La psychologie clinique



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La psychologie clinique La psychologie clinique (Psychopathologie) étudie les troubles psychologiques (les décrire, identifier, classifier, comprendre, expliquer, traiter et soigner). Il y a plusieurs critères pour identifier un trouble psychologique : - Caractère inhabituel - Déviance sociale - Fausses perceptions - Souffrance significative - Comportement inadapté ou d échecs - Dangerosité Les méthodes de la Psychologie clinique : - L observation naturaliste ; observation en milieu naturel, participer le moins possible, utile pour s inspirer pour l élaboration des théories - L étude corrélationnelle ; méthode statistique, étude des relations entre différents facteurs, méthode descriptive - L étude longitudinale ; étude corrélationnelle de longue durée, dégager des schémas de relation entre les variables, valeur prédictive - La méthode expérimentale ; contrôle optimal des conditions, manipulation des variables, variable indépendant (causes) variable dépendant (effets) - Etudes épidémiologiques ; étude de la fréquence de survenue des troubles psychologiques, enquête, sondage, donne des hypothèses sur les éventuels facteurs de risque Approches actuelles du comportement pathologique 1. L approche biologique 2. L approche psychologique i) Modèles psychodynamiques ii) Théories de l apprentissage iii) L approche centrée sur la personne iv) Les modèles cognitifs 3. L approche bio-psycho-sociale 1. L approche biologique Identifier les substrats biologiques des troubles psychologiques, traitement : médicamenteux Les parties du système nerveux : 1

Système nerveux autonome : Processus corporels involontaires, automatique (respiration, digestion etc.), composé par le système nerveux sympathique (contrôle des activités inconscient, contraction des muscles lisses, ressources face au stress) et parasympathique (responsable du ralentissement du rythme cardiaque, augmentation des sécrétions digestives) Système nerveux somatique : Contrôle conscient du corps, permet d interagir avec l environnement (participe à l équilibre et à la motricité) Les zones fonctionnelles (aires) du cortex cérébral : - Aires sensorielles : cortex visuel, cortex auditif, cortex somesthésique - Aires motrices : dans le cortex frontal - Aires d associations : o Lobe temporal : aires impliquées dans la mémorisation, le langage, l identification des visages o Lobe pariétal : intègre les données pour une vue d ensemble de l environnement o Lobe préfrontal : le plus développé, reçoit les afférences de toutes les zones du cerveau, intègre les infos pour matérialiser la pensée, crucial dans le processus de prise de décision 2. L approche psychologique 2.1 L approche psychanalytique de Freud o Le psychisme est en très grande partie inconscient. o Les troubles psychologiques sont des défenses contre des conflits insupportables. o Le symptôme est sous-tendu par un conflit inconscient. o Les conflits peuvent être ancrés dans l enfance. La structure de l esprit : Le conscient : contenus présents dans notre conscience Le préconscient : souvenirs non- présent mais accessible à la conscience L inconscient : inaccessible à la conscience sans méthode spécifique (Psychanalyse) La structure de la personnalité : Le ça : présent de la naissance, lieu de pulsions instinctives (faim, soif, sexe, agressivité) Le moi : majoritairement conscient, but d une unité psychique sans conflits (impossible) Le surmoi : instance critique, moral, lieu des idéaux du moi, valeurs, repères Les mécanismes de défense o Refoulement: expulsion de la conscience de désirs ou d'idées vécues comme inacceptables Ex: quelqu'un n'a pas conscience de son ambition professionnelle 2

