n a pas eu tort de voir en Johnny «une figure française». La difficulté est de déterminer si cette figure fut positive ou négative. C est de cela que j aimerais vous entretenir avec d Ormesson, Johnny et Hugo. Hugo, incomparable trompette des Johnny, une révolution française (Dessin de Chard) poètes, était, lorsqu il se risquait en politique, et c était souvent, un âne bâté de niaiseries sentimentales, un enfant irréfléchi, le pompeux et péremptoire portevoix enfin des idées mal faites qui infestent notre démocratie et qu on ne disait pas encore politiquement correctes. Pourtant il incarnait aussi aux yeux du peuple la France, comme Johnny pour les motards et Jean d Ormesson pour les spectateurs de Qui veut gagner des millions. Ma question par là-dessus est la suivante : nous savons que le poisson pourrit par la tête, mais comment cela se passe-t-il, comment pourrit la tête, et comment la pourriture se transmet-elle au corps? l Jean d Ormesson, d une lignée de robins antimonarchistes et régicides, épousa une demoiselle Beghin, qui présentait le double avantage d être suisse et l héritière d un gros sucrier. Il fit carrière à l Unesco tout en faisant du journalisme amateur à Match puis au Figaro, et en écrivant quelques livres bien élevés : le fond n en a jamais heurté personne et le ton ordinairement reposant se relève parfois de concetti ni trop acides ni trop pointus. Tout en moquant les socialistes pour épater les apprentis bourgeois, il respectait avec scrupule les commandements du progressisme. Il ne disait rien contre l invasion ni contre l islam ni la maçonnerie ni le mondialisme. Il fut sa vie durant du côté du manche, et pourrit par son exemple tant les conformistes des beaux quartiers de Paris, Lyon et Marseille, que les notaires, orthophonistes et kynésithérapeutes de province. Le politiquement correct, dont se défiait traditionnellement une bourgeoisie réfractaire aux intellectuels, s insinua en elle via Jean d Ormesson. C est par lui que la partie réfléchissante de la tête du poisson contamina la partie saine. Et Johnny dans tout ça? Johnny, brave type à l origine, sain par bien des côtés, fut utilisé, lui, à son insu, pour contaminer le populaire, ceux que la gauche nommait naguère avec mépris les beaufs. Cela, tout en professant parfois son amour de la France, de l uniforme, ses convictions «de droite», etc. Nul ne fut moins révolutionnaire que ce porteur de révolution. C est ce qui explique le paradoxe suivant : l idole trouvait aberrant de voter Front national, alors que tout candidat FN qui a fait du porte-à-porte savait qu un poster de Johnny dans une maison indique presque à tout coup de bons prospects. Les fans de Johnny continuèrent à éprouver de la sympathie pour le personnage, même après que l homme Johnny eut été pris en main par Libé et l intelligentsia antiraciste au cours des années C est pourquoi la mesure de l incidence idéologique, politique et morale de Johnny Hallyday sur la société française demande de la subtilité. On lira avec profit un livre fort bien documenté sur la chose, La pensée de Johnny, de Fiona Levis, qui n a pas eu tout le succès public qu on aurait pu attendre parce que son éditeur, Pierre Guillaume de Roux (fils de Dominique), garçon plutôt courageux mais tête en l air, le publia pendant la campagne présidentielle de J en résume ici la thèse : c est parce que Johnny a su incarner la France et s en faire aimer que «cow boy de Troie» d une révolution mondiale dont il n était pas conscient, il fut le principal vecteur de l américanisation de masse de la France et du bouleversement moral et sentimental qu elle comportait. C est Johnny qui a fait passer la France de Jour de fête à Intouchable. Il a fait partie des meubles depuis cinquante ans. Il était là avant l immigration et le sida, il était là quand on a marché sur la lune, là pour l invention du portable, de l internet, il triomphait déjà avant la pilule et James Bond. A l époque, il était le troisième Français le plus connu derrière De Gaulle et Brigitte Bardot. C est le dernier artiste vivant qu ait félicité dans sa loge un maréchal de France, en l espèce Alphonse Juin. Johnny, c était d une certaine manière la France, et la France où il parut, celle des années cinquante-neuf à soixante-deux, comptait encore dans le monde. Elle sortait de la longue guerre , un demi-siècle de combats étrangers ou civils, toujours fratricides, qui lui avaient fait perdre son rang et son sang. Elle se reconstruisait de ses ruines tout en se défaisant douloureusement de son empire colonial, et en profitant fiévreusement d une période de croissance matérielle qu un journaliste économique devait nommer plus tard «les trente glorieuses». Coincée entre l empire américain et l empire russe, l Europe perdait sa suprématie, ses repères, ses habitudes, ses croyances. Elle commençait à bouger comme jamais depuis le néolithique. Une génération exceptionnellement nombreuse découvrait un nouveau monde en sortant d habitudes millénaires. Du passé l on faisait table rase. L éclosion de Johnny Hallyday est contemporaine de Vatican II, un peu antérieure à la loi Neuwirth autorisant la pilule (décembre 2017). Le bruit du yéyé couvrait l effondrement d une civilisation. l Il a mené la révolution des Teen Agers (On ne disait pas millenials). Avant les printemps arabes ou celui de Prague, avant la révolution de jasmin, des œillets, de velours, il y eut la nuit de Paris, le printemps des guitares antérieur de neuf ans à Woodstock. Et Johnny en fut en Europe le premier meneur. Bien avant les Beatles ou les Stones. En tant que Français le plus entendu et le plus écouté, il est l inspirateur d un tremblement de terre sociologique, esthétique et philosophique dont on n a plus idée aujourd hui. Avec la révolution yéyé, il a lancé dès les années soixante, en pleine guerre froide, l hédonisme des vaincus, le divertissement des masses, les hymnes à la fraternité universelle et le jeunisme moralisateur qui triomphent aujourd hui dans la mondialisation. Ce fut d abord une révolution du son et par le son. Johnny Hallyday, garçon bruyant, fut le premier fifre de la fanfare révolutionnaire des teenagers. et le soulèvement des ados fut d abord un vacarme épouvantable, une révolution du bruit menée au son des guitares, des motos, des jingles radiophoniques, inventés pour l occasion.. Une agression supplémentaire, paroxysmique, parmi d autres que subissait alors l oreille européenne : remplacement des sons quotidiens d origine animale et humaine, et des bruits d outils servis à la main, par le moteur ; grondement permanent des voitures ; ubiquité du transistor ou du teppaz ; musique atonale ; yéyé. La folle futilité de cette transe fit son efficacité. La forteresse Europe et sa civilisation avaient été attaquées maintes fois au cours des siècles par toutes sortes de hordes, d armées et de doctrines, mais ces objets contondants avaient en gros glissé sur la carapace. Le vide yéyé allait rentrer dans ce bunker moral comme dans du beurre. Des jeunes disaient aux papas plus dans le coup de les laisser twister. Avec cela tomba d un coup ce que tenaient ensemble le gentilice romain, le quatrième commandement, la loi salique et l ordre des grands-mères : l autorité du père. Alors, selon Keith Richards, l un des plus fameux Rolling Stones, de «petits fantasmes d adolescents» devinrent «une façon de vivre». S ouvrit dans l histoire de l Europe une rupture inouïe. Le yéyé fut l arme de destruction massive et instantanée de la civilisation européenne. Des décennies après, les sociologues ont dénombré les effets de cette déflagration. Parmi eux on compte la délégitimation de l Etat nation, de l Etat tout court, des religions dogmatiques et de leurs morales, de la famille traditionnelle, et à l inverse le progrès des identités multiples et du sentiment d appartenance globale. Il propagea en se jouant modernisme, écologisme et antiracisme qui devaient devenir les trois piliers de notre conscience planétaire. Johnny a acclimaté en France une musique métisse venue d Amérique qu il nommait «blue eyes blues», toutes les influences s y enrichissant mutuellement et toutes les races s y rencontrant. Il chantait la fonction intégratrice de ce blues. La musique fera s accepter mutuellement tous les hommes, toutes les femmes, les riches, les pauvres, les noirs, les blancs. Rassemblera toute l humanité. La révolution johnnyenne est antimarxiste, le johnnysme est une idéologie de rassemblement, d unification mondiale : l Amérique étant la patrie du blues comme l URSS était celle du socialisme, grâce à elle et Johnny son prophète, le monde est en train de devenir un. Un, par la langue. L anglais de son pseudonyme. Un par son rêve américain. Un par les valeurs dites démocratiques. Un par la façon de s habiller : l universel blue jean. Un, enfin par le rythme. Avec Johnny, le musette et la variété française ont quasiment disparu pour faire place à la pop inspirée du rock. Ce fut la fin des musiques autochtones antérieures, le grand remplacement de la métrique européenne. Nos octosyllabes, décasyllabes, alexandrins, fixés dans la langue et dans le corps des Français depuis le moyen âge ont cédé devant un rythme imposé mondialement. Le mieux est que, le plus sincèrement du monde, Johnny regrettait la France des villages et des bals du samedi soir. La France de ses fans qu il avait contribué à détruire plus qu un autre. Pareil à ceux dont Dieu se rit, selon Bossuet, qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. C était un vieil homme soucieux dans une France en ruine : en cela il ressemblait à ses fans. Regardez-les : ce sont des blancs aux cheveux gris. La génération des transistors, la génération de transition entre la France qui s en va depuis vingt ans et celle qui vient, la France Mélenchon, telle que l ont faite l invasion, le manque de naissances et la rupture de civilisation. Pendant que Johnny chantait, l utopie s est incarnée, et demain le pays illégal sera le pays réel. Telle est la révolution française d aujourd hui.

