INSTITUT GABONAIS DE FINANCE ISLAMIQUE



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Transcription:

Etude sur l implantation de la Finance Islamique au GABON INSTITUT GABONAIS DE FINANCE ISLAMIQUE Septembre 2013 1

En vue de l implémentation de la Finance islamique au Gabon, conformément au souhait des plus hautes autorités du pays, l Institut Gabonais de Finance Islamique (IGAFI) a été mandaté pour réaliser une étude de marché basée sur un sondage de la population gabonaise, et tester son intérêt pour des produits et services financiers Islamiques. Sur la base des résultats obtenus, l IGAFI a ensuite formulé des recommandations concrètes pour mettre en place la Finance Islamique sur le territoire gabonais de manière pertinente, efficace et ordonnée. 1. Résultats de l analyse et recommandations a. Méthodologie utilisée pour réaliser l enquête de terrain Un questionnaire à choix-multiples a été élaboré par l IGAFI (en partenariat avec Hassoune Conseil) afin de tester le potentiel de la finance islamique au Gabon. Les 30 questions qui le composent ont pour but de capturer: Les profils des personnes interrogées (âge, éducation, situation professionnelle, sensibilité religieuse, etc.) ; La connaissance que peut avoir la population gabonaise de la finance islamique ; L'intérêt des personnes interrogées pour cette pratique de la finance et l'image associée à la Finance Islamique ; La propension des Gabonais à utiliser les produits de Finance Islamique ; Les montants que ces personnes pourraient allouer à un compte respectant l éthique Islamique et/ou qu ils seraient susceptibles d emprunter. Il était important que le questionnaire puisse s adapter aux personnes interrogées en fonction de leur réponse. En effet, cette opération est aussi l occasion d éduquer les personnes qui répondent à ce questionnaire ne connaissant pas la Finance Islamique en leur expliquant rapidement les principes ; cela permet par la suite de tester leur intérêt. De plus, 2

pour vérifier la cohérence des réponses, quelques questions filtres et des contrôles ont été insérés. Pour une question de fiabilité, il était également important que le questionnaire concerne au moins 1000 personnes, issues de divers milieux sociaux-professionnels et de toute classe d âge afin d'avoir un échantillon objectif autant que représentatif, et que ce questionnaire dure au maximum 15 minutes pour minimiser le dérangement des personnes interrogées. Ainsi, 2003 personnes ont été interrogées selon la méthode d interviews directes dans la rue ; la collecte des informations s est déroulée du 22 janvier au 24 avril 2013. La représentativité de l échantillon a été assurée par la méthode des quotas après stratification par les grands découpages administratifs, en ne retenant que les chefs-lieux de provinces, susceptibles d avoir un minimum d infrastructures et d activités économiques : Libreville et Owendo pour la province de l Estuaire ; Port-Gentil pour la province de l Ogooué-Maritime ; Franceville pour le Haut-Ogooué ; Oyem pour le Woleu-NTem ; Lambarené pour la province du Moyen-Ogooué ; Makokou pour la province de l Ogooué-Ivindo ; Koulamoutou pour la région de l Ogooué-Lolo ; Mouila pour la province de la Ngounié ; Tchibanga pour la Nyanga. Une majorité de personnes de sexe masculin ont été interrogées. Les hommes et les femmes ont été interviewés avec une représentativité respective de 75,7% et 24,3%. Cependant, près de 99% des hommes et des femmes interviewés ont l âge compris entre 18 ans (la majorité) et 60 ans (la retraite professionnelle), donc potentiellement en activité. L échantillon touche toutes les catégories sociaux-professionnelles. 88,3% des personnes déclarent avoir une activité professionnelle. Parmi ces personnes en activité plus de la moitié (57%) ont un niveau scolaire au-dessus du primaire. L IGAFI et Hassoune Conseil avaient recommandé que soient interrogées relativement plus de personnes dans les catégories socio-professionnelles les moins aisées pour évaluer plus précisément les besoins en termes de micro-finance. 3

