L éducation est l instruction, la scolarisation ou la formation systématique que reçoivent les jeunes pour les préparer à l œuvre de la vie et, par extension, il s agit de l instruction ou la formation similaire reçue à l âge adulte. L éducation ne devrait pas être assimilée à la scolarisation. Il s agit d un processus amorcé avant l âge scolaire et qui s étend au-delà de l école secondaire, de l université et des stages d apprentissage. L éducation antérieure à la scolarisation officielle en maternelle correspond aux services préscolaires comme les programmes d apprentissage et de garde des jeunes enfants. Et celle qui succède à l école secondaire, au collège, à l université et aux stages d apprentissage correspond à la formation pour adultes et à l éducation permanente. L éducation est une entreprise intrinsèquement développementale et intergénérationnelle. Elle suppose généralement l acquisition de connaissances au fil du temps par une génération (d enseignants, de parents, de professionnels, etc.) pour les transmettre à la prochaine (élèves, enfants, employés). Il est important de surveiller la continuité du processus éducationnel : les apprenants d aujourd hui sont les enseignants de demain, et toute lacune en matière d éducation au sein d une génération aura inévitablement des effets sur les prochaines générations. Le domaine de l éducation mesure huit indicateurs vedettes : Modèle de l éducation Études postsecondaires et niveau de scolarité Services éducatifs et de garde à l'enfance Santé développementale au niveau de la maternelle Études secondaires achevées Éducation Ratio élèves-éducateur dans les écoles publiques Gradient socioéconomique Connaissances et compétences scolaires de base chez les jeunes Habiletés sociales et affectives à la phase intermédiaire de l'enfance On a suivi les indicateurs du domaine de l éducation principalement entre 1994 et 2008. 1
Tendances Le pourcentage de places en services de garde à l enfance a augmenté, mais il a considérablement varié d une province à l autre. La santé développementale au niveau de la maternelle s est améliorée durant les années 1990, mais a atteint un plafond dans les années 2000. Le ratio élèves-éducateur s est amélioré à un rythme régulier, mais la Colombie- Britannique a pris davantage de retard par rapport à la moyenne nationale. Les habiletés sociales et affectives des enfants de douze et treize ans ont diminué. Les résultats des élèves en mathématique, science et lecture sont demeurés supérieurs à la moyenne internationale, mais l écart a diminué. La situation socioéconomique des parents est devenue moins importante au chapitre du rendement scolaire des élèves. Le niveau de scolarité des parents est demeuré important. Il y a eu augmentation lente quoique régulière du taux d achèvement des études secondaires et universitaires. Faits saillants du rapport Voici les principaux faits saillants du rapport : Nombre de places en services de garde à la hausse Au cours des deux dernières décennies, le nombre de places en services de garde à l enfance a augmenté. Le pourcentage d enfants âgés de zéro à cinq ans ayant accès à une place a augmenté graduellement, passant de 12 % en 1995 à 20 % en 2008. Des recherches ont démontré que les services de garde de qualité avaient des retombées positives importantes sur le développement social et affectif des enfants et sur leur rendement scolaire. Ces effets positifs sont spécialement prononcés chez les enfants de minorités défavorisées. 2
100% Graphique 1. Places en services de garde à l enfance 90% Places en services de garde (0-5 ans) 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Source : Childcare Canada (Childcare Resource and Research Unit) Les variations étaient considérables d une province à l autre Graphique 2. Places en services de garde à l enfance dans quatre provinces 100% 90% Places en services de garde (0-5 ans) 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% Île-du-Prince-Édouard Québec Ontario Saskatchewan 10% 0% Source : Childcare Canada (Childcare Resource and Research Unit) 3
La santé développementale au niveau de la maternelle a atteint un plafond La santé développementale est un composite de résultats de cinq catégories distinctes, soit santé physique, relations sociales, santé affective, habiletés cognitives (vocabulaire) et facteurs contextuels (lecture faite aux enfants par les parents). Le pourcentage d enfants fréquentant la maternelle ayant obtenu de bons résultats pour la santé développementale dans le cadre de l Étude longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes a augmenté à un rythme régulier, passant de 83 % en 1994 à 86 % en 2000, mais il a plafonné à 86 % en 2006. Le fait que les données indiquent une amélioration constante au cours d une décennie (les années 1990) puis un plateau persistant au cours de la décennie suivante (les années 2000) soulève d importantes questions relativement aux changements sociaux et politiques durant ces deux périodes. Graphique 3. Bons résultats des enfants dans cinq catégories de la santé développementale 100% Santé développementale (âge moyen : 5 ans) 90% 80% 70% 60% 50% Source : Étude longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (Statistique Canada) 4
Amélioration du ratio élèves-éducateur sauf en Colombie-Britannique Le nombre d élèves par éducateur a diminué à un rythme régulier, passant de 16,5 en 1998 à 14,7 en 2007. Graphique 4. Ratio élèves-éducateur 25 Ratio élèves-éducateur (écoles publiques) 20 15 10 5 0 Source : Centre de la statistique de l éducation (Statistique Canada) Le ratio élèves-éducateur s est amélioré à un rythme régulier en Ontario (passant de 15,8 à 14,5), mais en Colombie-Britannique il a fluctué considérablement et ne s est pas amélioré (16,9 en 1997 et 16,6 en 2007). La Colombie-Britannique présentait déjà le ratio élèves-éducateur le plus élevé du pays, de sorte que l écart avec les autres provinces s est creusé au cours des quinze dernières années. La moyenne canadienne s est améliorée, passant de 15,9 à 14,7, tandis que le ratio en C.-B. est demeuré le même, de sorte que l écart est passé d un à deux points de différence. 5
