Étude d incidence du projet d injection des emprises ferroviaires jouxtant Le Parc Forestier de la Poudrerie

Transcription

1 Étude d incidence du projet d injection des emprises ferroviaires jouxtant Le Parc Forestier de la Poudrerie

2 Étude d incidence du projet d injection des emprises ferroviaires jouxtant Le Parc Forestier de la Poudrerie Auteur : William HUIN Crédits Photographique : Michel AURIAC (couverture), Jacques COATMEUR et Philippe NIOGRET Remerciements : Nous tenons à remercier la direction CSC MOM Ile-de-France de la SNCF qui nous a demandé de réaliser cette étude. Nous tenons également à remercier fortement Michel AURIAC, Jacques COATMEUR et Philippe NIOGRET pour leurs photographies permettant d illustrer ce rapport. Enfin, il convient de remercier Colette HUOT-DAUBREMONT et Dalila HACHEMI qui ont bien voulu relire et commenter ce rapport. Maison de l Oiseau Parc forestier de la Poudrerie, Allée Eugène-Burlot VAUJOURS Tél. : Fax : corif@corif.net - Association agréée par le Ministère de l'ecologie et du Développement Durable, par le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative et par le Ministère de l'education Nationale, de l'enseignement Supérieur et de la Recherche. Affiliée à France Nature Environnement.

3 Sommaire Introduction...4 I. Description du site...5 I.1. Localisation et protection du site...5 I.2. Espèces d intérêt communautaire rencontrées sur le site...6 I.2.1. Martin-pêcheur d Europe - Alcedo atthis...6 I.2.2. Pic noir - Dryocopus martius...7 I.2.3. Pic mar - Dendrocopos medius...8 I.3. Caractéristiques du projet...8 II. Diagnostique...10 II.1 Méthodologie...10 II.2. Résultats...11 Conclusion...15 Bibliographie...16 Table des illustrations Carte 1 : Limites de la zone Natura Carte 2 : Localisation des travaux...5 Carte 3: Localisation de l'entrée des travaux sur le Bois de la Tussion, et du chemin devant être emprunté par les engins de chantier...9 Carte 4: Localisation de la zone d'installation de chantier...9 Carte 5 : Délimitation de la zone la plus sensible aux dérangements pour les Pics...14 Photo 1 : Martin-pêcheur d Europe Philippe NIOGRET/CORIF...7 Photos 2 et 3 : Pic mar devant sa loge au Parc de la Poudrerie en 2009 Jacques COATMEUR/CORIF ; et Pic noir nourrissant ses jeunes CORIF...8 Photo 4 : Entrée de la zone de retournement des engins Tableau 1 : Liste des espèces d'oiseaux du Parc de la Poudrerie et leurs statuts...11 Tableau 2 : Liste des espèces d Oiseaux patrimoniales...12

4 Introduction La SNCF souhaite consolider, par injection, les emprises ferroviaires jouxtant le Parc Forestier de la Poudrerie. Pour ce faire, il est envisagé, dans le bois de la Tussion, au niveau de l avenue du Général Delestraint, sur la commune de Villepinte, la création d une aire de retournement des engins d une superficie de 80m², ainsi qu une zone de chantier de 5m de large sur environ 200m de long. Or, le Parc National de la Poudrerie, ainsi que les bois de la Tussion et des Sablons sont classés Zone de Protection Spéciale (Z.P.S.) depuis 2006 (Carte 1), en référence à la Directive européenne «Oiseaux». Ce classement entraîne l obligation de réaliser une étude d incidence de tout projet d aménagement sur les espèces de faunes ou de flores ayant permis la protection du site. Le Corif a ainsi été sollicité pour la réalisation de cette étude, qui sera basée sur les données avifaunistiques issues de différentes sources : dossier Natura 2000 du site, études précédentes, bases de données du CORIF et de l ODBU. Néanmoins, parmi ces sources, quelques études réalisées par le Corif apporteront les principales informations : - Données avifaunistiques du carré STOC-EPS localisé sur le Parc ; - ANGLADE I. (2010) Aménagement de l entrée du court Saint-Étienne et de la coulée verte du Parc Forestier de la Poudrerie : Étude d incidence. Corif. 13p. - ANGLADE I. (à paraître) Inventaire Avifaunistique du parc de la Poudrerie. Corif. - HUIN W. (2009) - Renouvellement des alignements d arbres des berges du Canal de l Ourcq au niveau du Parc Forestier National de Sevran (93). Corif. 17p. - HUIN W. (2011) Les Pics du Parc de la Poudrerie en Corif. 16p. Carte 1 : Limites de la zone Natura 2000 Une présentation générale du projet sera réalisée en décrivant particulièrement le site et les espèces dites d intérêt communautaire qui y vivent. Puis, les données avifaunistiques seront analysées pour apporter des indications sur la fréquentation du site par les espèces d intérêt communautaire. Enfin, les informations issues des analyses permettront de juger de l impact potentiel des travaux sur l avifaune, et plus spécifiquement sur les espèces ayant permis le classement du site en Z.P.S. Corif 4

