COMMUNIQUE DE PRESSE

Documents pareils
DOSSIER DE PRESSE. Campagne régionale de prévention des intoxications au monoxyde de carbone

Bulletin de veille sanitaire octobre 2012

Un avertisseur de monoxyde de carbone peut sauver des vies

MONOXYDE DE CARBONE UN GAZ INVISIBLE, INODORE MAIS MORTEL

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DES RELATIONS SOCIALES, DE LA FAMILLE, DE LA SOLIDARITÉ ET DE LA VILLE MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SPORTS SANTÉ SANTÉ PUBLIQUE

Des gestes à poser en cas d urgence

«Votre sécurité, est notre priorité»! D é t e c t e r... E n r e g i s t r e r... C o n s u l t e r... V o i r... T r a n s m e t t r e...

Entre nous. n 11. Journal des locataires. inclus cahier central détachable. Chers locataires,

FICHE ROL DEPARTEMENT DU TARN RELEVE D OBSERVATION LOGEMENT (ROL) I:\ENVIR\CB\2008\HABITAT\guide as\fiche ROL.doc

DOSSIER DE PRESSE OCTOBRE 2006

l entretien des chaudières

Mode d emploi Détecteur de monoxyde de carbone fonctionnant sur pile BCN 1221

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

Ken Bell s Sommaire des Abréviations

guide domestiques des incendies Assurer son logement, c est obligatoire et utile

Réseau de chaleur Cantagrelh. Commune d Onet-le-Château

Profitez au mieux de votre logement économe en énergie. Bâtiment basse consommation. Ce qu il faut savoir et comment vous adapter

Le niveau 3 - alerte canicule correspond à une vigilance météorologique orange pour le paramètre canicule.

GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA COLLECTE DE PILES ET ACCUMULATEURS AU LUXEMBOURG

Plans de secours NOMBREUSES VICTIMES

ETAT DE L INSTALLATION INTERIEURE DE GAZ

Etablissement Recevant du Public (ERP) de 5 ème catégorie avec locaux à sommeil

SOMMAIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE. p. 3. p. 4 LE CESU. p. 5. Les outils. p. 6. Le centre de simulation. Quelques chiffres

L hébergement d urgence en Loire-Atlantique

Notice de sécurité de votre. installation au gaz naturel

Détecteurs de Monoxyde de Carbone Kidde 7CO & 7DCO

Avertisseur de monoxyde de carbone

La prévention des incendies domestiques

TOUT SAVOIR SUR LE CHAUFFAGE URBAIN

Détecteurs de Monoxyde de Carbone avec piles remplacables Modèle 5CO Modèle 5DCO. EN : 2010 License No. KM98848

développement informatiquee DES ACVC]

Le pétitionnaire pourra remplir une notice par établissement isolé les uns des autres au sens de l article GN 3.

mode d emploi PROTÉGEZ LA VIE DE CEUX QUE VOUS AIMEZ 18 Sapeurs-Pompiers 15 Samu 112 N d urgence européen d urgence gratuits

alarme incendie (feu non maîtrisable)

Sommaire Le mot du Maire Glossaire Pour en savoir plus Qu'est-ce qu'un risque majeur... 5

Vulcano Pièges Fourmis

Détecteurs de Monoxyde de Carbone avec pile de 10 ans scellée

Un poste central de sécurité, pour quoi faire? XVII e rencontres nationales du GP Sup Clermont-Ferrand - 24 et 25 juin 2004

Gaz à effet de serre émis et consommations énergétiques inhérentes. à l habitation et aux déplacements d

Réussir son installation domotique et multimédia

Avertisseur de monoxyde de carbone

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

Ensemble nous aurons l air meilleur!

Quels travaux confier à un professionnel?