Les personnes interviewées représentent des sensibilités religieuses différentes : 47,7% sont de confession musulmane ; 23,5% de confession catholique ; 12,9% de confession protestante et 15,9% sont classés dans «autres» (y compris ceux qui ne se prononcent pas). Ainsi, 52,3% des personnes interrogées sont réparties entre les religions autres que l Islam, dont 43,1% personnes actives. L IGAFI et Hassoune Conseil avaient en effet recommandé que soient interrogées relativement plus de personnes de confession musulmane que chacune des autres religions puisque cette sensibilité représente le cœur de cible de la Finance Islamique. b. Analyse des résultats de l enquête La Finance Islamique est globalement assez méconnue de la population Gabonaise. En effet, 30% seulement des personnes interrogées déclarent connaître la Finance Islamique. Une analyse plus fine des résultats permet de s apercevoir i) que la Finance Islamique est naturellement mieux connue des musulmans (40% d entre eux ayant donné une réponse positive) que des autres religions ; ii) que les personnes entre 36 et 60 ans paraissent les mieux informées sur la Finance Islamique ; iii) et que les personnes sans emploi ainsi que les fonctionnaires sont les classes professionnelles qui connaissent le moins la Finance Islamique voir tableaux n 4, 5 et 6. Pourtant, après en avoir pris connaissance, les Gabonais affichent un intérêt prononcé pour la Finance Islamique. Après une explication sommaire des principes et produits de la Finance Islamique à ceux qui ne les connaissaient pas, il s avère que 62,4% des personnes interrogées se disent «assez intéressées» ou «très intéressées» par la Finance Islamique. Il faut noter à nouveau que les musulmans font augmenter cette moyenne puisque 79,9% d entre eux sont intéressés et ils représentent pour mémoire près de 48% de l échantillon. Cela n empêche pas pour autant un intérêt certain de toutes les sensibilités religieuses et de toutes les classes d âge de l échantillon. Par ailleurs, il est intéressant de noter que les artisans/commerçants et les professions libérales affichent la plus grande proportion de 4

personnes intéressées, avec respectivement 70,1% et 75,8% d entre eux se positionnant dans les catégories «assez intéressées» ou «très intéressées» - voir tableaux n 4, 5 et 6. L image de la finance islamique au Gabon est donc plutôt bonne. Le fait que 85,1% des sondés pensent que la Finance Islamique est une bonne chose pour le Gabon et que 67,1% d entre eux jugent que sa pratique n est pas réservée qu aux musulmans en est une parfaite illustration. Attention cependant à prendre à nouveau en compte dans ces chiffres l impact positif des musulmans sondés puisqu ils sont 95,2% à déclarer que la Finance Islamique est une bonne chose pour le Gabon et 73,2% à estimer qu elle est aussi ouverte aux autres religions que l Islam. De plus, il est intéressant de constater que les artisans/commerçants et les professions libérales affichent à nouveau une proportion de réponses positives supérieure aux moyennes citées ci-dessus voir tableaux n 4, 5 et 6. La banque islamique et l institution de micro-finance islamique sont les options plébiscitées par les personnes interrogées comme première étape de l implantation de la Finance Islamique au Gabon. 46,5% des personnes interrogées privilégient la création d une banque Islamique au Gabon ; ce sont les agriculteurs qui en expriment le plus fort besoin (59,1% d entre eux). Ensuite, l institution de micro-finance Islamique recueille 32,1% des suffrages ; ce sont les personnes sans emploi (38,4% d entre eux) et les professions libérales (41,4% d entre eux) qui en sont les principaux demandeurs. Enfin, l assurance islamique n est retenue que par 9% des sondés, ce qui s explique certainement par la combinaison de deux facteurs : i) une méconnaissance des possibilités en termes d assurance Islamique et ii) un besoin de bancarisation et de micro-finance tellement important en Afrique Centrale que ces deux options sont considérées comme prioritaires par la population gabonaise voir tableau n 7. 53,9% des personnes sondées déclarent même être prêtes à changer de banque, ou tout du moins ouvrir un second compte dans une institution financière islamique si cette dernière venait à voir le jour au Gabon. Certes naturellement poussé à la hausse par les 68,8% de musulmans prêts à ouvrir un compte auprès d une institution financière Islamique, ce chiffre caractérise aussi 45,1% des catholiques et 36,7% des protestants interrogés; ce qui 5

