SEMINAIRE D'ETUDE EN ALLEMAGNE Histoire, mémoire, transmission LIEUX D'HISTOIRE ET DE MEMOIRE : BERLIN 22 28 janvier 2012



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Transcription:

SEMINAIRE D'ETUDE EN ALLEMAGNE Histoire, mémoire, transmission LIEUX D'HISTOIRE ET DE MEMOIRE : BERLIN 22 28 janvier 2012 I PRESENTATION, OBJECTIFS, Ce séminaire d'étude sur le terrain en Allemagne, à Berlin, a pour objectifs : - d'amener sur des lieux d'histoire et de mémoire allemands de la seconde guerre mondiale et de la période est-allemande, des enseignants et des professionnels de mémoriaux, musées, centres d'archives français, et des historiens et chercheurs, - d'élaborer une étude approfondie sur les pratiques pédagogiques et mémorielles sur sites, et sur les muséographies, - de permettre l'approfondissement des connaissances de chaque participant, et, au-delà de cette fonction de formation continue, de favoriser des prises de contacts, d'identifier des ressources et des intervenants. Le contenu du séminaire a été élaboré par : la Maison d Izieu, http://www.memorializieu.eu/ le mémorial de la Maison de la Conférence de Wannsee, http://www.ghwk.de/franz/franz0.htm et deux chercheurs sociologues - du Centre Max Weber, http://www.centre-max-weber.fr/ http://www.univ-lyon2.fr/recherche/laboratoires/centre-max-weber-cmw--432907.kjsp?rh=www. Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 1

II - CONTENU DU SEMINAIRE Programme des journées Arrivée à Berlin dimanche 22 janvier 2012 Le lieu de rencontre des participants sera l hôtel où seront logés tous les participants au voyage (à la date d élaboration de ce programme une option existe sur deux hôtels possibles dans le centre de Berlin) pour 18 heures. Dîner et séance de présentation des participants et du programme. Lundi 23 et mardi 24 janvier 2012 Maison de la conférence de Wannsee : C'est dans cette villa que le 20 janvier 1942, quinze hauts fonctionnaires de l administration ministérielle et de la S.S. négocièrent la réalisation technique d une décision déjà prise : la déportation des Juifs d Europe vers l Est et leur exécution. La Conférence de Wannsee, comme il est convenu de l'appeler se tint à l'initiative de Reinhard Heydrich, chef de l'office central de la sécurité du Reich (RSHA). Spécialiste de la déportation, Adolf Eichmann établit le procèsverbal, retrouvé en 1947 dans les dossiers du ministère des Affaires étrangères. Il atteste l'effroyable précision du plan d'extermination de tous les Juifs d'europe et la participation active de l'appareil d'état à ce génocide. Aujourd'hui, depuis son ouverture en 1992, la Maison de la Conférence de Wannsee est un centre commémoratif et pédagogique. Le public peut visiter une importante exposition permanente. C'est une institution de référence en Allemagne et à l'étranger dans le domaine pédagogique dont les activités s'adressent aussi bien au public scolaire et aux enseignants, qu'aux adultes en formation professionnelle continue. C est ainsi que la Maison de la Conférence de Wannsee organise des journées de formation pour des militaires, des policiers, des infirmières, des médecins des juristes, des travailleurs sociaux etc. pour réfléchir, à partir de documents d archives à la manière dont leurs professions ont pris part à la mise en oeuvre de la politique national-socialiste et à la réalisation du génocide des Juifs d Europe. Le fonds de la médiathèque, accessible à tous est d'une exceptionnelle richesse. Les deux journées des 23 et 24 janvier seront basées à la Maison de la conférence de Wannsee, le groupe travaillera avec Lore Kleiber politologue, membre du service pédagogique depuis la création de l institution et Kerstin Stubenvoll, animatrice au service pédagogique. Le travail en ateliers se déroulera au cours des deux après-midi. Les participants répartis en deux groupes seront mis en situation de participer à un atelier pour élèves et à un atelier pour adultes. Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 2

