Le nouveau programme d enseignement de l école maternelle rentrée 2015 Animation pédagogique DSDEN87 3ème année de la Refondation de l école Priorité au primaire : des moyens et des dispositifs innovants pour prévenir la difficulté scolaire Scolarisation des enfants de moins de trois ans pour les familles éloignées de la culture scolaire pour des raisons linguistiques, sociales ou culturelles Dispositif «plus de maîtres que de classe» Formation des enseignants (initiale et continue) 1
Regard dans le rétroviseur Un cycle unique, fondamental pour la réussite de tous «La loi de refondation de l École crée un cycle unique pour l école maternelle et souligne sa place fondamentale comme première étape pour garantir la réussite de tous les élèves au sein d une école juste pour tous et exigeante pour chacun.» Un cycle unique à préserver du repli sur soi Accompagner les transitions vécues par les enfants: Liens avec l amont : La maternelle, et avant? Relations avec l environnement de l enfant : la journée à la maternelle : dehors, après, avant? Continuité avec l école élémentaire : reconstruire les liens avec le Cycle 2 La définition de l école maternelle par la loi : un cadre à respecter Code de l éducation, article L321-2 «La formation dispensée dans les classes enfantines et les écoles maternelles favorise l'éveil de la 2
personnalité des enfants, stimule leur développement sensoriel, moteur, cognitif et social, développe l'estime de soi et des autres et concourt à leur épanouissement affectif. Cette formation s'attache à développer chez chaque enfant l'envie et le plaisir d'apprendre afin de lui permettre progressivement de devenir élève. ( )» Quoi de neuf? Une approche équilibrée qui vise à résoudre des tensions entre une «école du laisser grandir» et une «école primarisée». Du bien-être pour permettre de bien grandir et bien apprendre. Le soutien à une construction de l individu dans toutes ses dimensions. Une école accueillante et bienveillante Une école qui accueille les enfants et leurs parents Une école bienveillante pour permettre aux enfants de construire de la CONFIANCE, clé du bien-devenir : -confiance dans leurs capacités d apprendre, -confiance dans leurs compétences à avoir des rapports sereins avec les autres, - confiance dans les autres, adultes et pairs. Bienveillance de l adulte comme clé de la confiance que peut acquérir l enfant. Bienveillance à distinguer de la compassion, du laxisme ; la bienveillance suppose le respect. Respecter l enfant, c est vouloir le «bien», le «mieux» pour lui. Le développement de l enfant sur le parcours à l école Autour de 4 ans : franchissement d une étape lié aux progrès du langage, de la fonction symbolique, de la socialisation, de la décentration, de la représentation des pensées d autrui («théorie de l esprit»). 2/4 ans : les enfants apprennent davantage par l observation-imitation, par les essais-erreurs (action ++); 4/6 ans : les enfants peuvent anticiper, développer un projet, échanger des idées, début du raisonnement et de la conceptualisation (action //pensée). Une école qui pratique une évaluation positive «L évaluation constitue un outil de régulation dans l activité professionnelle des enseignants ; elle n est pas un instrument de prédiction ni de sélection. Elle repose sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque enfant dit ou fait. Chaque enseignant s attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le cheminement de l enfant et les progrès qu il fait par rapport à 3
lui-même. Il permet à chacun d identifier ses réussites, d en garder des traces, de percevoir leur évolution.» Une école qui organise des modalités spécifiques d apprentissage Des gestes professionnels permettant aux enfants d AGIR, de REUSSIR et de COMPRENDRE d apprendre selon différentes modalités (jouer, réfléchir et résoudre des problèmes, s exercer, mémoriser et se remémorer) Des gestes professionnels à repenser Revoir les dispositifs de travail Intérêts des rituels et des activités ritualisées liés à la répétition : mémorisation, anticipation, sécurisation MAIS Intérêt des ateliers s ils sont une formule de diversification et/ou de différenciation, permettant de respecter les motivations des enfants, de stimuler l exploration et la créativité, de favoriser l autonomie. Intérêt des regroupements : socialisation des attitudes et du langage ; structuration et institutionnalisation. Un enjeu : faire plus de place à l initiative des enfants, à leur responsabilisation (aller au bout de.., réaliser un projet, remplir un contrat, affronter un défi ). Une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble Où est passé le «devenir élève»? : une approche qui qualifie des manières de «faire classe». La double facette toujours présente, sous une autre forme : Première facette : l enfant comme être qui apprend dans un contexte particulier formation de représentations adaptées : apprendre suppose un comportement actif, et non une écoute passive ; apprendre suppose de s exercer, s entraîner ; formation d attitudes ou compétences psychosociales : persévérance, attention volontaire, plaisirs différés Seconde facette : l enfant comme être social qui découvre un nouveau cadre de socialisation au moment où il se «construit» comme être singulier. L école maternelle commence, avec ses modalités propres, «l enseignement moral et civique». Sa mission s inscrit dans la mission qui est plus généralement celle de l institution scolaire : aider chaque élève à construire son identité personnelle (le sens du «je») et une identité citoyenne (le sens du «nous»). 4