5 I. Description du site I.1. Localisation et protection du site Le projet se situe en Seine-Saint-Denis, aux abords des voies ferroviaires longeant le Parc de la Poudrerie et le Bois départemental de la Tussion. Carte 2 : Localisation des travaux Avant sa transformation en parc public en 1973, le Parc Forestier National de Sevran hébergeait une ancienne industrie poudrière. En 1994, la richesse faunistique et floristique du site a entraîné son classement en Zone Naturelle d Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Ce fut le premier site classé du département de Seine-Saint-Denis. Depuis avril 2006, les bois départementaux de la Tussion et des Sablons, ainsi que le Parc forestier de la poudrerie sont classés en site Natura 2000 (carte 1) avec douze autres sites du département au sein d une même Zone de Protection Spéciale (Z.P.S.) nommée «Z.P.S. de Seine-Saint-Denis», et portant le code FR Le réseau Natura 2000 est un réseau européen regroupant des sites naturels possédant une haute valeur patrimoniale de leur faune ou de leur flore. L élaboration de ce réseau a pour objectif de maintenir une grande diversité biologique sur l ensemble du continent. Deux types de sites constituent le réseau : les Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C.) concernant les habitats naturels et les espèces (faune et flore) d intérêt communautaire ; et les Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.) spécifique à l avifaune. Les berges du Canal de l Ourcq et les abords de la voie ferrée sont exclues des limites de la Z.P.S., cependant, leur position centrale au sein du Parc Forestier National de Sevran en fait une zone de communication majeure entre les différentes parties de la zone protégée. Les travaux d aménagement des abords de la voie ferrée peuvent donc affecter le comportement des espèces possédant un large territoire et circulant d une berge à l autre, ce qui est le cas des différentes espèces de Pics. Corif 5

