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Chapitre 5 Étudier l histoire et la formation des mots VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 49 1. Utiliser les préfixes inactif incomplet inconnu ou méconnu mécontent malheureux malhonnête ou déshonnête immoral ou amoral désordonné déplaisant. 2. Distinguer le rôle des suffixes 1. compréhensible : qui peut être compris, intelligible. Une peur bien compréhensible. / compréhensif : qui peut comprendre, indulgent. Des parents compréhensifs. 2. envieux : qui éprouve de l envie. Un voisin envieux. / enviable : que l on peut envier. Une situation enviable. 3. offensant : qui offense, blessant. Une allusion offensante. / offensif : qui attaque, agressif. Une campagne de publicité offensive. 4. raisonneur : qui aime discuter, répliquer, argumenter (péjoratif). Un enfant raisonneur, qui tient tête. / raisonnable : sensé, réfléchi, modéré. Un enfant raisonnable ou un projet, ou un prix raisonnable. 5. respectable : qui inspire le respect. Un âge respectable. / respectueux : qui témoigne du respect. Des salutations respectueuses. 3. Exploiter les racines latines Racine voc : vocal, vociférer, vocatif, vocation, évocation, invocation, convocation, provocation, révocation, irrévocable, avocat Racine voqu : évoquer, invoquer, convoquer, provoquer, révoquer. Voc (ou voqu) a le sens de parole dans : vocable, vocabulaire, équivoque. 4. Interpréter la formation des mots Le pouvoir (-cratie) revient : au peuple (racine démo-) ; aux «meilleurs» (racine aristo-) ; à l argent (racine ploutos : richesse) ; aux autorités religieuses (racine théo : dieu) ; aux «techniciens» (racine techno : hauts fonctionnaires ou cadres dirigeants) ; aux vieillards (racine geronto-). 5. Respecter l orthographe des racines grecques 1. polyglotte. 2. Hypothèse. 3. Orthographe. 4. Anthropomorphe. 5. Misogyne. 6. pseudonyme.

Chapitre 6 Tenir compte du sens des mots VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 55 1. Observer l emploi des mots a. Le verbe veille sur est repris par s occupe de (l. 2) et se consacre à (l. 3, 4) pour éviter les répétitions dans la comparaison des trois langues citées. b. Le choix du mot orphelin (l. 4) apparaît comme l aboutissement des trois verbes précédents qui ont construit progressivement le champ lexical des soins et de la protection. L enfant orphelin est justement celui qui est privé de cette assistance familiale. Le choix du mot orphelin, en personnifiant la langue anglaise, engage le développement du champ lexical de l éducation et de l enfant, illustré par les expressions se pencher à son chevet ; se soucier de sa croissance ; rappeler à l ordre (l. 5, 6, 7). 2. Trouver des mots synonymes 1. loisir désœuvrement inaction oisiveté. / 2. performance exploit prouesse record. / 3. critique reproche désapprobation blâme. / 4. protection assistance appui soutien. / 5. résolution fermeté volonté courage. / 6. irrésolution hésitation indécision incertitude. 3. Utiliser les antonymes 1. Qui parle beaucoup : bavard, loquace, prolixe, disert, communicatif, volubile, verbeux. Qui s exprime peu : taciturne, silencieux, laconique, concis, muet. 2. Qui se ressemble : semblable, analogue, proche, similaire, approchant, pareil, identique. Qui s oppose : dissemblable, différent, éloigné, contraire, antagoniste, adverse, antithétique. 3. Qui est rare : inhabituel, inaccoutumé, singulier, extraordinaire, exceptionnel. Qui est courant : banal, répandu, commun, habituel, ordinaire. 4. Qui dure : durable, permanent, continuel, incessant, persistant, pérenne, long, interminable. Qui ne dure pas : court, bref, temporaire, éphémère, provisoire, transitoire. 4. Employer le mot juste Des événements : 1. antérieurs ; 2. postérieurs (ultérieurs) ; 3. successifs (consécutifs) ; 4. simultanés (concomitants) ; 5. prématurés ; 6. imminents ; 7. récurrents.

