«Choix des priorités sanitaires : utilité des taux standardisés de mortalité»



Documents pareils
«La société mutuelle agricole de caluire et cuire : témoignage sur trente années de pratiques»

«Le marché de l assurance responsabilité des municipalités québécoises est-il contestable?»

Connaître la durée de vie d'un SSD

Compte rendu. Ouvrage recensé : par Robert Gagnon

Utilisation des médicaments au niveau des soins primaires dans les pays en développement et en transition

Frank Janssen, La croissance de l entreprise. Une obligation pour les PME?, Bruxelles, De Boeck, 2011, 152 p.

Article. «Monument québécois à la mémoire des héros du Long-Sault» Jacques Folch-Ribas. Vie des Arts, n 50, 1968, p

«La stratégie de lutte contre la pauvreté : comparaison France-Québec»

Le taux d'actualisation en assurance

TUTORIAL REUTERS. Utilisation de l'utilitaire de recherche Reuters

DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DE L ANALYSE D IMPACT. accompagnant la

LE POINT SUR LA FISCALITE DE L ASSURANCE-VIE

RÉSOLUTION DE SYSTÈMES À DEUX INCONNUES

Les entreprises qui adoptent les communications unifiées et la collaboration constatent de réels bénéfices

Portrait statistique de la population de représentant en épargne collective au Québec

Planification financière

Base de Connaissances

Guide de l'utilisateur NaviPlan : Calculatrices (Volume II sur VI)

«Les médecins diplômés du Québec inscrits à la Régie de l assurance-maladie du Québec (R.A.M.Q.) au 30 mars 1980»

NÉGOCIER LES ACHATS. durée 2x2 jours

a) La technique de l analyse discriminante linéaire : une brève présentation. 3 étapes de la méthode doivent être distinguées :

Programme statistique du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO

Le test s'est déroulé en trois étapes successives

Retentissement de la réforme de l'ircantec 2008 sur la retraite des Praticiens Hospitaliers.

Résumé de l étude. Citoyenneté et participation. Les motivations à participer TABLEAU - PRINCIPALES MOTIVATIONS À PARTICIPER AUX

APPLICATION DU SCN A L'EVALUATION DES REVENUS NON DECLARES DES MENAGES

Analyse et conception des Systèmes d Information. La démarche Merise : La Maintenance

Système de gestion des données du secteur des transports (TSDMS)

Configurer son courrier électrique avec votre compte Abicom

Changements au régime d'assurance collective au 1 er janvier 2015 qui s appliquent aux retraités du Mouvement Desjardins. Questions et réponses

Il n'existe pas de contrat "type", mais des types de contrat. Nous pouvons instruire ensemble ces différents types de contrat.

COMMISSION DES NORMES COMPTABLES. Avis CNC 138/5 Logiciels

EXCEL PERFECTIONNEMENT CALCULS AVANCES

PRÉAVIS No 01/2014. du Comité de Direction. AU CONSEIL INTERCOMMUNAL de l Association «Sécurité dans l Ouest lausannois»

La gestion des boîtes aux lettres partagées

Article. «La succession d'un Québécois domicilié en France» Alain Prujiner. Les Cahiers de droit, vol. 22, n 1, 1981, p

LimeSurvey Editeur de Questionnaire

Article. Sylvie Le Laidier. M/S : médecine sciences, vol. 20, n 1, 2004, p Pour citer cet article, utiliser l'information suivante :

«Coopérer pour entreprendre : de l expérience de Cap Services à la création d un réseau de promotion de l entrepreunariat collectif»

COMMENTAiRES/ DECISIONS SUITE A DONNER SOURCE. Note du collectif d associations de consommateurs sur le format d affichage

LIGNES DIRECTRICES POUR L'ÉTABLISSEMENT D'UNE ENTENTE SUR LA COPROPRIÉTÉ D'UNE ASSURANCE-VIE

Suite dossier d appel

Observation des modalités et performances d'accès à Internet

Document adopté à la 351e séance de la Commission, tenue le, 30 novembre 1990, par sa résolution COM

La gestion du personnel

Relations Publiques Liste de vérification des logiciels

Améliorations apportées aux fonds LifePath et aux fonds indiciels équilibrés de BlackRock Canada 30 septembre 2013

1/ 12 BE001 27/02/ Numéro BDA: Formulaire standard 2 - FR Location à long terme (60mois) d'un parc de PC de bureau (en 2 phases)

Bachelier Bibliothécaire- Documentaliste!

