Section des Formations et des diplômes Evaluation des licences de l Université Grenoble 1 Joseph Fourier Juin 2010
Section des Formations et des diplômes Evaluation des licences de l Université Grenoble 1 - Joseph Fourier Juin 2010
Section des Formations et des diplômes Rapport sur l'offre de formation "licence" de l'université Grenoble 1 - Joseph Fourier 2010
Préambule L'Université Grenoble 1 - Joseph Fourier (UJF) affiche une politique de formation ambitieuse visant à combiner au mieux, dès le parcours de licence, la culture de l'excellence et l'égalité des chances à l'université, la formation à la recherche de pointe et une réponse adaptée aux besoins socio-économiques régionaux et nationaux. Sa structure a évolué pour soutenir cette politique, et des moyens importants, tant financiers qu'humains sont déployés pour la mettre en pratique. Forte des actions lancées dans le passé, l'ujf a mis en œuvre de manière très efficace les dispositifs nationaux lancés au cours des dernières années, tel que le Plan de Réussite en Licence par exemple. Dans l'ensemble, on peut considérer que les dispositifs développés à l'échelle de l'ufj en matière de formation, au niveau du L en particulier, créent un environnement de grande qualité pour le fonctionnement des mentions. Plusieurs services centraux participent activement à la formation des étudiants en général et, en particulier, à celle des étudiants en licence. L'Observatoire des Formations et du suivi des Etudiants (OFE) mène une action de suivi des étudiants et d'évaluation. Il produit des indicateurs nombreux et pertinents qui aident à évaluer les formations, les effets des mesures mises en œuvre, et aussi à déceler les problèmes subsistants. La CELAIO, (CELlule d Aide à l Insertion et à l Orientation, SCUIO) assume des responsabilités importantes pour l'orientation et l'accueil des nouveaux bacheliers, et participe à l'orientation tout au long des études. Le Service des Relations Internationales assure l'accueil des étudiants étrangers. Le Service Formation Continue Alternance et Apprentissage (SFCAA), sous l'autorité d'un vice-président dédié, gère la politique de l'ujf dans ce domaine. Le Service Universitaire de Pédagogie (SUP), le Service des Enseignement Transversaux (SET) et le Service des langues, viennent en appui aux formations pour apporter des compétences complémentaires à celles du cœur de métier. L'offre de formation en licence soumise pour évaluation a été bâtie sur une analyse détaillée de la politique mise en œuvre durant le dernier quadriennal et de ses résultats. Les réussites et les insuffisances sont en général clairement identifiées et servent à l'élaboration de nouvelles mesures et à l'amélioration des dispositifs existants. Les soucis d'analyse et d'évaluation des effets des dispositifs mis en place sont convaincants, même si la mise en œuvre en reste souvent difficile. Une volonté de simplification de l'offre de licence et donc d'amélioration de sa lisibilité a présidé à l'élaboration de la nouvelle maquette. Des efforts notables ont été obtenus, même si dans plusieurs cas, la structure des mentions reste encore complexe et n'a pas toujours permis d'évaluer correctement le bien-fondé de certains parcours. Dans l'ensemble, la politique menée par la direction de l'université Grenoble 1 en matière de formation est remarquable sur bien des points. Pourtant, les évaluations portées sur les mentions sont souvent plus nuancées. Il semble que les dossiers soumis à l'évaluation ne comportent pas toujours les informations pertinentes sur la déclinaison des actions au niveau de chaque mention. Une proportion élevée des dossiers tend plutôt à reproduire les présentations des mesures générales adoptées par l'université, sans en montrer l'application dans la mention, ou l'implication de l'équipe pédagogique de la mention dans la mise en œuvre des dispositifs généraux. Le travail de suivi réalisé par l'ofe permet de définir quelques grandes tendances sur l'évolution de la formation et son efficacité. Au cours des dernières années, le nombre de bachelier s'inscrivant à l'ujf a diminué de près de 20 %. Parallèlement, on note une baisse du nombre d étudiants venant du département de l'isère ou de la région et une augmentation du nombre d étudiants extérieurs à la région ou venant de pays étrangers. Le taux de réussite à la licence en trois ans a diminué, légèrement dans le domaine Sciences, technologie, santé (STS) et plus nettement en Sciences et technologie des activités physiques et sportives (STAPS). La tendance a été inverse dans le domaine Sciences humaines et sociales (SHS). Cette tendance, malgré la politique d'aide à la réussite mise en œuvre, est inquiètante et devrait faire l'objet d'une analyse afin de mieux comprendre les causes et de mener une politique encore plus efficace. En revanche, les taux de réussite en L3 sont bons, 74 % en STS et STAPS et >90 % en SHS. 3
