FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014

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FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014

Table des matières Introduction... 2 L importance du système agricole et agroalimentaire pour le Canada... 3 L importance des échanges commerciaux pour le Canada... 4 Le système agricole et agroalimentaire concurrentiel du Canada... 9 Comparaison des marchés de l OCDE et du BRIC... 10 Analyse par pays et par région... 12 États-Unis... 12 Union européene... 14 Japon... 16 Brésil... 18 Russie... 18 Inde... 18 Chine... 20 Où se trouvent les débouchés futurs?... 22 Conclusion... 26 Annexe I... 27 Liste des références... 31

Liste des figures Les principaux éléments du système agricole et agroalimentaire du Canada...3 Le système agricole et agroalimentaire du Canada est un acteur mondial majeur...4 En 2013, le Canada occupait le premier rang mondial pour la valeur de ses échanges de produits agricoles et agroalimentaires par habitant...5 L UE et le Japon obtiennent des résultats disproportionnés par rapport aux pays qui effectuent des échanges de grande valeur (par millier d hectares de terre arable)...6 Le Canada est le troisième exportateur mondial de porc et de blé...9 Composition des exportations agricoles destinées aux pays de l OCDE et aux pays BRIC... 10 Composition des exportations agroalimentaires destinées aux pays de l OCDE et aux pays BRIC... 10 Les importations de produits alimentaires de deuxième transformation en provenance des États-Unis augmentent plus vite que les exportations agroalimentaires canadiennes destinées aux États-Unis... 12 Les exportations de produits alimentaires de deuxième transformation du Canada sur le marché mondial augmentent même si ses importations globales continuent de dominer dans la balance commerciale... 12 Les niveaux actuels des échanges commerciaux avec les pays du PTP sont voués à augmenter en vertu de l accord commercial... 16 Les exportations de lentilles du Canada augmenteraient de façon encore plus marquée si les tarifs douaniers étaient abolis... 17 Les Chinois préfèrent le porc; les autres viandes occuperont tout de même une plus grande place dans leur panier alimentaire... 20 Les importations chinoises de viande devraient s accroître lorsque la consommation dépassera la production... 20 Le taux de croissance de la population mondiale diminuera tandis que l Asie et l Afrique stimuleront la croissance de la demande alimentaire...22 Les prévisions de croissance du PIB pour 2015 seront plus élevées pour les pays en développement...23 Davantage de possibilités d exportations d aliments riches en protéines se profilent à l horizon... 24 Le taux de croissance de la consommation de bœuf devrait augmenter... 24 Classement mondial des pays à l étude en fonction de divers indicateurs... 27 Importations, exportations et balances commerciales du Canada avec les pays à l étude pour 2013...29

Si une économie canadienne florissante repose sur les échanges commerciaux, il en va de même pour le système agricole et agroalimentaire.

2 Introduction Les échanges commerciaux sont cruciaux pour l économie canadienne et le système agricole et agroalimentaire. Le Canada jouit d une économie ouverte qui favorise les échanges et figure parmi les principaux importateurs et exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires. Le système agricole et agroalimentaire fournit 2,2 millions d emplois aux Canadiens (Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC)) et leur donne accès toute l année à des aliments sains, de haute qualité et diversifiés. Pour préserver cette industrie, le Canada doit demeurer concurrentiel sur des marchés d exportation qui ont toujours été solides comme les États-Unis, tout en créant de nouveaux débouchés auprès des populations plus aisées des pays membres de l Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la classe moyenne grandissante dans les marchés en développement. Le présent rapport porte sur l agriculture primaire et la transformation agroalimentaire et sur la compétitivité de ces secteurs par rapport à celle d autres grandes économies agricoles et agroalimentaires. Il offre un résumé des différents pays et des différentes régions choisis aux fins de cette étude ainsi que des facteurs qui influent sur la compétitivité du Canada. Le rapport décrit aussi les récents flux des échanges commerciaux et les débouchés futurs créés par la croissance démographique et l évolution de la demande alimentaire dans les économies en développement. Enfin, le rapport renferme plusieurs études de cas qui sont particulièrement intéressantes pour les entreprises et les producteurs canadiens, notamment le Partenariat transpacifique (PTP), l Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l Union européenne (UE) et le grand défi que représentent les barrières commerciales non tarifaires pour le marché ouvert. Le rapport examine aussi les débouchés potentiels qui s offrent au Canada dans deux économies émergentes : l Inde, où les conditions pourraient créer un environnement commercial plus ouvert pour les légumineuses, et la Chine, où la demande de viande rouge est en croissance. Principaux constats : Le Canada est le cinquième exportateur et le sixième importateur de produits agricoles et agroalimentaires au monde. Le Canada occupe le premier rang mondial pour la valeur globale de ses échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires par habitant. Le taux de croissance des exportations vers le Brésil, la Russie, l Inde et la Chine (pays BRIC) est supérieur au taux de croissance des exportations vers les pays de l Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE); toutefois, la valeur des exportations de produits agricoles primaires vers les pays de l OCDE représente le quadruple de celle des exportations de produits agricoles primaires destinées aux pays BRIC. Les États-Unis sont et demeureront le principal partenaire du Canada pour ce qui est des échanges de produits agricoles et agroalimentaires. L élimination des obstacles au commerce pour les exportations de lentilles canadiennes vers l Inde pourrait être accompagnée par un accroissement de 147 % des exportations en cinq ans. L accroissement des revenus en Chine crée des débouchés considérables pour le bœuf; toutefois, le porc demeurera la source de protéine favorite de la population chinoise.