RECOMMANDATIONS DÉPARTEMENTALES. Pour les Maisons d assistants maternels (MAM)

Mode d Emploi : RCB : Page 1 de 9

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

PARTIE 5 NOTICE HYGIENE ET SECURITE

PLAN COMMUNAL DE SAUVEGARDE COMMUNE DE PUNAAUIA PARTIE 2: OPERATIONNELLE

Prévention des intoxications Entretien des chaudières

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

Sommaire. Séquence 5. Les dangers des combustions. Séance 1. Séance 2. Séance 3. Séance 4 Je fais le point sur la séquence 5

NF X GAZ. Sommaire. Page

FICHE DE SECURITE FUMESAAT 500 SC

Union des Métiers et des Industries de l Hôtellerie. Le règlement de Sécurité contre les risques d incendie. ERP et IGH de Type O

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

Développement de systèmes de surveillance en entreprise à l Institut de Veille Sanitaire

CENTRE HOSPITALIER CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES MAINTENANCE DES CHAUDIERES ET DES SYSTEMES DE CLIMATISATION

Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

Les syndromes psycho-sociogéniques et/ou des bâtiments malsains : un diagnostic difficile à faire partager

BDL2, BDL3 Enviro Liner Part A. Dominion Sure Seal FICHE SIGNALÉTIQUE. % (p/p) Numéro CAS. TLV de l' ACGIH Non disponible

Fiche de données de sécurité

Choisir et utiliser un détecteur de gaz pour le travail en espace clos.

Jean-Christophe Richard Véronique Merle CHU de Rouen

DEMONSTRATION DE FONCTIONNEMENT DU DÉFIBRILLATEUR

oq'q" PROTOCOLE D'ACCORD CONTRATS D'ENTRETIEN

L INCENDIE CHEZ VOUS. Comment l éviter? Que faire s il survient? Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

L oxygénothérapie à long terme

Guide de procédures. Situations d urgence au Nunavik

Maîtrise de la consommation d énergie et protection de l habitation : GDF SUEZ innove avec la DolceVita ZenBox

Conseils sur la conduite à tenir en cas de suicide d un salarié sur le lieu de travail

Fiche d'inscription PARENTS

«CLIENT» CHANTIER DESIGNATION LOT : PPSPS CEMLOC SERVICES Version 2 Page 1 sur 10

IDENTIFICATION DE LA SUBSTANCE ET DE LA SOCIÉTÉ. APPLICATION ET UTILISATION: Huile en aérosol pour contact accidentel avec la nourriture (ACIA N).

RUE JEAN JAURES RUE F. BARTHOLDI

PPMS. Ce recueil de tableaux vous guidera dans la conception et dans la présentation du PPMS de l établissement. Plan Particulier de Mise en Sureté

Document unique d évaluation des risques professionnels

Programme des épreuves des concours externes de recrutement des personnels techniques et administratifs de recherche et de formation

CONSIGNES DE COMPORTEMENT EN CAS D URGENCE : COMMUNES DU HAUT PLATEAU

N 2535 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Planification d urgence et gestion de crise en Belgique

Organisation de la gestion de crise à Mayotte. Préfecture de Mayotte- SIDPC Mise à jour août 2011

Intoxications collectives en entreprise après incendies de locaux Proposition d une conduite à tenir

Le pétitionnaire veillera à remplir une notice par établissement utilisé et isolé l'un de l'autre.

La téléassistance en questions

Le confort toute l année

Prévention et sécurité dans les établissements hospitaliers et assimilés

CONSTRUCTION DES COMPETENCES DU SOCLE COMMUN CONTRIBUTION DES SCIENCES PHYSIQUES

Système Management Environnemental

1. Utilisation conforme à l usage prévu. 2. Propriétés. 3. Montage. Capteur de CO 2 AMUN

D.I.C.R.I.M. DOCUMENT D INFORMATIONS COMMUNAL SUR LES RISQUES MAJEURS LES BONS REFLEXES EN CAS DE RISQUES MAJEURS

Manuel d'utilisation du détecteur de fumée

Descriptif du dispositif - décembre

Ce qu il faut savoir en matière d habitat et de santé, de plomberie et d installations de chauffage ou d eau chaude sanitaire

«Établissements du type R Établissements d éveil, d enseignement, de formation, centres de vacances, centres de loisirs sans hébergement»

prêt bonifié pour la rénovation énergétique des logements

RISQUES MAJEURS. Notice d information sur la prévention des risques majeurs À NIORT. Toutes les informations sur

