QUELLES SOLUTIONS POUR FINANCER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN FRANCE? Romain Morel CDC Climat Recherche Ian Cochran CDC Climat Recherche Transitions énergétiques en France et en Allemagne CIRAC / Maison Henrich Heine Lundi 13 avril 2015
Enjeux classique du financement de la TEE Initiatives Françaises sur le financement de la TEE Les messages clés issus de l analyse des flux financiers pour le climat en France 2
Les politiques publiques doivent appuyer le secteur privé dans une redirection des investissements Un rythme ambitieux d investissements Niveau mondial: milliers de milliards de dollars Niveau européen: centaines de milliards de dollars Niveau français: dizaine de milliards de dollars Le secteur public ne peut pas porter seul tous ces besoins Il n est pas armé pour Il n est pas forcément le plus légitime C est incompatible avec les contraintes budgétaires existantes Le secteur privé doit engager un double mouvement Il doit augmenter ses investissements dans les projets «propres» Il doit engager un mouvement de sortie progressive des projets carbonés L enjeu principal est donc la redirection des investissements 3
Aujourd hui, les barrières à cette réorientation sont nombreuses Les réglementations économiques et la politique industrielle favorisent toujours la «croissance carbonée» Les projets bas-carbone ne sont pas suffisamment compétitifs - Coût de mobilisation de long terme du capital élevé - Risques techniques et économiques associés aux projets - Instabilité des politiques publiques de soutien (ex: tarifs de rachat EnR) - Le prix de l énergie ne reflète pas l ensemble de ses coûts Il y a même un manque de projets face aux capitaux disponibles Le secteur financier n intègre pas suffisamment les enjeux de la transition énergétique Persistance d un biais court-termiste dans l analyse économique Pas de cohérence méthodologique et économique des métriques carbone Intégration partielle des signaux politiques et économiques de la transition 4
Traiter la problématique de la transition des financements: distiller et être cohérent Une cohérence globale des politiques et réglementations vis-à-vis de l objectif énergétique et climatique (2 C) Les incitations d un côté ne doivent pas être annulées par des signaux contraires de l autre. Cela participe à la stabilisation législative Cela peut consister à rendre «mainstream» (et donc transectorielle) la question climatique Une meilleure prise en compte du risque carbone dans les raisonnements économiques A partir du moment où le signal est clair, les raisonnements économiques doit mieux anticiper les évolutions futures Cela nécessite le développement de métriques adéquates Acculturation au risque carbone dans une logique de «stress test» 5
Une approche systémique implique une logique globale appliquée à chaque niveau La nécessaire évolution de l ensemble du système financier n est possible que dans la cohérence de la politique publique Couvrir l ensemble du panorama des flux financiers En amont: coût du capital, fléchage des investissements En aval: rentabilité et risque des investissements Les outils doivent être adaptés aux spécificités des acteurs à mobiliser Ménages Entreprises Institutions financières publiques et privées Investisseurs Intermédiaires bancaires Collectivités 6
Illustration des niveaux d enjeux pour la France Passer de 20 à 60 Mds /an avec une exigence de qualité des investissements Source: A. RUDINGER (IDDRI) 7
Les travaux en France sur le financement de la transition énergétique Livre blanc sur le financement de la transition écologique Proposition de créer un fonds de garantie des prêts aux particuliers et aux petites entreprises pour les projets d efficacité énergétique; Insiste sur la nécessité de la stabilité de la politique publique en matière fiscale et tarifaire Conférence bancaire à l été 2014 Débat parlementaire sur la Loi de transition énergétique Modifie les instruments financiers en place; Obligation de reporting du gouvernement sur les flux financiers; Stratégie nationale bas carbone Définit la trajectoire de référence de l économie à 2020 et au-delà (budgets carbone, objectifs sectoriels) Son analyse économique doit permettre une meilleure estimation des besoins de financement à moyen/long terme 8
Une méthodologie reconnue mondialement Méthodologie développée par Climate Policy Initiative Applications au niveau mondial, en Allemagne et en Indonésie 9
Se concentrer sur les investissements qui réduisent les émissions de GES EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ENERGIE BAS-CARBONE TRANSPORT DURABLE ENERGIE BÂTIMENT INDUSTRIE AGRICULTURE, DÉCHETS, FORÊT TRANSPORTS NUCLÉAIRE INTERNATIONAL Investissement total production d énergie bas-carbone ; amélioration de l efficacité énergétique dans l existant ; infrastructure de transport durable. R&D Investissement marginal amélioration de l efficacité énergétique dans le neuf ; réduction des émissions hors-énergie. CSPE Production de matériaux 10
Tous les résultats en une image: la répartition des 22 milliards d euros 11
Un équilibre entre production d énergie renouvelable et efficacité énergétique Chiffres-clés: 6,8 Mrd EUR d efficacité énergétique dans le bâtiment 3 Mrd EUR de subventions Plus de 17 Mrd EUR hors transports 12
Adapter l acteur bancaire au type d opération à financer Chiffres-clés: EnR: 60% BFI EE: 66% Banque de détail 13
Comparaison France / Allemagne du panorama des financements climat Ramené au PIB, le volume total d investissement est plus élevé en Allemagne Différence due au volume d investissement dans les EnR L intervention publique en Allemagne est concentrée dans les prêts concessionnels attribués par la KfW Près de 15 Mrd EUR (40%) principalement pour des projets de petite et moyenne taille Un recours très faible aux subventions Environ 0,7 Mrd EUR (2%) Présence des tarifs de rachat non comptabilisés dans les flux 14
Conclusion: de l espoir sur l ordre de grandeur et sur l effet de levier des soutiens publics 1. Un ordre de grandeur qui n est pas incompatible avec les besoins de la transition énergétique Scénarios DNTE: évaluent les besoins autour de 50 Mrd EUR par an ont un périmètre plus large 2. Le volume de financements publics est élevé mais des marges de progrès existent sur l effet de levier Recours important aux subventions qui génèrent moins d effet de levier D autres outils peuvent être développés 3. La répétition de l exercice permettra de renforcer les conclusions Série temporelle 2011-2014 Comparaison géographique avec d autres pays engagés dans des démarches similaires 15
La question de l impact des dispositifs de soutien M ménages / soutien 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 Estimation des dépenses des ménages et part des dispositifs de soutien dans la rénovation des logements 8,1 10,1 10,5 11,8 14,0 12,0 10,0 0,0 2010 2011 2012 2013 Source: Enquête OPEN, PLF, SGFGAS, Base EMMY 8,0 6,0 4,0 2,0 dont soutien CEE dont soutien Eco-PTZ (intérêts) dont soutien CIDD Dépense des ménages travaux avec impact énergétique Effet de levier ( ménages/ soutien) 16
L évolution du montant investit dépend du contexte industriel et du prix M Baisse des montants investis notamment dans le solaire 4 000 L'investissement dans les énergies renouvelables en France: évolution depuis 2011 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 2011* 2012** 2013** Biomasse solide (1) Déchets Biocarburants Biogaz Solaire (1) Eolien (1) Centrales au sol uniquement * d après Panorama 2011 ** d après Observ ER 2014 17
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