o Déplacement: déplacement d'affect de l'objet initial vers un autre objet Ex: une personne frustrée sur son lieu de travail entre en conflit avec son/sa partenaire pour des broutilles o Formation réactionnelle: comportement qui est à l'opposé du désir initial Ex: une personne montre indifférence, voire mépris, envers quelqu'un pour qui elle éprouve un désir amoureux o Rationalisation: argumentation rationnelle pour expliquer un comportement dont les causes sont inavouables Ex: un-e étudiante propose à un-e collègue des séances de révision dans le but de mieux apprendre (uniquement), alors que o Projection: attribution de ses propres désirs à autrui Ex: une personne inhibée interprète un comportement amical comme la preuve d'une attirance o Sublimation: transformation de mouvements pulsionnels inacceptables en activités (ou produits) socialement valorisées Ex: une personne exprime ses pulsions agressives dans un sport de compétition 2.2 Les théories d apprentissage o Le comportement pathologique résulte de l apprentissage d un comportement mal adapté ou inapproprié. o Laisse du côté ce qui n est pas directement observable. Ivan Pavlov : Conditionnement classique B.F. Skinner : Conditionnement opérante Les réponses sont acquises et renforcées par les conséquences produites. Opérant : qui produit des effets/ conséquences dans l environnement 3

Renforcement positif (récompense) et négatif (retrait d une conséquence négatif) augment un comportement. Punition (un stimulus aversif (Punition 1) ou le retrait d une récompense (Punition 2)) diminue un comportement. Bandura : La théorie sociocognitive o Apprentissage social o Apprentissage par observation et imitation o Imitation adoptée si renforcée o Introduit des variables psychologiques (les attentes) dans la boîte noire et une composante interpersonnelle/ sociale 2.3 L approche centrée sur la personne Hypothèse de base : tendance à l auto-actualisation Pyramide de Maslow : Physiologique Sécurité Amour, Appartenance Es?me des autres Es?me de soi Accomplissement personnel Carl Rogers o Accent sur l expérience immédiate, le libre choix, l idée que la personne se construit o L actualisation de soi est «une tendance innée qu ont les organismes à développer toutes leurs capacités afin de maintenir et d améliorer leurs états.» o Dépendance Indépendance Consistance : absence de conflit entre les perceptions de soi et son comportement Congruence : absence de conflit entre le self perçu et l expérience, Incongruence et incisistances sources de tension et confusion interne 2.4 Les modèles cognitifs o Un traitement «biaisé» de la réalité peut conduire à un comportement pathologique. Ex : Interprétation erronées, pensées irrationnelles Traitement de l information : Acquisition de l information (perception) Traitement (Interpréta?on, transforma?on) Stockage en mémoire Rappel de l informa?on Produc?on (de comportements) Albert Ellis : Modèle ABC : implicites) A. Quelque chose se produit. B. Vous avez une croyance à propos de la situation (croyances, règles de vie C. Cette croyance est la cause d une réaction émotionnelle particulière. 4

Pathologique : réaction dramatique basée sur des croyances (souvent pas conscientes) irrationnel Aaron T. Beck : Plusieurs types de distorsions cognitives : L abstraction sélective : Focalisation sur certains aspects d une situation en ignorant d autres aspects, focalisation sur les aspects qui confirme nos croyances La sur- généralisation : Extraire d un événement une règle générale et appliquer cette règle à beaucoup d autres situations L amplification : exagérer les implications d une situation ou d un comportement négatif La pensée dichotomique : Pensée absolutiste, toute ou rien, moins grande complexité cognitive 3. L approche bio-psycho-sociale o Evaluer les contributions respectives de chaque perspective pour un trouble psychologique o Perspective biologique, psychologique, socioculturelle o Le trouble psychologique est le résultat d un apprentissage. Le modèle vulnérabilité (Verwundbarkeit) stress Interaction entre une vulnérabilité, des expériences stressantes et traits de psychologie trop marqué Prédisposi?on à présenter un trouble psychologique Classification et évaluation en psychopathologie Pourquoi classer? Savoir partagé, objectivité, communication entre chercheurs, comparer les résultats entre équipes, faire progresser la connaissance, compréhension des possibles facteurs de risques. CIM (pas uniquement maladies mentales) et DSM : Compatibilité : codes de correspondance dans l autre manuel Plusieurs aspects pris en compte : - Psychologiques - Relationnels, fonctionnement socio- professionnel - Somatique (médical) - Environnement socioculturelle de la personne DSM : - Descriptif - Troubles psychiques sont regroupé à partir de leurs caractéristiques communes Axe I : troubles cliniques (trouble anxieux, de l humeur, schizophrénie, trouble des conduites alimentaires, du sommeil) 5

