AfriqueduSud Angola Botswana Comores Lesotho Madagascar Malawi Maurice Mozambique Namibie Seychelles Swaziland Zambie Zimbabwe Un adolescent zimbabwéen, hébergé dans un foyerpourgarçonsenafriquedusud. 106 Appel global 2012-2013 du HCR
Afrique australe Environnement opérationnel À la fin 2010, l Afrique australe accueillait quelque 340 000 personnes relevant de la compétence du HCR, dont environ 146 000 réfugiés, 193 000 demandeurs d asile et 700 rapatriés. Les mouvements migratoires mixtes qui se dirigent vers l Afrique australe depuis la région des Grands Lacs et la Corne de l Afrique continuent de poser un problème de taille. Les camps de réfugiés établis au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe sont utilisés comme lieux de halte temporaire par les personnes désireuses de poursuivre leur chemin jusqu en Afrique du Sud, ce qui a accru la pression exercée sur les maigres ressources humanitaires et a créé des tensions dans les camps. Attirés par l espoir de meilleures opportunités économiques, les réfugiés, les demandeurs d asile et les migrants sont tous susceptibles d être victimes d exploitation. Beaucoup de gouvernements de la région restreignent l accès par les points d entrée officiels aux frontières. Une conférence sur les mouvements migratoires mixtes, organisée à Dar es Salaam en septembre 2010, a abouti à l élaboration d un plan d action dont l objectif est de faire face à ces mouvements mixtes. La mise en œuvre du plan, entamée en 2011, se poursuivra en 2012. À l exception de l Afrique du Sud et de l Angola, les pays qui accueillent un nombre important de réfugiés maintiennent des Appel global 2012-2013 du HCR 107 HCR / J. OATWAY
politiques de confinement dans des camps qui restreignent la liberté de mouvement des réfugiés et des demandeurs d asile et sapent les efforts des déplacés pour parvenir à l autosuffisance. Les réfugiés de la deuxième et parfois même troisième génération ont des difficultés à envisager un avenir meilleur et sont frustrés par le manque de perspectives économiques et éducatives. Les étrangers sont souvent considérés comme des concurrents pour les possibilités économiques limitées, ce qui attise la xénophobie et aboutit à une réduction générale du soutien de l asile en Afrique australe. Stratégie Le HCR collaborera avec les parties prenantes pour définir des politiques et des pratiques nationales et régionales en matière d asile et de migration qui tiennent compte des impératifs de protection. Son objectif est de faire face au phénomène croissant des flux migratoires mixtes qui se dirigent vers l Afrique australe, ainsi que cela a été convenu dans le cadre du plan d action de 2010 sur les mouvements migratoires mixtes adopté par la Conférence de Dar es Salaam. Le Haut Commissariat continuera de faire campagne auprès des pays de la région pour les convaincre de lever leurs réserves à la Convention de 1951 qui limitent la liberté de mouvement et l accès des réfugiés à l éducation et à l emploi. Il entend améliorer la qualité de l asile et les perspectives d autosuffisance. Le HCR mettra aussi en exergue les conventions relatives à l apatridie et aux déplacés internes et encouragera les États à y adhérer ou à les ratifier. De plus, il facilitera l élaboration de cadres nationaux conformes aux normes de protection internationale, tout en préconisant la création de systèmes durables d enregistrement et de délivrance de papiers d identité. Il redoublera d efforts afin de trouver des solutions durables pour les réfugiés et donnera la priorité à l intégration locale, à l utilisation stratégique de la réinstallation et au rapatriement librement consenti. De plus, le HCR se rapprochera des communautés hôtes avec des émissions radiophoniques en langue locale. Ces programmes véhiculeront un message de tolérance et de coexistence ; ils expliqueront les raisons pour lesquelles les réfugiés sont présents dans les communautés locales et montreront de quelle manière ils contribuent dans la société. Le Haut Commissariat entreprendra aussidesprogrammesderèglementdesconflitsetd autres interventions s adressant aux communautés, ainsi que des activités de plaidoyer pour prévenir et contrer la xénophobie. Le Zimbabwe est actuellement le seul pays de la sous-région à compter des déplacés internes, dont on ignore le nombre exact. Les activités du HCR pour appuyer la réponse coordonnée en faveur des déplacés