1 Pilotage des licences Avis argumenté et synthèse de l'évaluation (A+, A, B ou C) : B Le pilotage des licences doit être examinés à plusieurs niveaux. A celui de l'université, la direction de l'ujf fait preuve d'une politique innovante et met en œuvre des mesures et dispositifs qui améliorent le pilotage de la formation en licence. De nombreuses initiatives ont été prises pour soutenir l'excellence et lutter contre l'échec. Les moyens humains et financiers sont mobilisés pour que ces initiatives aient une chance de succès. On peut citer comme exemple la création de stage d'excellence permettant aux étudiants ayant les meilleurs résultats de faire un stage rémunéré dans un laboratoire, et cela dès la licence. D'un autre côté, l'ujf a mis en place un dispositif "emploi étudiant" qui est en plein essor (350 étudiants en 2009 pour un budget de 400 000 ; 750 étudiants prévus en 2010 avec un budget de 750 000 ) qui permet d'offrir un tutorat ou une aide aux étudiants de licence. De même, un effort important de gestion des ressources humaines a été consenti pour prendre en compte les actions des enseignants référents, et déployer le potentiel enseignant nécessaire pour mettre en place les enseignements en petits groupes. Depuis 1999, l'ujf a mis en place une procédure d évaluation par les étudiants du contexte de leur formation d une part et des enseignements d autre part. Un chargé de mission enseignant-chercheur a été nommé (depuis 2000) pour animer une «commission d évaluation des formations et des enseignements» composée de 13 correspondants enseignants des composantes impliquées, de 2 élus étudiants, de 2 enseignants du SUP (Service Universitaire de Pédagogie), de 2 membres de l OFE (Observatoire des Formations et du suivi des Etudiants), et du vice-président CEVU. Grâce à l'action de l'ofe, l'université dispose d'une bonne connaissance des effectifs étudiants en licence. Une batterie d'indicateurs fait l'objet de statistiques détaillées qui permettent un pilotage conscient et responsable. Grâce à ce suivi, les résultats des étudiants et les enquêtes d insertion professionnelle sont pris en compte dans le pilotage des formations. L'UJF a aussi su se doter de services centraux susceptibles de promouvoir à l'échelle de l'université les décisions qu'elle prend. La CELAIO et le Service des Relations Internationales par exemple coordonnent respectivement l'accueil des nouveaux bacheliers et des étudiants étrangers afin d'assurer une insertion et une orientation efficaces. De même, l'ujf procède à un renforcement de l organisation pédagogique afin de l'adapter à une complexité croissante dûe à la superposition des enseignements normaux et de ceux des nouveaux dispositifs (réorientations, passerelles, semestres décalés). L'implication forte de l'université dans le pilotage des formations, son engagement à lutter contre l'échec et pour l'excellence semble être bien relayé par le Département des Licences Sciences et Technologie (DLST), qui coordonne les deux premières années de licence pour le domaine Sciences, technologie, santé, ainsi que par l'équipe pédagogique qui coordonne les deux premières années de STAPS communes respectivement à 4 puis 3 mentions. L'impression qui ressort de l'évaluation des mentions est que dans bien des cas, les équipes pédagogiques sont beaucoup moins impliquées dans la qualité du pilotage des mentions dont elles sont responsables. Dans plusieurs dossiers, la composition des équipes pédagogiques, et surtout leur organisation et leur mode de fonctionnement n'apparaissaient pas. De même, la prise en compte des évaluations (étudiants, enseignements) dans le pilotage des mentions et la valorisation auprès des secteurs publics et privés ressortent comme des points faibles. Ces insuffisances sont moins présentes dans les projets de mention du domaine STAPS, mais semblent exister pour le pilotage de la 3 ème année des mentions. En revanche, la mention Géographie et aménagement du domaine SHS, peut-être parce qu'elle doit être auto-suffisante, a mis en place un pilotage plus incisif. L'existence d'un département spécifique de Licence de Sciences et Technologie (DLST) permet d'avoir une vision synthétique des mesures adoptées par l'ujf au niveau de la licence et de coordonner leur mise en œuvre. Il semble toutefois que les mentions ne vont que rarement au-delà de ces mesures en essayant de mieux les adapter aux spécificités des disciplines