L'entrepreneuraujourd'hui: évolution, défiset opportunités ~~~~~~ Conférence 2 Les défis de l entrepreneur 24 octobre 2009 Randy M. Ataide Professeur d entrepreneuriat RandyAtaide@pointloma.edu Cohérence: partenaires pour le développement www.coherenceparis.com Plan 1.Les illusions entrepreneuriales 2. 3. et autres défis 4. Les illusions entrepreneuriales Les données récentes montrent que la perception qu on peut avoir des entrepreneurs est souvent considérablement éloignée de la réalité. C'est ce que l'on peut appeler les «illusions entrepreneuriales» dont les plus communes sont : - les entrepreneurs sont uniques et rares. - les entrepreneurs sont nés ainsi; ils ne le sont pas devenus. - les entrepreneurs se focalisent sur les technologies de pointe. - les entrepreneurs sont souvent riches. Les illusions entrepreneuriales Ces illusions valent pour presque toutes les économies développées. Aux États-Unis, des études* montrent que : - L esprit d entreprise aux USA est en déclin. - une start-up se crée généralement avec un seul employé. - Le capital de départ est en moyenne de 17 000 euros. - Seuls 4 % environ des start-upssurvivent 10 ans. - La motivation la plus fréquente d un entrepreneur est d'éviter de travailler pour d'autres personnes. *Shane, Scott. Les illusions entrepreneuriales (2008); Yale University Press. Les recherches dans le domaine montrent également que l'esprit d'entreprise rencontre plus d'obstacles en France que dans d autres pays membres de l OCDE. L'un de ces obstacles réside dans une conception particulière de l'entrepreneuriat. En effet, loin de visions plus "héroïques" de la profession, beaucoup de Français ont un point de vue «traditionnel»sur les entrepreneurs qu'ils considèrent comme des commerçants ou des artisans.* *Torres, O. (2007). La recherche academiquefrancaiseen PME, Les theses, les revues, les reseaux. Paris: Oseo--Regards sur les PME no 14. Auto-entreprise dans les pays de l'ocde en % de la population Pays 2002 1992 Turquie 30.0 29.7 Portugal 24.5 26.5 Belgique 14.5 14.1 Royaume Uni 11.2 12.9 Canada 9.7 9.2 France 8.8 12.3 Etats Unis 7.2 8.6 Luxembourg 6.1 8.4
Propriétaires de nouvelles et jeunes entreprises en % de la population Pays <1 yr.> <3 yr.> Chine 9.40 14.10 Suisse 3.70 9.70 Irelande 4.70 8.10 Italie 2.30 6.40 Etats Unis 5.20 4.70 Allemagne 2.70 4.20 France 0.70 2.30 Afrique du Sud 1.70 1.30 Que se passe-t-il ici? Comment expliquer le taux relativement bas de création d entreprises en France, et le faible nombre de jeunes et nouvelles entreprises? Il est difficile de répondre àces questions mais quelques raisons peuvent être avancées. Défi n 1* L administration française est plus favorable aux grandes start-upset aux entreprises existantes qu àla création de PME. * Entrepreneur Means Little In France. AnuPartanen, Fortune Magazine, April 9, 2009. Défi n 2* -La France n'aime pas beaucoup l'échec, et la honte de la faillite est beaucoup plus marquée en France que dans de nombreux autres pays développés. * Entrepreneur Means Little In France. AnuPartanen, Fortune Magazine, April 9, 2009. Défi n 3* Les universités françaises sont souvent àloin derrière les autres universités occidentales majeures dans la recherche sur l'entrepreneuriat, la publication, et les programmes d études dans ce domaine. Toutefois, les raisons du déclin de l'entreprise en France sont les mêmes que dans les autres économies développées, bien que celui-ci y soit moins rapide qu'en France. *Lasch, Frank, and Yami, Said. The nature and focus of entrepreneurship research in France over the last decade: a French touch? Entrepreneurship Theory and Practice, March 2008.
