Le brûlé grave. Dr Marie-Reine LOSSER



Documents pareils
Soins Inrmiers aux brûlés

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Item 182 : Accidents des anticoagulants

LES ACCIDENTS DUS A L ELECTRICITE. Comité pédagogique SAP SDIS 43

Actualité sur la prise en charge de l arrêt cardiaque

FICHE DE DONNEES DE SECURITE

Accidents des anticoagulants

Fiche de données de sécurité

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

L ACCÈS VEINEUX DE COURTE DURÉE CHEZ L ENFANT ET LE NOUVEAU-NÉ

Après chirurgie bariatrique, quel type de tissu adipeux est perdu? Dr Emilie Montastier Hôpital Larrey, Toulouse

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Prise en charge de l embolie pulmonaire

UTILISATION DES C.C.P DANS LES HEMORRAGIES SOUS AVK ET SOUS NACO : RECOMMANDATIONS DE L HAS COPACAMU 2014

Carte de soins et d urgence

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Contrôle difficile non prévu des voies aériennes: photographie des pratiques

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

Ce document est destiné à vous permettre de découvrir l offre de formation du Centre d enseignement des soins d urgence du Bas-Rhin (CESU 67).

La douleur induite par les soins

Consignes de remplissage - Grille de recueil - Thème DAN2

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Acides et bases. Acides et bases Page 1 sur 6

Intoxication par les barbituriques

SOINS DE PRATIQUE COURANTE. Prélèvement aseptique cutané ou de sécrétions muqueuses, prélèvement de selles

Prépration cutanée de l opéré

BRICOLAGE. Les précautions à prendre

PREPARATION DU PATIENT POUR UNE CHIRURGIE. Marcelle Haddad

GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA COLLECTE DE PILES ET ACCUMULATEURS AU LUXEMBOURG

FICHE DE DONNÉES DE SECURITÉ Demand CS

Fiche de données de sécurité Selon l Ochim (ordonn. produits chim.) du , paragr.3

Tableau récapitulatif : composition nutritionnelle de la spiruline

Innovations thérapeutiques en transplantation

Insuffisance cardiaque

Référentiel CPAM Liste des codes les plus fréquents pour la spécialité :

1. Identification de la substance ou préparation et de la Société. 2. Composition/ informations sur les composants

quelques points essentiels

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

FICHE DE SECURITE FUMESAAT 500 SC

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Nous avons tous un don qui peut sauver une vie. D e v e n i r. donneur de moelle. osseuse

L INFIRMIER (ERE) DIPLOME(E) D ETAT SEUL DEVANT UNE

REHABILITATION DE LA FRICHE INDUSTRIELLE DE L ESTAQUE. Surveillance médico-professionnelle des entreprises intervenantes

La ventilation non invasive aux soins intensifs

Prise en charge initiale du grand brûlé

Collection Soins infirmiers

La Greffe de Cellules Souches Hématopoïétiques

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Moyens d étude de la peau

FICHE DE DONNÉES DE SÉCURITÉ conformément au Règlement (CE) nº1907/2006 REACH Nom : KR-G KR-G

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

CRITERES DE REMPLACEMENT

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

Fiche de données de sécurité

prise en charge médicale dans une unité de soins

HUMI-BLOCK - TOUPRET

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

o Non o Non o Oui o Non

Contact cutané. Contact avec les yeux. Inhalation. Ingestion.

Laser CO2 fractionné. Dr Jean De Wan - Chirurgie et médecine esthétique. 1

APONEVROTOMIE ENDOSCOPIQUE du Syndrome Compartimental d Effort à l Avant-bras

Le don de moelle osseuse :

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

Accueil du nouveau-né en cas d accouchement extra-hospitalier

DEFINITION OBJECTIFS PRINCIPES

Le sevrage de la trachéotomie

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

BDL2, BDL3 Enviro Liner Part A. Dominion Sure Seal FICHE SIGNALÉTIQUE. % (p/p) Numéro CAS. TLV de l' ACGIH Non disponible

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

LA DOULEUR INDUITE C EST PAS SOIGNANT!

