Musée d Art moderne de la Ville de Paris / ARC



Documents pareils
Un artiste, trois lieux: Le corps érotique Galerie Ligne treize à Carouge. Le corps intérieur Galerie la Ferme de la Chapelle

MER DU NORD. Seine. Toulouse. Grande culture (céréales, oléagineux) Cultures maraîchères (fruits, fleurs, légumes)


INFORMATION FICTION PUBLICITÉ (IFP) L épreuve du jour

LIVRET DE VISITE. Autoportraits du musée d. musée des beaux-arts. place Stanislas

DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS DOSSIER DE PRESSE E-GUIDEZ VOUS! LA NOUVELLE APPLICATION DU CENTRE POMPIDOU

«Quand le territoire devient source d inspiration et souffle d expression créative : Présentation du Festival Art-Pierre-Terre»

Les touristes français et internationaux de la destination Paris Ile-de-France

Vos interlocuteurs en région

Jours et semaines. séquence 1 2. séance 1 Le jour, la nuit. séance 2 Les activités d une journée. séance 3 Une journée à l école.

Les Amis du Jeu de Paume

Le Centre Georges Pompidou, Paris.

ALAIN-DOMINIQUE GALLIZIA

Réseau CAI Bpifrance L EQUIPE DES CHARGES D AFFAIRES INTERNATIONAUX UBIFRANCE

PORTFOLIO ETUDES D ARCHITECTURE LOUISE LEONARD

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce?

PROGRAMME BIENVENUE A PARISBAD 2011

La micro be. Image Sébastien PLASSARD, Baigneuse 2014

metal USB PEOPLE tel USB people Electronique 03 Objets et Cadeaux Publicitaires

Serrurier-Bovy Masterworks, d une collection

UN COURS DE PHOTO. le cadeau idéal pour progresser en photo. en 4 heures pour une personne. Des cours collectifs à choisir parmi 8 thèmes :

Musée temporaire. Le jeu

Musée d Art moderne de la Ville de Paris

HISTOIRE / FRANCAIS CYCLE 3 TITRE : L UNION FAIT LA FORCE (1915), LA FRANCE ET SES ALLIÉS

Hortus incertum Laurent Cerciat

été 1914 dans la guerre 15/02-21/09/2014 exposition au Musée Lorrain livret jeune public 8/12 ans

Le mécénat d entreprise

DANSE, CHANT ET SPECTACLE LE SEJOUR INFOS PRATIQUES. Adresse du séjour

1. Ouvrir un compte. 1 Ouverture de compte. I. Prendre un rendez-vous dans une banque. 4 ouvrir un compte 1

Ma médiathèque et moi :

Épreuve de Compréhension orale

Technique de la peinture

Projet pour la création de nouveaux ateliers d artistes à Marseille, Association ART 13. I Etat des lieux

casino DINARD N 10 : Décembre Janvier - Février 2015

ORGANISER UNE EXPOSITION DE PRODUCTION D ELEVES OU DES REPRESENTATIONS EXPOSER QUOI?

Sabine Collé-Balp formateur arts plastiques IUFM Célestin Freinet La Seyne sur mer Académie de NICE

Ci-après, la liste des masters proposés par les universités françaises pour se former, en 2 ans après la licence, à l un des métiers de la culture.

Collection de photos échantillons

Quelle journée! Pêle-mêle. Qu est-ce que c est? DOSSIER Écoutez les phrases. Écrivez les mots de la page Pêle-mêle que vous entendez.