Chapitre 7 Enrichir son vocabulaire : les émotions et la réflexion VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 61 1. Former des mots du vocabulaire de l émotion Les noms correspondant aux adjectifs : tranquillité satisfaction contentement paix (ou apaisement) sérénité tristesse. 2. Évaluer les synonymes 1. irritation emportement colère rage fureur. 2. chagriné peiné désolé navré consterné. 3. appréhension inquiétude crainte peur anxiété frayeur effroi panique épouvante terreur. 4. étonnement ébahissement stupéfaction stupeur. 3. Distinguer les niveaux de langue a. familier b. courant c. soutenu L enthousiasme a. C est génial, extra, super, dément, top, dingue. b. C est merveilleux, formidable, superbe, je suis ravi. c. C est saisissant, prodigieux, je suis aux anges, cela me comble. La tristesse a. J ai le bourdon, le cafard ; je déprime. b. Je suis triste ; j ai de la peine, du chagrin, des idées noires. c. Je suis peiné, attristé, chagriné, affligé. La peur a. J ai les jetons, la trouille, la pétoche. b. J ai peur ; je suis inquiet, angoissé, affolé. c. Je suis effrayé, alarmé ; j éprouve une grande crainte, de la frayeur ; j appréhende ; je redoute.

4. Former des mots du vocabulaire de la réflexion Les noms correspondant aux verbes : raisonnement combinaison agencement compréhension. Les noms correspondant aux adjectifs : possibilité probabilité vraisemblance certitude. 5. Utiliser les mots du raisonnement émettre une hypothèse tirer une conséquence conduire un raisonnement aboutir à une conclusion rechercher les causes fournir des preuves.

Chapitre 8 Enrichir son vocabulaire : société, politique, religion, art VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 68 1. Reconnaître les thèmes de l analyse sociale Texte 1 a. Thème central : le travail (3 occurrences du verbe travailler ; le nom travail). b. Thèmes secondaires : l alternance repos - travail ; la vie quotidienne dans les sociétés industrialisées ; l aliénation du travailleur, plus précisément du prolétaire. Texte 2 a. Thème central : les divisions sociales dans les sociétés traditionnelles (les clans, des groupes de familles, les membres du clan). b. Thèmes secondaires : la parenté, la lignée ; le nom ; la mythologie. Texte 3 a. Thème central : l émancipation de la femme (la femme par opposition au mâle). b. Thèmes secondaires : le travail ; la liberté et la dépendance ; le masculin. 2. Connaître le sens des mots Le septième art : le cinéma. / Le huitième art : la télévision. / Le neuvième art : la bande dessinée. Les arts du spectacle sont le cinéma, la vidéo, le théâtre, disciplines inscrites dans le cadre d une formation et d un cursus universitaire. On ne confondra pas avec le «spectacle vivant», expression aujourd hui employée pour les spectacles donnés en public comportant la présence physique des artistes. L expression «arts premiers» désigne aujourd hui les arts traditionnels des sociétés non occidentales (arts africains, arts océaniens ). Le mot premier a remplacé le mot primitif connoté péjorativement. Premier est lui-même contesté en raison de son ambiguïté : premier dans le temps? Arts des origines? Premier en qualité et valeur? Le mot fait l objet de polémiques actuellement. 3. Définir les doctrines 1. Qui est hostile au clergé : anticlérical. 2. Qui divinise la nature : panthéiste (du grec pan : tout et theos : dieu). 3. Qui attribue une âme aux choses : animiste (du latin anima : âme). 4. Qui croit en un seul dieu : monothéiste (du grec mono : un seul et theos : dieu). 5. Qui ne croit pas en dieu : athée (a- : préfixe privatif et theos : dieu). 6. Qui croit en plusieurs dieux : polythéiste (poly : plusieurs et theos : dieu).

