Inaugurée en février

Inaugurée en février 2012, sous l impulsion de la nouvelle opportunité que sont les biotechnologies blanches, cette chaire a pour ambition de définir, expliquer et populariser la bio-économie mais aussi de former, au sein même de RMS, les futurs gestionnaires qui seront amenés à soutenir l avènement de cette bioéconomie dans l industrie et le secteur agricole. La Chaire RMS en Bio-Economie Industrielle est destinée à promouvoir le concept de la bio-économie en Champagne Ardenne et audelà. Sa création est le fruit d un étroit partenariat entre Reims Métropole, le Conseil Général de la Marne, le Conseil Régional de la Champagne- Ardenne, le centre de recherches mutualisées Agro-Indutrie Recherches et Développement (ARD), le pôle de compétitivité à vocation mondiale Industries et Agro-Ressources (IAR) et Reims Management School (RMS). Membre du dispositif Bioraffinerie Recherches et Innovations (BRI) et partie prenante du Centre d Excellence en Biotechnologies Blanches (CEBB), la chaire concourt par ses travaux à l économie de la connaissance en proposant aux acteurs du secteur et aux deux autres chaires membres du CEBB (AgroParisTEch et Ecole Centrale Paris) des pistes de marchés prometteurs ou des modèles économiques favorables. Elle a aussi pour vocation d étudier les propositions d innovations des autres chaires pour identifier les débouchés et les clients potentiels mais aussi les obstacles ou barrières qui pourraient rendre l innovation impraticable. Les premières priorités de recherche et d enseignement ont été définies par un Conseil Stratégique comprenant des représentants des collectivités publiques territoriales et du secteur privé. Des premiers résultats sont attendus début 2014. 1

La chaire en bio-économie industrielle au cœur des enjeux régionaux, nationaux et internationaux de demain Le projet d une Chaire RMS de recherche en bio-économie industrielle s'est concrétisé le 6 février 2012 par la signature officielle d une convention de partenariat entre la Région Champagne-Ardenne, le Conseil Général de la Marne, Reims Métropole et Reims Management School (RMS). Cette nouvelle chaire, la 6 ème pour l établissement rémois, est intégrée au pôle de compétitivité Industries et Agro-ressources au titre du site de Bazancourt-Pomacle. La Chaire en bio-économie industrielle s'adresse à l'un des segments les plus prometteurs d'une bio-économie, celui des applications industrielles des sciences de la vie dans le domaine des ressources végétales. Des substituts aux produits chimiques traditionnels basés jusqu'ici en grande partie sur le pétrole peuvent être développés pour une grande variété de composants. La chaire est concentrée sur les enjeux des nouvelles valorisations des agro-ressources, notamment : En amont : détecter et analyser les marchés porteurs actuels et futurs de la chimie verte et l ensemble de ses composantes scientifiques et industrielles. Ainsi, les thèmes de recherche proposés contribueront à déterminer la chaîne de valeur des biotechnologies blanches et de leurs applications (agro-alimentaires, agromatériaux, bio-carburants, cosmétiques, parapharmacie, etc.). En aval : élaborer des modèles économiques favorables et identifier les conditions de réussite de mise en marché, au niveau national et international. Des études de marché, et de faisabilités économique, financière, règlementaire, environnementale seront ciblées sur les produits issus des agroressources. Des outils d aide à la décision permettront d identifier les investissements les plus efficients. Enfin, seront étudiés des impacts sur le plan économique et sociologique de l apparition de ces nouveaux produits : évaluation prospective et sociologique des tendances de marché, émergence d une «économie verte», place des énergies renouvelables et des produits bio-sourcés, attentes des consommateurs, La Chaire vise à renforcer l enseignement supérieur, la recherche et l innovation dans un domaine où la région excelle déjà. Par leur soutien financier, les collectivités locales soulignent leur volonté de mener une politique commune pour conforter le positionnement du territoire dans le domaine des valorisations alimentaires et non-alimentaires des agro-ressources et biotechnologies blanches. Autant de facteurs qui pourront contribuer au développement des entreprises et de l emploi. 2