Leçon 10. Procédures d inventaire et valorisation des stocks

Etablissement et dépôt des comptes consolidés et du rapport de gestion consolidé

CHAPITRE VIII : Les circuits avec résistances ohmiques

MBA À TEMPS PARTIEL OFFERT EN LIGNE

ENSEIGNEMENT ASSISTÉ PAR ORDINATEUR ET E.A.O. ET LANGUES ÉTRANGÈRES À L'UNIVERSITÉ

netzevent IT-MARKT REPORT 2013 Infrastructure ICT en Suisse: Le point de vue des entreprises utilisatrices

HP Data Protector Express Software - Tutoriel 4. Utilisation de Quick Access Control (Windows uniquement)

Hyper-V et SC Virtual Machine Manager sous Windows Server 2008 R2

TCAS Taxe sur les conventions d'assurances Exonérations Assurances sur la vie et contrats de rente viagère

Définition 0,752 = 0,7 + 0,05 + 0,002 SYSTÈMES DE NUMÉRATION POSITIONNELS =

Les badges de chantier*

"ÉMISSIONS TRADING" ET CONTROLE DES REJETS DE POLLUANTS ATMOSPHERIQUES ISSUES DE CENTRALES THERMIQUES * SYNTHESE

INSTRUCTIONS RELATIVES

Débuter avec OOo Base

Les aspects juridiques liés à la mise en place de «mutuelles communales»

Par Daniel FAIVRE WebMapper ... Publication de cartes pour Internet avec ArcGis

COTISATION FONCIÈRE DES ENTREPRISES COTISATION SUR LA VALEUR AJOUTÉE DES ENTREPRISES

1. La présente circulaire concerne les primes d'ancienneté qui sont octroyées aux travailleurs durant leur carrière auprès d'un employeur.

Conditions de participation campagne WoM BASE B-39

1. QU'EST-CE QUE L'INNOVATION

Plan de formation Personnel de l UCE

Le Forem 104 boulevard Tirou Localité/Ville: Charleroi Code postal: 6000

Article. «Les TIC en bibliothèque : un centre de ressources multimédias» Jean-François Mostert. Québec français, n 114, 1999, p

Contenu. N Pages. Formavision: Une approche pratique de la formation 2. Objectifs de la séance 3

Guide DinkeyWeb. DinkeyWeb solutions d authentification et de contrôle d accès WEB

INTRODUCTION GENERALE...1 LA CONNEXION ODBC :...1. CONNEXION AU TRAVERS D EXCEL(tm)...6. LOGICIEL QUANTUM GIS (Qgis)... 10

RAPPORT ANNUEL DU COMITÉ D AUDIT 2009

Introduction. I Étude rapide du réseau - Apprentissage. II Application à la reconnaissance des notes.

le logiciel de gestion des instituts de beauté et des spas

Plan de la présentation

Logiciel EV3 LEGO MINDSTORMS Education

Fax: Soumission des offres et des demandes de participation par voie électronique (URL):

REMARQUES SUR LE PETIT FRAGMENT DE TABLETTE CHYPRO MINOENNE TROUVÉ A ENKOMI EN par EMILIA MAS SON

Améliorer la performance des ressources de la production par la TPM

Evaluation de la variabilité d'un système de mesure

Article. «Notes sur les caisses populaires» André Raynauld. L'Actualité économique, vol. 32, n 3, 1956, p

Guide de l'utilisateur : Surveillance MédiaSource Analytique

Mise à jour Stable Gestion des talents juin 2014 Mise à jour de la version stable St. Gallen

Exigences de collecte de données financières sur l assurance automobile. Pièce jointe au Bulletin GISA

PLAN DE CLASSIFICATION UNIFORME DES DOCUMENTS DU MSSS

Niveau d'avancement et d'atteinte des cibles d'impact des projets, par objectif stratégique Planification stratégique

Traverse des Architectes, bâtiment B63d Localité/Ville: Liège Code postal: Monsieur Paul Thirion (Président de la BICfB)