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

Vulcano Pièges Fourmis

Monitoring non invasif dans l état de choc

Don de moelle osseuse. pour. la vie. Agence relevant du ministère de la santé. Agence relevant du ministère de la santé

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

Prévenir... les accidents des yeux

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

BILAN D ACTIVITE DU PÔLE DE SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE Année 2010

La prise en charge de votre polyarthrite rhumatoïde

ROLE IADE EN NEUROANESTHESIE. (C.Muller 2005)

Surveillance des troubles musculo-squelettiques dans les Bouches-du-Rhône

Principales causes de décès selon le groupe d âge et plus

LA RECHERCHE INFIRMIERE: une exigence professionnelle / cas concret. La recherche infirmière. Cas concret : où se déroule-t-il?

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

L eau dans le corps. Fig. 6 L eau dans le corps. Cerveau 85 % Dents 10 % Cœur 77 % Poumons 80 % Foie 73 % Reins 80 % Peau 71 % Muscles 73 %

Transcription:

Le brûlé grave Dr Marie-Reine LOSSER Service d Anesthésie-Réanimation, CHU NANCY BRABOIS & Centre de Traitement des Brûlés, CHR Metz-Thionville mr.losser@chu-nancy.fr

Introduction Traumatisme fréquent: 3 (en baisse dans les pays industrialisés) France : 150 000 à 200 000 cas annuels Statistiques difficiles Contexte de pauvreté/précarité, d handicap, psychiatrie/addiction, tabagisme Mortalité en baisse: 1950 : 50% de décès chez enfants 50 % de SCB 1991 : 50% de décès chez enfants 98 % de SCB (Herndon in Total Burn Care 2007) 4 % de mortalité en centre spécialisé (Monafo, N Engl J Med 1996 ) (Cochin 7.8% en 2010)

Epidémiologie en France > 11 000 hospitalisations dont 5500 en CTB

Répartition des centres de brûlés en France Royaume Uni 1OO LITS Réa CTB Accord cadre de coopération franco Belge 20/03/2007 Paris Lille Convention de coopération 2005 ARS Alsace - Ludwigshafen Nantes Tours Bordeaux Nancy - Metz Lyon 10 villes avec centres de brûlés 18 services 11 centres accueillent adultes et enfants 4 centres pédiatriques 3 centres adultes exclusivement Toulouse Montpellier Toulon Marseille Italie 100 Lits Réa Brulés 120 lits de SC/chir Espagne Fauville j. Plan national de coordination et de régulation des lits pour brûlés en situation de catastrophe: Le plan BABI www. Brûlure.be / Pers-Presse/Fauville_Texte_fr.doc;2005

Définition La brûlure est définie comme la destruction traumatique de la peau et des tissus sous-jacents par un processus qui est thermique (90 %) liquides, flammes, explosions, solides, vapeurs électrique (de 5 à 7 %), haute tension, basse tension, flash, foudre chimique (de 3 à 5 %), mécanique (dermabrasion) et exceptionnellement radiologique.

La peau normale (1,8m², 10kg, le plus gros organe) Epiderme (couche basale, épineuse, granuleuse et cornée): barrière mécanique, bactériologique et hydrique Remplacement continu à partir de la couche basale, différentiation en 4sem en kératinocytes matures anucléés Couche basale arrimée solidement au derme par des liaisons complexes contenant du collagène de type IV et VII (cf épidermolyse toxique, épidermolyse bulleuse dystrophique) Derme: solidité et élasticité Antigénicité: expression de l HLA à la surface des kératinocytes, très peu au niveau du derme Système immunitaire: les cellules de Langerhans et cellules infiltrées, les molécules communes aux épitheliums (défensines, lectines Métabolisme: vitamine D Anesthésie-Réanimation - 05/2010

