LES JUIFS DANS L OUEST PARISIEN OU LE PEU QUE JE CONNAISSE D EUX



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Transcription:

LES JUIFS DANS L OUEST PARISIEN OU LE PEU QUE JE CONNAISSE D EUX L incompréhension du présent est la conséquence de la méconnaissance du passé. Marc Bloch Les Communautés Juives de Versailles et de Fontainebleau prirent naissance et commencèrent à se développer sous Louis XVI, dans ces villes royales où la Cour se déplaçait assez souvent. La population juive autorisée à séjourner à Paris et dans l Ile-de-France était de condition sociale assez basse : petits marchands, colporteurs, instituteurs du culte, les quelques notables résidaient à Paris. La majorité des juifs de Paris habitait dans le Marais et principalement dans les deux sections révolutionnaires! La Réunion et celle de L Homme Armé. La principale industrie autour de laquelle tournait certains de ces notables était la fabrique de Porcelaine. Quelques fabriques de porcelaines à Paris furent tenues par des juifs dont l une des plus importantes par Jacob Benjamin qui joua un rôle important dans la fourniture de différents biens à l Armée : chevaux, fourrage, chaussures, pantalons.. Sous le Premier Empire une fabrique fut ouverte à Fontainebleau qui sera reprise par Baruch Weil, aïeul de Marcel Proust, et une à Sèvres dont il conçut le Musée de porcelaine. Sur le plan national, une grande question se posa en 1870, qui serait la Capitale de la France : Fontainebleau ou Versailles. Finalement le choix se porta sur Versailles mais de nombreux responsables des Consistoires de Paris et du Central se réfugièrent à Fontainebleau pendant la Commune dont le rand Rabbin de Paris, avant qu il ne devienne rand Rabbin de France : Zadock Kahn. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la Communauté Juive de Versailles a vécu une grande page du Judaïsme français. Par le biais de Mahir Charleville, rand Rabbin de Versailles, le développement de l histoire des Juifs de France a été marqué profondément par un certain modernisme. Il inaugurera, notamment le très beau temple de la Rue Joly, offert par Mme Cécile Furtado-Heine et la communauté versaillaise à l aube du nouveau siècle rejoindra la Consistoire de Nantes. Versailles, dans l ouest parisien, fut une plaque tournante pour les Juifs d Europe Orientale en partance vers le Nouveau Monde. Le rôle du rabbin prenait alors toute sa signification envers ceux qui étaient en route vers la nouvelle Terre Promise. A partir de la Révolution de 1789, l instruction et l apprentissage de nouveaux métiers furent le principal souci des chefs de communauté en vue de l intégration et de l émancipation de leurs coreligionnaires. Dans les premières années du XXème siècle, les Mouvements de Jeunesse prennent naissance dans les différents cultes, il se développera aussi dans le Judaïsme d abord sous la forme du B.L.E. (Boursiers et Lauréats des Ecoles) qui ira se former au scoutisme. Le B.L.E.

dessina en effet la première image floue de ce qui deviendra les Eclaireurs Israélites de France avec Robert amzon. Au Plessis-Piquet et à Brie-Comte-Robert des écoles d horticulture, l une pour garçons, l autre pour filles ouvrirent leurs portes. De ces horticulteurs, certains peupleront les Kvouzot (colonies) d Argentine ou de Palestine. A Versailles, s ouvrit aussi l Ecole Normale Israélite Orientale pour jeunes filles. Celles-ci venaient étudier à Paris afin d être institutrices ou directrice dans les écoles de l Alliance Israélite Universelle à travers le monde. En ce qui concerne la Jeunesse, il ne faut pas oublier les associations de sauvegarde et de sauvetage de l OSE et du Mizrahi qui donnèrent refuge à des enfants rescapés pendant et après la Seconde uerre Mondiale. De nombreux illustres vécurent aussi dans l ouest de la région parisienne, le plus connu fut sans doute l Abbé uénée qui œuvra contre l obscurantisme antijuif. Philosophe des Lumières, il s est distingué aussi bien au Plessis, à Versailles qu à Fontainebleau. Educateur né, il fut le précepteur des futurs Louis XVIII et Charles X. Dans son livre : Lettres de quelques juifs portugais, allemands et polonais à M. de Voltaire, il permettra à certains penseurs ou hommes politiques de faire connaissance avec l histoire du peuple juif. Parmi les autres personnalités qui touchèrent de près ou de loin la communauté versaillaise, il faut compter, Le Commandant Lippmann, l Amiral Louis Kahn, l Actrice Rachel, Joseph Kessel, Camille Pissarro, Emile Zola, etc. Les cercles concentriques de l histoire se déplacent et amènent toujours un renouveau. Si la population juive de l ouest parisien a été en grande majorité ashkénaze depuis la Révolution de 1789 depuis les années 1960, avec l arrivée massive des juifs d Afrique du Nord est devenue séfarade. Elle a apporté dans l hexagone une nouvelle vitalité, une nouvelle religiosité, des rites (Minaguim) nouveaux, et de nouveaux dirigeants. Ainsi après 200 ans de période contemporaine dans la région versaillaise, les fils d Israël ont su s intégrer et à s adapter à la culture française et cultiver leur identité nationale

