FICHE EXEMPLE ACCOMPAGNEMENT Performance énergétique en agro-industrie 5 entreprises représentant 9 sites de production ont participé en 2013 à l accompagnement proposé par Alsace Qualité et soutenu par l ADEME.
> Le diagnostic Les entreprises de l agro-alimentaire présentent toutes des problématiques communes : l air comprimé, la vapeur, l eau chaude et le froid. Répartition des factures annuelles : L électricité est majoritairement utilisée pour le froid (37 %) et le process, les fours par exemple (36 %). Les autres postes (ventilation, air comprimé, éclairage, pompe à vide, chauffage) représentent 27 %. Le gaz est utilisé principalement pour le process, production d eau chaude et de vapeur (88 %) et pour le chauffage des bâtiments (12 %). Remarque : le coût électricité est 1,7 fois plus élevé que celui du gaz. INDICATEURS CLÉS Résultats Identification d un gisement de 656 000 /an d économie (soit 22 % de la facture globale énergétique) sur les 9 sites avec un taux de retour sur investissement de moins de 3 ans. L accompagnement a également permis d identifier les investissements générant des CEE. 362 k 12 % 363 k 12 % 2 225 k 76 % Électricité Eau Gaz Satisfaction des entreprises accompagnées : 8,3/10 * Réponse à la question «Quelle note donneriez-vous à cet accompagnement de 1 à 10?» Des actions mises en place immédiatement : Suivi des consommations d air comprimé (Festein d Alsace) Mise en place de variateur de fréquence sur le réseau de vide (Stœffler) Remplacement progressif des tubes néons par des tubes moins énergivores (Stœffler) Réduction des fuites d air comprimé (Wolfberger) Réduction de la climatisation froid des locaux (Wolfberger) Gestion du chauffage par horloge (Wolfberger) > Les gisements d économies identifiés en K /an La répartition des gisements cumulés sur les 5 entreprises est la suivante : Air comprimé 7 % 46 k Process 9 % 57 k Vapeur 14 % 89 k Eau chaude 9 % 60 k Froid 26 % 168 k Eau froide 5 % 36 k Éclairage 2 % 15 k Management de l énergie 28 % 185 k
Bazin (anciennement Charcuterie ILLER) Altorf (67) Fabrication de charcuterie alsacienne Effectif : 170 personnes Festein d Alsace Duttlenheim (67) Fabrication de charcuterie et salaison Effectif : 75 personnes Feyel-Artzner Schiltigheim (67) Transformation de viandes et stockage (foie gras, magret) Effectif : 130 personnes Stœffler Obernai (67) Fabrication de produits traiteur et charcuterie alsaciens Effectif : 400 personnes Wolfberger Eguisheim (68) Production de vins, crémants, boissons alcooliques distillées Effectif : 40 personnes > Détails de l accompagnement Faire un diagnostic énergétique des installations Identifier les sources d économie et le plan d actions de réduction des consommations Définir les leviers d actions liés aux comportements et ceux liés à l amélioration de l efficacité énergétique, chiffrer les retours sur investissements Former le chef de projet interne «Efficacité Énergétique» Créer une dynamique d amélioration de l efficacité énergétique sur chaque site de production Témoignages «L approche globale nous permet d éviter de travailler au coup par coup par exemple lorsqu on est contacté par un commercial.» Bazin «Le bilan énergétique est une vrai prise de conscience ; la formation réalisée en amont du diagnostic permet une meilleure compréhension des résultats. Globalement, une dynamique de démarche enclenchée avec intégration des mesures au préalable.» Feyel-Artzner «Le diagnostic permet de mesurer, de mettre en évidence les gaspillages et de hiérarchiser les gisements, une bonne méthodologie!» Festein d Alsace «L accompagnement est très intéressant pour lancer la dynamique dans l entreprise, le diagnostic a été l élément déclencheur.» Wolfberger «La double démarche, bilan énergétique et formation d un référent énergies, a servi de base à la construction d un système de management de nos énergies avec comme objectifs, la maîtrise d abord, puis le pilotage des réductions de nos consommations énergétiques.» Stoeffler L ABUS D ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
