THÈSE. La phonologie des emprunts français non-anglicisés en anglais

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1 UNIVERSITE PARIS IV-SORBONNE ÉCOLE DOCTORALE 5 (N d enregistrement attribué par la bibliothèque) THÈSE pour l obtention du grade de DOCTEUR DE L UNIVERSITÉ PARIS IV La phonologie des emprunts français non-anglicisés en anglais Discipline : Linguistique Présentée et soutenue publiquement par Julie Quinio Le 12 février 2009 Directeur de thèse : Michel Viel JURY M. Dominique BELLION (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand) M. Jean BREUILLARD (Université Paris-Sorbonne) M. Kevin MENDOUSSE (Université d Auckland, Nouvelle-Zélande) M. Michel VIEL (Université Paris-Sorbonne)

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3 Remerciements Je tiens à remercier tout particulièrement Michel Viel pour m avoir guidée et avoir su insuffler l énergie nécessaire aux bons moments, Richard Lilly pour m avoir donné confiance et motivation tout au long de ce travail, ainsi que tous les membres de ma famille pour leur soutien sans faille.

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5 5 Sommaire Introduction ère partie : Corpus et Base de données I. Le corpus : les critères de sélection A. Pourquoi un corpus? B. Les corpus disponibles C. Trouver une méthode de sélection D. Recherche des critères de sélection E. Le vocabulaire de l emprunt F. Limitation du corpus II. La sélection du corpus A. Travailler avec l Oxford English Dictionary B. Application du critère orthographique C. Prononciation des emprunts III. La base de données A. Intérêt d une base de données B. Les données C. Lecture des dictionnaires D. Finalisation ème partie : Suppression des variantes anglicisées IV. Les suppressions A. Affiner la base de données B. La méthode

6 6 Sommaire V. Etude de cas : niveau accentuel A. Noms dissyllabiques accentués en finale B. Noms dissyllabiques du type adjoint ou brassard C. Verbes accentués 1 en finale D. Trissyllabes du type caramel E. Les emprunts qui héritent leur accent F. Mots composés et expressions VI. Etude de cas : niveau segmental A. Cas liés à la réduction vocalique B. Cas liés à la relation graphie-phonie C. Cas liés aux règles de tension D. Autres cas VII. Cas divers A. Quelques cas particuliers B. Des absents du corpus VIII. Correction du corpus A. OED B. Adaptation ou adoption? C. Les ajouts au corpus D. Les suppressions du corpus E. Les faiblesses de l OED IX. Les suppressions : conclusion A. Base de Données Finale B. Validation des critères de sélection C. Les emprunts anglicisés

7 Sommaire 7 3 ème partie : Les emprunts non-anglicisés X. Analyse des emprunts non-anglicisés A. Comparaison des systèmes B. Adaptation des phonèmes du français C. Adaptation des voyelles nasales XI. Vers une compréhension des emprunts non-anglicisés A. Les marques de francité B. Quelques cas particuliers C. Quelques pistes de réflexion Conclusion Bibliographie Annexes (Cédérom) Base de Données Initiale Base de Données Comparative Base de Données Finale Lexique Initial Lexique Final

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9 9 INTRODUCTION En 1948, J. Orr commence une conférence radiophonique intitulée «L empreinte du français sur l anglais» 1 par cette remarque : Tout Français qui se met à l étude de l anglais se trouve immédiatement en pays de connaissance ; à chaque instant, il rencontre des mots qui lui sont familiers, mots qui sont, en réalité, d anciens émigrés, établis outre-manche et devenus d authentiques citoyens anglais. (Orr, 241) C est cette même réflexion qui nous a guidée vers la présente étude. En effet, les locuteurs francophones remarquent régulièrement certains mots ou expressions employés par les anglophones, comme déjà-vu, cul-de-sac, filet mignon, espionage, souvenir : ils reconnaissent des mots français, bien que ceux-ci ne soient pas prononcés exactement de la même manière. Nombreux sont les mots français qui ont été empruntés par la langue anglaise depuis l arrivée de Guillaume le Conquérant et de la noblesse normande au 11 ème siècle. Pourtant, beaucoup d entre eux ne sont aujourd hui plus identifiés par les locuteurs francophones. Quel français reconnaîtra un mot de sa langue parmi les exemples suivants : chair, furniture, damage, attorney? En y regardant de plus près, on remarque évidemment la ressemblance entre chaise et chair, entre fourniture et furniture ; mais pour beaucoup il ne s agit que d une pure coïncidence. Quelle différence y a-t-il alors entre les emprunts reconnus par les francophones et les autres? On observe que la forme graphique des emprunts identifiés par les francophones est identique ou presque à celle des mêmes mots dans la langue française, tandis que les autres ont une graphie différente. Cependant, les mots table, crime ou conscience font 1 Orr, John. «L empreinte du français sur l anglais.» Le Français Moderne 16 (1948):

10 10 Introduction également partie de la catégorie des emprunts qui ne sont plus identifiés par les francophones, alors que leur graphie est identique à celle du français. La véritable différence se situe donc au niveau de la prononciation. Les emprunts qui sont identifiés par les francophones le sont parce que leur prononciation reste assez proche de celle du français. Proche, mais pas identique. Les autres mots sont, pour des francophones, prononcés à l anglaise, c est pourquoi on ne les remarque plus. Nous touchons là au sujet même de notre étude. Nous souhaitons nous pencher sur cette catégorie d emprunts dont la prononciation reste particulière, car elle n est ni totalement anglaise, ni vraiment étrangère. Les emprunts qui ne sont plus identifiés comme français étant considérés comme anglicisés, les emprunts auxquels nous nous intéressons sont donc phonologiquement non-anglicisés. Nous nous sommes intéressée à ce sujet pour deux raisons. La première est qu il réunit deux langues que nous chérissons. En tant qu angliciste, le travail sur les emprunts nous attirait car il permettait de découvrir comment les apports étrangers sont traités par l anglais. En tant que francophone, nous étions curieuse et intriguée par ces mots que l anglais avait empruntés à la langue française et souhaitions comprendre quel statut ils avaient au sein de cette langue. La seconde raison est qu alors que de nombreux linguistes ont commenté l influence des emprunts français sur la langue anglaise, il n existe aucune étude approfondie de la phonologie des emprunts français non-anglicisés. Le thème de la prononciation des emprunts français est souvent abordé, mais il est en général rapidement traité, comme si les informations étaient connues de tous et qu il ne s agissait que d un rappel. Par exemple, Otto Jespersen, dans le chapitre de son ouvrage Growth and Structure of the English Language 2 2 Jespersen, Otto. Growth and Structure of the English Language Stuttgart : Teubner Verlag, ème éd. Oxford : Basil Blackwell, 1967.