Au Moyen-Age Bruyères-le-Châtel Le Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame des Vaux-de-Cernay parle d'une ''Rue des Juifs'' sous le toponyme de ''Vinea de Judée'' à Bruyères-le-Châtel. Cette Rue des Juifs se trouve près de l Eglise. Joyenval L'Abbaye de Prémontrés, dans le diocèse de Chartres, ne figure pas au dictionnaire des Communes. Les Archives Nationales conservent encore les actes de vente ou des donations concernant les biens juifs à Joyenval après l expulsion de 1306. En 1313, Philippe-Le-Bel fait don à l'abbaye de Joyenval d'un four dans une maison où étaient les écoles des Juifs : ''In domo in qua solebant esse scole judéorum apud joyenval''. arancières Entre arancières et Millemont, prés du Château du Moulinet, il y avait une Rue (chemin) des Juifs. M. Walter Eytan, ancien ambassadeur d Israël en France, fait état d une Rue de la Synagogue, en bordure de forêt. Poissy Il y avait une Rue de la Juifverie qui est attestée aux Archives départementales des Yvelines (anciennement Seine-et-Oise). Cette ville est citée dans une relation de Salomon Bar Siméon. Il est dit dans cette relation que le roi Louis VII accueillit avec bienveillance à Poissy des Juifs qui avaient été accusés d un meurtre rituel. A Poissy, en mars 1310 ; confirmation par le roi de la donation faite par Marie de Brabant, sa belle-mère, reine de France, à Hennequin de Perwis, son valet, d'une place située à Mantes et faisant partie du douaire de la dite reine, estimée valoir 200 livres parisis, laquelle place s'appelle le cimetière des Juifs. Limay E. Fosse* par d une Rue aux Juifs. Il y a une inscription hébreu dans l Eglise de Limay. Cette inscription semble provenir d un mur de soutien d un cimetière chrétien.

Mantes-la-Jolie Au Moyen-Âge, il y eut une Juiverie à Mantes dont l un des souvenirs est la Rue des Juifs. La Rue de la Juiverie était parallèle à la Rue de la Vieille Prison et était située entre celle-ci et la Collégiale Notre-Dame. L abbé J. Rance** parle d une synagogue changée en église en 1204. Une salle souterraine vers la Rue Thiers, a été retrouvée, puis remblayée. Cette salle aurait été une synagogue. Les Juifs de Mantes possédaient aussi un cimetière puisque des actes entre 1308 et 1310 parlent d un terrain appelé le Cimetière des Juifs. En mars 1310 est signé à Poissy une confirmation par le Roi de la donation faite par Marie de Brabant, sa belle-mère, reine de France, à Hennequin de Perwis, son valet d une place située à Mantes et faisant partie du douaire de la dite reine, estimé valoir 200 livres parisis, laquelle place s appelle cimetière des Juifs. Il est fait état d une communauté Juive et d une synagogue, appelée l école des Juifs à Mantes dans une charte de 1359. En 1380, des émeutes antijuives, qui partirent de Paris, se répandirent jusqu à Mantes-laJolie. Ces émeutes nous sont connues par cette relation : l an mil CCC LXXX derrienirement passé, lendemain que la commocion fu de plusieurs habitans de nostre ville de Paris sur les Juifs demeurant icelle, lesquielx furent pillez et robez par aucuns des habitans d icelle, plusieurs gens d armes et autres qui estoient venus et estoient lors au païs d environ ladicte ville de Mante, vindrent et se boutérent en icelle heure de portes ouvrir, crions au menu peuple et aux habitans d icelle qu ils alassent chez les juifs qui y demeuraient et que nous leur avions donné congé, ce que non, et que ceulz de la ville de Paris estoient pillez. A l avènement de Charles VI, le peuple de Paris se révolta en faisant entendre ses plaintes contre les aides et les impôts trop lourds. Il demanda que les Juifs et usuriers fussent mis hors Paris. Les Maillotins rompirent les bouëttes des fermiers généraux, jetèrent l argent dans les rues et après avoir crié ; Aux Juifz, aux Juifz, aux Juifz pillèrent quarante maisons de Juifs. L émeute s étendit aux environs de Paris. Deux ans plus tard, les Parisiens mécontents du rétablissement des impôts se soulevèrent au nouveau. Les mutins enlevèrent l Hôtel de Ville, s emparèrent des massues et des maillets de fer et assommèrent les financiers. Des massacres eurent lieu dans la plupart des Communautés Juives de France. Montmorency Joseph de Montmorency était un des descendants de Rachi. Richebourg

La Juiverie ; Hameau, sur la Commune de Richebourg. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------* E. Fosse : Histoire de Limay des origines à nos jours. ** J. Rance : Hugues de Noyers et Pierre de Courtenay. Prunay-le-Temple La Juiverie ; lieudit, commune de Prunay-le-Temple, peut être dans le domaine d une ancienne commanderie. Chevreuse Lévy-Saint-Nom ; Commune de Chevreuse. Palaiseau Les Revenus tirés des Juifs dans le domaine royal ne mentionnent qu un seul Juif à Palaiseau : Léoni Anglico de Palatiolo. Les Inscriptions hébraïques Dans un article sur l épigraphie,. Nahon fait l état des régions épigraphiques et recense pour l Ile-de-France, outre Paris : uerville, Limay, Palaiseau et Mantes-la-Jolie. MM. M. Schwab, B. Blumenkranz et. Nahon font état en tout onze inscriptions funéraires. Les inscriptions médiévales en hébreu sont situées selon érard Nahon : - à uerville : Hameau de Senneville, dont l une est la propriété de M. Norbert Bechet. Deux pierres tombales ont été trouvées à uerville, Moïse Schwab en donne ces traductions : 1 Ceci est la stèle de Maître Rabbi Isaac, fils de Rabbi Abraham décédé le sixième jour (vendre) de la section Yitro de l an 99 du petit comput (29 janvier 1339). 2 Ceci est la stèle du généreux (Maître) Menahem, fils de l honoré Maître Perez qui est allé au Paradis.