L importance du système agricole et agroalimentaire pour le Canada 1 Le Canada 2 est la dixième économie mondiale et compte une population de 35 millions de personnes. Il occupe le quatrième rang mondial par sa superficie totale et le huitième rang par sa superficie arable. Le Canada se classe au troisième rang des pays les moins densément peuplés, derrière l Australie et le Kazakhstan. Cela signifie que le Canada et l Australie ont la capacité de produire beaucoup plus que ce que leurs populations peuvent consommer. Le système agricole et agroalimentaire 3 est une composante importante de l économie globale du Canada. En 2013, il représentait 6,7 % du produit intérieur brut (PIB) total et créait presque un emploi sur huit, selon AAC. Le système agricole et agroalimentaire est constitué de différents secteurs tout au long de la chaîne d approvisionnement (figure 1). Les deux secteurs les plus importants par leur contribution au système agricole et agroalimentaire sont ceux du commerce de détail et de la fabrication de produits alimentaires; ensemble, ils représentent presque la moitié de ce système. En 2013, l agriculture primaire, c est-à-dire la production végétale et animale, représentait 14 % du système agricole et agroalimentaire. Figure 1 : Les principaux éléments du système agricole et agroalimentaire du Canada Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 379-0031 Production végétale et animale 14 % Fabrication de produits alimentaires 20 % Fabrication d intrants agricoles 3 % Grossistes-distributeurs de produits agricoles 1 % Grossistes-distributeurs de produits alimentaires 8 % Distributeurs d équipement agricole 18 % Détail 28 % Autre 8 % Total 100 % Consulté en août 2014 1 Dans le présent document, «agriculture» désigne les productions végétales et animales (SCIAN 111 et 112); «agroalimentaire» désigne toutes les boissons et tous les produits alimentaires transformés (SCIAN 311 et 312); «agriculture et agroalimentaire» désigne les produits agricoles et agroalimentaires combinés. 2 Pour connaître les sources utilisées pour calculer les classements mondiaux, consulter l annexe I. 3 Le système agricole et agroalimentaire englobe divers secteurs d activité, notamment la fourniture d intrants et de services agricoles, l agriculture primaire, la transformation d aliments et de boissons, la vente d aliments au détail et en gros ainsi que les services de restauration.

4 L importance des échanges commerciaux pour le Canada Le Canada est un chef de file mondial des échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires : il occupe le cinquième rang des pays exportateurs, derrière l UE, les États-Unis, le Brésil et la Chine, et le sixième rang des pays importateurs (figure 2). Le Canada se mesure à des pays beaucoup plus populeux qui ont des économies beaucoup plus grandes, et qui enregistrent à la fois des importations et des exportations de produits agricoles et agroalimentaires d une grande valeur. Les importations canadiennes sont influencées par deux grands facteurs : les préférences alimentaires raffinées des Canadiens et les conditions climatiques qui empêchent la production de certains produits frais à l année. Figure 2 : Le système agricole et agroalimentaire du Canada est un acteur mondial majeur Source : Comtrade des Nations Unies Classement mondial CANADA AUSTRALIE UE JAPON ÉTATS- UNIS BRÉSIL RUSSIE INDE CHINE Exportations de produits agricoles et agroalimentaires 5 8 1 33 2 3 16 7 4 Importations de produits agricoles et agroalimentaires 6 15 1 4 2 18 5 9 3 Consulté en août 2014 En 2011, le revenu médian des ménages au Canada se situait à 76 000 $, selon Statistique Canada. Les ménages canadiens comptaient ainsi parmi les mieux nantis de la planète. Ce niveau de revenu se traduit par une préférence pour des aliments sains de haute qualité. Par exemple, les Canadiens exigent des fruits et légumes frais toute l année, et cette demande doit être satisfaite en partie par les exportateurs à l étranger. La valeur des exportations canadiennes de produits agricoles et agroalimentaires est aussi élevée. En fonction de rendements élevés et de la faible population du Canada, les exportations représentent un puissant moteur économique. Les exportations représentent une part assez importante (30 %) du PIB et sont le deuxième facteur de croissance économique au Canada, derrière la consommation des particuliers. En 2013, le Canada a enregistré un excédent commercial agricole. Une particularité marquante est la performance du Canada au prorata de la population, ce qui le propulse au premier rang mondial pour la valeur de ses échanges (figure 3). En effet, la valeur des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes s établissait à environ 1 200 $ US par habitant en 2013, derrière l Australie (environ 1 300 $ US). La valeur des échanges agricoles (importations et exportations) du Canada, par habitant, est également supérieure à celle de tout autre. En 2013, elle s élevait à plus de 2 100 $ (US) par personne. L Australie, dont la valeur des exportations et la faible population se comparent à celles du Canada, se classe au deuxième rang grâce à des échanges totalisant environ 1 900 $ (US) par habitant. Les pays qui apparaissent au-dessus de la ligne dans la figure 3 sont ceux qui accusent un déficit commercial agricole et agroalimentaire (valeur des importations supérieure à celle des exportations) et ceux qui apparaissent sous la ligne, généralement les grands producteurs agricoles, sont ceux qui affichent un excédent commercial agricole et agroalimentaire. La valeur des échanges commerciaux par habitant des pays plus développés est généralement plus élevée.