6 Le code de l environnement indique via L article L que «lorsque [des programmes ou projets de travaux, d ouvrages ou d aménagement] sont susceptibles d'affecter de manière significative un site Natura 2000, individuellement ou en raison de leurs effets cumulés, [ils] doivent faire l'objet d'une évaluation de leurs incidences au regard des objectifs de conservation du site». Si ces travaux sont situés à l extérieur du site, l article R indique la nécessité d évaluer «leurs incidences éventuelles au regard des objectifs de conservation des sites Natura 2000 qu'ils sont susceptibles d'affecter de façon notable, [ ] compte tenu de la distance, de la topographie, de l'hydrographie, du fonctionnement des écosystèmes, de la nature et de l'importance du programme ou du projet, des caractéristiques du ou des sites et de leurs objectifs de conservation.» I.2. Espèces d intérêt communautaire rencontrées sur le site D après le DOCOB du site natura2000 de Seine-Saint-Denis, les espèces d oiseaux justifiant le classement des parcs du département en Z.P.S. sont : - Le Blongios nain (reproduction) ; - La Bondrée apivore (reproduction) ; - Le Busard cendré (étape migratoire) ; - Le Busard Saint-Martin (hivernage) ; - Le Butor étoilé (étape migratoire et hivernage) ; - La Gorgebleue à miroir (étape migratoire) ; - Le Hibou des marais (étape migratoire et hivernage) ; - Le Martin-pêcheur d Europe (résident) ; - Le Pic noir (résident) ; - La Pie-grièche écorcheur (étape migratoire). Parmi cette liste d oiseaux, seuls le Martin-pêcheur d Europe et le Pic noir sont présents dans le Parc Forestier National de Sevran (DOCOB, 2011). Les autres espèces concernent les autres sites de la Z.P.S. À noter que le Pic mar, espèce appartenant à l annexe I de la Directive européenne Oiseaux, est également un résident du Parc. Ainsi, trois espèces sensibles y sont présentes, dont deux, les Pics noir et mar, s y reproduisent. Chacune d elle fait l objet d une présentation détaillée de sa situation au niveau européen (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004), national (Liste Rouge) et régional (LE MARECHAL & LESAFFRE, 2000) au sein de monographie spécifique. I.2.1. Martin-pêcheur d Europe - Alcedo atthis En Europe, les populations de Martin-pêcheur ont subi un léger déclin dans les années , puis se sont stabilisées au cours de la décennie , cependant elles n ont pas retrouvé leur niveau d avant le déclin. Son statut est par conséquent qualifié de déprécié. Il figure à l annexe I de la directive «Oiseaux», et à l annexe II de la Convention de Berne. En France, l espèce est présente sur l ensemble du territoire. Sa population nicheuse est estimée entre et couples (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999), mais sa sensibilité aux pollutions des eaux et aux travaux hydrauliques mène à considérer l espèce comme à surveiller. Elle est protégée au niveau national via l arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Corif 6

7 Photo 1 : Martin-pêcheur d Europe Philippe NIOGRET/CORIF En Île-de-France, depuis la vague de froid de 1985 où la population nicheuse était estimée à une vingtaine de couples, les effectifs se sont doucement rétablis pour atteindre couples en Quant à la population hivernante, elle était estimée à individus (variable selon les hivers) (LE MARECHAL & LESAFFRE, 2000). Le statut régional du Martin-pêcheur est à surveiller, et il est déterminant pour la création de ZNIEFF à partir de 5 couples. I.2.2. Pic noir - Dryocopus martius En Europe, les populations de Pic noir ont globalement été stables au cours des années En conséquence, cette espèce est évaluée comme sécurisée. Néanmoins, elle figure à l annexe I de la directive européenne «Oiseaux», et à l annexe II de la convention de Berne. En France, le Pic noir est un nicheur sédentaire. Depuis les années 1950, l espèce est en progression régulière vers l ouest. Ses effectifs ont été estimés à couples à la fin des années 1990 (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999). Comme l ensemble des Pics, le Pic noir est entièrement protégé au niveau national. En Île-de-France, l espèce était inconnue avant Son installation sur la région date des années Depuis, ses effectifs n ont cessé de s accroître pour atteindre une estimation d un minimum de 200 couples en 1995 (LE MARECHAL & LESAFFRE, 2000). Son statut régional est à surveiller, et elle est déterminante pour la création de ZNIEFF à partir de 10 couples. Corif 7

8 Photos 2 et 3 : À gauche, Pic mar devant sa loge au Parc de la Poudrerie en 2009 Jacques COATMEUR/CORIF ; et à droite, Pic noir nourrissant ses jeunes CORIF I.2.3. Pic mar - Dendrocopos medius En Europe, les populations de Pic mar ont été considérées comme stables durant les années Au cours de la décennie suivante, les effectifs sont également notés comme stables sur la plupart du continent, excepté dans le Sud-Est où ils ont diminué. Cette stabilité depuis trente ans mène le Pic mar à être considéré comme Sécurisé, néanmoins le déclin observé dans les Pays du Sud-Est pousse à la prudence en caractérisant ce statut de provisoire. Son inscription en annexe I de la directive «Oiseaux» s accompagne d un classement à l annexe II de la convention de Berne. En France, ce Pic ne semble pas menacé. Cependant, le manque de connaissance sur cette espèce oblige à rester prudent sur l évolution de ses populations. Il est donc évalué comme à surveiller (ROCAMORA & YEATMAN-BERTHELOT, 1999). Sur le plan juridique, il est entièrement protégé au niveau national. En Île-de-France, le Pic mar est considéré comme un nicheur sédentaire peu commun. Il a connu une nette progression depuis le début des années 1990, pour atteindre environ couples en 1998 (LE MARECHAL & LESAFFRE, 2000). Il figure sur la liste des espèces déterminantes de ZNIEFF, à partir de 30 couples, et son statut régional est à surveiller. I.3. Caractéristiques du projet L objectif des travaux envisagés est de sécuriser le remblai de la Poudrerie vis-à-vis des risques de création de fontis qui découleraient d anomalies situées dans les 20 premiers mètres de terrain sous-jacent. Pour accéder à la zone des travaux, les engins devront entrer dans le Bois de la Tussion et en traverser une partie (carte 3). Cette entrée est située à l Est du bois de la Tussion, sur l avenue du Général Delestrant. Le chemin parcouru au sein du bois correspond à un chemin existant. Aucun déboisement ne sera réalisé sur cette portion. Corif 8