Les défauts et «fautes impardonnables» des candidats à l élection présidentielle

Les défauts et «fautes impardonnables» des candidats à l élection présidentielle COMMUNIQUE DE PRESSE Les défauts et «fautes impardonnables» des candidats à l élection présidentielle Sondage Harris Interactive pour M6-MSN-RTL Enquête réalisée en ligne par l'institut Harris Interactive

Plus en détail

MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART. première partie

MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART. première partie MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART première partie Alessandra Guerra En France il y a des jugements sur la question psychothérapiepsychanalyse J ai entendu

Plus en détail

LA RÉPUBLIQUE DE L ENTRE-DEUX- GUERRES : VICTORIEUSE ET FRAGILISÉE

LA RÉPUBLIQUE DE L ENTRE-DEUX- GUERRES : VICTORIEUSE ET FRAGILISÉE LA RÉPUBLIQUE DE L ENTRE-DEUX- GUERRES : VICTORIEUSE ET FRAGILISÉE Léon Blum Général de Gaulle Georges Clemenceau Maréchal Pétain De l Union sacrée à la fin de la 1ere guerre mondiale L UNION SACRE, c

Plus en détail

1958-1962, une nouvelle république

1958-1962, une nouvelle république Première S, histoire LMA, 2011-2012 Thème 5 Les Français et la République Question 1 La République, trois républiques Cours 3 1958-1962, une nouvelle république I La fin de la IV e République et l adoption

Plus en détail

CLASSE : : : ; : : : : LA LIBERTE GUIDANT LE PEUPLE EUGENE DELACROIX

CLASSE : : : ; : : : : LA LIBERTE GUIDANT LE PEUPLE EUGENE DELACROIX HISTOIRE DES ARTS CLASSE : 4 ème Période historique : XIXème siècle Moment choisi : le retour à la monarchie ; les Trois Glorieuses Thématique : Arts, Etats et pouvoir (œuvre engagée) Sujet : Comment un

Plus en détail

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE!

