COMPTE-RENDU DE L ANIMATION PEDAGOGIQUE DU MERCREDI 26 JANVIER 2005. LA LECTURE LITTERAIRE AU CYCLE 3 1ERE PARTIE : LA LECTURE LITTERAIRE Si la lecture littéraire et en particulier la littérature de jeunesse a depuis longtemps fait son entrée à l école ( dès la maternelle importance de l album dans la familiarisation de l élève avec l écrit, puis dans l apprentissage et la maîtrise de la lecture au Cycle 2), les IO de 2002 lui confèrent un nouveau statut en introduisant le concept d interprétation des textes littéraires. Lire c est comprendre nous dit-on. Apprendre à lire devrait être apprendre à comprendre. Faire lire et vérifier que le texte a été «compris» repose désormais sur une conception plus exigeante de la compréhension. On passe de la compréhension littérale à la compréhension plus «fine», dite implicite. Compétence devant être acquise à la fin du Cycle 2, c est à dire identification des mots et sens des mots écrits. C est le sens premier que l on postule explicite ou explicable sans dissension. C est à dire, construire le sens en établissant des relations entre les éléments du texte, déduire ou induire des informations complémentaires à ce qui est explicite dans le texte. NB : On travaille l implicite au Cycle 2 à l oral uniquement sur des textes lus par l adulte. L interprétation, c est l ouverture sur une pluralité de sens possibles. C est la mobilisation de connaissances antérieures d ordre culturel, la prise en compte de la connaissance du monde et des compétences linguistiques. Lire ce n est pas seulement retirer des informations du texte, c est mettre en relation ses connaissances du moment avec celles issues du texte. «C est la forme explicite de la compréhension, c est une interaction dialogique entre le lecteur et le texte» (C. TAUVERON). La compréhension se travaille lors des activités de reformulation, des relevés de mots ou expressions dans le texte pour justifier, de l utilisation des paraphrases et par la mise en inférence. On quitte donc le terrain du sens premier pour celui et ceux du sens second, de la construction du sens, des intentions et des effets de sens. Le sens second renvoie souvent aux valeurs et aux comportements puisque les récits concernent la vie d êtres humains réels ou fictifs. Pour le maître, il s agit de permettre au lecteur de travailler sur ses capacités d élaboration de significations et de susciter dans la classe questionnements et débats sur des points circonscrits et qu il a choisis. La lecture littéraire nécessite de la part du lecteur un investissement personnel, une certaine connivence avec le texte. Page 1 sur 5
2EME PARTIE : LA LECTURE DES ŒUVRES LITTERAIRES, LA MISE EN RESEAU DES LIVRES. Références IO : Document d accompagnement des programmes «Littérature» (1 et 2). Document d accompagnement des programmes «Lire, écrire au Cycle 3», Page 26. 1. Lire des œuvres littéraires : Apprendre à comprendre et mettre en relation «ce que je sais» et «ce que dit le texte». 2. L organisation du parcours sur le cycle : a) Le choix des œuvres : Selon différents critères de complexité liés : à la présentation du livre. à l univers de référence de l œuvre. aux personnages. à la situation. à la façon dont les choses sont racontées. b) La conduite de la classe : La lecture littéraire s organise autour d une œuvre qui peut être courte (poèmes, fables, albums, nouvelles, ) ou plus amples (romans, pièces de théâtre, ). Généralement, un module de lecture ne doit pas durer plus de trois semaines. L enseignant doit préparer avec soin le cheminement dans l œuvre en prenant garde à réserver à sa propre lecture à haute voix les passages clés et les passages complexes. La lecture suivie collective et systématique de tout l ouvrage, page après page, n est plus à valoriser comme seule pratique de la lecture d un ouvrage de littérature en classe (Cf., conférence de M. COUTE, bulletin départemental spécial N 27). Les types de lecture pour lire une œuvre longue complète peuvent être les suivants : - La lecture à haute voix du maître. - La lecture silencieuse des élèves. - Le résumé partiel que le maître élabore de certains chapitres et qu il donne à lire aux élèves. - La lecture à haute voix des élèves. Assurer la compréhension : - Situer, mettre en contexte et rappeler ce qui a déjà été lu. - Jouer sur l anticipation. - Imaginer des suites possibles. - Retourner au texte. Page 2 sur 5
