LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DU TRAVAIL: DES NOUVEAUX ENJEUX JEAN-PIERRE BRUN PROFESSEUR TITULAIRE DE LA CHAIRE EN GESTION DE LA SANTÉ ET DE LA SÉCURITÉ DU TRAVAIL SITE
1 LES SAVOIR-FAIRE DE PRUDENCE 2 LA SANTÉ PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL 3 LES JEUNES ET LA SST
QUELQUES STATISTIQUES Chaque jour 3000 employés blessés Chaque minute 82 000$ en indemnisation (Canada) Un accident du travail survient toutes les 9 secondes Jours perdus représentent 71 000 emplois par année Coûts directs et indirects = 10 milliards $
LES SAVOIR-FAIRE DE 1 PRUDENCE
PROFONDEUR DE L ANALYSE CAUSALE Profondeur de l'analyse causale cause 4 cause 3 cause 2 cause 1 Humain Technique Humain & Technique Organisationnel
QUELQUES QUESTIONS DE DÉPART QUESTIONS À SE POSER? Quelles sont les principales causes d accidents du travail? Quels moyens sont à notre disposition pour comprendre les AT? Pourquoi les accidents du travail ne se produisent pas? Quels moyens sont à notre disposition pour comprendre pourquoi les accidents du travail n arrivent pas?
COURBE NORMALE DES COMPORTEMENTS DE SÉCURITÉ 80% comportements sécuritaires 10 % Comportements de peur 10% comportements non sécuritaires DEGRÉ DE SÉCURITÉ
L ERREUR HUMAINE N EXPLIQUE PAS TOUT! APPROCHE COMPORTEMENTALE L humain est considéré irrationnel L erreur humaine est accordée à celui pose l action de travail, mais elle peut aussi se situer en amont On ne s intéresse qu aux actions qui échouent (risque) et non aux actions qui réussissent (prudence) On ne voit plus que la majorité des gens ont généralement des comportements sécuritaires Le défi n est plus de comprendre la prise de risque, mais de comprendre les savoir-faire de prudence
APPROCHES COMPORTEMENTALES APPROCHE EFFICACITÉ COÛT Disciplinaire * $$$ Peur * $$ Encouragement *** $ Comportement ** $$
LA PRUDENCE:PLUSIEURS FACETTES SAVOIR-FAIRE PRÉVENTION SAGESSE s'assurer CONDUITE RAISONNABLE PRÉCAUTION CONNAISSANCE PRATIQUE PRUDENCE VIGILANCE vérifier ATTENTION EXPÉRIMENTER calculer mesurer évaluer MODÉRATIO N PONDÉRATION MÉFIANCE se méfier prendre garde se garantir se prémunir
EXEMPLES DE SAVOIR-FAIRE DE PRUDENCE Conserver un espace derrière soit en cas de déversement (aciérie) Chauffage sous tente pour déglacer puits d accès Utilisation d appuis lors d efforts de manutention Lumière dans bras de captation des fumées de soudure Coudre avec des gants pour des tissus rugueux Recourber fil-frein pour éviter blessures aux doigts
Les avantages de la démarche SFP Exige peu de formation S intègre aux activités de SST courantes Vise la valorisation des compétences préventives existantes La prévention devient une bonne nouvelle Un démarche pour comprendre pourquoi les accidents n arrivent pas Un moyen d identifier les risques
ÉQUILIBRE DE LA PRÉVENTION ÉQUILIBRE DE LA PRÉVENTION CONDITIONS DE TRAVAIL RISQUE/ DANGER ORGANISATION DU TRAVAIL PERSONNES (employés et gestion)
LA SANTÉ PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL 2
Les principaux changements organisationnels Le travail est de plus en plus déterminé par le client et axé sur les technologies de l information Augmentation du travail posté (22%), nuit (18%) et weekend (25%) Travailler très vite 55% (1977) à 68% (1997) (Theorell 1999) Jamais assez de temps pour terminer leur travail 40% (1977) à 60% (1997) (Theorell 1999) Intensification générale du travail (cadence élevée, délais courts, changements constants)
COÛT DU STRESS
DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL Municipalités Centre hospitalier B Société de transport Société para-publique Centre hospitalier A Établissement Pépinière Industrie Population Québec (1998) 20,1 27,0 44,3 46,5 40,1 40,9 38,9 35,0 53,6 0 20 40 60 80 100 P ourcentage d'individus rapportant un niveau élevé de détresse psychologique (%)
