Technologies «vertes» in situ appliquées à l assainissement des sols et des eaux



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Transcription:

Technologies «vertes» in situ appliquées à l assainissement des sols et des eaux Présenté par Dr. Gamsonré Christophe Somlimdou Université du Québec à Montréal

Les chiffres 73 % Pourcentage de terrains contaminés aux organiques (système GTC) 64 % HAM, HAP, C10-C50 700 Nombre de sites miniers abandonnés au Québec dont «au moins une cinquantaine [ ] ont besoin de travaux de décontamination qualifiés de majeurs [ ] 10 000 Nombre de sites sans propriétaires sur l ensemble du territoire Canadien Contamination organique et inorganique: problématique toujours d actualité!

Technique classique (sol): excavation!!!

Technique classique (sol): excavation!!! Avantages: Approche «facile» en terme de conceptualisation; Pas besoin de C.A.

Technique classique (sol): excavation!!! Avantages: Approche «facile» en terme de conceptualisation; Pas besoin de C.A. Désavantages: 6 lieux d enfouissement sécuritaires conforme aux RESC; Coût de mobilisation; Coût en CO2; Impact sur les activités autour du site; Problème déplacé et non réglé

Techniques ex situ Vs in situ Excavation = 1 à 4 millions $ Seulement pour de petites superficies < 1ha Parmi les techniques in situ: L atténuation naturelle et la phytorestauration

Coûts types des technologies de traitements des sols (Atlas & Philp, 2005) 7

Biorestauration in situ Coûts: Varient selon le design et le mode d opération de la technologie Entre 30$ et 100$ par mètre cube

Technologies «vertes» in situ!!!! Contaminants organiques et inorganiques

Contaminants organiques: les HAP Lourds Récalcitrants! 3 cycles Léger Adsorbés sur les argiles (Charrasse, 2014) Hydrophobes (RECORD, 2007) 5 cycles Complexés par la MO (Kukkonen, McCarthy et Oikari (1990); Achard, 2013) Hydrophobes (RECORD, 2007) 4 cycles

Hydrocarbures pétroliers Huiles & Graisses (C 10 -C 50 ) Mélanges complexes provenant de la distillation du pétrole. Peuvent contenir des centaines d hydrocarbures différents, tous dans des concentrations variables et dont plusieurs sont non identifiés. Généralement utilisés comme carburant, lubrifiant ou diluant.

Exemples communs de C 10 -C 50 Diésel formule commune: C 12 H 23 Varie de C 10 H 20 à C 15 H 28 Mazout (huile à chauffage): = mélange d hydrocarbures pétroliers ayant entre 14 et 20 atomes de C; Formule chimique généralement: C 14 H 30 à C 20 H 42 ; Kérozène (carburant en aviation): Varie de C 10 H 22 à C 14 H 30

Hydrocarbures pétroliers Hexane Entre C 10 et C 20 : 73% d alcanes et cycloalcanes (aliphatiques) 26% d HAM 1% d hétéroatomique (S, N, O) Cyclohexane Entre C 20 et C 50 : 24 42,5% d alcanes 29 55% d HAM et HAP 15-17% d hétéroatomiques (La Presse, 2013) F1-F4: F1: volatile F2: extractibles légers F3: extractibles lourds F4: extractibles extrémement lourds C 6 -C 10 (moins les BTEX); C 10 -C 16 (moins le naphtalène); C 16- C 34 (moins les HAP dans la gamme); C 34 -C 50 (Fuhr, 2008; CCME, 2001)

Partition du contaminant (ITRC, 2005) 1. Vapeurs dans les pores 2. LPNA 3. Adsorbé sur les particules du sol 4. Dissout dans la solution du sol

Volatilisation Tension de vapeur Mécanismes d équilibre des LPNA en fonction des propriétés physico-chimiques (USEPA, 2000) GAZ DANS LE SOL Volatilisation ATMOSPHÈRE Dissolution Constante de Henry EAU SOUTERRAINE Volatilisation Dissolution Solubilité LDNA Coefficient de partition Adsorption Dissolution Coefficient de partition Volatilisation Adsorption Coefficient de partition Adsorption SOL

OXYDATION/RÉDUCTION DES CONTAMINANTS

État d oxydation du carbone et sélection de la rémédiation Traitement Par Oxydation Recommandé Traitement Par Réduction Recommandé Taux relatifs d oxydation et réduction de différents composés chlorés (Suthersan et Payne, 2005)