1 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DE L EMPLOI, DE LA COHÉSION SOCIALE ET DU LOGEMENT ARRÊTÉ

Planification d urgence et gestion de crise en Belgique

Transcription:

Club de la Presse 23 Septembre 2008 à 11h COMMUNIQUE DE PRESSE Monoxyde de carbone : informer peut sauver des vies. En septembre, le Nord Pas de Calais passe en niveau de vigilance saisonnière. Septembre : fin de l été... et bientôt les premiers froids. Pour éviter qu allumage des chauffages ne coïncide avec malaises, hospitalisations, décès quelques conseils de prévention doivent absolument être rappelés à tous. En 2007, 786 personnes ont été victimes d une asphyxie au monoxyde de carbone dans la région, et 9 d entre elles sont décédées au domicile. Tous les appareils à combustion peuvent causer une intoxication : chaudière à gaz, chauffe-eau à gaz, poêle à charbon, poêle à pétrole Le monoxyde de carbone est émis dans les logements lors d une mauvaise combustion (appareils de chauffage défectueux, manque de ventilation ). Il est invisible et n a aucune odeur il est donc totalement indétectable par nos sens Pour se protéger d une intoxication, quelques gestes essentiels : - Faites vérifier, comme chaque année, vos installations de chauffage par un professionnel - Aérez régulièrement votre logement, et ne bouchez surtout pas les grilles d aération - Faites ramoner mécaniquement vos conduits et cheminées par un professionnel - Utilisez vos appareils de chauffage d appoint (gaz, pétrole ) quelques heures par jour seulement Pendant la période de chauffe, la région Nord-Pas de Calais passe en niveau de mise en vigilance saisonnière. Ceci implique la mobilisation de nombreux acteurs régionaux (Etat, collectivités territoriales, professionnels de santé, bailleurs, associations ) autour du slogan «informer peut sauver des vies». Contacts presse : Mme le Docteur Monique Mathieu-Nolf Centre Antipoison 0.825.812.822 M. Christophe Raoul Service Santé Environnement DRASS 03.20.62.67.16 Dr. Pascal Fabre, Dr. Pascal Chaud Cellule Interrégionale d Epidémiologie 03.20.62.66.57

DOSSIER DE PRESSE Monoxyde de carbone page 3 Dispositif de surveillance et prise en charge des personnes intoxiquées page 5 Situation régionale : bilan 2007 page 8 Une spécificité régionale : les épidémies page 9 Conseils de prévention : comment éviter l intoxication page 10 Exemples d actions et acteurs de prévention page 11 Adresses utiles page 12 Glossaire page 13 2

Monoxyde de carbone Le monoxyde de carbone ou «CO» est un gaz toxique qui provient d une combustion incomplète. Il est difficilement décelable car c est un gaz incolore, inodore et sans saveur. Il est formé le plus souvent lors de la combustion incomplète de toutes les variétés de carbone et de produits riches en carbone (bois, charbon, gaz, fuel, pétrole ). Cette situation s observe quand : La quantité d oxygène est insuffisante (pièce calfeutrée, aération insuffisante, entrée d air bouchée) L appareil de chauffage ou cuisson présente un dysfonctionnement L évacuation d air est insuffisante (conduit mal raccordé, cheminée bouchée, ) La production de monoxyde de carbone peut se rencontrer lorsqu il y a conjugaison des situations citées ci-dessus. Sources Dans le logement (air intérieur), plusieurs sources de CO peuvent être citées : les systèmes de chauffage, les appareils de cuisson (ex : cuisinière à gaz), le tabagisme, les incendies, une voiture qui tourne dans un garage, l air extérieur, notamment lorsqu il provient d une zone à forte densité automobile. Effets sur la santé Le CO, dangereux car non décelable, a un effet toxique même à des concentrations en volume très faibles, en exposition prolongée. Le CO est principalement un poison sanguin, il se fixe sur l hémoglobine et prend la place de l oxygène. Il entraîne donc de l anoxémie (baisse de l oxygène sanguin), puis une asphyxie qui peut être mortelle. 3