La bio-économie : une opportunité! Les produits bio-sourcés répondent à des enjeux majeurs tels que les besoins alimentaires et énergétiques de la population mondiale dans un contexte de croissance démographique exponentielle. Ils marquent aussi l importance du rôle à jouer par les pays industrialisés dans cette nouvelle dynamique planétaire. Enfin, ils permettent l adoption de méthodes de production plus respectueuses de l environnement en permettant de substituer ou, tout au moins, suppléer en tout ou partie les ressources non renouvelables. QUELS SONT SES ENJEUX? DEMOGRAPHIE Au cours des deux décennies à venir, l essor démographique entraînera la hausse de la demande mondiale de ressources naturelles fondamentales : nourriture humaine et animale, mais aussi fibres destinées à l habillement et au logement, eau potable et énergie. La bio-économie industrielle, si elle se développe suffisamment, peut contribuer à économiser des ressources fossiles qui resteront indispensables pour certaines applications. SUBSTITUTION AUX RESSOURCES FOSSILES La prise de conscience mondiale face à la nécessité de lutter contre le changement climatique et la perspective de l'épuisement inéluctable des ressources fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel), un prix du baril de pétrole qui fluctue trop rapidement et avec de fortes amplitudes ou bien qui monte inexorablement, offrent un contexte favorable aux produits bio-sourcés. L'action croisée de la recherche, de l'industrie et des pouvoirs publics, a favorisé l'emploi progressif des produits bio-sourcés sur de nombreux marchés (solvants, matériaux d'isolation, peintures, cosmétique, emballages). Forts des résultats déjà obtenus, les acteurs de la filière doivent maintenant pouvoir explorer de nouvelles voies. ROLE DES PAYS INDUSTRIALISES Les pays industrialisés sont très bien placés pour jouer un rôle très actif dans le développement de produits bio-sourcés car ils réunissent un grand nombre de capacités indispensables (masse critique de recherche, talents, base industrielle, taille du marché, accès au capital..). Cependant les incertitudes et les risques du développement de la bioéconomie industrielle peuvent créer de fortes différentiations entre pays (des gagnants et des perdants), ralentir la croissance du secteur si des mesures de «de-risking» ne sont pas trouvées, ou encore si l acceptabilité des technologies est trop faible. Selon Lepoivre P. (1992), ingénieur agronome enseignant à l Université de Liège, dans le contexte particulier des pays en voie de développement, les biotechnologies végétales sont certes riches d applications potentielles, mais posent également des problèmes si leur intégration et leur valorisation ne sont pas progressives et adaptées. Elles devront s appuyer sur une infrastructure matérielle et sur un potentiel humain compétent qui en assurera le transfert et le suivi selon des normes spécifiques adaptées aux besoins des populations locales et à leur environnement global. PRESERVATION DE L ENVIRONNEMENT Les produits bio-sourcés doivent présenter des fonctionnalités au moins équivalentes à celles des produits à base de pétrole pour être compétitifs. Dans l'optique du développement durable, ils doivent également offrir des bénéfices supérieurs d'un point de vue 3

environnemental et sanitaire, notamment permettre de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Leur production suscite en outre l'adoption de méthodes de production respectueuses de l'environnement (agriculture raisonnée, procédés industriels propres, réduction des volumes de déchets et d'effluents), ouvre des débouchés supplémentaires au monde agricole et crée des emplois. membranes cellulaires, ). Ces techniques permettront d aboutir à des procédés de biotechnologies blanches réellement efficients avec une maîtrise progressivement parfaite des systèmes biologiques. Cependant, cela pose le problème de l extrapolation des bioprocédés de l échelle du laboratoire à l échelle industrielle. En effet, de nombreux problèmes sont rencontrés et limitent, à l heure actuelle, le «scaling-up» : l imprévisibilité des phénomènes de transfert de masse et de chaleur, les problèmes de contamination, l apparition d inhibiteurs, le manque de données sur les plantes pilotes, etc. Néanmoins, la chimie verte n est pas ellemême totalement exonérée de questions environnementales (rejets polluants et consommation d eau par exemple) et se voit sujette à différents débats. QUELLES SONT LES QUESTIONS-CLES SOULEVEES PAR LA BIO-ECONOMIE? Les produits bio-sourcés sont sujets à des débats de natures multiples : économique, méthodologique, éthique, juridique, politique, etc. GENIE INDUSTRIEL La maîtrise des bioprocédés fait appel à une approche multidisciplinaire mêlant la biologie avec les sciences de l ingénieur. Plus que jamais, cette approche disciplinaire est de mise (sciences des matériaux, des interfaces, microélectronique, mécanique des fluides,.) Les tendances actuelles sont à l «ultra scale down», c est à dire à l élaboration d outils permettant de manipuler les micro organismes à l échelle micro (techniques «single cell») et nano (détection d une seule molécule à la surface des 4 COMPETITIVITE Pour l heure, le développement de la chimie du végétal suit son cours avec de nombreux projets. Cependant l arrivée des gaz de schiste et les lourds investissements réalisés dans des vapocraqueurs à l éthane accroissent la pression sur la compétitivité des nouveaux produits bio-sourcés, alors que le consommateur n est peut-être finalement pas prêt à payer un prix plus élevé pour ce type de produits. Par exemple, le bioéthanol n est pas à l abri de la concurrence d un éthanol fossile issu d un éthylène à bas coût. A court terme, les gaz de schiste amènent un fort renouveau industriel aux Etats-Unis, tandis que la chimie européenne voit sa compétitivité mise en question. Au sein de ce nouvel équilibre, la chimie du végétal doit trouver sa place. PROPRIETE INDUSTRIELLE Le recours aux droits de propriété intellectuelle pour protéger les connaissances des sciences de la vie prête souvent à controverse au niveau mondial, notamment eu égard au dépôt de brevet sur des gènes, des micro-organismes ou des plantes. Un autre aspect délicat est le coût très élevé de certaines innovations résultant des droits d'exclusivité d'une innovation conférés par les régimes de protection de la propriété intellectuelle. Face aux investissements à hauts risques exigés par les biotechnologies, le Conseil de l Union européenne et le Parlement ont, après