internes consisteront notamment à assurer le leadership en matière de protection, d abris et de gestion des camps et aussi veiller à ce que des plans pour répondre aux situations d urgence soient mis en place. Les initiatives pour aborder et prévenir l apatridie se poursuivront, en particulier au Mozambique et au Zimbabwe, où les deux Gouvernements ont répondu positivement à ces problèmes. Contraintes Les difficultés économiques que connaissent les gouvernements de la région limitent les ressources disponibles pour la protection des réfugiés. Les communautés locales continuent de considérer les étrangers, y compris les réfugiés et les demandeurs d asile, comme des concurrents sur le marché de l emploi et pour les services. La visibilité accrue des mouvements migratoires mixtes, qui a brouillé la distinction entre les réfugiés et les migrants économiques, entrave les activités du HCR pour élargir 108 Appel global 2012-2013 du HCR
l autosuffisance et promouvoir l intégration locale comme solution durable. Bien que les pays de la région aient ratifié les instruments internationaux relatifs aux réfugiés, ils maintiennent fréquemment desréservesàl égarddelapromotiondesdroitssocio-économiques. Lespolitiquesnationalesdeconfinementdesréfugiésdansdes camps limitent la liberté de mouvement et le droit au travail, ce qui rend très difficile la promotion de l intégration locale comme solution durable. Opérations LesprogrammesduHCRenAfrique du Sud et en Zambie font l objet de chapitres distincts. Plus de 20 000 réfugiés et demandeurs d asile résident en Angola. Ce chiffre inclut près de 12 000 réfugiés originaires de la province du Katanga en République démocratique du Congo (RDC), qui vivent dans le pays depuis la fin des années 70, ainsi que des réfugiés venant d autres pays comme la Mauritanie, le Rwanda, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan et le Tchad. Le HCR continuera de promouvoir les politiques et les normes axées sur la protection pour l admission des demandeurs d asile, y compris ceux qui arrivent au sein de flux migratoires plus larges. Le HCR collabore avec le Gouvernement angolais pour renforcer la législation nationale relative aux réfugiés et aider à absorber le retard pris dans l examen des dossiers de détermination du statut de réfugié en développant les capacités des autorités. L Organisation plaidera pour des solutions durables, notamment en facilitant ou en encourageant le rapatriement librement consenti vers le Burundi, la région occidentale de la RDC et le Rwanda, tout en cherchant des possibilités d intégration locale, en particulier pour les Congolais qui résident dans le pays depuis plus de 40 ans. Comme la plupart des réfugiés vivent dans les zones urbaines, le HCR leur apportera un hébergement et appuiera des activités génératrices de revenu adaptées à leur situation. S attendant à ce que la clause de cessation du statut soit appliquée aux réfugiés angolais à la fin de 2011, le HCR prévoit une augmentation du nombre de retours en 2012. Le Gouvernement prendra la direction des opérations, le HCR se chargeant du suivi de la protection et encourageant d autres parties prenantes à inclure les besoins de développement des nouveaux rapatriés dans leur planification. Le Gouvernement sera également épaulé pour délivrer des documents d identité, distribuer des articles non alimentaires, aider les rapatriés qui présentent des besoins spéciaux et organiser des cours de langue portugaise. Les quelque 3 500 réfugiés et demandeurs d asile au Botswana sont originaires de l Angola, de la Namibie, de la Somalie, du Zimbabwe ainsi que de la région des Grands Lacs. La politique de confinement dans les camps appliquée de manière stricte par le Botswanaaaugmentélenombrederéfugiésquiviventdanslecamp de Dukwi, mettant à rude épreuve les services disponibles. Les articles ménagers et les abris doivent être remplacés et les services d alimentation en eau et d assainissement ont besoin d être perfectionnés. Le HCR continuera de veiller à ce que les services essentiels soient fournis à des niveaux de qualité acceptable, tout en plaidant pour la levée de la réserve sur la liberté de mouvement. Il appuiera la révision de la loi nationale relative à l asile, tout en recherchant des solutions durables pour les réfugiés au Botswana. L intégration locale sera encouragée, tout particulièrement pour les Angolais qui sont arrivés depuis