Liens entre la peinture et la poésie

Les mardis, entre 10 h et 11 h 30, du 7 janvier au 25 mars 2014 I Tarif. 600

Philippe DESMONTS 2,Voie Buée ASSENCIERES

SÉJOURS LINGUISTIQUES

PÉCHEUR. Anne-Marie PRÉNOM NOM

GUIDE D ACCUEIL DESTINE AUX ETUDIANTS ETRANGERS ACCUEILLIS EN PROGRAMME D ECHANGE ANNEE UNIVERSITAIRE

LA PLUS BELLE FAÇON DE RÉUSSIR VOS ÉVÉNEMENTS

du 24 janvier au 1er février 2015

Alain JOSSEAU / Biographie

Communication. Pour devenir un analyste critique et un stratège de la communication COMU. L École de Communication de l UCL CAMPUS UCL MONS

Étienne-Martin. 25 juin 16 septembre

L ÉGLISE AU MOYEN ÂGE

Réalisé au CIO-MJT-octobre 2010 (à partir du document de l université de Reims)

Guide utilisateur des services WASATIS (Manuel Version 1.1)

SEMINAIRES Business Méditerranée Le SALON

PRÉPARATION AU TEST! CULTURE INTERNATIONAL CLUB

BIENVENUE AU CENTRE POMPIDOU

Lancement de la mise à jour de la feuille de route nationale «Infrastructures de Recherche»

Dossier de presse Contact presse Barbara Brelle-Lenoir

GUIDE DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE. Bibliothèque du Centre collégial de Mont-Laurier

SOMMAIRE. Présentation du projet Programmation 3 ème édition. Le Mot du Producteur. Informations pratiques. Demande d accréditation

Les marchés de l immobilier à l international. Évolutions, structures et performances

Présentation du projet Descriptif et plans Fiche technique

DOSSIER DE PARTENARIAT

CE1 et CE2. Le journal des. Une nouvelle maîtresse. Actualité. Loisirs. Culture

Bilan des formations présentées lors de la semaine étudiant SEGEUN 2013

L'ENTREPRISE À L'ŒUVRE

22 janvier 2010 «Journée franco-allemande» «Points Info OFAJ» et «DFJW-Infotreffs»

Donnez la valeur d un temps, c est dire pourquoi on l emploie.

CLASSE : : : ; : : : : LA LIBERTE GUIDANT LE PEUPLE EUGENE DELACROIX

105 Avenue du 12 février MALAKOFF - LA CABANE

XPIR de Thomas Tudoux 29 février au 13 mars 2012 / Abribus République et Plélo Colombier

Crédit photo : Troyes Expo Cube

le Service d Accompagnement à la Vie Sociale Fondation Maison des Champs

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur

Présentation du programme de danse Questions-réponses

DOSSIER DE PRESSE 2014

Quel est le temps de travail des enseignants?

Les territoires ruraux prennent leur avenir en main! Des campagnes innovantes au cœur de la métropolisation. Tramway : LIEU DE LA MANIFESTATION

Les 100 plus belles façons. François Gagol

Louise, elle est folle

- DATA CENTER - Enjeux et Stratégies

Salon de Provence CÔTÉ. Bastides LES VIOUGUES

DOSSIER DE PRESSE FAITES VOS JEUX! AV E C SAINT- H ONORÉ-LES-BAIN S. infos Exposition photographique jusqu au 1 er septembre 2010

Expositions. Jusqu au jeudi 15. A partir du mardi 20 Duo d Images, photographies de Christian LE SAINT

GRAVER LA PAIX Projet de création artistique collective dans le cadre des Rencontres de Genève Histoire et Cité Construire la Paix (

événements ressources Fête de la science Fête de l internet nuit des musées D Du 9 au 13 octobre 2013 D Mars 2014 Profitez également

MARSEILLE-PROVENCE 2013 une année CAPITALE!

Thèmes et situations : Agenda et Emploi du temps. Fiche pédagogique

Collections et dépôts techniques aux XVIIIe et XIXe siècles

VIVRE LA COULEUR DOSSIER PÉDAGOGIQUE. Musée des beaux-arts de Brest

Anne-Lise Seusse. Née en 1980 à Lyon (F) Vit et travaille entre Lyon et Paris (F) Pour Rendez vous 11, présente :

Théâtre - Production théâtrale Description de cours

Nos avocats présents sur le salon FISCAP. 30 et 31 mars 2010 Palais des Congrès de Paris

Accès pour tous. Dans le cadre de son ouverture, susceptible de fortes affluences, la Fondation propose des dispositifs adaptés à chacun.