Chapitre 9 Maîtriser la syntaxe de la phrase VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, pp. 76-77 1. Comprendre l emploi des modalités de la phrase Modalité Dépêchez-vous si vous voulez être à l heure. Injonctive Conseil N y a-t-il pas déjà eu trop de conflits dans ce pays? Combien l Europe a-t-elle d habitants? Ils ont encore garé leur voiture devant le portail! Attitude du locuteur Interrogative Demande de confirmation 1 Interrogative Recherche d une réponse Exclamative Indignation Peux-tu me donner l heure, s il te plaît? Interrogative Ordre atténué par le passage à l interrogation Quel succès! Félicitations! Exclamative Expression de sa satisfaction Aujourd hui, il pleut. Déclarative Constat Posez plutôt votre valise sur le portebagages. Je me demande si le bus passera à cette heure-là. Injonctive Déclarative 2 Recommandation Constat 1. Cette phrase est une interrogation rhétorique. La réponse, positive, est un fait admis de tous. L emploi de ce procédé d écriture permet au locuteur d impliquer son interlocuteur dans le discours. 2. Attention, cette phrase ne relève pas de la modalité interrogative, car l interrogation est indirecte. Dans une phrase complexe, c est la proposition principale qui permet de repérer la modalité de la phrase. 2. Identifier la nature des phrases a. L extrait est composé de neuf phrases. L énoncé Chose étrange! la guillotine est un progrès. est constitué d une seule phrase. Au XIX e s. il est fréquent de ne pas mettre de majuscule après un point d exclamation. À présent, le point d exclamation est considéré comme un signe de ponctuation forte, derrière lequel une majuscule est nécessaire. b. Les phrases non verbales sont : Signe de décrépitude. Signe de faiblesse. Signe de mort prochaine (l. 4-5). Ce sont des phrases nominales, dont le noyau est le nom signe.

c. Les phrases simples de l extrait sont : Elle se fait presque douce. Signe de décrépitude. Signe de faiblesse. Signe de mort prochaine. La torture a disparu. La roue a disparu. La potence a disparu. Chose étrange! la guillotine est un progrès (l. 3-7). Seule la première phrase est complexe : Que les criminalistes les plus entêtés y fassent attention, depuis un siècle la peine de mort va s amoindrissant. Elle est constituée de deux propositions indépendantes juxtaposées (depuis est une préposition). 3. Étudier la structure des phrases a. La nature des phrases Seules les 2 e et 3 e phrases de l extrait sont des phrases complexes (composées de plusieurs propositions) : Elle dit combien il aimait le tennis, qu il écrivait des poèmes qu elle trouvait beaux. J insiste pour qu elle en parle. Les autres phrases sont des phrases simples, composées d une seule proposition. Les phrases Peut-elle me dire plus encore? (l. 4) et Je veux savoir plus encore (l. 8) sont des phrases simples, car les infinitifs dire et savoir dépendent des verbes pouvoir et vouloir, ils ne sont pas le noyau d une autre proposition. Leur mode de liaison Aucune conjonction de coordination, aucune autre forme de mot de liaison (comme par exemple un adverbe aussi, ensuite, puis) ne relient les phrases entre elles. Le texte propose donc une syntaxe très simple, très épurée. b. Le choix de phrases simples, sans lien de coordination, donne au lecteur l impression qu il assiste en quelque sorte à la scène évoquée. Le narrateur est effacé, seules les actions des personnages sont transcrites. Ces choix manifestent donc un parti pris de neutralité, une mise en valeur brute de l action au détriment des circonstances. C est au lecteur de les reconstituer. L emploi du présent et le choix de phrases courtes soulignent également cet effet. 4. De l analyse à la rédaction a. Analyse des phrases La modalité injonctive et la modalité assertive sont employées dans l extrait. La modalité injonctive est employée à chaque fois qu un verbe est à l impératif ou au subjonctif exprimant un ordre. Les propositions dont le verbe est à l impératif sont : N en doutez point, Burrhus (v. 1) ; Allez (v. 13) ; Vous, Narcisse, approchez (v. 14). Les propositions dont le verbe au subjonctif exprime un ordre sont : Pour la dernière fois, qu il s éloigne, qu il parte (v. 10) ; que la fin du jour / Ne le retrouve pas dans Rome ou dans ma cour (v. 11-12) ; Et vous, qu on se retire (v. 14). Le verbe répété deux fois est je veux au v. 2 et au v. 11. Le verbe ordonner (v. 11) et le nom ordre (v. 13) relèvent du champ lexical de l ordre. On peut y ajouter le verbe vouloir. Le rythme binaire est le plus employé, dans des parallélismes de construction : ignorer ni souffrir (v. 3) ; qu il s éloigne, qu il parte (v. 10) ; je le veux, je l ordonne (v. 11) ; dans Rome ou dans ma cour (v. 12) ; Vous, Narcisse, approchez. Et vous, qu on se retire (v. 14).