Lire et interpréter l image : Elle participe, aux côtés de la mise en texte, à la proposition d interprétation. C est donc l ensemble texte image qui doit être compris et interprété. - Effet de redondance - Complémentarité - Juxtaposition - Récits parallèles - Divergence, 3. Les compétences à construire et les dispositifs pédagogiques à mettre en œuvre : a) Entrer dans un ouvrage : la lecture longue. (Témoignage de Pascale Cros à propos du livre «La Rencontre» de Allan W. Eckert). b) Entrer dans la culture littéraire, c est : Adopter une posture interprétative (Cf. 1 partie du compte rendu). Mettre les œuvres en débat. Le sens n est pas donné, il se construit dans la relation entre le texte et l expérience sociale et culturelle de l élève. Il peut se pratiquer par rapport au thème, aux personnages, aux valeurs esthétiques et morales en pratiquant les cercles de lecture. Les élèves peuvent aussi discuter des livres qu ils aiment ou qu ils veulent faire partager aux autres. Le maître peut aussi présenter un livre qu il a particulièrement apprécié afin de donner aux élèves l envie de le lire. NB : Pour transmettre le goût de lire, il faut avoir découvert le bonheur de lire et être un bon animateur du livre. Il est évident que les enfants doivent avoir clairement accès à des livres. Pratiquer les débats interprétatifs. Mettre les lectures en réseau, c est à dire explorer l univers de la lecture en faisant se répondre les livres. (Cf. le tableau mise en réseau des livres joint en annexe). Utiliser le carnet de lecture qui sert à constituer une anthologie de la classe et conduit les enfants vers des lectures personnelles. L anthologie de classe en s enrichissant devient une anthologie personnelle. Mémoriser, restituer des extraits de textes particulièrement appréciés (lien possible avec le cahier des textes appris). Mettre en voix un texte court pour faire entendre son interprétation. c) L évaluation de la lecture littéraire : C est une évaluation indirecte ainsi qu un moyen de régulation par le biais du carnet de lecture et des attitudes des élèves (évolution de l appétence). Page 3 sur 5
CONCLUSION : La littérature à l école, dans les programmes de 2002, vient de se fixer deux objectifs majeurs pour le cycle 3 : L un qualitatif : Le programme de Cycle 3 vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge. Il permet ainsi que se constitue une culture commune susceptible d être partagée y compris entre générations. L autre quantitatif : Chaque année, 2 classiques et huit ouvrages appartenant à la littérature de jeunesse contemporaine, sélectionnés ou non dans la liste indicative du ministère. REFERENCES : Les deux documents d accompagnement et d application : - Littérature au Cycle 3 tomes 1 et 2. - Lire et écrire au Cycle 3. Conférence de M. COUTE, bulletin départemental spécial N 27. Page 4 sur 5
Le réseau formel Le réseau centré sur le contenu La catégorie (album, BD, conte, poésie, théâtre, roman + documentaire) L auteur : ses autres productions L illustrateur L ouvrage de référence Les thèmes et les explorations induites (historiques, géographiques, faits de sociétés, comportements et valeurs ) o Les motifs : la forêt, la mise à l épreuve, le combat, la peur. pour les contes La découverte, la rencontre, l exploration pour le roman d aventure. La fausse piste, la chambre close, le crime parfait pour le roman policier Les personnages types (la sorcière, le loup, le héros invincible, le détective, l avare, le débrouillard, ) La structure du récit (linéaire, randonnée, accumulation, circulaire, enchâssé, ) Exploration d un genre (conte de fée, fable, documentaire, énigme policière ) L utilisation d un point de vue (ex : Une histoire à 4 voix (Anthony Brown), Les valeurs et les comportements : la différence, la tolérance, l amitié, la solidarité, le racisme, la violence, Page 5 sur 5