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Figure 3 : En 2013, le Canada occupait le premier rang mondial pour la valeur de ses échanges de produits agricoles et agroalimentaires par habitant Taille du point = population du pays Les pays qui apparaissent au-dessus de la ligne sont ceux qui accusent un déficit commercial agricole et agroalimentaire et ceux qui apparaissent sous la ligne, généralement les grands producteurs agricoles, sont ceux qui affichent un excédent commercial agricole et agroalimentaire. Source : Comtrade des Nations Unies, Bureau du recensement des États-Unis Importations de produits agricoles et agroalimentaires par habitant (en dollars US) en 2013 1 200 1 000 UE Canada 800 600 Japon Australie 400 Russie États-Unis 200 Chine Inde Brésil 0-200 0 20 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 Consulté en août 2014 (200) Exportations de produits agricoles et agroalimentaires par habitant (en dollars US) en 2013 La situation est assez différente pour ce qui est des exportations et des importations agricoles et agroalimentaires en fonction de la disponibilité de terre des pays (figure 4). L activité commerciale de l UE et du Japon en fonction du nombre d hectares est disproportionnée par rapport à celle d autres pays, tant et si bien qu il est impossible de distinguer les autres pays dans la présente analyse. En 2013, la valeur des importations et des exportations de l UE par 1 000 hectares de terre arable était très élevée, soit environ 4 millions de dollars (US) respectivement, ce qui entraîne une balance commerciale de près de zéro. À l opposé, le Japon, qui a une forte densité de population et un petit territoire, enregistrait des importations évaluées à environ 14 millions de dollars (US) et des exportations de moins de 1 million de dollars (US) par 1 000 hectares de terre arable. En retirant l UE et le Japon de l analyse, on constate l importance relative des autres pays. La section agrandie de la figure 4 illustre la valeur des échanges agricoles et agroalimentaires par hectare, y compris pour le Canada. 4 Voir annexe 1

6 Figure 4 : L UE et le Japon obtiennent des résultats disproportionnés par rapport aux pays qui effectuent des échanges de grande valeur (par millier d hectares de terre arable) Taille du point = population du pays Les pays qui apparaissent au-dessus de la ligne sont ceux qui accusent un déficit commercial agricole et agroalimentaire et ceux qui apparaissent sous la ligne, généralement les grands producteurs agricoles, sont ceux qui affichent un excédent commercial agricole et agroalimentaire. Source : Comtrade des Nations Unies, Bureau du recensement des États-Unis, FAOSTAT Importations de produits agricoles et agroalimentaires par millier d hectares de terre arable (en dollars US) en 2013 16 000 000 14 000 000 12 000 000 10 000 000 8 000 000 6 000 000 4 000 000 2 000 000 Japon Australie, Brésil, Canada, Chine, Inde, Russie et États-Unis UE 0-1 000 000 0 1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 (2 000 000) Exportations de produits agricoles et agroalimentaires par millier d hectares de terre arable (en dollars US) en 2013 1 000 000 Importations de produits agricoles et agroalimentaires par millier d hectares de terre arable (en dollars US) en 2013 800 000 600 000 400 000 200 000 Russie Chine Australie États-Unis Canada Brésil Inde 0-200 000 0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000 Consulté en août 2014-200 000 Exportations de produits agricoles et agroalimentaires par millier d hectares de terre arable (en dollars US) en 2013

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 En 2013, pour chaque millier d hectares disponibles pour la production, le Canada a exporté pour environ 1 million de dollars de produits agricoles et agroalimentaires. Parallèlement, ses importations se chiffraient à environ 700 000 $. Seuls le Brésil et l UE enregistrent des exportations de plus grande valeur que celles du Canada en fonction de la superficie. L Australie, dont la superficie disponible pour la production est légèrement supérieure à celle du Canada, enregistre des exportations et des importations d une valeur nettement moins élevée. Les graphiques font état d une histoire intéressante. Le secteur agricole et agroalimentaire canadien est manifestement ouvert aux exportations, mais aussi aux importations. L UE est très active sur le plan des échanges de produits agricoles et agroalimentaires, en termes absolus et relatifs. La Russie, et en particulier le Japon, importent beaucoup plus qu ils n exportent, et le Brésil est un pays exportateur très dynamique. On prête beaucoup d attention à la Chine et à l Inde comme marchés d exportation en raison de leurs populations nombreuses et de leur croissance économique rapide (voir l analyse des échanges commerciaux de lentilles canadiennes avec l Inde en page 17 et le compte rendu de la consommation croissante de viande rouge en Chine en page 20). Les figures 3 et 4 montrent la mesure dans laquelle il existe encore des possibilités de développement pour ces marchés. En effet, l Inde et la Chine figurent parmi les dix principaux pays importateurs et exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires, et leur faible classement pour ce qui est de la production par habitant et par hectare montre les débouchés commerciaux potentiels en cas d ouverture des échanges commerciaux dans ces pays.

Le défi posé par les barrières commerciales non tarifaires Les accords commerciaux sont souvent évalués sur la base de l accès direct au marché et des concessions tarifaires. Toutefois, de nombreux facteurs influent sur la capacité de vendre sur les marchés étrangers. La conformité aux règlements en vigueur sur les marchés étrangers représente parfois des coûts importants pour les entreprises, en particulier lorsqu il y a beaucoup d incertitude quant à la façon dont ces mesures seront interprétées et appliquées. Pour cette raison, les accords commerciaux modernes ne portent pas que sur les taxes à la frontière. Ils visent aussi à encadrer et à harmoniser les règlements, les normes et d autres mesures qui ont une incidence sur les pratiques commerciales. Les règles d un pays importateur concernant l étiquetage, l évaluation des produits et la certification peuvent imposer des coûts supplémentaires aux exportateurs; ces coûts qui font grimper les prix des produits au-dessus des niveaux concurrentiels sur les marchés d exportation. C est ce qu on appelle les «barrières non tarifaires»; ce sont des exigences qui protègent les industries d un pays malgré la réduction de tous les droits de douane et des taxes connexes en vertu des accords commerciaux. Ces mesures servent souvent à protéger des industries jugées sensibles face aux pressions liées à la hausse des importations. Ces coûts peuvent être exorbitants : une société d experts-conseils néerlandaise estime que les barrières non tarifaires imposées aux échanges bilatéraux de produits agroalimentaires entre les États-Unis et l UE étaient dans de nombreux cas environ dix fois plus élevées que les taxes appliquées sur les échanges à la frontière.