EPIDEMIOLOGIE ENFANTS: Age 12 mois - 3ans Accidents domestiques Liquides chauds Solides chauds Courant domestique

EPIDEMIOLOGIE ADULTES: H > F Accidents du travail Accidents des loisirs Suicides Catastrophes

EPIDEMIOLOGIE PERSONNES AGEES: Prédominance féminine Accidents domestiques Pathologie associée ou causale Attention temps de contact : 15 min à 48 C vs 1sec à 70 C)

Les étapes de la PEC Evaluer la brûlure Mettre en condition et débuter le traitement Réanimation initiale

Evaluer la brûlure Circonstances de survenue Surface Profondeur Localisation Lésions associées

Type d accident Liquides Inflammation de vêtements Réactivation d un feu par liquide inflammable Brûlures cutanées Profondeur impossible à déterminer avant 10 j. (café moins chaud que thé moins chaud que friteuse ) Profondes (Tous les tissus s enflamment mais les synthétiques plus vite que les autres, ils fondent sur la brûlure) profondes Existence de traumatismes associés Blast (effet de souffle) Inhalation de fumées 0 0 0 0 0 ++ lorsque brûlures du cou et de la partie inférieure du visage 0 0 Dépend des circonstances (fréquent dans les incendies de broussailles) Vapeur sous pression Souvent profondes malgré aspect superficiel Criblage, projection de la victime 0 Inhalation de vapeurs si espace clos Incendies de véhicules ou d habitations Explosions en espace ouvert profondes si défenestration 0 +++++ intermédiaires sur zones découvertes (chaleur radiée) criblage, projection de la victime (dépend de la brisance de l explosif) ± Explosions en espace clos lésions profondes, majorées si incendies criblage, projection et enfouissement (crush) +++++ (effet de réflexion sur les parois) +++++ fumées et poussières

SUPERFICIE Superficie - Règle des 9 de Wallace (1 er degré exclu) - Tables de Lund et Browde - Taille face palmaire de la main 1% 14 18

PROFONDEUR Épiderme:1 er degré: «coup de soleil» : M basale /Derme: 2 ème degré: phlyctène Hypoderme: 3 ème degré: peau cartonnée 4 ème degré si tendon, muscle, tissu sous-cut

LOCALISATIONS / TERRAIN - Localisation cervico-faciale - Traumatismes associés Orthopédiques Viscéraux Oxyde de carbone Cyanure - Antécédents de la victime

INDICES DE GRAVITE Indice de Baux : Age + % SCB POURCENTAGE DE SURVIE 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0 20 40 60 80 100 120 140 INDICE Saffle ( 1998 ) Baux ( 1950 )

ABSI: Abbreviated Burn Severity Index Sexe: F:0 H:1point Age: 1 point /20ans inhalation: 1 point 3e degré : 1 point Surface brûlée: 1 point /10% SC total: probabilité de survie: <4 0,99 4-5 0,98 6-7 0,85 8-9 0,6 10-11 0,3 >11 0,1

OEDEMES et Pertes hydro-électrolytiques et protéiques (albumine et immunoglobulines plasmatiques) RETARDE et PROLONGE en zone saine (72h) de la pression oncotique secondaire à l hypoalbuminémie perméabilité capillaire d origine inflammatoire. PRECOCE et TRANSITOIRE en zone brûlée (<12h) destruction de la matrice extracellulaire pression interstitielle. chaleur et médiateurs de l inflammation perméabilité capillaire

perte liquidienne perte thermique catabolisme déficit immunitaire une défaillance d organe= PEAU perte protéique Brûlure défaillance rénale défaillance circulatoire défaillance myocardique SIRS libération de médiateurs proinflammatoires Agression hépatique Agression immunitaire Agression hématologique

libération de médiateurs proinflammatoires SIRS Brûlure respiratoire Atteinte alvéolaire / SDRA Altération échanges gazeux Altération de la compliance Lésion pulmonaire Atteinte muqueuse trachéo-bronchique Desquamation/bouchons Malacie/oedèmes Obstruction Difficultés de ventilation