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE! rétablissement et psychose / Fiche 1 JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE! JJérôme s énerve : «Je ne suis pas psychotique! Vous ne dites que des conneries! Je suis moi, Jérôme, et je ne vois pas le monde comme vous,

Plus en détail

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc Bienvenue à l âge de la majorité! l État vous présente vos droits et devoirs ainsi que les principes fondamentaux de la République à travers «Le Livret du Citoyen» Nom... Prénom... Date de naissance...

Plus en détail

STATUTS DE CONTACT PARIS ILE-DE-FRANCE

STATUTS DE CONTACT PARIS ILE-DE-FRANCE STATUTS DE CONTACT PARIS ILE-DE-FRANCE Chapitre 1 - BUT ET COMPOSITION DE L ASSOCIATION Article 1 Il est fondé entre les adhérent-e-s aux présents statuts une association régie par la loi du 1 er juillet

Plus en détail

MAISON NATALE DE VICTOR HUGO

MAISON NATALE DE VICTOR HUGO LA MAISON NATALE DE VICTOR HUGO LE PARCOURS GAVROCHE PRÉSENTE 1 LE SAVAIS-TU? Victor Hugo est né au premier étage de cette maison le 26 février 1802. Tu connais peut-être ce grand écrivain par ses romans

Plus en détail

«En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson. 1913. Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie?

«En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson. 1913. Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie? «En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson. 1913. Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie? Paroles : «En avant les p tits gars». Fragson. 1913.

Plus en détail

STATUTS Association Cantonale d Animation de la Combe de Savoie. Titre 1 : Constitution, objet, siège social, durée

STATUTS Association Cantonale d Animation de la Combe de Savoie. Titre 1 : Constitution, objet, siège social, durée STATUTS Association Cantonale d Animation de la Combe de Savoie Titre 1 : Constitution, objet, siège social, durée Article 1 : Constitution et dénomination Il est fondé entre les adhérents aux présents

Plus en détail

Règlements de compte courant

Règlements de compte courant Règlements de compte courant Jean-François LAE et Numa MURARD À quoi ressemble une vie humaine vue d un guichet de banque? Les règles à géométrie variable de l institution bancaire font que la morale de

Plus en détail

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. La Commission a entendu Mme M.R., sa fille, Mme M.K., ainsi que MM. S.A., capitaine de police, et S.C., brigadier-chef.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. La Commission a entendu Mme M.R., sa fille, Mme M.K., ainsi que MM. S.A., capitaine de police, et S.C., brigadier-chef. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE COMMISSION NATIONALE DE DÉONTOLOGIE DE LA SÉCURITÉ Saisine n 2010-109 AVIS ET RECOMMANDATIONS de la Commission nationale de déontologie de la sécurité à la suite de sa saisine, le

Plus en détail

El Tres de Mayo, GOYA

El Tres de Mayo, GOYA Art du visuel / «Arts, ruptures, continuités» Problématique : «Comment l expression du sentiment surgit-elle dans l art au XIX è siècle?» El Tres de Mayo, GOYA Le Tres de Mayo, Francisco Goya, huile sur

Plus en détail

Statuts : Etoile Saint Amandoise.

Statuts : Etoile Saint Amandoise. Statuts : Etoile Saint Amandoise. Sommaire : Présentation But et composition Affiliation Ressources Administration et fonctionnement o Comité de direction o Le bureau o Assemblée générale Ordinaire o Assemblée

Plus en détail

LES FRANÇAIS ET LA QUESTION DE LA

LES FRANÇAIS ET LA QUESTION DE LA LES FRANÇAIS ET LA QUESTION DE LA CANDIDATURE DE DOMINIQUE STRAUSS- KAHN A L ELECTION PRESIDENTIELLE - Sondage de l'institut CSA - N 1100267A Février 2011 Contact : Jérôme Sainte-Marie Directeur du département

Plus en détail

Remise de l Ordre National du Mérite à M. David LASFARGUE (Résidence de France 7 novembre 2014) ----------

Remise de l Ordre National du Mérite à M. David LASFARGUE (Résidence de France 7 novembre 2014) ---------- Remise de l Ordre National du Mérite à M. David LASFARGUE (Résidence de France 7 novembre 2014) ---------- Cher David Lasfargue, Mesdames, Messieurs, C est toujours un honneur et un plaisir pour un Ambassadeur

Plus en détail

REGLEMENT INTERIEUR TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

REGLEMENT INTERIEUR TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES RÉPUBLIQUE DU BÉNIN COUR CONSTITUTIONNELLE REGLEMENT INTERIEUR TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES Article 1 er : Le présent Règlement Intérieur est pris en application des dispositions de la Loi n 90-032

Plus en détail

HOLLANDE UN AN APRES L ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2012

HOLLANDE UN AN APRES L ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2012 Ifop Fiducial / Europe 1 Bilan de l action de François Hollande un an après l élection présidentielle de 2012 BILAN DE L ACTION DE FRANÇOIS HOLLANDE UN AN APRES L ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2012 La méthodologie

Plus en détail

Association SYNADEC. Association Loi 1901 Siège social : Association SYNADEC

Association SYNADEC. Association Loi 1901 Siège social : Association SYNADEC Association SYNADEC Association Loi 1901 Siège social : Association SYNADEC Il est fondé, entre les adhérents aux présents statuts, une association régie par la loi du 1er juillet 1901, le décret du 16

Plus en détail

STATUTS DE L ASSOCIATION DES FAMILLES DE CHARENTON-LE-PONT ***********

STATUTS DE L ASSOCIATION DES FAMILLES DE CHARENTON-LE-PONT *********** STATUTS DE L ASSOCIATION DES FAMILLES DE CHARENTON-LE-PONT *********** ARTICLE 1 : CONSTITUTION, APPELLATION, DUREE. Il est constitué une association régie par la loi du 1 er juillet 1901 et le décret

Plus en détail

Tétanisés par la spirale de la violence? Non!