Oxydation d un hydrocarbure pétrolier Oxydation du pétrole: C 8 H 18 + 12½ O 2 8 CO 2 + 9 H 2 O + énergie

Acides organiques = État d oxydation maximal d un composé

Relations générales entre le nombre de cycles aromatiques condensés et leur propriétés respectives - Exemple du benzène cycle de base

OXYDATION BIOLOGIQUE

Nombre de bactéries dégradantes détectées dans un sol contaminé au diesel (Scragg, 2005)

Biodiversité microbienne Bactéries Actinomycètes Champignons (mycorhizes) Algues Levures 23

Bactéries : Formulations empiriques Bactéries = 80% H 2 O + 20% matière sèche (dont 90% est organique) Fraction organique varie entre: C 5 H 7 O 2 N et C 5 H 9 O 3 N 24

Biodégradation des hydrocarbures pétroliers Les hydrocarbures pétroliers se dégradent en milieu aérobique (=oxydant) beaucoup plus rapidement qu en milieu anaérobique (=réducteur): L oxygène sert d accepteur d électrons; L oxygène produit des taux de biodégradation 10 à 1000 fois plus rapide que n importe quel autre accepteur d électrons 25

Biodégradation des hydrocarbures pétroliers Donneurs d électrons Le contaminant lui-même Organiques naturels Inorganiques réduits Accepteurs d électrons Oxygène Nitrate Fer ferrique (Fe +3 ) Sulfate etc.

Réaction de Stœchiométrie Unités d Accepteurs d électrons terminaux (AET) par Unité de BTEX dégradées Biodégrader 1mg/L BTEX requiert: 3.1mg/L O2 4.8 mg/l NO 3 4.6 mg/l SO 4

Facteurs facilitant la biodégradation des contaminants organiques (Suthersan, 2002) 1. Structure moléculaire simple (semblable aux composés organiques naturels dans le sol) (Ex. BTEX); 2. Soluble dans l eau; 3. Non-toxique; 4. Peut-être transformé par métabolisme aérobique.

Taux de dégradation Apport en O 2 (Aérobie Vs Anaérobie) Humidité (90% d eau active) Apport en nutriment (C, H, O, N, P, S,...) ph (autour de 7) Température (30 à 37 C) Présence d une source d énergie (Glucose,...) Disponibilité des contaminants pour les microorganismes Concentrations des contaminants Présence de substances toxiques (ex. Métaux lourds, sels,...)

Biosurfactants (produits des bactéries et levures) (Scragg, 2005)

Exemple: Surfactant utilisé lors d un déversement d hydrocarbures en mer

OXYDATION CHIMIQUE

Oxydation chimique in situ 1. Peroxyde d hydrogène (H 2 O 2 ) + Réactif de Fenton: H 2 O 2 + Fe 2+ Fe 3+ + OH - + OH 2. Peroxyde de Mg ou Ca (MgO 2 ou CaO 2 ): MgO 2 + 2H 2 O Mg(OH) 2 + H 2 O 2 2H 2 O 2 2H 2 O + O 2 3. Ozone (O 3 ): O 3 + OH - > O 2 + HO 2 - O 3 + HO 2 - > O 2 + OH + O 2-4. Permanganate (KMnO 4 ou NaMnO 4 ): MnO 4 - + 2H 2 O + 3e - MnO 2 (s) + 4OH - 5. Persulfate activé (NaS 2 O 8 ): NaS 2 O 8-2 SO 4-2 + SO 4-33

Pouvoir d'oxydation de certains produits (Siegrist, 2011) Produit oxydant Formule Volts Peroxyde + Fenton OH 2,7 Persulfate activé SO 4-2,6 Ozone O 3 2,4 Persulfate S 2 O 8-2 2,1 Peroxyde H 2 O 2 1,8 Permanganate - MnO 4 1,7 Chlore Cl 1,4 Oxygène O 2 1,2

Technique de «l œuf»

Phytorestauration Définition: utilisation de la végétation pour l extraction, la concentration et l immobilisation des contaminants dans l environnement. Cette définition s applique à tous les processus biologiques, chimiques et physiques influencés par la plante pour restaurer les substrats contaminés.

Historique Le concept de phytorestauration n est pas nouveau. Il y a 500 ans en Afrique Centrale, une ancienne communauté, les Kabambian, utilisait une petite plante appelée Haumaniastrum katangense pour trouver des gisements de Cu.

Phytoextraction

Phytoextraction

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