Quatre ateliers sont proposés aux participants : - Ateliers pour élèves : sur le thème de la propagande, en raison du nombre important de matériaux et documents mis à disposition et de l ouverture contemporaine qu offre ce thème. 1. Leni Rieffenstahl 2. la presse avec l exemple du journal «Der Stürmer» - Ateliers pour adultes : sur le thème de l éthique professionnelle, comment les professions ontelles été perverties par l idéologie nazie? 1. les médecins, 2. les travailleurs sociaux. Il est demandé à chaque participant, dans le cadre d un échange, d apporter une photo ou un document qu il utilise fréquemment lors de son cours si c est le cas (ou sinon rien...). Lundi 23 janvier 10:00 11:30 : Accueil, présentation et visite commentée de l exposition permanente servant de support à l offre et aux activités pédagogiques de l'institution. Présentation des ressources de la Maison de la conférence de Wannsee (notamment la bibliothèque et documentation). 11:30 12:30 : Réactions, discussion, questions 12:45 13:30 : Restauration sur place à la cafeteria, café 13:45 18:00 Ateliers. présentation des deux ateliers et distribution des documents. début du travail en groupe (lecture des documents, recherche des informations dans le dossier, dans l exposition permanente, le cas échéant dans la médiathèque). présentation par chaque groupe des résultats et de l atelier fin de séance avec tout le groupe : discussion sur les ateliers, échange, questions. 19:00 retour en centre ville, dîner. HAUS DER WANNSEE-KONFERENZ Mme Lore KLEIBER Dipl-Politologin Am Großen Wannsee 56-58 D - 14109 - BERLIN Tél. 0049-30 - 805 001 36 - Fax : 00 49 30 80 50 01 27 courriel : lkleiber@ghwk.de - site : http://www.ghwk.de Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 3

Mardi 24 janvier Gare de Grunewald le mémorial-mur de Karel Broniatowski et le mémorial de la voie 17 Dans les années trente, 500 000 juifs vivaient en Allemagne et 180 000 habitaient Berlin. Dès octobre 1941, environ 55 000 juifs furent expulsés de leurs appartements et emmenés depuis les rues de Berlin jusqu'aux gares de Putlitzstrasse, Anhalter Bahnhof et Grunewald d'où ils furent déportés vers les camps de Theresienstadt ou encore Auschwitz. La gare de Grunewald desservait, depuis 1889, un quartier résidentiel donnant sur des lacs, habité par des industriels, des banquiers, des journalistes, des écrivains, des artistes dont une grande partie était juifs. En 1987, une plaque commémorative avec une inscription en hébreu a été apposée, et en 1991 un mémorial a été créé par Karel Broniatowski à la demande du Sénat de Berlin, à droite de l entrée principale. Ce mémorial se compose d un mur dans lequel sont symbolisées des empreintes de corps humains, et d une plaque commémorative de bronze, écrite en hébreu et en allemand. En 1996, la Deutsche Bahn (compagnie des chemins de fer allemande) a créé une fondation et a commandité des projets de recherche sur l'histoire des chemins de fer en Allemagne, ainsi que sur le rôle de la Reichsbahn durant le national-socialisme et sa participation aux crimes contre l'humanité. La même année, la décision a été prise d'ériger à la gare de Grunewald, sur les lieux du départ des convois, un mémorial pour rappeler le souvenir des déportations de citoyens juifs vers les camps d extermination de l Allemagne nazie. L élément central du mémorial, inauguré le 27 janvier 1998, est constitué de cent quatre-vingtsix plaques en acier moulé, classées chronologiquement et enchâssées dans du gravier sur les quais de la voie 17. Chaque plaque rappelle et documente le départ d'un convoi. La date du transport, le nombre de déportés, le lieu de départ - Berlin -, et le lieu de destination y figurent, à proximité immédiate du bord du quai. La végétation qui s est formée au cours des décennies sur la voie 17 a été laissée telle quelle. Elle fait partie intégrante du mémorial. 9:15 10:45 : visite du site de la gare de Grunewald (deux stations avant celle de Wannsee, sur la même ligne) le groupe sera rejoint par Lore Kleiber et Karel Broniatowski. 11:30 12:45 : à la Maison de la Conférence de Wannsee : discussion avec Karel Broniatowski. 13:00 13:45 : Restauration sur place à la cafeteria, café 14:00 18:00 : Séance d ateliers sur le même schéma que la veille et en changeant d atelier. 19:00 Dîner Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 4