Axe II : troubles de la personnalité et retard mental (Schémas dysfonctionnels de perception et de réaction au monde environnant) Axe I et II sont indépendants. Axe III : affections (Leiden) médicales générales Axe IV : problèmes psychosociaux et environnementaux, problèmes qui affectent le diagnostic, le traitement ou l évolution d un trouble psychologique Axe V : évaluation globale ou fonctionnement, problèmes psychosociaux et environnementaux Echelle GAF (0-100) - Certains symptômes sont spécifiquement à certaines cultures - Validité limitée pour les Axes II et V 1. L évaluation psychologique o Fidélité interjuge : être d accord sur une observation o Fidélité test- retest : donner des résultats similaires si mesures répétées d un même individu o Validité : l échelle mesure ce qu elle est censée à mesurer o Validité de contenu: les items représentent bien (i.e. complète) le phénomène que l'on veut mesurer (ex: dépression-> plusieurs facettes/éléments) o Validité de critère: critère extérieur qui sert de référence (p.ex. autre mesure ou échelle, ou cpt observé) o Validité de construit: correspondance entre items et modèle o Validité prédictive: capacité à prédire la performance obtenue à l'aide d'un autre outil servant de critère de référence o Validité concomitante: corrélation avec un autre instrument de mesure utilisé simultanément (aucune prédiction) o Validité de construit: correspondance entre une épreuve et la théorie sous-jacente, et notamment les prédictions d'un modèle théorique Les méthodes d évaluation L entretien clinique : 1) Analyse de la demande 2) Récolte systématique de données sociodémographiques (âge, sexe ) 3) Description du problème 4) Anamnèse : explorer le développement de la personne a) Entretien non- structuré : suivre la direction du patient, s appuyer sur son discours pour aider à approfondir (possible que des informations importantes sont occultées) b) Entretien semi- structuré : trame de questions générales, ordre indifférent, possibilité d explorer thèmes amenés spontanément (Standardisation insuffisant pour poser un diagnostic précis) c) Entretien structuré : suite de questions prédéfinie, très peu de place pour les informations spontanées 6

Tests d efficience intellectuelle (QI) Les tests de personnalité : MMPI-2 Test de personnalité qui contribue au diagnostic psychopathologique, 567 items (phrases) Difficulté : auto- évaluation, plusieurs biais, limite l expression libre de l individu) Voir échelles clinique I et II Les tests projectifs Tests réputés fiables pour détecter les conflits, mécanismes de défense, représentations inconscientes, qui constituent la personnalité Ex : taches d encre, phrases incomplète 2. L évaluation neuropsychologique Démarche diagnostique globale, avec examen neurologique (fonctions cognitives, perception, mémoire) Wisconsin Card Sorting Test : WCST Trier les cartes selon une règle à découvrir, prendre en compte le feedback pour trouver la règle Echec au test déficit associé au dysfonc?onnement préfrontal 3. L évaluation cognitivo- comportementale Évaluation cognitive croyances, valeurs, attitutes Pour observer la fréquence et l intensité des cognitions et idéalement modifier les cognitions 4. L évaluation physiologique Mesure d indices physiologiques qui varient en fonction des états psychologiques (Électromyographie, imagerie cérébral, électroencéphalogramme) Méthodes de traitement Les psychothérapies : Le but est de faciliter le changement, de donner de conseils, de résoudre le problème et le développement personnel du patient. L attitude de thérapeute : écoute, empathie, pas de jugements de valeurs, espoir. Médicaments qui influencent spécifiquement le psychisme sont des psychotropes (contre l anxiété, les psychoses, la dépression) Les approches psychothérapeutiques: 1. Thérapie psychodynamique 7