9 Carte 3 : Localisation de l'entrée des travaux sur le Bois de la Tussion, et du chemin devant être emprunté par les engins de chantier Puis, les engins rattraperont les abords de la voie ferrée pour rejoindre la zone d'installation de chantier et de la centrale à injection (Carte 4). Ce parcours est également situé sur un chemin existant. Ainsi, aucun déboisement n'est prévu sur ce tronçon. Carte 4: Localisation de la zone d'installation de chantier Le chemin longeant la voie ferrée a une largeur supérieure à 5 mètres. Ce qui signifie que la création de la zone d installation du chantier et de la centrale à injection, qui auront une largeur de 5 mètres, ne nécessitera aucun déboisement. Corif 9

10 Enfin, une zone de retournement des engins sera créée au sein même du Bois de la Tussion (carte 4, zone orange). Elle recouvrera une surface de 4 mètres de large sur 20 mètres de long. Cependant, cette zone utilisera un chemin forestier existant (photo 4). Ainsi, ici non plus, aucun déboisement ne sera réalisé. Photo 4 : Entrée de la zone de retournement des engins, face au bois Les périodes d intervention sont prévues entre mars 2012 et mars 2013 : de mars à novembre 2012 pour les travaux d injection ; et de février à mars 2013 pour les travaux d épuration. Tous les travaux sont prévus de nuit et en semaine, afin de limiter l impact sur le trafic des RER. Notons que lors des travaux d épuration, les mouvements de chantier seront beaucoup moins importants. L impact des travaux sur l avifaune durant cette période devrait donc être réduit. II. Diagnostique II.1 Méthodologie L essentiel des données utilisées pour cette étude est issu des inventaires déjà réalisés dans le cadre d études précédentes sur le Parc de la Poudrerie. Ces études, rappelées en introduction, ont permis d élaborer une liste des espèces présentes sur le parc de la Poudrerie et le Bois de la Tussion. Des observations ponctuelles, hors protocole, viennent compléter cette liste (tableau 1). Les inventaires issus de l'étude sur le renouvellement des alignements d arbres des berges du Canal de l Ourcq au niveau du Parc Forestier National de Sevran (HUIN, 2009), correspondent à ceux ayant été réalisés au plus près de la zone du future chantier de sécurisation des voies ferrées. Ainsi, les espèces contactées lors de ces inventaires sont indiquées en gras (tableau 1). L étude d incidence sera principalement influencée par les impacts potentiels des travaux sur les trois espèces d intérêt communautaires présentées plus haut (cf. I.2). Cependant, pour Corif 10

