Organisation et tendances de la distribution des produits bio
1-Quelques généralités sur la distribution
La fonction économique principale de la distribution est de rendre un produit accessible au consommateur final A partir du moment où le producteur bio cherche à commercialiser ses produits en dehors du lieu de production, il n y a pas de différence notable d organisation entre la distribution des produits bio et celle d autres produits alimentaires. De la complexité de la mise en œuvre de la fonction distribution dépend le nombre d intermédiaireset de prestataires externes nécessaires.
Les facteurs de complexité sont essentiellementau nombre de trois: 1- La distance Le consommateur bio ne réside pas nécessairement à proximité du producteur. >>>> transport 2-Le temps Sous deux approches différentes : -la saison >>>>> stockage? - le délai de consommation >>>>>communication >>>>> conservation?
3- Le niveau de transformation du produit - Produit brut ou produit élaboré - Conditionnement - Contraintes réglementaires
Problématique générale de la distribution en France et perspectives : Des dépenses alimentaires stagnantes. (environ 140 milliards d euros, dont 3 milliards en bio ) Le spécialiste de préférence au généraliste Un renversement progressif de tendance: proximité, local, le super plutôt que l hyper, le marché plutôt que le super. Le prix et la qualité
2-Les différents canaux de distribution des produits bio
2- Les différents canaux de distribution des produits bio a) La vente directe b) Les marchés forains c) Les magasins spécialisés d) La grande distribution e) La restauration f) La vente par correspondance // internet // Cybermarchés
2- Les différents canaux de distribution des produits bio a) La vente directe -Vente «à la ferme» 11,9 % de part de marché Faible coût de distribution. Zone de chalandise et gamme très limitée - Magasins collectifs Mutualisation des coûts de distribution et de promotion. Permet une offre plus diversifiée et un élargissement de la zone de chalandise. -Amap Contractualisation d une relation producteur consommateur. Nécessite un assez grande proximité - Jardins de Cocagne Idem AMAP avec une fonction d insertion professionnelle.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio b) Les marchés forains Evaluation 2008: environ 7000 marchés (Source: Ministère du Commerce) 30% des ménages font leurs courses régulièrement au marché. 12% des ménages s y approvisionnent 2 fois par semaine Tendance plutôt positive mais difficile à évaluer. Offre très diversifiée: -Producteurs: permet d agrandir le territoire de vente directe. - Transformateurs. - Négociants // commerçants.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio c) Les magasins spécialisés Chaînes: 26,5 % de part de marché Indépendants : 26,5 % de part de marché Biocoopest un réseau de magasins fonctionnant sur le mode coopératif, créé en 1986. Actuellement, il compte 305 magasins répartis dans toute la France, et 8000 produits référencés. La Vie Claire est un réseau de magasins franchisés, créé en 1946. Ses 170 magasins sont implantés partout en France.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio c) Les magasins spécialisés Naturaliaest une enseigne de distribution qui possède 44 magasins en région parisienne. Naturaliaexiste depuis 1973 et propose plus de 5000 références. Satorizest une enseigne savoyarde existant depuis 1984. Ses 23 magasins se trouvent autour de Lyon et Grenoble. L Eau Vive est implanté en Rhône-Alpes, avec 10 magasins franchisés. Les Nouveaux Robinson est une coopérative qui regroupe 3 magasins (bientôt 4) en région parisienne.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio d) La «grande» distribution 45,00 % de part de marché Les grandes et moyennes surfaces distribuent aujourd'hui 45% de l'alimentation biologique, loin devant les réseaux spécialisés. Pionnière dès 1990, l'enseigne Monoprix a été suivie par Carrefour et les autres. Cette «partde marché» va très certainement augmenter du fait de la forte implantation des enseignes de GMS sur le territoire et de leur ambition affichée de développer les rayons bio, autant pour des raisons d image que de possibilité de marge.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio La «grande distribution» [GMS], qui distribue plus de 85% des produits alimentaires, est structurée autour de quatre formats de magasins, et autour de quatre types de chaines, une douzaine en tout, et quelques structures atypiques. Les trois formats sont: -l Hypermarché, avec une surface de vente supérieure à 2 500 m2. La France en abrite environ 1400. -Les Supermarchés, avec une surface de vente comprise entre 850 m2 et 2500 m2, environ 8 000. -Les Superettes, entre 150 m2 et 850 m2 -Les magasins de proximité, de surface inférieure à 150 m2 (Le Groupe Casino, spécialiste du modèle, en exploite plus de 5 000 à lui tout seul )