> Exemples d actions identifiées et mises en place À l issue du diagnostic, le bureau d études identifie une liste d actions permettant de réduire les consommations d énergie de l entreprise. Ces actions sont positionnées sur une matrice en fonction de leurs difficultés de mise en œuvre et de leur TBR (Temps Brut de Retour sur investissement), la taille du rond étant fonction du gisement d économie. Cette matrice permet au responsable de visualiser immédiatement les différentes préconisations et de choisir les actions à mettre en œuvre. Air comprimé faibles à moyens actions simples très court > Conseil : à engager de suite FESTEIN D ALSACE Diminution de la pression de consigne de 9,5 à 8 bars Campagne de recherche de fuites qui a permis de baisser des consommations du week end de 900 à 600 m 3 Mise en place de systèmes de suivi (débitmètre, capteur de pression ) : le relevé est effectué 24h/24 depuis décembre 2013 et permet l identification de dérives ou d autres problèmes et de relier la consommation à la production. Coût de l instrumentation : 2 000 2 ans 5 ans TBR 1 an Immédiat 9 3 6 Très simple Échelle de difficulté 7 10 5 Priorité 2 8 1 2 4 Priorité 1 Priorité 2 Difficulté moyenne Priorité 3 Complexe Optimisation des équipements : auparavant un grand compresseur utilisé pour les cellules de fumage n était jamais coupé. L achat d un compresseur spécifique a permis d arrêter ce grand compresseur la nuit et les week-ends ce qui augmente sa durée de vie et conduit à 50 % d économies d énergie. L investissement de 3 000 a été rentabilisé au bout de 8 mois. Campagne de recherche de fuites réalisée en interne : plusieurs fuites ont été détectées et les réparations effectuées. Il a été décidé de planifier une campagne de détection des fuites tous les 2 ans. Mise en place d un kit de régulation pour piloter les compresseurs et ajuster la production d air comprimé aux besoins réels ; cela permet d éviter le fonctionnement en permanence d un compresseur. Installation de purgeurs capacitifs (qui s ouvrent uniquement lorsqu il y a des condensats à purger) à la place d électrovannes temporisées qui s ouvrent périodiquement et entraînent ainsi des pertes d air comprimé. Ces 2 équipements représentent un investissement de 10 000 et permettent un gain de 20 % des consommations d électricité soit plus de 7 000 /an. Vapeur EXEMPLE DE RENDU DES PRÉCONISATIONS Source : Bureau d études Utilities Performances moyens actions simples entre 1 et 5 ans > Conseil : à engager de suite Prise en compte des préconisations pour les futurs équipements : l entreprise prévoit d investir dans une nouvelle chaudière dans moins de 2 ans. Au préalable, une étude sera menée pour identifier le besoin et adapter le dimensionnement de l installation. Les préconisations (installer un économiseur sur les fumées et isoler la bâche alimentaire) seront également intégrées dans le projet. Récupération de chaleur sur le fluide frigorigène et les compresseurs pour le chauffage des bureaux et le pré-chauffage de l eau chaude sanitaire. Le coût de l installation de la boucle de récupération d énergie et du réseau de distribution (155 000 ) est rentabilisé en moins de 3 ans avec une diminution de la consommation d énergie (électricité et gaz) de plus de 1 000 MWh/an et la suppression des radiateurs électriques dans les bureaux.