2. Thérapie comportementale 3. Thérapie centrée sur la personne 4. Thérapie cognitive 5. Thérapie cognitivo-comportementale 6. Thérapie éclectiques et intégratives 7. Thérapies de couple, familiale, du groupe 1. Thérapie psychodynamique Aider les patients à prendre conscience des conflits qui sont à l origine de leurs difficultés résoudre les conflits Mettre son énergie autre part que dans les luttes internes Techniques de psychanalyse : o L association libre But : contourner les défenses en place via le flux associatif, insight du patient o L analyse du rêve «la voie royale vers l inconscient» pensées inacceptables s expriment plus librement o Aujourd hui les settings sont plus courtes, ciblées sur des situations de crises, thérapeute explore plus directement les mécanismes de défense aide au pa?ent à devenir conscient de ses schémas relationnels rigides 2. Thérapie comportementale Le but est de changer le comportement et ne pas la personnalité. o Célèbre pour son efficacité contre les peurs et les phobies. o Se réfère au conditionnement classique o Intervention thérapeutique : exposition à la situation anxiogène (imagination, représentation, réelle (Exposition graduelle)) créer une nouvelle associa?on o Le thérapeute comme modèle Renforcement 3. Thérapie centrée sur la personne Le but est que le patient explore ses ressentis, qu il prend conscience de ses sentiments/besoins reniés. o Focalisations sur l expérience subjective et consciente o On développe une image de nous- mêmes plus conformes aux attentes de l environnement qu à nous-mêmes tension encourager le client à s accepter soi-même o Thérapeute comme miroir qui amplifie le vécu du patient, sans jugement ni interprétation o L empathie, considération positive inconditionnelle, la sincérité et la congruence 8

4. La thérapie cognitive o Thérapeute : identifier les pensées biaisées, les croyances déformées (irrationnel) et aide à développer des croyances adaptatives A) La thérapie émotive- rationnelle d Ellis B) La thérapie cognitive de Beck 5. La thérapie cognitivo- comportementale (TCC) Le but est de changer le comportement et les pensées, les attitudes et les croyances. o Exposition, désensibilisation, modelage o Bons résultats pour : troubles de l humeur, trouble de la personnalité, phobies etc. 6. Les thérapies éclectique et intégrative o Approche éclectique : Le thérapeute utilise des techniques provenant de plusieurs orientations sans forcement se référer à leur origine théorique o Approche intégrative : Le thérapeute utilise des techniques provenant de plusieurs orientations en se référant à l origine théorique 7. Les thérapies de groupe, familiale et de couple o Soutiens du thérapeute et des membres du groupe encourager o Partage des solutions parmi les patientes o Familiale/ de couple : améliorer la communication Les troubles anxieux Il existe beaucoup de sources d inquiétude et de peur. Dans le cas pathologique la réaction est trop élevée par rapport à une menace ou l anxiété survient sans lien avec l environnement. Il y a plusieurs formes d anxiété : 1. Le trouble panique 2. Le trouble phobique 3. Le trouble obsessionnel- compulsif 4. Le trouble anxieux généralisé 5. Etats de stress post-traumatique 1. Le trouble panique Intense réaction anxieuse 9