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Le système agricole et agroalimentaire concurrentiel du Canada Le Canada possède certains avantages naturels sur le plan du commerce des produits agricoles et agroalimentaires. Grâce à la proximité enviable des États-Unis, les secteurs de l agriculture primaire et de la fabrication de produits alimentaires et de boissons du Canada sont de plus en plus intégrés à la première économie mondiale. L Accord de libre échange nord-américain (ALENA) a favorisé le développement et l intégration des industries canadiennes et américaines. Cet avantage est accentué par les flux naturels des échanges de produits et services en Amérique du Nord. En effet, les routes commerciales nord-sud sont souvent plus développées et plus efficaces que les routes est-ouest. En 2013, l économie américaine représentait 34 % de l ensemble des exportations agricoles du Canada. Les exportations de certains sous-secteurs sont presque exclusivement tributaires des États-Unis; par exemple, plus de 90 % des exportations de produits serricoles, de bovins vivants et de porc du Canada et environ 85 % des exportations canadiennes de fruits et de légumes ont été expédiées au sud de la frontière en 2013. De tous les marchés d exportation pour les produits agroalimentaires canadiens, les États-Unis sont le marché principal; ils représentent 68 % des exportations de produits alimentaires transformés et 89 % des exportations de boissons transformées du Canada. En 2013, le Canada se classait parmi les cinq premiers exportateurs de porc, de blé et d oléagineux et occupait le septième rang des exportateurs de bœuf (figure 5). Figure 5 : Le Canada est le troisième exportateur mondial de porc et de blé Source : Index Mundi (USDA OSD Online), Perspectives agricoles de l OCDE-FAO Classement mondial CANADA AUSTRALIE UE JAPON ÉTATS- UNIS BRÉSIL RUSSIE INDE CHINE Exportations de bœuf 7 3 9 33 4 1 23 2 18 Importations de bœuf 9 39 6 3 1 26 2 60 5 Exportations de porc 3 9 2 17 1 4 20 s/o 5 Importations de porc 8 10 35 1 7 53 4 s/o 2 Exportations de blé 3 5 1 23 2 18 4 9 13 Importations de blé 58 94 6 5 10 3 38 113 17 Exportations d oléagineux 4 6 3 27 1 2 15 10 7 Importations d oléagineux 13 25 2 3 5 21 10 20 1 Consulté en août 2014

10 Comparaison des marchés de l OCDE et du BRIC Les pays de l OCDE ont toujours été les principaux marchés pour les exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes. Ces pays réunissent des économies développées dont les consommateurs possèdent des revenus qui leur permettent d acheter des produits alimentaires de haute qualité. Depuis peu, la croissance économique dans les économies en développement, principalement dans les pays BRIC dépasse la croissance économique dans les pays de l OCDE. Les pays BRIC offrent donc d importantes possibilités d accroître les exportations. Les marchés de l OCDE sont les principaux importateurs de l ensemble des cultures canadiennes; plus de la moitié (55 %) de nos exportations sont destinées à ces marchés. Au sein de l OCDE, les États-Unis sont le premier pays importateur; ils représentent 27 % de toutes les exportations canadiennes de cultures, suivis du Japon, qui en reçoit 12 %. Dans l ensemble, la Chine est le deuxième marché d exportation en importance pour les cultures (elle représente 15 % de nos exportations). Dans le secteur global des productions végétales, les céréales et les oléagineux représentent trois quarts des exportations du Canada. Les États-Unis demeurent le principal importateur (18 % de nos exportations de céréales et d oléagineux y sont destinées), mais leur prédominance dans cette catégorie n est pas aussi manifeste qu elle l est dans la majorité des soussecteurs d exportation. D autres marchés d importance comprennent la Chine qui accapare 17 % des exportations du Canada, et le Japon qui en reçoit 14 %. Quatre marchés émergents (Mexique, Inde, Bangladesh et Indonésie) représentent 16 % de nos exportations. Le Canada affiche un excédent commercial dans trois des quatre catégories (cultures et élevage, fabrication de produits alimentaires) du système agricole et agroalimentaire. Seul le secteur de la fabrication de boissons et de produits du tabac affichait un déficit commercial (de 3,76 milliards de dollars) à la fin de 2013. Ce sous-secteur de la fabrication ne représente que 5 % des exportations agroalimentaires du Canada. Parmi les marchés d exportation de produits agroalimentaires, les pays de l OCDE occupent également une place prédominante (ils représentent 83 % de toutes les exportations agroalimentaires); les États-Unis arrivent en tête de liste. La Chine (8 %), le Japon (6 %) et l UE (3 %) sont d autres marchés d exportation importants pour les produits agroalimentaires canadiens. La Chine est le principal marché des pays BRIC (figures 6 et 7). Entre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes destinées aux pays de l OCDE et aux pays BRIC a été supérieure à la croissance annuelle moyenne observée au cours des cinq années précédentes, comme l illustrent les figures 6 et 7. Même si le taux de croissance des exportations destinées aux pays BRIC a été supérieur au taux de croissance des exportations destinées aux pays de l OCDE, les exportations agricoles destinées aux pays de l OCDE (évaluées à plus de 12 milliards de dollars canadiens) demeurent plus de quatre fois supérieures aux exportations vers les pays BRIC. Figure 6 : Composition des exportations agricoles destinées aux pays de l OCDE et aux pays BRIC Source : Industrie Canada Valeur moyenne des exportations agricoles canadiennes vers les pays de l OCDE et les États-Unis (en milliards de dollars canadiens) 2004-2008 Figure 7 : Composition des exportations agroalimentaires destinées aux pays de l OCDE et aux pays BRIC Source : Industrie Canada Valeur moyenne des exportations agroalimentaires canadiennes vers les pays de l OCDE et les États-Unis (en milliards de dollars canadiens) 0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14 2004-2008 2009-2013 2009-2013 États-Unis OCDE (sans les États-Unis) États-Unis OCDE (sans les États-Unis) Valeur moyenne des exportations agricoles canadiennes vers la Chine et le Brésil, la Russie et l Inde (en milliards de dollars canadiens) 2004-2008 Valeur moyenne des exportations agroalimentaires canadiennes vers la Chine et le Brésil, la Russie et l Inde (en milliards de dollars canadiens) 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 0 50 100 150 200 2004-2008 2009-2013 2009-2013 Chine Brésil, Russie, Inde Chine Brésil, Russie, Inde Consulté en août 2014