longtemps dans le pays et sont intégrés dans la communauté. La réinstallation sera utilisée de manière stratégique comme outil de protection pour les réfugiés les plus vulnérables. Le rapatriement librement consenti en Angola, au Burundi, en Namibie et au Rwanda sera activement préconisé. Un petit nombre de réfugiés et de demandeurs d asile dans les États insulaires de l océan Indien, à savoir les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles, recevront l assistance du PNUD dans le cadre d un mémorandum d entente avec le HCR. Le Haut Commissariat évaluera le bien-être des personnes relevant de sa compétence lors de missions régulières de surveillance. À Madagascar, le HCR collabore avec le Gouvernement pour définir et mettre au point une stratégie qui permettra de faire face à la question émergente de l apatridie. Au Lesotho, une soixantaine de réfugiés sont largement autosuffisants. Le HCR continue d exhorter le Royaume du Lesotho à accorder sans conditions la citoyenneté à ces réfugiés qui vivent dans le pays depuis cinq ans ou plus, conformément à la loi nationale relative aux réfugiés. Le Malawi abrite actuellement près de 12 800 réfugiés et demandeurs d asile, qui sont pour la plupart originaires du Burundi, de RDC et du Rwanda. Une nouvelle législation nationale sur les réfugiés, attendue en 2012, permettra aux réfugiés de bénéficier de la liberté de mouvement et de possibilités d autosuffisance, puisqu elle les autorisera à gérer des entreprises commerciales. Le HCR continuera de centrer son action sur les droits des femmes et des filles dans le camp de réfugiés de Dzaleka, et s emploiera à réduire le nombre de cas de violence sexuelle et sexiste. L Organisation recherchera également des solutions au moyen de la réinstallation et du rapatriement librement consenti au Burundi et au Rwanda. Le Malawi demeure un important pays de transit pour les mouvements migratoires mixtes depuis la Corne de l Afrique et la région des Grands Lacs, en dépit des mesures plus strictes adoptées par le Gouvernement. Le HCR coopèrera avec le Gouvernement du Budget du HCR en Afrique australe (dollars E.-U.) OPÉRATION 2011 BUDGET RÉVISÉ PROGRAMME POUR LES RÉFUGIÉS PILIER 1 PROGRAMME POUR LES APATRIDES PILIER 2 2012 PROJETS POUR LES DÉPLACÉS INTERNES PILIER 4 Afrique du Sud - Bureau régional 40 646 378 32 690 053 2 148 597 0 34 838 649 38 838 649 Angola 9 772 449 9 968 001 0 0 9 968 001 7 376 321 Botswana 3 758 897 5 544 260 0 0 5 544 260 6 374 614 Malawi 3 486 655 3 443 659 0 0 3 443 659 3 099 293 Mozambique 4 636 543 4 659 927 308 784 0 4 968 711 4 471 840 Namibie 4 384 196 4 604 888 0 0 4 604 888 5 146 778 Zambie 14 118 082 17 907 042 0 0 17 907 042 14 725 634 Zimbabwe 10 458 555 5 219 722 507 917 1 986 354 7 713 993 8 871 092 Total 91 261 755 84 037 551 2 965 297 1 986 354 88 989 203 88 904 221 TOTAL 2013 Appel global 2012-2013 du HCR 109
Malawi pour appliquer les recommandations de la conférence de 2010 sur les mouvements migratoires mixtes. Un peu plus de la moitié des quelque 10 000 réfugiés et demandeurs d asile présents au Mozambique vit à Maratane, le seul camp de réfugiés du pays. Le reste se trouve dans différents centres urbains. La majorité des réfugiés sont originaires du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Le Gouvernement a fourni des terres agricoles aux réfugiés et leur a accordé la liberté de mouvement ainsi que le droit de travailler, ce qui permet au HCR de prodiguer un appui aux réfugiés dans ces domaines. En 2012, ces programmes seront élargis dans le but de rendre les réfugiés davantage autosuffisants. Depuis 2010, plus de 10 000 demandeurs d asile et migrants économiques sont passés par le Mozambique pour se rendre en Afrique du Sud. Puisque le Gouvernement envisage de resserrer le contrôle aux frontières, le HCR collabore étroitement avec lui et avec d autres partenaires pour appliquer les recommandations issues de la conférence sur les mouvements migratoires mixtes. Des négociations sont en cours pour établir un centre de transit dans la province de Cabo Delgado, où il est possible d effectuer un filtrage desmigrantsdansdebonnesconditionsetd oùlesdemandeurs d asile pourraient être transférés au camp de Maratane, dans la province de Nampula. Le HCR apportera un soutien technique au Gouvernement pour son projet de loi sur la nationalité afin de réduire le risque d apatridie. L Organisation dispense aussi