11 Introduction 11 dédié aux apports du français, consacre seulement deux pages à l influence du français sur la phonologie anglaise, et une page à la prononciation de certains emprunts récents, sur les vingt-sept pages que compte ce chapitre. De même P. Fijn van Draat, dans son article «Aliens. Influx of French Words into English» 3, résume en trois pages la phonologie des emprunts français, comme s il n y avait guère plus à en dire. L intérêt de ce sujet réside donc dans l étude exclusive et approfondie de la phonologie des emprunts français. Il paraît nécessaire d aller plus loin que ce qui a été fait jusqu à présent afin de comprendre ce qui différencie les emprunts non-anglicisés de ceux qui se fondent aujourd hui dans le vocable anglais sans qu aucun locuteur autre que les spécialistes puisse dire de quelle langue ils sont originaires, mais également de comprendre quel est le statut particulier de ces mots qui puisse expliquer qu ils soient traités à part au sein de la langue anglaise. De manière plus générale, ce sujet permet également d approfondir la connaissance de la phonologie de l anglais, ainsi que d enrichir les recherches dans le domaine du contact de langues. En effet, l emprunt symbolise la rencontre de deux langues, donc de deux systèmes phonologiques, souvent différents ; son étude est de ce fait particulièrement importante pour la linguistique car elle permet d observer et de comprendre ce qui se passe quand deux langues sont confrontées. Cet intérêt se situe aussi bien au niveau phonologique, grammatical que sociologique et historique car un emprunt n est pas le fruit du hasard : il se produit à un moment donné, dans un milieu donné. Il représente en fait la rencontre de deux peuples, deux cultures. L emprunt n est d ailleurs pas forcément lié à l admiration d un peuple pour un autre ; on observe par exemple que la Guerre de Cent ans fut une période remarquable d échanges entre le français et l anglais. De même, lorsque l aristocratie anglaise parlait français, mais 3 Draat, P. Fijn van. «Aliens : Influx of French Words into English.» Englische Studien 72 (1938) :

12 12 Introduction que la majorité de la population s exprimait en anglais, c est le besoin de communication entre ces deux mondes par le biais des domestiques, par exemple qui a donné lieu à des échanges de vocables. Il est d ailleurs fort probable que le dialecte français parlé par la noblesse était mâtiné d anglais, comme le laisse entendre Albert C. Baugh dans son ouvrage A History of the English Language 4 (Baugh, 123). Certains linguistes tentent d expliquer le phénomène de l emprunt par la nécessité, lorsqu une notion est absente de la langue emprunteuse, ou par l effet de mode, lorsque la langue empruntée acquiert une certaine renommée. Mais nous voyons dans les exemples précédents, par ailleurs illustratifs de la relation particulière entre ces deux langues, qu il peut être simplement le résultat d un échange linguistique. Aucune langue n étant dépourvue d emprunt, comme l explique Louis Deroy dans l Emprunt linguistique 5 (Deroy, 7), il ne faut peut-être y voir qu un autre moyen d enrichir le vocabulaire d une langue, aux côtés de la formation, de la dérivation, ou du néologisme. Mais au fond, qu entendons-nous exactement par emprunt? Il convient en effet de définir précisément le terme, car tous les linguistes ne lui donnent pas le même sens. Par exemple, certains linguistes en ont une vision assez restrictive, comme en témoignent cette citation de Josette Rey-Debove et ce commentaire, tirés de l article de John Humbley «Vers une typologie de l emprunt linguistique» 6 : «L emprunt lexical au sens strict du terme est le processus par lequel une langue L1 dont le lexique est fini et déterminé dans l instant T, acquiert un mot M2 (expression et contenu) qu elle n avait pas et qui appartient au lexique d une Langue L2 (également fixe et déterminé).» [ ] Cette définition 4 Baugh, Albert C. and Thomas Cable. A History of the English Language ème éd. London : Routledge, Deroy, Louis. L Emprunt linguistique ème éd. Paris : Les Belles Lettres, Humbley, John. «Vers une typologie de l emprunt linguistique.» Cahiers de lexicologie 25/2 (1974) :

13 Introduction 13 volontairement restrictive n englobe pas l emprunt du contenu sans l emprunt de l expression (l emprunt sémantique), ni le cas où l expression est transférée sans le contenu ou avec un contenu modifié. (Humbley, 52) De même, Armand Boileau, cité par Andrée Tabouret-Keller dans son article «La motivation des emprunts» 7, considère qu «un vrai mot d emprunt n est plus considéré comme un intrus» (Tabouret-Keller, 26), ce qui signifie qu il ne considère comme emprunts que les mots qui ne sont plus identifiés comme étant d origine étrangère. A l inverse, Jean-Marc Chadelat, dans son ouvrage Valeur et fonctions des mots français en anglais à l époque contemporaine 8, explique que «tous les mots anglais d origine française ne sont pas des emprunts français en anglais. [ ] L anglais compte approximativement 85% de termes d origine française ou latine qui sont assimilés et dont l origine étrangère n est souvent même pas perçue par les locuteurs» (Chadelat, 20). Selon lui, seuls sont emprunts français les mots identifiés comme tels par les locuteurs anglophones. Nous préférons au contraire observer l emprunt dans son ensemble et en avoir une vision très large, c est pourquoi nous nous rapprochons de la définition générale proposée par Haugen dans son article «The analysis of linguistic borrowing» 9 : The attempted reproduction in one language of patterns previously found in another. (Haugen, 212) Dans le cadre de notre étude, la définition qui correspond le mieux à notre point de vue est celle proposée par Mossé dans son article «On the Chronology of French Loan- Words» 10 : 7 Tabouret-Keller, Andrée. «La Motivation des emprunts : un exemple pris sur le vif de l apparition d un sabir.» La Linguistique I, (1969): Chadelat, Jean-Marc. Valeur et fonctions des mots français en anglais à l époque contemporaine. Paris : L Harmattan, Haugen, Einar. «The analysis of linguistic borrowing.» Language 26 (1950) :