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Les exportations augmentent malgré le déficit commercial dans le secteur des produits alimentaires de deuxième transformation Si le Canada demeure concurrentiel dans le secteur global de la transformation d aliments et de boissons, le secteur des produits alimentaires de deuxième transformation 6 s est affaibli. En effet, la balance commerciale globale du Canada dans ce secteur est en déclin depuis 2004; elle a atteint un déficit de 6,8 milliards de dollars en 2013. La tendance de la balance commerciale indique peutêtre une baisse de compétitivité, mais les exportations se sont accrues. Selon la définition d IBM, la résilience est la «faculté de s adapter et de réagir rapidement aux risques et aux possibilités afin d assurer la continuité des activités, d être un partenaire plus fiable et de permettre la croissance». Cette croissance des exportations témoigne de la résilience du secteur de la transformation d aliments et de boissons. Comme dans le cas du commerce global des produits agricoles et agroalimentaires, les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Canada pour les échanges de produits alimentaires de seconde transformation. Avant 2008, le Canada avait un excédent commercial avec les États-Unis; toutefois, depuis la crise financière, les importations croissent plus rapidement que les exportations. Cette tendance résulte de nombreux facteurs comme l appréciation du dollar canadien et la diminution du pouvoir d achat des consommateurs américains. 6 Ce secteur englobe la transformation alimentaire selon la section IV du Système harmonisé (SH)

12 ANALYSE PAR PAYS ET PAR RÉGION États-Unis L économie des États-Unis se remet toujours de la crise financière de 2008-2009. Des projections du Fonds monétaire international (FMI) indiquent que le taux de croissance annuel du PIB des États-Unis devrait dépasser 2,5 % entre 2014 et 2019. Les États-Unis demeurent l un des pays les mieux cotés au monde pour ses infrastructures, sa capacité d innovation et son système d éducation. Ainsi, les États-Unis sont bien placés pour soutenir la concurrence sur les marchés d exportation, en particulier pour les exportations agricoles et agroalimentaires. Classés au deuxième rang derrière l UE pour ce qui est des importations et des exportations de produits agricoles et agroalimentaires, les États-Unis sont la plus grande économie au monde et sont un concurrent direct du Canada sur pratiquement tous les marchés nationaux et internationaux. Compte tenu de leur population nombreuse composée de ménages relativement aisés, les États-Unis sont un important marché pour la majorité des produits agricoles et agroalimentaires, en particulier le bœuf (figure 5). Étant donné l intégration des industries agricoles et agroalimentaires canadiennes et américaines, les taux de change et l accès au marché ont une incidence importante sur la compétitivité du Canada. Le dollar canadien a progressé de 0,62 $ US en 2002 à un sommet de 1,05 $ US en 2011. En 2014, il s échangeait à environ 0,90 $. L effet du raffermissement du dollar canadien s est nettement fait sentir sur le commerce agroalimentaire au cours de la dernière décennie (consulter l encadré). Figure 8 : Les importations de produits alimentaires de deuxième transformation en provenance des États-Unis augmentent plus vite que les exportations agroalimentaires canadiennes destinées aux États-Unis Source : Industrie Canada Valeur des importations/exportations (en milliards de dollars canadiens) 14 12 10 8 6 4 2 - -2 Consulté en août 2014 Exportations Importations Exportations nettes 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 Figure 9 : Les exportations de produits alimentaires de deuxième transformation du Canada sur le marché mondial augmentent même si ses importations globales continuent de dominer dans la balance commerciale À l exclusion des États-Unis Source : Industrie Canada Valeur des importations/exportations (en milliards de dollars canadiens) 8 6 4 2 - -2-4 -6-8 Consulté en août 2014 Exportations Importations Exportations nettes 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 L Accord économique et commercial global Canada-Union européenne En août 2014, le Canada et l UE ont conclu les négociations entourant un accord économique et commercial global (AECG), qui abolira 95 % des tarifs douaniers entre les deux économies pendant une période de 15 ans. L accord ouvrira les marchés européens aux entreprises agroalimentaires et aux producteurs canadiens en leur offrant un accès préférentiel. Le secteur de la viande rouge devrait tirer profit de l AECG. Cet accord devrait aussi entraîner un accroissement des exportations canadiennes de blé, d orge, de confiseries, de sirop d érable et de nombreuses autres marchandises. Les entreprises européennes bénéficieront d un accès accru au marché canadien, en particulier ceux du secteur des fromages de spécialité. L AECG devrait être ratifié par les provinces canadiennes et les pays membres de l UE d ici 2016.

14 Union européenne L UE est la plus grande économie de marché au monde. Constituée de 28 états membres dont la population totalise 500 millions de personnes, son activité économique annuelle est évaluée à presque 17 billions de dollars US. En 2013, les importations de l UE se sont chiffrées à 2,2 billions de dollars US (selon la Direction générale du commerce de la Commission européenne), ce qui était supérieur au PIB total du Canada pour cette année-là (1,8 billion de dollars US). L UE est le sixième importateur mondial de bœuf et de blé et seule la Chine importe davantage d oléagineux (figure 5). L économie de l UE offre une possibilité importante de diversifier les exportations canadiennes (consulter l encadré). Compte tenu du revenu élevé des ménages et de la grande importance accordée à la salubrité alimentaire, l UE est le chef de file mondial des importations et des exportations agricoles et agroalimentaires; la valeur de ses importations en 2012 s établissait à plus de 130 milliards de dollars. En 2013, l UE représentait 7,4 % des exportations agricoles du Canada et 4,5 % de ses importations; depuis toujours, elle est l un des cinq principaux marchés d exportation du Canada, ainsi que sa deuxième source d importation sur le plan de la valeur. En 2013, l UE était le quatrième marché d exportation en importance du Canada et sa troisième source d importation. Les exportations agricoles de l UE comptent parmi les plus importantes sur le plan de la valeur. À l échelle mondiale, l UE est le principal exportateur de blé, le deuxième exportateur de porc et le troisième exportateur d oléagineux.

