ENSEIGNER LA COMPRÉHENSION SÉANCE 3 Formation des enseignants de cycle 3 Circonscription d IRIGNY SOUCIEU MORNANT Patrick Luyat IEN IRIGNY SOUCIEU MORNANT 1
RAPPEL DES OBJECTIFS GÉNÉRAUX Mettre en œuvre un des axes prioritaires du projet d école : aider les élèves à comprendre un texte. Mettre en œuvre un enseignement explicite dans ce domaine afin de réduire la surcharge cognitive. Etablir une programmation de cycle.
BREF RAPPEL DES APPORTS DE LA SÉANCE 2 Apprendre aux élèves à questionner les textes Rituel : interroger les textes a priori Module : traitement des questionnaires Entrainer les élèves à traiter les inférences : séance hebdomadaire spécifique
OBJECTIF ANNÉE 2012/2013 Expérimenter, réguler, ajuster pour une généralisation en 2013/2014
PROGRAMME DE LA SÉANCE 3 Présentation des séquences mises en œuvre : régulation, ajustements A partir des expérimentations réalisées cette année, construction d une programmation et d une évaluation pour l année scolaire Mise en œuvre d une démarche qui favorise la représentation mentale : le résumé Réflexion sur le transfert des compétences travaillées sur des lectures d œuvres intégrales
1 ER TEMPS DE TRAVAIL Travail de groupes échanges sur les séances initiées depuis la dernière formation. Faire émerger les réussites et les obstacles éventuels. Prise de notes afin d en faire état au grand groupe. Les séances spécifiques mises en œuvre depuis la dernière formation : Description Bilan provisoire : Du côté des élèves Mise en commun Du côté de l enseignant Travail réalisé en équipes d école Temps d échange : 30 minutes
LIRE, C EST TRADUIRE (TRAVAUX DE R. GOIGOUX ET C. CEBE) Objectifs de ce module : Faire prendre conscience aux élèves que la reformulation des idées du texte dans ses propres mots, même si elle demande un effort, facilite la compréhension : La reformulation demande de se souvenir des idées importantes du texte, pas de tous les mots un à un, pour pouvoir raconter l histoire à son tour ; La reformulation permet aussi de contrôler la qualité de sa propre compréhension, c est-à-dire d évaluer si on a bien compris l histoire.
SÉANCE 1 1. Explicitation de l objectif Langue écrite = langue étrangère = traduire en français oral = raconter avec ses propres mots. Langue orale : «moi, mon cousin, son scooter, il est moche.» Langue écrite : Le scooter de mon voisin est moche. La langue écrite peut parfois sembler étrange ou étrangère : vocabulaire moins familier, phrase plus longues c est une langue qu il faut apprendre à comprendre : l école est là pour ça. Textes écrits parlent de choses inhabituelles ou inconnues du lecteur : l école est là pour expliquer aux élèves ce dont parlent les textes : on appelle cela la culture. Les chercheurs ont découvert ce qui se passe dans la tête des bons lecteurs : Quand on lit, on ne doit pas mémoriser tous les mots, on doit essayer de se souvenir des idées du texte.
SÉANCE 1 : RACONTER À D AUTRES CE QU ON A LU (+ ENTRAINEMENTS) Déroulement Annonce de l objectif aux élèves : à partir d un texte, se fabriquer un film dans sa tête pour raconter l histoire à sa manière. Classe divisée en deux groupes : deux textes différents (cf. photocopies). Lecture silencieuse, construction du film intérieur afin de pouvoir raconter à l autre groupe qui n a pas lu l histoire. Raconter avec ses propres mots. Différenciation : groupe d élèves les plus faibles avec l enseignant qui lit le texte à voix haute.
Groupe 1 raconte collectivement le fait divers à l autre groupe. Prise de note par l enseignant (au tableau) au plus près de forme orale. Sollicitation du groupe 2 afin de s assurer de la bonne compréhension : échanges possibles afin d apporter plus de précision. Idem pour le groupe 2. Comparaison des deux versions (écrite et orale) avec réflexion sur : les idées : les idées essentielles sont-elles conservées? En manque-t-il? Y en a-t-il en plus? La langue : mots nouveaux, tournure de phrase Synthèse : affiche : Les mots du texte Les idées du texte Nos propres mots
SÉANCE 2 : RACONTER À UN AUTRE QUI N A PAS LU (+ ENTRAINEMENTS) Déroulement : Constituer des tandems d élèves, voisins de table. Expliquer que chacun va lire un extrait différent (texte choisi par l enseignant, roman étudié ). Puis, ils se raconteront ce qu ils ont lu pour pouvoir répondre, ensemble, à deux questions qui seront affichées au tableau (sans avoir recours au texte). Lecture silencieuse Narration des deux extraits par le tandem Réponses aux deux questions sans avoir recours au texte.
EXEMPLE Texte : A Cadorago, en Italie, une fillette de quatre ans, d origine turque, jette sa petite couverture dans le vide, saute, comme Aladin sur son tapis volant, et atterrit sans mal trois étages plus bas» Questions : - De quel type d ouvrage est extrait ce texte? - Où se trouve la fillette au début de l histoire?
