L obésité et la précarité alimentaire en Belgique Morgane DANIEL Diététicienne Nutritionniste Réseau Santé Diabète Avril 2013
L Obésité
Obésité Mars 2013 Selon l OMS (organisation Mondiale de la Santé): «L Obésité a atteint les proportions d une épidémie mondiale de 2,8 millions de personnes». «Ce problème qui était autrefois réservé aux pays à revenu élevé, touche désormais les pays à revenu faible ou intermédiaire». «Les gouvernements, les partenaires internationaux, la société civile, les organisations non gouvernementales et le secteur privé ont tous un rôle essentiel à jouer pour contribuer à prévenir l obésité».
Obésité Mars 2013 Selon l OMS : «dans les pays en développement, il y a maintenant un même taux de mortalité lié à l obésité qu il y a avait 30 ans auparavant dans las pays industrialisés» «on constate plus d obésité chez la femme, mais plus de surpoids chez l homme»
Il existe 2 Sortes d obésité Obésité androïde Obésité gynoïde
Obésité androïde La graisse se situe au niveau du ventre Elle a des conséquences assez terribles sur l état de santé général. Elle est par exemple corrélée à des pathologies telles que l hypertension, l hyper-insulinémie, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type II Chez les femmes, à la ménopause, la prise de poids qu elle peut générer, constitue un bouleversement physiologique favorable à l évolution morphologique du gynoïde vers l androïde. Elle est la cause d une morbidité importante.
Obésité gynoïde La graisse se situe aux niveau des cuisses, des hanches et des fesses. Pour des raisons hormonales, cette forme d obésité se développe surtout chez les femmes avant la ménopause.
Classification en fonction du BMI BMI morphologie risque < 19 maigreur élevé 19<BMI<24,99 normal 25<BMI<29,9 surpoids modéré 30<BMI<35 obésité sévère >40 Obésité morbide très sévère
Obésité en Belgique Surcharge pondérale en Belgique ( BMI>25) -54% des hommes - 40% des femmes Obésité ( BMI> 30) - 14% de la population
Conséquences d une obésité morbide -maladies cardiovasculaires -dyslipidémies -hypertension -diabète de type II -. Aux USA, l obésité représente 75% des coûts de santé
Les causes de l obésité Elles sont multiples : - programmation génétique : la malnutrition fœtale entraine un petit poids de naissance pour le bébé, ce qui va crée une programmation de phénotype économe augmentation du au risque de pathologie métabolique à l âge adulte ( hypothèse de Barker)( attention aux enfants prématurés)
Les causes de l obésité - Prise de poids pendant la grossesse: Surpoids ou obésité de la maman pendant la grossesse + prise de poids importante ( surtout dans les derniers mois) risque de petit poids de naissance du futur bébé ( sauf si diabète)
Prise de poids pendant la grossesse Etude : J. Ode.k, Ramel.Se, 2012 June «Decelerated Early Growth in infants of Owerweight and obese mothers» Objective : to investigate the relationship between maternel pregnancy body mass index and early infant growth and body composition 59 mothers 18 were overweight 20 were obese Suivi du poids du foetus à partir de 2 mois de grossesse de la maman jusqu au 3 mois du bébé Résultats : sur les 59 femmes 53 femmes ont eu un bébé ayant un petit poids de naissance inférieur à 2kg800
Les causes de l obésité - Prédisposition biologique : - - sexe : la femme stocke plus de graisse que l homme - - ethnie: indiens Pimas d Arizona ( 90% de diabète de typeii), Aborigènes d Australie, Afro- Américains des Etats Unis
Les causes de l obésité - Prédisposition familiale: -risque accrue de développer une obésité chez l enfant si 1 des 2 parents est obèse (40%), est encore plus élevé si les 2 parents sont obèses ( 80%). Attention : taux de succès de la prise en charge diététique de l enfant est de 1/3 (importance d une prise en charge familiale) Remarque : Un enfant de 10 ans en surpoids à 80% de risque d être obèse à l âge adulte si un des parents l est
Les causes de l obésité -prédisposition dans le temps : - Adolescence - Grossesse - ménopause..
Les causes de l obésité - prédisposition sociale : - Le rapport taille / Poids ou BMI est souvent moins élevé chez les personnes ayant un niveau d études élevés. (Cf tableau)
Pourcentage de la population adulte( de plus de 18 ans) ayant un surpoids( BMI> 25), sur Bruxelles centre Niveau d instruction Taux brut en % N Primaire/ sans diplôme 53,7 329 Secondaire inférieure 41,9 372 Secondaire supérieur 40,8 666 Enseignement supérieur 32,1 1100 Source : Enquête de Santé organisée par l Institut de Santé publique, Belgique 2008
Pourcentage de la population adulte ( 18 ans et plus)présentant une obésité( BMI> 30) sur Bruxelles Centre Niveau d instruction Taux brut en % N Primaire/ sans diplôme 23 329 Secondaire inférieur 12,2 372 Secondaire supérieur 13,7 666 Enseignement supérieur 7,4 1116 Source : Enquête de Santé organisée par l Institut de Santé publique, Belgique 2008
Précarité alimentaire
Définition «la précarité alimentaire correspond au fait que la personne ne mange pas à sa faim et n apporte pas suffisamment d aliments à haute valeur nutritionnelle, ce qui peut engendrer un problème de santé lié à cette carence.»
