Les maisons du système Duclos (Braham Marc, Carré Guillaume ; avril 2015) Avertissement : dans un premier temps le document présent ne présentera pas plus de maisons que celles décrites dans l article «Les Maisons métalliques françaises» de M. Braham [1, 1991], et ce parce qu un nouvel article, strictement réservé au constructeur Duclos, est en préparation ; il serait dommage en effet de révéler les nouvelles découvertes avant la publication dudit document. 1. INTRODUCTION 2. DESCRIPTION DES MAISONS DUCLOS E.1 La maison de fer d Aiguilles (Hautes-Alpes) Bien que cette maison soit la plus belle, la plus impressionnante maison encore existante du système Duclos, on n en connaît pas grand- chose. Si ce n est, malgré tout, qu elle a été construite à Bordeaux dans le cadre de l exposition de 1895 [2]. Elle a été offerte par les Etablissements Duclos pour y servir de pavillon de la presse et de la publicité. Immédiatement après l exposition [3] elle a été démontée et transportée pièce par pièce dans les Hautes-Alpes, pour y être reconstruite, dans le village d Aiguilles (Queyras). La chronique locale indique qu au début du XIX e, de nombreuses personnes ont fui cette région de peu de ressources, et ont émigré aux Amériques. Certains sont revenus fortune faite, et se sont fait construire une des villas que l on vient aujourd hui admirer à Aiguilles. Il se pourrait que la maison de fer d Aiguilles en soit un exemple. Force est de constater, après de nombreuses recherches, que c est là tout ce dont on dispose. Quoiqu il en soit la maison est l exemple parfait de construction qui permet d apprécier la souplesse du système Duclos. Les volumes qui s interpénètrent, les coins rentrants, etc. sont autant de 1
complications qui ont été résolues tout en gardant les caractéristiques essentielles du système. Une vue en plan illustre parfaitement cette affirmation. E.2 La maison de Versailles. E.3 La «maison de fer» de Coubron (Seine-Saint-Denis) 2
E.4 Le «chalet de fer» de Dampierre (Essone).. E.5 Le chalet de la Lanterne, dans le parc de Saint-Cloud (Paris) Ce chalet semble s être toujours trouvé là, sur la terrasse dite «de la Lanterne» du parc de Saint-Cloud à Paris. S il fut une construction utilitaire, un poste de secours ou une billetterie de l exposition de 1900 relève de la plus pure conjecture. Il n en reste pas moins qu il a dû être monté une première fois autre part que dans ce parc puisque les archives du parc disent qu il y fut monté en 1908 [5], alors que les établissements Duclos et C ie ont très certainement arrêté leur production en 1903 ou 1904. Le chalet a fait l objet d une restauration complète en. [5]. 3
E.6 Le chalet de fer de Montrozier (Aveyron) Ce chalet est actuellement «perdu» au milieu de la forêt des Palanges à Montrozier en Aveyron. Il semble qu il se trouvait à l origine dans le parc du château de la famille Fenaille, où il servait de vestiaire pour le terrain de Tennis... E.7 L église Santa Barbara de Santa Rosalia au Mexique L église de Santa Barbara, à Santa Rosalia au Mexique, province de Basse Californie, est probablement le bâtiment Duclos le mieux conservé. Initialement, c était l église du village des mineurs employés par la société d extraction de minerai de cuivre, El Boleo. A l instar des autres maisons Duclos, mais plus encore que celles-ci, cette église fait l objet de la «controverse Eiffel» quant à son origine. C est que non seulement la légende a aussi agi ici, mais à n en pas douter on lui a également prêté main forte. En effet, diverses actions ont été entreprises pour donner l illusion que l église a été conçue et construite dans les ateliers Eiffel à Paris ; la plus flagrante est l apposition en 1987, sur la façade principale, d une imposante plaque de fonte prétendant à cette origine. 4
Mais la tromperie ne s est pas arrêtée là : on est allé jusqu à faire disparaître de l ensemble des livres de compte de la société minière El Boléo, les années qui correspondent à son édification. Il est plus que probable que la ville de Santa Barbara, perdue au milieu du désert de la province de Basse Californie au Mexique, attire ainsi beaucoup plus de touristes, et en tire profit. Son origine ne fait cependant aucun doute, mais s il fallait encore ajouter des preuves, on citerait deux journaux de l époque qui, à n en pas douter, font référence à l expédition vers le Mexique d une église construite dans les établissements Duclos de Courbevoie. Il s agit tout d abord du journal «Le Gaulois» [3], qui écrit, dans un article relatif aux maisons démontables Duclos : Et ensuite le Journal officiel de l exposition de Bordeaux en 1895 [4], dans un article relatif au Palais de la Presse et de la publicité, construction Duclos : Dans ce deuxième article, l erreur de transcription - Bolé au lieu de «El Boleo» - ne permet toutefois pas de malentendu... [1] Braham M. : Les Maisons métalliques centenaires françaises. Revue Construction Métallique, N o 3, 1991, éditée par le CTICM. Paris. Tiré à part par l OTUA. [2] Le Journal officiel de l Exposition de Bordeaux, 1895. Publié par la Société philomatique de Bordeaux. Réf. 5-137 pour le Pavillon de la presse et de la publicité. [3] La maison démontable. Le Gaulois, journal du matin, Paris. 11 avril 1897. [4] Le Journal officiel de l Exposition de Bordeaux, 1895. Publié par la Société philomatique de Bordeaux. Réf. 6-138 pour le Pavillon de la presse et de la publicité. [5] Gatier P.-A. : La restauration du chalet de la Lanterne Parc de Saint Cloud. Monumental. Revue scientifique et technique des Monuments historiques. 2006, N o 2. ******************************** 5