Froid élevés parfois complexes entre 1 et 5 ans Purge de l air du réseau d eau glycolée : le réseau d eau glycolée est plein d air ce qui entraîne un dysfonctionnement complet de la production et de la distribution frigorifique: les pompes ne fonctionnent pas correctement et la température d eau glycolée est plus basse que nécessaire pour compenser la perte de débit. La purge associée à la réparation des fuites et à l ajout d eau glycolée ont permis une meilleure distribution dans les salles et l augmentation du rendement. Ajustement des consignes (température et hygrométrie) : dans une des salles, la température est satisfaite mais pas l hygrométrie. Augmenter la consigne d hygrométrie a permis de limiter le fonctionnement des batteries de chauffe (puissance = 20 kw). Remplacement d équipement défectueux : une sonde d hygrométrie hors service entraîne le fonctionnement continu de la batterie de chauffe électrique (puissance = 24 kw). Le remplacement de cette sonde d hygrométrie (coût 250 ) a été amorti en 6 mois. STŒFFLER Refonte de la production et de la distribution de froid : une étude complémentaire a été réalisée pour identifier les meilleures solutions. Pour le froid positif (de 0 à + 10 C), production via de l ammoniac détendu dans 3 compresseurs à vis dont un équipé de vitesse variable. Ces compresseurs seront équipés d un système de récupération de la chaleur qui fournira l eau chaude nécessaire au process. Le froid négatif (de -18 C à -30 C) sera fourni par des compresseurs fonctionnant au CO 2. La part de l électricité consacrée au froid est égale à 46 %. Ce projet d un montant total d 1,795 millions d permettra une économie de 15 à 20 % soit en moyenne 1 000 MWh/an. WOLFBERGER Réglage des pressions : les pressions du groupe froid utilisé pour la congélation des goulots de bouteilles de crémants avant décapsulage n étaient pas optimisées. Le réglage de la basse pression (+7 C) et la haute pression (-5 C) par le sous-traitant a permis d économiser 3 200 /an sans investissement. Prise en compte des préconisations dans les évolutions : le diagnostic a conforté l idée d un système centralisé de froid et de mieux identifier le besoin. Le cahier des charges pour la conception de la centrale intègre par exemple les compteurs de consommations d énergie. Les notions vues en formation aideront à l examen des offres et au dialogue avec les prestataires sur les solutions envisagées. Eau chaude moyens actions simples de 1 à 4 ans > Conseil : programmer rapidement les actions avec TBR 3 ans FESTEIN D ALSACE Réduction du temps de rinçage de la laveuse Asservissement du rinçage à une électrovanne : le pilotage du rinçage est réalisé par l opérateur en fonction des besoins au lieu de fonctionner en continu à partir de la prise de poste -> résultat : réduction par 2 des consommations d eau chaude - Coût de l électrovanne = 100-150 + coût de mise en place réalisé en interne par les services techniques Réparation et remplacement d équipements défectueux : depuis septembre 2011, il y a une dérive due à un problème sur le limiteur de pression d eau de ville et une soupape fuyarde en aval du compteur d eau chaude. Le coût de ce problème depuis 2 ans est de 26 000. Le coût de la soupape (6 000 ) a été rentabilisé en 6 mois. Fermeture de la vanne de by-pass installée sur la chaudière pour la production d eau chaude : cette vanne était bloquée et ouverte à 50 %. La fermeture a généré 1 000 /an sans investissement. Éclairage faibles à moyens actions simples 3 à 5 ans > Conseil : programmer rapidement les actions avec TBR 3 ans Remplacement de 350 tubes néons T8 dans la zone de production par des LED (puissance de 60 W et intensité lumineuse de 5 000 Lumen) pour un coût de 74 000. Cette action permet une économie de 60 % de la consommation d électricité pour l éclairage soit 178 MWh/an. Eau froide moyens actions simples 2 ans > Conseil : à programmer rapidement * TBR (Temps Brut de Retour sur investissement) : c est le temps nécessaire pour que le cumul des économies annuelles équilibrent l investissement ou le surcoût d investissement ; il ne prend pas en compte la notion d actualisation.