b. Rédaction de la réponse Il convient dans un premier temps de noter au brouillon les éléments qui vont permettre de répondre à la question, en les illustrant chacun d un exemple, en les notant sous forme de titres. I. L expression de l ordre A. L emploi de la modalité impérative grâce à l impératif (v. 1, 13, 14) grâce au subjonctif (v. 10, 11, 12, 14) B. L expression lexicale de l ordre ordonner et ordre (v. 11, 13) Néron répète je veux à deux reprises (v. 2, 11). C. L emploi fréquent de la première personne du singulier Néron affirme sa volonté par l emploi du je à cinq reprises (v. 2, 3, 9, 11). II. Le rôle de la structure des phrases A. Le rythme des phrases Le rythme binaire suggère l absence d alternative, marque l intransigeance de Néron (v. 10, 11). La gradation qu il s éloigne, qu il parte (v. 10) et je le veux, je l ordonne (v. 11) permet d insister. Le rythme saccadé dans les derniers vers traduit sa colère. B. La longueur des phrases Des phrases brèves traduisent son exaspération : C en est trop (v. 9) Dans un second temps, il convient de se concentrer sur la phase de rédaction, en veillant à éviter les répétitions. Le caractère autoritaire de Néron est souligné dans cette tirade par différents moyens qui contribuent à le présenter au spectateur comme un tyran intransigeant prêt à user de son pouvoir. La personnalité de l empereur se dégage d abord de l expression de l ordre, très marquée dans ce passage. En effet, la modalité injonctive est employée à plusieurs reprises grâce au mode impératif, aux vers 1 ou 14, et aux nombreux subjonctifs, comme «qu il parte» ou «qu on se retire». Le champ lexical de l ordre, représenté par «ordonner» et «ordre» ainsi que la répétition du verbe «vouloir» (v. 2 et v. 11) s associent au retour fréquent de la première personne du singulier «je» pour mettre en évidence la volonté tyrannique de Néron.

La structure des phrases révèle une dominante du rythme binaire qui, à travers, par exemple, «qu il s éloigne, qu il parte» ou «je le veux, je l ordonne», souligne l absence de nuance du personnage. La colère de Néron est reflétée dans les derniers vers par le rythme saccadé et rapide de ses propos. L alexandrin peut ainsi être coupé par une ponctuation forte, comme au v. 9 où la phrase très brève «C en est trop.» traduit l exaspération de l empereur. 5. Jouer avec les modalités de la phrase Certains éléments peuvent être supprimés, d autres remplacés : Pour la dernière fois, j aimerais qu il s éloigne, qu il parte Je le souhaite au plus vite, je l ordonne ; et que la fin du jour Ne le retrouve pas dans Rome ou dans ma cour. Allons : cette décision devrait profiter au salut de l empire. Vous, Narcisse, veuillez vous approcher. Et vous, qu on nous laisse seuls. On obtient ainsi : J aimerais qu il s éloigne, qu il parte Je le souhaite au plus vite, Allons, cette décision devrait profiter au salut de l empire. Narcisse, veuillez vous approcher. Et qu on nous laisse seuls.

Chapitre 10 Étudier l expression des temps et des modes VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p 84 1. Retrouver la chronologie des actions a. attendis : passé simple ; dit : passé simple ; arriva : passé simple ; dois : présent (indicatif) ; aviez promis : plus-que-parfait. b. aviez promis attendis arriva dit dois 2. Repérer la valeur des temps et des modes Texte Verbe Mode Temps Valeur 1 se plaît Indicatif Présent Vérité générale travaille Indicatif Présent 2 souffrais Indicatif Imparfait Arrière-plan oblige Indicatif Présent Descriptif marcha Indicatif Passé simple Premier plan 3 entend Indicatif Présent De narration 4 allait Indicatif Imparfait De concordance des pouvait Indicatif Imparfait temps 1. Exprime ici un discours indirect libre. tirerait Conditionnel Présent Temporelle 1 3. Maîtriser l emploi des temps du passé a. Ils s assirent. Mme de Fontanin tira de son corsage le mot griffonné la veille par son fils et le remit à Antoine. Elle le regardait lire. Dans ses rapports avec les êtres, elle se laissait toujours guider par son instinct : et dès les premières minutes, elle s était sentie en confiance auprès d Antoine. «Avec ce front-là», songeait-elle, «un homme est incapable de bassesse.» Il portait les cheveux relevés et la barbe assez fournie sur les joues, de sorte qu entre ces deux masses sombres, d un roux presque brun, les yeux encaissés, et le rectangle blanc du front, formaient tout son visage. Il replia la lettre et la lui rendit. Roger Martin du Gard, Les Thibault (1922), Éditions Gallimard

