Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen La stratégie de lutte contre les moustiques nuisants en Méditerranée française d une nécessaire efficacité au moindre impact sur l environnement Dominique GINDRE, Coordinatrice opérationnelle de démoustication EID Méditerranée Séminaire ADAPRO-LR, 24 novembre 2011
Objectif : le tourisme, le développement local et le confort des autochtones 150 millions de nuitées/an sur la zone d action EID, dont 100 millions en LR 25 millions de touristes/an sur la zone d action dont 15 millions en LR des milliards d euros de consommation touristique/an qui génèrent plus de 80 000 emplois générés sur la zone d action, dont 50 000 en LR
La zone d action de l EID Méditerranée pour le contrôle des moustiques nuisants 15 000 ha de gîtes larvaires à moustiques, Environ 42 000 ha de surfaces cumulées traitées/an 218 communes, dont 193 en LR 5 départements 7 agences opérationnelles. Débuts en 1958, finalisation en 1963. L EID Méditerranée est un opérateur public mandaté par 6 collectivités territoriales :
Une organisation territoriale adaptée aux contraintes du métier Nicolas Bonton Didier Caire Julien Deleuze Pascal Fabre Pascal Eberhart Jean-Claude Mouret 7 agences opérationnelles reliées par Intranet dont 5 en LR Environ 150 agents André Palau
La problématique : des biotopes larvaires préservés, mais les agglomérations ne sont jamais bien loin... Des espaces naturels de plus en plus protégés une urbanisation galopante désormais imbriquée dans les espaces naturels et des populations de plus en plus exigeantes une réglementation de plus en plus contraignante (produits, incidence environnement, traitements aériens ) le risque santé public émerge (risque d introduction d Aedes albopictus (Chik., Dengue)
La problématique, en résumé : Les contextes environnemental 2 triptyques Opérateur démoustication Les enjeux coût socio-économique réglementaire outils Demande Une bonne gestion fait le bon compromis pour chaque triptyque.
Les moustiques du littoral méditerranéen 3 000 espèces dans le monde. 48 espèces sur le littoral méditerranéen français dont 15, seulement, piquent l Homme et 3 font l objet du contrôle sélectif de l EID Méditerranée Aedes berlandi cantans caspius cataphylla cinereus communis detritus dorsalis excrucians flavescens geniculatus mariae pulchritarsis pullatus punctor refiki rusticus sticticus surcoufi vexans vittatus Milieu «rural» Coquilletidia Culex Culiseta buxtoni richiardii hortensis impudicus martinii mimeticus modestus pipiens territans theileri torrentium annulata fumipennis litorea longiareolata morsitans subochrea Orthopodomyapulchripalpis Milieu «urbain» Anopheles algeriensis atroparvus claviger hyrcanus maculipennis melanoon messeae plumbeus Uranotaenia unguiculata - Cause d inconfort, frein au développement. - Cause de maladies, re-émergences vectorielles.
Espèces nuisantes prioritairement cibles : Aedes spp. des zones humides temporaires Deux espèces dominantes : Aedes caspius Aedes detritus des moustiques qui pondent sur le sol Jusqu à 1500 œufs/dm 2
Des mises en eau aléatoires et parfois synchrones sur l ensemble du territoire Les œufs éclosent lors de chaque mise en eau (précipitations, coups de mer, submersions artificielles) une évolution larvaire rapide une dispersion considérable : 15-20 km voire 40 km
Stratégie et modes opératoires : Priorité à la lutte anti-larvaire pour une meilleure efficacité et un moindre impact sur l environnement 1. Cartographie écologique identifier et caractériser les habitats larvaires 2. Prospection Suivre les variations des niveaux d eau ; identifier et caractériser les éclosions 3. Décision d intervention / choix du traitement compromis coût/efficacité/impact et prise en compte des enjeux du moment, définition des contours de traitement 4. Traitement choix des produits, dosages, engins, 5. Contrôle du traitement appréciation de l efficacité (prospection larvaire, piégeage des adultes), reprises éventuelles de traitement en anti-larvaire ou anti-adulte Et suivi-évaluation environnemental, intégré dans cette stratégie pour une amélioration de la traçabilité et de la performance environnementale
La cartographie et la prospection : phases incontournables pour une priorité à la lutte anti-larvaire Une cartographie écologique spécifique pour un suivi permanent des éclosions fondée sur les corrélations milieumoustique-végétation
Une grande variabilité des éclosions 45 000 40 000 Superficies d'éclosions annuelles d'aedes sur la zone d'intervention de l'eid Méditerranée par facteur de mise en eau des biotopes larvaires (1968-2010) Artificielle Mer 35 000 Pluie 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Ha