Les premiers symptômes de l intoxication sont les seuls signaux d alarme. Ceux-ci sont des maux de tête, une vision floue, des malaises légers, des palpitations, souvent imputés à tort à d autres états pathologiques (indigestion). Si les concentrations de CO sont élevées, l intoxication se traduit par des nausées, des vomissements, des vertiges ou, plus grave, un évanouissement puis la mort (Figure ci jointe). Pour chasser le CO de l hémoglobine, le traitement de l intoxication oxycarbonée comporte une oxygénothérapie (emploi thérapeutique de l oxygène par inhalation). La région Nord Pas de Calais est équipé d un caisson hyperbare, ce dernier est situé au CHRU de Lille. Que faire en cas d'accident? Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres Arrêter tous les appareils à combustion Faire évacuer les occupants hors de l'atmosphère polluée Appeler les secours (Pompier : 18; SAMU : 15) Ne réintégrer les locaux qu'après le passage d'un professionnel qualifié qui recherchera la cause de l'intoxication et proposera les travaux à effectuer Témoignages de personnes intoxiquées Emilie *, 36 ans, mère de deux enfants, habite dans le Pas-de-Calais. Elle décrit les symptômes de son intoxication au monoxyde de carbone survenue en octobre 2006. «Mon fils ne se sentait pas bien. J'ai ressenti des maux de tête très violents, après la douche je suis montée pour me sécher les cheveux et j'ai eu des violents vertiges.» Herbert *, retraité, habite dans le Pas-de-Calais. Il a été victime d une intoxication au monoxyde de carbone il y a quelques années. «J étais dans ma chambre, ma pièce de travail et j avais mal à la tête, extrêmement mal à la tête [ ]. Et au bout d un moment, je me suis aperçu que c était ce chauffage au gaz, qui me rendait malade.» Ecoutez d autres témoignages sur http://www.appanpc.fr/son/chroniques.asp * Nom fictif 4

Dispositif de surveillance et prise en charge des personnes intoxiquées Un nouveau dispositif de surveillance national a été mis en place en 2005. Il a pour double objectif : l alerte à visée préventive immédiate afin d écarter les personnes exposées de la source et de prévenir les premières intoxications ou récidives par la gestion du risque, l information à visée épidémiologique. La déclinaison régionale du dispositif national de signalement des intoxications au monoxyde de carbone dans le Nord-Pas-de-Calais est la suivante depuis septembre 2005. Tout cas avéré d intoxication au monoxyde de carbone doit faire l objet : - d un signalement au Centre Anti Poison (CAP), - d une enquête environnementale, en cas d intoxication survenant au domicile ou en établissement recevant du public (ERP). En pratique, lorsque l intoxication est liée à un accident survenant au domicile des personnes ou en ERP, le CAP transmet le signalement à la DDASS ou, le cas échéant, au service communal d hygiène et de santé (SCHS 1 ) concerné pour réalisation sur place d une enquête environnementale dite technique. Cette enquête réalisée par un technicien sur le lieu d intoxication doit permettre de trouver la ou les causes de l intoxication, d en informer les occupants et/ou les propriétaires, d expliquer les démarches à suivre pour éviter toute récidive. Toute personne victime confirmée ou suspectée d une intoxication fait l objet d une enquête médicale : - Lorsque l intoxication est liée à un accident survenant au domicile des personnes ou en ERP, le CAP réalise l enquête médicale. 1 Il existe 11 SCHS dans la région : Cambrai, Croix, Douai, Denain, Dunkerque, Lille, Roubaix, Tourcoing, Valenciennes, Boulogne sur mer, Calais 5

Schéma présentant l organisation de la surveillance et de la prise en charge des personnes intoxiquées au monoxyde de carbone au domicile en Région Nord Pas de Calais SURVEILLANCE Déclaration du cas avéré d intoxication Au Centre AntiPoison Recueil et saisie des données médicales de l intoxication PRISE EN CHARGE DE LA VICTIME Intoxication (s) au monoxyde de carbone PRISE EN CHARGE par les services d urgence puis services hospitaliers Mesure de la carboxyhémoglobine (air expiré ou sang) et oxygénation (masque, caisson hyperbare) selon la gravité de l intoxication Dossier transféré au SSE de la DDASS (59 / 62) ou SCHS concerné * : Réalisation de l enquête technique et saisies des données. Transmission des données à la CIRE et à l InVS pour l exploitation épidémiologique ENQUETE TECHNIQUE ENVIRONNEMENTALE Réalisée par la DDASS ou le SCHS Cette enquête réalisée par un technicien sur le lieu de l intoxication doit permettre de trouver la ou les causes de l intoxication, d en informer les occupants et / ou propriétaires, et d expliquer les démarches à suivre pour éviter toute récidive. * 59 : Valenciennes, Denain, Cambrai, Douai, Croix, Roubaix, Tourcoing, Dunkerque, Lille 62 : Boulogne, Calais 6