b. Les verbes suivants sont au passé simple : tira, remit, replia, rendit. Tous ces verbes expriment une action dont la durée est déterminée. Ces actions sont présentées dans l ordre chronologique, elles se succèdent. Les verbes suivants sont à l imparfait : regardait Un passé simple était également possible. L imparfait qui ne limite pas l action dans la durée permet de rendre compte de la durée de la lecture de la lettre. laissait L imparfait, accompagné de l adverbe toujours a une valeur d habitude. s était sentie L emploi du plus-que-parfait permet de marquer l antériorité de l action. Comme les autres temps composés, il exprime l aspect accompli. songeait L emploi de l imparfait (un passé simple était possible) permet d étirer l action dans le temps, puisque ce temps ne délimite pas la durée de l action du verbe. portait et formaient sont des imparfaits descriptifs. 4. Conjuguer au passé simple M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que, lorsqu il fut proche d elle, et qu elle lui fit la révérence, il ne put s empêcher de donner des marques de son admiration. Quand ils commencèrent à danser, il s éleva dans la salle un murmure de louanges. Le roi et les reines se souvinrent qu ils ne s étaient jamais vus, et trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble sans se connaître. Ils les appelèrent quand ils eurent fini sans leur donner le loisir de parler à personne et leur demandèrent s ils n avaient pas bien envie de savoir qui ils étaient, et s ils ne s en doutaient point. Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves (1678) 5. Différencier l emploi de l indicatif et du subjonctif 1. Après qu il m aura répondu, on pourra envoyer les invitations. 2. Il faudrait qu il vît les choses en face. 3. Je souhaiterais m expliquer pour que tu ne croies pas que j aie / ai menti hier. 4. Notre professeur souhaite que nous achetions cette édition bilingue pour que nous étudiions le texte original. 5. Je ne sais pas s il viendra, je ne crois pas qu il puisse le faire. 6. Il est important qu on les prévienne du changement de rendez-vous afin qu ils nous rejoignent.

Chapitre 11 Améliorer son orthographe VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 91 1. Écrire correctement les mots finissant par le son [te] Les mots de la dictée semblent être des mots choisis pour leur beauté, leur pureté parfaite. Chacun se détache avec netteté, sa forme se dessine comme jamais celle d aucun mot de mes livres Nathalie Sarraute, Enfance (1983), Éditions Gallimard 2. Maîtriser l orthographe des adverbes en ment brièvement fréquemment intelligemment gentiment précisément apparemment clairement savamment relativement évidemment brillamment généralement méchamment nettement bruyamment suffisamment prétendument prudemment solidement impatiemment violemment certainement vivement innocemment vraiment. 3. Écrire correctement les doubles consonnes 1. finalement 2. intéressant 3. développer 4. colonne 5. dilemme 6. occurrence 7. assonance 8. connotation 9. dénotation. 4. Écrire correctement les mots invariables 1. parmi 2. hormis 3. lorsque 4. voilà 5. çà et là 6. certes 7. malgré 8. prêt à 9. déjà 10. près de 11. en tout cas 12. toutefois 13. quelquefois - 14. davantage - 15. soi-disant.