Mercredi 25 janvier : «Denkmal für die ermordeten Juden Europas» Une journée entière sera consacrée au Mémorial aux juifs exterminés d'europe (près de la porte de Brandenburg), installation de 2 700 stèles de l'architecte Peter Eisenmann. Avec M. Ulrich Baumann, historien, adjoint du directeur, commissaire de plusieurs expositions du Mémorial. Première séquence : Présentation du monument lui-même, visite guidée à l extérieur, présentation du terrain et de l idée commémorative qui a conduit à la réalisation de cette installation. Deuxième séquence : Les autres mémoriaux, parcours et visite L édification du champ de stèles uniquement dédiées aux Juifs d Europe a donné lieu au cours des années qui ont suivi la construction de ce monument à une demande de reconnaissance mémorielle d autres communautés de victimes, ainsi les homosexuels (photo ci-contre de la stèle qui leur est dédiée), les Sinti et Roms et les handicapés ont-ils souhaité leur propre monument dans la proximité de celui de Eisenmann, le groupe se rendra sur ces lieux. Rencontre (sous-réserve) avec Mme Petra Rosenberg, présidente de l'association nationale des Sinti et Roms allemands de Berlin et Brandebourg depuis 2001. Troisième séquence : le Centre de Documentation, visite et discussion sur la médiation Le lieu d'exposition sous le monument : Accueil et présentation générale de l'exposition avec Ulrich Baumann, historien qui a réalisé la salle des familles. La réception de l exposition par les différents publics : présentation et discussion avec les participants. Le travail de médiation, en particulier les activités pédagogiques. Stiftung Denkmal für die ermordeten Juden Europas Dr. Ulrich Baumann Stellvertreter des Direktors - Wissenschaftlicher Mitarbeiter Adjoint du directeur chercheur associé Georgenstraße 23 D-10117 Berlin Tel: +49(0)30/ 26 39 43-27 - Fax: +49(0)30/ 26 39 43-21 http://www.stiftung-denkmal.de ulrich.baumann@stiftung-denkmal.de Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 5

Jeudi 26 janvier : 9:30 16:00 - un parcours de «topographie de la mémoire dans la ville» 17:00 20:00 La «Fondation Topographie de la Terreur» Le parcours donné ici l est à titre indicatif, en fonction du temps (climat) et de la durée (le jour tombant assez tôt) il pourra être modifié. Il est prévu pour débuter à 9h30 et se terminer un peu avant 16h. Parcours depuis le Tiergarten en remontant vers Alexander Platz qui se terminera dans le quartier de la synagogue et du plus vieux cimetière juif de Berlin par la visite du musée de l atelier d Otto Weidt. Parcours guidé et commenté par Stephanie Endlich. Stefanie Endlich, née à Dresde en 1948, est journaliste et éditrice indépendante. Professeur honoraire en art à l'université des Arts de Berlin, elle est l'auteur d'ouvrages et d'expositions dans les domaines de l'art, de l'architecture, de l'urbanisme et également de la mémoire. Membre associé d'un centre de recherches et de publications sur l'antisémitisme à l'université Technique de Berlin, elle siège depuis de nombreuses années dans des conseils scientifiques de mémoriaux et projets liés à la période du national socialisme (Fondation Topographie de la Terreur Berlin, Fondation des Mémoriaux du Brandebourg et Fondation des Mémoriaux de Saxe, Mémorial du camp de concentration de Dachau, Centre de documentation sur le national-socialisme de Munich). Dans le Tiergarten, le monument aux soldats soviétiques morts à Berlin avant la fin de la guerre marque l emplacement d immenses fosses dans lesquelles ces soldats sont ensevelis. Devant le Reichstag se trouve une installation faisant référence aux députés victimes du national-socialisme. En remontant l'avenue Unter den Linden, arrêts à Bebel Platz (devant l'université Humboldt) pour voir l'oeuvre de Micha Ullmann, dédiée à la mémoire de l'autodafé de 1933, ainsi que, de l'autre côté de l'avenue : la Neue Wache, puis un peu plus loin dans le Lustgarten le monument commémoratif à l action spectaculaire menée le 18 mai 1942 par un groupe de jeunes juifs résistants. L oeuvre originale de Jürgen Raue commandée en 1981 a été «revue et corrigée» après la chute du mur en 2000, le monument laisse parfaitement voir les deux temps historiques de cette construction mémorielle. Le Palast der Republik, a été détruit, pour l édifier, la RDA avait fait dynamiter en 1955 l ancien palais des Hohenzollern. Il y a quelques années, un projet de reconstruction à l'identique de la façade de l'ancien château baroque a fini par l emporter, derrière celle-ci un musée à l architecture contemporaine abritera des collections d arts premiers et d arts asiatiques, ainsi l'île des musées (Museum Insel) rassemblera t elle les plus importantes collections d art de plusieurs millénaires. Dans le vieux quartier des "Hackeschen Höfe", en face des vestiges du plus vieux cimetière juif de Berlin, dans la Große Hamburger Strasse on peut voir l intervention de Christian Boltanski sur les murs d'un immeuble disparu. L'oeuvre s'intitule "la maison manquante". Elle est un hommage aux habitants juifs de cet immeuble, morts en déportation. Au hasard des déplacements dans la ville, on découvre au sol les Stolpersteine, des pavés à la mémoire de la déportation et de l extermination des victimes du national-socialisme. Dans les rues du quartier ils sont particulièrement visibles à l'entrée des Hackeschen Höfe, dans la Grosse Hamburger Strasse et dans Oranienburg Strasse. 16:00-17:00 pause (au chaud) et changement de quartier vers Potsdamer Platz. 17 :00 20 :00 : Fondation Topographie de la Terreur Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 6