Un dispositif spécifique en cas de recrudescence du nombre d intoxications : Le plan de gestion des alertes Les acteurs régionaux, pilotés par la DRASS, ont élaboré en 2007 un plan régional de gestion des alertes. L objectif principal de ce plan est de définir les actions de court et de moyen terme dans les domaines de la prévention et de la gestion de crise afin de réduire les situations à risque dans la population. Les intoxications étant intimement liées aux conditions climatiques, ce plan comportera 3 niveaux : Niveau 0 : situation de vigilance régulière : prise en charge des cas d intoxications pouvant survenir également hors période de chauffe (enquête technique ). Actions de sensibilisation du grand public, en milieu scolaire et des professionnels par les acteurs de prévention. Niveau 1 : situation de vigilance saisonnière (pendant la saison de chauffe : septembre à mars). Renforcement des actions de surveillance et de la prise en charge, actions de communication spécifiques en début de période de chauffe pour alerter l ensemble des acteurs ainsi que la population. Niveau 2 : situation d alerte épidémiologique : lorsque le nombre d affaires d intoxications au monoxyde de carbone dépasse un certain seuil sur l ensemble de la région, le CAP, la Cire et la Drass peuvent proposer le déclenchement du niveau 2. Il implique un renforcement du dispositif de prise en charge des cas, et des procédures de communication spécifiques afin d alerter au mieux la population concernée. Afin de prévenir ces phénomènes épidémiques, la direction interrégionale Nord de Météo France, en lien avec les services de l Etat, la Cire Nord et le Centre Antipoison, met en place un système de mise en garde météorologique qui sera opérationnel dès le 15 septembre 2008. Celui est basé sur la prédiction de conditions climatiques favorables aux intoxications au monoxyde de carbone. En cas de signalement d une situation météorologique à risque, les services sanitaires feront diffuser par les médias régionaux des conseils d utilisation des chauffages. 7

Situation régionale : bilan 2007 En 2007, le bilan des intoxications oxycarbonées domestiques en région est de : - 282 logements touchés - 786 personnes intoxiquées - 9 décès - 116 personnes prises en charge au caisson hyperbare du CHRU Les intoxications peuvent avoir lieu quelle que soit la période de l année, mais on observe souvent une recrudescence de cas au début de la période de chauffe. Ce fut notamment le cas en octobre 2007. Répartition des logements touchés Répartition en % des différents signalements entre les 2 départements 47,16 Nord 52,84 Pas de Calais 80 70 60 nombre de foyers 50 40 30 20 10 0 janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre mois Tous les types de chauffages à combustion (bois, charbon, fuel, gaz, pétrole..) sont concernés, comme le montre la répartition des combustibles en cause ci-dessous : Autres (bois, fuel, pétrole ) 11% Gaz 30% Charbon 59% 8