confirme un intérêt global de la population gabonaise au-delà de toute considération purement religieuse. En approfondissant l analyse des initiatives des clients potentiels, il se trouve que : - Près de 30% des personnes interrogées situent leur capacité d épargne sur un compte Islamique entre 10 000 et 100 000 FCFA. Ce sont les agriculteurs qui déclarent être susceptibles d épargner les plus gros montants en proportion, alors les personnes sans emploi, les salariés et les professions libérales déclarent de plus petites sommes. Pour les montants d épargne supérieurs à 100 000 FCFA, ce sont encore les musulmans qui affichent la plus grande confiance ou les moyens les plus importants à allouer à une banque Islamique. - 16,8% des sondés envisagent d emprunter moins d 1 500 000 FCFA à une institution Islamique, menés par 18,4% des artisans/commerçants et 20,7% des professions libérales, ce qui démontre bien l importance du besoin en termes de micro-finance. Les besoins supérieurs à 1 500 000 FCFA sont exprimés notamment par 31,8% des agriculteurs, dont l activité requiert un besoin constant d investissements, et encore 31,3% des professions libérales. Voir tableaux n 8, 9 et 10. c. Recommandations Suite au déplacement de la BID à Libreville en 2011, l initiative du Gabon de lancer une institution de finance islamique et/ou d émettre des Sukuk souverains serait un signal fort dans la région CEMAC et sur tout le continent africain pour démontrer l intérêt de la finance islamique dans le développement économique du Gabon. A en juger par les résultats de l étude ci-dessus, il parait évident que la cible principale de la Finance Islamique sera la population musulmane. Un affinement des résultats nous montre aussi notamment l importance des classes sociaux-professionnelles des artisans/commerçants et des professions libérales qui ont exprimé le besoin le plus clair. La catégorie socio-professionnelle des agriculteurs a besoin de plus d information pour qu elle 6

prenne conscience des réponses que peut apporter la Finance Islamique face à leurs importants besoins de financement. A l aune des conclusions de l étude, il conviendrait donc de créer une banque islamique de détail ainsi qu une institution de micro-finance au Gabon. Il serait même plus intéressant d envisager ces institutions financières comme une seule et unique entité. Pour illustrer ce que pourrait représenter cette institution financière islamique dans l environnement gabonais, l IGAFI et son partenaire Hassoune Conseil ont préparé le business plan d une telle institution qui regrouperait les services d une banque de détail et de micro-finance islamique au Gabon. Le modèle financier de l institution financière islamique, dont les tableaux figurent dans la partie «Annexes» de ce rapport, se base donc sur la cible principale de la population musulmane. Cette population représentant un peu plus de 150,000 personnes (10% de la population gabonaise), il a été considéré qu un foyer était en moyenne composé de 5 personnes. La cible représente donc environ 30,000 foyers musulmans. L épargne moyenne de ces foyers constitue par conséquent les dépôts reçus par l institution financière islamique. A cela s ajoutent les dépôts interbancaires et corporates (c est-à-dire des entreprises publiques et privées), pour un volume de l ordre de 300% du montant des dépôts en provenance des clients particuliers. Le capital initial sera fixé à 10M pour avoir la capacité d utiliser les fonds à l actif du bilan de la manière suivante : - 65% représentent des prêts, principalement sous forme de contrats murabaha (cession de bien à tempérament) et ijara (crédit-bail et leasing); - 15% représentent des comptes d investissement, principalement sous forme de contrats wakala (agence simple), mudaraba (agence active) ou musharaka (prise de participation); - 20% en trésorerie pour conserver une marge de liquidité suffisante. 7