JOURS DE MALADIE ABSENT ET TRAVAILLÉS SELON LE NIVEAU DE DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE 20 Jours 16,3 15 10 5,8 9,9 8,5 Détresse faible Détresse élevée 5 0 Jours maladie absent Jours maladies travaillés
Facteurs de risque organisationnels Demandes relatives aux tâches et aux rôles Degré de participation aux décisions Reconnaissance au travail Autonomie décisionnelle au travail Relations Environnement et conditions physiques de travail Horaires de travail
Trois Niveaux d intervention RISQUE CONSÉQUENCES Prévention primaire RISQUE CONSÉQUENCES Prévention secondaire RISQUE CONSÉQUENCES Prévention tertiaire
Prévention primaire: des exemples Réunion individuelle ou d équipe Formation Analyse des postes et des tâches Évaluation du personnel Clarifie les rôles Opportunité de reconnaître Procure un support social Occasion de parler des problèmes Diminue la charge qualitative Occasion de progresser dans la carrière Diminue l ambiguïté Occasion d établir s il y a surcharge de travail Opportunité de clarifier les rôles Occasion d évaluer la charge de travail Opportunité de reconnaître Occasion de transmettre ses objectifs de carrière
Prévention secondaire: des exemples Ateliers sur la gestion du temps Articles sur la santé mentale au travail dans le journal interne Séances de formation sur la méditation, le yoga ou autres activités de relaxation Formation sur la gestion et la résolution des problèmes Programme pour développer de saines habitudes alimentaires Salle de conditionnement physique
Prévention tertiaire le traitement la réhabilitation le processus de retour au travail et le suivi Durée de l absence 6 mois 1 an 2 ans Plus de deux ans Chances de réintégration 50% 20% 10% Presque nul Source: Watson Wyatt
LES INCONTOURNABLES VERS L ACTION 1. Rétablir des RÉUNIONS d équipe régulières et efficaces 2. Augmenter le TEMPS de présence des gestionnaires avec les employés: leadership dans l action 3. Agir sur la CHARGE de travail 4. Établir des pratiques de RECONNAISSANCE au quotidien 5. Régler les CONFLITS interpersonnels
LA SANTÉ ET LA 3 SÉCURITÉ DES JEUNES
ET SI C ÉC ÉTAIT VOTRE ENFANT? 1 Il y a des risques dans tous les milieux de travail et un jeune travailleur inexpérimenté est particulièrement à risque. Les jeunes travailleurs sont âgés de 15 à 24 ans; Au Québec, en 1999, 24 485 jeunes ont été blessés au travail et 12 ont perdus la vie; Au Québec, en 2000, 26 000 jeunes ont été blessés au travail et 15 ont perdus la vie. 2 Les jeunes travailleurs ont besoins d être capable d identifier les dangers dans leur milieu de travail. Ont-ils été formés à faire leur travail en toute sécurité? Ont-ils été formés à opérer en toute sécurité les machines qu ils utilisent? Les encouragez-vous à vous parler s ils ont des problèmes au travail?
Encouragez votre enfant à faire de la Santé et SécuritS curité au travail une priorité Dites-lui de rapporter les dangers qu il voit; Dites-lui de ne pas avoir peur de demander de la formation ou de l aide l avant d utiliser d des machines ou d effectuerd une nouvelle tâche; Encouragez-le à parler et à partager ses inquiétudes; S il a des doutes à propos de la SST, encouragez-le à poser des questions jusqu à ce qu il ait des réponsesr qu il puisse comprendre.
ACTIONS STRATÉGIQUES 1. Élever au niveau corporatif la réflexion sur les impacts humains des décisions de gestion: Sécurité du travail Santé psychologique Jeunes travailleurs 2. Établir que la santé des personnes est un critère corporatif de décision d affaire;