Méthodes pour observer, analyser, rendre compte et agir. Méthodes pour observer, analyser, rendre compte et agir 1. La démarche et la posture 2. Les méthodes d observation et de recueil de données 3. Analyser et rendre compte 4. Agir en contexte de changement 1. La démarche et la posture D. Glaymann Chapitre 4 1
Les étapes de la démarche Question(s) de départ Documentation et entretiens exploratoires Formulation de la problématique Construction du modèle d analyse Observations et recueil d informations Analyse des résultats Interprétation et conclusions Restitution 2. Les méthodes d observa=on et de recueil des données Typologie des méthodes d observa=on O B S E R V A T I O N par intermédiaires personnelle INDIRECTE DIRECTE PARTICIPANTE L observateur étudie des informations recueillies par d autres, des «échos» venant des acteurs sociaux. L observateur étudie les phénomènes sur le terrain et interroge lui-même des acteurs sociaux. L observateur devient acteur pour vivre «de l intérieur» les faits et les interactions qu il veut analyser. Cas particulier RECHERCHE ACTION L observateur est un acteur de ce qu il étudie et n a pas seulement un objectif de connaissance. D. Glaymann Chapitre 4 2
Les paradoxes de l observateur Observation indirecte directe participante Position de l observateur Outils Avantages Inconvénients Paradoxes Extériorité par rapport à l objet Statistiques et témoignages déjà recueillis, écrits divers Potentiel de forte neutralité axiologique, accès à des informations inaccessibles Compréhension abstraite et incomplète En «observant» sans observer lui-même, l observateur risque de faire des erreurs d analyse liées à une connaissance partielle Présence passive Observations in situ, entretiens avec des acteurs, mesures quantitatives Possibilité de voir, d écouter, de sentir soi-même en évitant les «filtres» d interprétation Risque de modification des réalités du fait de l observation L observateur risque de modifier ce qu il observe du fait de sa présence, donc d analyser une situation artificielle Présence active Insertion dans le groupe observé, participation aux interactions étudiées Connaissance «de l intérieur» : accès à des secrets, des non-dits, de l informel Risque de perturbation de l interprétation du fait de son engagement personnel L observateur devenu acteur de ce qu il observe risque de perdre la capacité d analyse en raison des liens qu il a noués Le choix des «bonnes» méthodes «La recherche sociologique ne peut faire l économie d utiliser successivement ou concurremment les deux démarches, de faire appel aux données globales que fournit la connaissance statistique, et, en même temps, aux résultats des enquêtes les plus particulières et les plus minutieuses. Les unes et les autres contribuent à l effort pour rendre intelligibles les conduites sociales et les relations entre les hommes.» D. Schnapper, 1999, p. 13 Les problèmes d échan=llonnage (1) «Quel que soit le type de recherche que l on effectue, la question de l échantillonnage constitue toujours un problème fondamental. Quel que soit le sujet qui nous intéresse, nous ne pouvons en étudier tous les cas - et nous n avons d ailleurs aucune raison de vouloir chercher à le faire. Toute entreprise scientifique s efforce de découvrir quelque chose qui puisse s appliquer à toutes les choses d un certain type en en étudiant quelques exemples, le résultat de cette étude étant, comme on dit, généralisable à tous les membres de cette classe de choses.» H. Becker, 2002 D. Glaymann Chapitre 4 3