RETRANSCRIPTION CONFÉRENCE

Document d information sur les offres de La Poste et leurs accès aux personnes handicapées intellectuelles

Nom Prénom :... Mon livret de stage

Interview avec Pascale Garnier, docteur en sociologie et professeur en sciences de l'éducation à l'université Paris 13

Exposition du 23 septembre 2011 au 15 janvier 2012 aux Archives de l Aube, 131, rue Etienne Pédron à Troyes.

Transcription:

Musée d Art moderne de la Ville de Paris / ARC Dossier de presse DIDIER MARCEL sommes-nous l élégance 8 octobre 2010-2 janvier 2011 Vernissage presse jeudi 7 octobre 11h-14h / Vernissage 18h-20h Contact presse Marine Le Bris Tél. 01 53 67 40 50 / E-mail : marine.lebris@paris.fr

Sommaire Communiqué de presse.....3 Biographie.........4-6 Extraits du livre d artiste.............7-9 Commissariat / Autour de l exposition.......10 Commissariat Activités pédagogiques Informations pratiques........11 Annexe : liste des visuels disponibles pour la presse 2

Communiqué de presse DIDIER MARCEL sommes-nous l élégance 8 octobre 2010-2 janvier 2011 Vernissage presse 7octobre 11h -14h Didier Marcel, qu on a connu maquettiste romantique comme l écrit Jérôme Mauche, légumier au mur, broyeur de chocolat et entrepreneur orange de travaux publics d intérieur, nous emmène en balade Plus précisément, il nous promène dans le lieu même Heureusement tout y est alliance du faux et du plus faux encore, à l instar de ce qu est la nature et notre rapport médiatisé à elle. Didier Marcel emprunte au réel et sculpte sur nature. Que l empreinte soit prise sur le vivant ou le minéral, ou que le modèle soit lui-même artificiel, le choix procède toujours d un rapport très personnel à la banalité, à tout ce qui est ordinaire, invisible, tout ce qui se fond dans le paysage. La proposition qu il a conçue pour l ARC est comme la dernière étape d un travail en cours, de celles qu on ne dévoile qu au moment de l ouverture. D un projet à l autre, quelque chose se poursuit, comme une tentative d archivage du réel, une opération à la Sisyphe toujours recommencée. Bien sûr, il y a aussi chez lui cette interrogation fondamentale sur l intervention de l homme dans la nature. Sa pratique part d une mise en abîme, du constat que le naturel est lui-même mis en scène, au point qu il est devenu presque impossible de démêler le vrai du faux. Cette question forme le point de départ d une conversation entre Didier Marcel, le journaliste Timothée Chaillou et le cinéaste Bruno Dumont, reproduite dans l ouvrage publié à l occasion de l exposition. Didier Marcel a fait partie des Ateliers 1988 de l ARC et a été lauréat du premier Prix de la Fondation d entreprise Ricard en 1999. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées, notamment au MAMCO de Genève (2005), au Musée d Art moderne et contemporain de Strasbourg (2006), ou au MUDAM Luxembourg (2009). Il participe également au projet d intervention artistique sur la ligne du nouveau tramway parisien T3 Est. 3