un débat de plus de dix ans, adoptés la directive du 6 juillet 1998 (98/44/CE), en vue de protéger les inventions biotechnologiques par le droit des brevets. POLITIQUES PUBLIQUES Le potentiel des biotechnologies ne se réalisera probablement pas sans politiques adaptées à l échelon régional, national et dans certains cas mondial. En effet, la production primaire engendre toute une série de défis relatifs à, entre autres, la simplification de la réglementation, à l encouragement au recours aux biotechnologies pour améliorer la valeur nutritive des cultures vivrières de base dans les pays en développement, à la garantie de la liberté du commerce des produits agricoles et la gestion de la perte de viabilité économique des secteurs confrontés à la concurrence de producteurs plus efficaces. De plus, la biologie synthétique et l économie de la biomasse auront des implications sur l utilisation du territoire, la biodiversité, l environnement et le facteur humain. Une gouvernance est donc nécessaire dans ce domaine ainsi que dans celui lié aux risques en matière de biosécurité que pourraient occasionner les nouveaux microorganismes et les nouvelles plantes. Les solutions à ces défis créés nécessiteront des innovations en termes de gouvernance mondiale, de politique de l innovation, d incitations économiques et d organisation de l activité économique. cohérente des produits bio-sourcés ainsi qu'un document normatif unique en plusieurs parties consacré aux produits bio-sourcés. Ces futurs travaux sont désormais pris en charge par le nouveau Comité Technique CEN/TC 411 "Produits Bio-sourcés". Le comité couvre également les biomatériaux et la chimie verte. ATTIRER LES TALENTS L agro-bio-industrie est un domaine à l intersection de plusieurs disciplines : la chimie, la biologie, l agriculture et l ingénierie au sens large. La spécialisation des diplômes étant ainsi faite, il est très difficile de trouver sur le marché du travail des collaborateurs ayant une connaissance transversale du domaine. De plus, à une concurrence à l échelle locale pour le recrutement de ces spécialistes, s ajoute une concurrence à l échelle mondiale. En effet, divers facteurs ont une incidence sur les flux de ressources humaines que ce soit en science, en technologie ou dans l industrie. Outre les incitations économiques, comme la possibilité d une meilleure rémunération, d une progression de carrière et d un accès à de meilleurs financements pour la recherche, les travailleurs recherchent également des infrastructures de recherche plus performantes, la possibilité de travailler avec des scientifiques à la renommée établie et une plus grande liberté de débat. CERTIFICATION La Commission Européenne a adressé un mandat au Comité Européen de Normalisation (CEN). Le CEN a alors mis en place un groupe de travail, piloté par l'allemagne et les Pays- Bas, afin de travailler sur les besoins en normes européennes pour les produits biosourcés. Ce groupe de travail a identifié plusieurs priorités notamment celle d'élaborer un document normatif pour une terminologie 5

Chaire de bio-économie industrielle : plan de recherche et de formation (2013-2014) Après consultation des acteurs locaux, concertations internes à RMS et discussions lors de la réunion du Comité Stratégique de février 2013, les 5 principaux thèmes retenus sont : Une étude de cas du site Pomacle-Bazancourt, L élaboration de modèles économiques et modèles d affaires pour la bio-économie industrielle et ses composantes, L étude des marchés prometteurs de la bio-économie industrielle, Des études transversales, La formation au travers, dans un premier temps, d un cours électif pour le programme master Grande Ecole RMS. Le rayonnement de la Chaire contribuera à promouvoir l image de la Champagne Ardenne et de ses acteurs ; à crédibiliser le secteur de la bio-économie au travers d illustrations ; à enrichir des propositions d investissements par l intégration des dimensions socioéconomiques ; à attirer des investisseurs, chercheurs, partenaires, professeurs, doctorants Les grands enjeux tels que les questions d acceptabilité sociale, d éthique, de responsabilité sociale des entreprises seront discutés au sein des modules précédents. Les premiers résultats sont attendus début 2014. 6

CONTACTS : Pierre - Alain SCHIEB Responsable de la Chaire Association RMS-RBS 59 rue Pierre Taittinger, 51100 REIMS Tél: +333 26 77 88 43 pierre-alain.schieb@reims-ms.fr Honorine KATIR Assistante de recherche Association RMS-RBS 59 rue Pierre Taittinger, 51100 REIMS Tél: +333 26 77 47 69 honorine.katir@reims-ms.fr 7