CN Défaillance circulatoire +++ Hypoxie/Hyperlactatémie : intoxications chaînes oxydatives ; transport 0 2 aux tissus CO Défaillance neurologique +++

PEC initiale Refroidir? Perfuser? Oxygéner? Intuber? Sonde urinaire? Sédater? Sonde gastrique

CONSEILS A TEMOINS: Ne pas enlever les vêtements brûlés adhérents Enlever les vêtements imprégnés Ôter bijoux, bagues et alliances des extrémités et doigts brûlés (piercing) Refroidir les brûlures thermiques (prudence pour les enfants) Décontaminer les brûlures chimiques par lavage (pas de neutralisation) SE PROTEGER

REANIMATION INITIALE HYPOVOLEMIE DETTE EN OXYGENE HYPOTHERMIE DOULEUR ± DETRESSE RESPIRATOIRE INTOXICATION TRAUMATISME ASSOCIE PREMIERS SECOURS : REFROIDISSEMENT (Jandera, Burns 2000 ) ENVELOPPEMENT

Qui perfuser? Toute brûlure >10% enfant et plus de 60 ans Toute brûlure > 15 % adulte Toute brûlure + lésions associées En zone saine si possible mais pas obligatoire KTc si difficultés et SCB>30% KT intra osseux

REANIMATION HYDRO-ELECTROLYTIQUE INITIALE préhospitalière Précoce (Barrow, Resuscitation 2000) 133 dossiers pédiatriques Réanimation débutée avant 2 h : Moins de défaillances multiviscérales Cristalloïdes type Ringer lactate (ou Isofundine) 2 ml / kg / % SCB en 6 heures (Milner, Lancet 1993) 20 ml / kg durant la 1 ère heure des brûlures > 20% SCT (Carsin, in «Samii» 1995) colloïdes (HEA/Albumine) si PAM < 60mmHg, sur 1 à 2 voies périphériques Utilisation plus précoce d amines vasopressives (noradrénaline) Enfants : formule de Carvajal Apport de 2000 ml/m 2 de surface corporelle + 5000 ml/m 2 de surface cutanée brûlée

REANIMATION PRE-HOSPITALIERE des inhalations de fumée et leurs répercussions générales Oxygénothérapie systématique Dépistage des intoxications oxycarbonée et cyanhydrique Arrêt cardiaque et/ ou respiratoire Troubles du rythme Troubles de conscience Contexte de fumées Si cyanure : Hydroxocobolamine (Cyanokit ) - 5 g chez l adulte - 50 mg.kg -1 puis 50 mg.kg -1 en 4 h chez l enfant - Attention aux effets 2ndaires: VC par inhibition voie du NO - Shepherd G, Ann Pharmacother 2008

REANIMATION PRE-HOSPITALIERE RESPIRATOIRE INTUBATION TRACHEALE INDICATIONS: - Détresse respiratoire - Troubles de conscience - Brûlures étendues - Brûlure cervico-faciales profondes - Modif de la voix, suies avec inhalat patente REALISATION: Intubation en séquence rapide (succinylcholine dans les 48 1ères heures)

Autres sondes Sonde urinaire Brûlure des OGE Surveillance de la diurèse Sonde gastrique Malade intubé Vomisseur Transport aérien

Soins locaux En pré-hospitalier Ne pas infecter Ne pas mettre de pansement qui masque l aspect des lésions Champs propres /stériles Réchauffer A l hôpital Laver savon antiseptique Rincer à l eau Raser les cheveux et poils au niveau des brûlures Discuter les escarrotomies (4 à 6h) Faire un pansement