Biographie de l artiste Né en 1961 à Besançon Vit et travaille a Dijon Expositions personnelles 2009 MUDAM, Musée d art Moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg 2008 Fondation Prince Pierre de Monaco, Monaco White as Snow, Galerie Blancpain, Genève, Suisse 2006 (S)cultures, Musée d art moderne et contemporain, Strasbourg Galerie Michel Rein, Paris 2005 Couchers de Soleil, 1999-2005, MAMCO, Genève, Suisse 101, 102, 103, 104, Le Blac, Bruxelles, Belgique Le Spot, Le Havre La Chapelle du Carmel, Centre d art contemporain, Chalon-sur-Saône Galerie Aliceday, Bruxelles, Belgique 2004 Hôtel Bouchu d Esterno, Frac Bourgogne, Dijon 2003 Musée d Art Contemporain, Marseille Galerie Athanor, Marseille Galerie Michel Rein, Paris La Salle de Bain, Lyon 2002 Le Creux de l enfer, Thiers 2001 Musée de Dole, Dole Living Hall, bibliothèque (BFM) de Limoges 2000 Centre Régional d Art Contemporain, Sète Ecole des Beaux-Arts de Lyon 1999 Villa Arson, Centre National d art contemporain, Nice Centre d art contemporain de Vassivière en Limousin, Beaumont du Lac Domaine de Kerguéhénnec, Bignan La Chapelle St Jacques, Centre d art contemporain, St Gaudens 1998 Magic+Drawings, Galerie Interface, Dijon Projet, Domaine de Kerguéhénec, Bignan 1997 Galerie Veggur, Akureyri, Islande 1996 Le Pavé dans la mare, Besançon 1994 Galerie de l Ecole des Beaux-arts, Dijon 1993 Abbaye Saint André, Centre d art contemporain, Meymac Atheneum Campus, Dijon Galerie Froment et Putman, Paris 1990 Galerie Froment et Putman, Paris 1988 Galerie Zéro l Infini, Besançon 4

Expositions collectives (sélection) 2010 Before Present, Villa du Parc Centre d art contemporain, Annemasse Espace Public - Regard de biais, Institut d Arts Visuels, Orléans Spatial City: An Architecture of Idealism, Hyde Park Art Center, Chicago, USA CLIMAX REDVX, Bac Bâtiment d art contemporain, Genève, Suisse The FNAC Collection, Magasin-Cnac, Grenoble 2009 Modélisme, FRAC Limousin, Limoges La Force de l art 02, Grand Palais, Paris LeTravail de Rivière, CREDAC, Ivry-sur-Seine Les Archipels réinventés, Les 10 ans du prix Fondation d entreprise Ricard, Centre Georges Pompidou, Paris Aperçu avant impressions, Didier Marcel & Loïc Raguénès, Institut Français, Cologne, Allemagne Pas nécessaire et pourtant indispensable. 