et des étudiants de la mention. Il est possible que cette impression vienne d'une présentation trop réduite des mentions au profit des mesures générales rédigées par le DLST. En effet, les jugements tendent à être moins sévères dans les domaines STAPS et SHS. Afin de ne pas desservir la qualité de l'offre de licence de l'ujf, il est souhaitable que, dans le futur, les équipes responsables des mentions portent une plus grande attention à la valorisation de leur implication dans les mesures générales et des actions propres à la mention. Les dossiers fournis donnent trop souvent l'impression qu'il existe des mesures et des actions fortes à l'échelle de l'université qui ne sont pas relayées dans les projets pédagogiques des mentions. 4
Ceci est particulièrement sensible, par exemple, en ce qui concerne les compétences transversales, la détection des étudiants en difficulté, le suivi des cohortes ou l'information aux lycéens, qui devraient faire l'objet d'une attention particulière au niveau de chaque mention, en complément des actions organisées à celui de l'université. On peut aussi, à ce propos, s'interroger sur le partage des responsabilités entre le DLST et les UFR disciplinaires. Cette structure, un peu complexe, peut entraîner des reports mutuels de responsabilité entre les deux structures si la coordination entre elles n'est pas excellente. De plus, il est dommage que toutes les disciplines scientifiques ne soient pas representées dans l équipe de direction du département DLST. Points forts : Un pilotage rigoureux et innovant de la formation de licence par l'université. La mise en œuvre de moyens financiers et humains correspondant aux ambitions de l'université. La mise en place de services centraux pertinents fortement impliqués dans la mise en œuvre de la politique de l'ujf. Des relais efficaces aux échelons intermédiaires : DLST, équipes pédagogiques coordonnant les années communes à plusieurs mentions. Points faibles : Des dossiers n'accordant que trop peu de place aux spécificités des mentions au profit des actions et mesures générales. Un pilotage des mentions qui assez souvent paraît relâché, se reposant sur l'action des niveaux supérieurs. Une prise en compte souvent limitée des évaluations dans le pilotage des mentions. Une connaissance fréquemment superficielle des cohortes et du devenir des étudiants. Un manque d'implications dans les actions de valorisation du diplôme auprès des lycéens et des secteurs publics et privés. 2 Projet pédagogique Avis argumenté et synthèse de l'évaluation (A+, A, B ou C) : B Le projet pédagogique de licence bénéficie dans son ensemble de la politique menée par l'université Grenoble 1 en matière de formation. Il est particulièrement pertinent, diversifié, et conjugue très bien formation donnant accès à l'emploi à l'issue de la licence et formation préparant à une poursuite d'études en master et au-delà. L'articulation avec les mentions de master est en général excellente et l'adaptation aux emplois paraît aussi être très bonne, quoique le suivi dans ce domaine soit encore en phase de développement. L'offre de licence est organisée en trois domaines : - Domaine STS : 8 mentions dont Biologie, Chimie et procédés, Informatique et mathématiques appliquées, Mathématique, Mécanique et ingénierie, Physique et génie électrique, Sciences de la Terre et de l'environnement, Sciences exactes et naturelles localisée à Valence. Ce dispositif est complété par 31 spécialités de licence professionnelle. - Domaine SHS : 1 mention en Géographie et aménagement co-habilité avec l'université Pierre Mendes France, complétée par 3 spécialités de licence professionnelle. - Domaine STAP : 4 mentions dont Management du sport, Education et motricité, Entrainement sportif, Activité physique adaptée et santé, complétées par 1 spécialité de licence professionnelle. Ces quatre mentions ont en commun l'année de L1 et trois d'entre elles l'année de L2. La spécialisation est progressive et prépare aux quatre L3 spécifiques. Pour le domaine STS, l'ensemble des grands champs des sciences est couvert et tous les projets pédagogiques de mention ont été jugés pertinents même si les dossiers déposés n étaient pas entièrement recevables pour l expertise et que cela a entraîné pour pratiquement toutes les mentions une note B. La préparation de la maquette soumise à l évaluation a intégré une analyse des points forts et faibles de l'offre existante, ce qui a quand même permis de simplifier et d améliorer l'offre de licence. Cependant, l organisation retenue pour la licence se rapproche plus d un dispositif en mention et spécialités probablement plus adapté au niveau master qu au niveau licence. 5