> Vers l amélioration continue de la performance énergétique Synthèse des pratiques de management dans les entreprises Investissement dans des solutions visant à économiser l énergie Prise en compte des critères énergétiques dans les investissements Procédures visant à économiser l énergie 100% 80% 60% 40% 20% 0% Politique de gestion d énergie Organisation du Programme «efficacité énergie» Capacité des équipes en place Moyens de suivi Procédures de suivi et d analyse des conso Plusieurs axes de progrès pertinents pour les 5 entreprises ont été identifiés : Politique et organisation : former et communiquer sur la gestion de l énergie, définir des objectifs et cibles, formaliser le plan d actions. Dépenses et investissements : intégrer systématiquement des critères énergétiques dans les cahiers de consultation des entreprises et dans les procédures d achat. Engagement des équipes : favoriser les échanges entre équipes, les remontées terrain et développer la formation interne/externe. Systèmes de suivi : moyens de mesures et de suivi adéquats à mettre en place progressivement, suivre les IPE (Indicateurs de Performances Energétiques), développer les moyens d analyses. Maîtrise opérationnelle : définir des modes opératoires et planifier les opérations de maintenance. > Exemples d actions identifiées et mises en place Management de l énergie élevés actions simples 2 à 3 ans > Conseil : à programmer rapidement WOLFBERGER L entreprise a identifié un potentiel important d économies d énergie. Il a été choisi d investir en premier dans un système permettant de mesurer les gains précis d économies sur chacun des postes de consommations (33000 ). Ce chiffrage de gain précis constituera l élément décisionnel au niveau de la direction pour déclencher les investissements correspondants. Le système de mesure comprend du matériel permettant l acquisition de données, tel que capteurs, débitmètre pour l eau et un logiciel de traitement des données. Il récupèrera les informations sur les consommations d électricité, d eau pour les 2 sites identifiés lors du diagnostic où le potentiel d économies d énergie est le plus important (Colmar et La distillerie). Le système sera installé en juin 2014 pour être opérationnel pour les prochaines vendanges. FESTEIN D ALSACE L entreprise a mis en place un relevé en continu des consommations d énergie pour séparer le poste «froid» du reste de l usine et des indicateurs de performance énergétique (kwh / tonnage en production). Techniquement, il ne s agit pas d un système très précis, type wattmètre par exemple, mais d un transformateur d intensité. Le choix de cette instrumentation légère et peu précise est lié à la planification du déménagement dans environ 18 mois de l usine. Elle permet de vérifier les variations, les dérives et l impact des modifications. Cette logique d instrumentation sera reprise pour la construction de la nouvelle usine. Contacts : ADEME : Florence Huc, florence.huc@ademe.fr - 03 88 15 58 91 Alsace Qualité : Stéphane Droit, stephane.droit@alsace-qualite.com - 03 88 19 55 96 Les relevés de consommations sont passés d une base annuelle à une fréquence mensuelle (électricité, gaz) voire quotidienne pour l eau. STŒFFLER L ensemble des équipements pour la production de froid est instrumenté et relié à une gestion technique centralisée. Souhait de s engager dans la mise en place d un système de management de l énergie selon le référentiel ISO 50001. Au niveau des comportements, une sensibilisation des personnes a été effectuée pour inciter à couper des machines (la thermoformeuse par exemple) ou éteindre les lumières dans les ateliers. Sensibilisation pour supprimer les gaspillages inutiles : lumières des vestiaires, combles ou réfectoires en l absence de salariés. L entreprise vise la certification ISO 50001 en 2014 et a déjà mis en place un tableau de suivi du plan d actions (thématique, constat, conséquence, correctif, taux de réalisation, responsable, délai, coût). WOLFBERGER Renégociation du contrat de fourniture du gaz auprès du fournisseur : faire jouer la concurrence a permis d obtenir un contrat plus avantageux. * TBR (temps brut de retour sur investissement) : c est le temps nécessaire pour que le cumul des économies annuelles équilibrent l investissement ou le surcoût d investissement ; il ne prend pas en compte la notion d actualisation. Juin 2014 - Crédit photographique : Festein d Alsace, Feyel-Artzner, Stœffler, Wolfberger, Badias/Maigrot Région Alsace. Programme energivie.info energivie.info est un programme de la Région Alsace et de l ADEME avec l Union européenne pour développer l efficacité énergétique en Alsace.