1979-2009 : 30 ans d art contemporain à Meymac, Abbaye Saint André, Centre d art contemporain, Meymac 2008 Ricard Foundation Prize, Centre d art Winzavod, Moscou, Russie Modern ité III, Grand Café, Centre d art contemporain, Saint Nazaire Aperçu avant impressions, Didier Marcel & Loïc Raguénès, Bétonsalon, Paris Bucoliques, Abbaye du Valasse Drispy, Galerie Olivier Robert, Paris Archéologies du présent Collection FRAC Centre, Musée Archéologique d Argentomagus, Les Mersans Downtown Le Havre, Biennale d Art Contemporain, Le Havre Le soigneur de gravité, Musée des Arts Contemporains - Site du Grand Hornu, Hornu, Belgique Des constructeurs éclectiques, 2ème volet, CRAC Languedoc-Roussillon, Sète 2007 Antidote 3, La Galerie des Galeries Lafayette, Paris A travers le miroir (le secret), FRAC Auvergne, Aurillac Intrusions, Petit Palais, Paris Freak show, Musée d art contemporain, Lyon Daniel Buren invite..., Domaine Pommery, Reims Made in Dole, Musée des Beaux-Arts, Dole Summer show, Galerie Aliceday, Bruxelles, Belgique 2006 La Force de l Art, Grand Palais, Paris Experience Pommery #3, Domaine Pommery, Reims Check in Europe, European Patent Office, Munich ; Art Brussels, Galerie Blancpain, Genève; Suisse Same Same but Different, Festival of Contemporary Art, Prague, République Tchèque Sol système, Centre d art Passerelle, Brest Kit o parts, Centre d art de Neuchâtel, Suisse Etranges mécaniques, Parc culturel de Rentilly, Bussy-Saint-Martin Didier Marcel Gerwald Rockenschaub Ugo Rondinon Xavier Veilhan, Le Spot, Le Havre Archéologie, le jour d après, FRAC Franche-Comté, Besançon 2005 Pascal Danz, Christelle Lheureux, Didier Marcel, Blancpain Stepczynski Gallery, Genève, Suisse Acid Rain, Galerie Michel Rein, Paris Le Génie du lieu, collection du FRAC Bourgogne, Dijon Où sommes-nous? Paysages avec (ou sans) personnage(s), FRAC Limousin, Limoges La Perspective du Cavalier, une proposition du Frac Bourgogne, Parc Saint-Léger, Pougues-les-Eaux Bis repetita placent, FRAC Poitou-Charentes, Angoulême / Rurart, Rouillé 2004 Self-Portrait Part 1, Galerie Michel Rein, Paris Emboying the scenary of ecology, Juming Museum, Taïpei, Taïwan, Chine EA C, Expart-Art Centre, ICA, Londres / Musée d art contemporain, Lyon Etrangement proche, Saarland Museum, Saarbrück, Allemagne Doubtiful, dans les plis du réel, Galerie Art &Essai, Rennes Looping, Chapelle du Genêteil, Le Carré scène nationale Château-Gontie 2003 La Partie continue1, Le CREDAC, Ivry-sur-Seine C est arrivé demain, 7ème biennale d art contemporain de Lyon, Lyon Coollustre, Collection Lambert en Avignon, Musée d art contemporain, Avignon Unheimlich, Centre d art contemporain, La Synagogue de Delme, Delme 5