- à Limay : Deux pierres tombales ont été découvertes à Limay. La première pierre tombale se trouve dans l Eglise et est fixée à la droite de l entrée. La deuxième a été trouvée sur les bords de la Seine, en face de Mantes-la-Jolie. B. Blumenkranz* en a fait la traduction suivante : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------* B. Blumenkranz: Archives Juives n 2, 1965-1968 1 La première épitaphe servait autrefois de matériau de remplissage au mur de la clôture du cimetière paroissial. Elle a été placée à l intérieur de l Eglise. Ceci est la stèle de Rabbi Meïr, fils de Rabbi Elie, décédé le troisième jour (Mardi) section Tazna, l an 5 (mille) et 3 du comput, (17 mars 1243). Le Souvenir du juste est béni.** 2 La seconde pierre est en forme de trapèze de 50-60 cm de haut et 43 de large brisée à gauche avec l inscription hébraïque suivante : Ceci est le monument funèbre de Belnia, fille (de) Salom(on). - à Mantes-la-Jolie : érard Nahon*** dit que les inscriptions de cette ville sont des dalles longitudinales. Nous étudierons ici uniquement trois épitaphes qui sont très connues à Mantes ainsi qu une dernière qui a été trouvée dans les années 1960 : 1 Ceci est la stèle sépulcrale de Juet(e)**** fille de l honoré Maître Hayyim, épouse du compagnon Rabbi Hayyim, décédé le mardi de la section Wayakel. l an. 2 Ceci est la stèle de Rabbi Obadia fils de l honoré Maître Eliah, qui est allé au Paradis, le deuxième jour (lundi) de la section Wahyi l an 9 du (petit) comput (5009) 28 décembre 1248. 3 Ceci est la stèle de l honoré Maître Yéhiel Menahem Ha-Lévy qui est allé au Paradis le quatrième jour (mercredi) de Shemot l an 53 du petit comput (31 décembre 1292). 4 Cette pierre formait une marche d escalier dans la cave du 7 rue de la Sangle. C est un trapèze irrégulier de 108 cm (grande base), 99 cm côté droit, 58 cm (petite base) et 39 cm côté gauche. Voici sa traduction :

Ceci est la tombe de dame Esther fille du compagnon Rabbi Berakhita, qui est allé au Paradis. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------** Les Archives Israélites n 50, 1889, p. 256. *** érard Nahon : Inscriptions hébraïques médiévales de Mantes-la-Jolie. **** Yvette. - à Palaiseau : Hameau de Lozère. Pour Yves Ramette, la pierre de Lozère (Palaiseau) est un grès vraisemblablement originaire de la célèbre carrière d Orsay située à un kilomètre de distance. La texture et le grain l attestent. érard Nahon donne la traduction qui suit : Ceci est la stèle funéraire de Rabbi Juda fils du compagnon Rabbi Zacharie qui s en fut au jardin d Eden le cinquième jour (jeudi) de la péricope Be Shalakh de l an (50)52 (3 janvier 1292) Du comput, que son âme soit dans le faisceau des vivants. Les Juifs durant la période contemporaine Des Juifs à Versailles Durant le XVIIIème siècle, des documents mettent en évidence une présence juive à Versailles ou dans les environs notamment à travers les Archives de la Bastille qui donnent par exemple : - En 1726, Catherine Koëlle, juive de Metz, est arrêtée puis relâché pour mener une vie de débauche avec Salomon Lévy, bien que celui-ci se fait instruire dans la foi catholique. Catherine Koëlle avait été au service du Sieur Mureaux à Versailles. - Samuel Hirsch reçut le 9 décembre 1764 un brevet et une pension de preneur de rats afin d être envoyé toute l année dans les parcs de Versailles.

- Au mois d août 1783, le Ministre de l Intérieur adressa une note à l attention de M. Vergennes, approuvant la politique rigoureuse de l Intendant Lenoir à l égard des Juifs. Les Juifs Portugais furent autorisés à résider où ils le désiraient selon leur lettre de naturalisation. Pourtant, alors qu ils étaient d honnêtes commerçants lors de leur arrivée en France, ils tombèrent dans un état de misère très avancé. A Paris et à Versailles, ils commirent des vols : 50.000 livres de marchandises, dont 15.000 chez une veuve, ils furent complices de vols de vases sacrés à Senlis et furent considérés par l Intendant énéral comme bandits de grands chemins. C est pour cette raison qu il fut demandé que les Juifs Portugais soient assujettis comme les autres Juifs aux mêmes règles. A Versailles comme à Fontainebleau, la présence de bateleurs juifs était attestée devant la Cour Royale : en 1779, le Comte d Artois fait remettre un certificat à Cerf Bernard, Juif de Nation, pour ses tours de souplesse et de gobelet devant le Roy et la famille royale à Versailles alors qu en 1721 Lévi de Ferrare, muni d un passeport de M. le Duc de Lorraine et d une lettre pour son Altesse Royale Madame, sollicita l autorisation de se rendre à Fontainebleau pour y jouer des gobelets. En 1789, tous les Juifs et les marchands, arrêtés sur les routes des environs de Versailles, furent soupçonnés de se rendre dans cette ville pour y commettre des vols et des escroqueries. Patrick irard* donne quelques précisions sur la présence de Juifs sefardim et ashkénazim dans le royaume de France : Pendant cette période s installèrent dans la région parisienne, notamment à Arcueil, Arpajon, Saint-Mandé, Versailles, Dijon, Orléans, Fontainebleau, Lille et Dunkerque comprenaient quelques habitants juifs presque tous originaires d Alsace-Lorraine. Nous savons par d autres sources qu ils y avaient des Juifs à Versailles dans les dernières années de l Ancien Régime, c est-à-dire entre 1769 et 1789. C étaient généralement des colporteurs ou des marchands fripiers ambulants, sefardim ou ashkenazim, qui venaient des provinces de l Est ou du Sud-Ouest de la France. A Versailles, quelques autres travaillèrent dans la Manufacture Royale de Porcelaine à Sèvres comme employé ou peintre. Tous ces Juifs demeuraient entre la rampe Satory, le passage Saint-Jean, la rue des Tournelles, la rue Montbauron, aux Quatre Pavés, la rue de l Orangerie et la rue Saint-François. Hida à Versailles Haïm Joseph David Azoulay Le Rabbin palestinien Haïm Joseph David Azoulay (Hida) ne parle aucunement d avoir rencontré des Juifs à Versailles lorsqu il assista au passage du