14 14 Introduction A French loan-word is a word which whatever may be its etymology or ultimate origin has been immediately borrowed from the French. (Mossé, 35) Dans cette étude, nous limitons notre recherche aux mots empruntés par l anglais britannique au français parlé en France, en raison des relations historiques particulières entre ces deux langues et ces deux pays, que nous avons déjà soulignées à plusieurs reprises. Nous n avons pas souhaité inclure l anglais américain à notre étude, non seulement parce que sa phonologie est un peu différente de celle de l anglais britannique, mais aussi parce que l influence du français sur ce dialecte est sans doute diverse : par le biais de l anglais britannique d une part, par le français de France d autre part, mais également par le français canadien, puisque Canada et États-Unis sont limitrophes. De même, dans l anglais britannique, nous limitons notre étude à l anglais standard ou RP, même s il nous arrive de mentionner des phénomènes linguistiques associés à d autres dialectes de l anglais. Nous présentons notre étude en trois grandes parties. La première est consacrée à la sélection d un corpus et l élaboration d une base de données d emprunts français nonanglicisés. Nous y détaillons la recherche d une méthodologie de sélection des emprunts, ce qui occasionne des discussions sur les termes employés dans le domaine de l emprunt. Dans la deuxième partie, nous procédons à l affinage de la base de données, en supprimant les variantes anglicisées. Ce travail nous amène à de nombreuse discussions sur la phonologie de l anglais afin de répondre à cette simple question : qu est-ce qu une variante anglicisée? Enfin, la troisième et dernière partie présente l analyse de la base de données finale, composée uniquement de variantes non-anglicisées. Nous y présentons l adaptation des 10 Mossé, Fernand. «On the Chronology of French Loan-Words in English.» English Studies XXV (1943) :

15 Introduction 15 phonèmes français en anglais et les principales caractéristiques des emprunts français nonanglicisés.

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17 1 ère partie : Corpus et base de données

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19 19 I. LE CORPUS : LES CRITERES DE SELECTION Table des matières A. Pourquoi un corpus? B. Les corpus disponibles C. Trouver une méthode de sélection D. Recherche des critères de sélection Les méthodes de nos prédecesseurs Le choix d une méthode E. Le vocabulaire de l emprunt Assimilé, inassimilé et assimilation Naturalisé et anglicisé Mot étranger et xénisme Pérégrinisme Les mots étiquetés inassimilés dans l OED F. Limitation du corpus Délimitation temporelle de l étude Le critère orthographique Rappel des critères de sélection... 54

20 20 Le corpus : les critères de sélection A. POURQUOI UN CORPUS? Tout travail d analyse linguistique doit se baser sur un corpus. La première étape consiste donc à rechercher un corpus qui va servir à l analyse phonologique des emprunts français en anglais. Deux possibilités s offrent alors à nous : reprendre un corpus déjà existant ou bien en construire un nouveau ; la contrainte étant que ce corpus doit contenir essentiellement, sinon exclusivement, des emprunts non-anglicisés, c'est-à-dire ne suivant pas les règles phonologiques de l anglais. Avant de rechercher si un corpus existant peut convenir à notre étude, il convient de définir précisément l objet de cette étude. Nous utilisons les termes non-anglicisé ou inassimilé par opposition aux termes anglicisé ou assimilé qui qualifient des emprunts qui se fondent totalement dans la langue anglaise. Mais ces termes manquent de clarté. Il n existe pas de non-assimilation phonologique totale ; le locuteur adapte toujours plus ou moins le nouveau mot, notamment quand il ne possède pas les mêmes traits phonologiques ou les mêmes phonèmes que la langue d origine de l emprunt. En effet, comme l explique Haugen dans son article «The analysis of linguistic borrowing» 11, deux phénomènes accompagnent l emprunt, l importation et la substitution, qu il définit ainsi : If the loan is similar enough to the model so that a native speaker would accept it as his own, the borrowing speaker may be said to have IMPORTED the model into his language, provided it is an innovation in that language. But insofar as he has reproduced the model inadequately he has normally SUBSTITUTED a similar pattern from his own language. (Haugen, 212) Ces phénomènes se retrouvent à tous les niveaux d emprunt : «not only to a given loan as a whole but to its constituent patterns as well, since different parts of the pattern may be treated differently» (Haugen, 212). Au niveau phonologique, on va presque toujours 11 Op. cit. p. 13

21 Les corpus disponibles 21 observer une substitution de certains éléments notamment lorsque les systèmes des deux langues sont différents, ce qui est généralement le cas. En ce qui concerne notre étude, les emprunts qui nous intéressent subissent probablement une substitution partielle accompagnée de l importation de certains traits du français, ce qui expliquerait que ces emprunts ne soient ni tout à fait prononcés comme les mots d origine, ni comme la plupart des mots anglais. L assimilation totale étant la substitution de tous les traits, nous recherchons en fait les emprunts qui sont les moins substitués. Néanmoins dans cette étude, nous garderons les termes de non-assimilé ou inassimilé en gardant à l esprit que ces termes ne signifient pas que l emprunt n a subit aucune substitution, mais plutôt que cette substitution n est pas totale. B. LES CORPUS DISPONIBLES Si de nombreux linguistes ont écrit sur les emprunts français en anglais, seuls quelques-uns proposent leur corpus en annexe de leur étude : Alan Bliss, Esko V. Pennanen, Laure Chirol, Jennifer Vince, Jennifer Speake ainsi que Jean-Marc Chadelat. Dans le cas de Bliss et Speake, il ne s agit pas réellement d études sur les emprunts français en anglais, mais de dictionnaires des mots étrangers. Ces dictionnaires fournissent donc des listes de mots français. A première vue, cela semble convenir au type d étude que nous souhaitons mener, puisque le terme de mot français semble pointer des emprunts différents des autres, peut-être à cause de leur prononciation. Pour en être sûre, nous étudions la méthode de sélection employée par ces éditeurs. Bliss explique dans l introduction de son Dictionary of Foreign Words and Phrases in Current English 12 ce qu il entend par mot étranger et de quelle manière il a fait sa sélection. Pour lui, un mot étranger est un mot qui n a pas été anglicisé (Bliss, 7). Nous comprenons 12 Bliss, Alan. A Dictionary of Foreign Words and Phrases in Current English. London : Routledge, 1966.

