J.P. Euzéby : Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire



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J.P. Euzéby : Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire Accueil --------- Introduction --------- Index alphabétique des taxons --------- Index alphabétique des noms de maladies Nouveaux fichiers ---------- Dernières mises à jour Etymologie ------- La nomenclature bactérienne ------- Glossaire ------- Le latin dans la nomenclature bactérienne Autres fichiers : voir Accueil Autre site Web : List of Bacterial Names with Standing in Nomenclature Mise à jour : 14 octobre 1999 PLESIOMONAS Autres dénominations : Plesiomonas : "Fergusonia". Plesiomonas shigelloides : "Pseudomonas shigelloides", "Aeromonas shigelloides", "Fergusonia shigelloides". Systématique Le genre Plesiomonas et son unique espèce, Plesiomonas shigelloides, sont répertoriés dans les Approved Lists of Bacterial Names. Plesiomonas shigelloides est une bactérie oxydase positive, mobile, à métabolisme fermentatif et, pour ces raisons, elle a été classée dans la famille des Vibrionaceae sous le nom de "Aeromonas shigelloides". Cependant, Plesiomonas shigelloides se distingue du genre Aeromonas (actuellement placé dans la famille des Aeromonadaceae) et du genre Vibrio par sa ciliature lophotriche, par l'absence de synthèse d'exo-enzymes, par sa capacité à fermenter l'inositol, par la possession de l'antigène de Kunin (présent chez de nombreuses entérobactéries) et par la valeur du G + C p. cent de son ADN. Aussi, Habs et Schubert ont proposé la création du nouveau genre Plesiomonas pour accueillir ce germe. La position taxonomique du genre Plesiomonas est encore incertaine. Il appartient à la sous-classe gamma des Proteobacteria mais, au sein de cette classe, les études phylogénétiques (séquence des ARNr 16S et des ARNr 5S) montrent qu'il est plus proche de la famille des Enterobacteriaceae (et tout particulièrement du genre Proteus) que de la famille des Vibrionaceae ou de la famille des Aeromonadaceae. En

1985, MacDonell et Colwell ont même proposé de rebaptiser ce germe "Proteus shigelloides" mais, cette nouvelle nomenclature n'a jamais été validement publiée. Caractères bactériologiques Plesiomonas shigelloides est un bacille à Gram négatif, de 0,8 à 1,0 µm de diamètre sur 3,0 µm de longueur (formant parfois des formes filamenteuses), généralement mobile grâce à une ciliature lophotriche constituée de 2 à 5 flagelles polaires (l appareil locomoteur présente cependant des variations : ciliature amphitriche, présence de flagelles latéraux dans les cultures jeunes, absence totale de flagelle), aéro-anaérobie, chimio-organotrophe, à métabolisme respiratoire et fermentatif, oxydase, nitrate réductase et catalase positives, non halophiles, le plus souvent sensible à 10 µg/ml de O/129 et pratiquement toujours sensible à 150 µg/ml de O/129. Un caractère positif est obtenu pour les tests ONPG, arginine dihydrolase, lysine décarboxylase, ornithine décarboxylase, indole, fermentation (sans production de gaz) du glucose, du glycérol, de l inositol, du maltose et du tréhalose. Une réponse négative est notée pour les tests utilisation du citrate, utilisation du malonate, uréase, phénylalanine désaminase, tryptophane désaminase, production d hydrogène sulfuré, Voges-Proskauer, hydrolyse de l'esculine, gélatinase, digestion de la caséine, DNase, élastase, lécithinase, assimilation du L-arabinose, fermentation de l'adonitol, de l'amidon, de l'amygdaline, de l'arabinose, du cellobiose, de l'esculine, du fructose, du glycogène, de l'inuline, du mannitol, du mélézitose, du raffinose, du rhamnose, du saccharose, du sorbitol et du xylose. L'acidification du lactose et de la salicine est variable selon les souches. En galerie API 20E, Plesiomonas shigelloides donne le profil numérique 7 1 4 4 2 0 4. En plaque API ZYM, une réponse positive est notée pour les tests phosphatase alcaline et phosphatase acide, la réponse est négative pour les tests valine arylamidase, cystine arylamidase, trypsine et chymotrypsine. Le germe cultive facilement sur gélose nutritive, avec un optimum thermique est de 37-38 C, en donnant, en 24 heures, des colonies de 1,0 à 1,5 mm de diamètre, non pigmentées, opaques, grisâtre et brillantes. Sur gélose au sang de mouton, les colonies sont non hémolytiques. La croissance est inhibée sur un milieu au KCN, à une température inférieure à 8 C, à une température supérieure ou égale à 40 C ou en présence d une concentration de 7,5 p. cent de chlorure de sodium. L'analyse antigénique permet de décrire au moins 76 antigènes O et 41 antigènes H. Il ne semble exister aucune corrélation entre les sérovars et la distribution géographique des souches, l'association avec un hôte (à l'exception du sérovar O18:H2 isolé préférentiellement chez les félidés) ou le pouvoir pathogène. Certaines spécificités antigéniques O sont semblables à celles portées par Shigella sonnei ce qui a valu à la bactérie son nom de shigelloides.