Roi à la Cour de Louis XVI en 1778. Le rand Rabbin Maurice Liber* raconte la venue de cet émissaire des quatre communautés de Terre Sainte à Versailles: A Versailles, le roi le prit pour un ambassadeur oriental et les dames lui firent la révérence. Lorsque H.I.D. Azoulay arriva à Paris, la Reine Marie-Antoinette était enceinte et des prières furent ordonnées pour sa bonne délivrance. Les Juifs de Paris organisèrent des offices et firent publier une prière à l occasion de la grossesse de la Reine. Haïm Joseph David Azoulay -------------------------------------------------------------------------------------------------------------* Patrick irard : Les Juifs de France de 1789 à 1860 * Maurice Liber : Un rabbin a Paris et à Versailles en 1778 Haïm Joseph David Azoulay se rendit à Versailles avec Mardochée Venture, maître de langues hébraïques, chaldaïque et talmudique. D après les témoignages qu ils laissèrent de cette visite, Maurice Liber a repris : Le Jour où il alla, le 3 janvier (1778), était celui où le Parlement de Paris, la Chambre des Comptes, la Cour des aides et la Cour des Monnaies ils eurent l honneur de rendre leurs respects au roi et à la famille royale à l occasion de la nouvelle année. Conduit par M. Fabre, notre rabbin s arrêta dans la grande galerie, où il admira surtout les guéridons dorés qui supportaient de grands chandeliers d argent et la voûte peinte par Lebrun ; il passa ensuite, si nous le suivons bien, par les appartements royaux pour arriver à la Salle d Apollon ou Chambre du Trône, au fond de laquelle une estrade supportait un trône d argent surmonté d un dais. Il traversa les appartements intérieurs et s arrêta au bout pour voir passer un cortège, au milieu duquel on lui montra les deux frères du roi, le comte de Province et de comte d Artois. Enfin le roi lui-même parut, portant sans doute ce jour-là le costume de l ordre de Saint Louis, dont il était le grand maître. Comme tout bon juif en pareil cas, notre rabbin récita à sa vue la bénédiction du roi, qui est ainsi conçue : Soit Béni, Seigneur notre Dieu, Maître de l Univers, qui as départi de Ta loire à un être mortel. Aussitôt après, un personnage de la suite du roi se détacha du cortège et vint demander à M. Fabre de quel pays ce visiteur oriental était

l ambassadeur. M. Fabre répondit que c était un voyageur venu d Egypte. Le rabbin n en reçut pas moins les saluts des seigneurs et les révérences des dames. Il est impossible de dire exactement depuis quelle époque il y a une présence juive à Versailles. C est sans doute vers 1780 puisque lorsque Hida, le célèbre bibliophile palestinien, ne parle pas de Juifs dans cette ville. La première mention des Juifs est référencée dans le recensement de la Ville de Versailles en 1792. Après la parution du Décret de Bayonne du 20 juillet 1808, les Juifs vont s inscrire à la Mairie et fixer leur nom de famille. Dans les deux registres d adoption des noms (1808-1818), trente individus ou familles se déclarèrent selon la loi. La population juive de Versailles s élevait alors au total de 114 âmes enfants compris. Population Juive de Versailles La Nouvelle allia Judaïca a publié, sous la plume de Claudie Blamont et d Elie Nicolas, le recensement des Juifs de France sous le Premier Empire, pour Versailles, ils donnent ainsi : n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Prénom nom adresse date Philippe-Pierre Lyon ne demeure pas à Versailles. Salomon Lambert rampe Satory Alexandre Moyse Isaac Henry Sara Cerf Joseph Henry Aaron Henry Léon Henry Moyse Bloch St François 4 Marie Bloch St François 4 Raphaël Bloch St François 4 Isaac Bloch St François 4 Adèle Bloch St François 4 David Bloch St François 4 Rosalie Bloch St François 4 Lion Bloch St François 4 David Bloch St François 4 Rachel Bloch St François 4 Fleurette Bloch St François 4 Jacob Daniel Paris 94 Belotte Daniel Paris 94 naissance marié T 1751 1791 1794 1799 F marié mariée marié 8 mariée F F 1784 1785 1776 1779 marié 6 mariée

22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 Brunette Emée Henry Julie Jacob Brunette Lazard Louis Jean Simon Alexandre Charlotte David Rachel Jacob Abraham Pauline Brunette arçon Abraham Rose Jacob Moïse Simon Hélène Félicité Aaron Emane David Augustine Françoise Marie Anne Félicité Charles Louis Cerf Salomon Fleure Rachel Babet Jacob Emane Nanette Bernard Daniel Paris 94 Daniel Paris 94 Daniel Paris 94 Daniel Paris 94 Samson avenue de St Cloud arçon avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Samson avenue de St Cloud Cahen d Anjou 50 Simon d Anjou 50 1778 Cahen d Anjou 50 Cahen d Anjou 50 Cahen d Anjou 50 Cahen d Anjou 50 Cahen d Anjou 50 Cahen d Anjou 50 Cahen d Anjou 56 Bloch du marché neuf 49 Vrentz du marché neuf 49 David du marché neuf 49 David du marché neuf 49 David du marché neuf 49 David du marché neuf 49 David du marché neuf 49 David du marché neuf 49 Jacob de la Pompe 15 Emane de la Pompe 15 Jacob de la Pompe 15 Jacob de la Pompe 15 Jacob de la Pompe 15 Jacob de la Pompe 15 Jacob de la Pompe 15 Jacob de la Pompe 15 F F F marié 14 mariée F F F marié 8 mariée F F 1 marié mariée F F F marié 8 mariée F F F