Tétanisés par la spirale de la violence? Non! MERCREDI DES CENDRES B Frère Antoine-Emmanuel Jl 2, 12-18 ; Ps 50 2 Co 5, 20 6,2 ; Mt 6, 1-6.16-18 18 février 2015 Sanctuaire du Saint Sacrement, Montréal Tétanisés par la spirale de la violence? Non!

Plus en détail

À propos d exercice. fiche pédagogique 1/5. Le français dans le monde n 395. FDLM N 395 Fiche d autoformation FdlM

À propos d exercice. fiche pédagogique 1/5. Le français dans le monde n 395. FDLM N 395 Fiche d autoformation FdlM fiche pédagogique FDLM N 395 Fiche d autoformation FdlM Par Paola Bertocchini et Edvige Costanzo Public : Futurs enseignants en formation initiale et enseignants en formation continue Objectifs Prendre

Plus en détail

compl mentaire des dossiers réalisés dans le cadre du Concours national de la Résistance notamment de ceux réalis

compl mentaire des dossiers réalisés dans le cadre du Concours national de la Résistance notamment de ceux réalis Introduction L ensemble ensemble documentaire qui suit est complémentaire compl mentaire des dossiers réalisés r dans le cadre du Concours national de la Résistance R sistance et de la Déportation, D notamment

Plus en détail

LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée LOI N 61-10 DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée (JO n 4984 p. 13) L assemblée nationale à délibéré et adopté, Le président de la république promulgue la loi dont la teneur suit

Plus en détail

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007 Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007 Quand je pense à ces nouveaux Chefs d établissement qui me disaient récemment avoir

Plus en détail

27 janvier 2015 Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l Humanité

27 janvier 2015 Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l Humanité Monsieur le Maire, Eric LEJOINDRE Mesdames et Messieurs Les enseignants et représentants de l Education Nationale Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants d associations patriotiques Mesdames

Plus en détail

Suis-je toujours le même?

Suis-je toujours le même? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN Suis-je toujours le même? Introduction Avant de répondre à la question, il faut comme toujours en philosophie bien en comprendre le problème. Le " je suis " fait

Plus en détail

Alcool au volant : tous responsables? La question de la co-responsabilité sera enfin posée au Tribunal de Saint Nazaire

Alcool au volant : tous responsables? La question de la co-responsabilité sera enfin posée au Tribunal de Saint Nazaire DOSSIER DE PRESSE 01/09/2014 Alcool au volant : tous responsables? La question de la co-responsabilité sera enfin posée au Tribunal de Saint Nazaire Avec l appui de la Ligue Contre la Violence Routière,

Plus en détail

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Ecole d Application STURM Janvier-Février 2012 CM2 Salle 2 Mme DOUILLY DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Sujet proposé par les élèves et choisi par la majorité. 1 ère séance : définitions et explications Réflexion

Plus en détail

Auxiliaire avoir au présent + participe passé

Auxiliaire avoir au présent + participe passé LE PASSÉ COMPOSÉ 1 1. FORMATION DU PASSÉ COMPOSÉ Formation : Auxiliaire avoir au présent + participe passé PARLER MANGER REGARDER J ai parlé Tu as parlé Il/elle/on a parlé Nous avons parlé Vous avez parlé

Plus en détail

N 2807 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

N 2807 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI N 2807 ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 TREIZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de l Assemblée nationale le 16 septembre 2010. PROPOSITION DE LOI visant à modifier les conditions

Plus en détail

) Découvrez les métiers de la Justice. Informez-vous sur www.justice.gouv.fr

) Découvrez les métiers de la Justice. Informez-vous sur www.justice.gouv.fr ) Découvrez les métiers de la Justice Informez-vous sur www.justice.gouv.fr PENITENTIAIRE Sommaire SOMMAIRE Magistrat............................................................. p. 4, 5 Greffier en chef......................................................

Plus en détail

ASSOCIATION RENCONTRES AFRICAINES ASSOCIATION LOI 1901 Sous-Préfecture de Grasse n 91/09753 STATUTS

ASSOCIATION RENCONTRES AFRICAINES ASSOCIATION LOI 1901 Sous-Préfecture de Grasse n 91/09753 STATUTS ASSOCIATION RENCONTRES AFRICAINES ASSOCIATION LOI 1901 Sous-Préfecture de Grasse n 91/09753 STATUTS ARTICLE 1 DÉNOMINATION Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par

Plus en détail

Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement

Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement Chap. 5 : la 2 nd guerre mondiale : une guerre d anéantissement Pourquoi parle-t-on de la 2 nd guerre mondiale comme d une guerre d anéantissement Chanson : Nuit et brouillard de Jean Ferrat http://www.youtube.com/watch?v=94yoxycqo6s

Plus en détail

STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR

STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR MOUVEMENT POUR LA RENAISSANCE DU CAMEROUN STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR 1 TABLE DES MATIERES Déclaration de principes...5 STATUTS...7 PRÉAMBULE...7 CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GÉNÉRALES...7 CHAPITRE