22 22 Le corpus : les critères de sélection qu anglicisé signifie totalement substitué ou totalement assimilé phonologiquement. Néanmoins il peut également s agir de la forme orthographique comme le laisse comprendre cette phrase : «The French words absorbed into English during the Middle Ages were fully anglicized both in pronunciation and in form» (Bliss, 6). Les mots étrangers seraient donc, par opposition, tous les emprunts qui ne sont pas totalement substitués, ce qui semble bien correspondre à ce que nous recherchons. Bliss reconnaît néanmoins qu il est difficile de définir ce qui caractérise un mot étranger (Bliss, 8). Il propose alors une liste de critères positifs et négatifs qui permettraient de mettre ces mots en évidence. Les critères positifs permettent de repérer les mots étrangers. Ce sont l utilisation de l italique (Bliss, 8), l utilisation d accents graphiques ou autres signes diacritiques, la présence dans la prononciation de sons qui ne sont habituellement pas employés en anglais, la correspondance graphie-phonie qui ne suit pas les habitudes de l anglais (Bliss, 9) et l utilisation de formes féminines ou d un pluriel différent du pluriel anglais (Bliss, 10). Les critères négatifs, au contraire, permettent d affirmer qu un emprunt est anglicisé, et donc qu un mot ne suivant pas ces critères est étranger. Ces critères sont : l existence de dérivés formés en suivant les règles de l anglais, l utilisation d une orthographe différente de celle du mot d origine (Bliss, 11) et un sens différent de celui de la langue d origine (Bliss, 12). Cependant, l auteur admet que la plupart de ces critères peuvent être remis en question. Par exemple, si l italique permet souvent d identifier un mot étranger, en revanche tous les mots étrangers ne sont pas mis en italique. De même les accents graphiques permettent d identifier des mots étrangers, et particulièrement des mots d origine française, mais tous les mots empruntés n ont pas forcément d accent au départ. Bliss est donc forcé de reconnaître qu un certain nombre de mots étrangers ne pourront pas être identifiés à l aide de ces critères. C est pour cette raison qu il décide d ajouter un critère totalement subjectif : «a word is foreign if it feels foreign to the speaker or writer who uses it» (Bliss, 13). La

23 Les corpus disponibles 23 présence de ce critère subjectif est dérangeante car elle rend ce corpus peu scientifique, d autant que Bliss ajoute que «where objective criteria fail I have accepted as decisive my own subjective judgement of the status of each word» (Bliss, 14), ce qui a pu avoir lieu très souvent. Il paraît dangereux de juger qu un mot est étranger ou non sur son ressenti, car chaque locuteur peut avoir un ressenti différent à l égard des emprunts. De plus, l auteur va rejeter un mot comme machine, qui devrait figurer dans le dictionnaire puisque la correspondance graphie-phonie ne suit pas les habitudes de l anglais : «the strict application of this criterion would class the word machine as foreign, a conclusion repugnant to common sense» (Bliss, 10). Il considère sans doute ce mot comme anglicisé puisqu il est couramment employé. Néanmoins, nous ne l aurions pas rejeté puisque sa prononciation ne suit pas les règles de l anglais. Pour toutes ces raisons la sélection trop subjective des mots étrangers, ainsi qu une liste des critères imparfaite nous ne souhaitons pas utiliser ce corpus pour notre étude. Il nous parait indispensable de travailler à partir d un corpus réalisé scientifiquement et avec objectivité. Laure Chirol 13 et Jean-Marc Chadelat 14, tous deux auteurs d études sociolinguistiques sur les emprunts français en anglais, reprennent simplement cette liste de «mots français» pour réaliser leurs travaux ; en conséquence leurs corpus ne sont également pas retenus. Jennifer Speake, auteur de l Oxford Dictionary of Foreign Words and Phrases 15, propose certains critères de sélection identiques à ceux de Bliss, mais elle ne les met pas en perspective, ni ne détaille réellement sa démarche. Elle n y définit pas non plus ce qu elle entend par foreign, ce qui est pourtant indispensable dans ce type d étude. Pour cette raison, 13 Chirol, Laure. Les mots français et le mythe de la France en anglais contemporain. Paris : Klincksieck, Op. cit. p Speake, Jennifer, éd. The Oxford Dictionary of Foreign Words and Phrases. Oxford : Oxford UP, 1997.

24 24 Le corpus : les critères de sélection nous ne retenons pas non plus sa liste de mots français. Enfin, les corpus d Esko V. Pennanen et de Jennifer Vince ne peuvent convenir car l un et l autre se limitent à l étude d une période en particulier. En effet, le corpus d Esko V. Pennanen, dans son ouvrage On the Introduction of French Loan-Words in English 16, se cantonne à la période , alors que nous envisagions d étudier les emprunts jusqu à la période contemporaine. Quant à Jennifer Vince, dans sa thèse de sociolinguistique «Les emprunts de l anglais au français à l époque contemporaine» 17, elle restreint son étude au 20 ème siècle, ce qui nous semble une période trop limitée par rapport à l histoire des emprunts français en anglais. Il semble ainsi qu aucun corpus préétabli ne convienne à l étude que nous souhaitons mener. Le problème majeur est au fond qu aucune de ces études ne prend en compte l aspect phonologique des emprunts. Par conséquent, il va nous falloir réaliser notre propre corpus destiné à l analyse phonologique des emprunts français inassimilés. C. TROUVER UNE METHODE DE SELECTION Différentes méthodes de sélection s offrent à nous : sélectionner les emprunts oralement à l aide de corpus oraux ou bien de programmes audiovisuels ou radiophoniques ; ou bien sélectionner les emprunts par écrit dans des journaux et magazines ou encore à l aide d un dictionnaire. Nous décidons de tester ces différentes méthodes afin de déterminer celle qui convient le mieux. 16 Pennanen, Esko V. On the Introduction of French Loan-Words into English. Acta Universitatis Tamperensis ser.a 38. Tampere, Finland : Tampereen Yliopisto, Vince, Jennifer. «Les Emprunts de l anglais au français à l époque contemporaine.» Thèse de Doctorat de 3 ème cycle, Université Paris 7, 1984.