65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 Abraham Sara Bram Emane Rachel Jacob Moyse Caroline abriel Esther arçon Caroline Isaac David Rose Cerf Rosine Hyppolite Désirée Daniel Fradette Samuel Abraham Victoire Adèle Désirée Jacob Hyppolite Joseph Manuel Emane Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Manuel Cerf Petite Place 7 Isaac Petite Place 7 Cerf Petite Place 7 Cerf Petite Place 7 Daniel Maurepas 13 Henry Maurepas 13 Daniel Maurepas 13 Daniel Maurepas 13 Daniel Maurepas 13 Daniel Maurepas 13 Daniel Impérial 92 Samuel Impérial 92 Daniel Impérial 92 Daniel Au bas de la rampe Lévy Au bas de la rampe Daniel Au bas de la rampe Daniel Au bas de la rampe Daniel Au bas de la rampe Cand Place Napoléon 12 Caen Place Napoléon 12 Abraham Caen Cand Place Napoléon 12 Isaac Daniel Impérial 92 Indigent Elisabeth Haina Impérial 92 Abraham Salomon Picard avenue St Cloud 34 Flore Abraham av de St Cloud 34 Henry Brongevick Ste Elisabeth 24 Michel Lyon avenue St Cloud 47 Jeannette Cahen Petite Place 7 Victor Mayer St Elisabeth 24 Brunette Mayer St Elisabeth 24 David Hersel des deux portes 4 Lazard Joseph Bld de l Impératrice Esther Nathan Bld de l Impératrice Babet Joseph Bld de l Impératrice Clarisse Joseph Bld de l Impératrice marié 8 mariée F F marié 4 mariée F marié 6 mariée F F marié 3 mariée marié 5 mariée F marié 3 mariée marié 1 mariée 1 marié 2 mariée célibataire 1 célibataire 1 marié 2 mariée marié 5 mariée F F

108 109 Agache Aaron Joseph Bld de l Impératrice Lyon Impérial 91 F célibataire 1 Le Décret Infâme du 17 mars 1808 remettait en cause tout ce qui avait été acquis par les Juifs en 1791, c est-à-dire l Emancipation. De ce Décret étaient exceptés automatiquement les Juifs du Sud-Ouest et du Comtat Venaissin ; les Juifs Séfardim. Napoléon 1er, compte tenu des informations de ses conseillers, avait une image déformée des Communautés d Alsace-Lorraine et ne voyait dans les Juifs de ces régions que des personnes superstitieuses, mais éduquées et pratiquant l usure. Certains Juifs, bien qu originaires, mais résidants hors de ces deux provinces demandèrent à être exceptés à ce fameux décret qui au bout de dix ans devait être reconduit ou abrogé. Dans le tableau des départements et des villes d Empire, dont les habitants professent la religion de Moïse, sont exceptés des dispositions du décret impérial du 17 mars 1808 : Nombre 2733 1808 121 95 1810 département Seine* date Décision de S.M. du 28 avril Seine-et-Marne Seine-et-Oise? Décret impérial du 11 avril Les Juifs de Versailles furent exceptés au Décret du 17 mars 1808 selon une décision de sa Majesté par un décret impérial en date du 16 juin 1808. En ce qui concerne les demandes d exemption au Décret Infâme, Robert Anschel, après avoir consulté les enquêtes poursuivies dans les départements où les juifs furent exceptés, dit à propos de Versailles : Sur quinze familles qui constituaient la population juive du département, douze étaient fixées à Versailles depuis plus de trente ans. Leurs chefs faisaient le commerce de la bijouterie, de la soie et des toiles. Plusieurs d entre eux, rapporte le Préfet, avaient des boutiques du temps des derniers rois dans les galeries du château de Versailles et jouissaient du privilège de suivre la cour dans ses voyages. Aucune plainte d aucun ordre ne s élevait contre eux, ils ne possédaient pas d hypothèques. Une enquête suffit pour leur valoir le bénéfice de l exception. En 1809, d après le recensement des Israélites de Paris par le Comité de Bienfaisance, il y avait 55 individus venant de Versailles. Dans l ''Etat numérique des Israélites des arrondissements de Corbeil, Etampes, Mantes, Pontoise et Rambouillet en 1810, il est constaté: Pour l'arrondissement de Corbeil; il existe 2 israélites (homme et femme); à Arpajon, 4 d'une seule famille à Montgeron, 1 à Corbeil, mais aucun dans le canton de Longjumeau.