2002 Black, Silver and Gold (sur une idée de Mathieu Mercier), Galerie du Bellay, Rouen 2001 La fantastica architecttura, Museo Luigi Mallé de Dronero, Dronero, Italie Coupé collé, vol 2, FRAC Limousin, Limoges Le vert tendre de la cime des pins, Galerie Art Attitude Hervé Bize, Nancy 101, 102, 103, 104, I love Dijon, Le Consortium, Dijon 2000 Showroom, Centre National d Art Contemporain, La Ferme du Buisson, Noisiel Zeit Wenden, Kunst Museum, Bonn; Museum Moderner Kunst, Vienne, Autriche Domiciles, Centre d art de Tanlay, France Présentation du prix Paul Ricard 1999, MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris Que saurions nous construire d autre, Villa Noailles, Hyères ; Musée Ziem, Martigues Mes rendez-vous (2), Galerie Michel Rein, Paris Prix 2008, Prix international d art contemporain, Fondation Prince Pierre de Monaco 2008, Nomination Prix Marcel Duchamp 1999, Prix Paul Ricard S.A., don de la pièce au Musée National d Art Moderne / Centre Georges Pompidou, Paris 6

Extraits du livre Timothée Chaillou, Bruno Dumont et Didier Marcel, conversation. Paris, le 18 juin 2010 au matin. Didier Marcel : De toute évidence nos travaux ont en commun le modelage d un paysage et d une réalité. Les éoliennes, les labours ou les outils agricoles sont des éléments que je pétris pour en faire des sculptures, des installations. Mais le cinéma reste beaucoup plus puissant, puisque vous y introduisez, Bruno, la question de l homme. Dans mon travail, l homme n existe que par son absence, ce qui est un premier paradoxe. Le second est que mes installations s'adressent à un «autre» comme une expérience solitaire, un face à face avec un tableau dans lequel on entrerait ; une fenêtre sur le monde, un arrêt sur image, où le sentiment serait à élucider. Timothée Chaillou : Vos Labours sont des monochromes exprimant l hyperréalisme de la terre, tel un morceau de croûte terrestre, une écorce, une peinture d un relief à fleur de terre. Un motif à l échelle du paysage. Bruno, vous filmez la terre labourée, sillonnée, dans L humanité, La vie de Jésus et Flandres. Ces deux derniers films, ainsi que pour TwentyNine Palms, se terminent par des corps allongés à terre - territoire de la matière primaire, de la gravité. Bruno Dumont : La terre, c est la valeur du sens commun. Pour un paysan, c est ce qui compte le plus. Quand je regarde les Labours, je pense faire exactement le contraire, car là je vois une terre exacerbée. De mon côté, je filme, de la façon la plus simple la terre dans son état naturel. Il y a très peu de travail, seulement celui de l histoire du film. D une certaine manière le cinéma serait antérieur à la peinture car il vous remet dans une situation naturelle. Symboliquement les Labours sont le lendemain et le cinéma la veille. Le cinéma est beaucoup plus primitif - dans ce que j essaie de faire et naturaliste, dans une demande de vraisemblance. Didier met le doigt sur quelque chose de vrai, juste et profond, qu il place au-dehors, met en surface. Il retire la terre de son cadre naturel, en fait une abstraction pour en donner une représentation quasi absolue. Timothée Chaillou : C est un portrait de paysage, une coupe, un cadrage. D ailleurs le générique d Au hasard Balthasar de Bresson est un plan fixe sur de la terre labourée. Didier, vous avez le cadre d une exposition, son découpage en salle ; Bruno vous avez le cadre d un plan, le montage. Bruno Dumont : Le peintre est encore dans quelque chose dont le cinéma est le fils : le cadre. Didier Marcel : La notion de cadrage me semble imparfaite pour des objets qui ont une très forte matérialité. Dans ce cas, je dirais que ce sont mes objets qui cadrent le lieu. Cette réflexion renvoie à l architecture, c est-à-dire à la proportion, à l homme et son habitat. Pour répondre à Bruno, j ai toujours considéré que l art n était pas la réalité, mais la production d un écart avec la réalité. Pour mieux voir une chose, il faut la mettre à distance. Bruno Dumont : Oui, il y a une nécessité de représenter. La vacuité du documentaire, l être-là ne dit rien. Les positions artistiques sont des positions par rapport au réel : sur-réel, sous-réel. Je pense que mes films sont surréalistes dans le sens où ils permettent une transformation du réel. La puissance du réel, de la vérité, reste très forte alors qu un film est un artifice total. J essaye de créer quelque chose de totalement artificiel, qui va se bercer très proche du naturel. La force des Labours c est qu ils vont très près du sentiment intériorisé de ce qui est figuré. Est-ce de la terre? 7

