Système d évaluation de la structure physique pour l alimentation des vaches laitières Daniel De Brabander Département Alimentation des Animaux et Élevage Centre de Recherches Agronomiques Ministère de la Communauté Flamande Scheldeweg 68, 9090 Melle, Belgique
S o m m a i re Centre de Recherches Agronomiques Ministère de la Communauté Flamande Scheldeweg 68, 9090 Melle, Belgique I INTRODUCTION 1 II MATÉRIEL ET MÉTHODES 2 III DÉDUCTION D UN SYSTÈME D ÉVALUTION DE LA STRUCTURE PHYSIQUE 3 IV VALEURS DE STRUCTURE 4 V NORMES DE BESOINS 8 VI APPLICATION DU SYSTÈME 9 VII QUELQUES RECOMMANDATIONS EN CAS D APPROVISIONNEMENT MARGINAL EN STRUCTURE 12 BIBLIOGRAPHIE 13
I N T RO D U C T I O N I Daniel De Brabander Département Alimentation des Animaux et Élevage Grâce à la sélection, à une meilleure alimentation et à une amélioration de gestion, la production laitière s est accrue considérablement au cours des 20 dernières années. De plus, on peut s attendre à ce que cet accroissement de production se poursuive encore à l avenir. Avec des productions laitières croissantes, la ration doit s améliorer. Cette amélioration se réalise en distribuant davantage de concentrés et/ou en intégrant des co-produits riches en énergie et/ou en utilisant de meilleurs fourrages grossiers. Toutes ces mesures ont pour conséquence d abaisser la valeur de structure de la ration. Dès lors, il y a aujourd hui davantage de problèmes de structures que précédemment, et à l avenir, ils ne feront que s amplifier. Afin de satisfaire aux normes de besoins énergétiques et protéiques des vaches hautes productrices et de respecter en même temps l approvisionnement en structure physique, nous avons plus que jamais besoin d un bon système d évaluation de la structure. Une alimentation optimale de la vache laitière requiert le maintien d un bon fonctionnement du rumen. La principale conséquence d un approvisionnement sous-optimal en structure est cependant une perturbation de la fermentation dans le rumen, qui entraîne une réduction de l ingestion, une moins bonne digestion, une diminution de l efficacité de production, des problèmes de santé tels que l acidose et l inflammation de la paroi du rumen (ruminite), et une teneur réduite en matière grasse du lait. Un aliment riche en structure stimule l activité de mastication, ce qui fait augmenter la sécrétion de salive. Cette salive, étant secrétée en grandes quantités (200-300 litres par jour) et contenant environ 1 % de bicarbonate de sodium, agit comme tampon sur le contenu du rumen et empêche ainsi l acidose en réalisant un ph optimal ainsi qu un rapport optimal entre les acides. En outre, le fourrage grossier permet la formation d une couche structurée dans le rumen, qui est à son tour importante pour la formation de mouvements puissants et réguliers du rumen. Conscients de la nécessité de disposer d un système scientifiquement fondé d évaluation de la structure, le Département Alimentation d Animaux et Elevage du Centre de Recherches Agronomiques en Belgique a décidé, il y a quelques années, d effectuer des recherches en vue de développer le système envisagé. Ceci impliquait d une part la détermination de la valeur de structure des aliments les plus couramment utilisés et d autre part l établissement des normes de besoins en structure chez les vaches laitières. Cette étude constitue un important pas en avant vers une approche novatrice de l évaluation de la structure des aliments pour les ruminants. Il est évident que le système devra subir des adaptations ultérieures en fonction de l évolution des connaissances dans ce domaine. 1
