COMPRENDRE CE QU ILS COMPRENNENT LES NIVEAUX DE COMPREHENSION DANS L AUTISME ET AUTRES TROUBLES ENVAHISSANTS DU DEVELOPPEMENT
LES CARACTERISTIQUES DE L AUTISME (critères res de la CIM 10, recommandations de la HAS)
(1) Langage (type réceptif ou expressif) utilisé dans la communication sociale (2) Développement des attachements sociaux sélectifs ou des interactions sociales réciproques (3) Jeu fonctionnel ou symbolique A. Présence, avant l âge l de 3 ans, d anomalies ou d altd altérations du développement, dans au moins un des domaines suivants :
(1) Altérations qualitatives des interactions sociales réciproques, manifestes dans au moins deux des domaines suivants : (a) absence d utilisation adéquate des interactions du contact oculaire, de l expression faciale, de l attitude corporelle et de la gestualité pour réguler les interactions sociales (b) incapacité à développer (de manière correspondante à l âge mental et bien qu existent de nombreuses occasions) des relations avec des pairs, impliquant un partage mutuel d intérêts, d activités et d émotions (c) manque de réciprocité socio émotionnelle se traduisant par une réponse altérée ou déviante aux émotions d autrui ; ou manque de modulation du comportement selon le contexte social ou faible intégration des comportements sociaux, émotionnels, et communicatifs (d) ne cherche pas spontanément à partager son plaisir, ses intérêts, ou ses succès avec d autres personnes (par exemple ne cherche pas à montrer, à apporter ou à pointer à autrui des objets qui l intéressent) B. Présence d au d moins six des symptômes décrits d en (1), (2), et (3), avec au moins deux symptômes du critère re (1) et au moins un symptôme de chacun des critères res (2) et (3) :
(a) retard ou absence totale de développement du langage oral (souvent précédé par une absence de babillage communicatif), sans tentative de communiquer par le geste ou la mimique (b) incapacité relative à engager ou à maintenir une conversation comportant un échange réciproque avec d autres personnes (quel que soit le niveau de langage atteint) (c) usage stéréotypé et répétitif du langage ou utilisation idiosyncrasique de mots ou de phrases (d) absence de jeu de «faire semblant», varié et spontané, ou (dans le jeune âge) absence de jeu d imitation sociale. (2) Altérations qualitatives de la communication, manifestes dans au moins un des domaines suivants :
LES TROUBLES DU LANGAGE EXPRESSIF LES TROUBLES DU LANGAGE RECEPTIF LES TROUBLES DE LA COMMUNICATION EXPRESSIVE LES TROUBLES DE LA COMMUNICATION RECEPTIVE LES TROUBLES DE LA FONCTION SYMBOLIQUE LES TROUBLES COGNITIFS QUI AGGRAVENT TOUTES CES DIFFICULTES LES TROUBLES DU LANGAGE ET DE LA COMMUNICATION
Des difficultés s particulières res pour comprendre le monde des non- autistes Le manque de théorie de l esprit Les troubles de reconnaissance des visages et de la voix humaine Les troubles sensoriels, en + ou en - Le manque de cohérence centrale Les troubles de l attention, en+ ou en- Les troubles de la mémoire, en + ou en Les troubles des fonctions exécutives
LA PERSONNE AUTISTE SE NOIE DANS LE BAIN DE LANGAGE
«Connaître c est pouvoir reconnaître c est-à-dire pouvoir confronter toute expérience perceptive à l ensemble des expériences antérieures. L élaboration de ces connaissances repose sur des convergences multisensorielles ( ) Connaissance et action sont indissolublement liées. Le langage acquiert au cours du développement un rôle de plus en plus important dans la connaissance différenciée du monde des objets en permettant la dénomination» Abrégés Neurologie 12 ème édition Masson LA COMMUNICATION : UN PROCESSUS COGNITIF
Ce qui est compréhensible pour la personne autiste La personne autiste ou «le penseur visuel» VERMEULEN P., (2005), Comment pense une personne avec autisme, Paris, Dunod
Mais «une croix, un verre, des fourchettes, un autre verre, une fusée e ou une voiture, un parapluie»
Et quand je regarde, je vois «un crayon, le numéro 19» LE RÔLE CRUCIAL DE LA PERCEPTION
«METTRE DU SENS» «ECHANGER DU SENS» UNE PARTIE DE LA PROBLEMATIQUE AUTISTIQUE
«METTRE DU SENS» : UN RÔLE FONDAMENTAL Où O
COMMUNIQUER C EST C ECHANGER DU SENS
PARLER SANS COMPRENDRE, EST-CE PARLER..?