Chapitre 12 Étudier l énonciation et la modalisation VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 97 1. Repérer les indices de la situation d énonciation a. L énoncé est ancré dans la situation d énonciation. La présence du narrateur est explicitement marquée par les termes : aujourd hui, maman (l. 1) ; hier, je (l. 2) ; demain soir (l. 9). b. Les indices de l énonciation qui renvoient à la personne du narrateur sont : maman et je. Ceux qui renvoient au moment de l énonciation (indices temporels) sont : aujourd hui, hier, demain soir. 2. Changer le moment de l énonciation Ce jour-là, sa mère mourut. Ou peut-être (était-ce) la veille, il ne savait pas. Il avait reçu un télégramme de l asile : «Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.» Cela ne voulait rien dire. C était peut-être la veille. L asile de vieillards était à Marengo, à quatre-vingt kilomètres d Alger. Il prendrait l autobus à deux heures et il arriverait dans l après-midi. Ainsi, il pourrait veiller et il rentrerait le lendemain soir. 3. Identifier le lexique évaluatif a. et b. Le lexique employé par Solange présente deux caractéristiques : le recours à un niveau de langue familier (qu elle en claque, l. 1) traduit sa colère ; l emploi de termes péjoratifs : mansarde (l. 2) peut avoir une connotation négative ; sordide et imbéciles (l. 3) expriment le mépris ; cette (l. 2) adjectif démonstratif révèle le même sentiment. 4. Effacer les marques de l énonciation 1. Il avait beaucoup plu ce jour-là. 2. Désormais il était triste. 3. Son voyage allait s achever le lendemain. 4. On ne l avait prévenu que l avant-veille de ce changement.

Chapitre 14 Distinguer les différentes formes de discours VÉRIFIER SES ACQUIS Livre de l élève, p. 97 1. Identifier les différentes formes de discours Texte 1 a. Discours argumentatif. b. Le discours vise à convaincre les hommes opprimés de se révolter en prenant conscience de leur asservissement : Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres (l. 1). Le lexique évaluatif Pauvres gens et misérables (l. 1) exprime l opinion de l auteur. Les mots de liaison sont rares mais ils servent la démonstration : donc (l. 1), et (l. 5), qui a ici une valeur consécutive, mais (l. 4). Les verbes ont pour particularité d exprimer le plus souvent la modalité impérative. L objectif du discours argumentatif étant de faire réagir son interlocuteur. Enfin, la démonstration suit un processus logique qui part du constat (première phrase) de la servitude et s achève sur la conséquence à espérer : la chute du souverain, symbole de la liberté Texte 2 a. Discours explicatif. b. Extrait d un manuel de physique chimie de lycée, le passage a toutes les caractéristiques du discours explicatif. Il constitue la réponse développée à une question sous-jacente : «Qu est-ce que la radiothérapie?». Le lexique employé vise à la définition (appelée cobaltothérapie, l. 8). Il permet également d expliquer les particularités d un processus, d une méthode, en exposant les données relatives aux circonstances : les moyens (se fait par exposition à une source radioactive, l. 3), la manière (pénètrent dans les tissus à travers la peau, l. 5). Le texte recourt à un lexique technique : ionisants (l. 5) ; accélérateurs de particules (l. 10) ; photons (l. 10). La disposition (paragraphes), l emploi d une typographie variée (emploi de caractères gras pour mettre en évidence, de parenthèses explicatives) permettent de faire ressortir l essentiel. Une courte phrase explicite la démarche de l explication : On distingue plusieurs formes de radiothérapie, l. 1 ; sa visée didactique assure la clarté du propos. Enfin, le caractère universel de l explication appelle l emploi d un présent dit de définition parce qu il s inscrit dans la durée.

Texte 3 a. Discours narratif. b. Le passage vise à raconter la succession d actions effectuées par Jacques à son réveil. L emploi de nombreux verbes d action en témoigne. Les verbes sont au passé simple et les actions s enchaînent. Un complément circonstanciel de manière sans se presser (l. 2) permet de caractériser l action du verbe s habiller. Texte 4 a. Discours descriptif b. Ce passage est un portrait qui s attache à la description physique du personnage. L emploi d adjectifs est privilégié : les joues pourpres, faible en apparence, traits irréguliers, nez aquilin, grands yeux noirs. Les verbes descriptifs dominent : avait, c'était, annonçaient, étaient animés. Ils sont à l imparfait. L auteur propose ici un portrait nuancé. Il prend soin de donner à son personnage une personnalité variée que reflète son visage : de la tranquillité à la haine, entre la force et la fragilité.