Didier Marcel : Non, surtout pas. C est un moulage. ( ) Didier Marcel : J'aimerais vous livrer une idée qui me tient particulièrement à cœur puisque je suis obsédé par les formes : je pense que dans la pyramide des choses, les formes existent avant les idées. Ce sont les formes qui conduisent à la pensée. Le caillou conduit à la pensée du caillou. Bruno Dumont : La pensée ne fait que répéter ce qu elle sent, la parole est secondaire. Quand quelqu un dit «je t aime», il ne fait que formuler ce qu il sent. On peut filmer un regard et y percevoir un sentiment amoureux, sans avoir à l entendre. Cela montre que les formes sont antérieures. Timothée Chaillou : Comme dans cette formule des Dames du Bois de Boulogne, «il n y a pas d amour, il n y a que des preuves d amour», le corps serait ici la preuve matérielle que l amour est autre chose qu une déclaration. Bruno Dumont : Oui, le siège. En premier, il y a soit un corps vis-à-vis d un autre corps ; soit un corps vis-à-vis d une matière, de la terre. C est une même attraction. Didier exacerbe une relation quasiment amoureuse et naturelle que l homme a avec la terre. Quand je regarde vos Labours, je vois Bernanos. C est ici que nous nous rencontrons, par ces matières rudimentaires, prosaïques, universelles, peu compliquées. Par exemple, une mobylette n est pas un objet compliqué. Ce qui va être compliqué, c est la forme de l assemblage. Les ouvrages mystiques nous permettent d accéder à Dieu - à l inconnu - par le connu. Il faut forcément passer par l apparence pour parler de Dieu. Une mobylette évoque Dieu : il est forcément là puisqu il est partout. J ai écrit une petite nouvelle intitulée Une mobylette par terre. Il y a quelque chose de déchirant lorsque l on voit une mobylette par terre. Cela m émeut, comme un corps qui tombe. Ce qui est incroyable, c est la puissance d évocation de ce moyen de locomotion plaqué au sol. C est un mystère et cela devient l objet de l art. L art est de la pure philosophie qui permet de méditer à partir de ce moyen d expression-là, de cet objet-là. Timothée Chaillou : Nous revenons à la gravité. Christian Rizzo me disait que «le corps du danseur est pris dans la gravité. Je trouve qu il y a quelque chose de vain dans toute cette danse qui essaye de mettre les danseurs en l air et ce délire mystique de l élévation physique. J aime la contrainte de la gravité, qui nous fait tenir debout, qui nous permet de tomber pour nous relever : c est une perpétuelle chute.» Il y a cette envie de revenir à une essence du sol - que les choses se déterminent à partir de là. C est aussi une limite, une frontière. Didier, il y a dans votre exposition une salle où sont associés un long tas de bois, une série de plusieurs rochers et une image d un grillage de voie de TGV. Une succession de trois lignes qui sont trois frontières contre un danger, pour une circulation et une préservation. Didier Marcel : C est un lieu de convergence des vitesses. Bruno Dumont : La différence qui nous sépare, avec Didier, c est que je ne peux pas aller aussi loin, je ne peux pas faire de telles associations. J ai un tracteur qui laboure et non un rocher qui serait là, posé, comme une énigme. ( ) 8

Quand je me tourne, je vois des marchands occupés à vendre et à acheter, je vois danser, je vois des maisons en réparation, des ouvriers travaillant dans les vignes ou semant dans les champs, tandis que d autres à cheval sortent pour aller se baigner dans les rivières, je vois des jeunes femmes allant à une fête, de grands troupeaux et d autres visions emplies de paix. A côté, je ne vois ni négoce, ni danse, mais seulement des hommes affligeant d autres hommes, les maisons ne sont pas restaurées mais détruites par les flammes, les champs ne sont plus labourés, les vignes sont coupées, on n ensemence pas, on n utilise plus les bains, ni aucun autre plaisir ( ) Les lieux étant : île, promontoire, baie, bois, forêt ou bien encore un plafond, fenêtre, par des substantifs considérés comme des choses, ou au contraire par l'escalier de gauche pour redescendre par celui de droite, et ce choix qui est d inclure dans l inclus je ne veux ni ne peux pas m'en défaire : le long, derrière, à côté, dans, souvent, chez implémente l édifice, l échelle, la distraction, la beauté, la proportion, le pays (les deux tiers à proscrire) le rapprochement d une chose par rapport à une autre permet la comparaison à un tel ralentissement, la finesse, la palpation, le détail un peu de contexte, du prélèvement et une autre couche de contexte les matériaux tridimensionnels vite et vifs, lacustres : le soleil, le ciel, les arbres, pas de sol, mais ras du sol, le corps, la raison, dans cet ordre et cette hiérarchie, encore moins d ombre Jérôme Mauche 9