11 affiner les prédictions d impacts des travaux sur l avifaune, un regard sera également porté sur l ensemble des espèces considérées comme patrimoniales (tableau 2). Tableau 1 : Liste des espèces d'oiseaux du Parc de la Poudrerie et leurs statuts En gras : les espèces d oiseaux rencontrées lors de l étude d incidence sur le renouvellement des alignements d arbres des berges du Canal de l Ourcq (HUIN, 2009) Espèce Statut Espèce Statut Accenteur mouchet Nicheur sédentaire Martinet noir Migrateur Bécasse des bois Migratrice et hivernante Martin-pêcheur d Europe Migrateur et hivernant Bergeronnette des ruisseaux Migratrice et hivernante Merle noir Nicheur sédentaire Bergeronnette grise Migratrice Mésange à longue queue Nicheuse sédentaire Bondrée apivore Migratrice Mésange bleue Nicheuse sédentaire Bouvreuil pivoine Migrateur Mésange charbonnière Nicheuse sédentaire Buse variable Estivante, Migratrice et hivernante Mésange nonnette Nicheuse sédentaire Canard colvert Nicheur, Migrateur, Hivernant Milan noir Migrateur Canard 'domestique' Sédentaire Moineau domestique Nicheur sédentaire Canard mandarin Nicheur sédentaire Mouette rieuse Estivante, Migratrice et hivernante Chardonneret élégant Migrateur Perruche à collier Nicheuse sédentaire Chouette hulotte Nicheuse hivernante Perruche omnicolore Occasionnelle Cigogne blanche Migratrice Pic épeiche Nicheur sédentaire Conure veuve Sédentaire non nicheuse Pic épeichette Nicheur sédentaire Corneille noire Nicheuse sédentaire Pic mar Nicheur sédentaire Coucou gris Migrateur Pic noir Nicheur sédentaire Cygne tuberculé Migrateur Pic vert Nicheur sédentaire Épervier d'europe Nicheur sédentaire Pie bavarde Nicheuse sédentaire Étourneau sansonnet Nicheur sédentaire Pigeon biset Nicheur sédentaire Faucon crécerelle Nicheur sédentaire Pigeon colombin Nicheur, Migrateur Fauvette à tête noire Nicheuse sédentaire Pigeon ramier Nicheur, Migrateur, Hivernant Foulque macroule Estivant, Migrateur, Hivernant Pinson des arbres Nicheur sédentaire Gallinule poule-d'eau Nicheuse sédentaire Pouillot de Bonelli Migrateur Geai des chênes Nicheur sédentaire Pouillot fitis Nicheur, Migrateur Gobemouche gris Migrateur Pouillot véloce Nicheur, Migrateur Goéland argenté Migrateur Roitelet huppé Nicheur, Migrateur, Hivernant Grand cormoran Migrateur et Hivernant Roitelet à triple bandeau Migrateur, Hivernant Grèbe castagneux Migrateur Rossignol philomèle Nicheur, Migrateur Grimpereau des jardins Nicheur sédentaire Rougegorge familier Nicheur, Migrateur, Hivernant Grive draine Nicheuse sédentaire Rougequeue à front blanc Nicheur?, Migrateur Grive mauvis Migratrice Rougequeue noir Migrateur Grive musicienne Nicheuse sédentaire Sittelle torchepot Nicheuse sédentaire Héron cendré Estivant, Migrateur, Hivernant Tarin des aulnes Migrateur, Hivernant Hirondelle de fenêtre Estivante, Migratrice Troglodyte mignon Nicheur sédentaire Hirondelle rustique Estivante, Migratrice Verdier d'europe Nicheur, Migrateur, Hivernant Loriot d'europe Migrateur II.2. Résultats Corif 11