Chapitre 15 Étudier et choisir des stratégies argumentatives COUPS DE POUCE Livre de l élève, p. 122 ** 11. Présenter un exemple littéraire Exemples de personnages de roman ou de pièce de théâtre pouvant illustrer : 1. les relations parents / enfants : Iphigénie et Agamemnon dans la tragédie de Racine, Iphigénie ; Goriot et ses filles dans le roman de Balzac, Le Père Goriot ; Jacques Vingtras et ses parents dans L Enfant de Jules Vallès ; les héros de Pierre et Jean de Maupassant ; Jacques Thibault et son père dans Les Thibault de Roger Martin du Gard ; 2. la passion amoureuse : la princesse de Clèves dans le roman éponyme de madame de Lafayette, Phèdre dans la tragédie de Racine, Hernani et Doña Sol dans le drame Hernani de Victor Hugo, Aurélien et Bérénice dans le roman d Aragon, Aurélien ; 3. l avarice : Euclion dans la Comédie de la marmite de Plaute, Harpagon dans la comédie L Avare de Molière, le père Grandet dans le roman Eugénie Grandet de Balzac ; 4. l ambition : Jacob dans Le Paysan parvenu de Marivaux, Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, Rastignac dans Le Père Goriot de Balzac, Georges Duroy dans Bel-Ami de Maupassant, Aristide Saccard dans les romans La Curée et L Argent de Zola (tous ces exemples sont tirés de romans).

Chapitre 16 Distinguer différents genres de l argumentation COUPS DE POUCE Livre de l élève, pp. 128-129 ** 2. Étudier le contexte d une lettre ouverte a. La lettre ouverte d Émile Zola au président de la République Félix Faure vise à alerter l opinion publique au sujet de l injustice faite au capitaine Alfred Dreyfus accusé et condamné à tort pour espionnage au profit de l Allemagne en 1894 et victime d une odieuse campagne d antisémitisme. Zola s indigne aussi que le véritable coupable, le commandant Esterházy, ait été acquitté par un conseil de guerre alors que Dreyfus (l innocent qui expie làbas, l. 28) purge une longue peine de prison à l île du Diable. Zola engage avec courage son nom et sa réputation d écrivain lors de l affaire Dreyfus dans un climat de quasi-guerre civile. b. Les premières lignes de la lettre constituent une classique captatio benevolentiae : Zola exprime sa gratitude au président Faure (l. 2), loue celui qui a conquis les cœurs (l. 9), célèbre ses choix politiques (l alliance russe, l. 11). Cependant l écrivain n hésite pas à dire au président que l affaire Dreyfus est une tache de boue sur son nom (l. 15) et le place devant ses responsabilités de premier magistrat du pays alors qu une injustice est commise au plus haut niveau de l État et de l armée. L indignation de Zola s exprime à travers différentes marques du registre polémique : la modalité exclamative et l hyperbole dans la phrase qui fait de cette abominable affaire Dreyfus (l. 15-17) une marque d infamie, le vocabulaire de plus en plus dépréciatif (souillure, l. 20 ; crime social, l. 22), la vigoureuse antithèse : Puisqu ils ont osé, j oserais aussi, moi (l. 23), mettant en cause les juges de Dreyfus et d Esterházy. ** 5. Dégager la moralité implicite d une fable a. Le personnage du Chêne représente l orgueil des puissants, volontiers condescendants à l égard de ceux qu ils considèrent, dans tous les domaines, comme leurs inférieurs. Le Chêne se croit irrésistible, indispensable, immortel. Son discours est plein de cette certitude et de cette vanité : il s étend sur 16 vers et développe une rhétorique d apparat, formée d allégories (Vous avez bien sujet d accuser la Nature, v. 2 ; La Nature envers vous me semble bien injuste, v. 17), de comparaisons épiques (mon front au Caucase pareil, v. 7), de périphrases compliquées (les humides bords des Royaumes du vent, v. 16). Son argumentation est, en revanche, assez simple : elle souligne sa propre force par opposition à la fragilité supposée du Roseau face aux forces de la Nature. Plus économe de sa parole, meilleur analyste de la réalité et plus prévoyant, le Roseau symbolise la souplesse de ceux qui savent s adapter, se «plier» aux circonstances. Il évite, dans sa réponse au Chêne qui n occupe que 7 vers, de s opposer brutalement à son orgueilleux interlocuteur. Il sait manier la concession (Votre compassion [ ] / Part d un bon naturel, v. 18-19). Mais il peut en quelques mots s affirmer : Je plie, et ne romps pas (v. 21).