Plus en détail

STATUTS TITRE PREMIER CONSTITUTION ET OBJET DE LA SOCIÉTÉ

STATUTS TITRE PREMIER CONSTITUTION ET OBJET DE LA SOCIÉTÉ Société de Réassurance mutuelle régie par le Code des Assurances Siège Social : 65, rue de Monceau - 75008 PARIS STATUTS TITRE PREMIER CONSTITUTION ET OBJET DE LA SOCIÉTÉ ARTICLE PREMIER - FORMATION -

Plus en détail

Les intentions de vote pour les élections régionales en Midi-Pyrénées- Languedoc-Roussillon

Les intentions de vote pour les élections régionales en Midi-Pyrénées- Languedoc-Roussillon Les intentions de vote pour les élections régionales en Midi-Pyrénées- Languedoc-Roussillon Ifop pour Midi Libre, Centre Presse, La Dépêche du Midi et L Indépendant JF/EP N 113175 Contacts Ifop : Jérôme

Plus en détail

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE ÉCOLE DOCTORALE 2 HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE UMR 8138 Identités, Relations internationales et civilisation de l Europe T H È S E pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L UNIVERSITÉ

Plus en détail

Les Français et le libéralisme

Les Français et le libéralisme Les Français et le libéralisme Vague 2 Sondage Ifop pour L Opinion/Génération Libre/i>TELE Mai 2015 Contacts Ifop : Frédéric Dabi / Guillaume Marchal Département Opinion et Stratégies d Entreprise 01 45

Plus en détail

Tiken Jah Fakoly : Je dis non!

Tiken Jah Fakoly : Je dis non! Tiken Jah Fakoly : Je dis non! Paroles et musique : Tiken Jah Fakoly / Tiken Jah Fakoly Barclay / Universal Music Thèmes L Afrique et ses problèmes. Objectifs Objectifs communicatifs : Repérer les rimes

Plus en détail

JF/EP N 110670 Contacts IFOP : Jérôme Fourquet / Esteban Pratviel Tél : 01 45 84 14 44 jerome.fourquet@ifop.com. pour

JF/EP N 110670 Contacts IFOP : Jérôme Fourquet / Esteban Pratviel Tél : 01 45 84 14 44 jerome.fourquet@ifop.com. pour JF/EP N 110670 Contacts IFOP : Jérôme Fourquet / Esteban Pratviel Tél : 01 45 84 14 44 jerome.fourquet@ifop.com pour Les Français et la fin de vie Résultats détaillés Septembre 2012 Sommaire - 1 - La méthodologie...

Plus en détail

Statuts de SNL Paris

Statuts de SNL Paris Statuts de SNL Paris ( dernière mise à jour consécutivement à l Assemblée Générale du 12 juin 2005 ) Préambule En 1988, des personnes décident d agir ensemble afin «d ouvrir l accès au logement à des personnes

Plus en détail

Qu est-ce que je dois faire lorsque je reçois une assignation à comparaître?

Qu est-ce que je dois faire lorsque je reçois une assignation à comparaître? Être un témoin Qu est-ce qu un témoin? Le témoin est celui à qui il est demandé de se présenter devant le tribunal pour répondre à des questions sur une affaire. Les réponses données par un témoin devant

Plus en détail

Ne vas pas en enfer!

Ne vas pas en enfer! Ne vas pas en enfer! Une artiste de Corée du Sud emmenée en enfer www.divinerevelations.info/pit En 2009, une jeune artiste de Corée du Sud qui participait à une nuit de prière a été visitée par JésusChrist.

Plus en détail

L ACTUALITÉ FÉDÉRALE

L ACTUALITÉ FÉDÉRALE L ACTUALITÉ FÉDÉRALE Des ressources naturelles pour tous les Canadiens Madelaine Drohan Correspondante canadienne de l hebdomadaire The Economist Elle contribue également sur une base régulière à une de

Plus en détail

De l Etat français à la IVème République (1940-1946)

De l Etat français à la IVème République (1940-1946) De l Etat français à la IVème République (1940-1946) Introduction : Présentation de la défaite : -En juin 1940, la chute de la IIIème République (1875-1940) accompagne la déroute militaire. -Le 10 juillet

Plus en détail

Qui peut être élu conseiller municipal, devenir maire ou adjoint? Les règles d inéligibilités et d incompatibilités

Qui peut être élu conseiller municipal, devenir maire ou adjoint? Les règles d inéligibilités et d incompatibilités Département Administration et gestion communale JM/JR/MK Note n 78 Affaire suivie par : Judith MWENDO (tél. 01 44 18 13 60) et Julie ROUSSEL (tél. 01 44 18 51 95) Paris, le 8 août 2013 Qui peut être élu

Plus en détail

La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789)

La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789) La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789) Avant la Révolution*, la France est une monarchie avec à sa tête un monarque, le Roi de France. Lorsque Louis XIII décède en

Plus en détail

Le monde a besoin de paix en Palestine

Le monde a besoin de paix en Palestine ANALYSE 2007 Le monde a besoin de paix en Palestine Publié avec le soutien du service de l éducation permanente de la Communauté française Pax Christi Wallonie-Bruxelles Le monde a besoin de paix en Palestine

Plus en détail

STATUTS BUT ET COMPOSITION DE L ASSOCIATION

STATUTS BUT ET COMPOSITION DE L ASSOCIATION STATUTS BUT ET COMPOSITION DE L ASSOCIATION ARTICLE 1 er : L arrondissement, constituée sous le régime de la Loi du 1 er juillet 1901 et en conformité avec le Code de la Famille et de l Aide Sociale, groupe

Plus en détail

comparante par Maître MILLIARD, avocat au barreau de NOUMÉA,

comparante par Maître MILLIARD, avocat au barreau de NOUMÉA, TRIBUNAL DU TRAVAIL DE NOUMÉA N 06/00232 Président : M. THIBAULT RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS Greffier : Brigitte LAPORTE Jugement du 20 Avril 2007 PARTIES EN CAUSE : DEMANDERESSE : -