Composante physique très importante : vertige, trouble thoracique, difficulté respiratoire, frissons ou bouffées de chaleur Déréalisation, dépersonnalisation Sans déclencheur Traiter l attaque de panique : (antidépresseur ; effet anti panique, Psychothérapie nécessaire) TCC : 1) Auto-observation (fréquence, intensité, situation déclenchant?) 2) Exposition (apprendre de compétences de relaxation, exposition apprendre, comprendre que es sensations ne sont pas dangereuses) 3) Développer les réponses d ajustement (cognitif : nouvelles interprétations des situations et sensations) 2. Les phobies Peur irrationnel, excessive Handicap de la vie quotidienne a) Phobie spécifique Peur persistant d une personne, un objet ou un animal Mise en place de comportement d évitement b) Phobie sociale Peur intense dans les situations sociales/ performance sociale Fuite, évitement : auto renforcement négatif c) Agoraphobie Peur de se trouver dans les lieux ouverts, d où il est difficile de s échapper ou de recevoir de l aide en cas de panique On organise sa vie autour de la peur Pourquoi une phobie se développe? o Point de vue psychanalytique : situation phobique représente les désirs inconscients (Ex : peur des hauteurs désir inconscient de sauter contrôlé par la peur des hauteurs) o Les théories d apprentissage : conditionnement classique (apprendre la phobie, association), conditionnement opérant (comportement d évitement = renforcement négatif) o Aspects génétiques des phobies : prédisposition à développer des troubles anxieux survie o L approche cognitif: amygdale trop sensible peur trop rapide, pas toujours approprié à la situation, surestimation de la peur que l on ressentirait dans une situation X, pensées autocritiques ou d échec (irrationnel) augmentation de l anxiété 3. Les troubles obsessionnel- compulsif (TOC) 10

o Obsessions : idées intrusives (aufdringlich) et récurrentes (doutes, images mentales) o Compulsion (suite à l obsession) : comportements répétitifs incontrôlés, rituels (lavage de mains etc.) o Ex : Penser que toute est sale lavage des mains (diminue l anxiété) 4. Le trouble anxieux généralisé (TAG) o Anxiété persistante et chronique o Inquiétude excessive qui infiltre tous les aspects de la vie (finances, enfants, relations etc.) o Exagération et surgénéralisation des catastrophes 5. Trouble de stress post-traumatique o Suite à un événement traumatogène (situation de stress particulière) o Symptômes de reviviscence : pensées intrusives, flash- backs o Symptômes d évitement : éviter les situations, pensées ou images associées au trauma Trouble de l humeur 1. Le trouble dépressif grave/ dépression majeure 2. Les troubles dysthymiques 3. Les troubles bipolaires 4. Le trouble cyclothymique 1. Le trouble dépressif grave/ dépression majeure Détresse significative Atteinte au fonctionnement social ou professionnel 5 symptômes au moins durant 2 semaines (voir critères de DSM)(Ex : perte d énergie, insomnie ou hypersomnie, pensées de mort, sentiment de dévalorisation) Sans histoire de manie ou d hypomanie Très difficile de s en sortir seul Facteurs de risque : Statut socio- économique bas Plus commun chez les jeunes Femmes plus fréquemment touchées Automne, hiver (moins de lumière) Séparation, Divorce, Isolement social Dépression postnatale moins sévère que dépression majeure 11

2. Le trouble dysthymique Plus légère Chronique, constant (fait graduellement partie de la personnalité) Estime de soi bas et persistante Sentiment de dépressivité, difficultés sociales Commence dans l enfance ou adolescence 3. Les troubles bipolaires Oscillation entre euphorie et grave dépression Pas de cause extérieure Épisodes de manie (semaines, mois) plus courts qu épisodes dépressifs Parfois tentative de suicide en descendant de la phase maniaque Trouble assez rare Lien entre la créativité et ce trouble Nécessité d un traitement à long terme L épisode maniaque : Commence de manière abrupte Élévation de l humeur Énergie sans limite Extrêmement sociable Pensées et paroles changent rapidement Estime de soi très élevé Se sentent capable de résoudre tous les problèmes du monde Incapacité de réaliser les projets Perte de sens critique 4. Le trouble cyclothymique Mouvement cyclique de l humeur, oscillations modérées Dure des années, mais moins extrême qu un trouble bipolaire Trouble assez rare Périodes d humeurs élevé = épisodes hypomaniaques Épisodes hypomaniaques : Estime de soi élevé Plus énergique Irritables Inquiétude Etiologie des troubles dépressifs pas de compréhension intégrale de l étiologie 12