b. Le récit progresse en trois étapes : c est tout d abord le dialogue entre le Chêne et le Roseau (v. 2-24) qui appelle l épreuve décisive de la tempête qui les départagera ; celle-ci intervient rapidement (v. 24-28) ; le dénouement donne raison au Roseau contre le Chêne, déraciné (v. 29-32). c. La moralité de l apologue reste implicite, peut-être parce que, mettant en jeu un jugement sur la puissance des grands, le fabuliste préfère rester prudent et laisser à son lecteur l initiative du déchiffrement de ce récit allégorique. Il donne ainsi à sa fable la souplesse du Roseau. L apologue a un sens à la fois moral et politique. Son premier enseignement est que l orgueil est souvent synonyme d aveuglement. Mais la fable nous dit aussi que, dans un monde régi par des rapports de force, la souplesse, l adaptation aux circonstances et la lucidité garantissent la survie alors qu un affrontement direct avec une puissance supérieure (le roi?) conduit à la destruction. Une leçon à méditer pour les grands seigneurs contemporains de Louis XIV et peut-être une allusion à la chute du protecteur de La Fontaine, Nicolas Fouquet en 1664.

Chapitre 17 Étudier et pratiquer les genres de l éloquence COUPS DE POUCE Livre de l élève, p. 136 * 3. Distinguer les genres de l éloquence a. L extrait de la «Lettre ouverte» de Zola appartient au genre de l éloquence judiciaire. Bien que l écrivain ne s exprime pas ici dans un tribunal, on peut constater qu il fait de cet article un réquisitoire en utilisant la presse (le journal L Aurore) comme une tribune pour dénoncer ceux qui ont injustement condamné le capitaine Dreyfus. Le premier mot du paragraphe («J accuse») inscrit ce texte dans le genre judiciaire, genre qui consiste à défendre ou à accuser publiquement dans le cadre d un discours. (Ce verbe sera d ailleurs employé en tête des huit premiers paragraphes de la lettre et c est sous le titre «J accuse» que le texte est devenu le symbole de l engagement de l écrivain). On reconnaît aussi le genre judiciaire au vocabulaire de l innocence et de la culpabilité («l innocence de Dreyfus» d une part, et le général Billot, «coupable de ce crime», c'est-àdire d avoir fait condamner un innocent, d autre part). Zola utilise toute son éloquence pour renverser la situation. Dreyfus condamné est proclamé innocent et ses accusateurs sont déclarés coupables. On voit donc finalement que Zola mêle les deux fonctions du genre judiciaire : il défend en même temps qu il accuse et les deux se renforcent l un l autre. b. Vers l écriture d invention On pourra commencer les paragraphes par des phrases comme celles-ci, très représentatives de chaque catégorie. Genre judiciaire / Accuser : J accuse ceux qui ont répandu des calomnies et tous les autres qui les ont crus si facilement de Genre judiciaire / Défendre : Je prends la défense de mon ami(e) contre tous ceux qui l accusent parce que je suis persuadé(e) qu il (elle) est incapable de Genre délibératif / Pousser à agir : Vous devez vous reprendre et manifester votre soutien à X. Témoignez en sa faveur. Expliquez clairement qu il n a pas pu commettre les actions qu on lui reproche Genre délibératif / Dissuader d agir : Vous ne devez pas vous laisser entraîner. Refusez d entrer dans cet engrenage stupide et dangereux Genre démonstratif / Louer : Mon ami(e) est honnête, pacifique. Est-ce que quelqu un a jamais eu quoi que ce soit à lui reprocher? Genre démonstratif / Blâmer : Ils ont tort ceux qui accusent injustement ; ceux qui laissent commettre une injustice sans la dénoncer ont tort aussi