La constitution du capital de cette institution financière pourrait être envisagée avec les parties prenantes suivantes : - L Etat du Gabon (ou une institution publique, de nature bancaire ou pas) qui détiendrait 50% + 1 voix du capital, afin de conserver le contrôle ; - Actionnaire indispensable du développement de la Finance Islamique, la Banque Islamique de Développement (BID) pourrait, selon ses statuts et du fait que le Gabon en est un état membre de l OCI, monter jusqu à 30% du capital ; - Enfin, les 20% du capital restant pourront être souscrits par des investisseurs privés. Il serait aussi intéressant d y associer un actionnaire de référence, lequel serait une banque de la place, afin d apporter les garanties techniques et opérationnelles nécessaires pour l obtention de l agrément auprès de l autorité de réglementaire. L analyse des résultats envisagés propose notamment les éléments de réflexion suivants : - Deux augmentations de capital pour absorber la forte croissance et atteindre un capital de l ordre de 30M à l horizon 2018 ; - Comme la plupart des institutions financières en phase de création, il est supposé que les résultats seront négatifs au cours des deux premières années d exploitation. Les résultats devraient s équilibrer à la troisième année pour devenir positifs à partir de la troisième année, lorsqu une «vitesse de croisière» aura été trouvée. - Ainsi, il est envisageable, au vu des résultats projetés, que l institution financière islamique gabonaise puisse être introduite sur le marché boursier à partir de sa cinquième année d exploitation, juste après sa deuxième augmentation de capital. 8

2. Annexes a. Résultats de l enquête Tableau n 1 : Répartition des sondés par sexe et par âge Homme Femme Total Homme en % Femme en % Total en % moins de 18 ans 0 2 2 0,0% 0,1% 0,1% entre 18 et 35 ans 810 287 1097 40,4% 14,3% 54,8% entre 36 et 45 ans 440 131 571 22,0% 6,5% 28,5% entre 46 et 60 ans 240 62 302 12,0% 3,1% 15,1% plus de 60 ans 27 4 31 1,3% 0,2% 1,5% Total 1517 486 2003 75,7% 24,3% 100,0% dont en âge de travailler 1490 480 1970 74,4% 24,0% 98,4% Tableau n 2 : Personnes sondées par profession et par niveau d études Profession / Etudes Aucune Primaires Secondaires Supérieures Universitaires NSPP Total Sans emploi 0,3% 0,6% 3,9% 1,4% 1,9% 0,5% 8,6% Agriculteur 0,1% 0,2% 0,5% 0,0% 0,0% 0,2% 1,1% Artisan/commerçant 8,5% 9,2% 15,8% 1,1% 2,5% 4,1% 41,2% Salarié 1,5% 2,0% 10,0% 4,9% 4,0% 1,6% 24,1% Fonctionnaire 0,1% 0,1% 2,6% 3,0% 4,4% 0,3% 10,6% Profession libérale 1,2% 0,9% 6,0% 0,8% 1,3% 1,0% 11,3% NSPP 0,1% 0,2% 0,7% 0,7% 0,1% 0,9% 2,8% Total 11,9% 13,4% 39,6% 11,9% 14,4% 8,7% 100,0% Population active 11,4% 12,6% 34,9% 9,8% 12,3% 7,3% 88,3% Tableau n 3 : Répartition des sondés par religion déclarée Effectif total dont Actifs Islam 47,7% 45,2% Catholicisme 23,5% 19,9% Protestantisme 12,9% 11,0% Autres 10,5% 8,1% NSPP 5,4% 4,0% Total 100,0% 88,3% Tradition religieuse? Effectifs (%) Catholicisme 23,5% Islam 47,7% Protestantisme 12,9% Autres 10,5% Ne se prononce pas 5,4% Total 100% Autres religions que l'islam 52,3% Autre que l'islam 52,3% 43,1% 9