I I M AT É R I E L E T M É T H O D E S L activité de mastication Plusieurs arguments peuvent être invoqués à l appui d une relation entre la valeur de structure et l activité de mastication. Pour cette raison, on a procédé à la détermination des durées d ingestion et de rumination d une grand nombre de lots d aliments. Ces essais concernaient toujours 8 vaches Holstein. Le fourrage grossier à étudier était distribué ad libitum. La ration de base a été complétée par 3 kg de concentrés équilibres ou, en cas de déficit protéique, par 2 kg de tourteaux de soja et par 200 g d un composé minéral vitaminé. Une centaine d essais de mastication a été effectuée. La part critique des fourrages grossiers Les besoins en structure physique ont été déduits d essais lors desquels on a chaque semaine abaissé la part de fourrages grossiers (FG) dans la ration de vaches Holstein jusqu à l apparition de symptômes de carence en structure (baisse de la teneur en matière grasse du lait, baisse de production, refus d aliments). La part des FG dans la ration juste avant l apparition de problèmes est ce qu on appelle la part critique des fourrages grossiers (FGcrit). Ces résultats (en combinaison avec les indices de mastication) ont également été utilisés pour déduire les valeurs de structure. La FGcrit a été déterminée à partir de 78 rations. Effet acidifiant des concentrés La valeur de structure (VS) d un concentré et d une matière première dépend principalement de son effet acidifiant, qui résulte de sa digestion rapide des hydrates de carbone. L effet acidifiant de 3 concentrés et de 9 matières premières a été étudié en déterminant la dégradation dans le rumen (in sacco) ainsi que par la baisse de ph lors des incubations in vitro. 2
DÉDUCTION D UN SYSTÈME D ÉVALUTION DE LA S T R U C T U R E P H YS I Q U E I I I Unité Plusieurs paramètres ont été étudiés comme unité potentiel dans le système de structure, comme la durée de mastication, la teneur en parois cellulaires, la teneur en cellulose brute Finalement une unité fictive a été retenue. Pour des raisons pratiques, on admet que le besoin minimum en structure d une vache standard est égal à 1 par kg de matière sèche. On entend ici, par vache standard une vache en 1 re, 2 e ou 3 e lactation, donnant une production jounalière de 25 kg de lait et recevant ses concentrés en 2 repas par jour. Principe de la détermination des valeurs de structure On a pris comme principe que lors de la phase critique des essais, les besoins en structure étaient justement satisfaits. A ce moment, les fourrages grossiers, les concentrés (conc) et les éventuels suppléments apportaient juste suffisamment de structure physique. %. FGcrit % Conccrit Principe :.VSFG +.VSconc = 1 100 100 Si, en plus de cela, un supplément (S) était distribué, vient alors s ajouter un troisième terme ((% Scrit/100).VSS), terme dans lequel Scrit est la part du supplément dans la phase critique et VSS la valeur de structure du supplément. Pour cette équation, on a déterminé individuellement dans les essais les part critiques des FG, des concentrés et des suppléments. Intégration d une marge de sécurité Du fait de la grande variation individuelle du besoin en structure physique, et de la variation de la VS entre lots d un même type d aliment, il était nécessaire d intégrer une large marge de sécurité. D autre part, une marge de sécurité assez grande implique que la part tolérable de concentrés dans la ration est réduite, ce qui compromet davantage l approvisionnement en énergie des vaches hautes productrices. Comme compromis, on a opté pour un risque de 5 %, ce qui signifie en principe que l on peut avoir, en cas de stricte application du système, un déficit en structure chez 5 % des vaches alimentées à la limite. Avec cette marge de sécurité, les normes de besoins augmenteraient de 30 %. Pour des raisons pratiques, on a préféré la valeur 1 comme norme de besoin, et de diviser les valeurs de structure par 1,30. 3