événement de vie, stress (perte d un cher être, chômage ) la dépression peut renforcer le stress (dans les relations) Point de vue psychodynamique o perte narcissique : le moi reçoit de rapproches du sur-moi o perte de qqn qui permettait à la personne de s aimer soi même la personne se considère comme sans valeur haine contre soi- même et la personne perdu lien psychique avec l objet perdu haine tournée vers l intérieure (qui représente la personne perdu) Théorie d attachement o Bowlby : Attachement est un besoin primaire (Harlow : singes, hospitalisme) o Attachement comme moyen de développer la confiance vis-à-vis de soi, de ses parents et de l environnement o Attachement : organise la perception du monde tout au long de la vie o Mary Ainsworth : Types d attachement 1. Type anxieux- évitant ; pas affecté par le départ ni par le retour du parent 2. Type anxieux- résistant ou ambivalent ; anxiété lors de la séparation, ambivalent au retour 3. Type sécurisé ; protestation lors de séparation, soulagement au retour 4. Type désorganisé ; réponses incompatibles o Enfant sécurisé : montre bonne estime de soi, peu de risque pour une dépression o Enfant anxieux : retrait social, comportements oppositionnelles Théories d apprentissage o Accents sur les facteurs situationnelles o Perte de renforcement positif o Peter Lewinsohn : perte d équilibre entre comportement et renforcement mine la motivation, renforcement secondaire : l entourage de la personne en dépression s occupe d elle (renforcement positif) Aspects interpersonnels o Dépression génère stress et tension dans la relation o L entourage d abord coopératif, puis il y a usure (rejet) ce qui provoque de feedbacks négatif, l image négatif de la personne se confirme o Manque de compétences sociales Approche cognitive o Origine et maintien de la dépression liées à la manière de se considérer et de considérer le monde o Pensées biaisées o Pensées dichotomiques : tout ou rien, perfectionnisme o Généralisation abusive : généraliser des mauvaises expériences à des situations similaires o La triade cognitive de Beck : 1. Vision négative de soi, 2. Vision négative de l environnement, 3. Vision négative du futur, Ex : les gens en me respectent plus Théorie de l impuissance acquise (Martin Seligman) o Les personnes dépriment parce qu elles apprennent de se considérer comme impuissantes pour changer leur vie (= résultat d apprentissage) 13

o Impuissance apprise suite à des expériences apparemment incontrôlables o Se développe un sentiment de perte de contrôle o Le style attributif : Attribution interne (se considérer responsable), Attribution externe (rendre responsable les circonstances), Attribution stable (mauvaises expériences comme typique), Attribution instable (expériences comme événements isolés) Attribution globale (preuves pour des problèmes plus larges) Attribution spécifique (preuves pour des défauts précis) (Externe, spécifique, instable : meilleure attribution) Facteurs biologiques o Facteurs génétiques jouent un rôle significatif (pas le facteur principal) o Anomalies de l activité des neurotransmetteurs dans le cerveau Le traitement des troubles de l humeur Approche psychodynamique aide à gérer les réactions de deuil tardif ou non élaboré résoudre des conflits de rôles dans des relations actuelles pour les patients dont la dépression n est pas un trouble majeur Approche comportementale aide au développement des compétences sociales ac?va?on sociale permet de sortir de l impuissance apprise réintroduit des renforcements dans l existence augmente de la probabilité de reproduire le comportement «efficace» voir l exemple de l approche cogni?ve Approche biologique antidépresseur : augmente la disponibilité des neurotransmetteurs (multiples effets secondaires) chez 30% soulagement complet psychothérapie protège davantage que les médicaments sismothérapie (électrochoc) semble efficace pour les dépressions sévères 70-130 volts appliqué à la tête (anesthésie) Effet à court terme Lithium : médicaments qui stabilise les oscillations d humeur (effets secondaires : prise de poids, léthargie Les troubles de la personnalité Idée générale Fonction psychique rigide, non- adapté Se mettre en place pendant l adolescence 14