REANIMATION INITIALE Sédation et analgésie - Analgésiques de niveau 1 et 2 inefficaces - Morphinomimétiques ± Benzodiazépines - Morphine : titration iv puis 1-2 mg/h ivse - Kétamine (AG si instable, utilisable en im), antalgie 0,1 mg/kg/h - Réhabiliter le gamma hydroxybutyrate de sodium? (Gamma OH ) stabilité hémodynamique remarquable aux doses recommandées (4 à 6 g en IV lente induction, entretien par 2 g/h) (myoclonies, hypokaliémiant, hypernatrémie >24h) Transport et orientation secondaire si besoin

CRITERES DE BRULURE GRAVE (Mac Lennan, Anesthesiology 1998) Superficie brûlée > 25 % chez l adulte et > 20 % aux extrémités de la vie Brûlure du troisième degré > 10% SC Brûlures cervico-faciales non superficielles Brûlures avec inhalation de fumées Traumatismes associés Brûlures chez un patient ASA 2 ou supérieur

ORIENTATION

PEC INTRA-HOSPITALIERE «Équipement» du patient grave Oxymètre de pouls Sonde gastrique double courant Voie veineuse centrale Cathéter artériel Sonde urinaire à demeure (Deux capteurs de température ) (peau/central)

RELAIS HOSPITALIER BILAN: type polytrauma selon contexte Radiographies Scanner Biologie, toxicologie Avis spécialisés ophtalmologique ORL Chirurgical Échographie abdominale/cardiaque

EXPANSION VOLEMIQUE en intrahospitalier Formule du Parkland Hospital (Baxter, Surg Clin NAm 1978) J1 : 4 ml.kg -1 / % SCB de Ringer lactate, modulable pour une diurèse à 0,5 ml/kg/h (½ dans les 8 H, ½ dans 16 H) Penser aux brûlures pulmonaires dans l évaluation des surfaces: ajouter 30 à 50 % de volume perfusé J2 : ½ du volume de J1 MAIS 58 % des prescriptions > 4,3 ml/kg/ % SCB (Engrav, J Burn Care 2000) Remplissage moyen = 5,2 ml/kg/ % SCB (Klein, Ann Surg 2007); surremplissage à risque de complications infectieuses, MOF et décès. Concept d hypovolémie permissive en l absence de signes d hypoperfusion

Indications Colloïdes si PAM < 60mmHg, malgré réanimation bien conduite dès 8 e h si > 30% SCB, épargne en volume de cristalloïdes (choix du soluté / natrémie) Limiter œdèmes cutanés en rétablissant la pression oncotique HEA : coûteux, limité en volume, complications rénales? Gélatines : moins chères, moins utilisées Albumine car pertes massives : chère! 5% durant les 48 heures initiales car besoin de volume 20% après, pour albuminémie > 20 g/l limiter œdème cutané maintien diurèse

Gestes chirurgicaux Les escarrotomies - peu douloureux car zone nécrosée (brûlure 3 e degré) - membres ; cou ; tronc -< 6h post-brûlure dès que profond circulaire - Appréciation clinique sinon - Aponévrotomie si brûlure électrique,

PEC médico-chirurgicale CHIRURGIE D URGENCE: INCISIONS DE DECHARGE (aponévrotomie/fasciotomie) ou excision (3 ème degré) (Délai 6 heures) - INDICATION - REALISATION

AUTRES THERAPEUTIQUES CATECHOLAMINES DIURETIQUES ANTIBIOTIQUES ANALGESIQUES ANTICOAGULANTS (Cf conference de consensus SFETB 2006)

Le CTB de Metz (adulte) dans le SIOS nord-est Conformité aux décrets et assurer l accueil d 1/7 e des brûlés nationaux Unité de réanimation brûlé (6 lits) Unité de SC (9 lits) Bloc dédié Garde 365/7/24 Unité enfants (<15a) CHU Nancy