Musée d Art moderne de la Ville de Paris / ARC DIDIER MARCEL sommes-nous l élégance Directeur Fabrice Hergott Commissaire de l exposition François Michaud Autour de l exposition > Publications Aide à la visite : Gratuit Livre À l occasion de l exposition, un livre d artiste sera publié. Il comprendra un entretien avec Bruno Dumont et Timothée Chaillou ainsi qu un texte de Jérôme Mauche et des vues de l exposition (images de Pierre Even). Parution le 20 octobre. Éditions Paris Musées, 96 p. 19. > Activités pédagogiques au musée Visite guidée pour les adultes. Gratuit sur présentation du billet d entrée Sans réservation, durée 1h30 Tous les mardis après-midi : accueil continu de 12h à 18h Tous les samedis et dimanches à 12h Visite conférence en lecture labiale Sans réservation, durée 1h30 Les dimanches 7 et 21 novembre et 19 décembre, à 10h30 Tarif plein : 4,50, Tarif réduit 3,80 Retrouvez toutes les informations de l exposition Didier Marcel sur votre iphone grâce à l application Pixee. À partir d une photo de l affiche de l exposition (dans le métro, dans la rue, sur une publicité, etc.) l application Pixee vous donne accès à toutes les informations associées à l exposition : dates, adresse du musée, présentation de l exposition, interview du commissaire de l exposition, etc. Cette application est téléchargeable gratuitement sur l Apple Store. Avec le soutien du groupe Galeries Lafayette, mécène exclusif de l exposition 10

Informations pratiques Musée d Art moderne de la Ville de Paris / ARC 11, avenue du Président Wilson / 75116 Paris Tél : 01 53 67 40 00 / Fax : 01 47 23 35 98 Nouveau site Internet du MAM en ligne dès septembre 2010 : www.mam.paris.fr Renseignements et réservations des ateliers et visites guidées Tél. 01 53 67 40 80 Transports Métro : Alma-Marceau ou Iéna / RER : Pont de l Alma (ligne C) / Bus : 32/42/63/72/80/92 Horaires d ouverture Du mardi au dimanche de 10h à 18h Nocturne le jeudi de 10h à 22h (seulement les expositions) Fermeture le lundi et les jours fériés Tarifs de l exposition Plein tarif : 5 Tarif réduit : 3,50 (plus de 60 ans, enseignants, chômeurs, famille nombreuse) Demi tarif : 2,50 (jeunes 14-26 ans + RMIste) Gratuit pour les moins de 18 ans L accès aux collections permanentes est gratuit pour tous les publics L'exposition est partiellement accessible aux personnes handicapées moteur et à mobilité réduite. Le musée présente également Seconde main 25 mars - 24 octobre 2010 dans les collections permanentes Seconde main propose la présentation d'une sélection d'œuvres-sosies d artistes des années 1960 à aujourd'hui, autour de l'idée de reprise, d appropriation ou d imitation, dessinant une collection idéale et faussement chronologique, tout en se faisant l écho de pratiques contemporaines, telles que le remake, la citation ou le sampling, prolongeant l esprit «pop» jusqu à aujourd hui. Larry Clark - Kiss the past hello 8 octobre 2010-2 janvier 2011 L ARC présente la première rétrospective en France du photographe et réalisateur Larry Clark, né en 1943 à Tulsa aux Etats-Unis. L exposition, conçue en étroite collaboration avec l artiste, revient sur cinquante années de création à travers plus de deux cents tirages d origine, pour la plupart inédits. États de l artifice (Chto Delat Group, Viktor Alimpiev) Salle 18 8 octobre 2010-2 janvier 2011 L exposition Etats de l Artifice est une proposition d Elena Sorokina réunissant des artistes russes pratiquant le film et la vidéo. Cette présentation est organisée dans le cadre de l Année France Russie 2010. Basquiat 15 octobre 2010-30 janvier 2011 Le MAMVP consacre une vaste rétrospective à l artiste américain Jean-Michel Basquiat à l occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance. Cette exposition est la première de cette envergure à être présentée en France. D origine portoricaine et haïtienne, né en 1960 à Brooklyn dans l Etat de New York et mort à New York en 1988 à la suite d une overdose à l âge de vingt-sept ans, Basquiat appartient à la génération des graffiteurs qui a brusquement émergé à New York à la fin des années 70. Haute Culture : General Idea Une rétrospective, 1969-1994 11 février - 30 avril 2011 Cette première exposition rétrospective dédiée au collectif canadien General Idea souhaite proposer, à travers une sélection d un peu plus de deux cents œuvres, une vision globale et dynamique de leur travail, dominé par le personnage fictif de Miss General Idea. 11