Aucun à Etampes, Mantes, Pontoise et Rambouillet. L'histoire de la Communauté de Versailles a été l'objet d'études beaucoup plus sérieuse que j'aurais pu le faire.'' - Les Mariages endogamiques à Versailles Le 3 août 1788 fut célébré le mariage de Benjamin Ducas, demeurant à Versailles, fils de feus Lazare-Abraham Ducas et de Judith Isaac, avec uiton Jacob, fille de Lazare Jacob et de feue uiton. Le 14 septembre 1814, othon Bernard épouse à Fontainebleau Abraham Daniel, de Versailles. othon, fille majeure d Abraham et Babet Bernard, est né à Fontainebleau en 1783. Son futur époux, Abraham Daniel était le fils d Isaac Daniel et d Elisabeth Hainaut, habitants 12 rue Royale à Fontainebleau. othon Abraham Bernard est décédée à Versailles le 5 février 1867 dans sa 74ème année et repose dans le cimetière juif de cette cité royale. Suite au Décrit dit de Bayonne du 20 juillet 1808, Abraham Bernard se déclarait à la Mairie de Fontainebleau, comme suit : Abraham Bernard, né à Marly, près de Metz, 38 ans, époux de Babé Jacob de Metz, 39 ans, domicilié rue des Maudinets (Protestants) à Fontainebleau depuis 16 ans (1794) conserve ses nom et prénom. Les Jacob, une famille ayant transité par Versailles. Selon le Décret du 20 juillet 1808, les membres de la famille Jacob, venant de Versailles, se déclarèrent à la Mairie de Paris et fixèrent leur nom et prénom ainsi : David Jacob, né en 1759 en Allemagne, brocanteur, à Paris depuis 4 ans Babet oschal, née en 1764 à Francfort Charlotte Jacob, née à Versailles en 1784 Israël Jacob, né à Versailles en 1789, soldat fourrier au 11ème régiment de ligne en Espagne depuis deux ans et demi. Mardochée Jacob, né à Versailles en 1796. Esther Jacob née à Versailles en 1799. Les Juifs de Versailles et la Section Révolutionnaire de la Réunion à Paris En 1790, l Assemblée Constituante demanda la redistribution du plan de Paris en un découpage plus rationnel : elle ne supportait plus les rivalités entre elle et la Municipalité de Paris. Le Conseil des Vingt-quatre, dont le Président était Condorcet, se mit en relation avec le Comité de Constitution de l Assemblée et les représentants des districts. C est ainsi que les 21 mai et 27 juin 1790, les quarante-

huit sections révolutionnaires parisiennes furent organisées. Elles ne disparaîtront que le 10 vendémiaire an IV. Les Juifs Ashkenazim de Paris étaient surtout concentrés dans le Marias et près du Temple dont la Section révolutionnaire principale était celle de la Réunion. La Bibliothèque Historique de la Ville de Paris conserve différents manuscrits dans lesquels se trouvent des documents sur la Section de la Réunion. Dans ces documents, il apparaît que cette Section a entretenu une correspondance très privilégiée avec la Ville de Versailles sur différents sujets : la conscription, le recensement des farines, les accusations publiques, etc D autres documents traitent spécifiquement des actions entreprises dans la Section, parmi lesquelles : Libération de Joly, Section de la Réunion (13-14 frimaire an III) Assemblée énérale, comptes-rendus au Ministère de la uerre sur le remboursement des avances faites pour l habillement des volontaires de la Section à l Armée du Nord en 1793 (23 nivôse 25 germinal) an III. Section Beaubourg ou de la Réunion : Assemblée énérale, élection de Fissard, sergent major de la Compagnie des Canonniers 29 juin 1793, Comité Civil, certificat d enrôlement, etc.. Section de la Réunion : Comite Révolutionnaire, ordre d incarcération de Maupas, Recensement des farines chez les boulangers Cartes individuelles bleues ou blanches de la Section Notes sur les changements de Section. A travers ces documents, il est possible de se rendre compte du Civisme et de l esprit d entreprise des Juifs dans cette Section. Compte tenu de certains métiers itinérants des Juifs de cette Section, il est aisé de retracer leur route : Versailles, Fontainebleau, Nevers, Clamecy, Rouen, Le Havre, etc Certains de ces Juifs s étaient spécialisés dès la seconde moitié du XVIIIème siècle à suivre la Cour. S il fallait donner un exemple ; celui d Assure Mayer semble être le plus parlant : Venu d Allemagne à Paris pour recouvrer des créances importantes, Assure Mayer, se vite refuser le droit de résider à Paris. Léon Kahn * continue : Toujours sur la route de Versailles ou de Fontainebleau, hôte assidu des antichambres ministérielles.. Assure Mayer fit intervenir le Baron de roewenbroch, Cy devant ministre de l Electeur Palatin. Or, le Comte de Choiseul n en pouvant plus de ses tergiversations pour quitter Paris dit au Lieutenant de Police en 1759: Ayez à (lui) signifier à ce jour de sortir de Paris dans les vingt-quatre heures, et s il n obéit pas vous aurez pour agréable de le faire arrêter et conduire au cachot. Pourtant, après complément d information auprès des autorités prussiennes, Assure Mayer obtint définitivement la possibilité de résider à Paris et de continuer à jouir de Rosette, veuve Salomon, rue Beaubourg, où elle donnait à manger aux Juifs.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------* Archives Israélites 3 mars 1892 D après le recensement de 1808, il y avait 1500 individus originaires des départements français et de l étranger dont 55 venant de Versailles et 12 de Fontainebleau. Quelques années avant la Révolution, il n y avait que deux Communautés constituées autour de Paris. Ces Communautés étaient des Kéhilot ashkénazim, c est-à-dire dont les Juifs étaient originaires d Alsace, de Lorraine ou d Europe Orientale. Les Juifs de Versailles et de Fontainebleau eurent des rapports commerciaux ou familiaux avec les Juifs de Paris et particulièrement avec ceux de la Section de la Réunion. Compte tenu de la position spécifique de Versailles et de Fontainebleau qui étaient souvent fréquentées par la Cour, de nombreux juifs gravitaient autour de ces deux villes. Hertz Cerfbeer était un familier de ces deux villes, il écrivit de Fontainebleau sa fameuse lettre demandant l abolition du Péage corporel. Cerf Lesion sera en contact avec les frères Wahl de Fontainebleau et sur le plan commercial des actes font apparaître des liens particuliers unissant Baruch Weil aux Fabriques de Porcelaine de Fontainebleau et de Sèvres à Paris. En ce qui concerne les liens familiaux entre les Juifs de Versailles et ceux de la Section de la Réunion, une preuve datant de 1790 nous est apportée : Rachel, femme d Isaac Segal (Lévi) de Versailles, fut enterrée dans le Cimetière Juif de Montrouge. Lors de la répartition de la population Juive de France par le Consistoire en 1809, les Juifs de Seine-et-Oise entrèrent dans le giron du Consistoire de Paris. Parmi les nouvelles attributions du Consistoire de Paris, il fut décidé la fusion de toutes les Sociétés de Secours Mutualistes à Paris. Isaïe, de Versailles, fut enregistré comme membre en 1809 de la nouvelle Société des Derniers Devoirs (Hevra Kadisha) de uemilout Hasidim. Liste des habitants israélites de Versailles Sous la Monarchie de Juillet L état nominatif de la population israélite de la Communauté de Versailles en 1846 est constitué comme suit. Il comprend le n+ d ordre, le nom, le prénom, le sexe, l année de naissance, le lieu de naissance, la profession et les personnes qui accompagnent le chef de famille : 1 abriel Cerf, H, 1763, Furth, Commissaire du Mont Piété 2 Bloch Moyse, H, 1802, Strasbourg, Fabricant, sa femme, sa belle-mère 3 Bouchim Joseph, H, 1777, Pologne, M. Revendr, sa femme et son fils 4 Bouchim Jacob, H,1712, Verdun, Blanchisseur, sa femme 5 Bouchim Philippe, H, 1816, Verdun, Bijoutier, sa femme, son fils et sa fille 6 Junte Salomon, H, 1806,?, Md de nouveauté, sa femme 7 Simon Levy, H, 1798, Strasbourg, Colporteur, sa femme et une fille