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Le Partenariat transpacifique Le Partenariat transpacifique (PTP) est un accord stratégique visant à libéraliser les échanges et l investissement entre les pays bordant l océan Pacifique. Créé en 2005, il regroupait initialement la Nouvelle- Zélande, Brunei, le Chili et Singapour. L Australie, le Pérou, la Malaisie, le Vietnam et les États-Unis se sont joints aux négociations en 2008 pour élargir le PTP. La Malaisie a emboîté le pas en 2010. Enfin, le Japon, le Canada et le Mexique se sont joints aux négociations en 2013. Il s agit d un ensemble intéressant d économies en croissance rapide et de pays producteurs de denrées agricoles concurrentiels. Un accord sur le PTP pourrait aider le Canada à accéder à certains des plus grands marchés au monde, qui représentent 640 millions de personnes (États-Unis et Mexique non compris) et à certains des marchés mondiaux émergents en croissance rapide. Le FMI prévoit que le PIB du Vietnam, du Pérou et de la Malaisie devrait croître à un taux annuel d au moins 5 % en 2015. Cette croissance économique se traduira par des revenus plus élevés et par une consommation accrue de produits agroalimentaires. Selon les Perspectives agricoles de l OCDE et de la FAO 2014-2023, la consommation de bœuf, de porc et de blé en Malaisie, au Pérou et au Chili augmentera rapidement au cours de la prochaine décennie. La consommation de porc devrait s accroître de 27 %; la consommation de bœuf et la consommation de blé devraient progresser à un rythme plus lent (19 % et 13 % respectivement). Cette hausse marquée de la consommation fera des pays émergents des partenaires commerciaux plus importants sur la scène mondiale. Un élargissement du PTP pourrait accentuer la diversification des échanges commerciaux canadiens. Du strict point de vue des échanges de produits agricoles, le PTP pourrait s avérer plus vaste que l accord commercial global conclu avec l UE. Si l on exclut les États-Unis et le Mexique, les exportations enregistrées en 2013 vers les pays membres éventuels du PTP se sont chiffrées à 3,2 milliards de dollars, et le Japon représentait environ 82 % de l ensemble de ces exportations.

16 Japon Le Japon est la troisième économie au monde, de même qu un marché d exportation lucratif. Il demeure confronté à des difficultés économiques liées à sa dette publique élevée, à son économie qui piétine et au vieillissement de sa population. Le Japon compte une population nombreuse et aisée ainsi qu un petit territoire, de sorte qu il est tributaire des marchés internationaux pour ses approvisionnements en produits agricoles et agroalimentaires. En 2013, le Japon était le deuxième marché en importance pour les produits du porc du Canada (il représentait 28 % des exportations) et le quatrième marché pour le bœuf canadien (5 % des exportations). Le Japon est aussi un important marché pour les céréales et oléagineux (14 % des exportations canadiennes y sont destinées). C est également le deuxième marché d exportation pour les produits de serre du Canada. Le Canada continue de chercher à obtenir un accès accru au marché japonais en négociant un accord commercial bilatéral et en participant aux négociations entourant le PTP (consulter l encadré). En avril 2014, l Australie et le Japon ont conclu des négociations sur un accord de partenariat économique, qui est peut-être révélateur de la volonté du Japon d ouvrir son marché aux exportations agricoles et agroalimentaires. Figure 10 : Les niveaux actuels des échanges commerciaux avec les pays du PTP sont voués à augmenter en vertu de l accord commercial Source : Industrie Canada Valeur des exportations agroalimentaires vers les pays du PTP (à l exclusion des États-Unis), (en millions de dollars canadiens) 600 500 400 300 200 100 0 12 10 8 6 4 2 0 Valeur des exportations agroalimentaires vers les États-Unis (en milliards de dollars canadiens) Autres pays du PTP Australie Mexique Japon États-Unis 2004 2006 2008 2010 2012 Consulté en août 2014

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Coup d œil sur les débouchés : les exportations de lentilles vers l Inde En 2010, le Canada et l Inde ont entamé des négociations en vue de la création d un accord de partenariat économique global. Ces négociations portent sur un vaste éventail de domaines de coopération, notamment les règles d origine et la facilitation du commerce. En 2013, les exportations canadiennes de lentilles vers l Inde étaient évaluées à 325 millions de dollars US. À l heure actuelle, l Inde impose un tarif douanier de 30 % sur toutes les lentilles importées. À la lumière des projections de croissance de la production canadienne de lentilles et du PIB de l Inde, les exportations pourraient doubler au cours des cinq prochaines années sous la structure tarifaire actuelle. Un accord de libre-échange pourrait réduire ou abolir le tarif de 30 %, ce qui stimulerait les exportations canadiennes. L élimination de la taxe à la frontière sur les lentilles canadiennes entraînerait une croissance des exportations supérieure de 23 % à la croissance à laquelle on s attendrait normalement en fonction de la production et du PIB. D ici 2019, les exportations de lentilles vers l Inde pourraient se chiffrer à 807 millions de dollars US, ce qui représenterait un accroissement de 147 % par rapport au niveau actuel. Figure 11 : Les exportations de lentilles du Canada augmenteraient de façon encore plus marquée si les tarifs douaniers étaient abolis Source : FAC économie agroalimentaire Valeur des exportations de lentilles canadiennes (en millions de dollars US) 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 Exportations de lentilles vers l Inde Estimation des exportations de lentilles assujetties à un tarif douanier de 30 % Estimation des exportations de lentilles sans tarif douanier Sans tarif douanier Tarif douanier de 30 % 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018