I V VA L E U R S D E S T R U C T U R E Les valeurs de structure dérivées sont des valeurs dites «sûres» (tableau 1). Pour les produits herbagers conservés et l ensilage de maïs, on peut estimer les valeurs de structure à l aide de la teneur en cellulose brute (CB) ou en parois cellulaires (NDF). On ne doit pas faire de différence entre un ensilage direct d herbe et un ensilage préfané, ni entre un ensilage d herbe hachée normalement (brins courts) et un ensilage d herbe plus longue (brins longs). La VS du foin est estimée 6 % plus élevée que celle de l ensilage d herbe de même teneur en CB. Cette correction n est pas nécessaire lorsque la VS est calculée à partir de la teneur en NDF, car le foin a une teneur nettement plus élevée en NDF que l ensilage. Pour l ensilage de maïs, on a opté pour une correction sur la VS de 2 % par mm de différence de la longueur de hachage. Il ressort de ces recherches ainsi que de la littérature que la longueur des particules a un effet sur la VS si cette longueur est inférieure à ± 10 mm. Les formules démontrent qu à même teneur en CB, l ensilage d herbe a une VS plus élevée que l ensilage de maïs. Cette différence peut probablement être attribuée à la longueur des particules ainsi qu à l amidon dans le maïs. Le nombre de lots d herbe fraîche ne suffisait pas pour établir des formules pour estimer la VS. Six essais ont été effectués avec de l herbe fraîche dosant 205, 239, 249, 244, 231 et 257 g CB par kg MS. Les VS obtenues étaient 2,57-1,85-1,96-2,94-2,41 et 3,45. 4
1. Produits herbagers Ensilage d herbe : Tableau 1 Valeurs de structure (par kg MS) des aliments fréquemment utilisés VS = - 0,20 + 0,0125. CB (1) VS = + 0,15 + 0,0060. NDF (1) Ensilage direct d herbe = ensilage d herbe préfanée Ensilage d herbe hachée = ensilage d herbe plus longue Foin d herbe : Formule CB ensilage d herbe + 6 % Formule NDF ensilage d herbe sans correction 2. Ensilage de maïs Longueur de hachage 6 mm VS = - 0,10 + 0,0090. CB VS = - 0,57 + 0,0060. NDF Correction pour longueur de hachage différente : +(-) 2 % / +(-) 1 mm de longueur 3. Correcteurs de structure Paille 4,30 Bicarbonate de sodium 7,00 4. Suppléments Pulpes surpressées ensilées 1,05 Betteraves fourragères 1,05 Drêches de brasserie conventionnelles ensilées 1,00 Drêches surpressées ensilées 0,85 Pommes de terre crues 0,70 Luzerne : moulue et comprimée 16 mm(282 g CB/MS) 1,05 hachée et comprimée 25 mm(322 g CB/MS) 1,43 hachée en balles (367 g CB/MS) 2,50 5. Concentrés et matières premières (2) VS = 0,175 + 0,00082. NDF + 0,00047. Amidon by-pass - 0,00100. (Sucres + a.amidon dégradable) VS = 0,321 + 0,00098. CB + 0,00025. Amidon by-pass - 0,00112. (Sucres + a.amidon dégradable) a = 0,9 1,3. Amidon by-pass Amidon total (1) Teneurs en CB, NDF et Amidon exprimées en g par kg MS (2) Matières premières moulues et incorporées en pellets 5
