Communiqué de presse Pour diffusion immédiate SONDAGE ASSOCIATION DES ÉCONOMISTES QUÉBÉCOIS-LÉGER MARKETING: Les économistes et la population: des points d'accord et des divergences quant aux conditions propices à la prospérité MONTRÉAL, le 12 juillet 2012 - Le sondage a été réalisé par Internet, du 20 juin au 4 juillet 2012, auprès des membres de l Association des économistes québécois. Dans l ensemble, 192 des 592 membres de l Association rejoints par courriel ont répondu au sondage, ce qui confère aux résultats de l étude une précision de ± 6,1%, et ce, 19 fois sur 20. Il fait suite à une enquête effectuée en avril dernier, par le même organisme auprès de 1 001 Québécoises et Québécois. La marge d erreur serait de ± 3.1%, et ce, 19 fois sur 20. Les résultats de cette précédente enquête sont présentés afin de les comparer avec ceux des membres de l Association des économistes québécois. Selon les membres de l Association des économistes québécois, la prospérité réside principalement dans l abondance de l emploi et des salaires convenables (40%). Il appert que la population québécoise partage d ailleurs cette perception à 37%. Par ailleurs, les économistes interrogés sont significativement plus nombreux que le grand public à croire qu une société prospère se définit avant tout par l innovation (respectivement 17% et 10%). Pour leur part, les citoyens accordent une plus grande importance à une forte croissance économique. En somme, les premiers s intéressent à la cause, les seconds à l effet. Parmi les acteurs qui peuvent davantage contribuer à l'atteinte de la prospérité au Québec, la moitié des économistes consultés (46%) privilégie les entreprises privées, alors que les Québécois penchent plutôt pour les citoyens (37%). Malgré cette divergence, les deux groupes s entendent pour reléguer l État au dernier rang des acteurs pouvant le mieux contribuer à un Québec plus prospère, bien que pour le grand public son importance est plus prononcée comparativement aux économistes (respectivement 27% et 16%). Ils s entendent également sur le fait que l État pourrait le mieux contribuer à créer un Québec davantage prospère, en adoptant une gestion plus saine des fonds publics (59%). Les attentes des économistes et de la population québécoise à l égard de la contribution des entreprises privées et des citoyens sont différentes. Les économistes interrogés sont deux fois plus nombreux que les Québécois (45% contre 24% pour la population générale) à estimer que les entreprises privées devraient investir davantage pour moderniser leurs équipements et leurs machines afin d être plus productives et compétitives et ainsi mieux contribuer à l atteinte de la prospérité au Québec. De leur côté, les Québécois en général sont plus nombreux (20% contre 4% pour les économistes) à croire que c est en payant plus d impôts que les entreprises privées pourront mieux contribuer à créer un Québec davantage prospère. 1
Quant à la contribution citoyenne, les économistes s attendent à ce que les citoyens investissent plus dans leur éducation ou dans celle de leur enfant (47%) pour assurer la prospérité du Québec, alors que le grand public considère plutôt qu'ils devraient avant tout encourager les entreprises québécoises par leurs achats (47%). La santé des finances publiques : enjeu de la prospérité québécoise Une nette majorité d économistes et de Québécois (respectivement 57% et 59%) juge que la prospérité au Québec repose largement sur la santé des finances publiques. En ce qui a trait aux autres enjeux, l amélioration de la productivité a été citée, dans une plus forte proportion, par les économistes (68%), tandis que l accessibilité des services publics (36%) est avancée par le grand public. Selon M. Jean-Michel Cousineau, président du Comité des politiques publiques de l Association des économistes québécois ; «Si la productivité augmente comme le souhaite les économistes, cela peut contribuer à 1) accroître la contribution fiscale des entreprises; 2) améliorer la santé des finances publiques; 3) accroître l'accès aux services publics; 4) mieux lutter contre la pauvreté,...ce que la population