Plus en détail

A1 Parler avec quelqu un Je peux dire qui je suis, où je suis né(e), où j habite et demander le même type d informations à quelqu un. Je peux dire ce que je fais, comment je vais et demander à quelqu un

Plus en détail

Le monitoring des médias

Le monitoring des médias Rapport Général de l Instance Nationale pour la Réforme de l Information & de la Communication 2012 Chapitre 10 Le monitoring des médias 221 Rapport Général de l Instance Nationale pour la Réforme de l

Plus en détail

La liberté guidant le peuple sur les barricades

La liberté guidant le peuple sur les barricades La liberté guidant le peuple sur les barricades Eugène DELACROIX 1830 Une étrange lumière Le soleil brille à travers la fumée de la poudre. Les écrits nous disent que nous sommes en début de matinée et

Plus en détail

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE I. LE CAS CHOISI Gloria est une élève en EB4. C est une fille brune, mince avec un visage triste. Elle est timide, peureuse et peu autonome mais elle est en même temps, sensible, serviable et attentive

Plus en détail

Association de loi 1901 «groove line» STATUTS. I-L association : Article 1 er :

Association de loi 1901 «groove line» STATUTS. I-L association : Article 1 er : Association de loi 1901 «groove line» STATUTS I-L association : Article 1 er : Il est formé entre les adhérents aux présents statuts, une association, régie par la loi du 01/07/1901 et le décret du 16/08/1901

Plus en détail

Rapport d'activité. http://clasches.fr contact@clasches.fr

Rapport d'activité. http://clasches.fr contact@clasches.fr 2009 2010 Rapport d'activité http://clasches.fr contact@clasches.fr Sommaire 1. Présentation de l association...3 a. Historique...3 b. Objectifs de l association...3 c. Adhérent e s...4 d. Membres du bureau...4

Plus en détail

LIVRET DU JEUNE FOOTBALLEUR

LIVRET DU JEUNE FOOTBALLEUR LIVRET DU JEUNE FOOTBALLEUR Site internet : ci-olympiquecourchamp.footeo.com Adresse mail : cioc@free.fr [Tapez un texte] Edito Ami footballeur, Te voilà en possession de ton livret qui va t accompagner

Plus en détail

PROBABILITÉS CONDITIONNELLES

PROBABILITÉS CONDITIONNELLES PROBABILITÉS CONDITIONNELLES A.FORMONS DES COUPLES Pour la fête de l école, les élèves de CE 2 ont préparé une danse qui s exécute par couples : un garçon, une fille. La maîtresse doit faire des essais

Plus en détail

Visita ad limina Apostolorum dei Presuli della Conferenza Episcopale del Benin

Visita ad limina Apostolorum dei Presuli della Conferenza Episcopale del Benin N. 0311 Lunedì 27.04.2015 Visita ad limina Apostolorum dei Presuli della Conferenza Episcopale del Benin Il Santo Padre Francesco ha ricevuto questa mattina in Udienza i Vescovi della Conferenza Episcopale

Plus en détail

S T A T U T S du GOLF CLUB DE SION CHAPITRE I. Article 1. Nom

S T A T U T S du GOLF CLUB DE SION CHAPITRE I. Article 1. Nom S T A T U T S du GOLF CLUB DE SION CHAPITRE I DISPOSITIONS GENERALES Article 1 Nom Sous la désignation Golf Club de Sion (en abrégé : GCS) est constituée une association au sens des articles 60 et suivants

Plus en détail

Quelques exemples de croyants célibataires

Quelques exemples de croyants célibataires Périodique de matière biblique pour les jeunes - Août 2013 - Numéro 16 Quelques exemples de croyants célibataires La situation du chrétien En 1 Corinthiens 7, Paul aborde le sujet du chrétien célibataire.

Plus en détail

CENTRE DES ARCHIVES DU MONDE DU TRAVAIL. FONDS ROBERT SERRURIER, Militant du Mouvement de libération ouvrière, puis Culture et Liberté

CENTRE DES ARCHIVES DU MONDE DU TRAVAIL. FONDS ROBERT SERRURIER, Militant du Mouvement de libération ouvrière, puis Culture et Liberté CENTRE DES ARCHIVES DU MONDE DU TRAVAIL FONDS ROBERT SERRURIER, Militant du Mouvement de libération ouvrière, puis Culture et Liberté 2000 054 Introduction Activités militant, éducation populaire, politique,

Plus en détail

STATUTS DU COMITE UGSEL PARIS

STATUTS DU COMITE UGSEL PARIS STATUTS DU COMITE UGSEL PARIS TITRE I - CONSTITUTION Article 1 Il est formé entre les adhérents aux présents statuts, conformément aux dispositions de la loi du 1er juillet 1901, un comité départemental

Plus en détail

LAURENT FABIUS, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES

LAURENT FABIUS, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES LAURENT FABIUS, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES Tout à l heure, le Président de la République m a demandé, avec le Premier ministre, de vous apporter un certain nombre d éléments sur le contexte dans

Plus en détail

«rend service» Xavier FONTANET

«rend service» Xavier FONTANET 198 LA REVUE CIVIQUE LA REVUE CIVIQUE 199 L entreprise «rend service» Xavier FONTANET Ancien Président du Groupe Essilor, Xavier Fontanet a créé une Fondation qui porte son nom, dédiée à l explication

Plus en détail

Quand un franc-maçon dit «Non» à Denis Sassou Nguesso

Quand un franc-maçon dit «Non» à Denis Sassou Nguesso Document mensuel No 1 : Quand un franc-maçon dit «Non» à Denis Sassou Nguesso Connu au Congo et ailleurs en Afrique, ainsi qu en France, comme étant l un des rares Francs-Maçons africains qui se dévoilent,