Sur le terrain "Prinz-Albrecht", entre la Prinz Albrecht-Straße, la Wilhelmstraße et l'anhalter Straße, se trouvaient entre 1933 et 1945, les institutions centrales de l'appareil nationalsocialiste de persécution et de terreur. L'office de la Police Secrète d'état (Gestapo) s'installa au n 8 de la Prinz Albrecht-Straße, l'hôtel Prinz Albrecht adjacent accueillit le siège de la direction SS et le Service de sécurité de la SS (ou SD) s'établit au n 102 de la Wilhelmstraße. C'est ici que furent planifiés l'anéantissement des Juifs ainsi que la persécution systématique et l'assassinat d'autres groupes de population, ici que fut organisée la persécution des opposants au régime en Allemagne et dans les pays occupés d'europe, ici aussi que parvenaient les rapports de groupes d'intervention (Einsatzgruppen) de la Police Secrète et du SD concernant les crimes qu'ils avaient perpétrés en Pologne et en Union Soviétique. Enfin c'est ici que se trouvait la prison de la Gestapo, un centre de détention provisoire et d'interrogatoire. Les bâtiments furent endommagés puis détruits par les bombardements ; après la guerre le terrain sombra dans l'oubli collectif, l'histoire du lieu fut refoulée. À la fin des années 1952, pas un seul des bâtiments d'origine ne subsistait. Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que l'on "redécouvrit" peu à peu le lieu historique. En 1987, à l'occasion du 750è anniversaire de la ville de Berlin le site fut enfin ouvert au public ; l'exposition documentaire : Topographie de la terreur. Gestapo, SS et direction de la Sécurité du Reich sur le "terrain Prinz Albrecht" fut inaugurée dans un bâtiment d'exposition temporaire. De décembre 1997 à décembre 2009, elle était présentée de façon permanente sous la forme d'une exposition en plein-air dans les fondations des bâtiments d'origine dégagées le long de la rue et au pied d'un grand pan du mur de Berlin. En mai 2010, les locaux de la Fondation Topographie de la Terreur ont été inaugurés. Plusieurs expositions y sont visibles. Au terme de nombreuses années de débats et d attente, la Fondation Topographie de la Terreur dispose enfin d un lieu permanent pour ses activités. Inauguré en juin 2010 le nouveau bâtiment abrite une exposition permanente et un grand espace d expositions temporaires. Un centre de documentation avec des salles de consultation, des espaces de réunion et de travail complètent ce nouvel équipement. Rencontre avec des membres de cette Fondation sur les aspects muséographiques de l exposition. Fondation TOPOGRAPHIE DE LA TERREUR "STIFTUNG TOPOGRAPHIE DES TERRORS" Dr. Thomas Lutz Stiftung Topographie des Terrors Gedenkstättenreferent (Responsable du réseau des mémoriaux allemands) Niederkirchnerstraße 8 D - 10963 Berlin Tel. + 49 (30) 25 45 09-15 Fax + 49 (30) 25 45 09-33 mail lutz@topographie.de site forum des mémoriaux d Allemagne www.gedenkstaettenforum.de site de la Fondation Topographie de la Terreur http://www.topographie.de Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 7