souhaite.» Mieux redistribuer pour créer la richesse La plupart des économistes et des Québécois interrogés s accordent pour dire qu une plus grande redistribution des revenus contribuerait à la prospérité du Québec. Le taux d accord à l égard de cette affirmation est significativement plus élevé au sein de la population (70%) que chez les économistes 47%). Il en va de même pour le taux d accord à l égard du fait que le succès des entreprises bénéficie surtout aux entreprises elles-mêmes (respectivement 58% et 30%). Seulement deux économistes (23%) et Québécois (18%) sur dix sont d accord pour dire que les syndicats contribuent à la prospérité du Québec, contre 40% et 48% respectivement qui pensent l opposé. Par ailleurs, 66% des économistes estiment que les groupes de pression et des lobbys ne contribuent pas à la prospérité québécoise comparativement à 53% des citoyens interrogés. L économie québécoise se maintiendra au cours des six prochains mois selon une majorité d économistes Actuellement, la majorité (65%) des répondants de l Association des économistes québécois estime que la situation économique du Québec va se maintenir au cours des trois prochains mois, et 11% croient qu elle va s améliorer. Les économistes consultés maintiennent donc le regain d optimisme qu ils avaient affiché lors du sondage de mars 2012 après leurs pronostics plus moroses de l automne dernier. En effet, lors du sondage d octobre 2011, plus du tiers des économistes interrogés (35%) croyait que la situation économique allait se détériorer au cours des mois subséquents, alors que ce taux demeure à 23 % en mars et juillet 2012. 2
L ASSOCIATION DES ÉCONOMISTES QUÉBÉCOIS L'Association des économistes québécois est une association professionnelle à but non lucratif fondée en 1975 dans le but de répondre aux besoins et aux intérêts des économistes œuvrant dans divers secteurs d activités au Québec : entreprise privée, secteur public, milieux syndicaux, associations, monde universitaire, etc. Elle est également ouverte à toute personne intéressée par les questions économiques quelle que soit sa formation. L Association a pour finalités le développement et la diffusion du savoir économique, l éclairage des débats publics et la valorisation du rôle de l'économiste. En accord avec son slogan «Pour des choix éclairés», l Association est reconnue comme un interlocuteur crédible et impartial dans les débats économiques. L Association accueille chez ses membres l expression des différences de points de vue et d opinions Contacts Association des économistes québécois Jean-Michel Cousineau, président du Comité des politiques publiques de l Association des économistes québécois (514) 731-0356 jean.michel.cousineau@umontreal.ca Aubert L.-Descôteaux, Chargé de recherche en affaires publiques (514) 982-2464 adescoteaux@legermarketing.com - 30-3
Résultats détaillés du sondage L Association des économistes québécois comprend 689 membres, dont 592 ont été contactés par courrier électronique. Parmi ceux-ci, 192 (32% des membres) ont répondu au sondage. Tableau 1 Évolution de la situation économique du Québec à court terme Question : Au cours des six prochains mois, est-ce que la situation économique du Québec devrait, à votre avis: JUILLET 2012 MARS 2012 (n=175) OCT. 2011 (n=183) JUIN 2011 (n=173) MARS 2011 (n=164) NOV. 2010 (n=198) JUIL. 2010 (n=233) MARS 2010 (n=205) OCT. 2009 (n=213) MAI 2009 (n=228) Se détériorer 23% 23% 35% 8% 8% 12% 7% 3% 7% 27% 82% Se maintenir 65% 63% 58% 65% 62% 70% 60% 51% 50% 47% 17% S améliorer 11% 11% 7% 26% 30% 17% 32% 45% 42% 24% 1% Sans opinion 2% 3% 1% 1% 0% 1% 1% 1% 1% 2% 0% Tableau 2 Idée d une société prospère Question : Parmi les définitions suivantes, laquelle correspond le mieux à l'idée que vous avez d'une société prospère FÉV. 2009 (n=156) Une société où l'emploi abonde et les salaires sont convenables 40% 37% Une société qui innove 17% 10% Une société qui a une forte croissance économique 16% 23% Une société qui a les moyens d'offrir un large éventail de services publics gratuitement ou à un faible coût (dont la santé et l'éducation) 15% 21% Une société où il y a peu de gens pauvres 11% 7% Ne sait pas / Refus 2% 2% 4
