Camille Machou, Nina Ravel, Pola Spicuglia OKILÉBIZZAR A la manière de Claude Ponti... e Atelier de lecture et d écriture d albums de la 5 C du collège Sylvain Menu animé par Mmes Bibert et Cériez 2017-2018
Un soir de Sans-lune, un petit être naquit dans le village de Tralala. Comme tous les Tralaliens, le petit sortit d'un œuf carré. Et lorsque celui-ci eut éclos, tous les Tralaliens se rassemblèrent autour du nouveau-né et s'exclamèrent «OH! QU' IL EST BIZARRE!»
Et c est vrai que cet enfant était vraiment étrange : il avait deux yeux bleus, une bouche, un seul nez et de grosses joues biens potelées. De chaque côté de son visage se trouvaient deux petites oreilles à la forme étrange. Mais surtout il avait deux mignonnes pattes qui, au lieu d être palmées, avaient cinq doigts minuscules. Bien que personne ne se moquât de lui, Okilébizzar se sentait exclu et différent. Un jour, alors qu il lisait seul dans un coin, il trouva enfin la solution à tous ses problèmes. Et cette solution avait pour nom la Rosanorme. Cette fleur si particulière avait un pouvoir très spécial Tout d abord elle poussait sur la montagne aux étoiles. Pour accéder à cette montagne trèsbeaucousuperhaute il fallait escalader la Grandourse. Dès qu il eut appris les vertus extraordinaires de cette fleur, Okilébizzar se dit qu il fallait absolument qu il la trouve. La Rosanorme avait le pouvoir de rendre n importe qui normal aux yeux des autres. Et comme Okilébizzar désirait plus que tout être normal, comme tout le monde, il fit son baluchon et partit vers l avant-ture.
Il prit seulement un pot de marmelade et son meilleur et seul ami Jean-Paul Casserole qui était un très bon cuisinier. Il écrivit un court mot d adieu à ses proches pour leur expliquer qu il partait vers l avantture afin d être normal et de ne plus leur faire honte. Il partit donc en direction des étoiles avec Jean-Paul Casserole. Après avoir lu la lettre d adieu, toute la famille d Okilébizzar se mit à pleurer ou plutôt à pleuvoir, car quand les Tralaliens pleuraient, un nuage se formait au-dessus de leur tête et pleuvait sans arrêt. Ils plurent durant toute la semaine des dix-dimanches.
De son côté, Okilébizzar marchait vers l'avant-ture. Il traversa une sombre forêt, puis suivit un sentier. Soudain, il entendit des bruits provenant d'un buisson. Il se rapprocha afin d'entendre ces paroles. Il tendit sa petite oreille couleur chair et entendit cela : «849 fois 868 = 736932 ; 849 fois 869 = 737781 ; 849 fois» Okilébizzar sauta par dessus le buisson. Il aperçut un petit être qui avait une longue barbe blanche. Okilébizzar s'écria : «Bonjour! Que faites vous?
- Enfin c'est évident! Je récite la table de 849! Laissez moi multiplicationner en paix! 849 fois 870... - Je m appelle Okilébizzar, et vous? - Quel nom étrange! Vous ne me semblez pas bizarre pourtant... Vous êtes un humain comme les autres! En tout cas je m'appelle Pitt-Agore. - Un humain? Mais pourtant je suis un Tralalien, juste un Tralalien très différent! - Vous leur ressemblez beaucoup! Réfléchissez-y... D'ailleurs, que faites-vous par ici? - Je suis à la recherche de la Rosanorme. Savez-vous si je suis dans la bonne direction?
- Sans vouloir me vanter, en plus d'être un génie des mathématiques, je suis un professionnel de l'astronomie, je me repère donc très bien par rapport aux étoiles. Si vous voulez je peux vous escorter Mais si cela ne vous dérange pas, je vais continuer à multiplicationner en chemin car je dois faire travailler mon cerveau surpuissant. En toute modestie bien sûr. - Pas de problème! Je vous présente Jean-Paul Casserole C'est un fabuleux cuisinier. - Quel étrange créature!» Et ils repartirent vers l'avant-ture...
Le lendemain, Jean-Paul Casserole prépara de délicieuses Tartibulles de marmelade qu'il mangèrent en chemin. Un peu plus loin, ils arrivèrent à une falaise. De l'autre côté du fossé, ils aperçurent Blaise et tous ses amis. «Bonjour, dit Okilébizzar. Je suis à la recherche d'une fleur. Pourriez-vous nous aider à traverser?» Les poussins se consultèrent un instant et dirent : «Bien sûr! Si vous répondez à notre énigme, nous vous ferons traverser. Voici l'énigme : Elle a le pouvoir de rendre normal n'importe qui qui désirerait changer, mais voulez-vous être comme tout le monde? Réfléchissez-y à deux fois avant de l'arracher. - C'est la Rosanorme! - Bien sûr! Bravo! Comment avez-vous si vite trouvé? - C'est cette fleur que je recherche. - Oh! Alors vous êtes dans la bonne direction!»
Les poussins formèrent une gigantesque poussichaîne afin de les faire traverser par dessus le canyon. «Merci beaucoup pour votre aide! - De rien et bonne recherche de fleur! Mais si j'étais vous, j'éviterai de la prendre : C'est votre différence qui fait de vous un être unique! - Bien, je vais y réfléchir! Merci encore pour vos conseils!» Et ils reprirent leur route vers la Grandourse.
Après quarante-douze heures de marche, ils atteignirent la porte aux étoiles qui devait les mener à la Grandourse. Dehors le ciel était d'un bleu profond et couvert de nuages cotonneux. Dès qu'ils passèrent la porte, la nuit les envahit. Ils aperçurent mille étoiles. Sous le choc, Jean-Paul Casserole se mit à bouillir et Pitt-Agore s arrêta même de multiplicationner. Ils escaladèrent la Grandourse et arrivèrent enfin au pied de Pluton la gardienne de la montagne aux étoiles. «Bonjour, je m appelle Oki - Je sais comment tu t appelles, qui tu es, et qui sont tes amis. Je sais aussi pourquoi tu es là. Tu as fait preuve de beaucoup de courage et je vais donc te laisser accéder à la Rosanorme. Mais avant cela, petit héros, je vais te poser une question : y as -tu bien réfléchi? Sans toi, ta famille n est rien. Depuis ton départ, tous les Tralaliens pleuvent. Ils t aiment plus que tu ne le crois.»
Pluton disparut soudain dans la voie lactée. Okilébizzar réfléchit durant cinq jours et deux nuits et finalement, il s avança vers la Rosanorme, tendit la main pour la cueillir et dit : «J ai bien réfléchi et j ai décidé de ne pas la prendre. J ai compris que je n avais pas besoin d être comme tout le monde pour être aimé. Au revoir Pluton, je rentre chez moi!» Okilébizzar se remit en route et, il en était sûr, dès son retour, le soleil brillerait à nouveau au-dessus de la tête des Tralaliens.