Les cinq domaines d apprentissage Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions Agir, s exprimer, comprendre à travers l activité physique Agir, s exprimer, comprendre à travers les activités artistiques Construire les premiers outils pour structurer sa pensée (Nombres / Formes, grandeurs et suites organisées) Explorer le monde (Espace / Temps / Vivant, objets, matière) Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions La pédagogie du langage le cœur de l apprendre Priorité à la pédagogie de l oral ; oral = base de tout. Compréhension de ce qui est attendu en matière d entrée dans l écrit et de préparation à la lecture-écriture. Place première de l écrire : dictée à l adulte et encodage. Conception des dispositifs pédagogiques rendant possible la pédagogie attendue. Maîtrise d actes professionnels adaptés : «parler professionnel» et interactions + accompagnement des essais d écriture + conduite des «dictées à l adulte». Continuité et cohérence dans les parcours d apprentissage. ECRIRE POUR COMMENCER A APPRENDRE A LIRE Un point didactique un peu «neuf» double et longue progression dans l écrit (observer, distinguer, identifier des mots, lettres, «morceaux de mots»,..) ET dans l oral (distinguer des unités sonores). Ce qui est attendu des enfants en fin d école maternelle Communiquer avec les adultes et avec les autres enfants par le langage, en se faisant comprendre. S exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis. Reformuler pour se faire mieux comprendre. Pratiquer divers usages du langage oral : raconter, décrire, évoquer, expliquer, questionner, proposer des solutions, discuter un point de vue. Dire de mémoire et de manière expressive plusieurs comptines et poésies. Comprendre des textes écrits sans autre aide que le langage entendu. Manifester de la curiosité par rapport à l écrit. Pouvoir redire les mots d une phrase écrite après sa lecture par l adulte, les mots du titre connu d un livre ou d un texte. Participer verbalement à la production d un écrit. Savoir qu on n écrit pas comme on parle. Repérer des régularités dans la langue à l oral en français (éventuellement dans une autre langue). Manipuler des syllabes. Discriminer des sons (syllabes, sons-voyelles ; quelques sons-consonnes hors des consonnes occlusives). Reconnaître les lettres de l alphabet et connaître les correspondances entre les trois manières de les écrire : cursive, script, capitales d imprimerie. Copier à l aide d un clavier. 5
Écrire son prénom en écriture cursive, sans modèle. Écrire seul un mot en utilisant des lettres ou groupes de lettres empruntés aux mots connus. Agir, s exprimer, comprendre à travers l activité physique Les conditions de la réussite: L'enseignant a le souci de faire en sorte que les enfants disposent d un temps qui garantisse une véritable exploration et permette la construction de conquêtes motrices significatives : séance hebdomadaire de 30 à 45 minutes d'activité. Susciter les prises de risques Les risques «objectifs» doivent être évidemment les plus faibles possibles, mais les risques «subjectifs», ressentis par l enfant au plan émotionnel, peuvent être forts. Engager le groupe dans un projet d apprentissage L enseignant vise à ce que l enfant s inscrive progressivement dans un projet d apprentissage, individuel et collectif, dépassant le seul plaisir de faire ou de jouer. Pour cela, il aide l enfant à accorder du sens à ce qu il fait, il l amène à se projeter. Programmer les activités. Penser la continuité des séances. C est la continuité et la cohérence de la succession des séances portant sur une même catégorie d apprentissage qui constituent des facteurs de progrès. Gérer collectivement les espaces et les matériels partagés. Programmer collectivement, sur l ensemble du cycle, c est donc conjuguer à la fois : - Equilibre des types d objectifs poursuivis. - Diversité des activités permettant leur mobilisation. - Continuité des apprentissages attendus. Faire des choix pour sa classe. La succession et la proximité temporelle des situations vécues est un facteur fort de transfert d apprentissage (d une situation à une autre), de la compréhension des enjeux («voici ce que nous avons vu, fait, dit la séance précédente et voici pourquoi, aujourd hui, nous allons»). Evaluations : Savoir évaluer, c est savoir mettre en valeur. Mettre en valeur les compétences des enfants, leurs essais et leurs réussites pour eux- 6