MODE D'EMPLOI DE LA CALCULATRICE POUR LES COURTS SÉJOURS DANS L'ESPACE SCHENGEN

L'équilibre général des échanges

Compte Courant Rémunéré

Tester la se curite de son re seau WiFi

BudgetInMind, une appli Mac et ipad simple et qui soulage

EIKON STRATEGIC CONSULTING

Transcription:

Note «Choix des priorités sanitaires : utilité des taux standardisés de mortalité» Jean-Jacques Morin et Daniel Tremblay Cahiers québécois de démographie, vol. 10, n 3, 1981, p. 467-472. Pour citer cette note, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/600863ar DOI: 10.7202/600863ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'uri https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'université de Montréal, l'université Laval et l'université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'érudit : info@erudit.org Document téléchargé le 4 February 2016 10:50

Cahiers québécois de démographie Vol. 10, no 3, décembre 1981 467 CHOIX DE PRIORITES SANITAIRES: UTILITE DES TAUX STANDARDISES DE MORTALITE Jean-Jacques MORIN et Daniel TREMBLAY* Dans le dossier démographique et socio-sanitaire des départements de santé communautaire du Montréal métropolitain (J. Mongeau et G. Lescarbeault, 1980, p. 97-122), on compare la mortalité de la population de huit territoires en utilisant les taux par groupe d'âge. Cette technique élimine le problême des effets de la structure par âge d'une population; cependant, le grand nombre de taux utilisés obscurcit la comparaison et rend toute conclusion difficile. Le choix de priorités sanitaires parmi les régions peut changer constamment selon le groupe d'âge observé. Pour obtenir une mesure nette globale des différences de mortalité, et par le fait même faciliter les comparaisons, nous appliquerons la méthode de standardisation par population-type. Par ailleurs, un article du bulletin statistique de la compagnie d'assurance-vie Métropolitaine (Metropolitan Life, 1981) montre que la standardisation des taux bruts de mortalité selon diverses populationstypes peut amener différents classements des régions étudiées selon leur taux comparatif de mortalité. Le bureau statistique de la "Metropolitan Life Insurance" a standardisé les taux bruts de mortalité de 1968, pour chacun des cinquante Etats américains, avec quatre populations de référence différentes: répartition par âge de la population américaine en 1940, 1950, 1960 et 1970. Les résultats de cette étude ont montré que, dans 21 cas, le classement des Etats d'après les taux bruts de mortalité obtenus en se basant sur la population américaine de 1970 diffère du classement qui découle de l'emploi de la population américaine de 1940. Dans la majorité des cas cependant, la différence observée n'est que d'un rang. Respectivement Analyste principal, Direction de la recherche, Brasserie Labatt Ltée, 50 rue Labatt, Lasalle, Qc, H8R 3E7, et Conseiller en recherche et planification socio-économique, Département de santé conwunautaire, Hôpital Général de Lakeshore, 175, Chemin Stillview, suite 310, Pointe-Claire, Qc, H9R 4S3.