Aussi est-il important de prendre conscience que les défis auxquels les entrepreneurs en France doivent faire face ont plus àvoir avec ceux d'autres pays développés qu on ne le pense. Et dans ce qu'il a d'universel, le «E-Mythe»représente un formidable défi pour l'entrepreneur. *Shane, Scott. Les illusions entrepreneuriales (2008); Yale University Press. Aussi est-il important de prendre conscience que les défis auxquels les entrepreneurs en France doivent faire face ont plus àvoir avec ceux d'autres pays développés qu on ne le pense. Et dans ce qu'il a d'universel, le «E- Mythe»représente un formidable défi pour l'entrepreneur. «Le problème n'est pas que les propriétaires de PME de ce pays ne travaillent pas ; le problème est qu'ils travaillent mal.» Le «E-Mythe»est une affirmation de l'auteur Michael Gerber. Ce dernier estime que la plupart des entrepreneurs n'en sont pas vraiment car bon nombre d'entre eux ne comprennent pas bien la réalitéde la voie dans laquelle ils se sont engagés. For example, simply because one is a good cook, or is a competent house painter, or a physician, does not mean that they are competent to own a restaurant, own a house painting business, or operate a medical practice. Gerber s point is that these are two completely separate competencies and is a leading factor of the failure of entrepreneurs. Le E-mythe de Gerber déclare que le propriétaire d une petite entreprise-type est réellement : - 10 % entrepreneur - 20 % manager - 70 % technicien Parce qu'elle est généralement de courte durée, la supérioritétechnique est rarement déterminante pour la réussite d'une entreprise. Bien qu'il existe des entreprises qui nécessitent un fort coefficient de compétences techniques, Gerber fait valoir que les qualités les plus précieuses pour lancer une start-up sont la passion entrepreneuriale et les compétences de gestionnaire, comparativement à l'expertise technique. La recherche et l'expérience montrent qu un vaste capital ne garantit pas la réussite d'une entreprise. Observons ensemble le cas d une entreprise solide de supermarchéen ligne et la sociéténommée Webvan.
L histoire de Webvan Le marteau de la vente aux enchères est tombé sur un point-bombe. Kathleen Pender, Chronicle Staff Writer Mercredi, 31 octobre, 2001 «Certains sont venus par pure curiosité pour constater comment les points-coms(google, ebay, yahoo) vivaient des jours de gloire avant que les investisseurs ferment le robinet. Nous voulions savoir comment gaspiller 600,000 euros a déclaré Randy Ataide de MountainViewCold Storage, un distributeur de fruits et légumes du comtéde Fresno qui travaillait avec Webvan. C'est tout simplement une tragédie stupide.» «Ataide et son collègue Tom Bruner était venus àla vente aux enchères dans l'espoir de ramasser quelques ordinateurs, imprimantes-laser et serveurs pour leur entreprise. Le business plan de ces gars était àl opposédu nôtre, a déclaréataide. Leur business plan était un beau rêve : construisez et les clients viendront, renchérit Bruner. Notre business plan : démarrer petit et grandir, ajouta Ataide.» $82,500,000 $50,000,000 Webvan n était pas seul $250,000,000 Quelle leçon tirer du cas Webvan? Elle est très simple. «Ne jamais dépenser un dollar (ou un euro) quand 10 centimes feront l affaire.» Le concept de démarrer petit puis de grandir est connu aux États-Unis par l expression «boot-strapping», autrement dit «commencer avec les moyens du bord.»
Démarrer petit permet de : - Limiter vos risques. - Apprendre tôt àmaîtriser ses dépenses. - Échouer rapidement. Les entrepreneurs doivent se rappeler une règle de base utile pour la levée de capital: Attendez-vous aux trois réalités suivantes pour le démarrage de votre entreprise : - Cela vous coûtera deux fois plus que ce que vous estimiez. - Vous aurez la moitiédu revenu que vous espérez. - Vous mettrez deux fois plus de temps à faire des bénéfices que ce que vous aviez prévu. L'association du principe "faire avec les moyens du bord " et de la prise de conscience de votre triple identitéd'entrepreneur, de gestionnaire et de technicien augmentera vos chances de réussite, quelque soit le pays où vous travaillez. Mon objectif, très simple, est de vous encourager à relever les défis inhérents à l'entrepreneuriat. Je ne veux pas vous voir devenir une personne ou une sociétéde plus qui fait la chose suivante :