25 Trouver une méthode de sélection 25 Il existe un certain nombre de corpus oraux tels que le British National Corpus 18 ou le British Academic Spoken English corpus 19. L intérêt d un travail sur un corpus oral est de disposer d une immense base de données de conversations qui permet d observer l emploi des emprunts français à l oral dans leur contexte. Mais l inconvénient majeur d un travail à partir de corpus oraux est qu ils sont tous transcrits par écrit. Cela rend la sélection des emprunts totalement arbitraire puisque l identification des emprunts se fait alors d après leur forme, mais sans aucune garantie d une origine réellement française (elle peut être latine). Il est surtout impossible de connaître la prononciation des mots et donc de mettre en évidence ceux qui sont les moins assimilés. De plus, nous ne sommes pas certaine que les enregistrements soient disponibles, ce qui obligerait à travailler à partir des transcriptions. Cette technique laisse donc une trop grande part de subjectivité, ce qui ne nous semble pas être une bonne démarche. Le même problème est rencontré lors de la lecture de journaux ou magazines britanniques. Bien que cette méthode ait l avantage de sélectionner des emprunts de l anglais contemporain et de permettre de les observer en contexte ou d en découvrir la fréquence d emploi, la sélection des emprunts reste liée à la subjectivité du lecteur et à sa connaissance du vocabulaire français. Un emprunt peut en effet échapper à la sélection, simplement parce que le lecteur n a pas connaissance de ce terme en tant que mot français. Cette méthode n est donc pas suffisamment objective en plus du fait de retenir tous types d emprunts, assimilés ou non. A première vue, la méthode de sélection à l aide de programmes audiovisuels ou radiophoniques semble la méthode à retenir : elle permet de relever les emprunts qui sont 18 Disponible sur internet : British National Corpus. University of Oxford. Novembre The British Academic Spoken English (BASE) corpus. University of Warwick. Novembre

26 26 Le corpus : les critères de sélection effectivement les moins assimilés et de noter dans quel contexte ils sont employés. Néanmoins cette méthode n est pas non plus suffisamment objective : pour relever les emprunts, ils doivent être identifiés par l auditeur, ce qui s avère être très subjectif. Il est nécessaire que l auditeur connaisse et comprenne le mot. De plus, puisque cette étude a pour but l analyse de la phonologie des emprunts, il paraît finalement contradictoire d utiliser des critères phoniques comme point de départ de la sélection. Cela reviendrait à analyser la phonologie avant même de sélectionner. L évaluation de ces différentes méthodes fait apparaître la nécessité d utiliser des critères de sélection objectifs, c'est-à-dire qui n impliquent nullement le linguiste dans le choix des emprunts, et qui ne se basent pas sur ce qui va être l objet de l étude, c'est-à-dire la phonologie. Dans cette optique, la méthode de sélection à l aide d un dictionnaire semble finalement la plus adéquate. L étymologie, notamment, permet d identifier un mot comme étant d origine française indépendamment des connaissances du linguiste, ce qui est un point de départ objectif. Cette méthode est certes critiquable, car elle a également ses inconvénients : on y trouve plutôt les termes employés à l écrit qu à l oral, la sélection va dépendre d une certaine manière du choix des éditeurs de faire figurer un mot ou un autre et il est quasiment certain que les emprunts les plus récents n y figureront pas puisqu il faut toujours un certain laps de temps avant qu un mot nouveau n entre dans un dictionnaire. Néanmoins, il nous semble que cette méthode est celle qui va nous permettre de travailler de la manière la plus scientifique. Il reste encore à trouver les critères précis qui vont nous permettre de sélectionner le plus grand nombre d emprunts non-assimilés.

27 Recherche des critères de sélection 27 D. RECHERCHE DES CRITERES DE SELECTION Afin de trouver les critères les plus objectifs pour notre sélection, il semble utile d observer les méthodes de sélection des linguistes qui ont travaillé sur les emprunts français en anglais. 1. Les méthodes de nos prédécesseurs Cinq linguistes ont réalisé des études similaires des flux d emprunts français en anglais : Otto Jespersen, Albert C. Baugh, A. Koszul, Fernand Mossé et Esko V. Pennanen, que nous avons déjà mentionnés. Tous ont décrit leur méthode pour relever les emprunts. Jespersen est le premier à avoir réalisé une étude sur les flux d emprunts français en anglais et, à notre connaissance, l un des premiers linguistes à s être penché sur la question des emprunts français en anglais. Dans son ouvrage Growth and Structure of the English Language 20, dont la première édition date de 1905, il réalise une étude qui a pour but de montrer «the strength of the influx of French words at different periods» (Jespersen, 86). Pensant qu une sélection d emprunts français reflètera l ensemble des emprunts, il ne vise pas à l exhaustivité, mais décide de relever mille mots dans le New English Dictionary (NED) (appelé aujourd hui Oxford English Dictionary). Il garde les cent premiers mots des lettres A à I et les cinquante premiers des lettres J et K (Jespersen, 86), les volumes suivants n étant pas encore parus. Il décide cependant d exclure les dérivés, qui se sont formés au sein de la langue anglaise, et les mots illustrés de moins de cinq citations par le NED car la plupart d entre eux «cannot really be said to have ever belonged to the English language» (Jespersen, 86). Cette décision sera d ailleurs remise en question par les linguistes qui vont reprendre cette étude, 20 Op. cit. p. 10

