DOSSIER DE PRESSE. Exposition «Les Archives en font tout un monument. Un siècle de protection des Monuments historiques dans le Jura»

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1 DOSSIER DE PRESSE Exposition «Les Archives en font tout un monument. Un siècle de protection des Monuments historiques dans le Jura» Archives départementales du Jura Pour leur 30 e édition, les Journées européennes du patrimoine célébraient en France le centenaire de la loi fondatrice sur les Monuments historiques du 31 décembre Cette loi a posé les fondations d un système dérogatoire à la législation en vigueur dans divers domaines pour protéger spécifiquement d abord les édifices publics et privés présentant un intérêt public du point de vue historique, patrimonial et artistique, puis de très nombreux autres éléments du patrimoine : objets bien sûr avec les orgues et les archives, mais aussi sites paysagers, urbains, maritimes ou archéologiques, ouvrages d art, usines et à présent patrimoine immatériel (traditions, fêtes etc.). La loi de 1913 et ses compléments successifs ont ainsi permis de garantir la pérennité des sites et objets patrimoniaux par leur protection juridique et l instauration de politiques et de modalités précises de restauration et préservation in situ ; l un de ses effets est le maintien d un lien culturel national, régional et local fort entre le passé et le présent, en constante mutation, et d une lisibilité et compréhension de ce passé qui date de plusieurs milliers d années à seulement quelques décennies. L exposition conçue et réalisée par les Archives départementales du Jura, intitulée «Les Archives en font tout un monument. Un siècle de protection des Monuments historiques dans le Jura» propose au public un chemin de découverte des Monuments historiques jurassiens, où se mêlent les édifices les plus variés, les objets les plus remarquables, et les «dessous» d une loi et son évolution durant 100 ans. Elle a été réalisée à partir des fonds publics anciens et contemporains d archives, fonds communaux déposés, fonds privés, fonds photographiques conservés aux Archives du Jura. Ce faisant, elle montre les liens intrinsèques entre la connaissance, la protection et la préservation patrimoniale et le rôle des Archives : nulle intervention possible sans étude sur le terrain ni consultation simultanée d archives ; nécessaire collaboration entre les services d archives et tous les services de l Etat, du Département, les communes, les associations de sauvegarde, les propriétaires privés pour œuvrer à quelque titre que ce soit à la sélection et à la protection des monuments historiques ; constitution de dossiers à chaque intervention sur les monuments historiques, qui sont autant d archives consultées plus tard pour y intervenir de nouveau. La présentation officielle de l exposition a eu lieu le mardi 2 octobre 2013 à 18h aux Archives départementales en présence du Président du Conseil général Christophe Perny, du Préfet Jacques Quastana, des vices-présidents du Conseil général Danielle Brulebois et Robert Tournier et de Marie-Odile Mainguet, conseillère générale du canton de Voiteur.