Plus en détail

Les violences conjugales

Les violences conjugales MINISTÈRE le point sur Femmes/égalité Lutte contre les violences envers les femmes Les violences conjugales Les victimes de violences craignent le plus souvent de s exprimer. Paralysées par la peur, une

Plus en détail

Statuts CODALIMENT CODALIMENT

Statuts CODALIMENT CODALIMENT Statuts CODALIMENT CODALIMENT 30 avenue Franklin Roosevelt 75 008 Paris Tél : 01.55.65.04.00 Fax : 01.55.65.10.12 Mail : codaliment@codinf.fr Association Loi 1901 N TVA CEE : FR 42 398 222 646 2 COMITE

Plus en détail

Origines possibles et solutions

Origines possibles et solutions Ne plus avoir peur de vieillir «Prends soin de ton corps comme si tu allais vivre éternellement, Prends soin de ton âme comme si tu allais mourir demain.» Introduction Ce petit document est la résultante

Plus en détail

Monsieur l Adjoint délégué à la Culture et à la Tauromachie,

Monsieur l Adjoint délégué à la Culture et à la Tauromachie, Prise de Parole de Monsieur Jean-Paul FOURNIER Sénateur du Gard - Maire de Nîmes - Président de Nîmes Métropole Inauguration d une plaque dans le cadre du 450 ème anniversaire de la création de l Eglise

Plus en détail

Compte rendu des délibérations du conseil municipal du 20 février 2007

Compte rendu des délibérations du conseil municipal du 20 février 2007 DEPARTEMENT DES DEUX-SEVRES C O M M U N E D E F O R S Compte rendu des délibérations du conseil municipal du 20 février 2007 Séance du...20 février 2007 Nombre de membres en exercice : 13 Date de la convocation...13

Plus en détail

Charte de protection des mineurs

Charte de protection des mineurs «Mes enfants, soyez joyeux!» Charte de protection des mineurs Au sein de l Académie Musicale de Liesse Mise à jour août 2014 L ensemble des adultes intervenant au sein de l Académie Musicale de Liesse

Plus en détail

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat Conseil Municipal des Enfants à Thionville Livret de l électeur et du candidat Elections du vendredi 18 novembre 2011 Mot du Maire Le Conseil Municipal des Enfants fait sa rentrée. Il joue un rôle essentiel

Plus en détail

Service de presse 15 20 novembre 2014

Service de presse 15 20 novembre 2014 Service de presse 15 20 novembre 2014 40 ans après la ratification de la Convention européenne des droits de l homme (CEDH) Les droits fondamentaux remis en question Isabelle Bindschedler Un soutien pour

Plus en détail

en parle débats en magasin bien vieillir chez soi : cela se prépare! PARIS-BEAUBOURG 07 septembre 2006

en parle débats en magasin bien vieillir chez soi : cela se prépare! PARIS-BEAUBOURG 07 septembre 2006 MAISon en parle débats en magasin bien vieillir chez soi : cela se prépare! MAISon PARIS-BEAUBOURG 07 septembre 2006 Leroy Merlin Source réunit des chercheurs, des enseignants et des profession- en parle

Plus en détail

Inauguration du Centre d archivage de la société ARCHIV SYSTEM

Inauguration du Centre d archivage de la société ARCHIV SYSTEM Inauguration du Centre d archivage de la société ARCHIV SYSTEM Luigny, 22 Mars 2013 Inauguration du Centre d ARCHIV SYSTEM à Luigny 22 Mars 2013 Page 2 Discours d Alain TAIEB, Président du Groupe Mobilitas

Plus en détail

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire Type d outil : Outil pour favoriser la mise en mémoire et développer des démarches propres à la gestion mentale. Auteur(s) : Sarah Vercruysse,

Plus en détail

COMPTE RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL

COMPTE RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL COMPTE RENDU DU CONSEIL MUNICIPAL Séance du 17 janvier 2013 L an deux mil treize, le dix-sept janvier, à dix-neuf heures trente, les membres composant le Conseil Municipal de BONDOUFLE, régulièrement convoqués

Plus en détail

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Elle a pris connaissance de la procédure judiciaire. Elle a entendu M. D.M., ainsi que M. E.P., officier de police judiciaire.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Elle a pris connaissance de la procédure judiciaire. Elle a entendu M. D.M., ainsi que M. E.P., officier de police judiciaire. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE COMMISSION NATIONALE DE DÉONTOLOGIE DE LA SÉCURITÉ Saisine n 2008-108 AVIS ET RECOMMANDATIONS de la Commission nationale de déontologie de la sécurité à la suite de sa saisine, le

Plus en détail

Alain Souchon : Et si en plus y'a personne

Alain Souchon : Et si en plus y'a personne Alain Souchon : Et si en plus y'a personne Paroles et musique : Alain Souchon et Laurent Voulzy Virgin / Emi Thèmes La religion, La guerre, Le fanatisme religieux. Objectifs Objectifs communicatifs : Exprimer

Plus en détail

Compréhension de l oral

Compréhension de l oral 1 DOCUMENT RÉSERVÉ AUX CORRECTEURS CORRIGÉ ET BARÈME Compréhension de l oral 25 points Vous allez entendre trois documents sonores, correspondant à des situations différentes. Pour le premier et le deuxième

Plus en détail

SIMULATION ELECTORALE

SIMULATION ELECTORALE SIMULATION ELECTORALE COMMUNICATION - PROGIS - JOURNALISME IEP Grenoble - Présidentielle 2012 SIMULATION ELECTORALE PRÉSIDENTIELLE 2012 A l initiative de l Association des Diplômés, cette simulation du