Grande difficulté d adaptation aux sollicitations de l environnement comportement d échec Les 10 troubles de la personnalité sont répartis en 3 groupes : 1. Personnalités excentriques 1.1. Personnalité paranoïaque 1.2. Personnalité schizoïde 1.3. Personnalité schizotypique 2. Personnalités dramatiques ou erratiques 2.1. Personnalité antisociale 2.2. Personnalité borderline 2.3. Personnalité histrionique 2.4. Personnalité narcissique 3. Personnalités anxieuses 3.1. Personnalité évitant 3.2. Personnalité dépendante 3.3. Personnalité obsessionnelle- complusive 1. Personnalité excentrique 1.1 Personnalité paranoïaque Suspicion permanente, tendance à sur interpréter Tout comportement d autrui vu comme dirigé contre soi Grande méfiance dans toutes les relations Sensibilité exacerbée aux critiques 1.2 Personnalité schizoïde Comportement solitaire ou excentrique Montre un manque d intérêt pour les relations sociales Bien que socialement distant, contact avec la réalité meilleure que dans la schizophrénie 1.3 Personnalité schizotypique Difficulté à créer des relations personnelles Croyances et perceptions bizarres, illusions, pensées magiques (penser avoir un 6 ème sense) Grande anxiété dans les situations sociales 2. Personnalité dramatique ou erratiques 2.1 Personnalité antisociale Mépris des règles et obligations sociales Indifférence froide pour autrui, manque d empathie Comportement n est pas modifié pas les expériences vécues ou les sanctions Seule bas de décharge de l agressivité et de la violence 2.2 Personnalité borderline Grande instabilité : affect s, image de soi, relations interpersonnelles 15

Impulsivité dans des nombreux domaines : substances, sexe, achats Relations interpersonnelles instables : alternance entre idéalisation et dévalorisation Répétition de comportements, gestes ou menaces suicides 2.3 Personnalité histrionique Besoin d être au centre de l attention Tendance à la théâtralité et à l émotivité Faible estime de soi Tendance à considérer les relations comme plus intimes qu elles ne le sont en réalité 2.4 Personnalité narcissique Ne jamais assez reconnu pour pouvoir s aimer elle-même Hypersensible au rejet et au critique Ne parler que d eux Absorbé par des fantaisies de succès illimite, d amour, de pouvoir etc. 3. Personnalité anxieuses 3.1 Personnalité évitante Tension, insécurité, sentiment d infériorité Surévalue les dangers /risques potentiels de nouvelles activités Peu de relations proches en dehors de leur famille Réel intérêt pour des relations proches (contrairement aux personnes souffrant d une personnalité schizoïde) 3.2 Personnalité dépendante Dépendance de l autrui, tendance à la passivité Sentiment de profond incompétence et impuissance Grande préoccupation par la crainte d être abandonné et devoir se débrouiller Rejet de responsabilité sur autrui 3.3 Personnalité obsessionnelle- compulsive Perfectionnisme qui entrave l achèvement des tâches Préoccupation par des règles, les inventaires, l organisation au point que le but principale est perdu de vue Dévotion excessive pour le travail à l exclusion de loisirs et des amitiés Etiologie des troubles de la personnalité Apprentissages des schémas comportementaux défavorables, Ex : retrait social, fuite dans les pensées Selon Beck : certaines stratégies deviennent surdéveloppées, d autres sous-développées manque de flexibilité pour s adapter à l environnement Beck : on développe des schémas avec des croyances sur soi-même, sur les autres et le monde qui influencent le vécu et le comportement Apprentissage social : style éducatif, modelage, manque de stimulation sensoriel et social 16

Evaluation et Traitement des troubles de la personnalité Evaluation : questionnaire, entretiens cliniques structurés ou non-structurés (important de recevoir de l information des différents sources (famille, entourage)) Relation thérapeutique : une cible de choix pour mettre en évidence les schémas relationnels des patients et les amener à y réfléchir TCC : identifier les croyances souvent peu conscience qui sous-tendent le comportement et remettre en question celles-ci Anxiolytiques et antidépresseurs (contre l anxiété et la dépression qui accompagnent un TP) 17