12 Parmi ces espèces, 16 sont considérées comme patrimoniales (tableau 2). Une espèce est dite patrimoniale si elle remplit une ou plusieurs des conditions suivantes : - En Europe elle figure à l'annexe 1 de la «directive oiseaux», et, à ce titre, justifie la création d'une ZPS dès que sa population est significative ; elle est «Rare», «En déclin», «Vulnérable», «En danger» ou «En danger critique d'extinction» en Europe (BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004) ; - En France elle est «Vulnérable», «En danger» ou «En danger critique d'extinction» sur la liste rouge des oiseaux menacés en France métropolitaine (Comité français de l'uicn, 2011) ; - En Île-de-France elle est nicheuse, migratrice ou hivernante «Rare», «Très rare» ou «Occasionnelle» (LE MARECHAL & LESAFFRE, 2000) ; elle remplie les conditions de création d une Zone Naturelle d Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) (CSRPN et DIREN ÎdF, 2002) ; elle figure sur la liste des espèces déterminante du Schéma de Création d Aires Protégées (SCAP). Sont extraits de ces critères : - les espèces allochtones ; - quelques espèces, migratrices partielles, abondantes en période de reproduction, puis rares en hiver (Pouillot véloce, Fauvette à tête noire ), puisque leurs effectifs hivernaux sont principalement dus aux conditions climatiques, et non à la qualité environnementale du site ; - l Étourneau sansonnet, qui, malgré son statut «En déclin» au niveau européen, possède des populations abondantes et stables en Île-de-France, qui peuvent ponctuellement engendrer quelques problématiques sur certains sites (cultures, vergers) lors des grands rassemblements hivernaux. Tableau 2 : Liste des espèces d Oiseaux patrimoniales En gras : les espèces d oiseaux patrimoniales rencontrées lors de l étude d incidence sur le renouvellement des alignements d arbres des berges du Canal de l Ourcq (HUIN, 2009) Espèce patrimoniale Statut Bécasse des bois Migratrice et hivernante Bergeronnette des ruisseaux Bondrée apivore Bouvreuil pivoine Cigogne blanche Faucon crécerelle Grèbe castagneux Hirondelle de fenêtre Mésange nonnette Martin-pêcheur d Europe Milan noir Moineau domestique Migratrice et hivernante Migratrice Migrateur Migratrice Nicheur sédentaire Migrateur Estivante, Migratrice Nicheuse sédentaire Migrateur et hivernant Migrateur Nicheur sédentaire Corif 12

13 Pic mar Pic noir Pouillot de Bonelli Nicheur sédentaire Nicheur sédentaire Migrateur Rougequeue à front blanc Nicheur?, Migrateur Six de ces espèces Bondrée apivore, Bouvreuil pivoine, Cigogne blanche, Grèbe castagneux, Milan noir et Pouillot de Bonelli - ne sont observées qu occasionnellement en période de migration, toujours en faible effectif, et jamais sur de longues périodes. Ces espèces ne devraient pas être impactées par les travaux. Deux autres espèces migratrices Bécasse des bois et Bergeronnette des ruisseaux ont une fréquentation plus importante du parc. La Bergeronnette des ruisseaux a été observée le long du canal de l Ourcq, mais également sur les zones ouvertes comme les pelouses. Cette espèce est cependant dépendante des milieux humides où elle capture ses proies (insectes). La zone des travaux étant en retrait par rapport au canal, et en lisière du bois, la Bergeronnette des ruisseaux ne devraient pas être dérangée par les travaux. La Bécasse des bois est une espèce discrète, occupant les sous-bois peu fréquentés. Elle a notamment été observée au sein de la zone technique, fermée au publique, au Sud-Est du Parc en décembre Le Bois de la Tussion étant lui aussi fermé au public depuis plusieurs années, il pourrait constituer une zone de quiétude que les Bécasses utiliseraient en période de migration. Cependant, l emprise des travaux étant en marge Sud du Bois de la Tussion, la majorité du bois devrait encore permettre à cette espèce d effectuer des haltes migratoires. L impact des travaux sur la Bécasse des bois est possible, mais restera faible. Le Martin-pêcheur est une des trois espèces inscrites en annexe I de la directive européenne «Oiseaux» et ayant permis le classement du Parc en Z.P.S.. Cependant, cette espèce est très fortement liée aux zones humides. Sur le Parc elle ne fréquente donc que le Canal de l Ourcq et occasionnellement les mares du Parc de la Poudrerie. L ensemble de ces zones humides est relativement éloigné de la zone des travaux. Ainsi, le Martin-pêcheur ne devrait pas être dérangé par les travaux d injection le long des voies ferrées. D autres espèces patrimoniales, nicheuses ou estivantes, sur le Parc ne fréquentent pas la zone des travaux : Faucon crécerelle, Hirondelle de fenêtre, Moineau domestique et Rougequeue à front blanc. Le Faucon crécerelle niche sur un bâtiment abandonné du Parc de la Poudrerie, le Boris. Il est susceptible d utiliser le secteur des travaux uniquement comme zone de chasse. Les Hirondelles de fenêtre observées sur le Parc ne semblent pas y nicher, mais elles utilisent les grandes zones ouvertes comme lieu de chasse. Elles n utilisent pas la zone des travaux. Le Moineau domestique occupe les environs des bâtiments, notamment de la ferme pédagogique, donc loin de la zone des travaux. Enfin le Rougequeue à front blanc est un habitant récent du parc de la Poudrerie, il a notamment été observé dans la cour du Forum (bâtiment au Sud du Parc de la Poudrerie). L ensemble de ces espèces ne devrait donc pas être dérangé par les travaux. Enfin, trois espèces nicheuses et sédentaire sont présentes, ou susceptibles d être présentes sur l ensemble de la zone Natura 2000 : la Mésange nonnette, le Pic noir et le Pic mar. La Mésange nonnette est bien représentée sur le Parc. Elle niche dans des cavités présentes dans de vieux arbres. Cependant, aucun arbre n est prévu d être abattu, et la zone des travaux étant très restreinte, la population de Mésange nonnette du Parc ne devrait pas être durablement impactée par les travaux. La zone de dérangement devrait rapidement être recolonisée dès la fin des nuisances, prévue en mars Cependant, cette espèce recherche un partenaire et un lieu de reproduction dès la fin de l hiver (février-mars), parfois Corif 13