18 Brésil Malgré le ralentissement récent de la croissance économique au Brésil, ce pays devrait continuer de connaître une croissance économique supérieure à celle de la majorité des économies; le Brésil devrait afficher une croissance annuelle moyenne de 3,7 % du PIB au cours des dix prochaines années. Le Brésil affiche un PIB par habitant qui se classe au 63 e rang mondial et possède une superficie arable supérieure à celle du Canada. Le Brésil est le deuxième consommateur de bœuf au monde, mais il ne représente pas de véritable débouché pour le Canada en raison de son abondante production nationale. Même si le Brésil représente un marché limité sur le plan des exportations canadiennes, celui-ci est en concurrence directe avec le Canada pour les exportations de bœuf, de porc et de céréales et d oléagineux sur les marchés mondiaux. Le Brésil est le plus grand producteur de sucre, utilisé à la fois pour la production d aliments et d éthanol. Ayant ouvert la voie à l introduction de véhicules qui consomment des mélanges d essence à teneur élevée en éthanol, le Brésil profite d un vaste marché intérieur. L utilisation d éthanol représente aussi 12 % de la consommation mondiale de céréales secondaires, selon l OCDE. Comme le Brésil est un chef de file mondial de la production d éthanol, les fluctuations du marché du sucre peuvent détourner d abondantes réserves d éthanol du marché mondial. Russie Au 43 e rang mondial du PIB par habitant, la Russie connaît une croissance économique rapide depuis les dix dernières années. Son PIB a plus que doublé depuis 2006. Malgré cette progression rapide, la Russie continue de dépendre d infrastructures vieillissantes et d afficher des niveaux de corruption élevés, selon le Rapport global sur la compétitivité du Forum économique mondial. Une imprévisibilité et des risques économiques rongent aussi la Russie, comme en témoignent les conflits politiques et les restrictions unilatérales sur les importations alimentaires. En 2013, la Russie était le troisième marché d exportation en importance pour le porc canadien, et ce, malgré les restrictions liées à l utilisation de la ractopamine, un additif alimentaire. Important exportateur de céréales et d oléagineux, la Russie est en concurrence directe avec le Canada sur de nombreux marchés. Inde L Inde compte la population la plus jeune au monde (plus de 600 millions de personnes âgées de moins de 25 ans). Le pays a enregistré une croissance de 4,4 % en 2013. Toutefois, plusieurs éléments font obstacle à la prospérité économique de l Inde, dont la rigidité des règlements sur le travail, les infrastructures désuètes et sous-développées et la dépendance excessive à l égard des capitaux étrangers. Ces obstacles font qu il est difficile pour les sociétés de mener leurs activités et exposent la roupie indienne à la volatilité des marchés financiers. Malgré ces difficultés, l Inde demeure un important importateur et exportateur de produits agricoles et agroalimentaires. En effet, des données de 2014 de l USDA indiquent que l Inde est le deuxième exportateur de viande bovine (bovins et buffles) (1 875 000 millions de tonnes métriques, en poids équivalent-carcasse). C est aussi un marché de taille pour les légumineuses canadiennes, ainsi que le plus grand importateur de pois secs et de haricots canadiens. Les projections du Bureau du recensement des États-Unis indiquent que la population de l Inde s accroîtra de 141 millions de personnes d ici 2023, et les Perspectives de l économie mondiale indiquent que la croissance économique de l Inde augmentera de 6,4 % annuellement jusqu en 2023. Par conséquent, l Inde représente un débouché majeur pour les produits agricoles et agroalimentaires canadiens. D ailleurs, le Canada négocie un accord de libre-échange avec l Inde depuis 2010.

L évolution de la croissance de la consommation en Chine L accroissement démographique en Chine a ralenti ces dix dernières années; le taux de croissance annuel est passé de 0,6 % en 2000 à 0,5 % en 2010. En 2023, il devrait s établir à un niveau encore plus bas, soit 0,2 %. Cependant, la demande chinoise de produits agricoles devrait s accroître grâce à la hausse du revenu par habitant. Le bœuf continuera à créer de nouveaux débouchés commerciaux pour les entreprises canadiennes, mais la principale source de protéines en Chine demeurera le porc (figure 12). D après des projections de l USDA, la consommation chinoise de porc augmentera de 6,6 kilogrammes par habitant au cours des dix prochaines années. Ces projections indiquent aussi que la production nationale de porc en Chine ne sera pas suffisante pour répondre à la croissance prévue de la demande, ce qui se traduira par des importations de 444 millions de tonnes métriques supplémentaires en dix ans. La demande de bœuf ne devrait pas croître de façon aussi marquée que celle de porc, mais elle devrait aisément dépasser la production nationale, ce qui fera augmenter les importations de 55 % au cours de la prochaine décennie.