Grâce à 3 essais avec de la paille où l on a déterminé la FGcrit et 3 essais de mastication, on peut attribuer à la paille une VS de 4,30 kg par kg MS. Mettre la paille à la disposition des vaches n est pas une garantie pour un approvisionnement suffisant envs à cause de l irrégularité de consommation. En cas de situations marginales quant à l approvisionnement en structure, on peut conseiller d ajouter du bicarbonate de sodium à la ration. Un essai avec une quantité journalière de 400 g de bicarbonate de sodium permet de déduire une VS de ± 7 par kg (MS). Cet effet favorable de ce tampon a été aussi démontré lors d un essai de fermentation dans le rumen où on a déterminé l amplitude de ph et la concentration en acides gras volatils. Une VS fixe est attribuée aux suppléments. Bien que la teneur en CB soit assez différente entre des pulpes surpressées et des betteraves fourragères, on a pu déduire une même VS pour ces 2 aliments. A cause des particules plus petites, les drêches de brasserie surpressées ont une VS inférieure aux drêches conventionnelles. Des efforts sont faits afin de réduire la baisse de la VS lors du conditionnement des fourrages. C est le cas pour la luzerne. Les pellets conventionnels de luzerne déshydratée ont une VS de ± 0,50. Un essai avec chacun de 3 différentes formes de luzerne donnait lieu à des VS de : 1) 1,05 pour la luzerne grossièrement moulue et comprimée en pellets de 16 mm (282 g CB/MS), 2) 1,43 pour la luzerne hachée et comprimée en pellets d un diamètre de 25 mm (322 g CB/MS), 3) 2,05 pour la luzerne hachée et commercialisée en balles (367 g CB/MS). La VS des concentrés est positivement déterminée par la teneur en fibres (CB ou NDF) et en amidon by-pass, et négativement par les sucres et l amidon dégradable. Ce dernier ne contribue que partiellement en fonction de sa solubilité (a). Le tableau 2 donne les valeurs de structure estimées de quelques aliments importants. 6
Ensilage d herbe Tableau 2 Valeurs de structure estimées (par kg MS) 230 g CB/MS 2,68 255 g CB/MS 2,99 280 g CB/MS 3,30 Ensilage de maïs 180 g CB/MS 1,52 205 g CB/MS 1,75 230 g CB/MS 1,97 Coques soja 0,63 Luzerne déshydratée 140-160 g MAT 0,56 Luzerne déshydratée 160-180 g MAT 0,47 Tourteau coprah 0,50 Pulpes betteraves < 150 g sucres 0,42 Pulpes betteraves 150-200 g sucres 0,23 Tourteau lin 0,36 Gluten feed maïs 0,35 Tourteau colza 0,33 Maïs 0,27 Sorgho 0,21 Tourteau soja 0,18 Pulpes d agrumes 0,12 Orge 0,02 Blé -0,09 Triticale -0,09 Manioc -0,17 Herbe fraîche (200 g CB/MS) 2,00 Herbe fraîche (240 g CB/MS) 2,40 Ensilage de trèfle violet (250 g CB/MS) 2,60 Ensilage de luzerne (280 g CB/MS) 2,90 Corn Cob Mix (CCM) 0,50 Triticale GPS (280 g CB/MS) 2,80 Blé GPS (230 g CB/MS) 2,30 7
V NORMES DE BESOINS Dans le système, la VS de la ration pour une vache standard doit être au moins de 1 lorsque les concentrés sont distribués en 2 repas par jour. Pour des situations qui s écartent de ces conditions standards, il y a lieu d apporter des corrections pour les besoins (tableau 3).Toutes les corrections doivent être effectuées par rapport à la norme de 1. Tableau 3 Normes de besoins VS ration > 1 par kg MS Vache 25 kg lait 4,4 % MG ; 1 re, 2 e, 3 e lactation ; concentrés en 2 repas Corrections pour : 1) * Production de lait et matière grasse +(-) 0,008/kg L en plus (en moins) par rapport à 25 kg +(-) 0,05/% MG en moins (en plus) par rapport à 4,4 % * Production de lait +(-) 0,010/kg L en plus (en moins) par rapport à 25 kg 2) Age : 4 e lactation : - 0,08 5 e + lactation : - 0,10 3) Etalement de distribution des concentrés (au moins en 6 fois) : - 0,10 (ou correction sur la VS du concentré : + 0,10/kg MS) Corrections Les vaches ayant une production journalière plus importante et/ou une teneur en