Une spécificité régionale : les épidémies Les départements du Nord et du Pas de Calais sont régulièrement touchés par des recrudescences brutales et limitées dans le temps d intoxications au monoxyde de carbone. Ces «épidémies» surviennent la plupart du temps lors de l allumage des chauffages au charbon à l automne. Elles sont liées à une conjonction de facteurs : une mauvaise installation des appareils (ventilation insuffisante des locaux), une mauvaise utilisation (laisser couver le feu) associées à des conditions climatiques particulières caractérisées par un redoux avec des brouillards matinaux. Entre septembre et novembre 2007, quatre épisodes épidémiques se sont succédés : DATES NB DE LOGEMENTS TOUCHES NB DE PERSONNES INTOXIQUEES NB DE DECES 29-30 SEPTEMBRE 2007 10 34 1 3-4 OCTOBRE 2007 24 67 2 11-13 OCTOBRE 2007 17 40 0 1-3 NOVEMBRE 2007 22 56 0 Ces épisodes représentent plus de 25 % des foyers et des intoxiqués recensés en 2007. Les épisodes épidémiques ont touché toute la région. Dans la quasi-totalité des cas, ce sont des chauffages au charbon qui ont été la cause de l intoxication. 16 Nombre d'intoxications au monoxyde de carbone (logements) signalées au Centre Anti-Poison (CAP) entre le 28 septembre et le 4 novembre 2007 14 12 Pas-de-Calais Nord 10 8 6 4 2 0 28-sept. 29-sept. 30-sept. 1-oct. 2-oct. 3-oct. 4-oct. 5-oct. 6-oct. 7-oct. 8-oct. 9-oct. 10-oct. 11-oct. 12-oct. 13-oct. 14-oct. 15-oct. 16-oct. 17-oct. 18-oct. 19-oct. 20-oct. 21-oct. 22-oct. 23-oct. 24-oct. 25-oct. 26-oct. 27-oct. 28-oct. 29-oct. 30-oct. 31-oct. 1-nov. 2-nov. 3-nov. 4-nov. L analyse météorologique de Météo France sur les 3 dernières années montre que ces pics correspondent le plus souvent à des situations climatiques spécifiques, survenant préférentiellement entre fin septembre et décembre, favorables à un faible tirage des conduits d évacuation des foyers de combustion : cheminées, poêles, inserts, rendant difficile l évacuation des gaz toxiques. C est pourquoi un système de mise en garde météorologique, sera mis en place par la direction interrégionale Nord de Météo France afin d informer le plus précocement possible sur l augmentation du risque de survenue d intoxications au monoxyde de carbone et de diffuser des conseils d utilisation des chauffages lorsqu une situation climatique favorable aux intoxications au monoxyde de carbone est prévue. 9

Conseils de prévention : Comment éviter l intoxication? Entretien et vérification, par un professionnel qualifié, au moins fois par an, de toutes installations de chauffage et de production d'eau chaude. Le conduit de fumée doit également faire l'objet d'un ramonage mécanique par un professionnel qualifié, au moins une fois par an, pour le nettoyer mais aussi pour vérifier qu'il est en bon état et qu'il n'est pas bouché. L'usage de produits chimiques ne pourra venir qu'en complément du ramonage mécanique annuel. Ne jamais boucher les aérations. Tous les appareils à combustion ont besoin d'air pour bien fonctionner. Les chauffages d'appoint (poêles à pétrole par exemple) doivent être utilisés dans une pièce bien ventilée et ne doivent jamais fonctionner en continu (2 heures en continu au maximum). Allumez votre poêle à charbon seulement quand il fait froid : en cas de redoux, il peut y avoir refoulement des gaz brûlés dans votre logement si votre appareil fonctionne au ralenti. Ne laissez jamais un moteur à explosion tourner dans un lieu mal ventilé (exemple de la voiture dans le garage, groupe électrogène...) 10

Exemples d actions et acteurs de prévention En Région Nord Pas de Calais, de nombreux acteurs se mobilisent pour sensibiliser la population aux risques liés au monoxyde de carbone. Différents outils sont à la disposition des particuliers, des professionnels de la santé, du logement ou du secteur social, des collectivités ou encore des bailleurs, afin de leur permettre de s informer et de mettre en place, s ils le souhaitent, une action de prévention. De nombreuses actions ont ainsi été menées en région, notamment dans le cadre des programmes régionaux de santé. Quelques exemples d acteurs et d actions : CCAS de Roubaix - Expositions - Film «10 minutes pour vivre» - Pièce de théâtre - Spectacle interactif Centre antipoison de Lille / CHRU Mallette et site web pédagogiques et données chiffrées sur le CO : http://www.minicap.net APPA : Etude de l impact des poêles à pétrole sur les intoxications chroniques au CO Cette étude, menée dans 23 logements de la communauté urbaine de Lille a permis d en savoir plus sur l impact de ces chauffages d appoint sur la qualité de l air des logements. Une plaquette avec les résultats de l étude a été diffusée largement à tous les acteurs de prévention de la région. Formations et sessions d information pour des publics variés, par exemple : - Sensibilisation des lycéens du Douaisis - Conférences et outils spécifiques pour les chauffagistes - Actions d information vers les bailleurs - Formation de professionnels intervenant à domicile Ces actions et bien d autres, menées tant en région que sur le plan national, ont été recensées par l APPA. Le répertoire des actions (coordonnées, outils conçus par le porteur de projet ) ainsi qu un grand nombre d outils et d informations (quiz, accès restreint pour les collectivités ) ont été mis à disposition de la population et des acteurs de prévention via le portail web : www.appanpc.fr/co 11