Vendredi 27 janvier : Un lieu à histoire et mémoire multiples le camp de concentration de Sachsenhausen À quelques kilomètres au nord dans la banlieue de Berlin, desservi par une ligne de métro se trouve le mémorial du camp de Sachsenhausen. Le site hébergea de 1933 à 1950 un camp de concentration aux registres multiples. 10:00 17:00 journée sur le site, avec visite guidée et séance de travail en atelier sur le thème des aspects complexes de l histoire du site et de l enseignement en Allemagne des deux dictatures. résumé des diverses périodes du camp : Le camp de concentration d Oranienburg 1933-1934 En Mars 1933 un régiment régional de S.A. installa un camp de concentration dans un bâtiment d'une usine désaffectée au centre d'oranienburg. Au cours des trois mois qui suivirent la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes, le camp de concentration d'oranienburg joua un rôle clé dans la persécution de l'opposition à Berlin - la ville capitale de la «Reich». Trois mille personnes environ furent détenues dans le camp jusqu'à sa fermeture en 1934 et au moins 16 prisonniers furent assassinés par les gardes. Le camp de concentration de Sachsenhausen 1936 1945 Le camp de concentration de Sachsenhausen a été construit à l'été 1936 par les prisonniers des camps de concentration d'emsland. Il fut le premier camp à être construit après que le «Reichsführer SS» Heinrich Himmler se soit vu confier la direction de la police allemande en juillet 1936. Le nouveau camp de concentration fut conçu et dessiné par les architectes SS pour être le camp idéal. Il devait, par son architecture, exprimer la vision du monde de l organisation SS et dans le même temps exprimer symboliquement la soumission des prisonniers au pouvoir absolu de la SS. Le camp de concentration de Sachsenhausen occupa une position particulière dans le système des camps de concentration nazis. Ceci a été souligné par le déménagement de Berlin à Oranienburg de la direction administrative de l'inspection des camps de concentration. L'Inspection était responsable de l ensemble des camps de concentration dans la sphère du pouvoir de l Allemagne. Entre 1936 et 1945, plus de 200.000 personnes furent emprisonnées à Sachsenhausen. Au début, les prisonniers étaient des adversaires politiques du régime national-socialiste, puis vinrent les personnes déclarées par le régime nazi comme racialement ou biologiquement inférieures et à partir de 1939, un nombre croissant de citoyens des pays de l Europe occupée furent déportés vers le camp. Le camp spécial soviétique No.7 / No. 1 1945 1950 En mai 1945, les services secrets soviétiques commencèrent la construction de 10 camps spéciaux dans les territoires sous occupation soviétique. Le camp spécial n.7 a été construit à Weesow près de Werneuchen et a été déménagé en août 1945 sur le site du camp de concentration nazi de Sachsenhausen. À l'été 1948, le camp fut rebaptisé camp spécial n 1. Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 8

Jusqu'à sa fermeture en mars 1950, plus de 60.000 personnes y furent détenues, parmi elles 12 000 au moins sont mortes à cause des conditions de détention catastrophiques, de faim et d'épuisement psychologique ou physique. La rupture du silence En 1950, la fermeture du camp a été célébrée comme une victoire de la propagande dans la presse, mais la RDA n était pas désireuse de s en souvenir. Après la fin de la guerre froide, le camp a aussi été rapidement oublié en Allemagne de l'ouest. C'est seulement avec les changements politiques de la RDA en 1990, que l on s achemina vers la découverte de trois charniers dans le camp spécial, et qu ainsi, une fois encore l'histoire du «camp de Staline en Allemagne" vint à l'attention du public. Des ex-prisonniers publièrent leurs récits dans la presse et en 1990 fut inaugurée une pierre commémorative apposée sur la partie nord-est du mur du camp, où une porte passage de la zone I à la zone II était encore visible. En 2001, le mémorial - musée de Sachsenhausen ouvrit une exposition permanente retraçant l'histoire du camp spécial en remplacement de la précédente exposition, temporaire, ouverte pour la première fois en 1992. Le musée du «camp soviétique spécial» Le musée du «camp soviétique spécial n 7 / n 1» a ouvert le 9 Décembre 2001. Il est situé sur le terrain de l ancien camp spécial, le plus grand des dix camps soviétiques spéciaux construits dans les territoires sous occupation soviétique, il présente l'histoire du camp d'une manière digne et appropriée. Face au défi de présenter les deux côtés de l'histoire de Sachsenhausen, le musée contient non seulement une exposition permanente avec plus de 700 objets exposés, mais il est également intégré dans le cadre du concept de décentralisation de Sachsenhausen. Le musée lui-même est situé dans une partie historique importante du camp. Conçu par l Agence d architecture «Schneider et Schumacher» de Francfort, il est localisé sur les limites de la zone I, là où les internés étaient détenus et de la zone II, où eu lieu et la zone II, là où les prisonniers condamnés par le tribunal militaire soviétique étaient détenus. Samedi 28 janvier : fin du séminaire 9:30-11:00 séance de conclusion et de première évaluation des journées. Renseignements Geneviève Erramuzpé Maison d Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés 70 route de Lambraz F - 01300 Izieu - France tél : +33 (0)4 79 87 21 05 - portable +33 (0)6 10 73 37 65 fax : +33 (04) 79 87 59 27 <gerramuzpe@memorializieu.eu> Séminaire d'étude à Berlin - 22 28 janvier 2012 9