Aussi, il aurait été peut être plus judicieux de présenter une seule offre de formation en licence Sciences et technologies regroupant un tronc commun d enseignements disciplinaires qui s ouvraient progressivement vers les 8 mentions devenues alors des parcours. Pour le domaine STAPS, le projet pédagogique d'ensemble est jugé pertinent, les quatre mentions visant à donner aux étudiants sortant de la licence des profils et des compétences bien identifiés et complémentaires correspondant aux fiches RNCP nationales. De la même manière, le projet pédagogique du domaine SHS est solide, bien organisé et bénéficie d'un potentiel fort d'enseignement. En ce qui concerne l'offre de formation en licence pour le prochain quadriennal, elle est compacte et simple au niveau des mentions. Elle couvre les principaux champs disciplinaires, pour STS en particulier, et elle est bien diversifiée pour STAPS. Sa structure ne montre pas de modification importante comparée à l'offre de licence du précédent quadriennal. En revanche, malgré une réduction importante du nombre de parcours en licence, en particulier en STS (de 19 à 13), voulue par l'ujf consciente de la complexité de l'offre à ce niveau, la structure des parcours en licence reste complexe. De nombreux parcours sont proposés, parfois dans plusieurs mentions, et il pourrait y avoir encore des redondances. Les dénominations de parcours changent d'une année sur l'autre dans de nombreux cas, et la diversité est fréquemment supérieure en L1 qu'en L2 ou L3. Cette complexité risque fort de nuire à la clarté de l'offre pour les nouveaux bacheliers et même aux étudiants qui ont certainement besoin d'un mode d'emploi détaillé pour construire leur parcours de licence. Parmi les cas particulièrement déconcertants, on peut signaler l'existence d'un parcours Mathématiques et informatique au sein de la mention Mathématiques et d'une mention Informatique et mathématiques appliquées qui offre le même parcours. De même, il serait souhaitable que pour le parcours Sciences de la vie et de la Terre, proposé dans les mentions Biologie et Sciences de la Terre et de l'environnement, l'articulation entre les deux mentions soit précisée. De nombreuses actions ont été mises en œuvre par l'université pour améliorer l'offre pédagogique en licence. Ce rapport n'a pas la prétention d'être exhaustif dans ce domaine, mais vise simplement à illustrer la richesse de la politique d'établissement en matière de formation au niveau licence. L'UJF développe une politique d'établissement visant à favoriser la participation de chercheurs ou de professionnels de services ou d'entreprises à l'enseignement. Pourtant, cette volonté ne se traduit pas toujours au niveau des mentions. Plusieurs mentions des domaines STS et SHS, considérant leurs objectifs de formation, devraient faire un effort dans cette direction, car la formation des étudiants pourrait bénéficier d'une participation accrue de professionnels. Il est donc souhaitable que ce cap soit maintenu jusqu'à ce que les effets se fassent sentir au sein de mentions. Depuis 2008 a été mis en place un Service Universitaire de Pédagogie (SUP), structure transdisciplinaire ayant pour tache d'accompagner les enseignants et enseignants-chercheurs dans leurs activités d enseignement à l Université. Son objectif est de créer une dynamique de progression favorisant l ouverture et l innovation pédagogique. Le renforcement de la formation expérimentale et analytique des étudiants de licence représente un objectif fortement affirmé par la direction de l'ujf. Un effort remarquable a été réalisé pour le développement des enseignements expérimentaux dans le cadre de plateformes attachées à une composante ou mutualisées. Il est à signaler que des activités dans ce domaine sont organisées pour les lycéens par quelques disciplines. La formation à et par la recherche dès la licence est aussi un axe fortement soutenu par l'université. Une initiation à la recherche existe au niveau L3 sous la forme d'une UE assurant cet objectif par la réalisation de projets personnels. De plus, un soutien à l'excellence a été mis en place. Des "Stages d excellence" de 4 à 8 semaines, en laboratoires de recherche, encadré par un membre du laboratoire, sont proposés aux meilleurs étudiants de L1 et L2 (20 à 40 par an), qui perçoivent une rémunération. La préparation aux métiers de l'enseignement, soit au niveau Professeur des Ecoles, soit par la poursuite d'une formation post-licence, bien que représentant une priorité de la direction de l'établissement, manque parfois de clarté. Le partage de certains parcours entre plusieurs mentions (par exemple : parcours SVT, proposé dans les mentions Biologie et Sciences de la Terre et de l'environnement) ne permet pas toujours de voir l'articulation du pilotage entre les diverses mentions, ni le gain pédagogique qu'apporte ce partage. Dans d'autres cas, les modifications de parcours (par exemple : Géographie et histoire intégré au parcours Géographie, espace et société) sont trop sommairement présentées, ce qui ne permet pas de s'assurer qu'elles ne s'accompagnent pas d'une perte d'efficacité dans la préparation aux métiers de l'enseignement. 6