mêmes et pour leurs parents. Pratiquer l évaluation au quotidien et en situation. Concevoir des situations comportant des buts clairs et évolutifs. Construire les conditions de la confiance en ses propres possibles est essentiel. Faire réussir, faire comprendre L intitulé du domaine qui présentait les objectifs relevant des apprentissages moteurs, dans les textes officiels de 2002 et de 2008, était : «Agir et s exprimer avec son corps». Pourquoi un libellé différent, «Agir, s exprimer, comprendre au travers de l activité physique» dans les programmes de 2015? Cette expression souligne l intention d amener les enfants à dépasser le «faire» pour parvenir à «penser le faire». Ce passag e progressif, de l action à la réflexion sur l action, s articule autour de quatre mots clefs : «faire», «réussir», «penser», «comprendre». Dans ce domaine d apprentissage, tout autant que dans les autres, les enfants doivent «apprendre en réfléchissant et en résolvant des problèmes», «apprendre en se remémorant et en mémorisant». Amener l enfant, progressivement et de manière adaptée à son âge, à acquérir un regard réflexif sur ce qu il est en train de faire, afin de l aider à percevoir ce qui est en jeu dans une situation d apprentissage. Mobiliser le langage. Mettre des mots sur l action. L enseignant, en verbalisant ce qui est en train de se produire, en traduisant en parole ce qui est en train de se passer, pourra mettre à profit les séances vécues pour travailler le langage en situation. Se remémorer et réinvestir. Ce travail descriptif et narratif constitue l amorce d un travail nécessitant des justifications. Tirer parti des outils. 7
Les outils schématiques et les représentations (dessins de parcours ou de jeux, maquettes, plans ) seront également d excellents supports pour favoriser les échanges. Donner son avis, justifier, anticiper. Ces actes de langage obligent à des constructions variées et riches, obligeant à des justifications ou des explications qui supposent une décentration et des mises en relation complexes. Agir, s exprimer, comprendre à travers les activités artistiques Ce qui est attendu des enfants en fin d école maternelle Choisir différents outils, médiums, supports en fonction d un projet ou d une consigne et les utiliser en adaptant son geste. Pratiquer le dessin pour représenter ou illustrer, en étant fidèle au réel ou à un modèle, ou en inventant. Réaliser une composition personnelle en reproduisant des graphismes. Créer des graphismes nouveaux. Réaliser des compositions plastiques, seul ou en petit groupe, en choisissant et combinant des matériaux, en réinvestissant des techniques et des procédés. Avoir mémorisé un répertoire varié de comptines et de chansons et les interpréter de manière expressive. Jouer avec sa voix pour explorer des variantes de timbre, d intensité, de hauteur, de nuance. Repérer et reproduire, corporellement ou avec des instruments, des formules rythmiques simples. Décrire une image, parler d un extrait musical et exprimer son ressenti ou sa compréhension en utilisant un vocabulaire adapté. Proposer des solutions dans des situations de projet, de création, de résolution de problèmes, avec son corps, sa voix ou des objets sonores. Construire les premiers outils pour structurer sa pensée LA QUESTION DU (DES) NOMBRE(S) Un autre point didactique à faire évoluer moins d extension mais davantage de structuration, qui demande de concevoir des séquences d apprentissage, des mises en situation qui mettent en avant l agir et la résolution de problèmes Une mise en relation des quantités Une approche plus mathématique que culturelle et langagière du nombre. 8
Ce qui est attendu en fin d école maternelle : Étudier les nombres Avoir compris que le cardinal ne change pas si on modifie la disposition spatiale ou la nature des éléments. Avoir compris que tout nombre s obtient en ajoutant un au nombre précédent et que cela correspond à l ajout d une unité à la quantité précédente. Quantifier des collections jusqu à dix au moins ; les composer et les décomposer par manipulations effectives puis mentales. Dire combien il faut ajouter ou enlever pour obtenir des quantités ne dépassant pas dix. Parler des nombres à l aide de leur décomposition. Dire la suite des nombres jusqu à trente. Lire les nombres écrits en chiffres jusqu à dix. Avoir compris que le cardinal ne change pas si on modifie la disposition spatiale ou la nature des éléments. Avoir compris que tout nombre s obtient en ajoutant un au nombre précédent et que cela correspond à l ajout d une unité à la quantité précédente. Quantifier des collections jusqu à dix au moins ; les composer et les décomposer par manipulations effectives puis mentales. Dire combien il faut ajouter ou enlever pour obtenir des quantités ne dépassant pas dix. Parler des nombres à l aide de leur décomposition. Dire la suite des nombres jusqu à trente. Lire les nombres écrits en chiffres jusqu à dix. Construire les premiers outils pour structurer sa pensée: Explorer des formes, des grandeurs, des suites organisées Classer des objets en fonction de caractéristiques liées à leur forme. Savoir nommer quelques formes planes (carré, triangle, cercle ou disque, rectangle) et reconnaître quelques solides (cube, pyramide, boule, cylindre). Classer ou ranger des objets selon un critère de longueur ou de masse ou de contenance. Reproduire un assemblage à partir d un modèle (puzzle, pavage, assemblage de solides). Reproduire, dessiner des formes planes. Identifier le principe d organisation d un algorithme et poursuivre son application. 9
Explorer le monde De la découverte à l exploration Construire des concepts Rôle du maître Le langage et la représentation Principes pédagogiques Laisser le temps aux élèves Pour découvrir Pour échanger Pour s approprier les mots Pour stabiliser les connaissances Pour conclure : Donner envie aux enfants d aller à l Ecole, pour apprendre, affirmer et épanouir leur personnalité Tous les enfants sont capables d apprendre et de progresser 10