Les habiletés sociales et affectives diminuent à la phase intermédiaire de l enfance Les habiletés sociales et affectives sont un composite de résultats de cinq catégories distinctes : conception de soi (estime de soi), appartenance au groupe, amitiés proches, intimidation (victimisation) et empathie. Les habiletés sociales et affectives chez les enfants âgés de douze et treize ans ont diminué lentement, mais à un rythme régulier, passant de 3,25 en 1996 à 3,13 en 2006. Cette tendance ne s est pas manifestée également dans les cinq catégories individuelles. Ainsi, la conception de soi et l appartenance au groupe se sont maintenues à un niveau élevé, tandis que l intimidation (victimisation), les amitiés proches et l empathie ont chuté au fil du temps. Ce déclin général soutenu soulève des questions fondamentales d un point de vue social, éducatif et développemental. Dans une société de plus en plus diversifiée et mondialisée, il est essentiel de cultiver les habiletés interpersonnelles pour établir des liens de confiance entre les différents groupes au sein de notre société et pour bâtir notre capital social. Si la tendance remarquée chez les enfants de douze et treize ans traduit une tendance sociétale généralisée, il sera important d en comprendre les causes et les processus sousjacents et de s y attaquer. Graphique 5. Moyenne obtenue pour cinq catégories d habiletés sociales et affectives à la phase intermédiaire de l enfance (12 et 13 ans) 5 Habiletés sociales et affectives (moyenne obtenue) 4 3 2 1 0 Source : Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (Statistique Canada) 6
Les résultats au Canada pour l éducation de base sont supérieurs à la moyenne internationale, mais l écart se réduit Les résultats internationaux en mathématique (8 e année), en science (8 e année) et en lecture (9 e année) sont automatiquement uniformisés de sorte que pour chaque cohorte le score moyen international est 500. Les résultats du Canada étaient supérieurs à la moyenne internationale sur un indice de tests s étendant de 1995 à 2006. Mais les résultats ont graduellement diminué, passant d un sommet de 533 en 1999 à 522 en 2006, l année la plus récente des tests. Les résultats du Canada ont diminué pour chaque catégorie de tests de 1999 à 2006, passant de 534 à 527 en lecture, de 531 à 523 en mathématique et de 533 à 517 en science. Graphique 6. Résultats moyens des enfants canadiens (8 e année) sur un test international mesurant leurs connaissances et compétences en science. 600 550 Moyenne obtenue en science 500 450 400 Source : Trends in International Mathematics and Science Study (TIMSS), National Center for Education Statistics, US Department of Education 7
La situation socioéconomique des parents devient moins importante au chapitre du rendement des élèves Les variations sur les tests PISA de littéracie/lecture en 9 e année attribuables aux différences de situation socioéconomique des parents sont passées de 11 % en 2000 à 9 % en 2006 pour les élèves canadiens. Le Canada se situe au milieu des pays de l OCDE à cet égard. En Allemagne, par exemple, la variation de résultats attribuable à la situation socioéconomique des parents est d environ 25 %, une des corrélations les plus élevées des pays de l OCDE. Dans d autres pays (p. ex. Finlande, Corée), elle se situe aux alentours de 3 % à 5 %, beaucoup moins significative qu au Canada. Graphique 7. Variations sur les tests PISA (élèves de 9 e année) attribuables à la situation socioéconomique des parents 20% 15% Variations sur les tests PISA attribuables à la SSE 10% 5% 0% Source : Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) 8
Les élèves dont les parents ont terminé leurs études secondaires ou moins sont 30 % moins susceptibles de faire des études postsecondaires que les élèves dont les parents ont terminé des études universitaires. Examiner le Canada dans son ensemble à cet égard a pour effet de masquer d importantes variations pour des groupes particuliers. À noter que certains enfants autochtones fréquentent des écoles relevant des ministères provinciaux de l Éducation tandis que d autres fréquentent des écoles relevant des Premières nations. Les écoles autochtones ont été systématiquement sous-financées par le gouvernement canadien et, historiquement, les enfants autochtones ont été traités différemment par un système d éducation qui les a désavantagés et désappropriés. Hausse du taux d achèvement des études secondaires Le pourcentage de la population canadienne âgée de vingt à vingt-quatre ans ayant indiqué avoir terminé leurs études secondaires a augmenté légèrement et à un rythme régulier, passant de 86 % en 1994 à 91 % en 2007. Graphique 8. Taux d achèvement des études secondaires (20 à 24 ans) 100% Taux d achèvement des études secondaires (20 à 24 ans) 95% 90% 85% 80% 75% 70% Source : Enquête sur la population active (Statistique Canada) 9
La fréquentation universitaire et les taux de diplomation sont à la hausse Le pourcentage de la population canadienne âgée de vingt à vingt-quatre ans ayant indiqué avoir fréquenté l université une année donnée a augmenté légèrement et à un rythme régulier, passant de 20 % en 1994 à 25 % en 2008. Cette hausse est surtout attribuable à l accroissement du taux de participation des femmes. Graphique 9. Taux de fréquentation universitaire (20 à 24 ans) 50% Fréquentation universitaire (20 à 24 ans) 40% 30% 20% 10% Femme Homme Tous 0% Source : Enquête sur la population active (Statistique Canada) Les taux de diplomation universitaire chez les vingt-cinq à soixante-quatre ans ont augmenté à un rythme régulier, passant de 19 % en 1994 à 28 % en 2008. 10