Tableau 3 Acteur pouvant le mieux contribuer à l atteinte de la prospérité au Québec Question : Parmi les acteurs suivants, lequel peut davantage contribuer à l'atteinte de la prospérité au Québec? Les entreprises privées 46% 29% Les citoyens 32% 37% L'État 16% 27% Ne sait pas / Refus 6% 8% Tableau 4 La contribution de l État québécois Question : En vous basant sur votre définition de la prospérité au Québec, telle que répondu précédemment, comment l'état pourrait-il le mieux contribuer à créer un Québec plus prospère? En gérant mieux les fonds publics 59% 59% En redistribuant mieux la richesse pour atténuer les inégalités sociales En intervenant moins dans l'activité économique / S'abstenir d'intervenir dans l'activité économique* 18% 24% 7% 3% En étant plus éco-responsable (politiques publiques, lois, etc.) 7% 5% En intervenant davantage dans l'activité économique 5% 5% En augmentant l'accessibilité aux services publics 3% 3% Ne sait pas / Refus 1% 3% *Note : l énoncé «en intervenant moins dans l activité économique» n a été posé qu aux membres de l Association des économistes québécois. Le grand public a répondu à l énoncé «s abstenir d intervenir dans l économie» 5
Tableau 5 La contribution des entreprises privées Question : En vous basant sur votre définition de la prospérité au Québec, comment les entreprises privées pourraient-elles le mieux contribuer à créer un Québec plus prospère? En investissant davantage en capital physique pour être plus compétitives et productives 45% 24% En créant plus d'emploi de bonne qualité 19% 27% En investissant davantage dans la formation de leurs employés 17% 12% En opérant dans un environnement moins réglementé 6% * En payant plus d'impôts 4% 20% En ayant plus de souplesse dans les conditions de travail des employés En mettant en œuvre des méthodes de production plus saines pour protéger l'environnement 3% 7% 2% 5% Ne sait pas / Refus 4% 5% 6
Tableaux 6 La contribution des citoyens Question : En vous basant sur votre définition de la prospérité au Québec, comment les citoyens pourraient-ils le mieux contribuer à créer un Québec plus prospère? En investissant davantage dans leur éducation (formation) ou/et celle de leurs enfants En s'impliquant davantage dans la vie publique (communautaire, publique) 47% 19% 17% 16% En encourageant par ses achats les entreprises québécoises 13% 47% En travaillant davantage (plus d'heures et/ou plus d'efforts) 12% 5% En payant plus pour l'utilisation des services publics 8% 5% En protégeant mieux l'environnement 2% 4% Ne sait pas / Refus 2% 4% 7
Tableau 7 - Enjeux importants pour l atteinte de la prospérité au Québec Question : Quels sont les enjeux les plus importants pour l'atteinte de la prospérité au Québec? Deux choix possibles L'amélioration de la productivité 68% 26% La santé des finances publiques 57% 59% L'accessibilité des services publics (dont l'éducation et la santé) 19% 36% La lutte contre la pauvreté 14% 27% La protection de l'environnement 4% 12% Le financement des retraites 2% 10% Ne sait pas / Refus 0% 2% Tableau 8 & 9 - La prospérité au Québec Question : Êtes-vous en accord, en désaccord, ou ni en accord, ni en désaccord avec les énoncés suivants : En accord En désaccord Ni en accord, ni en désaccord Ne sait pas / Refus Une plus grande redistribution des revenus contribuerait à la prospérité du Québec. Le succès des entreprises bénéficie surtout aux entreprises ellesmêmes. 47% 24% 28% 1% 30% 44% 24% 2% Les syndicats contribuent à la prospérité du Québec. 23% 40% 35% 2% Les groupes de pression et les lobbys contribuent à la prospérité du Québec. 6% 66% 27% 1% 8
Question : Êtes-vous en accord, en désaccord, ou ni en accord, ni en désaccord avec les énoncés suivants : Comparaison membres et grand public Total % en accord Une plus grande redistribution des revenus contribuerait à la prospérité du Québec. Le succès des entreprises bénéficie surtout aux entreprises ellesmêmes. 47% 70% 30% 58% Les syndicats contribuent à la prospérité du Québec. 23% 18% Les groupes de pression et les lobbys contribuent à la prospérité du Québec. 6% 11% 9