des conseils techniques sur l enregistrement de personnes potentiellement apatrides parmi les Mozambicains qui résident dans des pays voisins et au Kenya. La Namibie accueille environ 8 700 réfugiés et demandeurs d asile, qui sont majoritairement originaires de l Angola et de la RDC. Plus de 7 400 d entre eux vivent dans le site d installation de réfugiés d Osire. Le HCR continuera de plaider pour l intégration locale, comme la solution la plus adaptée aux réfugiés angolais qui vivent dans le pays depuis près de 20 ans, ainsi que pour le rapatriement librement consenti. Les services de détermination du statut de réfugié comme les services de santé et d éducation pour les réfugiés ont été intégrés dans le travail des ministères concernés. Le HCR prodiguera un soutien technique et une aide pour garantir l adéquation de la protection et de l assistance avec les normes internationales. LeHCR couvrele Swaziland depuis son bureau régional à Pretoria. La majorité des quelque 800 réfugiés présents dans le pays sont intégrés localement et vivent en milieu urbain. Ils sont originaires du Burundi, de Somalie, de RDC, du Rwanda et du Zimbabwe. Des services d éducation, de santé et autres sont assurés par CARITAS à titre de partenaire d exécution. Le Zimbabwe accueille à peine plus de 5 000 réfugiés et demandeurs d asile dans le camp de Tongogara. La majorité d entre eux vient de la région des Grands Lacs. Le Zimbabwe a été touché par les strictes politiques appliquées aux frontières par les pays voisins à l égard des mouvements migratoires mixtes. Beaucoup de demandeurs d asile sont amenés dans le camp, pourtant ils n y restent pas et reprennent la route à la première occasion en direction de l Afrique du Sud. Le HCR continuera de veiller à ce que les services fournis dans le camp respectent des normes minimales. Il recherchera des solutions durables, y compris l usage stratégique de la réinstallation, la promotion du rapatriement librement consenti et le plaidoyer pour l intégration locale. L Organisation travaillera également avec le Gouvernement zimbabwéen pour appliquer le plan d action issu de la conférence sur les mouvements migratoires mixtes. On estime de 80 000 à un million le nombre de déplacés internes au Zimbabwe. Le HCR dirige le module de protection pour les déplacés internes et travaille conjointement avec le Gouvernement et ses partenaires sur une stratégie destinée à trouver un équilibre entre une intervention humanitaire efficace et la recherche de solutions durables. Cela inclut un appui pour l obtention des documents d état civil et des initiatives à dimension communautaire visant à créer des moyens de subsistance. Le HCR œuvrera aussi pour promouvoir l inclusion dans la législation nationale de la Convention de l Union africaine sur la protection et l assistance aux personnes déplacées en Afrique, adoptée en 2009 à Kampala. Le nombre de personnes apatrides ou risquant de le devenir est incertain, mais pourrait bien être substantiel, étant donné la tradition des travailleurs agricoles migrants venant au Zimbabwe pour y travailler depuis la Zambie, le Malawi et le Mozambique. Le HCR préconisera en priorité la délivrance de documents d état civil afin d aider les individus risquant l apatridie. Informations financières Le budget total complet pour la sous-région a augmenté régulièrement entre 2008 et 2011, passant de 49,7 millions de dollars E.-U. à 90,5 millions de dollars E.-U. La plus forte hausse s est produite en 2010, quand le budget qui s établissait à 52,8 millions de dollars E.-U. en 2009 a été majoré de 42 pour cent pour passer à 74,9 millions de dollars E.-U. Cet accroissement traduisait les importants besoins créés par la multiplication du nombre de demandeurs d asile, particulièrement en Afrique du Sud. Le budget pour 2012 et 2013 a été porté à 89 millions de dollars E.-U. pour répondre aux nouveaux besoins dans le domaine de l intégration locale, spécialement en Zambie, où plus de 10 000 réfugiés angolais pourraient être intégrés sur place une fois que le Gouvernement aura donné son feu vert. Budget du HCR en Afrique australe 2008 2013 Millions (dollars E.-U.) 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Budget annuel Budget supplémentaire Programme pour les réfugiés Programme pour les apatrides Projets pour la réintégration Projets pour les déplacés internes Budget 2013 110 Appel global 2012-2013 du HCR