SÉANCES 3 ET SUIVANTES : RÉSUMER, SYNTHÉTISER Prendre appui sur le résumé, c est permettre aux élèves de mieux se représenter la nature de l activité de compréhension. Le résumé n est pas une fin en soi, ni un objet à enseigner. C est un outil qui favorise l organisation en mémoire des informations lues et incite à une autoévaluation de la compréhension. Dans cette démarche, ce ne sont pas les élèves qui rédigent les résumés. Ils commencent par travailler sur des résumés déjà produits afin de consacrer leur attention à la compréhension des textes.
CONSTRUIRE LE CONCEPT DE RÉSUMÉ Trois caractéristiques du résumé : maintien de l équivalence informative (il raconte la même histoire) économie de moyen (il ne dit pas tout, seulement l essentiel) adaptation à une nouvelle situation de communication (raconter rapidement le début de l histoire, se souvenir de ce qui est important, expliquer à des camarades qui étaient absents )
ÉTAPE 1 : DÉFINIR UN RÉSUMÉ Faire émerger les représentations des élèves. Travail effectué à l écrit, à l oral pour les plus faibles. Garder une trace des productions des élèves.
ÉTAPE 2 Choisir un texte source, connu des élèves. Distribuer une série de textes courts avec la consigne suivante : «vous devez trier ces textes en deux catégories : les résumés et les textes qui n en sont pas.» Les textes peuvent être : des résumés de différents longueurs un extrait du texte source la suite du texte source le résumé de ce qui précède le texte source un résumé lacunaire (le dénouement du récit est omis) un résumé erroné un commentaire ou jugement du texte
Lecture silencieuse et réponse aux éventuelles questions de compréhension Tri de textes (individuel, binômes ou petits groupes) ETAPE 3 Mise en commun : formulation de critères pour Mise en commun : formulation de critères pour justifier que le texte est retenu (ou non) comme résumé. L enseignant reformule les critères pertinents.
ÉTAPE 4 : THÉORISATION COLLECTIVE Réaliser une fiche mémoire qui reprend les critères : Il est plus court que le texte il dit l essentiel il raconte la même chose du début à la fin mais il ne garde que le plus important les personnages principaux sont conservés les éléments secondaires ont disparu absence de style direct
SYSTÉMATISATION repérage des fonctions du résumé dans le contexte scolaire (résumé d une leçon, exposé ) reprise de l activité sur des textes documentaires, affiner les critères
LE RÉSUMÉ FACILITE LA COMPRÉHENSION Objectif : prendre conscience de l utilité du Objectif : prendre conscience de l utilité du résumé comme outil susceptible de faciliter la compréhension d un texte long.
ÉTAPE 1 En fonction des activités du moment, on pourra proposer aux élèves de travailler sur un résumé avant une leçon (d histoire, de géographie, de sciences ). Après la leçon, échange avec les élèves de l intérêt d avoir étudier le résumé. A-t-il facilité la compréhension de la leçon? Variante : une moitié de classe dispose du résumé et pas l autre.
ÉTAPE 2 Même travail que l étape 1, mais dans l étude d une œuvre intégrale
ÉTAPE 3 : CONSTRUIRE UNE INTENTION DE LECTURE (CF. PHOTOCOPIE) Comparaison préalable de résumés Il s agit de créer une intention de lecture originale en procédant à la comparaison de trois résumés dont un seul est le résumé du texte original Scénario introduit avec deux textes seulement : trouver les ressemblances, les différences Lecture du texte pour savoir quel résumé est le bon. La lecture s arrête quand l intention est satisfaite (garder le contrôle de sa compréhension) idem avec trois résumés
ÉTAPE 4 : THÉORISATION COLLECTIVE Rédiger une fiche mémoire, sous la tutelle de l enseignant, afin d expliciter l intérêt du résumé comme outil facilitateur des apprentissages : connaitre les différentes parties de la leçon comprendre l organisation des informations faire la part de l essentiel et du secondaire
EN CONCLUSION Travailler la compréhension sur un cycle c est : Interroger les textes a priori Programmer un ou deux modules sur le traitement des questionnaires Programmer une séance hebdomadaire sur le traitement des inférences Programmer un ou deux modules sur le résumé Afin de respecter les horaires impartis, réaliser une programmation sur trois ans.
Exemple de programmation de cycle CE 2 CM1 CM2 Questionner des textes a priori (sur une période 15 minutes Séance hebdomadaire sur l étude des inférences 45 minutes Module sur le traitement des questionnaires 8 à 10 séances Module sur le résumé 8 à 10 séances
PROGRAMMATION DE CYCLE Réaliser une programmation de cycle dans le domaine de la compréhension : Sur les trois années du cycle, Qui inscrit deux heures hebdomadaires consacrées à cet enseignement Qui prenne en compte les différents modules étudiés au cours de la formation.