matière grasse du lait plus basse ont un besoin en structure plus élevé. Il est prévu une correction combinée pour ces 2 paramètres ou une seule correction pour la production laitière. Dès la 4 e lactation le besoin en structure diminue. Etant donné que les concentrés sont rapidement fermentés dans le rumen, il est évident qu un étalement de distribution des concentrés diminue le besoin en structure. Si la ration se compose seulement de fourrages grossiers et de concentrés, le besoin en structure est de 0,10 inférieur (au moins 6 repas de concentrés par jour). Si on utilise aussi un produit de substitution de concentrés (p.e. des pulpes surpressées), il est préférable d augmenter lavs des concentrés au lieu de diminuer les besoins. Si on utilise une ration complète, l effet semble être un peu moins élevé qu en distribuant les concentrés en 6 fois par jour. 8
APPLICATION DU SYSTÈME V I Le système permet de calculer la part minimale de FG dans la ration nécessaire afin de maintenir un bon fonctionnement du rumen. Exemples Une vache en 4ème lactation produit 35 kg de lait à 3,8 % MG 1 et reçoit les concentrés, ayant unevs de 0,20 par kg de MS, en 2 repas par jour. La ration de base se compose de 30 % d ensilage d herbe préfané et de 70 % d ensilage de maïs (longueur de hachage 6 mm) d une teneur respective de 250 et 205 g de CB par kg de MS. Besoin en structure : 1-0,08 (corr. âge) + (35-25). 0,008 (corr. prod. lait.) + (4,4 3,8). 0,05 (corr. mat. gr.) = 1,03 VSensilage préfané : - 0,20 + 0,0125. 250 = 2,93 VSensilage de maïs : - 0,10 + 0,0090. 205 = 1,75 VSfourrage grossier : (2,93. 0,30) + (1,75. 0,70) = 2,10 ( % FGcrit % Conccrit.VSFG) + (.VSconc) = 1,03 100 100 % FGcrit % Conccrit 100 = X 100 = 1 - X X. 2,10 + (1 - X). 0,20 = 1,03 X. (2,10 0,20) = 1,03 0,20 X = 0,83/1,90 = 0,44 La part des fourrages grossiers (préfané et maïs) dans la ration doit donc s élever au moins à 44 %, ou 56 % de concentrés au maximum. 2 Que devient cette part lorsque les concentrés sont distribués en 6 repas par jour? Besoin en structure : 1,03 0,10 = 0,93 X. 2,10 + (1 X). 0,20 = 0,93 X. (2,10 0,20) = 0,93 0,20 X = 0,73/1,90 = 0,38 En cas d étalement de la distribution des concentrés, une part de FG de 38 % suffit, ou la part maximale de concentrés augmente à 62 %. 9
3 Une vache en 3 e lactation qui produit 40 kg de lait à 3,6 % de MG reçoit le même type de ration et les concentrés en 2 fois par jour. Besoin en structure : 1 + (40-25). 0,008 + (4,4-3,6). 0,05 = 1,16 X. 2,10 + (1 - X). 0,20 = 1,16 X. (2,10-0,20) = 1,16-0,20 X = 0,96/1,90 = 0,51 La part des fourrages grossiers dans la ration doit s élever au moins à 51 %. Cet exemple illustre l effet du niveau de production (comparé avec exemple1). 4 Que devient cette part (exemple 3) lorsque l ensilage de maïs est le seul fourrage grossier? Besoin en structure : 1,16 X. 1,75 + (1 - X). 0,20 = 1,16 X. (1,75 0,20) = 1,16-0,20 X = 0,96/1,55= 0,62 La part d ensilage de maïs dans la ration doit s élever au moins à 62 %. Si cette vache ingère 22 kg de MS, la ration doit contenir un minimum de 13,6 kg de MS d ensilage de maïs (22 x 0,62) et un maximum de 8,4 kg de MS de concentrés. Au début de la lactation la capacité d ingestion de cette vache sera plus basse. Une ingestion totale de 18 kg de MS doit se composer au maximum de 6,8 kg MS provenant de concentrés. Avec une telle ration le bilan énergétique de la vache va être très négatif. 5 Quel est l effet d un supplément de 1,5 % de bicarbonate de sodium dans la ration (4)? Besoin en structure : 1,16 X. 1,75 + 0,015. 7,0 + (1 - X - 0,015). 0,20 = 1,16 X. 1,75 : apport de structure par l ensilage de maïs 0,015. 7,0 : apport de structure par le bicarbonate de sodium (1 - X - 0,015). 0,20 : apport de structure par le concentré X. 1,75 + 0,105 + 0,20 - X. 0,20-0,003 = 1,16 X. (1,75-0,20) = 1,16-0,302 X = 0,858/1,55= 0,55 En utilisant cette dose de bicarbonate de sodium, une part d ensilage de maïs de 55 % suffit. 10