Précarité alimentaire L alimentation est souvent: - trop énergétique - contient trop de graisses saturées - contient trop de sucres simples - pas assez de fibres alimentaires - pas assez Ω3 et beaucoup trop Ω 6 -pas assez de produits laitiers et de poissons - pas assez «d intérêt» ou un manque de connaissance pour une meilleure alimentation - souvent trop salé
Précarité alimentaire «c est au sein de groupes en cours de précarisation et dans la milieux populaires classiques (ouvriers et employés) que l obésité et le surpoids sont les plus fréquents..» (J.P Poulain and L. Tibère, 6 sept 2008, «Alimentation et précarité»,antropology of food, Manger pour vivre)
Précarité alimentaire A contrario, dans les milieux précaires et en grande précarité ( SDF.), l obésité est faible. «cette situation pourrait en partie s expliquer par le fait que de nombreux individus installés en grande précarité sont en forte restriction alimentaire : beaucoup ne mangent qu un seul repas par jour, souvent sous une forme simplifiée» (J.P Poulain and L. Tibère, 6 sept 2008, «Alimentation et précarité»,antropology of food, Manger pour vivre)
Le quartier des Marolles C est un quartier populaire, ou l on dénombre en terme de catégories sociale: - 43,7% d ouvrier - 30,8% employés La population est cosmopolite : sur les 11988 personnes déclarées aux registres de l état civil - 61 % sont Belges et 39% issus de l immigration
Le Quartier des Marolles Parmi ces communautés représentées, nous trouvons: - des personnes d origine marocaine (14%) - des personnes d origine espagnols - des personnes d origine française - des personnes d origine italienne - des personnes d origine congolaise Il faut tenir compte de ce facteur lors de la prise en charge du patient car la précarité alimentaire peut être du tout simplement au fait que la personne n a pas l habitude de consommer tel ou tel aliment
Les recommandations du plan national de nutrition santé ( PNNS)* - consommer un petit déjeuner -5 portions de fruits et légumes - 1 à 2 fois du poisson /semaine -maximum 1 fois/semaine des frites ou des croquettes - 1,5 litres d eau/jour
Consommation de fruits,légumes et poissons chez l homme ( ENS-2008) hommes fruits légumes poisson Belgique 59,8 83 63,3 Brabant wallon 58,3 80,6 70,4 Hainaut 56,4 80,2 57,9 Namur 54 85,3 58,9 Liège 56,2 77,5 59 Luxembourg 47,9 80,4 64 Bruxelles 60,7 72,8 67,7
Interprétations - Sur Bruxelles, l homme a tendance a manger plus de fruits que sur les autres régions de la Belgique -par contre, la consommation de légumes est la plus basse du pays ( ce qui est représentatif au sein des consultations diététiques des Marolles) - la consommation de poisson est correcte
Consommation de fruits, légumes et poissons chez la femme ( ENS-2008) femmes fruits légumes poissons Belgique 68,4 86,4 65 Wallonie 64,9 85,8 62,1 Hainaut 61,1 85,1 57,7 Liège 69,6 86,9 63,2 Luxembourg 56,7 85,8 71,2 Namur 69 90,9 63,1 Bruxelles 67,7 77,2 68,2
Interprétations Comme pour les hommes, les femmes en région Bruxelloise mangent moins de légumes que dans les autres régions de la Belgique Elles mangent moins de poissons que les hommes.
Consommation quotidienne de fruits et de légumes pour la population du centre de Bruxelles ni fruit ni légume 1 fruit,pas de légume 1 fruit et 1 légume pas de fruit et 1 légume
Consommation de frites et croquettes sur Bruxelles Consommation 1x/semaine: 2004 43% 2006 50% 2009 52% 2011 53%
Activité sportive Souvent oubliée par manque d intérêt ou de temps ou de disponibilité Impossibilité de la personne pour s inscrire dans une salle de sport ou un club ( aspect financier ) Manque de proximité du club ou de la salle de sport Pas assez d espaces verts
Achats des produits alimentaires au sein des Marolles - privilège des petits commerçants au sein des Marolles - paradoxalement plus chères mais plus proches - absence de véhicule par les habitants pour transporter des quantités plus grandes - Etude réalisée au Royaume -Uni qui montre le lien entre l implantation d un supermarché dans un quartier et la consommation de fruits et légumes
Conclusions Il faut continuer à développer et maintenir des méthodes d éducation à la santé auprès des population en situation de précarité alimentaire pour éviter les problèmes de surpoids et d obésité. Il est aussi important en plus d une bonne alimentation de pousser le patient à exercer une activité physique quotidienne.