14 plus tôt. Pour limiter le dérangement de cette espèce sur une seule année (2012) et non deux (2012 et 2013), il pourrait être envisagé de conclure les travaux, un mois plus tôt que ce qui est prévu, c est-à-dire dès février Enfin, les Pics noir et mar sont les deux espèces les plus sensibles. Ce sont elles qui ont notamment permis le classement du site en Z.P.S., et à ce titre elles constituent un enjeu majeur de conservation. Elles sont également extrêmement sensibles de part leurs effectifs très réduits. Un seul couple de Pic noir et un ou deux couples de Pics mars nichent sur le Parc de la Poudrerie. Un dérangement important sur un de ces couples pourrait engendrer la disparition d une de ces espèces de la Z.P.S. La période de reproduction pour ces espèces s étend du mois de février au mois de juillet inclus. Pour savoir si ces deux espèces de Pics sont susceptibles d être dérangées par les travaux, il est possible de se référer à l étude sur les Pics du Parc forestier de la Poudrerie en 2011 (HUIN, 2011). Lors de cette étude, une zone extrêmement sensible pour ces deux espèces a été délimitée (carte 5). Carte 5 : Délimitation de la zone la plus sensible aux dérangements pour les Pics Il apparaît que le secteur où les travaux auront lieu se situ à l extérieure de la zone la plus sensible pour les Pics noir et mar. Cependant, ces deux espèces patrimoniales utilisent de larges territoires. Il est donc possible qu elles fréquentent le Bois de la Tussion pour notamment s y alimenter. Cette hypothèse est difficilement vérifiable du fait de la non accessibilité au Bois qui présente des risques d effondrement importants. Comme la Mésange nonnette, la période d activité des Pics pour définir leur territoire et trouver un partenaire débute dès le mois de février. Tout dérangement lors de cette période, dite pré-nuptiale, peut empêcher l installation des individus et donc leur reproduction pour toute l année. Ainsi, afin de limiter au maximum les impacts des travaux sur ces deux espèces d oiseaux communautaires, il est fortement conseillé de réduire le dérangement des travaux sur une seule année. C est-à-dire que la date des travaux d épuration, initialement prévus en février-mars 2013, devrait être décalée d au moins un mois pour avoir lieu en janvier-février 2013, voir en décembre 2012-janvier Et ce d autant plus que la fin des Corif 14