2 L exposition est ouverte au public jusqu au 30 novembre aux Archives départementales (impasse des Archives à Montmorot) aux heures d ouverture de la salle de lecture : du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h15 à 17h15. Entrée libre. Possibilité de visite guidée (1h-1h30) : sur inscription pour les particuliers. Vacances scolaires de la Toussaint : mercredi 23 octobre à 14h30 et vendredi 25 octobre à 10h30. Autres dates : lundi 4 novembre à 16h30 et vendredi 22 novembre à 16h45, sur inscriptions. Sur réservation pour les groupes (se renseigner au secrétariat des Archives départementales au ou par courriel à archives-jura@cg39.fr). Les thèmes suivants sont développés dans l exposition : Au-delà du centenaire - Présentation de la législation qui a abouti à la rédaction de la loi du 31 décembre 1913 : Paradoxalement la période de la Révolution française a marqué une prise de conscience de la valeur des monuments et objets anciens au moment où des destructions avaient lieu dans tout le pays. Mais en raison du contexte politique difficile et par ces temps troublés cette tentative fut vouée à l échec. Un pas important est franchi en 1830 avec la création du poste d inspecteur général des Monuments historiques occupé notamment par Prosper Mérimée entre 1834 et Les circulaires sur la protection du patrimoine sont de plus en plus précises mais il faut attendre la loi du 30 mars 1887 qui concerne les monuments présentant un intérêt national pour l histoire ou l art. Enfin la loi de 1913 privilégie l intérêt public et non plus national, elle élargit son application aux monuments privés et donne à l Etat un pouvoir exorbitant au droit commun pour protéger les édifices (inaliénabilité des monuments appartenant à l Etat, contraintes de co-visibilité, contrôle des travaux sur les monuments classés et sanctions pénales prévues ; en contre-partie, allocation de subventions pour les travaux). La protection des monuments et objets dans le Jura en quelques chiffres 445 immeubles sont protégés au titre des Monuments historiques à ce jour (octobre 2013) [en France, on compte édifices au titre des Monuments historiques]. Ils se répartissent ainsi : 73 classés, 348 inscrits, 24 classés et inscrits. Depuis cette date, parmi les derniers édifices protégés au titre des Monuments historiques, se trouvent notamment l église-mère de Châtel à Gizia et le château de Montigny-les-Arsures. Plus de 3500 objets protégés ou inscrits au titre des Monuments historiques ( objets protégés en France). Les premières horloges monumentales dans le Jura ont reçu un avis favorable de protection en commission départementale des objets mobiliers en Le premier édifice classé Monument historique dans le Jura : l'église de Chisseysur-Loue. L église de Chissey-sur-Loue, bâtie entre la fin du XII e siècle et au XIII e siècle, est classée Monument historique depuis 1843 (liste de 1840). Le classement a permis de subventionner les travaux de consolidation et de restauration qui intervinrent tout au long du XIX e siècle et jusqu à une date récente.

3 - L un des derniers édifices religieux classés : l'église de Chaussin L église de Chaussin a été classée Monument historique le 25 octobre Elle a connu de nombreux travaux de consolidation du clocher et du toit de la nef dès le XIX e siècle et ce jusqu en Le château de Présilly Le département du Jura compte plus de soixante châteaux inscrits ou classés au titre des Monuments historiques. Le dernier château classé est celui de Montignyles-Arsures (23 août 2013). Les châteaux jurassiens sont aussi bien les vestiges des sites fortifiés médiévaux que des prestigieuses demeures d agrément et d apparat. Le château de Présilly, construit au XI e siècle, a été classé Monument historique en 1955 grâce à l intervention de l abbé Jean de Perthuis dès Les objets d art à Baume-les-Messieurs et à Conliège Les objets bénéficient de la même législation de protection au titre des Monuments historiques que les édifices. Le Jura est le 11 e département de France par le nombre d objets protégés grâce à une action ininterrompue de recensement. Dès 1862, 7 tombeaux de l église abbatiale de Baume-les- Messieurs sont recensés. Le retable flamand du XVI e siècle de l église abbatiale de Baume-les-Messieurs a été classé le 21 mai 1902 ; à l église paroissiale de Conliège, ont été classées la clôture du chœur en 1906, la chaire à prêcher en 1908, ainsi qu une statue d un évêque céphalophore en La statue de Rouget de Lisle La statue en bronze a été inscrite sur l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1990 avant d être classée le 31 août Présentation de la maquette originale en plâtre du projet de la statue de Rouget-de-Lisle par Frédéric-Auguste Batholdi (prêt par le Département du Jura). Cette maquette provient de l acquisition par Louis Genevaux, antiquairebrocanteur passionné d histoire, lors d une vente aux enchères en 1942 des biens d Emile Coulon (fidèle serviteur de Bartholdi). Après sa disparition, la famille Genevaux décida de faire don de cette maquette au Département tandis que les papiers et photographies rejoignent en 2011 les fonds privés des Archives départementales (sous-série 145 J, fonds Genevaux). L évolution de la notion de patrimoine La protection au titre des Monuments historiques, quoique très contraignante, ne met pas à l abri de tout danger : sinistre accidentel (intempérie, incendie), faits de guerre, nécessité économique ou urbanistique, vols, méconnaissance l emportent parfois malheureusement sur elle. - Fait de guerre : exemple du château de Marigna-sur-Valouse (inscription sur la liste supplémentaire des Monuments historiques en 1939 puis classé le 17 août 1945) incendié en avril 1944 par l armée allemande puis reconstruit après la guerre. - Fait économique : exemple de l immersion de la Chartreuse de Vaucluse (inscrite à l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1927) lors de