8 Daniel Adolphe, H, 1819, Versailles, Md de fourrures, sa femme, 1 fils, 2 filles 9 Moyse Horowitz, H, 1774,?, Rentier, Veuf 10 Horrewitz Joseph, H, 1738, Versailles, Md de nouveautés, sa femme, 3 fils 11 Léopold Festel, H, 1816, Etendorf, Colporteur, sa femme, 2 fils, 1 fille 12 Asquenet Alexandre, H, 1810,?, Colporteur, sa femme, 2 fils, 2 filles 13 Vorms Isaac, H, 1823, Boulay, Colporteur, sa femme, 1 fille 14 Caen Lageunel, H, 1810,?, Colporteur, sa femme, 2 filles 15 Nathan Moyse, H, 1796,?, Colporteur, sa femme, 1 fils, 1 fille 16 Baher Samuel, H, 1816, Merville, Md de Meubles, sa femme 17 Haguenes Edouard, H, 1823, Bergenhelm, Tailleur, sa femme, 1 fils 18 Levy Jacob, H, 1790, Haguenau, Md d habits, sa femme, 5 fils, 2 filles 19 Cerf Edouard, H, 1817, Versailles, Peintre 20 Lambert Salomon, H, 1775,?, Md de Schales, sa femme, 3 fils 21 Michel Caen, H, 1800, Bouzanville, Opticien, sa femme, 1 fils, 1 fille 22 Brach Léon, H, 1810, Bouzanville, Pédicure, sa femme, 2 filles 23 Wal Louis, H, 1798, Forbach, Empl. au Château, sa femme, 1 fils 24 Langre Félix, H, 1776, Vinsenhelm, Colporteur, sa femme 25 Léon Adolphe, H, 1816, Toul, Colporteur, célibataire. 26 odchu Moyse, H, 1783,?, Md de nouveauté, sa femme 27 authier Léon, F, 1775, Rentière, Veuve, 28 Mayer Léon, H, 1801,?, Md de nouveauté, sa femme, 3 fils, 2 filles 29 Croisé Salomon, H, 1791, Rotherdam, Dentiste, 30 Daniel Marianne, F, 1790,?, Mde de Toilette, 5 filles, 3 fils 31 Daniel Rose, F, 1763,?, Rentière, 2 fils, 3 filles 32 Daniel Daniel, H, 1800, Versailles, Peintre, sa femme, 3 fils, 33 Daniel Henri, H, 1805,?, Empl. du cadastre, sa femme, 3 fils, 34 Daniel F. Ernest, H, 1800, Versailles, Fondé de pouvoir du receveur général du département, sa femme, 1 fille. 35 Womsier Léon, H, 1795,?, raveur, sa femme 36 Lazares Ducaze, H, 1791, Nîmes, Md de nouveauté 37 Marpes Hamelin, H, 11791,?, Md de nouveauté, sa femme 38 Bloch Samuel, H, 1822,?, Md de nouveauté 39 Bloch Ephraïm, H, 1824,?, Commis 40 Samuel abriel, H, 1795,?, raveur 41 Franc, H, 1801,?, Lieutenant du énie à Rambouillet 42 Worms Doramelly, H,?, Chirurgien major à l Ecole Royale de St-Cyr 43 Moyse, H, Empl. au chemin de fer de St-ermain 44 Nathan, H, Empl. comme surveillant au chemin de fer de St-ermain 45 Marianne, F, 1776,?, Domestique 46 David Nanette, F, 1775,?, Domestique 47 Fould, H, Boulay, Propriétaire de Rocquencourt commune de Versailles.