28 28 Le corpus : les critères de sélection notamment Baugh et Koszul. Ses résultats montrent une période d emprunts massifs entre 1250 et 1400 suivie d une déclinaison progressive des emprunts. Baugh reprend cette étude en 1935 dans son article intitulé «The chronology of French Loan-Words in English» 21. Le NED est à présent complet et Baugh réalise l analyse statistique sur l ensemble du dictionnaire afin de voir si les résultats seront différents (Baugh, 90). Comme Jespersen, il sélectionne mille mots, mais sa méthode diffère légèrement : il relève tous les mots d origine française sur les pages numérotées -50 et -00 dans un premier temps, puis, le nombre de mots étant insuffisant, sur les pages -20, -40, -60 et -80 (Baugh, 90). De cette première sélection, il supprime les nonce-words c est-à-dire les mots inventés pour une occasion particulière, et les mots désignés par le dictionnaire comme inassimilés, «which clearly [have] never been a part of the English language in any real sense» (Baugh, 90-91). Le total s élevant à 1031 emprunts, il ramène arbitrairement la liste à mille emprunts (Baugh, 91). Les dérivés ne sont pas inclus à cette liste, mais le mot de base, même s il se trouve sur une autre page, est ajouté. Par exemple, il note air pour représenter airily, airiness, etc. (Baugh, 91). Ses résultats présentent quelques différences mineures par rapport à ceux de Jespersen notamment sur les 18 ème et 19 ème siècles pour lesquels Baugh a des chiffres supérieurs différences qui sont imputables à la méthode de sélection et non au fait que Baugh ait travaillé sur l ensemble du dictionnaire. En effet, Baugh pense que la décision de Jespersen de supprimer les mots qui ne sont pas illustrés d au moins cinq citations «works to the disadvantage of late borrowings» (Baugh, 92), et que cette méthode lui aurait fait rejeter des mots tels que «carton, chaise-longue, char-a-banc, chiffon» (Baugh, 92). On peut remarquer que ces emprunts font partie de notre corpus, c est pourquoi nous émettons la même critique à l égard de la méthode de Jespersen. 21 Baugh, Albert C. «The Chronology of French Loan-Words in English.» Modern Language Notes 50 (1935) :

29 Recherche des critères de sélection 29 Un an plus tard, en 1936, Koszul reprend à son tour l étude de Jespersen dans un article intitulé «Statistique et Lecture. Note sur la courbe des emprunts de l anglais au français» 22, mais cette fois pour la compléter, c'est-à-dire reprendre la méthode de son prédécesseur et l appliquer aux volumes M à W (Koszul, 80-81). On peut d ailleurs noter que Jespersen inclura les résultats de Koszul dans les éditions ultérieures de son ouvrage. Ces résultats sont sensiblement les mêmes que ceux de Jespersen, c est pourquoi Koszul en conclut qu effectivement l analyse statistique d un échantillon d emprunts suffit à représenter l ensemble des emprunts (Koszul, 81). Néanmoins, il fait la même observation que Baugh 23 : La petite règle, en apparence si innocente, que nous nous sommes imposée avec M. Jespersen, d exclure de notre compte those perfectly unimportant words for which the NED gives less than five quotations, joue de manière fort inégale aux diverses périodes. (Koszul, 81-82) Il remarque notamment que l application de cette règle va faire supprimer plus de mots aux périodes les plus récentes : «A la lettre p, un seul mot tombe au 13 e siècle, deux au 14 e, mais six au 15 e, une douzaine au 16 e, une dizaine au 17 e, et autant au 19 e» (Koszul, 82). Nous voyons ainsi que cette règle édictée par Jespersen peut être difficilement défendue car un emprunt récent aura moins de chances d être illustré par de nombreuses citations, puisque, comme le fait remarquer Baugh, «the NED seldom gives as many as five quotations from the same century, unless to illustrate various senses» (Baugh, 92). Par exemple pour espionage, l Oxford English Dictionary (OED) 24 ne propose que quatre citations alors que ce mot a été emprunté en Pourtant ce terme est courant en anglais. Le rejet de ces mots est donc injustifié. 22 Koszul, A. «Statistique et Lecture. Note sur la courbe des emprunts de l anglais au français.» Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg 15 (1936) : Notons que Koszul ne fait pas référence à l étude de Baugh, dont il n a peut-être pas eu connaissance. 24 Oxford English Dictionary. 2 ème éd. CD-ROM. Version 3.1. Oxford : Oxford UP, 2004.

30 30 Le corpus : les critères de sélection Mossé décide également, en 1943, d analyser les flux d emprunts, dans un article intitulé «On the Chronology of French Loan-Words» 25, mais il choisit d employer une méthode différente. Après avoir rappelé les méthodes de ses prédécesseurs, Mossé ajoute qu elles sont parfois critiquables et que la seule procédure valable serait de prendre en compte tous les emprunts français recensés par l OED (Mossé, 34). Mossé ne va pas réaliser cette étude complète, mais propose de tester sa méthode sur l ensemble du volume A de l OED (Mossé, 34). Il ne sélectionne que les emprunts dont l OED dit qu ils sont «adopted from the French» (Mossé, 34) et insère également les emprunts dont l origine pourrait être le latin ou le français (Mossé, 34). Ce problème de l origine des mots est également évoqué par Jespersen : il est parfois difficile de savoir si un emprunt vient du français ou du latin, car un emprunt latin a fort bien pu parvenir à l anglais par le biais du français, et le linguiste pourrait être tenté de remettre en question l étymologie donnée par le dictionnaire. Néanmoins Mossé, tout comme Jespersen, décide de suivre les indications du dictionnaire (Mossé, 34 ; Jespersen, 86). Mossé propose également sa définition d un emprunt français : A French loan-word is a word which whatever may be its etymology or ultimate origin has been immediately borrowed from the French. (Mossé, 35) Cette définition inclut comme emprunt français un emprunt originaire d une autre langue, mais qui serait arrivé en anglais par le biais du français. C est une définition large et qui a l avantage de ne pas chercher à privilégier un mot qui aurait évolué au sein de la langue comme certains mots français venant du latin par rapport à des emprunts du français à d autres langues. A l instar de ses prédécesseurs, il exclut les dérivés, formés au sein de la langue. En revanche, il n exclut pas les mots obsolètes ou rares, ainsi que les nonce-words, mais les compte séparément (Mossé, 35). Comme Baugh, il préfère ne pas inclure les mots 25 Op. cit. p. 14