Habitat et pouvoir pathogène Plesiomonas shigelloides semble avoir un habitat très vaste :. Elle est retrouvée dans l intestin des poissons d eau douce en Afrique, en Amérique, en Asie et en Europe et elle pourrait même faire partie de la flore normale de ces animaux.. Elle est présente dans des échantillons d eau et de vase, principalement dans des eaux peu salées et peu froides car la bactérie ne se multiplie pas en présence de plus de 5 p. cent de NaCl ou en dessous de 8 C. Pendant longtemps, Plesiomonas shigelloides a été considérée comme un germe des pays chauds ou tempérés. Toutefois, des souches de Plesiomonas shigelloides ont été isolées de lacs et d'une rivière du centre de la Suède, un cas de bactériémie a été décrit chez un individu vivant dans le nord de la Suède et un cas de gastro-entérite a été observé chez un finlandais. Il semble donc que cette bactérie soit capable de survivre même dans des eaux qui gèlent durant plusieurs mois en hiver.. Elle est isolée d'invertébrés aquatiques (coquillages, crustacées), de batraciens (tritons, salamandres, crapauds) et d'animaux terrestres (serpents, volailles, souris, ratons laveurs, chiens, chats, porcs, chèvres, moutons, bovins, singes). Son pouvoir pathogène pour les poissons s exprime peu fréquemment et nécessite des conditions particulières telles qu un réchauffement de l eau et la présence excessive de composés organiques. Des épidémies provoquant une mortalité importante (de l ordre de 40 p. cent) ont été décrites chez plusieurs espèces : truite (Salmo gairdneri), poisson chat (Heterobranchus bidorsalis), esturgeon (Acipenser sturio), anguille, Oreochromis niloticus, Osphyronemus gourami... La maladie se traduit par une anorexie, un amaigrissement, un prolapsus anal, la présence de pétéchies dans les muscles et, parfois, par une ascite. La maladie a été reproduite expérimentalement par injection intramusculaire. Chez l homme et chez les mammifères domestiques, Plesiomonas shigelloides est isolée de l'intestin de sujets sains et lors de diarrhées. Les diarrhées associées à Plesiomonas shigelloides présentent des caractères variables tant du point de vue de leur durée (de quelques jours à plus de 4 semaines voire même 6 mois), que des signes cliniques : diarrhée aqueuse et cholériforme évoquant la présence d entérotoxines, diarrhée avec sang et mucus suggérant un processus invasif, colite pseudo-membraneuse, diarrhées bénignes. Les enquêtes épidémiologiques permettent de relier la survenue des épisodes diarrhéiques à la consommation d eau, à des baignades dans des eaux contaminées, à la consommation de coquillages crus ou de poissons crus, à la manipulation de poissons, d'amphibiens ou de reptiles, à un voyage dans des pays de climat chaud ("tourista"). Plus rarement, Plesiomonas shigelloides est responsable de septicémies chez des individus affaiblis (nourrissons, individus splénectomisés, sujets atteints de cancer...), de méningites graves chez les nourrissons, de cholécystite, d ostéomyélites, de syndrome pseudo-appendiculaire et d infections localisées (infections de la peau suite à la manipulation de poissons, infection de l œil après blessure avec un hameçon...). Lors de septicémie ou de méningite, le taux de mortalité peut être important. La source de contamination des nourrissons est généralement inconnue. On a invoqué une

