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Lorsqu'ils peuvent s'offrir des vacances, les parents solo sont déplus en plus nombreux à choisir la formule club avec leurs enfants. Reportage à Capbreton, dans les Landes. Jean-Michel, 42 ans, étrenne les vacances d'été en solo avec son fils Alexandre, 9 ans. «Je suis séparé de la maman depuis un an. Nous sommes déjà partis en club cet hiver, c'est le plus simple pour moi comme pour lui, il est encore un peu jeune», explique cet homme réserve qui «préfère les séjours culturels à l'étranger». Dans cette résidence hôtelière de Capbreton (Landes), les adultes confient volontiers leurs enfants au club enfants. «Au moins 20 % des parents viennent seuls en vacances. On voit bien qu'ils ont besoin de souffler», repère Dominique, responsable des plus petits. Une veuve de quatre enfants lui laisse chaque midi sa petite dernière âgée de 2 ans. «C'est la seule solution pour pouvoir manger au restaurant en même temps que les autres.» Toutes les combinaisons familiales «De l'habituée qui vient trois fois l'an avec son garçon et ses deux filles à la grand-mère qui vient avec ses petits-enfants, sans oublier les familles recomposées, ici toutes les combinaisons sont possibles», observe Loïc, animateur. Ainsi, deux copines, venues chacune avec leur bébé, ont loué le même bungalow. Elles ont confié les petits à la puéricultrice, le temps de suivre les séances de balnéothérapie. Quant aux papas solo, «ils viennent surtout avec des enfants plus grands», observe Loïc. Un tarif à la personne «Ce n'est pas facile de suivre financièrement. J'ai attendu les offres de dernière minute pour réserver. Je m'en suis tiré pour 2.700 les deux semaines pour Alexandre et moi en pension complète», précise Jean-Michel, maître nageur en région parisienne. Le père et le fils sont logés dans une chambre double dont on a séparé les lits jumeaux. Donc pas de surcoût. «Nous appliquons un tarif à la personne et une réduction pour les enfants. Tout est facilité pour les familles, qu'elles soient éclatées, classiques ou monoparentales. Notre clientèle est le reflet de la société», affirme Dominique Lissait, le directeur du club, l'un des 56 que compte le S oupe Belambra. es journées bien remplies Le lendemain de leur arrivée, Jean- Michel et Alexandre, le nez bianchi par la creme solaire, observent, assis sur le sable brûlant, un groupe de surfeurs «Je vais inscrire mon fils aux cours de surf Le matin on frappe quèlques balles de tennis Puis je le confie au club enfants pour qu'il se fasse des copains» Pere et fils ont aussi prévu dè partir a la decouverte de la region Ils ne manqueront pas le petit train pour monter sur la Rhune, qui coiffe le Pays basque a 905 metres d'altitude Tout un agenda, pour remplir de bormes jourpees Tout le monde se côtoie Le soir, a l'heure de l'apéritif, ils ont déjà leur rituel a la terrasse du restaurant Alexandre avale d'une seule traite son cocktail «Barbapapa enchantée», et file rejoindre les enfants de son âge Jean-Michel, qui a quitte son short pour un pantalon et une chemise, profite de l'ombre des palmiers pour siroter lentement son demi de biere Une maman accompagnée de ses filles de 12 et 2 ans lui fait signe et le rejoint Elle est venue sans son man retenu par son travail «Mes vacances au club, j'y tiens ' Quand on part dans la maison familiale, je dois m'occuper de tout II n'y a qu'ici que je profite de vraies vacances», souffle-t-elle Les adultes, seuls ou en couple, n'ont plus qu'une idée en tête en ce début de soiree constituer la meilleure equipe pour les quiz de culture generale et le concours de chanson Laurence Valdés Page 2/5
Page 3/5 Jean-Michel a reserve deux semaines dans les Landes avec son fils. Au club, 20 % des vacanciers sont des parents solo.
Leur budget vacances est souvent limité Page 4/5 Plus de 4 familles monoparentales sur 10 ne sont pas parties en vacances en 2009 Essentiellement parce qu'elles n'en ont pas les moyens, selon une étude du Credoc publiée en mars 2010 La France compte 2,3 millions de familles monoparentales «La majorité ont moins dè 500 de budget vacances annuel Ceux qui partent malgre tout vont dans les clubs de vacances ou ils utilisent leurs aides sociales Maîs beaucoup ne partent qu'en courts sejours, voire uniquement une journee dans un parc de loisirs», indique Didier Anno, du cabinet d'experts Protourisme Les aides sociales attribuées par les caisses d'allocations familiales - les bons Vacaf- ne couvrent pas l'écrasant budget Pour ceux qui peuvent néanmoins partir, l'offre évolue «II y a dix ans, les parents isoles étaient tres peu représentes dans les clubs de vacances Aujourd'hui le schema monoparental s'est banalise Le tabou est complètement en train de se renverser», observe Philippe Laurançon, president de Vacanciel, une agence de voyage qui pratique des réductions pour les familles La plupart des voyagistes développent des tarifs spécifiques - Belambra, Club Med, VVF, Look voyages, Nouvelles Frontieres, Jet Tours, Vacances Transat notamment Les associations aussi cherchent a procurer des avantages Famille Plus délivre un label aux communes qui font des efforts en proposant par exemple des hébergements en chambre familiale ou en suite junior L'Association française des soles joue la débrouille et l'entraide «On s'organise par le biais du forum Internet, explique Denis Schaffner, president de cette association qui regroupe 7 000 membres On s'invite les uns les autres d'une region à l'autre, on répertorie les bons plans, on prend des locations à plusieurs, on se regroupe pour ne pas payer le supplement chambre seul, on négocie des prix de groupe avec les touroperateurs C'est economique et toujours convivial» www asso-des-solos fr
Page 5/5 Un séjour spécial monop 1 «Partir en solo avec ses enfants et pourquoi pas revenir en duo». Telle est la formule proposée par l'agence de voyage Je pars en famille. «Rien à voir avec les villages de vacances», explique Isabelle Milon, qui organise ces nouveaux séjours exclusivement pour les familles monoparentales. «Manger en tête à tête avec son enfant comme toute l'année, ne pas se voir de la journée, se retrouver seule le soir au milieu des couples et être considérée comme une menace par les épouses jalouses : très peu pour moi!» lâche Emmanuelle, qui s'est inscrite, avec son fils de 12 ans, au premier week-end organisé en juin dans la vallée de Chamonix. Au programme : accrobranche pour les enfants et spa pour les parents le matin, randonnée et dîner au refuge le soir. Le lendemain rafting pour tout le monde. «Avant on faisait souvent du camping, mais on commençait à en avoir marre d'être juste tous les deux», raconte Emmanuelle, ravie d'avoir pu rencontrer d'autres adultes dans son cas. Ces vacances entre parents solo lui ont tellement plu qu'elle a passé une annonce sur un forum Internet pour louer un gîte en Andalousie avec une autre maman seule. L'affaire est conclue, elles partiront en août. www.jeparsenfamille.com