Adresses utiles DRASS du Nord Pas de Calais Service Santé Environnement 62, Bd de Belfort - B.P. 605 59024 LILLE CEDEX Téléphone : 03.20.62.66.00 Préfecture du Nord Téléphone : 03.20.30.59.59 Préfecture du Pas-de-Calais Téléphone : 03.21.21.20.00 DDASS du Nord (59) Cité administrative - BP 2008 175 rue Gustave Delory - 59011 LILLE Téléphone : 03.20.18.33.33 DDASS du Pas-de-Calais (62) Résidence Saint Pol - 14, voie Bossuet - 62016 ARRAS Téléphone : 03.21.60.30.30 Centre Anti-Poison 0825.812.822 www.minicap.net CIRE Nord 62, Bd de Belfort - B.P. 605 59024 LILLE CEDEX Téléphone : 03.20.62.66.57 APPA 235 avenue de la Recherche BP 86 59373 Loos cedex Téléphone : 03.20.31.71.57 www.appanpc.fr/co SCHS de Cambrai Hôtel de Ville - BP 409-59 407 Cambrai Téléphone : 03.27.73.21.00 SCHS de Croix Hôtel de Ville - 187 rue Jean Jaurès - 59 962 Croix Téléphone : 03.20.28.52.52 SCHS de Douai Hôtel de Ville - BP 836-59 508 Douai Téléphone : 03.27.93.58.00 SCHS de Denain Hôtel de Ville - BP 213-59 220 Denain Téléphone : 03.27.23.59.59 SCHS de Dunkerque Hôtel de Ville - Place C. Valentin - BP 6537-59 385 Dunkerque Téléphone : 03.28.26.26.26 SCHS de Lille Hôtel de Ville - Place Roger Salengro - BP 667-59 033 Lille Téléphone : 03.20.49.50.00 SCHS de Roubaix Hôtel de Ville - BP 737-59 066 Roubaix Téléphone : 03.20.66.46.00 SCHS de Tourcoing Hôtel de Ville - 30, avenue Millets - 59 208 Tourcoing Téléphone : 03.59.63.43.90 SCHS de Valenciennes Hôtel de Ville - Place d'armes - BP 339-59 304 Valenciennes Téléphone : 03.27.22.59.00 SCHS de Boulogne sur Mer Hôtel de Ville - Place Godefroy de Bouillon - 62 200 Boulogne sur Mer Téléphone : 03.21.31.80.81 SCHS de Calais Hôtel de Ville - BP 329-62 107 Calais Téléphone : 03.21.46.66.11 12

Glossaire APPA : Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique ASTEE : Association Scientifique et Technique pour l'eau et l'environnement, ex-aghtm CAP : Centre Anti Poisons CCAS : Centre Communal d Action Sociale CIRE : Cellule InterRégionale d Epidémiologie (correspondant régional de l InVS) CO : Formule chimique du monoxyde de carbone DDASS : Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales DRASS : Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales ERP : Etablissement Recevant du Public InVS : Institut de Veille Sanitaire MISP : Médecin Inspecteur de Santé Publique SCHS : Service Communal d Hygiène et de Santé SDIS : Service Départemental d Incendies et de Secours SIRACEDPC : Service Interministériel Régional des Affaires Civiles et Economiques de Défense et de la Protection Civile SMUR : Service Mobile d'urgence et de Réanimation SSE : Service Santé Environnement (des DDASS et DRASS) 13