Des substances actives en nombre limité à échelle opérationnelle 1) Les anti-larvaires : une priorité Le Bti (Bacillus thuringiensis ser. israelensis) : agit par ingestion sur les stades larvaires jeunes, faible diffusion latérale dans l eau du gîte larvaire 2) Les anti-adultes : un recours ultime et raisonné Seulement des produits à base de deltaméthrine (1 à 2 g sa/ha) : utilisable en milieux urbain et périurbain, applications terrestres. Plus d applications opérationnelles en milieu naturel (disparition fénitrothion fin 2010)
Une stratégie de lutte avant tout anti-larvaire : Tenir compte d un cycle de développement particulier Accouplement (Vol nuptial) Nymphe Adulte (Imago) Emergence (2 jours environ) Phase aérienne Phase aquatique Piqûre (repas sanguin) Ponte Oeufs Éclosion L1 L2 L4 L3 Larves Durée de développement fonction de la T et de la photopériode
Le Bti : un bioinsecticide sélectif et potentiellement un faible risque de résistance Cristal contenant 4 protéines : Toxines spécifiquement actives par ingestion sur les larves de diptères SP J-F Charles, Institut Pasteur, Paris CR Sp : Spore CR : Cristal Bacillus thuringiensis sér. israelensis (Bti) Sérotype H14 Agit par ingestion
L application des adulticides : d une façon générale 3 situations possibles Le contrôle de la nuisance : 3 traitements urbains + 1 VS L expérimentation de techniques alternatives (3 essais sur 2 jours Maurin + 1 essai-vauvert) La problématique vectorielle (introduction d Aedes albopictus): majorité des traitements cette année, aléatoire (commanditaire ARS, plan antidissémination Chik. et Dengue, niveaux 0b, 1 ) Depuis quelques années contacts variés mais timides avec le monde apicole. 2011 : Protocole d informations avec relais l Adapro-LR, GDSA 66 et 13 2012 : Bilan avec Adapro-LR, réflexions sur les améliorations possibles, poursuite des rencontres des acteurs (syndicats ) pour élargir le réseau d information
Plus de 75 % des traitements anti-larvaires réalisés par avion...
Des traitements complémentaires au sol
Au final : Évaluation des résultats de traitement Résultats : sur Homme (norme OMS) et aussi à l aide de pièges Capture sur Homme Piège automatique Pièges à C0 2
Les «mises en eau artificielles» : Où? Depuis quand? Quelle proportion? 75 % des éclosions liées aux pluies, coup de mer 25 % des éclosions liées aux irrigations Ha 10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 1972 1974 Evolution depuis 40 ans des superficies d'éclosions à Aedes sp, liées à des mises en eau artificielles 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 -Imprévisible -Estival -Tous les facteurs de moindre efficacité
Des irrigations pour quels usages? 80 % pour dans le cadre d actions privées > 70 % : chasse et activités agricoles > 10 % Autres situations (débordement de milieux, activité salinière ) < 5 % Conservation des espaces naturels (actions publiques)
L EID Méditerranée : opérateur public en perpétuelle adaptation et dans une dynamique de recherche et développement 1999-2003 : projet LIFE-Environnement n Life99 ENV/F/000489 «Contrôle des moustiques nuisants dans les espaces naturels méditerranéens-proposition d une méthodologie pour la gestion durable d un site Ramsar en LR» A permis la mise au point d une méthodologie d évaluation de l impact de biocides (dont Bti) sur des milieux temporaires colonisés par les Aedes. 2004 : mise en place d une stratégie de suivi et d évaluation environnementale à l échelle opérationnelle de l EID Méditerranée (outil d auto-évaluation) 2010-2013 : projet LIFE + n LIFE08 ENV/F/000488 «Lutte contre les moustiques nuisants et vecteurs de maladies : proposition d une gestion intégrée compatible avec le développement durable»
Dispositif d évaluation environnementale Dispositif opérationnel de suivi / 2011
Recherche et développement : préalable indispensable aux actions opérationnelles Expérimentation d insecticides en vue de compléter la panoplie actuelle Optimisation des méthodes de traitement, pour une amélioration de l efficacité du Bti Évaluation des effets non intentionnels de la démoustication sur l environnement (PNETOX III, DiBBECO ) Connaissance des espèces cibles et surveillance des vecteurs potentiels
Efficacité, modes opératoires, environnement : Principales clés de réussite. 1. S inscrire dans une démarche de lutte intégrée en pérennisant une stratégie de lutte anti-larvaire Approche pluridisciplinaire : «communication» ; «opérationnel - lutte physique / insecticide» ; «expérimentation pour amélioration des connaissances et recherche d alternatives» ; «suivi et évaluation environnementale» 2. Garantir une application homogène des «modes opératoires» sur l ensemble du territoire, mais une nécessaire adaptation des pratiques 3. Poursuivre les indispensables communication «de proximité» et collaboration avec les acteurs 4. S assurer de la fédération des connaissances et des ressources («guide des bonnes pratiques») 5. S inscrire dans une démarche d amélioration perpétuelle : certification ISO 9001, dynamique de Recherche et Développement
Objectif simple et incontournable : éviter les conséquences d une nuisance non contrôlée!