Un gros effort est fait par l'université pour renforcer l'acquisition de compétences complémentaires pendant la licence. L'apprentissage de l'anglais et la formation C2i sont imposés et organisés à l'échelle de la formation. Cette politique est relayée par les mentions de manière satisfaisante, mais la pratique de l anglais mériterait d être renforcée. En ce qui concerne l'acquisition de compétences transversales par les étudiants de licence (analyse de problème, définition des approches, organisation du travail, synthèse des résultats obtenus ), il a été noté que pour une proportion importante de mentions elle n'apparaît pas de façon explicite. C'est pourtant au sein des mentions que chaque étudiant pourra développer ces compétences et que ses progrès pourront être évalués. Cette faiblesse peut traduire un défaut de présentation de plusieurs projets ou une prise en compte insuffisante de l'importance d'une acquisition continue et précoce de ces compétences. La présentation souvent trop succincte du contenu et des spécificités de chaque mention ne permet pas de lever le doute. Une attention particulière devrait être portée sur ce point dans le futur. L'Université Grenoble 1 met en œuvre dès la licence, une politique visant à favoriser la mobilité des étudiants. Cette politique est à double sens : favoriser la mobilité des étudiants français vers l'étranger et favoriser le brassage avec les étudiants étrangers. A cette fin, ont été mis en place : un enseignement de l'anglais renforcé, des parcours internationaux en licence (Chimie-Biologie ouvert en 2008, un autre en préparation) et des modalités renforcées d'accueil et d'insertion des étudiants étrangers. Une politique de développement des TICE existe aussi et les moyens sont en constante augmentation. En revanche, l'utilisation de ces moyens dans les mentions n'apparaît pas toujours dans les dossiers analysés. Dans les mentions du domaine STAPS, l'utilisation des ressources du numérique paraît insuffisante et devrait être renforcée. Le système de compensation des notes sur six semestres avec les notes de S5 + S6 10 n'est pas clairement justifié et paraît complexe. Son efficacité a été clairement mise en doute au cours de cette évaluation. Ce système, qui n'adhère pas aux recommandations nationales en la matière, ne favorise pas nécessairement une évaluation saine de la qualité des étudiants et pourrait entrainer une dévalorisation du diplôme de licence. Une compensation limitée au semestre est souhaitable. L'Université Grenoble 1 développe une politique ambitieuse de formation continue et elle est fortement impliquée dans le Plan Régional pour l Emploi. Cette politique est pilotée par un vice-président Formation Continue qui dirige aussi le Service commun Formation Continue Alternance et Apprentissage (SFCAA). Ce service gère et administre l ensemble de l activité de l UJF dans ce domaine. De plus, une procédure de Validation des Acquis de l'expérience (V.A.E) pour les diplômes délivrés par l'ujf a été créée. Cette validation est décidée par une Commission de Validation d'acquis de l'expérience qui comprend des universitaires et un représentant du milieu socio-professionnel. Les résultats obtenus dans le domaine de la formation continue sont excellents. Une fois encore, un contraste existe entre la politique de l'ujf et la transcription au niveau des mentions. Pour l'ensemble des mentions évaluées, une insuffisance a été notée dans le domaine de la formation continue, les dossiers n'abordant parfois pas du tout cet aspect de l'offre. Là encore, il peut s'agir d'un effet de transfert de la responsabilité des équipes pédagogiques vers la direction de l'université. Néanmoins, il reste difficile d'évaluer l'implication des équipes pédagogiques dans les dispositifs développés par l'ujf. Points forts : Une offre de licence pleinement justifiée couvrant les principaux domaines de compétences de l'université. Un potentiel d'enseignement élevé soutenu par des laboratoires renommés. Une structure bien pensée qui offre un appui solide aux mentions. Points faibles : Un nombre de parcours encore élevé malgré l'effort réalisé. Une organisation complexe des parcours, probablement peu lisible pour les étudiants. La multiplicité des parcours en première année, parfois plus nombreux que pour les années suivantes, paraît discutable. Une formation plus homogène en première année et conduisant à une spécialisation progressive en L2 et L3 est fortement suggérée. Des partages de parcours entre mentions dont la justification n'apparaît pas et qui risquent d'accroitre la complexité de l'offre. Le système de compensation sur 6 semestres, malgré la condition que les notes de S5 + S6 soient 10, ne correspond pas aux recommandations nationales en la matière. Une réflexion devra être menée à ce sujet. 7