31 Recherche des critères de sélection 31 étiquetés par l OED comme inassimilés, ajoutant toutefois que «such labelling is not always clear» (Mossé, 35). Il se demande à ce propos : «Is aide-de-camp to be considered as really unassimilated?» (Mossé, 35), ce qui pose le problème du sens donné par les différents linguistes au mot inassimilé. Faut-il le comprendre au sens d assimilation phonologique, de la forme orthographique ou bien de l usage? Il semble que Mossé le comprenne au sens de l usage puisque la forme orthographique est clairement française, et que la prononciation [«EIdd :ka) ] dans l English Pronouncing Dictionary 26 ne suit pas les habitudes de l anglais. Malheureusement, il laisse la question en suspens, ce qui ne permet pas de donner de réponse précise. En travaillant avec l OED, nous constaterons nous-mêmes que cette étiquette n est pas clairement définie par le dictionnaire ; c est pourquoi nous pensons qu il est injustifié de ne pas considérer ces mots comme des emprunts. En 1971, Esko V. Pennanen 27 poursuit les études des précédents linguistes sur les flux d emprunts français, mais il se concentre sur la période pour laquelle les résultats de ses prédécesseurs divergeaient. Il décide de suivre la méthode de Mossé à un détail près : il ne rejette pas les emprunts inassimilés, mais les laisse étiquetés comme tels dans son corpus. Travaillant sur l OED complet, il relève en tout 4105 mots. Pennanen considère par conséquent la méthode de Mossé comme étant la meilleure dans le cadre de son étude. Jennifer Vince réalise en 1984 une étude sociolinguistique sur les emprunts français dans sa thèse intitulée «Les emprunts de l anglais au français à l époque contemporaine» 28. L objet de son étude est de comprendre pourquoi l anglais emprunte au français et comment ces emprunts sont employés au sein de la langue ; elle étudie la relation des locuteurs aux 26 Jones, Daniel. English Pronouncing Dictionary. Ed. Peter Roach, James Hartman et Jane Setter. 16 ème éd. Cambridge : Cambridge UP, Op. cit. p Op. cit. p. 24

32 32 Le corpus : les critères de sélection emprunts français. L auteur concentre son étude sur les emprunts du 20 ème siècle car cette «période [est ] considérée à tort comme pauvre en emprunts de l anglais au français» (Vince, 17). Elle ne suit pas la méthode de ses prédécesseurs bien qu elle en ait connaissance. Vince sélectionne tout d abord son corpus à partir de deux dictionnaires, le Dictionary of Foreign Words and Phrases in Current English de Bliss 29 et le Dictionary of Modern English Usage de Fowler 30, et de l ouvrage de Fraser Mackenzie, Les relations de l Angleterre et de la France d après le vocabulaire 31, tout en reconnaissant, comme nous l avons fait, que cette méthode est imparfaite : Nous nous rendons compte du caractère particulier d un corpus tiré de dictionnaires, c est-à-dire d une langue qui est presque une métalangue, [ ] et qui répond à un certain choix de la part des lexicographes [ ]. (Vince, 27) Elle restreint par la suite son corpus en ne retenant que les termes trouvés dans la presse afin de ne sélectionner que les emprunts les plus courants et d observer leur usage au sein de la langue. Vince suggère de vérifier l origine de chaque mot dans la langue française pour s assurer qu il s agit bien d emprunts au français et non au latin, par exemple (Vince, 20). Elle inclut néanmoins dans son corpus des emprunts dont le français n est qu une langue intermédiaire (Vince, 21), ainsi que les faux-emprunts ou pseudo-gallicismes qui sont des mots «créé[s] à partir d éléments lexicaux français, non par des locuteurs français mais par les Anglais eux-mêmes» (Vince, 23). L auteur donne pour exemple doubleentendre ou brise soleil 32. Elle incorpore les faux-emprunts à son corpus «étant donné le 29 Op. cit. p Fowler, H. W. A Dictionary of Modern English Usage ème éd. Sir Ernest Gowers, éd. Oxford : Oxford UP, Mackenzie, Fraser. Les relations de l Angleterre et de la France d après le vocabulaire. Vol. 2 : «Les infiltrations de la langue et de l esprit français en Angleterre : gallicismes anglais.» Paris : E. Droz, Notons qu il s agit là d un mauvais exemple car le brise-soleil est bien un mot français ; en effet, il s agit

33 Recherche des critères de sélection 33 caractère français de ces mots et les questions qu ils soulèvent» (Vince, 24). Cette thèse expose en détail les problèmes soulevés par la sélection d emprunts français et propose des solutions aux nombreuses questions engendrées par ce type d étude. Enfin, en 2002, Bekim Bejta réalise une thèse sur «L assimilation morphophonologique des xénismes français en anglais et son traitement lexicographique» 33. Son travail a pour but d étudier «l assimilation, à différents niveaux linguistiques, des mots français empruntés par l anglais qui présentent, sous une forme ou une autre, des traits de la langue source» (Bejta, 14). Ce travail est assez proche du nôtre, bien que nous n étudions pas l assimilation à proprement parler, qui est le processus par lequel un emprunt passe du stade de mot inassimilé au stade de mot totalement anglicisé, mais plutôt la prononciation des emprunts inassimilés au sein de la langue. L auteur choisit de relever dans le Longman Pronunciation Dictionary 34 toutes les entrées pour lesquelles la prononciation française est proposée. En effet, dans un certain nombre de cas, l éditeur a ajouté la prononciation d origine lorsque les mots «can either be pronounced in a way that imitates the foreign language or be integrated into the English sound system» (LPD, xxi). Bejta établit donc un corpus de base de 519 emprunts qu il considère comme non-assimilés du point de vue phonologique (Bejta, 16-17). Toutefois il décide d ajouter d autres types d emprunts à son corpus : «des emprunts assimilés, de même que des items considérés comme assimilés, bien qu ils ne soient pas anglicisés à tous les niveaux, sont présentés afin de compléter l analyse des formes qui d une invention de l architecte Le Corbusier dans les années 1920 : «Le Déambulatoire». Unité d habitation Le Corbusier Marseille : La Cité radieuse. 02 sept Bejta, Bekim. «L assimilation morpho-phonologique des xénismes français en anglais et son traitement lexicographique». Thèse de doctorat, Université de Poitiers, Wells, John Christopher. Longman Pronunciation Dictionary. 2 ème éd. Harlow (GB) : Pearson Education, 2000.