468 Etant donné que le classement des taux comparatifs de mortalité peut influencer le choix des priorités sanitaires et que ce classement peut changer selon la population de référence utilisée, nous avons décidé de calculer les taux comparatifs sur la base de trois populationstypes. Ces calculs permettront de mieux préciser les priorités sanitaires dans la région du Montréal métropolitain. Les trois populations-types retenues parmi les huit territoires de D.S.C. l'ont été en fonction de leur structure par âge. On a choisi la structure par âge la plus jeune (D.S.C. Cité-de-1a-Santé de Laval), la plus vieille (D.S.C. Ste-Justine) et la plus couramment utilisée dans les études comparatives (région du Montréal métropolitain). L'objectif de la présente étude est double: calculer un indice global de la mortalité en utilisant des taux comparatifs de mortalité pour les huit territoires de D.S.C. selon la méthode de la population-type et vérifier si le choix de la population-type n'influencera pas le classement des territoires selon les taux bruts comparatifs de mortalité. Méthodologie La comparaison de la mortalité de populations différentes peut se faire à l'aide de trois méthodes qui éliminent les effets de la structure par âge: la table de mortalité, la population-type et la mortalitétype. Chacune de ces techniques aboutit â une mesure de la mortalité qui facilite les comparaisons. La table de mortalité est la meilleure, parce qu'elle décrit ce phénomène jusqu'à l'élimination de la population observée. Malheureusement, aucune table n'existe pour les territoires étudiés. Le choix entre les deux autres méthodes est déterminé selon la quantité de renseignements disponibles sur la mortalité. La méthode de la population-type exige plus de données statistiques que l'autre parce qu'elle nécessite le calcul de plusieurs taux. Mais étant donné que nous voulions mesurer l'effet de l'utilisation d'une population-type différente sur les indices de mortalité et que l'information dont nous disposions nous le permettait, c'est cette méthode que nous avons retenue. Cette technique consiste à appliquer les taux de mortalité par âge des zones comparées â une population de référence. La somme des décès o&tenue par l'application des taux de mortalité de chacune des zones aux effectifs-types de chaque groupe d'âge fournit les numérateurs. Ces numérateurs divisés par le même dénominateur commun, soit l'effectif total de la population-type, donnent des taux bruts de mortalité comparables. Pour cela, notons: t A x t B x le taux de mortalité â l'âge x de la zone A le taux de mortalité â l'âge x de la zone B P x l'effectif à l'âge x de la population-type P l'effectif total de la population-type t A et t B le taux brut standardisé de mortalité de la zone A et de la zone B

La somme des décès obtenue pour chaque région est: Zone B : t XP X Les taux bruts comparatifs sont calculés en divisant ces décès par l'effectif total de la population-type:.a. ItVx t P B < 2 > J - Z t x p x z ~ P Résultats et analyse La première colonne du tableau 1 présente le taux brut de mortalité non-standard! - se de chacun des D.S.C. et de la région, de même que leur rang. Dans les trois autres colonnes, on retrouve les taux de mortalité standardisés, c'est-â-dire calculés avec les trois populations-types retenues. On constate que Tordre des D.S.C. reste le même, quelle que soit la population-type. Cependant cet ordre diffère sensiblement par rapport à celui obtenu â la colonne 1 avec le taux brut de mortalité non-standardisé. En effet, Général-de-Montréal et surtout Ste-Justine ont une mortalité moins élevée que ce que le taux non-standardisé laissait croire, tandis que Verdun, Maisonneuve-Rosemont et Cité-de-1a-Santé ont une mortalité relativement plus élevée. Trois territoires conservent le même rang: St-Luc (1er rang), Sacré-Coeur (6ême rang) et Lakeshore (7ême rang). On remarque ensuite que plus la population-type est à structure jeune, moins Vécart entre les taux est grand. En effet, avec une population â structure jeune (celle du territoire du D.S.C. Cité-de-la-Santé), l'étendue est de 27 pour 10 000, tandis qu f avec une population à structure intermédiaire (celle de la région) l'étendue est de 36 pour 10 000 et, avec la population plus âgée du territoire de Ste-Justine, cet écart atteint 49 pour 10 000. La même observation découlait de l'étude faite par la Métropolitaine. Discussion Les auteurs du dossier démographique et socio-sanitaire des D.S.C. du Montréal métropolitain avaient souligné clairement qu'il ne fallait pas utiliser le taux brut de mortalité pour comparer les D.S.C. entre eux â cause de l'effet de l'âge. Ils ont solutionné ce problème en calculant des taux de mortalité par groupe d'sge (sept taux par D.S.C. plus ceux de la région), ce qui est une forme de standardisation. La méthode de la