Tableau n 4 : Connaissance de la Finance Islamique et intérêt par religion déclarée Connait la Finance Islamique FI bonne chose pour le Gabon FI ouverte à tous Islam 39,0% 95,2% 73,2% Catholicisme 21,5% 79,6% 67,4% Protestantisme 20,1% 75,3% 60,2% Autres 24,3% 71,9% 56,7% NSPP 22,9% 69,7% 49,5% Echantillon total 30,0% 85,1% 67,1% FI = Finance Islamique Très intéressé Assez intéressé Peu intéressé Pas du tout intéressé NSPP Islam 58,8% 21,0% 10,1% 3,4% 6,7% Catholicisme 20,2% 30,9% 19,6% 10,2% 19,1% Protestantisme 16,6% 23,6% 22,4% 12,4% 25,1% Autres 21,9% 26,2% 18,6% 15,7% 17,6% NSPP 15,6% 22,9% 15,6% 8,3% 37,6% Echantillon total 38,1% 24,3% 15,1% 7,7% 14,8% Tableau n 5 : Connaissance de la Finance Islamique et intérêt par tranche d âge Connait la Finance Islamique FI bonne chose pour le Gabon FI ouverte à tous moins de 18 ans 14,3% 57,1% 42,9% entre 18 et 35 ans 26,5% 84,9% 65,5% entre 36 et 45 ans 32,6% 84,4% 68,3% entre 46 et 60 ans 39,1% 87,7% 72,2% plus de 60 ans 19,2% 88,5% 57,7% Echantillon total 30,0% 85,1% 67,1% FI = Finance Islamique Très intéressé Assez intéressé Peu intéressé Pas du tout intéressé NSPP moins de 18 ans 14,3% 57,1% 0,0% 0,0% 28,6% entre 18 et 35 ans 35,6% 23,9% 16,7% 8,3% 15,5% entre 36 et 45 ans 39,1% 25,6% 14,4% 6,3% 14,7% entre 46 et 60 ans 44,7% 23,5% 11,6% 8,3% 11,9% plus de 60 ans 50,0% 15,4% 7,7% 7,7% 19,2% Echantillon total 38,1% 24,3% 15,1% 7,7% 14,8% 10

Tableau n 6 : Connaissance de la Finance Islamique et intérêt par profession Connait la Finance Islamique FI bonne chose pour le Gabon FI ouverte à tous Sans emploi 22,6% 79,7% 62,7% Agriculteur 27,3% 81,8% 68,2% Artisan/commerçant 33,5% 91,0% 68,5% Salarié 27,0% 80,5% 67,4% Fonctionnaire 22,6% 75,9% 63,2% Profession libérale 38,3% 92,5% 74,4% NSPP 22,8% 61,4% 43,9% Echantillon total 30,0% 85,1% 67,1% FI = Finance Islamique Très intéressé Assez intéressé Peu intéressé Pas du tout intéressé NSPP Sans emploi 27,1% 26,0% 14,7% 12,4% 19,8% Agriculteur 18,2% 31,8% 22,7% 18,2% 9,1% Artisan/commerçant 47,7% 22,4% 12,7% 6,2% 11,0% Salarié 30,3% 26,3% 17,4% 9,1% 16,8% Fonctionnaire 20,8% 27,4% 18,9% 9,0% 24,1% Profession libérale 50,7% 25,1% 13,2% 4,0% 7,0% NSPP 21,1% 12,3% 21,1% 8,8% 36,8% Echantillon total 38,1% 24,3% 15,1% 7,7% 14,8% Tableau n 7 : Forme de la Finance Islamique plébiscitée par profession Banque islamique Institution de micro-finance Compagnie d'assurance islamique Sans emploi 37,9% 38,4% 7,9% Agriculteur 59,1% 13,6% 9,1% Artisan/commerçant 48,3% 30,3% 8,6% Salarié 47,9% 32,6% 9,1% Fonctionnaire 46,7% 25,5% 7,5% Profession libérale 44,1% 41,4% 12,8% NSPP 29,8% 28,1% 7,0% Echantillon total 46,2% 32,1% 9,0% 11