Les problèmes d échan=llonnage (2) «Dans une enquête qualitative, seul un petit nombre de personnes sont interrogées. Elles sont choisies en fonction de critères qui n ont rien de probabiliste et ne constituent en aucune façon un échantillon représentatif au sens statistique. Il est surtout important de choisir des individus les plus divers possibles. [ ] L échantillon est donc constitué à partir de critères de diversification en fonction des variables qui, par hypothèse, sont stratégiques, pour obtenir des exemples de la plus grande diversité possible des attitudes supposées à l égard du thème de l étude.» G. Michelat, 1975, p. 236 Les entre=ens Un outil très riche, mais très exigeant. Entretiens directifs et semi-directifs ; individuels et collectifs. Le choix des interlocuteurs. La rédaction des guides d entretien. Les entretiens tests. La conduite des entretiens (temps, posture, matériel) La reprise et le décryptage des réponses. Les ques=onnaires Un autre outil très riche et complexe. Questions ouvertes et questions fermées : nature, avantages et risques. L importance de l ordre des questions. La formulation des questions. Qu est-ce qu une «bonne» réponse et un «bon» questionnaire? Les problèmes de transmission et de récupération des questionnaires. Quelques précautions. D. Glaymann Chapitre 4 4
3. Analyser et rendre compte Analyser des contenus, interpréter des informa=ons Trier les réponses. Analyser les faits et les propos. Éviter les biais (effets des influences, manque de recul, biais de confirmation). «L entendement humain, une fois qu il s est plu à certaines opinions (parce qu elles sont reçues et tenues pour vrai ou qu elles sont agréables), entraîne tout le reste à les appuyer ou à les confirmer ; si fortes et nombreuses que soient les instances contraires, il ne les prend pas en compte, les méprise, ou les écarte et les rejette par des distinctions qui conservent intacte l autorité accordée aux premières conceptions, non sans une présomption grave et funeste.» F. Bacon, Novum Organum, 1620 Analyser des données sta=s=ques La question de la représentativité des échantillons. Travailler les «données» chiffrées. Interpréter et commenter les résultats recueillis. Lire un graphique, un tableau. Corrélation et causalité : les pièges à éviter. Calculer des indicateurs ponctuels et dynamiques significatifs. D. Glaymann Chapitre 4 5
L évolution de la durée du travail dans différents pays de l OCDE (1950-2006) Évolution des décès et de la Décès en milliers infantile 1985 560,4 9,9 1990 534,4 9,2 1995 540,3 9,1 5,0 2000 540,6 8,9 4,5 2005 538,1 8,5 3,8 2010 551,2 8,5 3,6 2011 545,1 8,4 3,5 2012 569,9 (p) 8,7 3,5 2013 569,2 (p) 8,7 3,6 2014 (p) 556,0 8,4 3,5 Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y c. Mayotte à partir de 2014. Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil. Décès annuels en France métropolitaine de 1901 à 2014 en milliers 900 800 700 600 500 400 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Note : les nombres de décès pendant la Première Guerre mondiale ne comprennent pas les pertes militaires, soit approximativement 1 350 000 personnes entre 1914 et 1918. Les nombres de décès pour la période 1939-1945 ne comprennent pas non plus les décédés par faits de guerre, soit approximativement 600 000 personnes. Source : Insee, statistiques de l'état civil. Espérance de vie - Mortalité 3.6 Source : Insee Première, 1273, janvier 2010 Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil. Espérance de vie à différents âges en France en 2000, 2005 et 2014 Évolution de l'espérance de vie selon l'âge Hommes Espérance de vie, taux de et taux de infantile dans le monde en moyenne Source 2010-2015 : INSEE, TEF 2015 Espérance de vie à la naissance Hommes Femmes infantile Femmes 2000 2005 2014 (p) 2000 2005 2014 (p) 0an 75,2 76,7 79,2 82,8 83,8 85,4 1an 74,6 76,0 78,5 82,1 83,1 84,7 20 ans 56,0 57,4 59,8 63,4 64,3 65,9 40 ans 37,2 38,4 40,6 43,9 44,8 46,2 60 ans 20,4 21,4 23,1 25,6 26,4 27,7 Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y c. Mayotte à partir de 2014. Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil. Espérance de vie à la naissance Hommes Femmes Europe Afrique Allemagne 78,2 83,1 10,9 3 Afrique du Sud 54,9 59,1 12,9 38 Autriche 78,5 83,5 9,4 3 Congo (Rép. dém. du) 48,1 51,6 15,5 109 Belgique 77,9 83,0 10,0 3 Égypte 68,7 73,5 6,5 19 Bulgarie 69,9 77,2 15,8 9 Kenya 59,7 63,5 8,3 52 Danemark 77,2 81,4 10,1 3 Nigeria 52,0 52,6 13,4 76 Espagne 78,8 85,2 8,7 3 Soudan 60,2 63,8 8,4 55 Estonie 68,9 79,5 13,6 4 Tanzanie 60,0 62,7 8,6 49 Finlande 77,3 83,6 9,6 2 Amérique France 78,2 85,1 8,9 3 Argentine 72,5 79,8 7,7 11 Grèce 78,3 83,0 10,4 4 Brésil 70,2 77,5 6,5 19 Hongrie 70,4 78,5 13,4 5 Canada 79,3 83,5 7,5 4 Irlande 78,4 82,7 6,4 3 Colombie 70,3 77,6 5,6 16 Italie 79,5 84,9 10,1 3 États-Unis 76,4 81,2 8,3 6 Lettonie 66,6 77,5 15,7 7 Mexique 74,9 79,7 4,5 14 Lituanie 66,0 78,1 13,9 5 Asie Norvège 79,3 83,5 8,4 3 Bangladesh 69,8 71,3 5,7 32 Pays-Bas 78,9 82,8 8,6 4 Chine 74,0 76,6 7,2 13 Pologne 72,2 80,5 10,5 5 Inde 64,6 68,1 7,9 44 Portugal 76,8 82,8 10,3 3 Indonésie 68,7 72,8 6,3 26 Rép. tchèque 74,5 80,6 10,6 3 Japon 80,0 86,9 9,8 2 Roumanie 70,2 77,4 12,5 11 Pakistan 65,6 67,4 7,0 65 Royaume-Uni 78,5 82,4 9,4 4 Philippines 65,3 72,2 6,0 21 Russie 61,7 74,3 Rendre 15,5 10 compte Océanie Slovaquie 71,5 79,2 10,3 5 Australie 80,2 84,7 6,6 4 Suède 79,7 83,8 9,6 2 Nouvelle-Zélande 79,1 82,9 7,0 4 Suisse 80,1 84,9 8,2 4 Papouasie-Nlle-Guinée 60,3 64,5 7,7 48 Note : les données de ce tableau sont issues de projections pour la période de 2010 à 2015. Source : ONU (World Population Prospects : The 2012 revision). Espérance de vie à la naissance et taux de infantile de 1950 à 2014 espérance de vie à la naissance taux de infantile Espérance de vie des femmes Espérance de vie des hommes infantile 60 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Champ : France métropolitaine. Population 35 Le respect des règles formelles. 90 85 80 75 70 65 L impératif de rigueur. Les biais (influences subies, tendance à la confirmation) infantile 60 50 40 30 20 10 0 D. Glaymann Chapitre 4 6
4. Agir en contexte de changement Agir mais comment? Les tentations du management instrumental ou purement pragmatique. Un pilotage du changement raisonné est possible. L importance de savoir ce que l on fait, d anticiper les effets des changements et de donner toute sa place à la dimension humaine des décisions organisationnelles. Références bibliographiques du chapitre Beaud S., Weber F., Guide de l enquête de terrain, La Découverte, «Guides Repères», 1998 Becker H., Les ficelles du métier (Comment conduire sa recherche en sciences sociales), La Découverte, 2002 Quivy R., Van Campenhoudt L., Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, 1995 Schnapper D., La compréhension sociologique, PUF, 1999 Bourdieu P. (Dir.), La Misère du monde, Seuil, 1993 Dubet F., Injustices. L expérience des inégalités au travail, Éditions du Seuil, 2006 Durkheim É., Le Suicide [1897], PUF, «Quadrige», 1990 Goffman E., Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux [1961], Éd. de Minuit, 1968 Kaufmann J.-C, La Femme seule et le prince charmant, Pocket, 1996 Lazarsfeld P., Kahoda M., Zeisel H., Les Chômeurs de Marienthal [1931], Éd. de minuit, 2000 Pinçon M., Pinçon-Charlot M., Voyage en grande bourgeoisie (journal d enquête), PUF, «Quadrige», 2002 Tristan A., Au front, Gallimard, 1987 Wallraff G., Tête de turc, La Découverte, 1986 Weber H., Du Ketchup dans les veines. Pourquoi les employés adhèrent-ils à l organisation chez McDonald s?, Érès, 2005 D. Glaymann Chapitre 4 7