L OBSERVATION EN SITUATIONS STRUCTUREES OU NON STRUCTUREES (ex : VINELAND) OBSERVER LA CAPACITE A LA FORMATION DU SYMBOLE : LE ComFor COMMENT COMPRENDRE CE QU ILS COMPRENNENT
Les niveaux de compréhension NANS, I. & VAN BERCKELAER-ONNES I.A. (2004), Making sense in a fragmentery world, communication in people with autism and learning disability, AutismVol.8(2) 197-218 LES NIVEAUX D ACCES D AU SENS
Le niveau sensoriel Le niveau présentatif La barrière de l accès au sens Le niveau représentatif Le niveau méta représentatif
A ce niveau, l environnement est perçu comme apportant des sensations, de lumières, de couleurs, de bruits, de textures Il n est porteurs ni de sens ni d informations Il est porteur de sensations Le niveau sensitif ou sensoriel:
A ce stade, la personne est capable de percevoir que deux objets, photos, images sont différents. Si un détail change, la couleur par exemple, l objet peut devenir tellement différent pour la personne autiste que sa reconnaissance en sera altérée. Il n est pas rare qu une personne autiste boive dans un verre particulier et ne puisse pas boire dans un autre, l autre verre, étant différent par un critère (couleur, taille, dessin) n est plus reconnu comme étant «le verre» A ce stade, la personne est cependant capable d associer deux photos ou deux images ou même deux mots écrits identiques Niveau présentatif
C est pareil mais je ne sais pas ce que ça a veut dire!
Ce n est n pas pareil mais je ne sais toujours pas ce que ça a veut dire!!!
Dès lors, la personne peut donner un sens à ce qu elle voit et accède au concept. Elle peut comprendre que le dessin d un verre représente un autre verre. Elle peut comprendre aussi en voyant le pictogramme d un verre qu elle doit boire. Niveau représentatif :
Et ça, ce n est n pas tout à fait pareil et pour tant cela signifie la même chose!!!
La personne peut donner un jugement sur le dessin ou l objet, le texte, la situation qu elle a devant elle : s agit-il d une œuvre d art, d un dessin d enfant, c est beau, c est bon, etc. Niveau méta m représentatif :
Lequel préférez rez-vous?
Ou des histoires de crayons! EN SITUATION DE PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE
sensoriel présenta tif objets stéréotypies Possibilités de tris, pareil/pareil photos stéréotypies Tris, lotos pareil/pareil Images pictos Mots écrits stéréotypies Tris, lotos pareil/pareil stéréotypies Tris, lotos pareil/pareil représen tatif Tris d objets de tailles et de couleurs différents Tris d objets de tailles et de couleurs différents Tris d objets de tailles et de couleurs différents Compréhension écrite de mots Métareprésen tatif C est un crayon de couleur qui dessine bien! La photo est floue! Oh, il est un peu tordu! Il est COD du verbe dans cette phrase Mots parlés Pas de compréhension Pas de compréhension Compréhension verbale Je sais le dire en anglais! écholalie
Sensoriel : manger, stéréotyper, jeter, sentir
A ce stade, les expérience sensorielles peuvent prendre une fonction de signal, faisant que la situation devient reconnaissable
Présentatif : faire des lotos d images ou de photos
C R A Y O N C R A Y O N Mais aussi de lettres ou de mots
Représentatif : associer ce qui est pareil et pourtant différent
A ce stade, on transmet d abord de l information mais pas forcément du sens Mais on travaille en parallèle les aspects cognitifs de la communication, en l occurrence l accès au concept, à la représentation
Ou encore
CRAYON Mais aussi des mots à des images
Crayon crayon crayon Ou des mots de graphies différentes
A ce stade on utilise des techniques de communication symbolique Sans oublier de travailler la généralisation de ces concepts
PLUS GENERALEMENT
Structurer le temps en fonction de ce qu ils comprennent Structurer l espace pour qu ils comprennent immédiatement ce qu ils ont à faire Structurer l activité pour qu ils la comprennent : le début et la fin claire Offrir des relations et des règles stables et cohérentes Comment leur apporter de l information plutôt que du sens?
Structurer le temps en fonction de ce qu ils comprennent : l emploi l du temps ex : les objets
Tout en respectant ce qui leur est utile ou indispensable
Leur permettre de visualiser le temps qui passe Ou attention au sens que nous mettons aux minutes et aux secondes!!!
Comment leur permettre de nous transmettre des informations Mais aussi du sens
LES OUTILS ALTERNATIFS ET/ OU AUGMENTATIFS DE COMMUNICATION Le plus connu : le PECS Pictures Exchange Communication System BONDY A. & FROST L., (2002), Manuel d apprentissage du PECS, ed. Pyramidal Educational Product, Inc. Les signes : Makaton, Coghamo, LSF Les téléthèses : B.A.Bar, Gotallk Mais ce n est pas en restaurant l outil que l on restaure la fonction
Attention à l usage systématique des pictogrammes et même des photos dans les carnets de communication! Respecter leurs difficultés à mettre du sens Accepter un style de perception fondamentalement différent Un outil alternatif de communication compréhensible pour la personne autiste!
Une démarche individualisée Utiliser différentes formes d augmentation de la communication Adapter l outil au niveau de compréhension Mettre en place un outil alternatif de communication c est c :
En conclusion, de nous à eux, communiquer mieux, ce n est n pas parler plus ni communiquer plus!! C est C communiquer autrement C est aussi renoncer à de fausses croyances d enfermement, de bulle, d absence de désir, de blocage et de déblocage
«J essaie de faire le triste mais ça ne marche pas Parfois les gens ne comprennent pas que je suis triste alors je vais leur taper dessus. Je fais le mieux possible, j y y peux rien».. Walter