3 Dispositifs d aide à la réussite Avis argumenté et synthèse de l'évaluation (A+, A, B ou C) : A+ Depuis plusieurs années, l'université Grenoble 1 affiche une volonté de lutte contre l'échec en licence. Cette ligne a été renforcée avec la mise en place du Plan national pour la Réussite en Licence (PRL). 4 axes forts structurent le dispositif de lutte contre l'échec à l'ujf : - une détection avancée des difficultés potentielles, - la mise en place précoce de tutorats pour les soutiens méthodologique et disciplinaire, - une stratégie de lutte contre "l empilement des échecs", - la multiplication des enseignements en petits groupes (réduction des cours en amphis au profit de Cours/TD et interrogations orales). Le Plan Réussite en Licence mis en place est doté d'un pilotage fort impliquant la direction des services transversaux et la direction des différents domaines. L'action commence avant le baccalauréat. La politique de communication avec les lycées est en développement et a augmenté considérablement entre 2006 et 2008/2009. A l'échelle de l'académie, a été mis en œuvre le chantier ASUR (Articulation Second degré UniveRsité), qui a donné lieu à une convention-cadre signée par le recteur et les cinq présidents des Universités de l Académie. Les interventions auprès des lycéens ont été multipliées et le nombre de lycées associés s'est accru alors que le nombre de classes parrainées a stagné. L'UJF affiche 21 lycées partenaires de l Académie en Isère, Drôme ou Ardèche. Le dispositif mis en place intervient à 2 niveaux : une rencontre annuelle avec les conseillers d'orientation et les professeurs principaux des classes terminales (Journées académiques) prépare la "Journée du lycéen" ("portes ouvertes"). Afin de guider le choix des futurs bacheliers, plusieurs plates-formes expérimentales sont ouvertes aux lycéens en Biologie et en Physique. Pour le futur, les Universités de Grenoble ont en projet la création de journées d information en direction des élèves de première, afin d'apporter une information bien en amont de l'admission Post Baccalauréat (APB). Depuis 2 ans, le dispositif national APB (Admission Post Bac) a pris la suite des mesures déjà existantes à l UFJ. Dès les résultats du Bac connus, un entretien individuel est organisé afin d'aider à l'orientation des nouveaux bacheliers. Chaque élève préinscrit qui le demandait a pu bénéficier d un message type ou de conseils/recommandations plus personnalisés fondés sur l'analyse du dossier. En complément, une semaine d accueil et d intégration est organisée à l'université et comprend un module d'orientation. Les nouveaux étudiants bénéficient d'un accompagnement par des étudiants tuteurs. Les années suivantes, un accueil est organisé au niveau de l équipe pédagogique. Cet aspect n'est toutefois que rarement développé dans les dossiers des mentions. De plus, une orientation active a aussi été instituée pour préparer à l'entrée en master : entretiens individuels et forum des masters (CELAIO), réunion collectives d'information et permanence d'enseignants. En addition aux efforts faits pour améliorer l'orientation avant l'entrée à l'université, l'ujf affiche une priorité pour la lutte contre le décrochage précoce en recherchant une détection précoce des étudiants en difficulté et en proposant des actions de soutien aidant éventuellement à une réorientation. Des moyens financiers importants sont mobilisés à cette fin : de nombreux étudiants sont contractés (~300 en 2009) pour assurer un tutorat, un accueil en bibliothèque ou en salle informatique "libre service", ou une aide au C2i. L'enseignement en petit groupe est développé en multipliant les "cours-td", en particulier en mathématiques, en physique et en informatique. La fonction d'enseignant-référent est développée. Les responsables de mention et de parcours œuvrent comme enseignants référents et, dans certains parcours, une rencontre individuelle avec un enseignant référent a été instaurée. Cette politique de personnalisation de l'aide et des