Tableau n 8 : Action envisagée envers la Finance Islamique par profession et par religion déclarée Changer pour la banque islamique 2 comptes (dont un islamique) NSPP Sans emploi 10,7% 33,3% 55,9% Agriculteur 4,5% 36,4% 59,1% Artisan/commerçant 21,1% 39,8% 39,1% Salarié 15,6% 35,3% 49,2% Fonctionnaire 8,5% 33,0% 58,5% Profession libérale 16,7% 45,4% 37,9% NSPP 3,5% 24,6% 71,9% Echantillon total 16,3% 37,6% 46,1% Changer pour la banque islamique 2 comptes (dont un islamique) NSPP Islam 24,5% 44,3% 31,2% Catholicisme 10,4% 34,7% 54,9% Protestantisme 8,9% 27,8% 63,3% Autres 6,2% 31,9% 61,9% NSPP 7,3% 25,7% 67,0% Echantillon total 16,3% 37,6% 46,1% Tableau n 9 : Epargne allouée à la Finance Islamique envisagée par profession et par religion déclarée Plus de 100 000 FCFA 50 000 FCFA à 100 000 FCFA 10 000 FCFA à 50 000 FCFA Moins de 10 000 FCFA NSPP Sans emploi 5,1% 10,7% 23,2% 2,8% 58,2% Agriculteur 18,2% 4,5% 13,6% 4,5% 59,1% Artisan/commerçant 12,3% 10,2% 15,5% 4,4% 57,6% Salarié 11,2% 10,6% 19,7% 2,1% 56,4% Fonctionnaire 10,8% 16,5% 10,4% 0,9% 61,3% Profession libérale 12,3% 16,7% 19,4% 2,2% 49,3% NSPP 5,3% 5,3% 10,5% 0,0% 78,9% Echantillon total 11,1% 11,5% 16,9% 2,9% 57,5% Plus de 100 000 FCFA 50 000 FCFA à 100 000 FCFA 10 000 FCFA à 50 000 FCFA Moins de 10 000 FCFA NSPP Islam 15,5% 13,4% 18,4% 3,9% 48,8% Catholicisme 5,7% 11,3% 19,6% 1,5% 61,9% Protestantisme 10,8% 6,2% 13,9% 1,9% 67,2% Autres 7,6% 11,4% 11,4% 2,4% 67,1% NSPP 3,7% 9,2% 10,1% 4,6% 72,5% Echantillon total 11,1% 11,5% 16,9% 2,9% 57,5% 12

Tableau n 10 : Montant d emprunt envisagé sous forme Islamique par profession et par religion déclarée Plus de 5 000 000 FCFA 3 000 000 FCFA à 5 000 000 FCFA 1 500 000 FCFA à 3 000 000 FCFA 500 000 FCFA à 1 500 000 FCFA Moins de 500 000 FCFA NSPP Sans emploi 6,2% 4,5% 9,6% 11,9% 7,9% 59,9% Agriculteur 13,6% 9,1% 9,1% 0,0% 9,1% 59,1% Artisan/commerçant 10,0% 6,1% 7,7% 10,5% 7,9% 57,7% Salarié 10,2% 6,0% 7,9% 9,5% 6,4% 60,0% Fonctionnaire 7,5% 13,2% 8,0% 5,7% 2,8% 62,7% Profession libérale 11,5% 9,7% 10,1% 14,1% 6,6% 48,0% NSPP 5,3% 0,0% 5,3% 5,3% 3,5% 80,7% Echantillon total 9,5% 6,9% 8,2% 10,0% 6,7% 58,6% Plus de 5 000 000 FCFA 3 000 000 FCFA à 5 000 000 FCFA 1 500 000 FCFA à 3 000 000 FCFA 500 000 FCFA à 1 500 000 FCFA Moins de 500 000 FCFA NSPP Islam 12,6% 7,2% 9,7% 11,7% 9,1% 49,6% Catholicisme 7,0% 7,4% 7,4% 8,7% 5,1% 64,3% Protestantisme 7,3% 6,9% 5,0% 9,7% 4,6% 66,4% Autres 5,7% 4,8% 9,0% 8,6% 4,8% 67,1% NSPP 6,4% 6,4% 3,7% 4,6% 1,8% 77,1% Echantillon total 9,5% 6,9% 8,2% 10,0% 6,7% 58,6% 13