4 la construction de la centrale hydroélectrique entre 1963 et 1967 ; reconstruction d une partie des ruines sur un terrain privé proche. Les ouvrages d'art On compte aujourd hui huit ponts jurassiens inscrits ou classés au titre des Monuments historiques (non compris les ponts inclus dans des ensembles de bâtiments). Présentation de trois de ces ponts : - le pont «bow-string» de Port-Lesney construit entre 1938 et 1940 (inscrit sur l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 15 juillet 1997). Port-Lesney a la particularité d avoir connu deux ponts côte à côte pendant onze ans. - Le pont au hameau de Ponts-des-Vents à Montfleur (inscrit sur l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 15 juillet 1997). Ce pont en pierre, qui traverse le Suran, possède 8 arches et remplace le pont de l ancienne voie romaine à l état de ruine à la fin du XVIII e siècle. - Le pont en pierre de Ruffey-sur-Seille (XVIII e siècle) (inscrit sur la liste supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 17 juillet 2003) Le patrimoine industriel Pour le seul département du Jura, on compte près de 500 sites industriels (dont 50% fonctionnent encore). Seuls 8 de ces sites sont protégés au titre de Monuments historiques, dont l un d entre eux, les Salines royales de Salins, est entré au Patrimoine mondial de l humanité en Ces industries ont généré des fonds d archives souvent très riches en renseignements sur leurs bâtiments, leur matériel, leur activité pendant leur exploitation et sur leur personnel. Grâce à la volonté commune des propriétaires, d érudits et des Archives départementales, souvent lors de la fermeture de ces industries, une partie de ces fonds nous est parvenue, tels celui de la fonderie de Baudin et celui des salines de Salins dont certaines pièces sont présentées ici. - La fonderie de Baudin : La chapelle a été classée Monument historique le 5 juillet Le château a été inscrit sur l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 22 novembre 1993, et le site de la fonderie a luimême été inscrit le 30 novembre Autrefois un simple moulin, le site de Baudin est transformé en forge en 1794 par la famille Monnier qui souhaite diversifier sa production (premiers poêles et autres ustensiles ménagers). Un véritable village d ouvriers voit le jour dans un esprit imprégné de catholicisme social (école, épicerie ). En 2006, le don des archives de l entreprise a été fait aux Archives départementales qui en achèvent actuellement le classement.

5 - Les salines de Salins : Le site a été protégé par étapes à partir de Un arrêté global de classement de tout le site et du puits à muire de la petite saline intervient enfin le 9 décembre 2009, annulant tous les autres arrêtés et précédant son classement au Patrimoine mondial de l humanité. A noter la présentation du grand plan de l enceinte souterraine des salines de Salins, 1713 (fonds de la direction des Domaines) qui détaille les installations de captage et de remontée des eaux des sources salées dans les galeries souterraines puis le traitement du sel en surface (évaporation, égouttage, séchage et conditionnement). Un patrimoine diffus en quête de reconnaissance Présentation du «petit» patrimoine local à travers l exemple de deux fontaineslavoirs (Moissey et Villechantria). Le département du Jura compte 27 fontaines, fontaines-lavoirs et fontaines avec croix, protégés au titre des Monuments historiques. Ces équipements à vocation avant tout pratique remplissent également une fonction d embellissement de la place sur laquelle ils sont installés. - la fontaine-lavoir de Moissey : classée Monument historique depuis le 13 février Elle est construite en 1765 d après les plans de l architecte dolois Antoine Louis Attiret et présente un aspect d oratoire. Sa dernière restauration, intervenue en 1989, lui permet de retrouver sa croix d origine. - la fontaine-lavoir de Villechantria : inscrite à l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 8 janvier Elle a été réalisée en trois tranches dans les années 1850 selon le projet de l architecte Achille Paillot. Son installation est à l origine de l aménagement d une place au milieu de la rue principale du village. Contact presse : Karine Garnier kgarnier@cg39.fr