A un niveau d ingestion totale de 22 et de 18 kg de MS, la quantité tolérable de concentré serait respectivement 9,6 (au lieu de 8,4) et 7,8 (au lieu de 6,8) kg de MS. En outre, en utilisant plus de concentré, l ingestibilité de la ration va augmenter. Ces aspects peuvent être important quant à l approvisionnement en énergie des vaches fortes productrices, plus particulièrement au début de la lactation. La figure ci-jointe montre l effet de 400 g de bicarbonate de sodium et de la paille (7 % de la MS totale) sur l amplitude de ph. 7,2 7,0 6,8 e ns. m a ïs + co n c. (ens. m aïs + paille) + conc. e ns. m a ïs + (Na H CO 3 + co n c.) Effet de paille (7%) et de bicarbonate de sodium (400 g) sur le ph dans le rumen 6,6 6,4 6,2 6,0 5,8 5,6 5,4 5,2 5,0 8 h 9 h 10 h 11 h 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h Temps Avec la ration témoin on approchait la norme de besoin de structure. Dans la deuxième ration nous avons remplacé dans la ration totale 7 % d ensilage de maïs par 7 % de paille (à base de MS). La paille était mélangée avec l ensilage de maïs. Dans la troisième ration, on avait le même rapport ensilage de maïs/concentrés que dans la première ration, mais nous avions ajouté 400 g de bicarbonate de sodium (mélangé dans le concentré). Il y avait deux repas par jour (8 h et 16 h). Les courbes démontrent un effet favorable de bicarbonate de sodium et de paille sur le ph dans le rumen. 11
V I I Q U E L Q U E S R E C O M M A N DAT I O N S E N CA S D A P P ROV I S I O N N E M E N T M A R G I N A L E N S T R U C T U R E n utiliser des concentrés avec une VS plus élevée, n étaler la distribution de concentrés, n distribuer les fourrages grossiers avant (1-2 heures) les concentrés, n préfèrer un mélange brut de matières premières, au lieu des concentrés pelletisés, n utiliser des correcteurs de structure : Paille : grossièrement hachée, mélangée dans la ration de préférence au libre service ; 1 kg de paille réellement consommée augmente de ± 0,14 la VS de la ration par kg de MS. bicarbonate de sodium : - 200 grammes par jour ou ± 1 % de la ration totale sur la base de la matière sèche ingérée ce qui augmente la VS de la ration de ± 0,07 par kg de MS ; - 400 grammes par jour ou ± 2 % de la ration totale (MS) ce qui augmente la VS de la ration de ± 0,14 par kg de MS. 12
B I B L I O G R A P H I E Liste des publications et présentations scientifiques concernant nos recherches sur la structure physique chez les vaches laitières De Boever J.L., A.M. De Smet, D.L. De Brabander and Ch.V. Boucqué, 1993. Evaluation of physical structure. 1. Grass silage. J. Dairy Sci., 76: 140-153. De Boever J.L., D.L. De Brabander,A.M. De Smet, J.M.Vanacker and Ch.V. Boucqué, 1993. Evaluation of physical structure. 2. Maize silage. J. Dairy Sci., 76: 1624-1634. De Brabander D.L., J.L. De Boever,A.M. De Smet, J.M.Vanacker and Ch.V. Boucqué, 1999. Evaluation of physical structure. 3. Fodder beets, potatoes, pressed beet pulp, brewers grains and maize cob silage. J. Dairy Sci., 82: 110-121. De Brabander D.L., J.L. De Boever, J.M.Vanacker, Ch.V. Bouqué and S.M. Botterman, 1999. Evaluation of physical structure in dairy cattle nutrition. 