Il existe en outre une quinzaine de familles dans l arrondissement de Versailles qui viennent assister à notre temple les jours de grandes cérémonies, nous ne pouvons pas donner de plus amples renseignements ne les connaissant pas. Fait par nous membres de la Communauté Israélites de Versailles, Versailles, ce 25 janvier 1846 (signé) Bouchim Daniel Bloch Jung abriel Cerf Vu par nous, Maire de Versailles, pour légalisation des signatures au bas de l état énoncé de l autre part des Sieurs, Bouchen, Daniel, Bloch, Yung, abriel et Cerf, tous de la Communauté Israélite, résidants à Versailles, à l Hôtel de Ville, le 28 janvier 1846. Nombre d Israélites à Versailles en 1849 Hommes Femmes Enfants Domestiques Soit 40 43 95 28 ----------------206 Le dénombrement des israélites de Versailles en 1852 est signé par M. Bloch, Président de la Communauté, soit : Hommes : Femmes : 104 120 La répartition en 1866 de la Population par le Consistoire et le Département est de 519 pour la Seine-et-Oise. Etat nominatif des Juifs de Versailles et alentours en 1867. Hommes 115 Femmes 121 Enfants masculins 10 Enfants féminins 97 -------------------Soit 443 La Synagogue

Il est impossible de situer à quel moment est née la Communauté Juive de Versailles. Pourtant certains historiens font remonter l existence d un temple depuis 1769. Dans Historique sommaire de la population israélite de Versailles écrit en 1850, l auteur propose : En 1789, Monsieur Daniel Daniel a fondé un Temple à Versailles, il est donc fort possible que le culte juif fut célébré dans cette ville entre 1769 et 1789. La première synagogue devait ses situer probablement dans un local où le culte fut exercé durant la Révolution, dans la maison dite du Tambour au numéro 9 de l Avenue d Orient, aujourd hui avenue de Saint-Cloud, au domicile du Ministre-Officiant. Cet oratoire fut transféré dans l ancien Hôtel du Duc de Richelieu situé au n 36 de la même avenue. Il semble que le premier pasteur de la Communauté naissante fut un certain Moyse, maître de l école des Juifs. Il est fort possible qu il cumula les fonctions de Hazan, Mélamed et Shokhet (chantre, instituteur et sacrificateur) comme Salomon Lévy à la même époque à Fontainebleau. Dans un rapport sur le clergé daté du 1 er janvier 1798 apparaît le nom du Ministre-Officiant : Brounschweig, ministreofficiant du culte israélite, âgé de 56 ans, marié, habite Versailles, il a un oratoire, avenue de l Orient ; il est instituteur des enfants de sa secte. A prêté serment de Liberté et d Egalité et fait la déclaration ordonnée par la loi du 19 fructidor. Il sera à désirer que les ministres du culte catholique fussent aussi tranquils que ceux du culte izraélites ; la Révolution aurait eu bien des ennemis de moins. Brounschweig meurt le 20 juillet 1815 à l âge de 73 ans. En 1808, Michel Lion est qualifié de Ministre-Officiant du culte hébraïque, pourtant Joseph Cam était employé déjà comme ministre-officiant de la sinagogue de Versailles car en 1839, dans l Etat des propositions d indemnités en faveur des divers ministres du culte israélite, les Archives restituent pour la Seineet-Oise : Cam Joseph à Versailles accordés sur l exercice précédent : 150 francs proposés sur l exercice courant : Ce Ministre-Officiant était vivement recommandé par le Consistoire Central et par la Mairie de Versailles. Il avait déjà reçu une indemnité de 150 francs en 1837. Alors âgé de 74 ans, Joseph Cam, dans une lettre du 1 er décembre 1841, rappelle qu il exerce depuis trente et quelques années et ne disposant que de cent francs d honoraires par année, il demandait un secours au Ministère des Cultes. Parmi les autres Ministres-Officiants, il y a eu Léon Hirsch. Celui-ci, dans une lettre au Consistoire de Paris en date du 26 janvier 1848, indiquait qu il était ministre-officiant à Versailles moyennant un salaire de 400 francs par an. En fin décembre 1848, Abraham Berr occupait ce poste puis ensuite Halphen ompritch.

Les Archives Nationales conservent encore la demande de création d une place de Ministre-Officiant à Versailles en 1849. Or selon l arrêté du 9 avril 1853, un décret créa un poste de Ministre-Officiant à Versailles et fixa son traitement à 700 francs. En 1854, le sacrificateur (Shokhet) était Léon Frankstein et le bedeau (Shamas) s appelait Jean Salomon. En 1865, Emmanuel Weil fut nommé au poste de ministre-officiant dans cette ville et en 1867 les juifs de cette cité royale formulèrent une demande de création d un Rabbinat à Versailles. Le 16 décembre 1867 vit la création d un rabbinat dans cette ville, Emmanuel Weil, ministre-officiant fut donc nommé rabbin à Versailles. En 1876 ; M. Emmanuel Weil, rabbin de Versailles, est nommé rabbin de la place nouvellement crée à Paris le 13 janvier 1876. Le 28 mars 1877, Mahir Charleville, qui était alors rand Rabbin d Oran, est nommé au poste de rabbin à Versailles en remplacement de M. Weil nommé à Paris. Mahir Charleville Mahir Charleville en chaire Jusqu au XIXème siècle, les offices étaient célébrés dans le temple qui se trouvait Avenue de Saint-Cloud, n 36 chez le ministre-officiant d abord, puis chez le rabbin. Les Juifs de Versailles essayèrent par tous les moyens de bâtir un temple digne du culte israélite. Mme Cécile Furtado-Heine, par un généreux don, mit à la disposition de ses coreligionnaires la très belle synagogue de la rue Albert Joly.