34 34 Le corpus : les critères de sélection comportent des caractéristiques xéniques» (Bejta, 17). Néanmoins il ne précise pas de quelle manière sont sélectionnés ces ajouts. 2. Le choix d une méthode A première vue, la méthode de Bekim Bejta semble la plus appropriée pour notre recherche, puisque c est la seule étude axée sur la phonologie des emprunts, qui plus est des emprunts inassimilés. Néanmoins, limiter la sélection aux entrées accompagnées de la prononciation française nous semble trop restreint. En effet, pour un certain nombre d emprunts, comme par exemple accouchement, prononcé [ :ku SmÅ)] ou [ :ku SmA) ] selon le dictionnaire, la prononciation française n est pas proposée ; pour autant nous considérerions cet emprunt comme inassimilé du point de vue phonologique, notamment en raison de la présence d une voyelle nasale, inhabituelle en anglais. On trouve d autres exemples de ce type, comme apropos [«Qpr :p U], bateleur [«bqt :lœ ], boudoir [:bu dwa ] ou bouquet garni [bu«keiga :ni ]. Par conséquent, nous ne pouvons suivre cette méthode. Celle de Jennifer Vince n est pas non plus satisfaisante, car elle réalise son corpus principalement à partir du dictionnaire de Bliss que nous avons déjà remis en question. De plus, si l idée de restreindre la sélection aux emprunts trouvés dans la presse semble justifiée pour une étude sociolinguistique, elle n est pas nécessaire dans le cadre de notre recherche. En revanche, nous suivons son idée de prendre en compte les faux-emprunts. En effet, si ces mots ne sont pas à proprement parler des emprunts puisque ce sont des créations de l anglais à partir d éléments français, leur phonologie nous intrigue. On peut d ailleurs mettre en doute l entière création de ces mots, notamment à propos de double entendre, qui est souvent pris comme exemple de pseudo-gallicisme. P. Fijn van Draat, dans son article «Aliens : Influx of

35 Recherche des critères de sélection 35 French Words into English» 35 suggère qu il s agit de fautes dues à une mauvaise connaissance de la langue française : Wrong spellings, impressement, châteleine, à l Anglais, are not rare ; à outrance is found corrupted into à l outrance; double entente into double entendre [ ]. (Draat, 323) Qu il s agisse de fautes ou de créations, l analyse des faux-emprunts paraît appropriée. De tous les linguistes ayant travaillé sur les flux d emprunts français en anglais, seule la méthode de Mossé semble convenir pour notre travail, les autres n ayant relevé qu un échantillon d emprunts français. Nous décidons donc d appliquer sa méthode sur l ensemble du dictionnaire OED. Comme Mossé et Vince (Mossé, 35 ; Vince, 21), nous ne rejetons pas les mots qui n ont fait que transiter par le français avant de parvenir à la langue anglaise. En effet, il arrive souvent qu un mot soit emprunté par le français à une autre langue, puis par l anglais au français. Agouti, par exemple, qui désigne un rongeur d Amérique du Sud, est originaire du guarani, langue du Paraguay, mais est passé en anglais par le biais du français. Caracal, qui désigne cette fois un lynx d Afrique, vient du turc, mais est passé en espagnol puis en français, avant d arriver dans la langue anglaise. Ces mots ne sont peut-être pas à mettre sur le même plan que des emprunts du type attaché, souvenir ou lingerie puisque le français les a lui-même empruntés, mais il ne faut cependant pas les négliger, notamment sur le plan phonologique, car leur passage dans la langue française a pu influer sur leur forme phonique en anglais. A l instar de Jespersen, Baugh et Mossé (Jespersen, 86 ; Baugh, 91 ; Mossé, 35), nous ne retenons pas les dérivés présentés dans l étymologie comme formed on qui ne sont pas des emprunts puisque la dérivation se fait au sein de la langue anglaise. Nous excluons également les nonce-words et les mots obsolètes ou rares, car il est peu probable que nous 35 Op. cit. p. 11

36 36 Le corpus : les critères de sélection trouvions leur prononciation. En revanche, contrairement à Mossé ou Jespersen (Mossé, 34 ; Jespersen, 86), nous décidons de ne pas inclure au corpus les mots pour lesquels l étymologie est French or Latin car il nous semble préférable de privilégier les emprunts pour lesquels l étymologie ne fait aucun doute. Reste enfin la question des mots désignés comme unassimilated par l OED, soulevée par Baugh et Mossé, et celle de la restriction de la sélection aux emprunts dont l étymologie est adopted from French, retenue par Mossé. Nous allons voir que ces problèmes sont liés aux questions de vocabulaire et de définitions du domaine de l emprunt. E. LE VOCABULAIRE DE L EMPRUNT 1. Assimilé, inassimilé et assimilation Baugh et Mossé font remarquer que le dictionnaire OED accompagne certains lexèmes de la mention unassimilated. Ils décident tous deux de ne pas les inclure dans leur corpus, Baugh déclarant que ces mots «clearly had never been a part of the English language in any real sense» (Baugh, 91). Mossé ajoute tout de même que «such labelling is not always clear» et se demande si aide-de-camp doit vraiment être considéré comme inassimilé (Mossé, 35), sans toutefois répondre à la question. Les termes inassimilé, assimilé ou assimilation sont des termes que l on rencontre très souvent dans la littérature de l emprunt. Néanmoins, à la lecture des différents ouvrages et articles sur le sujet, nous avons remarqué que tous les linguistes n utilisaient pas ces termes avec le même sens. La nécessité de donner une définition claire à chaque terme du domaine de l emprunt nous pousse à analyser le sens donné à ces termes par les différents linguistes qui ont travaillé sur le sujet. L assimilation est le processus par lequel passe un emprunt, depuis le stade de mot nouveau jusqu au stade où il se mêle anonymement aux autres mots de la langue. Nous

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