Plus en détail

Les Français et la liberté de la presse. Ifop pour Metronews et Reporters sans frontières

Les Français et la liberté de la presse. Ifop pour Metronews et Reporters sans frontières Les Français et la liberté de la presse FD/GM N 113153 Contacts Ifop : Frédéric Dabi / Guillaume Marchal Département Opinion et Stratégies d'entreprise TEL : 01 45 84 14 44 prenom.nom@ifop.com JUIN 2015

Plus en détail

LE DECRET STATUTAIRE RELATIF AUX ENSEIGNANTS-CHERCHEURS (par le bureau du Collectif pour la Défense de l Université)

LE DECRET STATUTAIRE RELATIF AUX ENSEIGNANTS-CHERCHEURS (par le bureau du Collectif pour la Défense de l Université) LE DECRET STATUTAIRE RELATIF AUX ENSEIGNANTS-CHERCHEURS (par le bureau du Collectif pour la Défense de l Université) Après avoir fait adopter sa loi «Libertés et Responsabilités des Universités» en plein

Plus en détail

Comment faire parler les chiffres

Comment faire parler les chiffres Sondages d opinions Comment faire parler les chiffres Sept règles d or à l usage des journalistes et des communicants pour utiliser les données d un sondage d opinions sans se tromper ni tromper son audience

Plus en détail

A Nancy 14 novembre 2012 n 12/00388, Ch. soc., M. c/ Sté Lorraine Environnement

A Nancy 14 novembre 2012 n 12/00388, Ch. soc., M. c/ Sté Lorraine Environnement A Nancy 14 novembre 2012 n 12/00388, Ch. soc., M. c/ Sté Lorraine Environnement (Extraits) Sur le licenciement : Attendu que la lettre de licenciement, qui fixe les limites du litige, doit être suffisamment

Plus en détail

A S T J ASSOCIATION SUISSE DES TRADUCTEURS-JURÉS STATUTS TITRE I. Article 1 er

A S T J ASSOCIATION SUISSE DES TRADUCTEURS-JURÉS STATUTS TITRE I. Article 1 er A S T J ASSOCIATION SUISSE DES TRADUCTEURS-JURÉS STATUTS TITRE I DÉNOMINATION - SIÈGE - DURÉE - BUT Article 1 er Sous le nom d «ASSOCIATION SUISSE DES TRADUCTEURS-JURÉS», il a été constitué une association,

Plus en détail

ENTRE LES MURS : L entrée en classe

ENTRE LES MURS : L entrée en classe ENTRE LES MURS : L entrée en classe Réalisation : Laurent Cantet Production : Haut et Court Genre : comédie dramatique Adaptation du livre «Entre les murs» de François Bégaudeau, éditions Gallimard 2006.

Plus en détail

Marie-Anne Barbel ou l exemple d une femme d affaires du XVIIIe siècle Samantha ROMPILLON

Marie-Anne Barbel ou l exemple d une femme d affaires du XVIIIe siècle Samantha ROMPILLON Marie-Anne Barbel ou l exemple d une femme d affaires du XVIIIe siècle Samantha ROMPILLON Quand on pense aux femmes de la Nouvelle-France, on songe à Marie de l incarnation, à Marguerite Bourgeoys, aux

Plus en détail

Les Français et leur perception de l école maternelle et élémentaire avant la rentrée 2012

Les Français et leur perception de l école maternelle et élémentaire avant la rentrée 2012 NOTE DETAILLEE Les Français et leur perception de l école maternelle et élémentaire avant la rentrée 2012 Etude Harris Interactive pour le Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des

Plus en détail

Ambassador s Activities

Ambassador s Activities Ambassador s Activities 2013 Distributor: French Embassy in the UK - Press and Communications Services - 58 Knightsbridge, SW1X 7JT London E-Mail: press@ambafrance-uk.org Web: Intervention de SEM Bernard

Plus en détail

ASSEMBLEE GENERALE DE L ASSOCIATION FRANCAISE DES MAGISTRATS DE LA JEUNESSE ET DE LA FAMILLE des 16 et 17 MAI 2014

ASSEMBLEE GENERALE DE L ASSOCIATION FRANCAISE DES MAGISTRATS DE LA JEUNESSE ET DE LA FAMILLE des 16 et 17 MAI 2014 ASSEMBLEE GENERALE DE L ASSOCIATION FRANCAISE DES MAGISTRATS DE LA JEUNESSE ET DE LA FAMILLE des 16 et 17 MAI 2014 LA JUSTICE DES MINEURS : CAP SUR L AVENIR La Garde des Sceaux a lancé une vaste consultation

Plus en détail

Le Baptême de notre enfant

Le Baptême de notre enfant Le Baptême de notre enfant Baptême de notre enfant : Le à l église de Ce même jour, ils ont également reçu le baptême 1 Chers parents, Déroulement de la célébration (p 3-8) 1. Accueil et entrée dans l

Plus en détail

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel eduscol Ressources pour la voie professionnelle Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel Français Présentation des programmes 2009 du baccalauréat professionnel Ces documents

Plus en détail

Le rôle du syndic. Introduction

Le rôle du syndic. Introduction Le rôle du syndic Introduction Le syndic constitue un concept nouveau dans la société marocaine. Il est apparu avec l apparition de la copropriété. Celle ci a été régie pendant longtemps par le Dahir de

Plus en détail

Correction sujet type bac p224

Correction sujet type bac p224 Correction sujet type bac p224 Tragique : ne peut pas échapper à son destin. Pathétique : inspire la compassion, la pitié du lecteur envers le personnage. Poignant. Méthode : Pour la question, être synthétique,

Plus en détail