contamination asymptomatique des mères durant leur grossesse peut être à la suite de la consommation de coquillages crus ou de poissons crus ou fumés. Un cas d'avortement a été décrit chez la loutre (Lutra lutra). Facteurs de pathogénicité Expérimentalement, les troubles cliniques n ont jamais été reproduits chez des volontaires humains et la recherche des facteurs de pathogénicité est souvent décevante : absence de fimbriae et de structures d attachement, test de Sérény négatif, absence de sidérophore, absence d entérotoxine. Quelques facteurs de virulence ont toutefois été incriminés :. La surface cellulaire possède de nombreuses charges positives ce qui est considéré comme permettant l attachement aux charges négatives portées par les cellules épithéliales.. Environ 40 p. cent des souches résistent à la lyse par le système complémentaire.. Le surnageant d une culture effectuée dans un milieu pauvre en fer est capable de provoquer une élongation des cellules ovariennes de hamster chinois (cellules CHO).. Quelques souches présentent un pouvoir invasif ou un pouvoir cytotoxique (toxine thermostable 10 minutes à 100 C) pour les cellules HeLa, HEp-2, Y1 ou Vero. On peut donc supposer que, au sein de l espèce Plesiomonas shigelloides, coexistent des souches pourvues de facteurs de pathogénicité et des souches non pathogènes. Diagnostic bactériologique. L'isolement à partir d'un prélèvement non contaminé ne pose pas de problème particulier et l'ensemencement est réalisé sur des milieux d'usage courant.. L'infection des poissons peut être diagnostiquée en ensemençant le foie ou les reins sur gélose trypticase soja.. La recherche dans l'eau s'effectue en filtrant un échantillon d'eau sur un filtre de porosité 0,45 µm et en réalisant l'ensemencement sur une gélose IBB* (Inositol-Brillant green-bile salts). La gélose IBB favorise la croissance de Plesiomonas shigelloides grâce à la présence d'inositol. Après 48 heures d'incubation, les colonies sont blanchâtres ou plus ou moins teintées en rouge selon la distance qui les sépare des autres colonies (l'acidification de l'inositol abaisse le ph et, à ph acide, le rouge neutre est rouge). Un passage en eau peptonée alcaline, en vue d'un enrichissement, est controversé.. L isolement à partir des selles fait appel à une gélose de MacConkey, à une gélose "Salmonella-Shigella" ou mieux à une gélose IBB. Les milieux d'isolement contenant de l'ampicilline (comme la gélose RC ou gélose de Rippey-Cabelli) sont déconseillés pour l'isolement de Plesiomonas shigelloides à partir d'un prélèvement clinique car certaines

souches sont sensibles à l'ampicilline. Les bouillons au sélénite de sodium ou au tétrathionate ne permettent pas un enrichissement. L identification du germe se réalise sans difficulté en se basant sur les caractères bactériologiques (éventuellement étudiés sur des galeries prêtes à l emploi comme la galerie API 20E). Les caractères clés sont la sensibilité à 150 µg/ml de O/129, une réponse positive aux tests catalase, oxydase, nitrate réductase, mobilité, LDC, ODC, ADH, acidification sans gaz du glucose et de l'inositol ainsi qu'une réponse négative aux tests croissance en présence de 6,5 p. cent de NaCl, gélatinase, DNase et acidification du mannitol. Le sérotypage des souches peut être utile pour des enquêtes épidémiologiques. Ainsi, lors d'une infection observée simultanément chez un chat et sa propriétaire, l'étude des sérovars a montré que les souches étaient différentes (O32:H4 pour la souche d'origine humaine et O18:H2 pour la souche d'origine féline). A la connaissance de l'auteur, le sérotypage n'est pas effectué en routine. Sensibilité aux antibiotiques Plesiomonas shigelloides est sensible au triméthoprime (seul ou associé au sulfaméthoxazole), aux céphalosporines, au chloramphénicol et aux quinolones. La plupart des souches produisent des bêta-lactamases et résistent aux pénicillines qui doivent être utilisées en association avec l'acide clavulanique ou le sulbactam. La résistance est également fréquente vis-à-vis des aminosides (à l'exception de la nétilmicine), de l'érythromycine et des tétracyclines. La résistance à la streptomycine est corrélée avec la présence de plasmides de 3,8 et/ou de 5,3 kb. Chez les poissons, un traitement de 10 jours à base de sulfamide et de triméthoprime permet de réduire la mortalité. Orientation bibliographique Bactériologie ALDOVÁ (E.) : Serovars of Plesiomonas shigelloides. Zbl. Bakt., 1994, 281, 38-44. ALDOVÁ (E.), BENÁCKOVÁ (E.), SHIMADA (T.) et DANESOVÁ (D.) : New Czechoslovak serovars of Plesiomonas shigelloides. Syst. Appl. Microbiol., 1992, 14, 247-249.

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