20 Chine L économie chinoise a connu une croissance exceptionnelle au cours de la dernière décennie, et la Chine devance tous les pays BRIC sur le plan de la croissance économique. Cette croissance rapide s est accompagnée d une hausse des revenus des ménages et d une urbanisation accrue. Les coûts des importations et des exportations de la Chine comptent parmi les plus bas au monde. Ce pays est aujourd hui le troisième exportateur et le quatrième importateur de produits agricoles et agroalimentaires. Incapable de produire en quantité suffisante pour répondre à la demande en évolution des consommateurs, la Chine a mis de côté quelque peu le principe économique d autosuffisance en matière de production agricole. En remplacement, elle a instauré des subventions destinées à soutenir les emplois dans les régions rurales et mis l accent sur la production des marchandises qui seront le plus recherchées à la lumière des tendances de consommation en évolution. L importance des importations chinoises pour l agriculture canadienne ne cesse d augmenter. En 2012, la Chine était le deuxième marché agricole en importance pour le Canada, devançant le Japon qui occupait normalement ce rang. En 2013, cette tendance s est poursuivie. Cette année-là, la Chine était la destination de plus de 14 % des exportations agricoles du Canada, comparativement à 5 % en 2008. En 2013, la Chine était le principal importateur d oléagineux en provenance du Canada (40 % du marché) et le quatrième importateur de porc canadien (6 %), le cinquième importateur de bœuf (3 %), et le deuxième importateur de grains céréaliers (2 %); ce dernier chiffre est toutefois éclipsé par les importations américaines qui représentent 90 %. La croissance économique en Chine devrait ralentir en raison de la transition d une économie axée sur les investissements à une économie axée sur la consommation, qui s effectuera lentement. Malgré le ralentissement de la croissance économique, la Chine devrait continuer à exercer une forte influence sur les marchés agricoles et agroalimentaires. Figure 12 : Les Chinois préfèrent le porc; les autres viandes occuperont tout de même une plus grande place dans leur panier alimentaire Source : Données reproduites du Economic Research Service (USDA) Figure 13 : Les importations chinoises de viande devraient s accroître lorsque la consommation dépassera la production Source : Données reproduites du Economic Research Service (USDA) Consommation annuelle et projetée (kg par personne) 70 60 50 40 30 20 10 Porc Volaille Bœuf 0 0 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2000 2005 2010 2015 2020 Consommation réelle Consommation Importations réelles Importations projetée projetées Volume des importations (en millions de tonnes métriques) 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 Porc Volaille Bœuf Consulté en avril 2014 Consulté en avril 2014

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Les échanges de produits agricoles sont d abord et avant tout liés à la demande alimentaire croissante.

22 Où se trouvent les débouchés futurs? Les débouchés futurs dépendront de la croissance démographique et économique et de l augmentation des revenus des ménages. L Organisation des Nations Unies pour l alimentation et l agriculture (FAO) estime que la croissance démographique mondiale et les changements dans l alimentation feront augmenter la consommation alimentaire de 60 % d ici 2050, par rapport à la période de référence comprise entre 2007 et 2009. L évolution de la demande de produits agricoles et agroalimentaires forcera les pays exportateurs comme le Canada à augmenter leur production et leurs exportations. D ici 2050, on prévoit que l Afrique connaîtra la croissance démographique la plus importante, avec un taux moyen annuel de 1,9 % (figure 14). On prévoit que l Inde connaîtra un taux de croissance annuel moyen de 0,7 %. Figure 14 : Le taux de croissance de la population mondiale diminuera tandis que l Asie et l Afrique stimuleront la croissance de la demande alimentaire Source : ONU (Perspectives de la population mondiale) et le Bureau du recensement des États-Unis 10 1,4 Population, en milliards (projection à variante moyenne) 9 8 7 6 5 4 3 2 1 1,2 1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 Croissance annuelle de la population (%) Reste du monde Europe et Amérique du Nord Afrique Inde Chine Taux de croissance annuelle (%) 0 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 0,0 Consulté en août 2014 La croissance démographique se traduit simplement par une hausse de la demande d aliments. Or, la croissance économique et la croissance du revenu des ménages sont plus importantes que la croissance démographique. À court terme, les régions dont la population croît plus rapidement devraient également connaître la croissance économique la plus forte (figure 15). Le rythme de la croissance économique devrait s accélérer dans la majeure partie de l Asie et de l Afrique, à partir de 2015. Une économie en essor rapide conjuguée à une croissance démographique créent une clientèle grandissante qui a les moyens de payer pour des produits de qualité et à valeur ajoutée. La croissance démographique mondiale, qui s est déplacée au cours de la dernière décennie des économies développées vers les marchés émergents, permettra à de plus en plus d habitants du globe de disposer d un revenu suffisant pour acheter davantage d aliments riches en protéines.

FAC économie agroalimentaire : Tour du monde des échanges commerciaux de 2014 Figure 15 : Les prévisions de croissance du PIB pour 2015 seront plus élevées pour les pays en développement Source : Data Mapper du FMI Variation annuelle en pourcentage 10 % et plus De 6 % à 10 % De 3 % à 6 % De 0 % à 3 % Moins de 0 % Aucune donnée Consulté en octobre 2014 Si le PIB est important pour les flux commerciaux globaux, le revenu des ménages est toutefois le principal moteur de la consommation alimentaire. Il influence également la progression de la consommation des produits à valeur ajoutée. Les pays où les revenus des ménages sont les plus élevés, comme les États-Unis, l UE et le Japon, demeurent les régions qui offrent les débouchés les plus intéressants. Les pays en développement qui connaissent une forte progression du revenu et une classe moyenne grandissante présentent d importants débouchés pour le Canada. Une étude de l USDA révèle que les clients dans ces marchés sont susceptibles de consacrer à la nourriture 40 cents ou plus de chaque dollar de revenu supplémentaire. Non seulement les dépenses augmentent-elles, mais les types de produits consommés changent également afin d inclure des aliments à valeur protéinique plus élevée et des aliments transformés de plus grande valeur. Certains produits de base devraient profiter davantage de la croissance démographique et de l augmentation des revenus dans le monde. Les échanges globaux de produits agricoles et en particulier les aliments riches en protéines continueront de progresser jusqu en 2023 (figure 16). Bien que le Canada ne soit pas un exportateur important de certains produits comme la volaille et les produits laitiers, il figure toutefois en bonne place parmi les producteurs d un grand nombre de produits de milieu de gamme notamment le bœuf et certaines céréales secondaires comme l avoine et l orge.