33rd Feed Manufacturers Conference 1999, Nottingham (UK), 5-7 January 1999. - Recent Advances in Animal Nutrition, 1999 edited by P.C. Garnsworthy and J.Wiseman, Nottingham University Press, p. 111-145. - Recent Developments in Ruminant Nutrition 4, 2002 edited by J. Wiseman and P.C. Garnsworthy, Nottingham University Press, p. 47-80. De Brabander D.L., 1999. Ontwikkeling van een structuurwaarderingssysteem voor de melkveevoeding. Doctoraal proefschrift, Univ. Gent, 1 juli 1999, 193 p. De Brabander D., De Boever J.,Vanacker J., Geerts N., 2000. Physical structure in dairy cattle nutrition. Vortragstagung Aktuelle Aspekte in der Fütterung und Haltung von Milchvieh, Landesarbeitskreis Fütterung Baden-Württemberg e.v., Aulendorf, 7 Dezember, 14 p., LAF-Informationen 2001, Heft 1, p. 32-49. Geerts N.E., De Brabander D.L.,Vanacker J.M., De Boever J.L., 2001. De invloed van structuurcorrectors op het kritisch ruwvoederaandeel van melkveerantsoenen. 26ste Studiedag Nederlandstalige Voedingsonderzoekers, Universiteit Gent, Melle, 7 mei, p. 26-27. Geerts N.E., De Brabander D.L.,Vanacker J.M., De Boever J.L., 2002. De invloed van de fysische vorm van het krachtvoeder op de structuurwaarde. 27ste Studiedag Nederlandstalige Voedingsonderzoekers, ID TNO Diervoeding, Lelystad, 19 april, p. 7-9. De Brabander D.L., De Boever J.L.,Vanacker J.M., Geerts N.E., 2002. Evaluation and effects of physical structure in dairy cattle nutrition. Kaske M., Scholz H. and Höltershinken M. (Ed), Recent developments and perspectives in bovine medicine. XXII World Buiatrics Congress, Hannover, 18-23 August, p. 182-197. De Brabander D., De Boever J.,Vanacker J., Geerts N., 2002. Système de structure physique des aliments pour les vaches laitières. Journées AFTAA Alimentation des vaches laitières et des bovins à viande, Parijs, 14-15 mei, 24 p. Geerts N., De Brabander D.L., De Boever J.,Vanacker J., 2002. L influence des correcteurs de structure physique sur la part critique de fourrage grossier dans la ration des vaches Holstein. 9 e Rencontres Recherches Ruminants, Parijs, 4-5 dec., p. 315. De Brabander D., 2002. Structure assessment in dairy cattle feeding. 2nd International Dairy Management Conference, Hannover, 10-13 November, 5 p. Geerts N.E., De Brabander D.L.,Vanacker J.M., De Boever J.L., 2003. The influence of grinding and pelleting on the physical structure value of concentrates for dairy cows. Van der Honing Y., Hofer A., Zervas G., von Borell E., Knight C., Lazzaroni C., Sneeberger M.,Wenk C., Martin-RossetW. (Eds), Book of the abstracts of the 54th Annual Meeting of the European Association for Animal Production, EAAP, Rome, Italy, 31 August 3 September, p. 131. Geerts N.E., De Brabander D.L., De Boever J.L.,Vanacker J.M., 2003. Feeding frequency of ensiled pressed beet pulp in relation to physical structure supply. Van der Honing Y., Hofer A., Zervas G., von Borell E., Knight C., Lazzaroni C., Sneeberger M.,Wenk C., Martin-Rosset W. (Eds), Book of the abstracts of the 54th Annual Meeting of the European Association for Animal Production, EAAP, Rome, Italy, 31 August 3 September, p. 138. De Brabander D., 2005. Physical structure system for dairy cattle nutrition. Wissenschaftliches symposium Strukturbewertung des Futtermittel beim Rind organized by Institut für Tierernährung der Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn. Bonn, 27 April.
Retrouvez toutes nos publications sur www.bicarz.fr SOLVAY 12 Cours Albert 1er 75383 PARIS CEDEX 08 Tel. 01 40 75 82 96