actions de lutte contre l'échec est particulièrement intéressante ; elle demande une mobilisation importante de moyens humains. Elle témoigne de l'engagement fort de l'ujf dans la lutte contre l'échec. En cours d'études, plusieurs moyens sont mis en œuvre par l'ujf pour informer les étudiants sur les possibilité de réorientation et les options post-licence (insertion professionnelle, poursuite d études). Cette politique semble bien relayée jusqu'au niveau des mentions et parcours, mais les dossiers expertisés donnent souvent peu d'indications sur la manière dont ces relais fonctionnent. La politique d'aide à la réussite bénéficie des études systématiques réalisées par l'ofe en matière d'évaluation des étudiants et des formations, de suivi interne (études de cohorte, de trajectoires) et externe des étudiants, et d insertion professionnelle (>25 % de réponse sur une population donnée). Il n'y a pas, pour l'instant, d'évaluation de la prise en compte des résultats de ce suivi des étudiants ou des évaluations. C'est certainement un domaine dans lequel une amélioration devrait être recherchée. 8
Des passerelles multiples ont été mises en place pour aider à la réorientation. Le "Passeport des Écoles d'ingénieurs Polytech" (PEIP) offre la possibilité d'accéder à l'issue d'un L2 à l'une des écoles d'ingénieurs du réseau des Écoles Polytechniques Universitaires. Dans ce cadre, les étudiants suivent en L1 et L2 un des parcours de la licence en adéquation avec leur projet de poursuite en école d ingénieur. Un passage de l'iut vers le L3 est possible, de même que du L1 vers le DUT1 pour les étudiants en échec au S1 général. Des enseignements spécifiques au S2 permettent dans ce cas de préparer la réorientation. En licence, la réorientation vers une licence professionnelle reste marginale malgré la politique mise en œuvre. La poursuite d'études reste l'objectif privilégié. La mise en place du BAIP, dont une des principales missions est aussi l orientation, devrait permettre une évolution. Points forts : Politique de lutte contre l'échec en place depuis plusieurs années, renforcée par le Plan de Réussite en Licence. Dispositifs d'orientation initiale et de réorientation au cours des études nombreux, bien organisés aux divers niveaux. Moyens humains importants : tuteurs, enseignants référents Détection précoce des étudiants en difficulté. Lutte contre le décrochage et l'empilement d'échec. Point faible : Manque d'analyse des effets de cette politique sur la réussite des étudiants. 4 Insertion professionnelle et poursuite d'études choisies Avis argumenté et synthèse de l'évaluation (A+, A, B ou C) : A L'offre de formation professionnalisante est diversifiée avec, en complément des nombreuses licences professionnelles, des mentions qui ont bien intégré cette dimension et donnent aux étudiants les moyens de préparer une recherche d'emploi à l'issue de la licence. L'absence d'un BAIP (Bureau d'aide à l'insertion Professionnelle) est regrettable, mais l'université en a conscience et la création de ce service est programmée. Le suivi post-licence des étudiants commence à être efficace au niveau de l'université, même si le recul n'est pas encore suffisant pour se livrer à des analyses détaillées. L'OFE mène ce type d'enquète et obtient des résultats encourageants (>25 % de réponses). On ne retrouve pas l'équivalent au niveau de la plupart des mentions qui n'ont qu'une connaissance très incomplète du devenir des étudiants qu'elles forment. Ce trait paraît particulièrement net dans le domaine STAPS. Un effort dans ce sens serait souhaitable afin d'améliorer les formations et optimiser les chances des étudiants, qu'ils optent pour une poursuite des études ou pour une recherche d'emploi. L'articulation entre licences et masters est reconnue excellente dans tous les domaines. Des moyens ont été mis en place pour assurer une bonne information et orientation des étudiants pendant la licence. Probablement, ces aspects, auxquels s'ajoute un taux en général élevé de réussite à la licence, font que la poursuite d études après la licence reste l'option la plus souvent choisie par les étudiants. Points forts : Une offre de formations professionalisantes large et bien construite, combinant les licences professionnelles et les mentions de licence. Une excellente prise en compte, aux divers niveaux de responsabilité, de la nécessité de donner aux étudiants des compétences leur permettant de trouver un emploi. Mise en place d'un suivi post-licence dont l'efficacité s'accroît. Points faibles : Absence d'un Bureau d'aide à l'insertion Professionnelle. Suivi post-licence des étudiants parfois insuffisant au niveau des mentions. 9