2- Les différents canaux de distribution des produits bio Les quatre types de chaînes : a) Les chaines intégrées, propriétaires de leurs magasins et à management centralisé b) Les chaines volontaires d indépendants, sous différentesformes juridiques
2- Les différents canaux de distribution des produits bio Les quatre types de chaînes : c) Les «harddiscounts» LIDL ALDI ED (Carrefour) etc. d) Les chaines spécialisées
2- Les différents canaux de distribution des produits bio e) La restauration collective La consommation de produits alimentaires bio en restauration concerne essentiellement la restauration collective du fait de la volonté politique d un nombre croissant de gestionnaires, collectivités locales, municipales, départementales ou régionales de promouvoir la consommation du bio La restauration collective concerne plusieurs dizaines de milliers de point de restauration: école, collège, lycée, maisons de retraite, hôpitaux, armée, entreprises, etc
2- Les différents canaux de distribution des produits bio e) La restauration collective La restauration collective est exercée sous deux formes : La gestion directe des établissements par les collectivités, parfois en regroupant les services dans une cuisine centrale. La gestion concédée à des entreprises spécialisées, multinationales comme SODEXHO ou COMPASS, mais aussi régionales ou même parfois locales
2- Les différents canaux de distribution des produits bio e) La restauration collective La gestion directe des établissements se prête plus à une politique d achats de proximité, de partenariat, surtout si l établissement est de petite ou moyenne taille et implanté dans une zone périurbaine ou rurale où il existe une offre locale. La restauration concédée est cependant un très bon vecteur de progression dans le secteur santé socila où elle est très bien implantée.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio e) La restauration Les fournisseurs grossistes Dans tous les cas cependant, une grande partie des approvisionnement se font au travers de réseaux de grossistes spécialisés qui sont à même de répondre en temps et en volume.
2- Les différents canaux de distribution des produits bio f) La vente par correspondance (VPC) Classique et e-boutique Avantages: -Permet d être en contact direct avec des clients, même éloignés -Pas de frais d intermédiation commerciale -Secteur d activité en progression constante Inconvénients/limites: -S adresse surtout aux produits secs - Frais d expédition
3-Le poids relatif des différents canaux, évolution et perspectives
3- Le poids relatif des différents canaux, évolution et perspective Sources: Agence Bio 2010
3- Le poids relatif des différents canaux, évolution et perspective Sources: Agence Bio 2010
3- Le poids relatif des différents canaux, évolution et perspective Tendance très positive en restauration collective Les achats de produits bio en restauration collective (hors pain) sont estimés à 92 millions d euros en 2009, contre 44 millions d euros en 2008, soit une augmentation de 100 %! Cette tendance devrait se poursuivre en 2010.
3- Le poids relatif des différents canaux, évolution et perspective La répartition des achats en produits bio par la restauration collective est la suivante: 57,4 millions d euros pour les produits frais 26,3 millions d euros pour l épicerie 8,4 millions pour les produits surgelés
Conclusion provisoire
Conclusion Tous les canaux de distribution et une très grande majorité d opérateurs se sentent concernés par le développement de la consommation de produits alimentaires bio. Certains par militantisme, d autres par mercantilisme. La principale contradiction réside dans le désir d équité et de proximité producteur s/ consommateurs qui s oppose à la massification des principaux marchés. Il existe de nombreuses pistes de solutions.