15 travaux d injection (l étape précédant les travaux d épuration) est prévue dès novembre Toutefois, rappelons que les travaux d épuration engendreront des nuisances limitées de part la réduction des mouvements de chantier. Ce décalage des travaux est donc recommandé, mais pas inévitable. Conclusion/Résumé L étude d incidence des consolidations, par injection, des emprises ferroviaires jouxtant le Parc Forestier de la Poudrerie devait se porter sur les espèces communautaires ayant permis le classement du site en Z.P.S., c est-à-dire le Martin-pêcheur d Europe, le Pic noir et le Pic mar. L occupation de la Z.P.S. par ces trois espèces a été étudiée et mise en relation avec l importance et la localisation des travaux. Afin d apporter des éléments supplémentaires quant à l impact potentiel des travaux sur l avifaune, l ensemble des espèces dites patrimoniales a également subit la même analyse. Ainsi, il apparaît clairement que pour la plupart de ces espèces les travaux sont situés en dehors des zones d occupation : Bergeronnette des ruisseaux, Faucon crécerelle, Hirondelle de fenêtre, Martin-pêcheur d Europe, Moineau domestique et Rougequeue à front blanc. La présence de certaines espèces n est qu occasionnelle avec une occupation de la Z.P.S. très ponctuelle : Bondrée apivore, Bouvreuil pivoine, Cigogne blanche, Grèbe castagneux, Milan noir et Pouillot de Bonelli. Reste quatre espèces, dont deux espèces communautaires : Bécasse des bois, Mésange nonnette, Pic noir et Pic mar. L occupation du site par la Bécasse des bois est très difficile à évaluer. Elle semble utiliser le Parc en période de migration et d hivernage. Très farouche elle fréquente uniquement les zones fermées au public. Le Bois de la Tussion peut donc être utilisé comme halte migratoire. Les travaux étant limités au Sud du bois de la Tussion, les zones non dérangées pourront encore faire office de zones refuges, et permettront de limiter l impact des travaux sur cette espèce. La population de Mésange nonnette sur la Z.P.S. est relativement importante. Ses effectifs permettront de recoloniser rapidement les secteurs dérangés par les travaux, dès la fin du chantier. Enfin, les deux espèces de Pics inscrits à l annexe I de la directive «Oiseaux» ont été le sujet d une étude spécifique en 2011 (HUIN, 2011). Cette étude a permis de mettre en évidence la zone d occupation majoritaire de ces espèces (carte 5). Le secteur des travaux est localisé en dehors de cette zone extrêmement sensible. Il est donc très probable que le dérangement engendré par le chantier d injection sera très faible. Les travaux ne devraient pas influencer le succès de reproduction des Pics noir et mar en 2012 et Cependant, aux vues de l écologie du Pic noir, du Pic mar, et dans une moindre mesure de la Mésange nonnette, qui délimitent leur territoire de reproduction et trouvent un partenaire dès le mois février, il est fortement recommandé de décaler la fin des travaux un mois plus tôt. Actuellement, les travaux d épuration, succédant aux travaux d injection, sont prévus de février à mars Ainsi, afin de limiter le dérangement potentiel à une seule saison de reproduction, il est vivement conseillé de prévoir une fin des travaux au mois de février, voir au moins de janvier Corif 15

16 Bibliographie ANGLADE I. (2010) Aménagement de l entrée du court Saint-Étienne et de la coulée verte du Parc Forestier de la Poudrerie : Étude d incidence. Corif. 13p. ANGLADE I. (à paraître) Inventaire Avifaunistique du parc de la Poudrerie. Corif. BIRDLIFE INTERNATIONAL (2004). Birds in Europe: population estimates, trends and conservation status. Cambridge, UK: BirdLife International. (BirdLife Conservation Series No.12). 374p. DIREN Île-de-France (2002). Guide méthodologique pour la création de ZNIEFF en Île-de- France. 208 p. Document d objectifs Natura 2000 (DOCOB) «Sites de la Seine-Saint-Denis» - Parc forestier de la Poudrerie et bois de la Tussion (2011). Seine-Saint-Denis. 44p. HUIN W. (2009) - Renouvellement des alignements d arbres des berges du Canal de l Ourcq au niveau du Parc Forestier National de Sevran (93). Corif. 17p. HUIN W. (2011) Les Pics du Parc de la Poudrerie en Corif. 16p. LE MARECHAL P. & LESAFFRE G. (2000). Les Oiseaux d'ile-de-france. L'avifaune de Paris et de sa région. Delachaux et Niestlé. Paris. 343 p. ROCAMORA G. & YEATMAN-BERTHELOT D. (1999). Oiseaux menacés et à surveiller en France. Listes rouges et recherche de priorités. Populations. Tendances. Menaces. Conservation. SEOF-LPO. Paris. 560 p. Corif 16