b. Projections financières de l institution financière Islamique HYPOTHESES ( ) 2014 2015 2016 2017 2018 Population gabonaise 1 534 300 1 534 300 1 534 300 1 534 300 1 534 300 Population musulmane en % 10% 10% 10% 10% 10% Nombre de musulmans 153 430 153 430 153 430 153 430 153 430 Nombre de foyers (= travailleur) 30 686 30 686 30 686 30 686 30 686 Target clientèle en % 35% 46% 59% 77% 100% Nombre de clients 10 740 13 962 18 151 23 596 30 675 PIB/habitant 9 443 9 915 10 411 10 931 11 478 Taux d'épargne moyen 17% 17% 17% 17% 17% Epargne annuel d'un travailleur 1 605 1 686 1 770 1 858 1 951 Salaire bancaire 6 610 6 941 7 288 7 652 8 035 Loyer annuel au m² 300 330 363 399 439 Nombre de m² par employé 15 15 15 15 15 Nombre d'employés 40 60 70 70 70 Taux de créances en souffrance 1% 2% 3% 4% 5% Montant du provisionnement 80% 80% 80% 80% 80% Montant des dépôts 17 241 030 23 534 006 32 123 918 43 849 149 59 854 088 14

BILAN ( ) 2014 2015 2016 2017 2018 Portefeuille de crédits 50 709 327 72 881 059 95 135 001 133 394 018 176 594 407 Comptes d'investissement 11 702 152 16 818 706 21 954 231 30 783 235 40 752 555 Trésorerie 15 602 870 22 424 941 29 272 308 41 044 313 54 336 741 TOTAL ACTIF 78 014 349 112 124 706 146 361 540 205 221 566 271 683 703 Capital 10 000 000 20 000 000 20 000 000 30 000 000 30 000 000 Résultat -949 772-1 061 547-122 815 1 959 105 2 442 380 Report à nouveau 0-949 772-2 011 319-2 134 134-175 029 Fonds propres 9 050 228 17 988 681 17 865 866 29 824 971 32 267 351 Dépôts 17 241 030 23 534 006 32 123 918 43 849 149 59 854 088 Interbancaire 51 723 091 70 602 019 96 371 755 131 547 446 179 562 264 TOTAL PASSIF 78 014 349 112 124 706 146 361 540 205 221 566 271 683 703 COMPTE DE RESULTAT ( ) 2014 2015 2016 2017 2018 Revenus 7 699 002 11 128 262 14 478 328 20 026 168 26 268 094 Commissions -1 539 800-2 225 652-2 895 666-4 005 234-5 253 619 Produit Net Bancaire (PNB) 6 159 201 8 902 610 11 582 663 16 020 934 21 014 475 Provisions créances en souffrance -505 370-1 460 941-2 851 117-5 258 153-8 621 323 Charges de personnel -264 402-416 432-510 130-535 636-562 418 Loyer -180 000-297 000-381 150-419 265-461 192 IT -2 694 651-3 338 479-2 895 666-2 002 617-2 626 809 Marketing -1 924 750-2 782 066-2 895 666-3 003 925-3 940 214 Other -1 539 800-1 669 239-2 171 749-2 002 617-1 313 405 Résultat courant avant impôt -949 772-1 061 547-122 815 2 798 722 3 489 114 Impôt sur les sociétés 0 0 0-839 616-1 046 734 Résultat Net -949 772-1 061 547-122 815 1 959 105 2 442 380 RATIOS Résultat Net/PNB -15,4% -11,9% -1,1% 12,2% 11,6% Ratio Cooke 14,5% 20,1% 15,3% 18,2% 14,8% ROA -1,2% -0,9% -0,1% 1,0% 0,9% ROE -10% -6% -1% 7% 8% 15