470 Tableau 1 Rang selon le taux brut de mortalité non-stàndârdisé et standardisé (pour 10 000) a D.S.C. St-Luc Général-de-Montréal Ste-Justine Verdun Maisonneuve-Rosemont I Sacré-Coeur Lakeshore Cité-de-1a-Santé Ensemble de la région TAUX -NON- STANDARDîSÉ. ET RANG (D 115 1 106 2 88 3 85 4 76 5 70 6 55 7 52 8 81 TAUX STANDARDISÉ IT RANG SELON TROIS POPULATIONS-TYPES Cité-de- 1 a-santé (2) 64 1 52 5 37 8 55 2 55 3 50 6 45 7 52 4 52 région 6A (3) 96 1 79 5 60 8 87 2 86 3 77 6 73 7 84 4 81 Ste-Justine (4) 137 1 113 5 88 8 127 2 125 3 112 6 108 7 125 4 117 a. Pour identifier le rang de chacun des D.S.C., il a fallu parfois aller jusqu'à la deuxième décimale du taux qui est arrondi dans le tableau. population-type, utilisée ici, a l'avantage de permettre la comparaison des D.S.C. entre eux à partir d'un seul indice par D.S.C. plutôt que sept. Cet indice, le taux brut standardisé de mortalité, permet d'établir un ordre parmi les D.S.C. qui pourra présider à un choix éventuel de priorités sanitaires. Ainsi, en se fiant au taux brut non-standardisé de mortalité, les D.S.C. St-Luc, Général-de-Montréal, Ste-Justine et Verdun auraient été jugés prioritaires, alors qu'en fait il faudrait choisir St-Luc, Verdun, Maisonneuve-Rosemont et Cité-de-1a-Santé. L'avantage d'un taux unique de comparaison sur les sept taux par groupe d'âge est illustré par les taux obtenus pour le D.S.C. Généralde-Montréal. Les taux par groupe d'âge permettent de dire que: "A Généralde-Montréal, les taux ressemblent aux taux régionaux jusqu'à 65-69 ans, pour ensuite se situer à mi-chemin entre les taux régionaux et les taux plus faibles de Ste-Justine" (J. Mongeau et G. Lescarbeault, 1980, p. 102). Tandis que le taux brut standardisé permet de dire clairement que dans l'ensemble, la mortalité est plus forte à Général-de-Montréal qu'à Sacré- Coeur, Lakeshore et Ste-Justine mais qu'elle y est plus faible que dans les autres D.S.C. On obtient donc une image plus globale et plus synthétique que celle que fournissent les taux par groupe d'âge.

471 D'autre part, nous avons pu constater que le choix de la population-type n 1 avait pas d'impact sur le rang des territoires concernés contrairement à ce qu'avait observé la Métropolitaine. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'il y a 30 ans d'évolution de mortalité dans le cas de l'étude américaine, tandis que dans le cas qui nous occupe, il s'agit de la mortalité d'une seule et même année. Cependant, les résultats favorisent le choix d'une structure vieille de préférence à une structure jeune: la structure plus vieille démarque plus les D.S.C. entre eux. Nous croyons que ceci s'explique par le fait que lorsqu'on utilise une structure jeune, on met l'accent sur une population où l'inégalité devant la mort n'existe pas beaucoup puisque partout les jeunes meurent peu. Lorsque la population-type a une structure plus âgée, on donne un poids important à des âges où la mortalité est élevée; l'inégalité devant la mort se fait plus sentir et est donc plus évidente au niveau des taux bruts standardisés. Conclusion Grâce â la méthode de la population-type, il est possible de calculer un indice synthétique de mortalité qui permet la comparaison entre différents territoires de D.S.C. Le taux brut de mortalité standardisé fournit un moyen commode pour établir un ordre de priorité pour l'intervention sanitaire. Voici la liste des territoires de départements de santé communautaire selon un ordre de mortalité décroissante: St-Luc, Verdun, Maisonneuve-Rosemont, Cité-de-1a-Santé, Général-de-Montréal, Sacré-Coeur, Lakeshore et Ste-Justine. Le choix de la population-type n'a pas eu d'influence sur le rang des territoires, mais une populationtype plus vieille fait ressortir plus clairement les différences de mortalité entre les D.S.C.

472 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES LUX, A., 1972, Analyse démographique, Québec, Université Laval, P- 39-42. METROPOLITAN LIFE INSURANCE COMPANY, 1981, Statistical Bulletin, (avriljuin): 5-14. MONGEAU, Joël et Gerald LESCARBEAULT, 1980, Dossier démographique et socio-sanitaire des départements de santé communautaire du Montréal métropol1tain, Montréal. I.N.R.S.-Urbanisation et les D.S.C. du Montreal" métropolitain, P- 97-122. PRESSAT, Roland, 1973, L'analyse démographique, Paris, Presses universitaires de France, p/140-142.